Je me vois dans ses yeux comme dans un miroir... [PV Aleksander]

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Pourquoi moi ? Parce que je n'étais pas une ancienne de l'établissement ? C'est pas une raison ! Rooh, heureusement que je suis de bonne humeur et que j'aime rendre service...

Je m'étais levée assez tôt ce matin. Et oui, cours obligent. Mais bon, pour deux heures d'anglais, c'est cool... Un peu moins pour le japonais par contre. Faut pas se plaindre, la vie est belle : après-midi libre, pas de prof donc pas de cours. J'avais mangé en quatrième vitesse au self, car je n'avais qu'une idée en tête : allez aux écuries. Je m'étais adaptée au vide de mon Amour Irlandais, malgré la mélancolie que je ressentais assez souvent. J'avais fais plus ample connaissance avec un petit cheval espagnol, d'une gentillesse quasi parfaite ! Il fallait bien entretenir la couche de muscle que j'avais accumulé depuis mon enfance... Faudrait pas que ça fonde !

Enfin, voilà, puis c'est au moment où je suis sortie des dortoirs, ayant oubliée ma veste dans un couloirs qu'un surveillant m'a interpellée, soit disant parce que j'étais une personne de confiance. Il m'a sortit un truc du genre :"Peux-tu aller dire à un nouveau de l'université qu'il doit aller faire un entretien médical ? Aleksander... Mc Carther je crois, un grand gothique anglais. Merci !"... Vous voulez faire quoi avec ça ? Sincèrement ?! Je vais pas crier le prénom de ce garçon dans les couloirs, dans la cour ! Il risque pas de venir en plus... Puis en plus, fallait que j'aille à l'université je suppose... Raah, j'aime pas ça.

Mais bon, obligée d'y aller quand même. Je n'avais pas eu le temps d'enfiler ma tenue d'équitation en plus. J'étais donc restée en uniforme, un peu court à mon goût. La passerelle entre le lycée et l'université n'était pas loin. J'y suis donc allée, d'un pas nonchalant, ne voulant surtout pas passée pour une personne bizarre. Surtout que je ne fais pas l'âge des grandes études. Les vitres de la passerelle offraient un paysage splendide et aussi une protection contre le grand vent d'ouest qui soufflait. Il me rappelait mon Irlande natale, si loin, si nostalgique...

Bref, en entrant sur le pont transparent, je commençais un peu à appréhender la personne que je devais trouver. Pas de discrimination, non, mais les gothiques sont réputés pour être des personnes solitaires, distantes. Si en plus je devais chercher un garçon, c'était pire... Moi et les mecs, c'est assez difficile ! Mais bon, j'avais de la chance, car je n'eu pas à chercher longtemps : au bout de la passerelle, un jeune homme, grand, habillé de noir, aux traits occidentaux. Je vais bien voir si c'est lui. Autant l'aborder en anglais, ça va plus vite !

- Euh, excuse moi, tu es Aleksander ? On m'a demander de te dire qu'il fallait que tu ailles passer un entretien médical dès que tu aurais le temps.

Il semblait surpris d'entendre quelqu'un lui parler en Anglais. Il faut dire qu'ici, le japonais s'entendait partout, mais c'est normal ! Pour revenir à Aleksander, en espérant que ça soit lui, il possédait de long cheveux d'un noir brillant. Il semblait d'un lissage parfait ! Petite, j'aurais rêvé d'avoir les mêmes. Mais le plus impressionnant, ce fut sans doute ses yeux : d'un gris clair splendide, indescriptible en fait... Il me faisait beaucoup penser à ceux de mon frère, de cette même couleur spécial. Ils ne devaient pas être uniques, la preuve !

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Un mal de crâne me réveilla peu avant mon réveil, le genre qui vous dit silencieusement « je ne te quitterais pas de la journée ! Mouhahahaha », je soupirais alors bruyamment. J’allais tester un médicament pour au moins diminuer la douleur même si j’étais dubitatif. Et puis de toute manière, je n’avais pas le choix. Après l’avoir avaler avec un verre d’eau, je me dirigeais vers la salle de bain pour prendre une douche rafraichissante. L’eau ruisselait désormais le long de mes cheveux, sur mon visage, avant de s’écouler sur le reste de mon corps. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi l’eau ait un don d’apaiser aussi facilement. Quelques minutes plus tard, je me rendis de nouveau dans ma chambre pour trouver la tenue que j’allais mettre durant cette journée. Une tenue simple, une chemise noire (évidemment avec quelques éléments goth), un jean noir aussi, une ceinture avec quelques chaines qui pendaient, des accessoires simple comme un bracelet de cuir noir sans rien dessus. Bref, simplicité oblige avec les cours. Par ailleurs, j’avais mon maquillage (+ vernis à ongle noir) qui remplaçait ce que je ne pouvais mettre.

Voilà maintenant quelques mois que j’avais intégré cette université avec un cursus philosophique et pourtant je ressentais toujours ce petit vide de mon Irlande natale, mais bon avec le temps cela allait surement passer. Du moins, je m’en persuadé. Dans cet établissement, je mettais fait des amis, gothiques ou dans un genre proche ou même de rares exceptions, cependant des yeux noisette tirant sur le rouge me donnaient quelques remords par moment. M’enfin cela aussi allait passer aussi, et puis j’avais toutes les raisons de l’avoir fait. Bref, je m’intégrais aussi avec ma tante qui m’avait accueilli comme son fils. En même temps, sans elle je ne saurais pas ce que j’aurai du faire pour entrer à Keimoo. Je participais donc à la vie de la maison, récemment en ayant trouvé un petit job le week-end de serveur dans un restaurant plutôt sympathique. D’ailleurs, on m’avait appelé en urgence pour que je m’y rende l’après midi de demain pour un remplacement dû à un employé malade.

J’allais sortir de ma chambre quand je remarquais que j’avais reçu un nouveau message texte sur mon téléphone portable. Je jetais donc un œil sur mon écran pour regarder de qui il pouvait s’agir et de quel sujet. Je soupirai de nouveau en voyant que c’était une nouvellement gothique qui avait décidé de ne pas me lâcher la grappe, elle aimerait que nous nous voyons. Comme si entre nous cela allait être possible, elle n’était pas particulièrement belle en plus, je rangeais mon téléphone dans ma poche, je verrai ce que je lui répondrais plus tard. Il fallait que j’aille en cours maintenant, 4h de philo qui m’attendaient patiemment. Je pris mon sac que je jetai sur mon épaule avant de fermer la porte derrière moi et de mettre mes mains dans mes poches en marchant. Je rencontrai en chemin un ami avec qui j’échangeai quelques banalités puis je reparti enfin j’essayais puisqu’il voulait absolument s’entretenir de quelque chose avec moi. J’haussais un sourcil attendant de savoir ce qu’il me voulait de plus.

« - Aleksander, je sais que tu tombe toutes les filles comme des fruits mûrs, alors s’il te plait fait attention au cœur de Yuuko »

Puis il parti sans rien dire de plus, je ne savais même pas qui était cette fille mais visiblement elle lui plaisait. J’haussais les épaules sans me poser plus de question.

J’arrivais enfin près de la passerelle, peut être arriverais-je à me rendre à mon cours au final, bref je marchais les mains dans les poches en regardant droit devant moi. Avec le regard qui traverse les gens tellement je ne porte aucune attention à ceux qui m’entourent. Malheureusement, ce n’était pas gagné pour moi aujourd’hui, ce fût une voix venant de quelqu’un devant moi qui me fit soupirer, en plus de cela j’avais toujours mal à la tête. Cette voix féminine me parla en anglais ce qui m’étonna, alors je portais mon attention sur la propriétaire de cette voix. Mes yeux se posèrent sur elle et à cet instant mon cœur manqua un battement. Pourquoi ? Pourquoi était-elle ici ? Ce n’était pas possible. Amy aurait dû être en Irlande, avec sa famille, dans un lycée britannique, … Grâce à ma grande maîtrise de moi même, personne n’aurait pu s’apercevoir de mon trouble ou quasiment pas, mais j’attribuerais cela sur l’utilisation de l’anglais.

Au moins, par la façon dont elle avait commencé à me parler, j’avais compris qu’elle ne m’avait pas reconnu et j’en fus grandement soulagé. Elle me renseigna sur le fait que je devais aller à un entretien médical, je le savais et cela faisait plusieurs semaines que j’aurais dû m’y rendre mais bon pas le temps. Ma sœur était toujours aussi mignonne il n’y avait pas à dire, cela me fit aussi plaisir de voir qu’elle allait bien malgré ma réaction. Je continuais cependant d’avancer comme si de rien n’était. Puis je m’arrêtais à son niveau, épaule contre épaule quasiment et regardant toujours devant moi sans un regard vers elle, je lui répondis (en anglais moi aussi) :

« - Je sais. Ne devrais-tu pas être en cours petite ? »

Peu de gens aurait répondu cela à leur sœur qui n’ont pas vu depuis un long moment, mais je ne devais pas faire en sorte qu’elle me reconnaisse, après tout, tout ce que j’avais fait pour elle ne devait pas être vain. Et puis, je dois dire que j’aimais l’embêter, et ainsi je pourrais aussi constater comment elle se conduisait avec les gens de l’extérieur.

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Il avait continué son chemin comme s'il ne m'avait pas vu. Sans expression, pas de traits sur son visage qui indique le moindre changement de sentiments. J'avais l'impression d'être transparent à ses yeux. Je sais bien que je ne faisais que lui transmettre une info, mais bon quand même... Un minimum d’intérêt aurait été la bienvenue.

- Je sais. Ne devrais-tu pas être en cours petite ?

