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 Où s’en vont les mirages

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MessageSujet: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyVen 8 Fév 2013 - 14:26

...Quand ils ont disparu.
Cammy Logan - Yui Valentine
A la suite de : Au Lever du Soir

Le marché en plein air s’anima, comme tous les matins. Enseignes aux néons scintillants, étalages d’accessoires, aliments cuisinés sur place, produits frais... le tout s’étendait sur plusieurs rues et sur des kilomètres entiers. Dans la foule agglutinée une fois par ici une fois par là bas, s’entremêlent odeurs, bruits, couleurs et parfois même, bousculades. Yui ferme les yeux un instant, sans cesser d’avancer tranquillement. Son cerveau s’imprègne de l’ambiance de la rue, délaissant peu à peu ses pensées classées prioritaires, à traiter en urgence, ou simplement importantes. Il voudrait renverser l’ordre des choses, se libérer de ce qui est voué à devenir contrainte. Alors comme un parmi tant d’autres, il a suivi le mouvement à son rythme, laissant son environnement le distraire puis le détourner de ce qui jadis constituaient ses objectifs principaux.

Un air glacial est passé et l’homme a redressé le col de sa veste, laissant échapper une buée. Où s’en vont les objectifs quand ils ont disparu. Mirages... Il n'a rien à troquer, rien à acheter, rien à vendre: il ne possède avec lui, que l'ombre de sa conscience qui lui colle à la peau. Psychologue hier, inconnu aujourd'hui, son ancien bureau à l'école demeurerait désormais vide de son chef, attendant déjà son futur remplaçant. La nouvelle n'avait pas été encore rendue officielle mais elle finirait sans doute par tomber. Une nouvelle parmi tant d'autres, qui finirait absorbée dans les archives oubliées de l'académie. Ainsi la vie suivait son cours.

Monsieur Valentine avait déclaré avoir des projets à long terme. Il avait dit vouloir quitter son poste actuel jusqu'hier et également affirmé qu'il était parfois nécessaire de détruire pour mieux reconstruire. Pourtant. Et pourtant, il ignorait encore par quel bout monter une nouvelle pièce.  Alors il errait, errait sans idée fixe jusqu'à ce que ses pas le mènent quelque part. Dès lors, il s'était dit qu'il saurait. Ne lui restait plus qu'à marcher, avancer, pour trouver.


Dernière édition par Yui Valentine le Jeu 19 Déc 2013 - 22:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyDim 10 Mar 2013 - 17:18

Un matin dépourvu de cours. A la même période trois ans plutôt, Cammy ignorait que peu de temps après sa vie amorcerait une descente dans le premier le cercle de l’Enfer. Trois ans plus tôt, elle préparait des gourmandises aux trois chocolats, se chamaillerait gentiment avec ses parents à propos du bal de la Saint Valentin. Trois ans auparavant, sa vie n’était pas simple, plus qu’aujourd’hui certes. Mais surtout trois ans plus tôt, elle était heureuse, studieuse, plus ou moins épanouie. Un an après, en 2011, elle avait radicalement changé. En bien ? En mal ? Extérieurement, elle était sensiblement la même, bien qu’un peu plus en retrait, fuyant le monde qui l’entourait. Réfugiée dans ses révisions afin de pouvoir à nouveau réintégrer l’Académie, l’ombre de la soirée du 14 février 2010 et de ses conséquences martelant sans cesse sa mémoire. Et elle avait fait son retour.
Février 2012, c’était dans un onsen qu’elle avait tenté de passer outre ce maudit souvenir. Sans succès. Pourtant, la compagnie n’avait pas été si désagréable et au final, ce qui devait être un fiasco psychologique avait quand même eu un impact bénéfique sur l’Australienne, tout simplement parce que le pire était derrière elle, le cauchemar avait pris fin même si elle conservait quelques séquelles, encore aujourd’hui.

Cette année, plus question de fuir. Elle irait à l’encontre de ce souvenir, elle ne voulait plus fuir. Alors elle allait au marché afin d’acheter ce qu’il lui fallait pour fêter à sa façon la Saint Valentin. Pas de prince en vue, mais des rêves plein les yeux, de doux souvenirs romantiques déclarés sans suite, des amitiés qui perduraient, d’autres qui commençaient à voir le jour, et des succès scolaires. Elle avait trop donné de sa personne, en était tombée malade mais au final, les résultats étaient là.
Ombre au tableau, elle n’avait plus eu l’occasion de revoir cet être fantomal qui de temps à autres, lui offrait l’illusion de lui apparaitre en songe. Malgré le manque ressenti, elle s’y était fait, persuadée qu’il avait quitté l’Académie. Cammy gardait toujours l’espoir de le recroiser un jour, mais l’oubliait parfois.
Un petit sourire aux lèvres, elle chercha son étal préféré dans la cohue. A son bras, un panier en osier à l’intérieur duquel elle avait déposé un grand carré de tissus fleuri, chute d’une nappe qu’elle avait confectionnée au club de couture. Elle acheta au maraicher quelques patates douces qui seraient l’ingrédient majeur de ses futures friandises. On lui offrit quelques fruits-légumes trop faits pour être vendus, mais que la demoiselle utiliserait sans problèmes. Ainsi, elle avait ce qu’il lui fallait, cependant elle s’accorda quelques minutes supplémentaires pour admirer les autres stands notamment celui de cet antiquaire qui proposaient des bibelots de toute beauté. Les yeux de la rouquine brillèrent devant la reproduction d’une sculpture qui n’avait nullement sa place dans un lieu comme ce marché : « Psyché ranimée par le baiser de l'Amour », d'Antonio Canova. L'oeuvre n’était guère grande, une quinzaine de centimètres de haut, tout au plus. Le travail était merveilleux, le marbre semblait de qualité sa couleur étant assez proche de l’original. Véritable coup de cœur pour la jeune fille, elle en demanda le prix et déchanta aussi vite qu’elle s’était émerveillée. 100 000¥, c’était trop. Hors de prix. En tentant de négocier, ne sachant absolument pas s’y prendre, Cammy ne réussit qu’à faire descendre à 90000. Elle se contenta finalement de prendre seulement la carte de visite du magasin situé dans une ville voisine. Avec un peu de chance, l'étudiante trouverait peut-être d’autres merveilles, plus abordables. Elle remercia le vendeur et décida de quitter le marché, la déception au ventre marquée par une petite moue sur son visage.

