Time to Roll [suite]

Suite de Time to Roll - Quartier Bougu, Boîtes de nuit.

- Dans ce cas, il vaut mieux que nous allions chez moi, proposa Elora quand elle sut que l’homme était incapable de rentrer chez lui à cette heure de la nuit.

Cela la dérangeait quelque peu parce qu’elle n’était pas certaine si sa sœur était à la maison ou non. Pourtant, si c’était le cas, elle devait être en train de dormir. Et, de toute façon, les deux sœurs vivaient dans des parties de la maison différentes et leurs chambres étaient assez éloignées. Il était donc impossible qu’Alina entendît, sauf si vraiment ils faisaient beaucoup trop de bruits. Elle appela donc un taxi en précisant que le quartier où elle vivait n’était pas si près. Ils n’avaient d’autres choix que de prendre un chauffeur ou alors marcher. Cette dernière option n’était même pas envisageable sur le moment. Comme il n’était pas encore l’heure de la fermeture des boîtes de nuit, les taxis n’étaient pas amassés devant celle-ci. Elle décida donc de se rendre à la rue principale, quelques mètres plus loin, afin d’en trouver un plus rapidement. L’homme la suivit, il semblait avoir acquiescé lorsqu’elle lui avait parlé de chez elle et surtout, de prendre un taxi. Alors elle faisait comme si tout était en accord. Elle finit par ouvrir la porte d’un taxi et demanda au chauffeur, au cas où, s’il était libre. Celui-ci hocha de la tête et la jeune hollandaise monta dans la voiture, suivie par le russe. Elle donna son adresse au chauffeur japonais et s’assit bien confortablement sur la banquette.

En réalité, elle savait que le chemin vers chez elle ne prenait que quelques minutes. Pourtant, elle n’avait pas envie d’être complètement inactive pendant ce temps-là. Poussée par la fièvre de la boîte de nuit et par l’alcool qui régnait en maître dans son sang, Elora se mit sur la place du milieu pour se rapprocher significativement de l’homme qui était venue avec elle. Elle n’alla pas pour le moment jusqu’à s’asseoir sur ses genoux face à lui, quoique cela lui aurait peut être bien plu. L’hollandaise posa alors sa main droite sur son côté gauche avant de se tourner vers lui de façon à ce qu’elle pût l’embrasser plus facilement. Elle se jeta alors sur lui sans aucune retenue et leurs lèvres se touchèrent rapidement. Elora n’avait pas envie d’être douce, presque chaste comme elle pouvait l’être parfois. Non, dans l’état où elle était, elle était davantage d’humeur à lui rouler des pelles sans s’arrêter. D’ailleurs, elle fit en sorte dès le début que leurs langues dansassent ensemble. Une nouvelle manière de danser, qui devait certainement plaire au russe beaucoup plus que la danse de la boîte de nuit. Elora n’en doutait pas. Trop concentrée sur ses baisers, elle ne put remarquer que le chauffeur venait d’arrêter la voiture et qu’il s’était tourné vers eux. Il se clarifia la gorge pour attirer leur attention – ce qu’Elora prit comme un fait comme quoi il devait très probablement se sentir mal à l’aise – et leur demanda de payer. La jeune femme sortit les quelques yens qu’il fallait et elle sortit du taxi.

Sa maison se trouvait dans le quartier Hebi. Elle n’avait pas la vue sur la mer, ce qui l’arrangeait. Elle n’avait aucune envie de voir des gens en maillots de bain qui se prélassaient sur la plage ou tout simplement, des personnes qui se promenaient ou profitaient de leur temps libre. Elle était beaucoup plus tranquille dans ces environs-là. Ils passèrent près du scooter d’Elora, garé près du grillage à l’entrée, avant de se retrouver sur le seuil de cette maison à l’aspect très moderne et plutôt occidentale qu’asiatique. L’hollandaise chercha les clés quelques instants dans son sac. En plus d’être ivre, il était connu que les femmes prenaient du temps à trouver les choses dans leurs sacs qui étaient toujours en désordre. Il était presqu’impossible pour une femme d’avoir un sac ordonné. En tout cas, elle ouvrit la porte et ils entrèrent dans une grande pièce. Du côté gauche, il y avait un comptoir qui délimitait la cuisine de type américaine. De l’autre côté, un énorme salon ouvert, avec des baies vitrées qui donnaient sur la terrasse, fermées pour la nuit. Une télévision très jeune était accrochée à l’un des murs et les confortables canapés noirs autour de la petite table en verre contrastaient avec la couleur des dits murs blancs. Elora déposa alors ses affaires juste devant l’entrée, comme elle avait l’habitude de le faire. Elle nota la présence du manteau de sa sœur et sut qu’elle était à la maison. Mais la lumière ne brillait pas à l’étage et donc elle devait déjà être en train de dormir.