... Pardon ? J'crois que j'ai mal entendu... Alors là, c'était bien la meilleure ! Petite ! Nan mais franchement ! Ok, je lui arrive à l'épaule à peu près, mais bon, c'est pas une raison ! Puis, quand on connait pas les gens, on ne les sous estime pas ! Je n'ai pas put résister, je ne suis pas de nature violente, mais j'aime bien qu'on me donne un minimum de respect, j'aurais pu être vulgaire, méchante, j'sais pas moi ! Alors qu'il continuait son chemin, j'allais me remettre en face lui, l'arrêtant par la même occasion, les yeux plein de colère.

- Petite ? Et beh, je m'attendais à tout sauf à ça ! Alors mon grand, tu vas bien m'écouter : de un, je suis pas petite, et de deux, on s'adresse pas à une inconnue qu'on ne connait pas avec ce ton s'te plaît ! J'suis plus en primaire ! Et non, je n'ai pas cours !

Nan mais ! Je l'avais regardé avec un de mes regards qui sortent du fin fond de mes pensées les plus sincères. Je n'aimais pas du tout qu'on me prenne pour une enfant. Mon doigt était venu se poser sur son torse, le repoussant légèrement de façon à ce qu'il prenne conscience que je n'étais pas une personne facile. Mon caractère d'Irlandaise, que j'avais tenté d'enfouir, était remonté à la surface en un rien de temps ! Je vous dis pas, ce qui entrait sur la passerelle devait se demander ce qu'une folle hystérique pouvait bien raconter à un gothique dans un anglais bien prononcé, teinté d'un accent "pot de colle".

C'est finissant mon petit discours que je revins à ma place, après avoir sortit les quatre vérités. Je remis ma jupe, trop courte sur moi, d'un mouvement de main qui commençait à s'habituer au plis du tissu. Puis, toujours avec ma détermination, je vis volte face, demi tour parfait sur les talons, reprenant le chemin inverse, d'un pas énergique. On m'avait fait perdre mon temps, pour une info déjà connue, à avertir un jeune homme bien trop hautain à mon goût alors que les écuries m'attiraient comme un aimant depuis déjà une dizaine de minutes. Comme à mon habitude, un espèce de tic je n'y peux rien, j'attachais mes cheveux d'un élastique vert, empêchant ma touffe tirant sur le rouge de voler. Direction, les écuries ! Je n'en pouvais plus d'attendre. Rappelez moi de ne plus rendre un service dans ce genre.

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Après lui avoir adressé ma réponse, je continuai de marcher vers la fin de la passerelle histoire de peut être arriver à l’heure à mon cours. Mais je commençais à douter d’un jour pouvoir m’y rendre, tout m’en empêchait j’en avait bien l’impression. Mais j’essayais tout de même. Une brise de vent me rabatta une mèche devant les yeux avant de retourner à sa place comme si de rien n’était. Je me demandais par ailleurs quel serait le sujet de mon cours, quel qu’il soit je ne doutais pas de son intérêt à être développé.

Bref, je marchais jusqu’à ce qu’une jeune fille vienne ce placer devant moi, m’arrêtant dans mon élan. Toujours les mains dans mes poches, je plongeai mon regard dans le sien attendant de savoir ce qu’elle avait à me dire. J’avais par ailleurs eu raison de lui dire petite car elle m’arrivait à peine à l’épaule. Je ne me souvenais pas vraiment de cette différence, peut être que le temps était vraiment passé plus vite que je ne le pensais. Soit elle avait diminué, chose que je doutais, soit j’avais grandi sans m’en rendre compte.

Finalement Amy ouvrit la bouche pour commencer par un spitch sur le fait qu’elle n’était pas petite, puis sur une leçon de moral comme quoi il ne fallait pas s’adresser ainsi à une personne inconnue. Cette dernière phrase me fit sourire, un sourire amusé, effectivement il ne fallait pas avec une inconnue, mais là, ce n’était pas le cas. Je sentis ensuite une petite pression au niveau de mon torse, c’était son index surement pour appuyer sur le fait qu’elle était bien présente.

Dans son ton, je percevais l’accent Irlandais celui que j’aimais tant. A la fois British et à la fois unique avec ses accentuations bien particulière. Je crois que finalement je ne me lasserais pas de l’écouter, c’était tellement différent du Japonais que j’entendais maintenant quotidiennement. Récemment j’avais dû servir un client britannique au restaurant où j’étais employé mais celui ci était plutôt écossais, chose différente. Mais cela m’avait fait sourire et j’avais pu échanger avec lui en anglais. Bref, quand ma sœur avait pris cet accent je n’avais pu sourire de nouveau.

Quelques secondes après avoir fini son petit discours, elle fit un demi tour et marcha d’un air déterminé, j’avais vu dans ses yeux cette chose unique chez elle. Cette envie qui teintait son regard de petits pétillements presque invisible, sauf pour ceux qui la connaissent. Elle se rendrait surement dans quelques minutes aux écuries. Cela faisait un moment que je ne m’étais pas rendu là-bas, que je n’avais pas flatté l’encolure d’une de ces bêtes magnifiques. Je repensais alors à celui que j’aurai dû m’occuper, un petit dont j’avais suivi toute la croissance durant la gestation, mais j’avais dû partir avant qu’il ne vienne au monde.

Je me remis donc en marche comme si de rien n’était, d’ailleurs rien n’aurait dû être. Mon visage reprit sa physionomie teintée de mélancolie, de mystère, de solitude et pourtant sur de soi aussi, avec une nonchalance qui m’était unique. Je marchais plus loin derrière Amy, mais mes pas étant plus grand je ne tardais pas à être sur ses talons, elle allait donc ouvrir la porte pour sortir de cette passerelle. Enfin c’était sans compter sur un mec qui, lui, entrait en courant quasiment, bousculant Amy sur son passage, sans même s’excuser. Pas chance, j’étais près d’elle et la rattrapa avant qu’elle ne touche le sol. Je la remis sur pieds et remis mes mains dans mes poches.

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Raah ! J'étais énervé, et ça allait me poursuivre toute la journée ! Tout ça à cause d'un gars que je ne connaissais pas et qui m'avait pris pour une gamine de primaire. Franchement, la jeunesse d'aujourd'hui, c'est pas que ça craint, mais ça prends les gens de haut sans les connaître, j'aime pas ça ! Mais alors pas du tout. J'avais l'impression d'avancer à une allure folle. Mon pas pressé me conduit très vite à la porte de la passerelle. Vivement que je la passe, je serais libérée de cet endroit qui restera un souvenir déplaisant. Je n'avais qu'à pousser sur cette porte, la franchir puis... BAAAM !

Un trou noir, pendant un dixième de seconde. Je ne sais pas très bien ce qui c'est passé, enfin si, je sais, mais comment, je sais pas. Un espèce d'abruti trop pressé, encore plus que moi, qui a foncé dans la porte sans me voir derrière et voilà quoi. Sauf que la porte, c'est moi qui me la suis prise. Et en prime, il me pousse en courant. Non, sincèrement, c'est pas grave, je vais bien, j'ai l'impression de m'être pris une pierre dans le front mais ça va, t'excuse pas !

Enfin, j'suis pas part terre, c'est déjà ça. ... Pourquoi d'ailleurs ? La gravitation a changé ? Newton l'avait pas prévu, c'est ça ? Je me retourne et vois... Aleksander, alias Monsieur je prends les filles pour des gamines, me remettre sur pieds, un bras par la taille. Arrivé au bon moment celui-là ! Je prends ça bien, sans pour autant lui sourire. J'aime pas qu'on me sous estime, et c'est pour ça que je le remercierais pas, na ! J'suis peut être gentille et généreuse comme ça, mais faut pas titiller mon mauvais caractère. Je fronce les sourcils, regardant mon "sauveur" d'un air entre la haine et le remerciement. Drôle de mélange, j'imagine pas ce que ça donne...

Bref ! Je déplisse ma jupe d'un petit mouvement des mains, remets bien ma queue de cheval et passe la porte. Aïe, ça fait un mal de chien quand même ! Je sens bien une présence derrière moi, j'imagine qu'il va en cours lui... Plus grand que moi, il me dépasse facilement. C'est vrai que je suis petite par rapport à lui... Tan pis, j'assume ! Sauf qu'en passant près de moi, je vois un truc tomber de son sac. Apparemment, il ne l'a pas senti. Tout simplement parce qu'il m'est tombé sur le pieds, donc, pas de bruit. Je me penche pour le prendre et remarque qu'il s'agit d'une sorte d'agenda. Petit, certes, mais il est tombé quand même.

- Attends, t'as oublié ça !

Je marche vers lui, zyeutant dedans par pur curiosité, comme le ferais tout le monde. On apprend pas mal de chose en quelques secondes : section philosophie, gothique à 100 %, et... quelques mots écrits vite fait sur une page. Je les connais ces mots, ils sont en irlandais. Il serait donc irlandais ! Oh, intéressant ça ! Un point comm...

Pas le temps de finir de penser et de regarder. Aleksander me l'a déjà enlever des mains, plutôt arracher. Allez savoir pourquoi. Normalement, y'a rien à cacher dans un agenda, c'est pas un journal intime... Je sens le poids de son regard sur moi, celui qui veut dire "Tu touches, t'es mortes". Si, j'vous jure. Une paire d'yeux menaçants me scrutant de haut en bas. Limite ça fou la trouille quoi... Alors, je m'éloigne de quelques centimètres, faisant l'air innocente, en espérant que je n'ai rien vu de compromettant...

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Une fois mes mains remisent dans mes poches, je repris le même faciès, sans même la regarder plus que cela. Après tout si je voulais garder mon secret par rapport à elle je ne devais surtout pas mollir, pas maintenant que j’avais déjà tant fait, mes efforts auraient alors été vains. J’avais tout changé pour la protéger, jusqu’à prendre un autre nom, un autre look, une autre personnalité, elle ne devait pas réussir à voir qui j’étais réellement. La seule chose que je n’avais pas voulu changer était la couleur de mes yeux, c’est vrai que le gris anthracite n’est pas le plus commun et que c’était même rare au Japon mais j’espérais qu’elle ne soit pas conduite vers la vérité à cause de cela. De toute manière si il le fallait vraiment, je mettrais des lentilles pour en changer la couleur, jouant sur le fait qu’elle s’était trompée.
Bref, je repartis vers ma salle de cours, je sentais enfin que j’allais pouvoir entrer et me concentrer sur autre chose que mon passé. Mes pas reprirent leur lassitude mais aussi leur assurance en un clin d’œil, j’étais de nouveau Aleksander. L’ancien que j’étais n’existait plus, Sergei était mort, et ce pour toujours. Je pris mon téléphone portable dans la poche avant de mon sac avec rapidité avant de remettre ce dernier sur mon dos. J’avais encore un message texte, à croire que les gens ne pouvaient ce passer de moi. Je fronçais les sourcils quand je remarquais que c’était encore elle. J’allais devoir devenir dur avec cette fille car je commençais à ne plus être libre, elle me collait vraiment trop. Mais j’essayais de reprendre mon calme, après tout ce n’était qu’un message, attendons de le lire pour voir de quoi il s’agit.

Mais qu’avais je fais ? Elle me disait qu’elle m’attendrait à la sortie de mon cours histoire que nous passions un peu de temps ensemble. Mes pensées m’entrainèrent avec rapidité vers ma sœur qui avait dû reprendre sa route désormais, peut être que tout soupçon serait encore plus évincé si j’acceptais de voir cette fille. Hmm … c’était une idée à garder sous le coude. Je commençais à répondre à son message quand j’entendis, surement Amy, me dire d’attendre car j’avais oublié quelque chose. Je ne voyais pas de quoi il pouvait s’agir puisque j’avais mon téléphone dans ma main et que mon sac était fermé, la preuve je venais de le prendre à l’intérieur en l’ayant bien refer… Mais oui quand je l’avais ouvert quelque chose avait dû tomber, il ne me manquait plus que ça. Je remis mon téléphone dans ma poche avant de me retourner.

Décidément tout était contre moi aujourd’hui, voilà que mon agenda était entre les mains de la dernière personne dont je me serais passé de la voir en sa possession. Je ne savais pas pourquoi mais au début de l’année, j’avais eu besoin d’écrire quelques phrases pour m’aider à oublier le passé mais j’avais zappé d’effacer, et ainsi faire disparaître toutes traces de mon ancienne Irlande ainsi que de Sergei. Il y avait aussi entre la 4ème de couverture et la dernière page une photo d’Amy et de moi quand elle n’avait que 4 ans, j’aurai dû m’en débarrasser. Mon geste fût rapide et précis, l’agenda était de nouveau en ma possession, tout danger était quasiment écarté. Mon regard vers Amy n’était vraiment pas des plus sympathique à cet instant. Après tout elle venait de fouiller, alors suivit de sa leçon de moral je trouvais cela très déplacer de sa part. Je soupirais un coup avant de retrouver mon calme.

- Ce n’est pas très correct de fouiller dans les affaires d’un inconnu, surtout quand ce dernier t’a empêché de te retrouver les quatre fers en l’air …

Je lui avais dis cela comme si elle m’avait déçu, en même temps je ne me rappelais pas lui avoir montrer cet exemple ou même prendre de mauvaise habitude du genre. De plus, je n’avais pu résister à utiliser cette expression un peu cavalière, c’était si naturel auparavant que cela m’était revenu avec rapidité. Je replaçais mon agenda dans sa place d’origine, c’est à dire dans mon sac avec soin. Il fallait que j’en change désormais, et que je brûle cette photo … Cela me serait peut être difficile mais je ne pouvais plus me déplacer avec cette preuve sur moi si facilement. J’avais juré de la protéger et cela serait fait même si pour cela je dois tout sacrifier. Malgré mes pensées plutôt déterminées et tristes, mon visage ne laissait pas ces expressions s’afficher.

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Son regard avait été plus que menaçant. Glaciale reste encore trop faible. Et pourtant, parmi toute cette émotion inconnu qui me parcourait, j'avais tout d'un coup une folle envie de continuer à le suivre, discuter avec lui. Il y avait comme une attirance gravitationnelle qui, comme un éclair, m'avait fait chavirer loin d'ici. J'avais la douce impression d'être devenue un métal attirée par l'aimant. Mes pensées allèrent bien loin de l'endroit où nous étions, en Irlande. Là où ma vie, ma passion, mon âme resteraient encrés à jamais.

Il me ramena pourtant très vite sur terre, me faisant remarquer l'impolitesse dont j'avais fais preuve. Mais bon, je n'avais pas fouiller, j'avais juste jeter un coup d’œil. Pas sûre que lui répondre ça le réjouirait et ferait sorte de faire oublier mes actes perdus. Il remit donc son agenda dans son sac, faisant bien remarquer que j'avais fait quelque chose de mal. Je crois bien que le rouge de honte me montait aux joues. Je ne savais que dire pour m'excuser, ni que faire pour me faire pardonner. Mais j'avais juste envie d'en savoir plus.

Il commença à partir, surement vers son prochain cours. Le doute me prit. Devais-je le retenir pour mieux connaître cet être qui semblait si distant et si proche à la fois, ou aller oublier tout ça dans les écuries ? Hésitation... Réflexion... Puis, sans prévenir, je courrai à la hauteur de Aleksander, m'incrustant à ses côtés, en me faisant toute petite.

- Euh... j'suis désolée, j'pensais pas que ça t'offenserai...

A vrai dire, les agenda ne sont pas des journaux intimes, fallait pas y cacher des choses trop personnelles. Enfin, j'dis ça j'dis rien, j'y mets bien tous les poèmes qui me tiennent à cœur, toutes les photos de mon dada d'amour, ... J'en passe. Ses pas étaient grands, j'avais de la peine à le suivre et il ne semblait pas vouloir remarquer ma présence. L'ignorance est la plus belle des vertus. Mais j'suis coriace, je comptais pas le laisser file !

- T'es au courant que les profs de philosophie ont un réunion toute la journée aujourd'hui. Ça m'étonnerait que tu trouves beaucoup de monde dans ta salle de cours...

J'avais réussi à créer une ampoule au dessus de ma petite caboche. Ayant lu qu'il étant en licence de philosophie, j'avais une chance sur deux. Le profs étaient vraiment absents aujourd'hui, c'était pas une blague. Après, comment allait-il réagir... Raah, si je gagne mon coup, j'suis super fière de moi là !

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Une fois les mésaventures de l’agenda passées et que celui ci était bien au chaud dans mon sac, la photo bien en sécurité, je me remis en marche vers mon cours de philosophie. Je voyais enfin une once d’espoir d’arriver à avoir mon cours, les mains dans les poches je n’entendis guère le bruit des pas rapides arriver à mon niveau. Cependant, quand Amy fût arriver je le sentis, comme une partie de mon être qui serait revenu après un long moment loin de moi. J’aurai voulu me rapprocher d’elle comme à cette époque maintenant révolu. Mais bon tout change.

La jeune fille s’excusa en prétextant qu’elle ne pensait pas m’offenser, je soupirai intérieurement, ce n’était pas le fait qu’elle regarde à l’intérieur de mon agenda qui m’avait énervé mais plutôt l’impolitesse qu’elle avait fait preuve. Bref, cet incident est passé je ne comptais pas revenir dessus, enfin je devais surtout bruler la photo et là il n’y aurait plus aucun problème. Je marchais toujours les mains dans les poches l’ignorant totalement, de toute manière qu’aurais je pu lui dire ? Rien. J’allais presque arriver à ma salle de cours, qu’Amy ouvrit de nouveau la bouche.

Cette fois elle voulu me prévenir que les profs de philosophie étaient en réunion aujourd’hui et de ce fait, il n’y aurait que peu de gens dans ma salle. Je levais les yeux au ciel, comme si je ne le savais pas, c’était un ancien élève de notre prof, maintenant philosophe, qui venait justement faire le cours à sa place. Ces pensées ne prirent qu’une seconde et la seconde d’après je m’arrêtais, me tournais vers elle et planta mon regard dans le sien. J’avais envie de m’amuser de cette situation puisqu’apparemment je n’allais pas m’en débarrasser tout de suite.

Je souris presque imperceptiblement de manière très mystérieuse, je m’approchais désormais lentement d’elle pour me retrouver plus qu’à quelques centimètres d’elle. Je me penchais lentement vers son oreille. Je pus à nouveau sentir son odeur, même après quelques années elle sentait toujours la même odeur, ce parfum m'aurait presque rendu mélancolique mais je ne voulais en aucun cas m'abandonner à cette émotion.

Pourquoi est-ce que tu me suis ?

Je me redressais tout en la fixant encore. Je me demandais bien quelle serait sa réponse. Je savais aussi qu’Amy ne se doutait toujours pas de qui j’étais vraiment et je comptais bien m’amuser de la situation. Puisqu’elle comptait rester avec moi, j’étais bien décidé à passer du bon temps, sans pour autant risquer quoi que ce soit. Je me souvenais juste qu'une heure après mon cours je devrai aller au restaurant, j'espérais donc arriver à l'heure, ou plutôt d'arriver tout cour contrairement à mon cours de philosophie.

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Au fond de moi, j'espérais bien que mon petit plan allait marcher. C'était une véritable information, je ne mentais pas. J'avais croisé beaucoup de personnes qui se réjouissaient de cette absence. Moi, ça m'était bien égal, je n'avais pas de philosophie. Mais lui, si. Alors oui, je me permettais de l'avertir, tentant une jolie feinte pour espérer qu'il n'y aille pas.