En tournant les talons et à cause de son manque de vigilance, elle manqua de percuter un passant et prononça quelques paroles d’excuse en baissant la tête avant de relever les yeux vers la personne.

Il avait les cheveux plus courts mais le reconnut sans peine. Elle le dévisagea cependant, pour en être sûre. Le souvenir de leur unique véritable rencontre dans la véranda de l’Académie refit surface, et ainsi furent balayées les mœurs orientales. Elle laissa ses traits communiquer, n’éprouvant pas le besoin de parler. Elle lui sourit bonnement en réduisant légèrement l’espace qu’elle avait par réflexe instauré en s’excusant. Elle tendit une main comme pour s’assurer que Yui se tenait bien face à elle, mais se ravisa en ramenant son bras contre sa poitrine. Combien de chances y avait-il pour que les deux protagonistes se croisent dans un lieu si vaste et bondé ?

Suffisamment, il semblerait.


Dernière édition par Cammy Logan le Mar 26 Mar 2013 - 22:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyVen 22 Mar 2013 - 21:13

Il l’a reconnue, en même temps qu’elle se fend déjà en excuses.
Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, les traits de la rouquine se détendent dans un instant de surprise mêlée. Revient alors une impression de déjà-vu, souvenir de cette main venue s’accrocher à son bras. Un geste, cette fois retenue au dernier moment.
L’incertitude palpable de la demoiselle résonne comme un amusement éphémère dans l’esprit préoccupé d’un ancien psychologue scolaire.

-Bonjour Cammy.

Il lui rend donc un sourire, l’invitant d’un mouvement à se décaler pour laisser passer quelques flâneurs en train de continuer leur chemin sans jamais se soucier d’en heurter d’autres sur leur passage. Ce faisant, Yui les ramène plus près du stand d’où la rouquine semble avoir surgi, en profitant pour balayer du regard le bric-à-brac étalé aux yeux de tous.

-Vous vous êtes remise de la dernière fois.

De la simple allusion à la simple constatation. Cette fois, pas de cheveux trempés, pas de vêtements sortis droit d’une douche habillée. Pas de bruits courant sur son état dégradé après leur entrevue. Bien évidemment, Yui Valentine avait eu mot du malaise de la jeune fille. C’était à l’époque où, les rumeurs n’avaient ni secret, ni emprise. Si ce n’étaient pas ses collègues, les élèves s’empressaient de prendre le relai. Mais tout ça, c’était révolu. Il avait fini par tourner la page. Restait-il encore à y inscrire un mot pour lancer une nouvelle histoire.

Valentine était toutefois satisfait de constater une bonne mine revenue sur le visage de la demoiselle. Il n’avait pas vraiment eu l’occasion et encore moins le temps d’aller se rendre à son chevet pour s’enquérir de sa santé. Par ailleurs, quelque part dans le fond, il s’était dit que Fatalys assurerait son rôle sans faillir. Et il l’avait effectivement fait. Tout comme il devait sans doute avoir sauvé Eléna d’entre ses griffes.

L’ancien psychologue eut un rictus momentanée en réalisant à nouveau l’effet qu’il en ressentait. Finalement, Yui avait coupé les ponts avec tout ce qui semblait le toucher de trop près. Son boulot. La femme qu’il aurait désiré sienne. Les maux, toujours des maux. Toujours est-il que Valentine savait pertinemment qu’il ne pourrait pas reproduire ce schéma éternellement. En attendant, cette douleur lancinante entre ces côtes continuait à le gruger de l’intérieur et il ne savait pas s’il avait vraiment envie de revoir l’Artiste en l’état. Se ressasser ces réflexions le faisait encore blêmir de rancœur. Or, dans ses élans de mauvaises humeurs, Valentine tendait à penser que les gens le rendaient bien plus mauvais qu’il ne l’était déjà assez.

Instant d’absence.

En revenant à ses pensées, Yui se dit que la fameuse Mort avait fini par attraper Cammy. A force d’en parler...

Ils avaient eu une conversation étrange, la première fois. La première et leur dernière fois, avant aujourd’hui.

-Vous cherchiez quelque chose ? finit-il par hasarder pour aller au devant de cette vague de noirceur.

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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyJeu 28 Mar 2013 - 19:58

"-Bonjour Cammy."

Cela pouvait sembler si dérisoire, deux simples mots comme ceux-là, mais voilà, ce n'était ni "Logan", ni "Mademoiselle", rien de tout ça. Juste "Cammy". Personnel, chaleureux... intime.
Un peu de couleur s'immisça sur les joues de la rouquine, laissant un peu de chaleur orner le tableau encore hivernal, pour plus vraiment longtemps. A elle d'en profiter encore, ne serait-ce qu'un peu, avant que les jours ne finissent par devenir désespérément longs, et infernaux. Paradoxalement, Cammy préférait de loin l'automne, saison à laquelle elle s'identifiait le plus, tout comme Yui lui rappelait l'hiver qui s'achevait et tout comme cette saison, lui aussi s'en allait.
Sans s'incliner cette fois, ce qui ne voulait pas dire pour autant qu'elle se montrait irrespectueuse, elle ne détourna pas le regard de celui de cet homme qu'elle n'espérait plus croiser.