Elora finit par allumer les lumières du salon et celle de la cuisine. Le choix fatidique était arrivé. Devait-elle attendre encore un peu ou l’emmener dans sa chambre tout de suite ? Elle décida, plutôt malicieuse, de le faire attendre un peu. Elle lui demanda donc de s’asseoir dans l’un des canapés et elle se dirigea vers la cuisine. Elle ne se préoccupa pas de lui pendant quelques instants, le temps de chercher dans le fin fond de l’un des tiroirs de la cuisine une bouteille. Elle la sortit et la regarda quelques secondes avant de prendre deux verres et un citron au cas où. Elle se rendit enfin dans le salon et agita la bouteille devant le russe.

- Un peu de tequila ? J’ai cru comprendre que tu aimais bien ça.

Encore une fois, son sourire malicieux fit son apparition. Elle posa le tout sur la petite table et vint s’asseoir près de lui. Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouteille pour le moment.

Aller chez elle ? Quelle merveilleuse idée.
Et c’est alors que Nikolaï se contenta de la suivre, pour entrer dans l’intimité de la belle, et si possible dans les deux sens. En soit, notre blondinet est un peu accro au sexe, il aime ça, le vit et le savoure. Quoi qu’avec l’aide d’un petit remontant l’acte s’avère un peu plus intéressant. Et de ce remontant, il en a pleins les poches. Le russe donc, suivait gentiment la jolie demoiselle qui hélait un taxi d’une façon étrangement plus sensuelle qu’il n’avait vu faire de bonnes jeunes demoiselles dans des films américains, et naturellement sur son visage s’affichait une expression ravie. Ils prirent place dans une voiture de qualité moyenne et il attendit sagement là où il était assis, que la voix de la demoiselle s’élève à l’intention du chauffeur. Il serait malhonnête de dire que notre nouvel arrivant eut compris ce que venait de dire sa supposée nouvelle conquête parce qu’en réalité, chaque mot qu’elle eut prononcé sonnait aux oreilles de notre cher, cher Nikolaï tel du grecque ancien. Et encore, il en a quelques notions, de grecque. Soit.

Désormais assis sur le taxi en route, le blondinet n’avait absolument aucune idée d’où ils se dirigeaient si bien que le lendemain s’avèrerai difficile s’ils s’en allaient de l’autre coté de la ville. Mais par chance ou hasard, ces questions stoppèrent net leur avancée dans l’esprit du jeune lorsque sa nouvelle rencontre débuta la phase offensive, usant de ses charmes et de cet espace confiné bien que pas très cosy pour attaquer. Elle l’embrassa – il se lassait faire sans aucune retenue et au contraire, il y prenait presque plaisir.
Mais, puisqu’il y a toujours un mais dans la tête de notre Nikolaï national. Mais, Nikolaï l’avait laissée faire. Ses mains ne s’étaient pas emparées du corps de cette dernière pour l’attirer plus à lui, non. Il l’avait laissée venir sans refermer ses griffes, puisqu’il semblait avoir trouvé un moyen de s’amuser, sachant que la belle s’avérait relativement motivée. Il ricana simplement au moment où le chauffeur émit un raclement de gorge. Drôle de scène vraiment, si bien qu’il sortit lui aussi du taxi après avoir haussé les sourcils en direction du chauffeur avec un sourire triomphant aux lèvres. Un second ricanement et il claquait la porte.