Mais Monsieur semblait bien décidé, et j'avais surement échoué. Il se stoppa dans sa marche et se retourna das un geste fluide et lent. Ses yeux étaient bien plus qu'envoutants et j'aurais aimer rester à les regarder pendant des heures. J'avais l'impression de les avoir déjà croisé, comme si ils m'étaient familiers. Et pourtant, ce jeune homme me paraissait distant, voir lointain. Du moins, jusqu'à ce qu'il s'approche de moi. Sans jamais me quitter du regard, son visage s'avançait, lentement, ne laissant que quelques pauvres centimètre entre nous. A vrai dire, je me sentais mal à l'aise. Jamais je n'avais eu l'occasion de me retrouver aussi proche de quelqu'un, à part mon cheval.

Je perçu un indescriptible sourire, si léger que personne n'aurait put le voir à moins de cinq centimètres. Puis, il se pencha vers mon oreille, sa joue quasiment collée à la mienne. Et son murmure me fit l'effet d'une bombe dans la tête. Pourquoi je le suivais ? C'est vrai ça, pourquoi ? Et bien... je ne savais pas. Mais cette réponse n'était pas utile pour lui. Il se redressa, toujours en me regardant. Il semblait très joueur au fond de lui, malgré sa froideur et une certaine distance. J'avais envie de m'amuser aussi aujourd'hui. Il voulait jouer ? Et bien il est tombé sur la mauvaise personne, car je suis une très mauvaise perdante.

Je me suis approché à mon tour, faisant marcher mes doigts sur son buste, pour remonter sur sa clavicule. Puis, alors qu'il se demandait surement ce que je faisais, je me suis mis sur la pointe des pieds pour lui murmurer ma réponse.

- C'est une excellente question. Mais ça m'étonnera que ça soit ton cours de philo' qui te donne la réponse.

Un regard rempli d’espièglerie. Je suis revenue sur le sol, et j'ai commencé à m'en aller, lui lançant un dernier regard. Quelle réaction avais-je réussi à déclencher ? S'il me suivait j'avais gagner, et je redeviendrais la gentille petite Amy prête à discuter avec ce bel inconnu. S'il allait en cours, et bien je m’assiérai contre le mur, prêt de la porte, et j'attendrai de pied ferme sa sortie. Quitte à perdre ma journée, autant la perdre en rigolant, voir même en embêtant quelqu'un.

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J’entendais, derrière la porte de mon cours, mes « camarades » s’agiter en attendant notre remplaçant, alors je pouvais m’octroyer quelques minutes avant de rentrer. Je la regardais donc, attendant ma réponse, ou plutôt attendant qu’elle se réponde à elle même puisque je savais très bien pourquoi elle me suivait, je n’avais pas besoin d’explication. Je la vis alors prendre un air joueur à son tour, et cela me plut je dois dire, nous étions vraiment pareil au fond. Amy fit marcher ses doigts sur mon torse surement pour essayer de me déstabiliser comme je l’avais fait pour elle, mais manque de chance cela ne me fit rien.

Elle dit alors que ce n’était pas mon cours de philosophie qui allait m’apporter la réponse, alors comme ça elle se la jouait presque séductrice et mystérieuse. Cela aurait pu être intéressant si il n’y avait pas eu un certain lien de sang entre nous. Mais je comptais donc m’amuser avec cet aspect qu’elle venait, seule, de développer. Seulement je n’allais pas être aussi facile qu’Amy l’espérait sinon il n’y aurait vraiment rien d’amusant. Elle faisant mine de s’en aller, je lui lançais un clin d’œil à la limite de l’aguicheur puis me retourna et entra dans ma salle de cours.

Je savais qu’elle n’allait pas partir comme ça, de ce fait je n’y vraiment aucune inquiétude à me retourner de cette manière. Ainsi elle l’avait voulu. Je m’installais sur un banc de l’amphithéâtre qui abritait tous nos cours et ouvris mon sac, en sortit mon agenda et regarda discrètement la photo qui avait failli me perdre. Magnifique était le seul mot qui me venait mais elle n’avait plus d’avenir. Je la déchirais en morceaux plusieurs fois histoire qu’elle ne puisse être reconstruite. Et pour finir je la piétinais, c’était fini.

Pour notre cours, le remplaçant arriva, ce présenta, et commença son cours. Il parla de la croyance en Dieu et interrogea même ceux qui croyait en lui, malheureusement pour moi je ne pus y échapper même en cachant mon éducation chrétienne. Bref, après ce moment son téléphone sonna, il fut obliger de répondre, et une urgence l’obligea à partir plutôt que prévu. Je rangeais donc mes affaires et me dirigeais vers la sortie. Je fus arrêté en chemin par un ami qui parla quelques minutes avec moi, pendant ce temps tous les autres sortirent. Quand il eut fini de me parler je fus le dernier à sortir.

Invité

Deuxième plan échoué. Ma petite technique n'avait eu aucun effet sur lui, du moins, pas que l'on puisse voir de l'extérieur. Il n'avait fait que m'envoyer un splendide clin d'oeil à limite de l’aguicheur, qui, de là où j'étais, avait un sens plutôt spécial. Puis il était rentrer dans la salle de cours, sans hésitation. L'ignorance totale. Je me retrouvais là, au milieu du couloir, seule, comme perdu.

Maintenant qu'il avait fait son choix, je faisais quoi moi ? Je partais, voir ma monture du moment pour exercer mon sport ? Ou bien je restais là, comme une nouille, à attendre que Monsieur est fini son cours de philo ? Le choix n'était pas évident, m'opposant deux choses qui occuperaient sans doute à merveille mon après-midi. J'ai dû patienter au moins dix minutes avant de réussir à me décider.

J'ai pris les escaliers les plus proches et j'ai couru. Couru vers ma chambre dans le grand bâtiment des lycéens, juste à côté de celui des universitaires. Le chemin me parut long, mais il me permit de réfléchir, de penser, et de m'évader. Des flashs revenaient à moi quand je prenais les longs couloirs désert en heures de cours. Je revoyais ma maison, le paysage à couper le souffle, le ciel noir orageux qui annonçait une tempête. Mes parents, qui n'avaient jamais réussi à me tenir sage à la maison. Mon frère, qui savait toujours où me trouver quand je disparaissait. Son sourire, ses yeux. Il me rappelait ce Aleksander, du moins, son regard. Car mon frère n'avait rien d'un gothique. C'était quelqu'un de mystérieux, mais ouvert sur le monde, très bon cavalier, doux dans tous ses gestes et ses paroles. Ma vraie famille se résumait quasiment à lui seul.

Les souvenirs m'ont porté jusqu'à ma chambre, sans que je me rende vraiment compte du temps qui passe. La porte était ouverte, surement ma nouvelle colocataire, que j'ai connu dans les jardin. Une jeune espagnole d'une gentillesse indéfinissable. Je l'aimais beaucoup. Quand j'ai glissé sur le sol pour m'arrêter, elle m'a sourit, se demandant certainement pourquoi j'arrivais si vite.

J'ai fouillé assez vite dans mon armoire, trouvant mes affaires d'équitation bien vite. J'enfilé le tout aussi rapidement que mon entrée. Mon pantalon était parfaitement propre, le noir tranchait parfaitement avec le gris qui remontait de mes mollets, formant une bande harmonieuse. De grandes chaussettes à carreaux, des mêmes couleurs. Un top noir brodé d'écriture irlandaise, les gants et mes chaussures de cuir. Je me suis retournée vers Julia.

- Je suppose que tu vas aux écuries Amy.
- Oui ! enfin, je fais un détour quelque part et j'y vais !
- Attends, tu ne vas pas laisser tes cheveux comme ça, ils vont s’emmêler. Viens là.

Son regard si doux m'intimait de venir m'asseoir avec elle sur son lit. Je l'ai vu coiffer ma chevelure brune-cerise en une tresse partant du haut de ma tête et descendant sur mon épaule. Le travail était rapide mais fin, en devinait son habilité d'artiste. En ayant fini, je l'ai remerciée d'un grand sourire, exprimant toute ma gratitude et je lui ai déposé un baiser sur la joue. J'ai repris mon chemin, retournant de là où je venais.

Là non plus, je n'ai pas vu le temps passé. Mes enjambées étaient grandes, régulières. Les cours de sport peuvent parfois être utile, surtout l'athlétisme. Mais quand je suis arrivée devant la salle de philosophie, personne n'était là. Ou du moins, tout le monde était partit. J'ai cherché du regard celui que je venais chercher (ou plutôt embêter) mais personne. Le silence. L'avais-je loupé ? Avait-il finit plus tôt ?

J'ai pris la passerelle. De là, on voyait toute la cour et une partie du campus. De là, je pouvais aussi voir la grande carrière de dressage. Elle était souvent vide, ne montrait que très peu d’intérêts aux autres cavaliers, bien plus attirer par les obstacles ou les chemins de randonnée. Mais ce qui m'a choqué, c'est de voir un cheval seul, en liberté au milieu de cette carrière. Que faisait-il ici ?

Je n'ai pas plus attention, pensant que quelqu'un était juste aller chercher un licol pour le ramener aux boxes. Sur le chemin, juste en dessous la passerelle, j'ai vu une silhouette que je connaissais. Je ne l'avais pas loupé de peu celui-là ! Il marchait d'un pas régulier et semblait admirer une chose, ou quelqu'un. Je n'ai pas attendu, j'ai descendu comme une folle les escaliers et je l'ai rejoins. Heureusement qu'il ne marchait pas vite, j'en perdrais presque mon souffle à force de courir. Je suis arrivée à sa hauteur, tentant de retrouver une respiration régulière.

- Sérieux, t'es dur à suivre toi.... Je pensais que le cours de philo' durait plus longtemps que ça !

Invité

Une fois que je fus sorti du cours, mon téléphone sonna. Quoi de plus normal que d’y répondre me diriez vous ? Bref, ce fut donc la chose que je fis. Je décrochai et dis seulement un « ouai » plutôt entre l’agacé et l’ignorance, et voilà que c’était encore elle qui me téléphonait. Franchement, n’avait elle pas mieux à faire des ses journées que de me harceler ainsi. Cette fois ci elle me demandait si elle pouvait venir me voir pour me dire quelque chose d’apparemment important. J’ai laissé donc sortir un soupir non dissimuler mais au fond j’espérais que de cette manière je pourrais faire en sorte qu’après cette discussion elle me laisse tranquille. Je répondis cette fois d’un simple « oui » sans rien d’autre. Autant dire que si quelqu’un avait écouté ma conversation il aurait pu me trouver tout à fait bavard.

J’allais raccrocher quand elle conclut quand ce moment même elle me voyait et donc que dans moins d’une minute elle serait présente. Ô joie de la nouvelle ! Au moins cela serait fait et je n’aurais plus besoin d’y revenir. D’ailleurs je ne me souvenais toujours pas de son prénom, c’était quelque chose en Shi je crois ou peut être Yu, soit l’un soit l’autre enfin peu m’importe. Je continuai à marcher à mon rythme soit lentement en quelque sorte. Une fois que je l’as vis arriver j’eus tout de même le bon sens de la regarder arriver, personne ne pourrait dire que je ne m’y étais pas un peu intéresser. Elle n’était plus qu’à quelques pas de moi quand elle commença à prendre la parole.

« Aleksander ! Euh … Voilà je tenais à te dire que … En fait, c’est que … Tu vois, toi et … Moi, je pensais que peut être … »

Et voilà il ne manquait plus que ça, une fille qui n’arrive même pas à finir ses phrases, me voilà mal embarquer. J’haussais un sourcil quelque peu agacé attendant qu’elle arrive à finir, ou du moins essaye une nouvelle fois. Ce n’était pas vraiment la première qui venait dans cette intention mais bien la première fois que cela prenait autant de temps. Une auparavant avait même écrit une lettre, malheureusement pour elle, j’étais dans un bon jour et j’avais corrigé toutes ses fautes d’orthographes et aussi mis une note avant de la lui rendre. Cela m’avait amuser je dois l’avouer, et en même temps que faire d’autre avec ça ? Bref, elle reprit la parole juste après cela.

« Bon voilà Aleksander Mc Carther, je … Je t’aime ! »

C’était bon elle avait accouché ! Maintenant il ne me restait plus qu’à lui répondre par la négative et tout serait fini avec celle ci. Enfin c’est ce que je croyais jusqu’à ce que j’entende les pas de quelqu’un visiblement pressée d’arriver à mon niveau. Ensuite ce fit entendre la voix d’Amy me disant que je n’étais pas facile à suivre et pensant que mon cours aurait duré un peu plus longtemps. J’espère presque qu’elle n’avait pas entendu ce que venait de dire la sans-nom mais je ne pouvais trop espérer non plus. Je soupirai une nouvelle fois mais d’agacement envers cette fille et son « amour ». Qu’est ce qu’elle y connaissait d’abord ? Après cette réflexion elle me faisait presque de la peine. Je regardais donc cette pauvre créature pour lui répondre.

C’est impossible

Sur ce je tournais les talons pour me retrouver face à ma jeune sœur, je remarquais alors qu’elle venait de se changer dans ce court lapse de temps. Amy avait revêtu une tenue plutôt bien adaptée à l’équitation. Cela me rappela nos débuts en Irlande quand nous n’avions qu’une bombe chacun, sans selle au commencement puis nous nous étions équipés petit à petit mais les débuts avaient été folkloriques. Bref, cela lui allait très bien, je réussis de peu à m’empêcher de sourire, si seulement les choses s’étaient passées différemment, je l’aurais facilement prise dans mes bras. Mais le destin en avait voulu autrement.

Mon sourcil gauche se souleva d’un faux air étonné de la voir là, puis je me rapprochais un peu d’elle pour repousser la tresse qui était posée sur son épaule surement durant une course effrénée pour aller se changer et revenir. Je lui souris avec malice avant de lui adresser la parole.

Alors comme ça, tu ne peux déjà plus te passer de moi ? Comme c’est mignon

Je remis mes mains dans mes poches, j’aimais la taquiner cela ne faisait aucun doute. Surtout quand j’avais une petite idée derrière la tête. Et dire que j’étais à l’université et qua j’avais 20 ans, m’enfin si je ne m’amusais pas maintenant alors quand ? Et puis autant essayer de vivre sans ressasser le passé éternellement. Que sommes nous pour nous croire si important ? Oh là ! Je devais m’arrêter de penser de manière philosophique, bon ok j’avais pris des études sur cela aussi donc normal d’en être influencer. Je revins au moment présent de manière aléatoire et mes yeux se posèrent sur un cheval seul dans une carrière de dressage. Etrange peut être attendait il son maître. Bref, je reposais mes yeux sur Amy.

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Il se retourna vers moi tout en arquant un sourcil. C'était la première fois que je voyais une expression se former sur son visage. Il semblait... étonné. De me voir ? Surement. Peut être avait-il pensé me semer. Mais on ne se débarrasse pas de Amy aussi facilement ! Ahah ! Il semblait sortir d'un moment de solitude ou d’ennuis total. Je me suis penchée sur le coté pour voir s'il discutait avec quelqu'un, et j'ai vu une jeune fille très jolie, sur hauts talons, une main sur la bouche. Elle semblait triste. Mais quand elle m'a vu, derrière le grand brun, j'ai eu le droit à un regard qui, sans doute, aurait lancé des éclairs s'ils pouvaient. Ça faisait froid dans le dos. J'ai repris ma place initiale, préférant largement le regard gris pâle de Aleksander.. J'ai regardé mon interlocuteur de haut en bas, le regard espiègle. Comme si il me manquait déjà ! Bien sur, il y a cru lui !

- Que veux-tu, tu fais de l'effet, alors j'ai décidé de te coller !

J'ai fais une tête boudeuse, rigolant que mon air si différent du mien habituel. Je suis certaine qu'il ne s'attendait pas cette expression. Puis, il fallait bien que je déconne, tout simplement parce que je n'avais pas de bonnes raisons de revenir vers lui. J'ai regardé vers la carrière, juste à une centaine de mètres de ce chemin. Il y avait un cheval en son milieu, de petite taille et dont la robe me disait quelque chose. J'ai instinctivement froncé les sourcils pour essayé de mieux le cerner, mais la distance était trop grande. J'ai regardé Aleksander, dont le regard se portait sur la même chose que moi. Il ne semblait pas aller quelque part en particulier avant que je le rejoigne, il pouvait bien me suivre s'il le désirait. Alors, j'ai engagé le pas, tranquillement et sereinement vers l'enclos de sable, espérant que mes visions soient celles que je veuille. Plus je m'approchais, plus j'avais l'impression que ce cheval était Tango, celui auquel je me suis attaché depuis mon arrivée au Japon.

Il y avait une douce brise, le ciel était bleu pâle, un peu comme durant un hiver sec et froid. Le temps était pourtant doux, quelques rayons de soleil illuminaient la végétation alentours, là faisant briller de mille feux. Le moment aurait pu être magique si nous n'étions pas dans le campus, au Japon, à des heures de vols de ma belle Irlande. Mes choix sont fait, je ne regrette rien pour l'instant, hormis mon jeune cheval. Plus je m'approchais, plus je distinguais le bel animal au centre de la carrière, et plus j'étais heureuse. Il s'agissait bien de Tango, avec sa jolie robe brune cerise, un peu comme mes cheveux, et ses jolies rondeurs musculaires. Tout l'art de charmer en cavalier rien qu'à la vue. J'ai siffloté un doux air Irlandais, celui que je sifflotais pour appeler les chevaux en semi-liberté, et de suite, il releva la tête de ses occupations olfactives, me regardant. Et je crois d'ailleurs qu'il me reconnut, puisqu'il vint au pas vers l'extrémité de son endroit, vers moi. Mon cœur dû se échauffer à cette action, le temps était loin où je pouvais vivre ça tous les jours.

J'ai regardé derrière moi, voir si mon partenaire me suivait, mais je ne le vis pas, dû moins, pas de mon angle de vue. Dommage, j'aurais espéré qu'il vienne, au fond, je l'aimais bien, il me rappelait mon frère. Mais peut être en effet étais-je trop "gamine" pour un être si mystérieux que lui.

Invité

Je ne pus retenir un petit éclat de rire dans mes yeux à cause de la dernière phrase d’Amy, elle avait tout de même changer un peu depuis la dernière fois que j’avais pu la voir, je ne me rappelais pas qu’elle était du genre à faire ces plaisanteries avec un illustre inconnu, encore une chance que ce soit moi alors. De toute manière, je ne comptais pas la faire changer à mon goût, nous changeons tous au fur et à mesure des experiences accumulées dans la vie. Je remis mes mains dans mes poches en repensant à son “j’ai décidé de te coller”, cela n’aurait pas changer de nos jeunes années en Irlande, elle me suivait partout mais ici c’était différent. Il ne fallait surtout pas qu’elle découvre qui j’étais réellement, je devais me ressaisir pour redevenir Aleksander à 100%, Sergei devait cesser d’exister à tout jamais. Alors sur cette remise à jour, je repris mon air froid et distant, mon regard tomba de nouveau sur le cheval qui n’était non loin de nous, il avait une robe vraiment très belle, elle me rappelais un peu celle de nos chevaux irlandais. Amy s’avançait vers lui et je ne pus m’empêcher de faire de même, les chevaux me rappelait toujours à eux, c’était plus qu’un destin.