- Bonjour, Yui.

Elle se décala pour laisser passer quelque foule qui commençait à stagner du fait de ce précieux arrêt sur image. Avec une autre pointe de regret, elle regarda à nouveau cette sculpture qui lui avait fait envie et qui usait de son charme pour amener la pauvre malchanceuse (trop raisonnable pour une telle dépense) face à l'objet de sa convoitise. Petit soupir que l'étudiante souffla à peine avant de s'intéresser à une oeuvre bien plus intéressante qu'un bout de marbre.
Helas elle ne put faire autrement qu'exprimer une petite surprise mélée à de la gêne à l'évocation de son malaise à la véranda. Ainsi, il en avait eu vent. Elle aurait préféré qu'il ne le sache pas et ce, pour plusieurs raisons: elle devait reconnaitre qu'il avait eu raison lorsqu'il lui avait dit qu'elle allait attraper froid .Elle avait noyé le poisson juste pour passer ne serait-ce que quelques instants en sa compagnie; elle se sentait face à Yui plus vulnérable que jamais, faible, et au souvenir de leur conversation, plus qu'étrange à ses yeux; enfin, maintenant qu'elle savait, elle se demanda pourquoi ne l'avait-il pas visitée, tandis que Dayen avait veillée sur elle du début jusqu'à la fin. Et pas seulement parce que c'était là le travail de l'infirmier. Elle se plaisait à penser qu'il s'inquiétait pour elle. Réellement. Elle avait rarement eu l'occasion de le voir aussi doux et avenant. Il était loin de l'horrible énergumène qu'elle avait rencontré à son retour, et qui lui avait balancé son verre d'eau à la figure... avant de se voir recevoir le chatiment divin représenté par la main droite de l'Australienne. En y repensant, elle en sourit, l'air un peu rêveur, le visage se tournant vers le même stand, encore et toujours. Elle en ferait une obsession de cette trouvaille, c'en était sûr.

- Oui... J'étais entre de bonnes mains, on va dire.

Elle se sortit d'elle même de ce songe qu'elle venait de créer, car il y avait bien mieux à contempler désormais. Sauf qu'en cet instant, elle fut prise d'un frisson en observant le visage de Yui. Ca n'avait duré qu'un infime instant qu'elle aurait pu imaginer, mais fut persuadée que ça n'était pas le cas. Car jamais elle n'aurait pu ne serait-ce qu'inventer cet éclair ténébreux qui venait de transpercer l'être si pâle qui lui faisait face. Un soupçon d'effroi l'envahit avant d'être aussitôt chassé. En cet instant, elle eut l'envie irrésistible d'entrer dans sa bulle...à lui. Yui lui avait posé des questions la fois précédente, et cette fois encore, il sembla s'intéresser aux faits de la rouquine, mais elle n'eut pas envie de répondre à cette question. Parce que d'une part, elle ne voulait plus penser à Psyché et Cupidon. Parler de romantisme à ce moment choisi serait comme... embarassant. D'autre part, c'était à son tour de le sonder. Et puisqu'il était ainsi convenu silencieusement entre eux, au large l'étiquette ! Elle allait prendre un risque. De toute façon, quitte à attendre une éternité avant de le croiser à nouveau, elle aurait au moins une bonne raison.

- A présent, oui.

Et avant qu'il ne puisse dire quelque chose, faire le moindre geste, elle se permit des excuses d'avance, car c'était ainsi, l'audace était insuffisante.

- Pardonnez-moi.

Elle s'approcha de l'homme, pénétrant plus profondément dans son espace vital en offrant ouvertement le sien, pour plaquer sa main droite, libre, chaude, sur le front du psychologue. Il était bien plus grand qu'elle, c'est pourquoi il lui fallut se mettre légèrement sur la pointe des pieds. Elle distinguait avec précision la couleur de ses iris. Une mer arctique, gelée, sur laquelle on n'oserait se poser par crainte de la voir se briser. Un paysage oublié du soleil, ce même astre que Cammy fuit à la moindre occasion. Même sa peau était froide, terne, sur ce visage creusé, presqu'émacié...et si cerné.

- Ne me rejetez pas, Yui.

Parce que l'approche directe n'était pas ce qu'elle faisait de mieux, elle restait sur la défensive, tout en attaquant de front. C'était vraiment un gros risque et.. elle n'avait jamais été aussi loin avec quelqu'un. Elle n'aimait pas approcher, comme il lui déplaisait fortement qu'on l'approchât. Mais la balance penchait d'un côté, il lui fallait rétablir l'équilibre. Il en savait plus sur elle que l'inverse, ça n'était pas juste. Elle jouait la page tournée, l'inconnue, l'ignorante et pourtant elle savait qu'il était psychologue, qu'il devait venir en aide aux autres et qu'à ce titre, il tenait leurs existences dans le creux de ses mains, leur cherchant des solutions pour qu'ils puissent trouver leur voie.
Mais qui aide Yui Valentine ? Qui partage son fardeau représenté par le poids des émotions de tous, classées dans des dossiers sous scellés ?
Ses noisettes cherchèrent une faille, une énième, dans les orbes de l'homme.

- Vous ne semblez pas être celui que vous prétendez, pourtant je ne sais rien de vous.