Le coin lui disait quelque chose. Mais pas le temps de s’attarder là-dessus ni sur l’odeur de la mer pas loin, la jeune femme passait le portail d’entrée avec le russe à sa suite. Son regard s’attarda sur un scooteur dont la facilité à voler est d’une simplicité dégradante. Il rit, se souvenant de soirées passées à faire le tour de la ville avec des scooters qui ne leur appartiennent pas, et à ensuite aller les fumer dans les champs, une fois que le niveau de carburant était devenu bien bas. S’apprêtant à lui poser la question débile de savoir s’il lui appartenait, il commença par prendre une profonde inspiration avant de partiellement dessouder ses lèvres et.. Finalement non. Il fit mine de lui sourire d’une façon assez niaise. Une fois à l’intérieur il jeta un œil autour de la grande pièce. Ce type d’agencement ressemblait beaucoup à celui de son propre appartement malgré la pénombre, si bien qu’elle devait avoir quasiment le même niveau de vie que lui, si le jeune homme se basait sur ce genre d’hypothèses bien sûr. Sa nouvelle conquête allumait les lumières. Mauvais plan pour coucher le plan justement.

Question de politesse. Seulement ? Oui, non, peut-être pas. Après tout, pourquoi demander aux gens de s’assoir ? Ils sont aussi mal à l’aise debout qu’assis après tout. Une question d’usage alors ? Mais pourquoi demander à quelqu’un de s’asseoir. Non mais sérieusement, ce n’est pas ridicule mais tout de même étrange. M’enfin quoi qu’il en soit, Nikolaï se contente de retirer sa veste et de la balancer sur le dossier de l’un des fauteuils. Il se met alors à faire le tour de la pièce, regardant les meubles et les petits objets sur les potentielles étagères. Passant ses doigts sur chaque rebord de boiserie ou de meuble modernisé et c’est un fait ; Des questions d’usage, il s’en bat les couilles. Nikolaï exécute actuellement ce qu’il adore faire.
Donc Nikolaï s’en bat les couilles, lui il fouille.
Mode incognito.

Grillé.
Bon, il avait juste eu le temps de se mettre à regarder des bouquins d’architecture qui trainaient là et une facture qui portait le prénom de la dame. Elora ? Curieux. Au début il n’arrive pas à prononcer ce nom. Et puis il essaye, en russe ce qui donne un espère de grognement archi-sale puis en Anglais, ce qui donne finalement au bout de 5 tentatives, un truc satisfaisant. Elora, ca ne coule pas tellement sur la langue. Comme un goût de caractère, un petit bout de piquant. Et il aime ça. Il lui sourit alors, après avoir changé de position comme un mec gêné. Et va s’assoir sur le canapé le plus long –ou plutôt- se jette dedans comme s’il était le maître de maison. Il lance un œil à droite et à gauche avant de lancer simplement que le déco n’est pas mal. Puis son regard sur la bouteille qu’elle était entrain d’agiter et tente d’en distinguer la provenance. Mais rien à faire, les symboles japonais restent pour lui de vrai hiéroglyphes, il est aussi bien perdu devant cette bouteille que devant un tombeau royal au beau milieu d’une pyramide. « Un peu de tequila ? J’ai cru comprendre que tu aimais bien ça. » Le plaisir qu’il avait eu en regardant Elora à l’instant, était de pouvoir observer ce petit sourire qui lui plaisait tant, un petit sourire qui pouvait en dire long sur ce qui allait se passer plus ou moins tard dans la soirée. Il alla poser son regard ailleurs le temps qu’elle pose le tout sur la table, et lâcha mine de rien. « Je prendrai bien un peu de ma nouvelle amie, elle m’a l’air tout aussi bonne. » Insistant bien sur le un peu puis sur le bonne, de son accent russe. Bonne dans le sens, bonne au goût, allons.

Et il l’embrasse comme ça, venant poser sa main vers l’intérieur de sa cuisse, sans remonter de façon ultra-perceptible il se contente de lui caresser gentiment la cuisse sans trop montrer dans quel but il a entamé la manœuvre. Autant dire qu’il ne lui met pas directement la main au panier, monsieur Nikolaï a parfois quelques restes de lover, si bien qu’il ne se contente pas juste de lui mordiller la lèvre inférieure, mais commence une légère descente en direction de son cou sur lequel il alterne de façon experte baiser et coup de dent. Et puis, une fois la position d’inconfort atteinte il se redresse de façon toute naturelle pour se pencher sur la bouteille de tequila. Il s’en empare, l’ouvre sans ménagement et sert deux shoot. Un pour lui, l’autre pour la belle. Et tendis qu’il enquille immédiatement le sien et après un petit temps et un coup d’œil en direction des formes vaguement aztèques ou hispaniques de la bouteille, s’en ressert un second qu’il pose simplement sur la table. « Il faudrait penser à trouver une autre bouteille, celle-ci m’a l’air bien fade. Probablement faudrait-il l’égayer un peu.»