Alors qu’Amy sifflotait un air irlandais pour appeler le cheval mon coeur ne pus s’empêcher de rater un battement, je m’approchais de la barrière, je posais la main gauche sur le bois et d’une pulsion je sautais la barrière comme j’en avais toujours eu l’habitude. Dans ce temps là, Amy avait laissé en suspend sa mélodie ce qui me fit tourner la tête vers elle alors que dans le même temps ma main se posa sur le jeune cheval. Ma jeune sœur regardait en arrière avec l’air de chercher quelque chose mais quoi je ne saurais dire. Ma main passa sur les muscles du cheval comme une petite évaluation avant de lui caresser le museau avec douceur. Cela commençait à faire un moment que je n’avais pas reproduit ce genre de geste que pourtant avant je faisais plus que quotidiennement. Ses crins étaient doux c’était indéniable. Je m’approchais de son oreille et lui chuchota quelque chose si bas que seul lui pouvait entendre ce que je lui disais. Une fois que j’eu fini il secoua un peu la tête avant de s’immobiliser pour que je continue ces quelques caresses. Je relevais la tête vers Amy.

J’ai préféré le prévenir qu’il avait affaire à une fille un peu bizarre avant qu’il ne soit trop tard

Sur ce je laissais le jeune cheval à ses occupations premières et je retournais vers la barrière avant de m’assoir dessus et d’observer le ciel, la journée était assez belle. On aurait pu croire à une journée d’hiver bien froid mais il faisait assez doux, de plus il y avait une petite brise qui jouait dans les crins de la bête et dans nos cheveux. Etait elle annonciatrice d’un quelconque événement ? Je ne savais guère mais je profitais des rayons du soleil en fermant les yeux. Le temps semblait alors comme s’arrêter ou alors se suspendre.

Invité

J'avais à peine eu le temps de me retourner pour chercher la provenance d'un son inhabituel à mes oreilles que je vis le grand brun à proximité de l'étalon. Il ne semblait pas effrayé, ni même gêné. En général, les chevaux restent des animaux imposant, et même s'il on est doté d'un courage sans nom et d'une curiosité aigüe, rares sont les gens qui s'approchent d'eux même d'un cheval dans raison précise. Ses grandes mains p‚les volaient au dessus la robe de Tango, flattant son poil soyeux dont j'avais prit soin la dernière fois. Je croyais même apercevoir dans les yeux des deux êtres une lueur de nostalgie pour l'un, une sérénité totale pour l'autre. Aleksander m'avait paru au premier abord froid et distant, le genre de personne à rester à part de toute civilisation trop bavarde. Mais c'était pourtant lui qui se tenait là, près de l'étalon. Je le vis de pencher un peu et venir murmurer quelques mots à l'oreille courte et attentive de Tango. Puis en quelques secondes, ce dernier partit trotter ailleurs, complètement indiffèrent à ma présence qui d'habitude l’amenait à rester près de moi.

- J'ai préféré le prévenir qu'il avait à faire à une fille un peu bizarre avant qu'il ne soit trop tard.

Je n'ai pas pus retenir un léger rire instinctif. Si moi j'étais bizarre, alors qu'est-ce qu'il pouvait bien être ? Le fait ne pas arriver à cerner son comportement et ces faits me mettaient dans un état de curiosité sans nom. Je n'aimais pas habituellement rester en présence de personne plus vieille que je ne connaissais pas. Mais il semblait... différent ?

- Tu as bien fait, il ne va pas m'approcher et je serais obliger de partager ma bizarrerie avec toi !

Je gratifiais mes mots mielleux d'un sourire exquis, rempli d'espiègleries. Alors que je le vis aller s'assoir sur la barrière de la carrière, j'époussetais mon pantalon de la fine couche de poussière qui avait eu le temps de s'y déposer et je vins me mettre à coté de lui, sans m'assoir, m'adossant juste au bois. A vrai dire, je manquais un peu de souplesse pour grimper dessus, j'avais des courbatures dans le dos et je ne souhaitais en aucun cas forcer dessus. Je posais un instant mon regard sur le jeune homme et son visage serein, aux traits occidentaux. J'étais persuadé de pouvoir mettre une origine sur ses caractéristiques et cet accent très léger dans sa voix profonde. Peut être lui demanderais-je plus tard. Pour le moment, je décrivis les fins traits avant de détourner le regard ailleurs, scrutant mon ami équin dans toute la splendeur de son allure, à l'autre bout de la carrière. Une douce brise soufflait et l'odeur d'herbe coupée emplit mes narines. A vrai dire, je me sentais bien là maintenant tout de suite. Et étrangement, j'avais l'impression que mon compagnon y était pour quelque chose, aller savoir pourquoi. J'ai souris machinalement en pensant à tout ça puis je me suis tourné vers Aleksander.

- Le ciel est-il beau ? Tu y a l'air complètement plonger en tout cas.

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J’étais toujours perdu dans ma contemplations de ce beau ciel aux allures à la fois turquoises et indigo, cette immensité me faisait me sentir tellement insignifiant que je n’osais penser à mes problèmes si futiles comparés au monde qui nous entourait. Alors quelques vers de C.Baudelaire me vinrent à l’esprit “Là, tout n'est qu'ordre et beauté; Luxe, calme et volupté.” Ces mots correpondaient parfaitement au moment que nous pouvions vivre. Mes yeux se posèrent à nouveau sur le jeune cheval qui trottait au loin désormais, il me rappelait tellement de souvenirs interdits dorénavant. De surcroit, je me laissais importer par la “joie” de pouvoir reviver quelques minutes avec ma soeur qui m’avait tant manqué je dois l’avouer. Le petit rire qu’elle laissa échapper me fit réattérir de mon nuage de contemplations. Je posais mon regard gris anthracite sur elle comme il m’arrivait auparavant de le faire durant notre enfance. Il me semblait même que rien n’avait change l’espace d’un instant surtout quand elle s’adressa à moi comme si nous étions toujours aussi complice en voulant partager sa “bizarrerie” avec moi. Malgré que le petit sourire qu’elle avait rajouté était un peu étrange vu la réalité de notre relation. Je détouranis finalement mon regard d’elle, ou cela serait parut suspect je pense.

Alors que je regardais a nouveau l’horizon, j’eus l’envie de tout lui dire, de tout lui raconter, d’arrêter de mentir à Amy, à tout le monde, je crois que simplement j’en avais un peu marre. Mais je réussi à me contrôler et au final je n’ai pas craquer comparé à ce que j’avais penser quelques secondes plutôt. La brise déplaça les cheveux d’Amy et une mèche se déposa sur son visage, dans un geste lent j’approcha ma main d’elle et je lui remis dérrière l’oreille. Puis je repris ma position sur la barrière mais je remontais mes manches pour profiter de la chaleur naissante de la saison, et à la suite de cette pensée je défis un bouton de plus à ma chemise. Les mots d’Amy me parurent lointain au début puis je pus les saisir entièrement et j’esquissais un très léger sourire. Avoir l’air plonger dans le ciel serait un peu prétentieux de ma part mais en gros cela reflétait ce que je venais de faire.

Cette immensité est belle mais de surcroit d’un mystère effrayant

J’eus conscience après avoir parlé que ma phrase était un peu étrange mais il était trop tard, enfin il me semblait avoir traduit ce que je ressentais en quelques mots. Je voulu éloigner la conversation de ce dont elle était entrain d’être. Alors je réfléchit à comment trouver un bon sujet mais cela n’était pas si facile, puis je reposais mon regard sur elle.

Sinon, tu n’as pas l’air d’être du pays, qu’est ce qui t’as poussé à venir ici ?

Ce devait être la première fois que je lui posais une vraie question sur elle, une question sérieuse en dehors de toutes plaisanteries ou autre désagrément dont je pouvais être l’auteur.

Invité

Ses mots alignés les uns à la suite des autres me parurent étranges. Sa phrase en elle même répondait parfaitement à ce qu'il faisait à l'instant, c'est à dire regarder le ciel. Mais après ce petit geste qu'il venait d'effectuer, c'est à dire remettre une longue mèche rouge derrière mon oreille, je ne pouvais dire s'il parlait vraiment du ciel. J'ai croisé un instant son regard gris si particulier et c'est comme si j'avais perdu tous mes mots. En lui même, il était charmant, j'aurais presque put être hypnotisé devant ce caractère froid et chaleureux à la fois. On ne se connaissait pas, mais j'avais l'impression d'avoir déjà passé des heures à discuter de tout et de rien avec lui, comme de bons amis. Trop réfléchir nuit à la façon de penser.

- Je ne suis pas du coin, en effet. Je suis venue ici sur un coup de tête. Si je t'expliquais tout, ça serait long et sans doute ennuyant. Le Japon était la seule sortie de secours pour fuir, tout simplement.

J'ai posé mes coudes sur la barrière de bois, regardant le chemin que nous avions emprunté sur lequel marchaient quelques élèves inconnus à mon bataillon. Ma tête calée dans mes mains, je restais passive face à tout ce que je voyais. Seul le vent me rappelait où j'étais. Mes yeux s'étaient fermés instinctivement et je ne pus retenir un léger soupir en repensant à tout ce que j'avais vécu malgré mon jeune âge. Mon esprit partait se noyer dans de vieux souvenirs, les grandes plaines verdoyantes, les falaises tombant à piques sur une mer déchainée, les nuages sombres de tempêtes... Je crois bien que c'est le son de l'étalon qui me fit sursauter et me retourner de l'autre côté.

- Et toi ? Tu n'es pas d'ici, c'est sûr. Pourquoi Keimoo ?

Je doutais fort qu'il me réponde, je le voyais plutôt donner une réponse vague et dériver sur un autre chose. Mais l'espoir fait vivre, et je comptais bien découvrir qui était ce Aleksander.

Invité

J’attendais sa réponse cette fois en regardant les quelques élèves qui étaient dans mon champs de vision, je ne les connaissais pas et je ne voulais pas les connaitre, les gens que je connaissais déjà me suffisait emplement. Et puis ce n’est pas comme ci le soir quand j’allais travaillé au restaurant je ne rencontrais personne en tant que serveur. Je passais ma vie là bas à parler et échanger avec des inconnus, certes il y a avait des habitués mais cela ne fait pas tout. Et puis trop de contact tue le contact. De toute manière je ne suis pas du genre trop sociable non plus alors tout allait de soi désormais. Alors que je faillis me reperdre dans mes pensées Amy ouvrit la bouche pour répondre à ma question. Un coup de tête ? Cela me paraissait étrange mais soit. Je connaissais déjà une bonne partie de son histoire mais la rentendre ne me gênerai pas non plus. Fuir ? Ce mot me gênais un peu car après tout j’avais tout fait pour qu’elle n’ait pas de soucis et j’étais venu m’exiler dans ce pays pour elle.

J’hochais lentement la tête penseur et un peu les sourcils froncer d’un air soucieux. Dans cette position elle me rappelait un peu notre mère quand elle nous observait monter à cheval avant de nous appeler pour le diner. Son regard bienveillant était un délicieux souvenir mais pour autant je ne lui pardonnerais jamais d’avoir manqué à son rôle de parent et les conséquences que cela avait eut. Ses yeux se perdirent un peu dans le vide, alors je pu prendre le temps de continuer à réfléchir de cette manière qu’on aurait pu croire que j’étais de mauvais humeur sans qu’elle le remarque. Quand Amy ré-émerga je repris un air détaché. J’esquissais à nouveau un léger sourire quand elle conclut que moi non plus je n’étais pas d’ici et qu’elle me demanda ensuite pourquoi Keimoo. Je réfléchit un peu sur quelle réponse lui donner.

Et bien, leur cursus philosophique est très réputé dans ce pays et je parlais japonnais avant de venir alors voilà

Le soleil commençait réellement à me donner chaud, de plus nous étions en plein soleil alors cette fois j’ouvris totalement consciement deux autres boutons de ma chemise pour essayer de ne pas mourir. Avec ma peau pâle j’espérais ne pas devenir rouge, sans que je le remarque une partie de mon tatouage dépassais du pan de tissus.

Invité

La philosophie était un cursus qui m’intéressait pour un futur proche en université. Mais là tout de suite, ses paroles n’étaient que flou et brouillard, je ne me souvenais presque même plus de ce qu’il avait dit à propos de son cursus. Je voyais juste ses fins doigts qui défaisaient les boutons de sa fine chemise, ce qui m’offrait une splendide vue sur le haut de son torse pâle. Sa peau paraissait lisse à première vue, j’apercevais ses clavicules qui dessinaient un creux parfait dans son corps, et plus je remontais, moins je prenais conscience de mon observation poussée sur ce corps. Alors, rapidement, j’ai détourné les yeux à l’opposé de cette vue, gênée plus que jamais. Ce genre de situation ne m’était encore jamais arrivé, et à vrai dire, ça me mettait vraiment mal à l’aise. Mais quelque chose attira de nouveau mon attention : un marque noir assez étrange au niveau de son cœur. Alors, je me suis approchée vers lui, le regard encré sur le début de ce dessin. Il semblait représenter, pour le peu que j’en voyais, une lettre ou un signe étranger.

- Ca va ? Tu commences à rougir...

Et c’était vrai, malgré le soleil qui était dos à lui, je voyais dans le coin de ses yeux anthracites, des signes que je connaissais bien. Le haut de ses pommettes viraient au rose très pâle, je pense même qu’il ne s’en rendait pas compte. J’ai posé une main sur la barrière à côté de lui, et au moment où je voulais m’approcher un peu plus par pure curiosité, j'entendis Tango arriver au grand galop derrière moi, s’ébrouant fortement, me faisant une peur bleue. Je me suis retournée au dernier moment, manquant de glisser, et le seul appuie que j’ai trouvé, c’était les genoux de Aleksander.

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Je commençais réellement à avoir chaud et malgré le fait que le soleil soit dans mon dos, j’étais sûr que cette aggression par le soleil allait commencer à se voir. Cela me rappelai la première fois où j’avais subi un coup de soleil à peine une heure au soleil lors de ma première sortie à la mer et soit dit en passant la dernière. Et depuis cette fois là je faisais beaucoup plus attention à toujours rester à l’ombre dès que je sortais ce qui m’avais valu plusieurs remarques par les gens. Car oui avec une peau très pâle, toujours rester à l’ombre et des vêtements sombres de style gothique vous imaginez bien ce que les gens ont pu s’imaginer de fou.

Alors que je pensais toujours à cela, je sentis le regard d’Amy posé sur moi de manière peu discrete au point que cela devenait Presque angoissant si ce n’était pas ma soeur. Qu’avais-je pour autant attiré ses yeux ? je penchais la tête pour voir si j’avais une tâche ou autre, et là je vis qu’une légère partie de mon tatouage était apparent. C’était surement cela qui avait attiré son regard. J’avais fait ce tatouage à mon arrivé au Japon, dans les pures tradition du tatouage, c’est à dire avec de l’encre de charbon, des aiguilles fines et longues insérée dans un long manche en métal réputée pour sa grande douleur notament. J’avais décidé de me faire faire le signe de Om̐, qui en quelque sorte me faisait pensé à ce que j’avais vécu, à ma vie.

Quand Amy m’adressa la parole, je revins à nouveau au moment present, et il me semblait qu’elle était un peu plus près que tout l’heure mais je n’en était pas sûr du tout. Ce que je me souvenais, c’était que sa main n’était pas sur la barrière à côté de moi. J’eus l’impression qu’elle voulait s’approcher un peu plus de moi surement à cause de mon tatouage mais c’est à ce moment là que le jeune cheval fit une peur bleue à Amy. Qui d’ailleurs faillit glisser, chose que je ne pouvais laisser faire à cause de mon petit côté protecteur que je gardais malgré tout. Alors grâce à mes sens développés dû au kendo, je posais ma main sur sa taille pour la rattraper mais entre temps elle eut le temps de se rattraper quasiment. Se rattraper oui, mais à mes genoux, chose qui me fit basculer en avant puisque j’avais toujours ma main sur sa taille, je ne pus m’équilibrer pour éviter la chute.

Qui a dit une chute ? Car personnellement j’étais le moins au sol de nous deux. Je m’explique quand Amy posa ses mains sur mes genoux pour se rattraper elle se trouvait devant moi alors en basculant en avant je peux dire qu’elle s’est interposé entre moi et le sol. Mais entant que gentleman, je l’avais plaqué contre moi et mis mon bras derrière elle pour lui éviter quelconques désagréments douloureux lors du choc. Enfin voilà. Nous nous retrouvions dans une drôle de situation, car son corps était un peu coincé sous le mien. Mon regard était plongé dans le sien comme si le temps s’était arrêté là pour nous deux.

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Je n’eus vraiment le temps de scruter Tango dériver au dernier moment dans l’angle de la carrière, juste de voir dans un flou total les crins de sa queue voler avec la brise. Et aussitôt tout s’enchaîna. Quelques infimes secondes où je sentis une main passer sur ma taille, où je vis Aleksender basculer contre moi puis chuter. Mon instinct ne m’a rien dicté sur ce coup, contrairement à toutes les autres situations loufoques dans lesquelles j’ai réagis au quart de tour. Pas un geste de défense, ni de retenu. Je crois bien que j’ai juste fermé les yeux en attendant la chute sur le sable fin et clair de la carrière.

Je n’ai rien sentis. Du moins, rien que ne ressemble à du sable ou même de la terre. Seul un parfum que je ne connaissais pas venait chatouiller mon nez, un parfum particulier, indescriptible, juste très appréciable. Puis une odeur de caramel. Un souvenir me revenait à ce moment en tête : celui de la cuisine de Maman. Souvent elle faisait du caramel maison. Je la revoyais mettre ce sucre que nous achetions en ville dans la petite casserole noire. La plupart du temps, je m’asseyais sur la table de bois derrière elle et je regardais la transformation qu’effectuait le feu sur ces grains blancs. Et cette odeur régnait en se moment même dans mon esprit. Je me suis aventuré à ouvrir un œil, par pure curiosité. Au premier regard, je n’ai rien vu, que de l’ombre. Puis en attendant un instant, j’ai discerné des mèches noires et lisses mes tomber dans le cou. Immédiatement, j’ai ouvert grand les yeux et j’ai vu le visage d’Aleksander juste au dessus du mien, son regard profond me transpercer en un seul regard. Ses pupilles noires étaient dilatées, je crois même que je me voyais dedans, un véritable océan sans lumière et sans fond. Si notre position n’avait pas été suspecte, j’aurais aimé rester pour m’y noyer ans hésitation. Lentement, j’ai glissé mon regard sur l’arrête de son nez, puis sur ses lèvres pulpeuses et dessinées au crayon le plus fin possible. Puis la vue sur son torse me ramena à la réalité. Un centième de seconde m’avait suffit pour voir tout ce qu’il y avait à voir : la tatouage, les pectoraux, les abdominaux…

- D…déso… désolée… Je.. Tu… D…

L’impossibilité de mettre un mot derrière un autre ne m’apportait qu’un gêne de plus. J’ai tourné la tête sur un côté pour regarder ailleurs mais mon corps ne pouvait faire quoi que ce soit. J’aurais aimé me redresser mais je n’aurais été que plus proche de lui que je ne le suis déjà. Alors j’ai juste tenté de me calmer et de respirer normalement. Je me sentais idiote, c’est dingue. Je ne sentais que ses mèches longues dans mon cou, ses yeux transperçant et… ce bras dans mon dos ? Alors c’est lui qui m’avait… ? Automatiquement, j’ai posé mes coudes au sol pour lui retirer le poids que je devais être, me tenant par moi même.