Une "impression de déjà vu". Sans ciller, elle cherchait, scrutait. Alors qu'elle même était du genre à faire exploser ses émotions, laissant ainsi quiconque lire si facilement en elle comme un livre ouvert, elle était de ceux qui également parviennent à voir ces petites choses qu'on s'évertue à cacher indéfiniment. L'abus de lecture sans doute. Les émotions semblaient ne plus avoir de secret pour elle, et c'était peut-être pour cela que Yui Valentine l'intriguait tant. D'ordinaire, il ne laissait rien transparaitre, trainant ainsi presqu'en flottant ça et là... Pourtant, quelques instants plus tôt, ce petit reflet qu'elle avait aperçu portait un nom.
A présent, elle ressentait un malaise. Ce n'était pas à cause de sa main sur le front de Yui. Mais parce qu'elle avait peur d'avoir posé la main sur autre chose. Son regard faiblit un instant sans pour autant se dérober. Elle concluerait, le coeur serré, par une question, intrépide.

- Pourquoi.... êtes-vous si triste ?

Là elle sut qu'elle était allée trop loin. Aussi loin que court fut le temps pour y parvenir. Quelques secondes pour s'aborder, quelques secondes pour tout ébranler. Pour autant, elle ne put s'empêcher de ressentir de la tendresse à la place de la honte, en cet instant. Parce qu'ils ne sont plus des inconnus l'un pour l'autre. De cette nouvelle histoire sur la vie éphémère d'un mirage, une page tournée laissa ainsi place à une autre.
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyVen 29 Mar 2013 - 12:04

-Je n’en doute pas un instant.

Et il ne mentait pas.

Yui répond d’un ton posé, très posé, balayant les alentours du regard comme si les lieux étaient déserts de monde. Dans un autre monde, lui et Fatalys aurait formé une bonne équipe. Dans ce monde ci présent, c’était une autre histoire. Il cille en même temps qu’il entend Cammy s’excuser de nouveau, dans une voix qui résonne en sourdine. Au loin, quelque part. Là bas.

Il ne sait pas où.

Puis elle se tient soudain face à lui, trop près pour être ignorée. La surprise retentit au loin, le réflexe se fige, le processus d’analyse et de compréhension ne se déclenche pas. C’est comme si tout avait été entassé sous un couvercle pour empêcher la diffusion. Pendant un moment encore, Valentine fixe du regard Cammy, sans chercher à comprendre. Une proie prise au dépourvue, figée dans ses derniers retranchements. Sauf que dans la situation présente, le facteur émotion a été oublié.

Cammy a de nouveau élevé la voix.

Elle le sonde, il le sait mais ne s’en pas compte. Dans les faits, il aurait presque pu se baisser pour arriver au même niveau que la jeune fille. Ses iris sont marrons, d’un brun indéfinissable.

-

-...Ah oui ? finit-il par lâcher en se redressant. Il pourrait répondre à l’une comme l’autre des deux dernières phrases prononcées par la demoiselle. Il attrape doucement la main posée sur son front pour la placer devant les yeux de la jeune fille. Elle le verrait toujours entre ses doigts. ...Ce n’est qu’un mirage.

Et les mirages sont passagers
, complète une pensée silencieuse. Il a eu un demi-sourire, attendri.

-Ne vous y laissez pas avoir.

Les mirages sont faux. La plupart. L’instant d’avant et il aurait pu se laisser aller et fermer les yeux un moment. Il aurait pu en frémir d’être ainsi percé au vif tout comme il se le ressasserait certainement ce soir, depuis la vue de sa fenêtre sur la cour illuminée de ses appartements. Au lieu de ça, il sortit une cigarette pour laisser les mots se consumer lentement dans la fumée. Mais il a beau fouiller ses poches, le briquet reste introuvable. Yui souffle, secouant la tête et se contente de garder la clope sur le coin de ses lèvres.

-Nous ne nous croiserons plus dans les couloirs de l’académie.

Parmi les breloques étendues, son regard s’arrête sur la reproduction miniature du Psyché et Cupidon.
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyLun 3 Juin 2013 - 17:52

L'imprévisibilité. Quand on ne réfléchit pas, même nos propres actions peuvent nous surprendre, en bien ou en mal, on y repense après coup plus ou moins sous forme de regret. On regrette également les actions qu'on n'a pas commises, les mots qu'on n'a pas dits. Tout est-il que lorsqu'on vit - ou subit - le moment présent, tout ça nous passe au dessus de la tête, puisqu'en effet on se contente en général de profiter ces instants.

Le temps avait semblé s'être arrêté lors de la dernière minute qui venait de s'écouler. D'un point de vue extérieur, si Cammy voyait cette scène de ses propres yeux, en tant que spectatrice elle aurait certainement eu le souffle coupé de s'être vue agir ainsi. Elle chercherait à imprimer dans sa mémoire la sensation que celle de toucher cet être quasi transparent qu'était Yui Valentine, comme si on cherchait à tout prix à se souvenir de la sensation d'avoir traversé un nuage, un fantôme, de l'eau douce qui vous file entre les doigts sans pouvoir la retenir. Mais dans le cas présent, il y avait justement cette fameuse chose à prendre en compte: l'imprévisibilité. Et par là même, tout ce qui s'y rattachait.