Après ces quelques mots et son sourire qui se voudrait ravageur, il offrit le verre à sa promise d’un soir puis s’empara du sien pour l’inviter à trinquer à cette nouvelle rencontre qui se voudrait absolument exquise et intéressante.
Le liquide coulait à nouveau jusqu’au fond de ses entrailles.
Il lui fallait maintenant quelque chose d’un peu plus doux.

Bonne. Un mot qui sonne à double tranchant. Certains l’interprète comme quelque chose de négatif et d’autres, pensent simplement au goût. Quant à Elora, peu lui importait à ce moment-là. Il était clair qu’elle n’appréciait pas toujours qu’on la nommât « bonne » si c’était perçu de la façon négative. Pour une fille, ce n’était pas toujours très gratifiant si les hommes le disaient d’une manière sale et mauvaise. Pourtant, pour le moment, elle se fichait de quel point de vue le russe le prononçait. Après tout, elle était sous l’emprise de l’alcool et elle savait très bien ce qui se déroulerait par la suite. Elle devait simplement se concentrer sur le présent et prendre le plus de plaisir possible. Elle avait finalement décidé de s’amuser un peu en cette soirée, au lieu de penser qu’au travail. Elora ne se souvenait même plus quand était la dernière fois qu’elle s’était retrouvée dans un tel état, et surtout, qu’elle avait terminé la soirée avec un homme, d’autant plus inconnu. Elle ne fit donc que sourire chaleureusement. La seconde suivante, il se jeta sur elle et elle sentit ses lèvres contre les siennes en même temps que la main du russe se posait sur sa cuisse. Intérieurement, elle en rit mais elle ne put le montrer extérieurement. Alors qu’il mordilla sa lèvre inférieure et qu’il caressait lentement sa cuisse, elle vint mettre son pied nu (oui, elle avait enlevé ses chaussures à talons) sur le genou de ce dernier. Elle avait également l’intention de remonter tout doucement. Quand il en arriva au cou, elle remarqua qu’il alternait les baisers et les petits coups de vent. Cela la fit sourire, ce n’était pas commun. Mais pas non plus désagréable. Elle ferma les yeux, pencha la tête vers l’arrière pour lui laisser plus de terrain et profita en silence.

Il fallait quand même le reconnaître qu’elle fut tout d’un coup tirée de ses pensées et frustrée au moment où, le russe décida de s’arrêter soudainement. Il revint vers la bouteille de tequila pour l’ouvrir et Elora l’observa faire sans rien dire. Elle aurait préféré qu’il allât un tant soit peu plus loin. Il avait très bien commencé et la jeune hollandaise avait cru qu’il ne cesserait pas à quelques baisers dans le cou. Cela marquait une pause qui n’était pas pour plaire du tout à Elora. Etait-il en train de se faire désirer ? En général, c’étaient les filles qui faisaient ce genre de choses. Elle le laissa cependant faire et resta à le regarder servir les deux shoots. Elle prit le sien mais ne le but pas pour le moment. Elle le vit boire le shoot en une seconde, reposer le verre sur la table avant de s’en resservir un autre. Une autre bouteille, hein ? Non, Elora n’avait pas vraiment beaucoup de bouteilles dans sa réserve personnelle. Et même si c’était le cas, elle avait déjà fait un effort pour en ouvrir une auprès d’un inconnu et elle n’avait pas envie d’en ouvrir une autre. Pas qu’elle fût égoïste ou qu’elle se préoccupât du prix des bouteilles. Simplement, elle préférait n’en utiliser qu’une pour le moment. En plus, elle pensa que si cette bouteille ne lui plaisait pas, alors ils n’allaient certainement pas la terminer. Elle l’écouta parler mais sans lui répondre. Ensuite, ils trinquèrent à leur rencontre et burent tous les deux en même temps. La tequila n’était pas l’alcool qu’elle préférait, il était vrai, et elle ferma les yeux en grimaçant alors que la boisson passait dans son œsophage, brûlant tout sur son passage. Quand elle ouvrit les yeux, elle reposa le verre sur la table basse et tourna la tête vers l’homme. Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour ressentir à nouveau un désir ardent la prendre.