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Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant là je sentis quelque chose de différent entre nous, autre que ce que je m’étais toujours convaincu, du fait qu’elle n’était que ma sœur, mais à cet instant je ne savais plus. Après tout Sergei était mort il y a bien longtemps, j’étais Aleksander Mc Carther un être totalement différent. La seule chose qui pouvait rester du passé était mes iris, mais après tout je ne devais pas être le seul à les avoir grises. Mon regard s’était perdu dans la couleur noisette tirant sur le rouge, une couleur profonde dans laquelle je faillis me perdre car elle reflétait les sentiments d’Amy. Je ne comprenais pas vraiment ce que j’y voyais d’ailleurs. Alors sans que je puisse me contrôler je détaillais son visage d’une nouvelle manière, d’un autre angle.

Sa peau était si parfaite, son nez droit, des lèvres plutôt attirantes, mon regard glissa sur son cou qui était fin puis lentement sur son buste, que je ne pris qu’un millième de seconde pour détailler, histoire de garder un peu de galanterie. Mais ce que je pus voir état suffisant, sa poitrine s’était largement développé, d’une jolie rondeur. Puis ses mots me permirent de me remettre quelque peu les idées en place, enfin si cela était possible. Je remarquais alors que ce qu’elle disait n’avait aucune cohérence non plus ce qui pouvait m’aider à traduire qu’elle aussi devait être troublée. Le problème de cette situation était qu’Amy était bloqué par moi et moi même j’étais bloqué par elle au niveau de mon bras.

Alors que je réfléchissais, ou plutôt essayais, à comment sortir mon bras de là sans la bousculer ou l’offusquer, Amy d’elle même me permit de récupérer ce bras qui après quelques autres minutes aurait commencé à s’engourdir. Je le tirais lentement et posa ma main à coté de son visage pour me permettre de me relever. Je relevais le haut de mon corps histoire d’essayer de remettre en ordre mes longues mèches qui s’étaient un peu éparpillées puis lentement je me redressais entièrement. Je lui tendis une main pour l’aider à son tour à se lever. En attendant qu’Amy la prenne, j’analysais l’état dans lequel j’étais. Rien à signaler il me semblait, à part peut être qu’elle avait surement pu voir tout mon tatouage mais bon c’était inévitable. Et puis surtout, elle serait la première à le voir. Je la regardais patiemment.

Tu n’as rien ?

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En un rien de temps il s’était redressé habilement, dévoilant de là où j’étais sa grande taille, un peu plus en corps que lorsque j’étais à côté de lui. Son corps svelte tout entier me regardait et je ne pus qu’accepter la main qu’il me tendait. Je passais mes doigts sur son poignet et je me redressais avec un peu de mal. Sa peau douce garda emprise sur la mienne et je fus rapidement sur pieds, à côté de lui. Mon top noir était plissé et d’un coup de main expert, je le remis à sa place. Mon regard n’avait pas remonté une seule fois au niveau du sien. J’étais gênée, et ça devait se voir. Seule sa voix m’obligea à le regarder.

- O.. oui. Enfin je crois..

Je croyais que j’allais bien, hormis les quelques courbatures dans mon dos qui n’avaient fait que s’accentuer. Avec un peu de chance, elle passera dès que j’arrêterais d’y penser. Mais là tout de suite, c’est ma petite conscience innocente qui s’en prenait un coup. Je n’étais pas choquée, juste un peu chamboulée. En un léger hochement de tête, je replaçais quelques mèches rebelles qui étaient venu encercler mon visage et le barrer pas moment. Puis, je me rendis compte que je ne l’avais pas remercier de m’avoir éviter une chute assez violente. Surtout qu’il s’était peut être fait mal lui même en nous empêchant tout ça.

- Merci. Mais et toi.. ? Ça va ?

A première vue, il ne semblait pas s’être fait mal. Mais les apparences sont parfois trompeuses. « L’habit ne fait pas le moine ». J’espérais juste qu’il n’avait rien à cause d’une certaine maladresse de ma part. En y pensant, je jetais un rapide coup d’œil à l’étalon de l’autre côté de la carrière. Il semblait paisible et beaucoup plus calme que tout à l’heure. Alors celui là… Puis, je ne pus m’empêcher de repenser à ce qui venait de se passer. D’une certaine façon, je m’étais sentit bien en étant si proche de lui. J’avais oublié un instant où j’étais, ce qui n’allait pas, ce qui me tourmentait. Tous ces petits soucis qui empêchent d’être serein.

J’approchais un peu hésitante, et par pur instinct de « rangement », je remis en place le col de la chemise d’Aleksander. Cette dernière était pliée et il n’y avait rien de plus stressant que de voir ça sans faire quoi que ce soit.

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Alors qu’Amy accepta ma main pour l’aider à se relever, je refermais mes doigts également sur son fin poignet et la hissa avec douceur mais rapidité, il faut dire qu’elle n’était pas bien lourde et mes muscles bien entrainés, entre le cheval et le kendo dont je suis le capitaine d’ailleurs. Je la regarda remettre en ordre son petit haut noir que j’avais surement froissé pendant la chute. Je me doutais qu’elle devait être un peu gênée de ce qui s’était passé alors je n’insistais pas à quelque niveau que ce soit. Après tout, j’étais un peu chamboulé aussi même si je ne laissais rien paraitre de mon trouble. Puis pour répondre à ma question elle redressa son visage vers le mien.

Elle croyait allait bien, cette supposition m’amusa intérieurement, après tout elle devait bien savoir si elle avait mal quelque part ou pas. Puis alors qu’elle parut pensive elle remit quelques mèches de ses cheveux en place tout comme j’avais pu le faire auparavant. Je regardais l’horizon derrière elle, me demandant bien quoi penser de tout cela. Tandis que je repenser à ce qui s’était passé, Amy me remercia chose qui m’étonna car je n’avais Presque rien fait mais cela fait toujours plaisir. Puis elle me demanda si moi j’allais bien. C’est vrai qu’en réfléchissant je n’avais pas essayer de savoir si tout allait bien chez moi en dehors de mon apparence en me relevant. Alors je me concentrais pour trouver quelque chose d’anormale. Et c’est vrai qu’en bougeant l’épaule une douleur se fit sentir.

Je n’en montrais cependant rien à Amy car ce n’était vraiment pas important. Je devais avoir amorti le choc avec celle ci, et de ce fait j’avais surement attéri dessus avec force. J’allais lui répondre que je n’avais rien mais elle me surpris à nouveau. Amy s’était approché de moi, je la regardais pour savoir ce qu’elle avait en tête, alors elle posa ses mains sur le col de ma chemise pour le remettre en place je suppose. Cela devait bien être aussi la première fois que quelqu’un se permettait de remettre quoi que ce soit de mes affaires d’une manière qui l’arrangeait. Je la laissais faire en attendant tranquillement. Puis je remis mes mains dans mes poches, pour éviter de trop bouger mon épaule douloureuse, en m’appuyant à la barrière.

Je n’ai rien et merci

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En entendant sa si brève réponse, j’esquissais un doux sourire. Ce jeune homme pouvait être fascinant à entendre. S’il y a quelque chose que je savais deviner à l’ouïe seulement, c’était bien les mensonges. Les chevaux m’ont apprit bien des choses et cela en fait partie. Il suffit de passer plusieurs jours entiers avec ces êtres pour apprendre leur réaction, leur façon de voir les choses, et toutes les petites astuces qui leur permettent de prendre le dessus sur l’Homme.

- Tu mens très mal Aleksander, mais je vais faire comme si tu allais bien, après tout c’est ce que tu voulais me faire croire.

Je plongeaisune dernière fois mon regard dans le sien, puis je sifflais un doux air lent. Dans les secondes qui suivirent, j’entendais le tempo sur le sable de Tango s’approcher doucement, dans un petit trot souple. Puis il s’est arrêté derrière moi, le bout de son nez venant pousser avec tendresse mon dos. Une petite grimace pour oublier la courbature en cet endroit précis et j’attrapais les crins de l’étalon avant de pendre le chemin des écuries. Il me suivait docilement jusqu’à l’entrée de la carrière à seulement une dizaine de mètre, puis un jeune homme qui sortait de l’écurie s’approcha. Je le connaissais un peu, il montait e temps en temps avec moi, et des fois, il m’avait rendu service lorsque j’avais trop traîné dans les boxes. Un jeune japonais du nom de Kyô. A part ça, je n’en savais pas plus. Je lui ai demandé s’il pouvait rentrer Tango et il ne put refuser ma polie demande. Le cheval partit donc entre de bonnes mains. Mais il m’avait semblé voir dans le regard de son accompagnateur une pointe d’inquiétude. Etait-ce un simple flash de son esprit ou bien la vue d’un inconnu aux écuries plus loin dans la carrière ?

Je n’aime pas me poser trop de questions. Je l’ai remercié puis j’ai fait demi tour, reprenant mon chemin vers Aleksander. Je ne saurais dire s’il avait bougé ou nom, si l’expression de son visage avait changé ou pas, je ne savais même pas pourquoi je revenais vers lui. Peut être par pure sympathie parce qu’il m’avait évité déjà deux problèmes en une seule journée, peut être aussi parce qu’il est la seule personne avec qui j’ai envie d’être en ce moment même.