"Ah oui ?". Deux mots dépourvus d'émotion particulière qui, limite, ne correspondaient pas à l'humeur de l'ex-psy, quelques secondes auparavant. Des mots mûrement réfléchis, fuyant de ce fait une réalité hors-sujet et qui causerait bien du tracas à l'Australienne lorsqu'elle y repenserait. Le genre d'expression passe-partout, un peu comme n'importe quel "bonjour" ou pis encore "ça va ?" complètement bateau, auxquels Cammy ne répondait jamais lorsqu'elle s'y retrouvait confrontée. Elle estimait que chaque parole devait avoir un sens propre, une origine, un intérêt particulier ne serait-ce que pour avoir cette sensation d'exister pour ce qu'on est, et non par la façon dont on est perçu. Et puis surtout, avoir la sensation de vivre en harmonie avec les autres. Alors, autant ne pas gaspiller inutilement sa salive et tâcher de ne pas perdre son temps. C'était ce que Cammy faisait de mieux en ce qui concernait ses rapports avec autrui. Cette harmonie, elle ne la connaissait pas vraiment à part peut être pendant les cours et les clubs.
Elle retiendrait cet échange de regards avec Yui Valentine, comme le plus précieux des souvenirs. Elle ne s'était même pas rendu compte que dans sa poitrine, son coeur pouvait exploser d'un instant à l'autre et que sa respiration s'était accélérée lorsque Yui avait attrapé sa main délicatement.

Elle ne ferma pas les yeux lorsque sa propre main manquait de lui couvrir la vue. "Ce n'est qu'un mirage". Faux. Les mirages ne sont pas tactiles. Les mirages ne peuvent pas vous retourner l'estomac . Et surtout, on ne s'attache pas à un mirage. Depuis quelques minutes, Valentine avait perdu ce statut, depuis cette ombre qui avait tant intrigué la rouquine. Il valait bien plus que cette comparaison.
Elle ne sut quoi répondre. Elle ne voulait pas lui tenir tête, jouer sur les mots. Jamais elle ne comporterait avec lui comme elle l'a fait avec Fatalys. Il fallait dire aussi que les rapports n'étaient pas du tout les mêmes parce que les comportements étaient différents comme... avec cette cigarette par exemple. Alors que Dayen était du genre à provoquer en envoyant sa fumée au visage des autres (no comment), Yui semblait trouver en cet objet un moyen d'occuper ses mains, prendre le temps de chercher la flamme qu'il ne trouverait jamais. Ce qui n'était pas pour déplaire à l'Australienne qui n'avait pu s'empêcher de froncer les sourcils en la voyant pendre de manière insolente aux lèvres du psychologue. "Nous ne nous croiserons plus dans les couloirs de l’académie." Ses yeux marquèrent un arrêt sur ceux de son vis à vis. Étrange. Elle se demandait justement s'il avait deviné ses propres intentions, son éventuel départ de l'Académie. Elle suivit son regard, remarquant qu'il observait cette pièce qu'elle convoitait et qu'elle avait presque oubliée. Il lui avait fallu peu de temps.

- Il s'agit de Psyché ranimée par le baiser de l'Amour. Par "Amour", on parle D'Eros, ou Cupidon.. L'original est exposé à Paris, au musée du Louvre. Comme j'aimerais le visiter...

Elle avait d'ailleurs dit le mot "Amour" en français, bien plus joli à prononcer quand il est associé au personnage angélique.
Elle redressa le visage vers Yui, fixa cette cigarette dangereuse et inutile. Sans prévenir, et bien que le geste fut impoli elle tendit la main, l'attrapa et réduisit la tige en miette à l'aide de son pied. Le ton changea, comme si ce n'était plus la même personne qui parlait alors qu'en fait, c'était le contraire.

- C'est mauvais pour la santé de fumer. Et c'est mauvais pour celle des autres lorsque vous êtes en leur compagnie. Si vous aviez eu du feu, auriez-vous eu l'affront de l'allumer en ma présence ?
Elle soupira. Elle se fichait bien de cette cigarette en fait. Du moins, en cet instant précis. Elle cherchait un moyen de donner le change afin qu'il ne découvre pas qu'elle était déchirée de l'intérieur par ses propres choix. Elle s'apprêtait à tout quitter, était nerveuse à cette idée. Ca lui ferait pourtant grand bien. Alors en quoi était-ce si difficile ? elle ne laissa pas de temps suffisant à Yui pour répondre à sa question qu'elle lui en posa une autre.

- Enfin, peu importe. Pourquoi dites-vous que nous ne nous croiserons plus ? Ce n'est pas comme si on se voyait souvent en même temps.

Et voilà donc une autre échappatoire et en même temps, elle voulait de Yui autre chose que des questions qui ne concernait qu'elle, ou des réponses évasives. Elle n'avait plus envie de parler d'elle.
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptySam 31 Aoû 2013 - 14:47

Longtemps, Valentine observera cette œuvre, un regard morne fixé dessus tandis que Cammy se lance dans sa description. Il se tourne un instant vers elle, alors qu’elle se fait nostalgique.

- Vous pourriez, a-t-il finalement répondu sans reproche. Il se donne la désagréable impression de parler au vide, contrairement à la jeune fille qui a son attention tourné vers lui. C’est comme s’il répondait machinalement à un écho lointain, s’efforçant de se raccrocher à la voix pour cesser de fuir dans ses pensées. Dans le fond, c’est sans doute lui, le plus impoli. Les choses lui échappent, délibérément. Il aurait bien aimé en avoir l’avis de Léna. Cette artiste qui l’obsède, le brouille et l’abandonne.

Amour n’existe pas, elle se confond avec obsession.
Tant et si bien qu’au final, il s’est abandonné lui-même.

Yui retient un rictus agacé alors qu’il se retrouve privé de sa cigarette. Il finit par rassembler Concentration, cette sotte qui se sauve à chaque fois qu’elle en a l’occasion. Et à la question que l’étudiante lui lance, il n’y trouvera pas de réponse à rétorquer. A part un haussement des épaules insignifiant. Il se surprend alors à percevoir son entourage comme grisé, de cette couleur fade qui l’insupporte. Il changera cela, il changera. Des idées, n’en a-t-il toujours pas eu ? Pourtant… cette vague et délicate once de déraison ne lui vient toujours pas.

Il invite alors la jeune fille à marcher pour s’éloigner de la foule qui s’agglutine autour d’eux, comme si tout le monde s’était mis d’accord pour venir voir Psyché et Cupidon en même temps.

- Pourquoi ? C’est une question. Je crois que vous vous en posez beaucoup trop,
s’est-t-il contenté de dire, à demi amusé. –Vous me devrez une cigarette.

En voilà un moment qu’il n’avait plus pris le temps de flemmarder sans objectif défini.
Pourquoi êtes-vous si triste, pourquoi.

–Pardonnez-moi, je n’y suis pas vraiment,
fait-il soudainement.

Il secoue la tête, tel celui qui cherche à se réveiller de sa torpeur entrainante. Ça lui rappelle quelques années auparavant, où il se retrouvait à lutter contre lui-même sur son bureau d’étudiant, lui et sa conscience bercée par la voix du professeur.

-L’humanité me donne à réfléchir. Parfois plus que d’autre fois.


Un ton qui se veut sur celui de la plaisanterie.

-Au final, je réfléchis peut être un peu trop, comme vous par exemple. Mais pour répondre à votre question de tout à l’heure, disons que c’était sans doute pour tenter de me convaincre moi-même que je n’étais plus de la sphère scolaire. C’est relativement nouveau  pour moi à vrai dire.
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyVen 15 Nov 2013 - 17:56

De manière docile, Cammy se laissa bien volontiers entrainer à l’écart de la foule qui commençait à s’agglutiner autour de Yui et elle-même. Aucun visage au milieu de cette masse formée ne lui semblait familier. Aucun témoin pour rappeler à la jeune demoiselle qu’elle vivait un moment unique, qui ne marquerait personne hormis elle-même…et peut-être l’homme marchant désormais à ses côtés. A moins que ce ne fût elle-même, qui marchait auprès de lui ? Oui, Yui avait raison, elle se posait trop de questions. Beaucoup trop.
Elle baissa la tête, encore sous la surprise des réactions de l’homme auxquelles elle ne s’attendait pas. Un haussement d’épaule par ci, elle soulèvement de sourcils par là. Rien n’échappait à la demoiselle, pourtant, ça ne lui convenait pas. Pas du tout. Elle espérait autre chose, sans pour autant savoir de quoi il s’agissait. Le fait que Yui Valentine restait une énigme n’était pas forcément une bonne chose. Cammy avait trop d’imagination, trop de rêves et là, au milieu de ce marché, elle avait les pieds bien trop ancrés sur terre. Non, non, non, ça ne lui convenait pas.  Où s’en était allé le mirage ? Et qui se tenait donc auprès d’elle.

Voilà que ça la reprenait. Elle voulait fuir, pour ne pas affronter une réalité qui ne l’intéressait pas. Elle aurait aimé ne pas lui poser cette question insolite qui ne lui avait offert aucune information. Et parce que Yui parlerait toujours d’autre chose que ce qu’elle aimerait entendre – à savoir lui, le vrai lui- elle l’expédia hors de sa bulle. Il ne l’intéressait plus. Plus depuis qu’elle avait accroché cet air en peine.

Elle avait déjà eu ce ressenti une fois et il ne lui avait pas fallu longtemps pour mettre la main dessus, tout en gardant cette frustration qui l’étreignait encore aujourd’hui. Elle aimerait s’aventurer dans cette nouvelle quête mais Valentine n’était pas Fatalys. Et la situation n’avait rien à voir. Absolument rien.

- En effet, vous réfléchissez peut-être trop. Et vous avez raison, je me pose trop de questions.

Elle se plaça devant lui et lui fit face, stoppant ainsi sa marche.

- C’est pourquoi, ma décision est prise. Je vais quitter aussi l’Académie. Je n’ai pas trouvé la réponse à toutes mes questions, mes craintes sont grandes et je ne sais pas ce que je vais devenir à la suite de ça, mais…

Elle baissa un peu la tête et se prit étirer un fin sourire de façon amusée, pour le transformer en petit rire.

- Nous prenons alors la même décision ! Nous cherchons autre chose, sans vraiment savoir quoi mais ce qui est sûre : elle ne se trouve pas entre ces murs.

Elle tourna la tête vers l’Académie qui s’étendait au loin. C’était un bâtiment des plus magnifiques et énormément de souvenirs de la jeune femme, bons comme mauvais, y étaient rattachés. Ce qu’elle regretterait le plus, fut les serres et les jardins. Qui s’en occuperait correctement ? Il fallait que ce fût quelqu’un qui sache parler aux plantes, comme elle le faisait perpétuellement. Ce n’était pas à la portée de tous. Sans détourner son regard de ce paysage, elle reprit la parole.

- Permettez-moi une dernière question Yui, et je ne vous embêterai plus.

Tandis qu’une brise glacée souffla, faisant voler la chevelure de la rouquine, cette dernière se fit percuter et le contenu de son panier s’étala sur le sol. Un légume un peu trop fait se fit alors ratatiner sous le pied de l’armoire à glace qui l’avait bousculée. A la grande surprise de la demoiselle qui, frottant son épaule endolorie, s’attendait à voir l’homme s’éloigner sans aucune autre forme de procès, l’inconnu se baissa, ramassa à la hâte les victuailles avant qu’elles ne subissent le même sort que leur consœur en purée, et lui restitua son panier.

- Veuillez m’excuser mademoiselle Logan, êtes-vous blessée ?

Stupéfaite d’entendre prononcer son nom, Cammy ne sut que répondre. D’où cet homme la connaissait ? Elle bredouilla un « Non… Merci, monsieur… »

- Alors tant mieux. Passez une agréable journée.

Ce fut tout. Encore mille et une questions la frappèrent, sans qu’elle n’en puisse obtenir d’explications claires. Elle en avait perdu son fil de pensées, toujours sous la stupéfaction que cet inconnu avait fait naitre en elle. Le suivant du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse de sa vue, toujours en frottant son épaule, Cammy posa à nouveau son regard sur Yui, le vague habillant ses prunelles.

- Euh…je ne sais plus ce que je disais.

Distraite, elle se rapprocha de lui, plus par crainte d’être percutée à nouveau que par réelle intention.

- Où en étais-je ?
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyLun 25 Nov 2013 - 11:19

Où s’en vont, mais où s’en vont les mirages une fois qu’ils ont disparu


Il quitte l’académie, elle quitte l’université, nous prenons la même décision, nous cherchons autre chose. Sans vraiment savoir quoi mais nous savons que Quoi ne se trouve pas entre ces murs. Refrain douce comptine. Nous, nous, nous. Vraiment nous ? C’est un nous qui laisse Valentine perplexe un moment. Ça résonne encore dans sa tête qui ne parvient pas à catégoriser quelque part cette information.

Ensuite c’est un instant, juste un instant qu’il ne percutera pas. -Veuillez m’excuser mademoiselle Logan, êtes-vous blessée ?  Mais son cerveau, lui a quelque part déjà lancé le mécanisme. - Alors tant mieux. Passez une agréable journée. Parce qu’un jour, des recherches l’avaient mis sur la piste d’un nom similaire.

C’est une intervention qui fait sortir Valentine de sa torpeur. Parfois, il a l’impression de se retrouver tel un acteur qui observe la scène où il serait censé jouer, bien que sans doute en serait-il un trop mauvais. Pourtant ce n’était pas faute d’avoir déjà essayé de se présenter à un casting avec son collègue le flic. La seule vérité de cette histoire, c’est qu’il n’était pas excellent partout. Pas vraiment. Yui arrive finalement avec un décalage et s’apprête à examiner si présence de quelconques dommages et alors, Cammy avance d’un pas. Il recule, reçoit son regard vague et se contente de le fixer, pensif. Mauvais réflexe, aucun tact. Encore un faux pas, mais à l’époque ce sont des notions qui lui passent exactement au-delà.

-Je vous en prie.

Il l’invite à partir de cette foule, lui passant machinalement un bras derrière le dos pour éviter d’autres obstacles. Ils quittent l’académie, ils prennent la même décision, ils cherchent autre chose. Sans vraiment savoir quoi mais ils savent que Quoi ne se trouve pas entre ces murs… Et simultanément, il comprend que, sauf possible doublon,  Mademoiselle Logan, Cammy Logan, n’est autre qu’une des victimes que Marv lui avait supplié d’aider dans un de ses derniers échanges. Valentine avait tenté, des mois durant. Mais avait failli dans cette mission partie de rien du tout, si ce n’est autre qu’un appel au secours de son employé. -Euh…je ne sais plus ce que je disais. Où en étais-je ? Etrange rapprochement arrivé trop tard au cours de l’histoire.

-Je crois que vous vouliez me poser une question, répond-t-il suivant la large rue qui se vide de monde à mesure qu’ils s’éloignent du marché. Cela dit… j’en ai une également. Ce n’est pas la première fois que vous quittez l’académie, n’est-ce pas ?

Question qui fissure cette impression un peu fantasque et fascinante qu’elle traine toujours en aura. Yui se reprend, parce qu’elle avait parlé de quitter l’académie.

-Pardon, là n’est pas la question. Où irez-vous ensuite ?

Franchise aiguisée, opportunité indélicate.
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyMar 17 Déc 2013 - 14:12

La redoutait-elle ? En réalité, elle n'y songeait pas vraiment. Elle pensait que c'était un acquis et que ça continuerait ainsi, du moins, elle l'avait espéré. Malheureusement,  l'espoir n'était pas fait pour s'allier avec elle. Elle l'avait cherché, pensé l'avoir trouvé, puis il s'en été aller en lui riant au nez.

Ce n'était plus un secret pour personne connaissant Cammy: se trouver à moins d'un mètre d'elle n'était pas chose aisée. La belle ne se laissait pas approcher, mais il y avait quelques exceptions. Ses parents bien évidemment. Parfois, elle laissait Dayen se hasarder un peu plus près de sa personne mais ce ne fut jamais pour très longtemps parce que Dorian n'était jamais loin. C'était une relation pour le moins étrange qu'elle vivait avec l'infirmier. Cependant, elle ne le voyait que de temps en temps et désormais, de moins en moins souvent. Plus vraiment en réalité. Et puis, il y avait Jin. La personne la plus tactile qu'elle connaissait. Elle supportait difficilement ses petites sautes d'humeur qui se caractérisaient le plus souvent par une bise sur sa joue. Maintenant qu'elle songeait au fait de perdre cette proximité, elle réalisait qu'elle y tenait malgré tout. Alors qu'elle venait tout juste de prendre sa décision, elle savait... elle savait que Jin Mashimoto allait véritablement mal la prendre. Mais Cammy ignorait à quel point. Tout est-il que...bref, ce n'était pas encore l'heure.

Pour l'instant, elle se laissait volontiers guider par cette tendre main sur son dos, contact qui ne la rebutait pas, qu'elle appréciait même. Tout simplement parce qu'avec Yui, elle pouvait se permettre de faire "comme si". Au point d'en arriver là. Cependant, toute sa concentration était focalisée sur ce simple toucher sans prétention et qui pourtant l'obnubilait. Actuellement, elle se demandait si elle appréciait ou se persuadait d'apprécier le contact. Ce questionnement intérieur lui faisait peur. Tout en avançant, elle redressa la tête qu'elle tourna vers Yui. Il était vraiment grand...et proche. Elle se raidit en sentant l'hémoglobine poindre sur ses pommettes et fit un pas vif en avant pour rompre le contact. Après tout, il y avait bien plus d'espace dans la rue, le marché se trouvait désormais à une cinquantaine de mètres derrière eux, accalmie sonore s'offrant à leur oreilles. Yui rafraichit la mémoire de Cammy. Effectivement, une question. "Allons-nous nous revoir ?" était ce qu'elle avait prévu de dire.  Le sort fit qu'il la prit de vitesse, de façon déroutante.

- Ce n’est pas la première fois que vous quittez l’académie, n’est-ce pas ?

Cammy s'arrêta tandis qu'elle éluda la suite de la question, cette fin de phrase qui n'avait aucune importance. Plus rien n'avait d'importance désormais.
Alors, ça y était ? C'était terminé ? Il fallait dire que tôt ou tard, les bulles de savon finissaient bien par éclater. Question qui fissure ? C'était exactement cela. Et cette fissure, telle une faille à la surface de la croûte terrestre, s'élancait le long du globe invisible qui entourait l'australienne. Jamais le sujet quant à sa fuite en 2010 n'avait été abordé, tout simplement parce que Yui et Cammy s'était rencontrés plus d'un an après ce fait. Cammy savait qui il était, et supposait que l'inverse était possible en tant que psychologue de l'établissement. Dans ses souvenirs, elle remonta le temps. Ils auraient pu se rencontrer bien avant, dans d'autres circonstances moins fantaisistes. Voici alors que ce temps qu'elle avait étudié, la rattrapait. Elle sourit alors, en ayant cette même pensée: "Non... pas vous, Yui. Pas vous. Vous ne me connaissiez pas, n'aviez jamais entendu parler de moi avant que nos chemins se croisent à la véranda." Plus elle essayait de s'en assurer, plus la fissure s'étendait.

Et la bulle éclata.

- Je dois rentrer, Valentine-Sensei.

Et voilà. C'était fini. Elle hâta le pas, alla jusqu'à se mettre à courir tout en posant sa main libre devant sa bouche, espérant attraper désespérément l'air qui commençait à lui manquer, tant ses poumons était comprimés. Juste s'enfuir. Quoiqu'elle puisse faire, elle serait toujours "celle qui avait pris la fuite".

Une de plus ou de moins...
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MessageSujet: Re: Où s’en vont les mirages   Où s’en vont les mirages EmptyJeu 19 Déc 2013 - 12:12

Bien des choses échappent encore à Yui Valentine ce jour-là. Il se donne une vieille impression de rassembler des éléments qui une fois mis en relation, s'évaporent dans le néant. Un de ces éléments est sans doute l'élément Cammy Logan.

Il l'a laissée s'en aller dans un départ précipité, sans vraiment comprendre le pourquoi de la chose. S'en donnerait-il la peine alors qu'il lui reste tant de pensées à traiter? Après tout il ne la connait pas et par défaut, ne la comprend pas. Ni ne le cherche vraiment pour l'avoir croisée que peu de fois. Regardant la jeune fille disparaître dans un tournant de rue, il poursuit sa marche, sans accélérer le pas. Qui est-il autre que lui-même pour prétendre à davantage? Cela étant, il était parvenu à dissiper ce nuage gris permanent qui l'arrachait si souvent de la réalité ces derniers temps. Quelque part une nouvelle obstination souffle qu'il ne reverrait pas Eléna ou ne le pourrait pas par élan de faiblesse et parce que tout homme cache sa faiblesse d'une manière ou d'une autre. Orgueil froissé, c'est en secouant imperceptiblement la tête que Valentine poursuit son chemin.

On ne change pas les éternels fuyards.

-

Un jour, il y a des années de cela alors qu'il était encore psychologue scolaire à Keimoo, il avait donné parole à un Lun Marv. Il lui avait répondu qu'il ne pourrait pas aider toute sa liste interminable de personne suite à l'affaire Brisebois dont il l'avait chargé mais qu'il pourrait éventuellement le faire pour l'un d'entre eux. Yui avait expliqué qu'il n'était ni flic ni inspecteur mais avait dit qu'il tenterait de garder un œil sur l'une des victimes au hasard et hasard avait choisi Cammy Logan. Pour nulle raison autre que ce hasard, -un mot et concept auquel Yui Valentine ne croit même pas, il avait décidé de commencer par cette étudiante Cammy Logan dont il n'avait soutiré aucune information utile pour la simple et bonne raison qu'elle avait disparu de l'environnement scolaire sans laisser de trace. Alors des années plus tard, cette dette, cette parole donnée était-elle toujours viable? Et surtout, maintenant qu'il pensait l'avoir trouvée, qu'était-il sensé en faire si ce n'est l'aider pour une raison qui n'existe certainement plus? Aurait-il l'audace de revoir Marv prétendant garder un œil bienveillant sur une des victimes de sa liste? C'était absurde et l'absurde est le maître mot de Valentine. Au delà de ça, aider est sans doute une notion qui lui est étrangère: un psychologue n'aide pas, il se contente de faire ce qu'il doit faire et cette nuance, elle en modifie tout le sens, comme un atome étranger ajouté dans une formule chimique. Cela étant, le résultat obtenu ne restait autre qu'un Valentine dubitatif et imperméable au sort du monde où il vit.

Et s'il avait ouvert les yeux plus tôt, il se serait aperçu que Cammy Logan était sa voisine.
Mais il ne le vit pas.
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