Elle finit donc par le pousser vers le fond du canapé de façon à ce qu’il fût bien installé. Et qu’elle eût suffisamment de place. Cette fois-ci, elle s’assit sur ses genoux, face à lui, ce qu’elle n’avait pas osé faire lorsqu’ils se trouvaient encore dans le taxi. Alors elle se pencha vers lui afin que ses lèvres vinrent effleurer la peau de son cou. En même temps elle mit ses mains sous son tee-shirt et remonta lentement des hanches vers le torse. Elle lui fit comprendre qu’elle était en train de rire amicalement. Enfin, elle décida de l’embrasser dans le cou avant de le lui lécher en partant du bas pour remonter jusqu’à l’oreille. Une fois cela fait, elle mordilla le lobe de celle-ci. Avec ses mains, elle utilisa ses ongles pour le griffer. Pas de façon à lui laisser des traces, simplement à ce qu’il sentît une petite pression. Ce n’était pas douloureux du tout, cela chatouillait parfois ou donnait des frissons voire des sensations. Enfin, elle lui murmura doucement à l’oreille, de sa voix la plus sensuelle.

Bombastic love, so fantastic where
I'm completely yours and you are mine…
I can't sit and wait any more…

- Je connais quelque chose de meilleure qu’une autre bouteille d’alcool.

When I wake up everthing is still the same
And you don't even know my name…

A ce moment, elle se redressa et lui fit face. Elle le regarda quelques instants avec un énorme sourire bien malicieux et qui en disait long. Ses yeux finirent par dériver pour se poser sur l’entrejambe du russe. Elle enleva ses mains de sous le tee-shirt de celui-ci et avec un de ses doigts, elle vint effleurer celle-ci. Elle le fit tout doucement et lentement en descendant. La pression effectuée fut telle qu’elle ne la touchait pas vraiment mais pourtant, le russe pouvait sentir quelque chose. Elle ne fut pas consciente du fait qu’en même temps, elle se mordait la lèvre inférieure. Quand elle eut fini son petit manège, elle reposa son regard sur le visage de l’inconnu. Elle l’observa quelques secondes avant de mettre ses mains sur ses hanches et venir l’embrasser langoureusement. Elle se défit par la suite du baiser, se recula afin que ses fesses fussent vraiment au bord des genoux de son partenaire. Un peu plus loin et elle tombait. Ou un manque d’équilibre et elle se retrouvait par terre. Pourtant, c’était tout à fait voulu et contrôlé. Elle se tourna pour reprendre la bouteille de tequila. Elle l’ouvrit et en but une gorgée sans se servir dans le verre mais directement dans la bouteille. Peu lui importait ce que pouvait bien penser le russe de cela. Elle ferma ensuite la boisson mais ne la reposa pas sur la table. Elle la garda bien dans sa main, au cas où ce dernier en avait envie. Il pouvait très bien le lui prendre et en boire une gorgée également. Elle l’embrassa à nouveau mais cette fois-ci, quand elle termina et se recula, elle lui enleva son tee-shirt. Enfin, elle se rapprocha à nouveau encore plus et s’assit le plus près de son entrejambe de façon à exercer une certaine pression dessus mais sans le blesser.

- Wanna try ? demanda-t-elle en revenant l’embrasser langoureusement.

Spoiler:

Certes Elora était ivre. Elle avait la tête qui tournait et elle ne marchait pas forcément très droit. Pourtant, elle ne l’était pas autant que son partenaire russe. Elle était encore plutôt consciente et savait parfaitement ce qu’elle faisait. Elle se doutait que le lendemain, elle se souviendrait de tout. Il était tout à fait vrai qu’Elora ignorait totalement le degré d’ivresse de l’inconnu. Mais elle eut vite fait de le comprendre et de le savoir. Ce dernier lui prit la bouteille des mains. Alors qu’elle crut qu’il se mettrait à boire, il la posa à côté de sa jambe. Soit, ce n’était rien de grave en soi. Il pouvait avoir tout simplement envie de se concentrer sur autre chose. La jeune hollandaise lui souriait chaleureusement jusqu’à ce qu’elle fut surprise par les mouvements suivants. Il la poussa sauvagement, sans retenue et sans calculer sa force. A ce moment, tout ce qu’elle vit, c’était qu’il était en train de se lever. La seconde suivante, son dos heurta de plein fouet le bord de la table basse. Elora hurla de douleur, grimaça et ferma les yeux. Désormais, elle savait que le lendemain, elle aurait un énorme bleu dans le dos. Tout cela était fort bien dangereux. Au début, elle avait cru qu’il bougeait simplement pour la mettre dans une autre position, mais visiblement ce ne fut pas le cas. Trop préoccupée par la souffrance qu’elle ressentait, elle ne fit pas attention au fait qu’il était en train de récupérer ses affaires, notamment son tee-shirt. Elle se retrouva alors avec la bouteille de tequila dans les mains. Elora se rendit alors compte qu’elle était incapable de bouger et elle jura en hollandais. Quand elle ouvrit les yeux, ce fut pour les lever au plafond et non pour se préoccuper de ce que faisait le russe. Elle n’en avait plus rien à faire de ce mec.

Elle entendit alors une porte claquer et des pas qui descendaient frénétiquement les escaliers. Quelques secondes plus tard, la tête de sa sœur apparut dans son champ de vision. Alina était en pyjama et visiblement, la cri de douleur de sa sœur avait du la réveiller. Sur son visage se lisait l’inquiétude. Pourtant, elle sembla rapidement comprendre la situation. Elle mit alors une main sur le dos d’Elora et de l’autre main, tenta de la soulever tout doucement. Il ne fallait surtout ne pas faire de mouvements brusques. Elles ne pouvaient pas être sûres à quel point la jeune femme était blessée au niveau du dos. Elora tenta de respirer correctement, ce qui n’était pas très facile puisqu’elle avait eu la respiration coupée pendant quelques instants après qu’elle eût criée. Alina ne fit donc que des gestes lents et, avec une grande patience, déposa sa sœur sur le canapé. Elle l’embrassa sur le front pendant que cette dernière murmurait des remerciements en hollandais. Finalement, Alina se leva pour voir l’ampleur des dégâts causés par le russe. Elle le vit alors déjà assis sur le trottoir, se tenant la tête dans ses mains. La jeune fille soupira longuement en apercevant le vomi sur le seuil de la porte et un peu plus loin, sur la voie publique. Pourtant, cela ne l’empêcha pas de se rendre tout de suite dans la cuisine afin de prendre une grande bassine et la remplir d’eau. Elle se munit ensuite d’un balai et décida de commencer à nettoyer le tout. Elle renversa l’eau petit à petit et fit couler le tout, à l’aide du balai, vers le trottoir puis enfin vers la bouche d’égout. Ce n’était pas quelque chose d’agréable, certes. Mais il fallait le faire. Et le plus tôt c’était réalisé, le mieux c’était. Cela lui prit quelques minutes avant que tout fût rentré dans l’ordre et que tout fût propre. Ensuite, la jeune fille observa quelques instants l’homme assit et qui ne bougeait pas.

Pendant ce temps, Elora se remettait doucement de ce qu’elle venait de vivre. Il était clair et net qu’elle n’avait plus du tout envie de revoir cet homme. Il lui avait pourri la soirée et finalement, elle se disait qu’elle n’aurait jamais du cédé à ses amis. Ou tout simplement à ce russe. Elle aurait très bien pu l’éviter et ne rien faire. Elle s’était débrouillée plutôt bien jusqu’à le rencontrer. Elle avait pensé qu’elle ne rentrerait avec personne et s’y était préparée. Et pourtant. Elle jura encore une fois, cette fois-ci pour s’insulter elle-même. Après tout, quelle idiote ! Elle s’en voulait vraiment. En tout cas, Elora reprit tranquillement ses esprits. Sa respiration se fit de nouveau plus régulière et elle se sentit mieux assez rapidement. Elle sut qu’elle pouvait à nouveau se lever et marcher lentement. Elle observa donc la bouteille de tequila qu’elle tenait dans les mains pendant quelques secondes. Au début, perdue dans ses pensées, elle eut soudainement une idée qui lui vint à l’esprit. Elle sourit avec malice et la vengeance se lisait dans ses yeux. Elle se leva donc et se dirigea vers l’extérieur. Elle aperçut alors sa sœur qui avait tout nettoyé et le russe, assit au bord du trottoir. Alina vit tout de suite sa sœur et laissa tomber la bassine et le balai. Elle s’approcha de celle-ci pour la retenir au cas où, comme elle ne savait pas si celle-ci allait tomber ou non. Elora lui fit un signe qu’elle n’avait pas besoin de son aide alors Alina la laissa tout simplement faire, en restant quand même dans les parages pour réagir si jamais elle le devait. La jeune femme se rapprochait donc dangereusement de son ancien partenaire. Arrivé à son niveau, elle se baissa et le prit par les cheveux. Elle avait besoin de voir ses yeux. Au moins, il ne s’était pas endormi, mais il était vraiment dans un mauvais état. Cela ne l’empêcha pas d’être sans pitié pour lui. Elle lui sourit avec ses dents, pour lui signifier qu’elle avait eu une idée bien méchante. Peu lui importait ce qu’il en pensait. De toute façon, il n’était pas en état de se défendre.

- J’ai un petit cadeau pour toi, mon cher, dit-elle d’une voix empreinte de vengeance.

Elle lui montra la bouteille de tequila en l’agitant quelque peu. Peut-être pouvait-il croire qu’elle avait envie de la lui donner en cadeau avant de partir. Elle aurait bien pu puisqu’elle savait que ce n’était pas sa tequila préférée. Mais non, ce n’était pas du tout l’idée de l’hollandaise. C’était pire que cela. Elle lâcha alors les cheveux de l’homme et se releva. Elle ouvrit la bouteille et la déversa entièrement sur le russe. Elle riait méchamment. Ce qui était sûr, c’était qu’elle prenait un malin plaisir à le mouiller de tequila. D’alcool. C’était bien collant l’alcool et s’il ne rentrait pas tout de suite, alors il serait tout collant. Quant à ses habits, il devrait probablement les jeter. Ses cheveux, il aura du boulot pour les laver. Alina réagit quand même en se précipitant pour arrêter sa sœur. Mais Elora l’en empêcha en faisant le signe du stop avec son bras et en lui parlant en hollandais.

- Après tout, il l’a bien mérité !

Quand tout le contenu de la bouteille fut vidé, Elora fit une dernière chose. Elle explosa la bouteille à quelques mètres de l’homme. Bien évidemment, c’était dangereux et ce fut la raison pour laquelle elle ne le fit pas juste à côté de lui. Elle n’était pas là non plus pour le blesser. Enfin, elle le regarda une dernière fois en espérant vraiment que ce fut la dernière. Elle rentra à la maison, accompagnée de sa sœur. Quand elle referma la porte, elle sentit alors un poids qui s’enlevait de ses épaules. Cette histoire, c’était du passé. Il ne fallait plus qu’elle y pensât trop maintenant. Alina vint rassurer sa sœur en la prenant dans ses bras mais l’embrassade ne dura pas longtemps. En effet, Elora se défit de l’étreinte de celle-ci et alla trouver son portable dans son sac. Elle le trouva après quelques minutes et finit par composer un numéro. Elle espérait que ce dernier répondît mais vu que la nuit fût bien avancée déjà, elle doutait qu’il le fit. Et ce fut le cas. Elle tomba sur son répondeur.

- Shiro… Non, bon ben laisse tomber. Ciao.

Elle balança son portable dans son sac à main et finit par monter les escaliers. Elle entra dans sa chambre en allumant la lumière, ce qui eut fait de réveiller le pauvre Zeus qui dormait bien paisiblement. Elora préféra d’abord prendre sa douche pour enlever toute la crasse qui était sur elle et surtout, les souvenirs de cette soirée. Une fois tout cela fait, elle finit par se poser dans son lit et de s’endormir instantanément.

Spoiler: