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 Finalement ... c'est dégueulasse !

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MessageSujet: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyLun 2 Juil 2012 - 21:59

Quartier Hebi - Top Cloud Building

Une main dans la poche, Cameron tentait tant bien que mal de se faufiler incognito dans cette foule remplie de petites mais nombreuses personnes. Depuis son arrivée au Japon, l'Américain avait pu remarquer des tas de choses bien significatives au pays lui-même. Déjà les tremblements de terre. Jusque-là rien de grave, mais en fin de semaine dernière, ils avaient tous eu droit à une petite secousse de 3 secondes, sans dégât. Personnellement, Cam' n'avait pas aimé. Il était bien sûr au courant de ce genre de choses avant qu'il ne prenne son billet d'avion pour venir ici mais ... on n'y pense pas vraiment au fond. Le vivre, ça vous rappelle à l'ordre. Et puis, il y avait eut la taille vraiment ridicule des voitures d'ici. Les petits modèles couraient les rues en Europe, de ce qu'il avait entendu, et chez lui c'était la mode des Pick-up mais alors ici ... c'était le top ! Des camions aux nez aussi aplatis que leurs propriétaires. A croire qu'ils voyaient ça comme une bénédiction ... Et enfin, entre toute autre chose, la foule grouillante des japonais à toute heure de la journée, voire de la nuit dans certains quartiers. L'américain avait d'abord pensé qu'il aurait du mal à faire tourner son affaire, que les asiatiques formaient un cercle trop serré mais c'était sans compter l'attrait banal mais évident de l'argent, le désir de gagner et le besoin de penser à autre chose. La routine quotidienne qu'ils vivaient au travail ne faisait que rendre son commerce plus florissant. Croisons les doigts !
Malheureusement, en cette matinée froide bien que légèrement ensoleillée, Cameron n'était pas au travail. Il avait, depuis le temps, largement donné sa confiance à un asiatique qu'il ne nommera pas pour déléguer en son absence. Il n'était pas un surhomme et parfois, même lui, il avait besoin de penser à autre chose. Justement, aujourd'hui. En se réveillant ce matin, vers 5h sans trop savoir pourquoi, il s'était découvert en sueur dans son lit, les mains tremblantes. L'obscurité de la pièce et le silence y régnant lui avaient donné le bourdon et après une douche plus froide que chaude, il s'était vite habillé sans rien manger avant de sortir. Il savait très bien ce qu'il lui arrivait, il en était un peu responsable même s'il ne regrettait rien.

Changeant de trottoir en voyant que la foule semblait aller en sens inverse, le jeune homme arriva finalement devant ce magasin qu'il avait aperçu quelques semaines plus tôt, par pur hasard. La confiserie "Machin". Le kanji en lui-même lui était indéchiffrable, c'était son plus gros souci ici depuis son arrivée. Côté dialogue, il s'en sortait plutôt bien, les expressions et le vocabulaire qu'il nécessitait avaient vite été assimilés mais ça ... il ne prenait pas le temps de lire le journal et donc, les rares kanjis qu'il avait mémorisé avant de venir étaient partis rejoindre l'Amérique en le laissant derrière !
Une main toujours dans la poche, le jean descendant donc un peu plus de ce côté et la chemise pas spécialement bien fagotée, Cameron se stoppa et ignora les insultes légères des passants pressés qui s'étaient encore davantage aplatis le nez dans son dos. Que faisait-il là ? Lui seul le savait. Sa solitude l'avait mené ici, ses pensées l'avaient aidé à trouver le chemin. Et aujourd'hui, son insolence le fit rentrer à l'intérieur pour la première fois. L'ambiance y était chaleureuse bien qu'il n'y avait pas grand monde. Les couleurs un peu jaune-orange des murs le réchauffèrent aussitôt et il s'adossa dans un des coins en faisant mine de regarder ce qui était exposé. Il ne savait pas vraiment s'il allait aller au bout de sa pensée mais il savait déjà ce qu'il était venu chercher.
Fermant les yeux en oubliant pratiquement aussitôt où il se trouvait, Cameron repensa à sa mère. Ce n'était pas une chose qu'il faisait souvent mais il avait rêvé d'elle cette nuit, il l'avait clairement entendue le "gronder" pour avoir mis Taylor à la porte. Il était contre ce jugement, contre les critiques négatives alors qu'il savait très bien qu'il avait eut raison. Taylor était en crise d'ado depuis trop longtemps et lui, il en avait marre de veiller sur elle. Il était certes son grand-frère mais pas son père et ce rôle-là, il n'en voulait pas ! Ce n'était pas de sa faute si ses géniteurs avaient rendus l'âme avant de l'avoir correctement éduquée. Elle cherchait les ennuis à tous les coins de rues, elle ne se plaisait nulle part, ne trouvait rien d'intéressant dans ce pays et critiquait la moindre personne qui osait franchir le pas de leur ancien appartement. Cameron lui, c'était un "commercial" si on voulait, et il avait besoin d'une certaine notoriété dans ce qu'il faisait. Taylor n'en n'avait pas conscience. Taylor n'en n'aurait désormais plus conscience. Ça faisait maintenant des semaines qu'il l'avait chassée, il n'avait pas eu de nouvelles et n'avait pas cherché à en avoir mais voilà que sa mère lui faisait voir les choses sous un autre angle. La solitude. Eh oui ... aujourd'hui, l'Américain n'avait plus personne à taquiner, plus personne à qui raconter ses journées ou sur qui gueuler quand ça n'allait pas. Il n'entendait plus le rire cristallin de Taylor quand elle avait ce qu'elle désirait le plus ou ce rire caverneux qui la faisait retrousser ses manches. Elle lui manquait, véridique mais en même temps, elle l'énervait tellement. Il n'avait jamais été aussi calme que depuis son départ !


  • Monsieur ? Monsieur ?!?

Rouvrant les yeux brutalement, retrouvant son éternel visage fermé et son regard noir, Cameron tourna la tête vers la voix qui l'avait dérangé. La vendeuse le regardait avec un air étrange, gêné et agacée en même temps. Tournant encore un peu la tête, Cam' vit bien vite qu'il y avait un peu plus de monde que tout à l'heure dans la confiserie et que les gens commençaient à faire la queue derrière lui. Et bien quoi, ils n'avaient qu'à le doubler, il n'avait rien demandé pour une fois !
Se raclant la gorge pour bien montrer son mécontentement, il s'avança de quelques pas et du haut de sa taille de géant ici, il déclara juste :


  • Un Soutzoukos.

Il l'avait dit, voilà. Il ne pouvait plus faire marche arrière, bien qu'il pouvait encore le jeter. Ce "truc" qu'il avait prononcé n'était autre que le bonbon préféré de sa défunte mère. Elle était fan des sucreries en tout genre ... pas lui. Il avait toujours détesté ça mais n'avait jamais cherché à savoir pourquoi. Aussi, comme pour faire entendre raison à sa mère sur une possible culpabilité mal placée, il avait décidé de faire un effort, de lui montrer qu'il pouvait changer s'il en avait envie et si on lui en laissait le temps. De toute façon, de sa tombe et à part dans ses rêves, elle ne pouvait guère le faire chier ailleurs. Et puis, même si le grand-frère qu'il était acceptait d'avouer qu'il avait été trop loin, il ne savait pas du tout où était sa cinglée de sœur. Les résolutions n'étaient pas encore là, il s'en fichait.
Chopant sa sucrerie avec le bout des doigts tant il trouvait ça ... dégoulinant, Cameron laissa sa place au client suivant et sortit. La foule était toujours là, identique et toujours la tête en bas. S'avançant un peu plus près de la route, il s'assit sur un petit muret et contempla ce qu'il avait osé acheter. Ça le répugnait, il désirait le jeter au plus vite, voire même le donner à un chien ! Prenant une grande respiration, il le porta à sa bouche et en croqua un léger morceau. La grimace qui s'en suivit aurait dû être prise en photo, elle valait vraiment le coup. Il trouvait ça immonde autant de visuel que de goût. Il préférait les choses plus salées que sucrées, les vrais plats quoi ! Malgré ça, il recroqua un nouveau morceau, puis un autre, se forçant toujours un peu plus. Il allait le finir ce truc, nom d'un chien !


  • Y a pas à dire, c'est vraiment infâme.


Dernière édition par Cameron Donovan le Mar 17 Sep 2013 - 14:41, édité 3 fois
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Miya Chanteclair
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptySam 11 Aoû 2012 - 1:53

Bip bip bip. Bip bip bip. Bip bip biiiii. Paf.

Sa main, sortie à contre-coeur de sous sa couette douillette, venait de s'abattre sur le réveil avec satisfaction, et une pointe d'énervement. Blottie dans sa chaleur qui l'encocoonait si bien, Miya entrouvrit un oeil à contre-coeur. 9h du matin. Déjà ? Un soupir s'échappa de ses lèvres dissimulées sous ses draps, ne laissant apparaître que son petit nez droit, ses yeux encore embués de sommeil, et sa tignasse blonde bouclant légèrement. Allongée sur le dos, elle se plaça sur le flanc gauche, tournant résolument son dos à ce traitre qui venait de la tirer de son délicieux sommeil et relevant farouchement son édredon pour se cacher complètement dessous, et replonger rapidement dans un monde de rêves et de douceur. Jusqu'à ce qu'une main s'abatte violemment sur sa chère couette pour la tirer en arrière, jusqu'à la découvrir totalement, fragile et belle dans son pyjama de coton bleu clair, bordé de dentelle fine. Ses yeux, subitement ouverts par la colère, se tournèrent vers le coupable déjà connu, chargés d'orage. Andrew ! Et qui lui faisait l'affront de lui sourire, qui plus est.

"Allons, bella, ne lézarde pas au lit. Tu dois sortir et t'aérer l'esprit... Profite donc de ton jour de congé pour aller faire de la photo !"

Un marmonnement à la limite du grognement lui répondit, tandis que Miya s'étira de tout son long dans son lit en baillant, féline, telle une chatte après sa sieste, s’apprêtant à aller se dégourdir les jambes. Un tintement d'argenterie répondit à son miaulement d'alanguie, lui faisant lorgner l'origine du bruit, accompagné d'odeurs chatouillant délicieusement ses narines. Un léger sourire vint étirer ses lèvres, satisfaite et malicieuse, tandis qu'elle fit semblant de gronder son valet - et ami - de toujours :

Andrew... Je croyais avoir dit plus de petit déjeuner au lit ? Je ne suis ni princesse, ni fainéante...

Un sourire vint faire écho au sien en guise de réponse. Elle savait déjà ce qu'il aurait répondu, s'il avait pris la parole. "Il vous faut du temps et du repos." Ce à quoi elle aurait pu rétorquer que, du repos, elle aurait bien voulu en prendre plus, en dormant. Mais la phrase tant attendue ne vint pas, et Miya finit par se retrouver à nouveau seule dans sa chambre, son plateau en argent posé sur les genoux. Pensive, elle songea un instant à chasser ce poids encombrant pour tenter de sombrer une nouvelle fois dans le sommeil, avant d'opter une sortie en ville qui lui remettrait quelque peu les idées en place. Depuis son "accident" dans la buanderie du pensionnat du lycée, elle avait quelque peu changé, et son père avait formellement ordonné à Andrew de prendre soin d'elle et de veiller sur elle, au point de la suivre s'il le fallait. L'initiative lui avait déplu, l'obstination d'Andrew à la respecter, encore plus. Soupirant de plus belle, elle saisit entre son pouce et son index la ficelle retenant le sachet de thé qui trempait dans sa tasse d'eau chaude, pour jouer un peu avec, pensive, avant de l'ôter définitivement de sa jolie porcelaine pour le remplacer par un morceau de sucre. Croquant rapidement dans une tartine de beurre et de confiture de framboises - elle avait gardé l'habitude de ses petit-déjeuners français - pour ensuite avaler le liquide chaud et fruité qui vint revigorer son corps, elle sauta de son lit, après avoir posé son plateau en lieu sûr, pour se diriger sous une courte douche. Se déshabillant, comme chaque matin - et à son plus grand plaisir - devant le grand miroir ornant sa salle de bains, elle en profita pour admirer son corps frais et séducteur, et lâcha un sourire de contentement à son reflet avant de se glisser dans sa cabine de douche, et faire couler l'eau en cascade sur tout son corps. Sa peau, réceptive, se hérissa au contact de l'eau chaude, faisant dresser ses poils des bras au garde-à-vous et durcir les pointes de ses seins. Le premier frisson passé, Miya se frictionna consciencieusement, avant de se rincer, et de quitter de plus belle son nouveau cocon de chaleur, s'entortillant dans un peignoir blanc brodé à ses initiales, pour se laisser choir, tel un somptueux sac de patates, devant sa coiffeuse et sécher méticuleusement ses cheveux pour accentuer ses boucles blondes.

Andreeeeew ! Reviens, s'il te plait ! Il me faut ma robe pêche pour aujourd'hui. Il n'y a que toi qui puisse la sortir de l'armoire cria-t-elle entre deux coups de sèche-cheveux, s'attardant ensuite sur leur coiffage, et sur le maquillage léger de son visage. Un trait de fard à paupières vert pâle, un peu de mascara, et ce serait tout pour cette fois ! Se retournant, sa robe avait apparu comme par magie sur son lit également fait. Ses lèvres se plissèrent une nouvelle fois en un sourire malicieux faisant pétiller ses yeux. Andrew était une vraie fée du logis. Discret, rapide et efficace. Un doigt vint glisser le long de sa lèvre inférieure, l'humectant légèrement au passage. Ne pas se ronger les ongles, ne pas se ronger les ongles. Avec détermination, elle se passa une couche de vernis sur ses cuticules blancs comme neige et manucurés à la perfection afin de s'empêcher de les ravager à coups de dents automatiques et dévastateurs. Sans plus tarder, elle se glissa dans ses sous-vêtements, passa sa robe, son léger manteau, enfila ses chaussures, et dévala l'escalier en quatre à quatre, manquant de se rompre le cou, sans saisir son appareil photo, pour claquer la porte après un "au revoir" murmuré à la va vite à un Andrew occupé à faire la vaisselle de son petit-déjeuner. Il faisait beau, autant en profiter, pour une fois, pour se détendre et voir le monde autrement que derrière son objectif. Et puis, elle avait envie de sucreries, de bon matin. Croquer dans une bonne part de gâteau au café et aux noix lui était vision de Paradis, et cette envie, elle voulait l'assouvir au plus vite. Se pressant dans la rue pour ne pas se faire bousculer, elle huma le bon air encore chargé de la rosée du matin alors que le Soleil était déjà levé au-dessus de la belle ville de Keimoo. Il allait vraiment faire beau. Et elle voulait vivre, ne serait-ce qu'aujourd'hui, comme la simple jeune femme de 19 ans qu'elle était. L'odeur des pâtisseries mises au four, des thés fumant sur les terrasses de cafés emplissaient ses narines, titillant de plus belle son estomac réclamant l'assouvissement immédiat de sa gloutonnerie occasionnelle.

Après quelques minutes de marche - et de bousculade -, Miya arriva enfin à l'endroit tant convoité. Elle avait failli se perdre en route, car elle se rendait plus généralement au centre-ville en voiture qu'à pied, mais, qu'importait. Elle était arrivée à destination, et en un seul morceau. Quoi de plus à rajouter ? S'engageant dans la confiserie, elle poussa sa porte pour... rentrer directement dans le dos de quelqu'un. Quoi ? Tant de monde si tôt ? Impossible. Après avoir marmonné quelques excuses confuses et reçu un aimable sourire en guise de réponse, elle se hissa sur la pointe des pieds pour tenter d'apercevoir la source du problème. Malgré la foule, elle distingua une touffe de cheveux noirs en bataille, assez grand par rapport aux personnes présentes. Dans la Lune, apparemment. Superbe, quel bon début qu'une attente interminable à quelques mètres de son gâteau préféré sans pouvoir le saisir et le croquer à pleines dents ? La frustration la gagnant, elle s'apprêtait à taper du pied lorsque l'homme finit par passer sa commande, et s'en aller. De ce point, tout s'accéléra, car les vendeurs, efficaces, rattrapaient à toute allure le retard accumulé par l'inconnu. Vint enfin son tour, où elle n'eut même pas besoin de réclamer quoi que ce soit. Les yeux brillants, elle reçut sa part de gâteau, ses goûts étant dorénavant connus de la confiserie d'où elle faisait tous ses achats, et remercia chaleureusement d'un sourire et d'une pièce supplémentaire le vendeur au service rapide et précis, avant de tourner les talons, et d'aller s'asseoir sur son muret habituel. Poussant - cette fois en sens inverse - la porte de la confiserie, elle vint poser son postérieur sur le bloc de granit gris, croisant ses jambes au niveau des chevilles, une main s'appuyant également contre le muret, avant d'entendre un râlement. Une voix familière, parce qu'entendue il y avait peu. Tournant le regard, elle découvrit le visage du Rêveur l'ayant empêché de savourer son gâteau plus tôt, une pâtisserie typique de Chypre entre les mains. Elle en avait oublié le nom, mais cela n'avait aucune importance, car elle en connaissait le goût. Délicieux, soit dit en passant. Et voilà que cet homme, bien fait et beau d'ailleurs, grimaçait à chaque bouchée, comme si on lui frottait les dents à l'eau de Javel, et que, malgré le goût infect et les conséquences désastreuses sur la santé, il lui prenait l'envie d'en redemander.

Songeuse, elle se redressa, fit quelques pas jusqu'à lui, saisit doucement son poignet pour le porter à hauteur de son visage, et, souriant doucement, saisit la confiserie pour y apposer un léger croc, et se délecter de cette sucrerie faite de semoule, d'amande et de raisins. Ils avaient même eu la délicatesse de rajouter quelques cerneaux de noix. Un délice. Faisant mine de réfléchir, elle finit par lui adresser la parole d'un air navré :

Je regrette, mais votre confiserie est excellente. Je ne trouve rien à y redire... Pourtant, en voyant votre tête, on pourrait jurer qu'on y a ajouté de la Mort aux Rats !

Un léger rire, frais et cristallin, vint fendre l'air, ne changeant rien aux mouvements de foule passant sous leur nez. Se rassoyant, elle l'observa de plus près. Oui, un bien bel homme. Et très énigmatique...
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyDim 23 Sep 2012 - 18:01

Le Japon était un pays immense, démentiel et complètement hors-norme. Tout ce qui poussait au Japon était rare ailleurs car ils avaient un certain privilège de vivre à l'écart des autres. Cameron adorait ça et bien qu'avant son arrivée ici il n'avait jamais mis les pieds dans ce pays, il n'en restait pas moins très ravi de son choix. Pourtant, et même s'il s'en doutait un peu au fond, il fut agacé. Terriblement contrarié. Cette fille, blonde, il l'avait vu faire la queue derrière lui lorsqu'il était sorti de la confiserie mais et alors ? Ce n'était pas parce qu'elle était jolie et rayonnante qu'elle pouvait tout se permettre. Malgré ça, il l'avait laissé s'asseoir pas très loin de lui, sur le même muret, car celui n'était pas privé et que le hasard pouvait parfois mal faire les choses. Fallait aussi dire que s'il avait désiré de l'intimité, il n'aurait eu qu'à rentrer chez lui mais il était bien dehors de si bon matin, à détailler les bouseux qui allaient bosser en espérant rentrer tôt ce soir. Lui, il choisissait ses horaires et aujourd'hui, c'était RTT ! Alors cette fille ne le dérangeait plus, il allait prendre son temps pour manger son "truc" là et elle serait partie avant qu'il n'ait terminé. Mais voilà. Les culottés, il y en a partout. Ici, c'était finalement pas si différent de l'Amérique que ça en avait l'air. Le rapprochement encore, il aurait rien dit, elle était sexy après tout mais ce contact et ce geste ensuite ... c'était obligatoire.

  • Tu veux pas non plus les clefs de chez moi et mes numéros de compte ?

Désagréable ? Mal bai** ? Asocial ? Cameron était le tout incarné aujourd'hui. Sa mauvaise nuit le rendait désagréable parce que quand la journée commençait de cette façon, ça n'annonçait jamais rien de bon. C'était comme s'il s'était levé du pied gauche, voilà tout. Et puis, sa dernière conquête remontait à plusieurs jours. Il avait eut le choix, évidemment, mais ... comment dire, ses pensées étaient ailleurs et il avait beau essayer de se concentrer, il en revenait toujours au même problème et se retrouvait vite jeter dehors, lui et ses vêtements. Les résolutions n'avaient pas été longues à prendre, il avait cessé de draguer mais maintenant, ça lui retombait dessus et la pression qu'il accumulait selon les différents clients devait forcément sortir un jour. Quant à son côté asocial, fallait juste revenir sur cet énième problème qu'était le Japon. Il n'était pas aussi à l'aise ici que chez lui, son accent n'était pas le même, il n'avait pas encore trouvé son quartier favori, son bar préféré ou sa bande de potes pour chasser l'ennui. Il était seul ici et si même au mieux, il retrouvait Taylor, ça changerait quoi ? ca prendrait sûrement à peine 1 journée pour qu'ils se fâchent à nouveau et rebelote. Non, il lui fallait des bonhommes, des mecs qui ne pensaient pas sans arrête "boulot" ou "demain", des mecs qui savaient sortir de leur chemin tout tracé le temps d'une soirée.
Bilan : il n'était pas fréquentable.

Se redressant et s'époussetant le derrière de sa main libre, Cameron se dirigea sans hésiter vers la 1ière poubelle à vue et jeta sa très chère confiserie dedans. Le changement, ce serait pas pour aujourd'hui. Il fallait voir cette intrusion comme un signe du destin. Sa mère ne dirigeait plus sa vie, il était un homme maintenant et bien que légèrement dépaysé, il avait encore le choix de ses actes.
Faisant une marche arrière contrôlée en zigzaguant entre les bridés, il revint près d'elle les mains dans les poches arrière de son pantalon. Il ne savait pas trop pourquoi est-ce qu'il n'avait pas encore prit une autre direction. C'était comme s'il voulait régler ses comptes avec plus de punch mais contre une fille, blonde en plus, qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? A part la ridiculiser devant des gens qui lèveraient même pas la tête, il ne voyait pas trop. Sa confiserie ne lui faisait guère envie alors adieu Ô vengeance. Et puis, elle avait rit. Réfléchissez. Ca faisait combien de temps que Cameron n'avait pas fréquenté une femme qui savait rire simplement parce qu'elle en avait envie ? Les pauvres filles qu'il fréquentait dernièrement riaient presque sur commande dès qu'il s'avisait de retrousser un peu les babines. Là, son rire lui avait semblé sincère, agréable même. Le contraire parfait de Taylor. Elles étaient toutes les deux fines certes, mais Taylor était musclée, masculine, brune et sauvage. Elle, elle paraissait princesse, blonde, très féminine et encore plus légère qu'une plume. Que faisait-elle là toute seule d'ailleurs ? Elle faisait sûrement partie de la haute bourgeoisie asiatique (à prendre ici comme une immigrée riche) alors où étaient ses gardes du corps ?
Conscient qu'il était resté silencieux un peu trop longtemps depuis son retour inattendu, il prit une profonde inspiration non désirée et commença :


  • Ça te tente de remettre à zéro ton planning de la journée pour la passer avec un inconnu désagréable ?

Les efforts accomplis rien qu'en une seule phrase étaient immenses. Cameron ne la connaissait pas, il avait même un doute sur le fait qu'ils pouvaient ou non s'entendre mais elle était différente. Ça aurait pu être n'importe qui mais elle était là, alors ... comme elle avait osé être culottée, il se permettait la même chose. Un non ne le rendrait pas furieux, encore moins gêné. Il retirerait ses mains de ses poches et ira se poser plus loin, histoire de recommencer ce manège jusqu'à ce que ça marche. Il avait besoin de changement provisoire, ce n'était qu'une passade mais elle ne devait pas le savoir. Il se fichait complètement qu'elle puisse ou non s'attacher, il était égoïste depuis sa plus tendre enfance. Il passait en premier, elle allait le servir si elle le voulait bien. Ça restait quand même un bon choix !
En attendant, l'Américian n'était pas très sûre d'avoir lancé sa phrase au bon moment. Certes, il n'avait pas envie de meubler avec un début de conversation inintéressant mais ... disons que s'il avait été à sa place actuellement, il n'aurait même pas prit la peine de répondre et serait parti pour manger tranquillement ailleurs. Il avait été malpoli. Elle aussi, soi-dit en passant. D'ailleurs, il décida d'en remettre une couche, il n'était plus à ça près et son caractère immonde du jour ne serait plus un secret pour personne.


  • De toute manière, je doute que tu aies quelque chose de plus intéressant à faire.

Cameron n'aimait pas être faible et sa demande de tout à l'heure l'était en tout point. Ça démontrait avec force à quel stade il en était de sa solitude ici. Proposer de passer la journée avec un inconnu, c'est carrément n'avoir rien à perdre, pas vrai. L'Américain s'aimait et n'avait pas besoin d'aide. Il était fort, beau, entouré et riche. Seulement, voilà ... aujourd'hui, c'était son côté Japonais qui parlait.
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Miya Chanteclair
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyVen 9 Nov 2012 - 16:28

Tu veux pas non plus les clefs de chez moi et mes numéros de compte ?

A cet instant, le temps se suspendit. Miya reposa son gâteau aux noix sur ses genoux, ses mains retenant les miettes avec délicatesse. La foule avait comme cessé de se mouvoir en masse, à vociférer, téléphoner, rire, trépigner. Toute son attention s'était focalisée sur cet étranger. Et sur son regard. Il avait les yeux noirs, où la colère et l'irritation dansaient ensemble en petites flammes, entreprenaient une valse effrénée dans laquelle Miya avait choisi de se perdre. Son cerveau avait volontairement filtré tout détail annexe, pour ne garder que l'essentiel : ce regard d'homme de la vie qui la fixait avec tout l'agacement du monde. Ses yeux qui l'entrainaient subitement loin, lui procurant cette sensation de flottement et de paix qu'elle avait rencontré en se laissant sombrer lors de sa rencontre avec une rousse dont le nom lui avait échappé, alors même qu'ils portaient toute la colère du monde et que garder le regard rivé sur eux assuraient la descente expresse et immédiate aux Enfers.

Sa main gauche quitta sa position docile de maintien pour se relever vers son visage, décrivant une courbe aérienne en repliant lentement son coude et ses doigts pour chasser d’un geste démesurément lent une boucle blonde ayant choisi de tomber, rebelle, sous son menton pour la chatouiller avec entrain. Gardant le silence, toujours fixée sur le regard profond de cet inconnu aux abords de macho – il était vraiment beau –, sa main se glissa totalement dans ses cheveux, avec cette curieuse impression de pénétrer un nuage, moelleux et doux, quoique légèrement filandreux, afin de réajuster quelque peu sa coiffure. Son visage se fendit subitement en un doux sourire qui fit ressortit l’émeraude de ses yeux, ses cils battant quelques petits coups pour marquer la fin de sa petite léthargie tandis que sa tête se penchait doucement vers la droite, comme pour observer une curiosité nouvelle, faisant retomber ces cheveux qu’elle venait de s’employer à replacer.

« Mais… Cela reviendrait à vous dépouiller de toute ressource matérielle, chose qui vous serait malaisée. Comment réagiriez-vous si j’avais joyeusement accepté ? »

Ce sourire. Elle ne se souvenait pas d’avoir usé de ce sourire depuis des lustres. Douce désinhibition coulant dans ses veines et la faisant se sentir neuve et nouvelle. Cet homme y était peut-être pour quelque chose, après tout. Il avait ces yeux noirs et cette allure qu’on ne croise qu’une fois dans sa vie. C’était peut-être un signe. Qui pouvait le nier ou le confirmer ?

Il venait de se relever, et de s’éloigner, sans lui parler ou la regarder. Peut-être l’avait-elle vexé. Son sourire s’effaça à mesure qu’il disparut dans la foule, la contraignant à reporter son attention sur la seule chose proche toujours digne d’intérêt : son gâteau bien entamé mais pas encore terminé. Lentement, elle le porta à sa bouche, y plantant délicatement ses doigts pour en détacher une petite partie et la happer dans sa bouche, soupirant de bien-être au contact du café sur sa langue qui décupla la saveur au point de la faire frissonner et rougir enfantinement de ce bonheur si facilement renouvelé. D’une petite pression de la mâchoire, Miya fit craquer le cerneau de noix qui s’était glissé sous ses dents pour le réduire en poussière et associer sa douceur à l’amertume sucrée du café. Oh, joie simple et pourtant si appréciable…

Et puis, du mouvement s’était fait sentir, accompagné de récriminations et gesticulations de ban de Japonais avançant telles des sardines dans ces longues rues qu’on aurait pu prendre pour des courants marins embouteillés. Une crinière fauve s’était mise à naviguer à contre-courant. Une crinière facilement identifiée puisque déjà rencontrée, qui ramena sur ses lèvres un petit sourire retroussé dévoilant ses dents immaculées. L’homme dont le regard ouvrait les portes de la Géhenne était revenu à son niveau pour la dominer de toute sa hauteur, de manière arrogante, sans l’atteindre pour autant dans son entrain glouton.

Croc.

Un nouveau morceau de la pâtisserie venait de se faire arracher de son corps premier, réduisant le gâteau à agoniser lentement et sûrement entre ses mains de poupées. Un vent frais souffla et la fit frissonner et rentrant sa tête entre ses épaules et en plissant le nez, comme s’il s’agissait d’une protection imparable contre ce courant d’air sinueux et mal élevé. Relevant son regard vert pour se raccrocher au noir de jais qui la fixait, elle garda le silence, dubitative quant à l’attitude à adopter. Devait-elle présenter des excuses dans le cas où elle l’aurait froissé ? Perplexe, elle entrouvrit les lèvres dans un « oh » de surprise se répercutant sur ses jolis yeux verts qui venaient de s’arrondir.

Ça te tente de remettre à zéro ton planning de la journée pour la passer avec un inconnu désagréable ?

Existait-il seulement une réponse appropriée à une question posée de but-en-blanc avec, certainement, un lot d’arrière-pensées qu’elle n’arriverait sans doute jamais à deviner ? Son sourire revint, plus franc que jamais, accompagné par ce rire flûté qu’il lui arrivait d’adopter lorsqu’elle était de bonne disposition face à faits de sa vie qui se déroulaient dans une tournure des choses qu’elle n’aurait pas pu imaginer.
Finissant d’engloutir les dernières mettes de café qu’elle avala d’une traite sans s’étouffer – miracle ! –, elle apposa ses deux mains sur le muret, épousant sa forme hétéroclite et sa surface froide et malaisée pour se redresser d’une pression sur ses bras, ses pieds la réceptionnant sur leur pointe avant que ses talons ne viennent claquer sèchement contre ce béton gris et sans âme qu’elle détestait. Fixant de plus belle l'inconnu dont le regard la fascinait, elle laissa ses mains se glisser le long de sa robe pour la défroisser en tapotant sur les plis rétifs avec énergie et volonté.

« Bien que le terme d’inconnu désagréable ne sonne pas comme un argument vendeur, je vais accepter. Après tout, voir le monde de vos yeux sera une expérience que je souhaite tenter… »

Nouveau sourire, malicieux, plissant le coin de ses lèvres pour lui donner ce petit air craquant qu’elle n’avait jamais assimilé. Andrew lui avait demandé d’être inventive et de se laisser aller à son gré, elle venait de plonger tête baissée dans une aventure prometteuse. Qu’il ne vienne pas se plaindre après, sinon… Ses mains se joignirent dans son dos quand elle s’appuya sur son pied gauche pour effectuer un tour sur elle-même et virevolter de cette manière qu’elle affectionnait, lui faisant découvrir à chaque fois une sensation non expérimentée, et atterrit de plus belle à son emplacement initial, le vent l’ayant partiellement décoiffée. Son sac, en retard, s’entortilla autour d’elle pour taper sur sa fesse droite avant de repartir, sous impulsion contraire, dans le sens inverse, jusqu’à finir totalement de se balancer.

De toute manière, je doute que tu aies quelque chose de plus intéressant à faire.

Le pas qu’elle venait d’ébaucher pour se précipiter dans la marée de foule qui l’aurait emportée sans demander son reste se stoppa en plein vol, la faisant hausser les épaules en portant son regard sur le grand homme par-dessus ces dernières une fois retombées, la rendant plus naturelle et joueuse que jamais.

« Je vous conseille de ne pas parier. Vous pourriez perdre, qui sait… »

Un petit rire frais vint couper sa phrase avant de se perdre dans le raz-de-marée de bruit qui menaçait, à tout moment, de les happer pour les recracher là où il le souhaiterait et quand bon lui semblerait.

« Eh bien. Que faisons-nous, M. l’inconnu ? »
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyVen 23 Nov 2012 - 20:15

Pris à son propre jeu ? En effet. Cameron avait lancé sa phrase d'un ton assurément mauvais, de façon à être certain qu'elle ne trouverait rien à répondre voire même qu'elle choquée au point de prendre ses clics et ses clacs. Seulement voilà, il aurait dû s'en douter, elle était différente. S'il l'avait physiquement remarqué tout à l'heure après sa petite enquête détaillée en silence, il venait d'en prendre conscience avec la remarque de la demoiselle. Il se retrouvait en position de faiblesse, incapable de trouver les mots nécessaires en si peu de temps. Était-elle forte ou tentait-elle de lui faire comprendre qu'il empruntait le mauvais chemin avec elle ? Cameron savait que toutes les personnes au monde n'étaient pas d'un naturel impulsif comme lui mais sincèrement, qui pouvait garder le sourire quand la personne en face vous envoyait promener ? Pas lui en tout cas, il n'avait ps été élevé comme ça et ce qu'il ne réussissait pas à calmer avec des mots, il le faisait avec ses points d'habitude. Geste formellement interdit ici et non pas que c'était écrit quelque part. Nan, il était un homme avec des millions de défauts mais il n'aurait jamais celui d'être violent avec une femme, même une vraie garce. La fuite était lâche mais c'était plus raisonnable. Allait-il fuir alors ?
Le temps était à la réflexion et puisqu'elle avait sombré dans un mutisme de quelques secondes après sa phrase, l'Américain avait décidé de faire pareil. Il lui fallait répondre quelque chose, n'importe quoi, mais une phrase qui l'empêcherait de perdre définitivement la face même si c'était le cas à priori. Il en avait besoin.


  • Tu m'aurais sûrement forcé à changer de vie. Mais rien de ce que tu aurais pris n'aurait été légal alors ... qu'aurais-tu fait de mon argent sale ?

Un secret était révélé ? Pas réellement. Cameron n'avait jamais craint les représailles qui allaient de pair avec son trafic sous couverture. Il était tellement sûr de lui qu'il avait du mal à faire la part des choses. Il savait parfaitement que cette belle demoiselle pouvait être, finalement, un flic en civil mais ... pouvait-il vivre jour et nuit avec l'appréhension que toutes les personnes croisées lui en voulaient à mort ? C'était insupportable comme idée alors il préférait se jeter corps et âme dans la vérité, quitte à casser en milles morceaux les débuts de relation qui voulaient bien prendre la peine d'essayer.
Cette petite blonde n'avait rien d'une vilaine mafieuse dans un monde d'hommes et encore moins d'un flic en congé pour la journée. Déjà, elle paraissait trop jeune et puis ses manières ... c'était impossible. L'inverse le surprendrait beaucoup en tout cas mais qu'importe. Si toute cette historie la faisait fuir maintenant et bien tant pis. Cameron n'était pas encore descendu assez bas pour s'adapter à la personne en face de lui. On l'aimait tel quel ou on s'en allait. Il y avait bien assez d'humains sur cette planète pour qu'il forme son cercle d'amis sans avoir à se mettre à genoux. Les filles n'entraient de toute façon pas dans cette catégorie. Ami avec une femme ? C'était un concept qu'il ignorait. La 1ière femme de sa vie, il l'avait détestée. La seconde, protégée et le résultat final qui en sortait était désastreux. Alors aujourd'hui, il allait juste ... s'en amuser.

Lorsqu'il prit l'initiative d'aller jeter sa gourmandise puisqu'il n'allait pas la manger et qu'il n'était pas assez bon samaritain pour la donner, Cameron eut le temps de réfléchir à ce que cette journée pouvait bien lui apporter. Ses plans avaient drastiquement changés en quelques minutes, une crinière blonde en était la responsable. Devait-il rendre justice et régler ses comptes ou voir ça comme une chance d'améliorer un peu la merde dorée dans laquelle il vivait ? Il avait envie de changement.
Et c'était peut-être pour cette raison que, lorsqu'il était revenu vers elle, il avait envoyé valser tous ses principes pour sortir une phrase digne d'un solitaire puceau et seul depuis trop longtemps. Il s'adaptait. La honte. Ce n'était pas une révérence entière mais juste la 1ière partie. Il tendait une perche, minuscule. Et bizarrement elle accepta. L'homme avait été de la pire espèce en la jugeant en moins de 2 mais elle acceptait. Que cherchait-elle sous ses boucles blondes ? Elle lui faisait doucement penser à une femme fatale, une femme qui pour lui allait rester dans sa vie même s'il préférait tourner la page. Il n'était pas encore trop tard mais ... si, finalement, il était trop tard. Le sentiment de zénitude qu'il avait ressenti suite à son accord ne tromperait personne.
Se léchant la lèvre inférieure, signe d'un contentement extrême, il détourna les yeux quand elle nia sa seconde phrase. Peu importe, il se fichait bien de perdre aujourd'hui. Elle n'était pas un adversaire, elle était une femme. Forcément inférieure mais nécessaire. On peut pas tout avoir, elle avait au moins gagné son intérêt pour le moment. Se retournant pour la suivre des yeux comme s'il craignait que son espoir du moment n'ait été qu'éphémère, il enleva une main de sa poche et s'approcha pour l'attraper par le bras sans violence aucune.


  • Appelle-moi Cameron.

Et ce fut volontairement qu'il ignora sa question.

Ils avançaient à un rythme soutenu mais pas rapide, ralentissant parfois lorsque la masse nippone faisait une pause de quelques secondes. Cameron ne disait rien et ne la regardait pas. Il tenait toujours son frêle bras entre sa main, la forçant ainsi à le suivre sans possibilité de changer d'avis. L'homme ne craignait pas qu'elle le fasse puisqu'elle avait accepté sans paraître obligée mais sait-on jamais ? Ce qui le poussait surtout, c'était ce risque qu'elle ne savait plus réellement où elle se trouvait. Son côté richissime se voyait tellement sur elle qu'elle lui avait donné l'impression d'être rarement seule. Un garde du corps - voire plus - absent aujourd'hui, un chauffeur débordé, c'était sa chance. Il n'avait pas l'intention de la perdre volontairement dans les rues de la ville mais il se pressait assez pour ne pas perdre la face. Il ne savait pas quoi faire d'elle. Elle n'était pas comme les autres, elle méritait mieux qu'un bouseux dans son genre alors que faire ? Avait-il l'intention de marcher comme ça jusqu'à ce qu'il ait trouvé ? En tout cas, il était sûr, il l'emmenait pas chez lui.
Ils marchèrent encore une bonne dizaine de minutes ainsi avant que l'Américain ne s'arrête enfin. Devant rien de spécial. Il y avait juste beaucoup moins de monde, l'heure de pointe touchait à sa fin et le calme s'installait doucement. Se tournant vers elle, Cameron lui lâcha le bras et zieutant quand même qu'elle n'avait pas de marque. Reprenant sa respiration, il posa l'une de ses mains sur sa hanche :


  • C'est pas comme si on m'avait déjà posé cette question auparavant. En temps normal, les nanas qui viennent me voir savent ce qu'elles veulent. C'est ton cas ? Parce que ça m'aiderait là. Je ne suis pas un gentleman et hormis quelques confidences sur l'oreiller, je n'ai rien à te proposer.

Ça devenait une mauvaise habitude. Il avait beau tout faire pour changer et offrir à cette blondinette une chance de voir quelques portes s'ouvrir comme pour soulager un fardeau, son naturel revenait sans cesse. Il était mesquin et maintenant, il devenait vulgaire. Il se faisait presque honte à ne rien trouver d'autres que ça à faire en plein début de journée mais pouvait-on changer ça ? Cameron n'était pas un homme à femmes dans le sens où ils les satisfaisaient avec des bijoux et des sorties dans des endroits si luxueux qu'on pouvait à peine respirer. Il était plus du genre à aller voir une professionnelle pas chère qui lui ferait son affaire le temps d'une pause au boulot. Il ne prenait jamais le temps de se poser. Jamais pour une femme. Et cette perspective d'aujourd'hui était bien difficile à assumer. Tenter de combler une inconnue, c'était comme pardonner à ses parents pour les avoir éduquer ainsi. Impossible.
Boucle d'or allait devoir prendre les choses en main le temps qu'il se ressaisisse mais qu'elle en profite car ça n'allait sûrement pas durer longtemps.
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptySam 1 Déc 2012 - 12:51

Un mince sourire étira ses lèvres, allumant une flamme d'intérêt au fond de ses prunelles au vert profond, pour lui donner cet air mutin qu'on ne lui voyait presque jamais affiché sur ce visage de poupée de porcelaine. Elle était donc, techniquement, face au genre de personnes que sa famille avait toujours abhorré et détesté, ce genre de personnes qu'ils lui avaient formellement interdit d'approcher. En raisonnant logiquement, elle n'avait pas enfreint l'ordre de ses parents, puisqu'elle n'avait fait que - oui, que ! - croquer dans la pâtisserie d'un inconnu à l'air pas vraiment louche. Il était celui qui l'avait abordée en bonne et due forme pour lui annoncer ensuite qu'il versait plus dans l'illégal qu'autre chose. Enfin, en le détaillant mieux, il fallait bien s'avouer qu'il n'avait pas l'air de l'employé de bureau modèle jouant le sténographe ou téléphonant poliment à de potentiels clients, en s'excusant de les déranger tout en leur demandant s'il avaient déjà entendu parler du bijou de la révolution ménagère, j'ai nommé l'aspirateur Dyson.

« Existe-t-il seulement une bonne réponse à une question pareille ? J'aurais pu en faire la même chose que vous, qui sait... »

Son rire vrilla l'espace ambiant une nouvelle fois, l'espace d'un instant, avant de retomber pour laisser place à une moue amusée, tandis qu'elle faisait rouler entre son pouce et son index une perle de son bracelet pendant à son poignet, l'entortillant et le détortillant à tour de rôle; réflexe stupide, certes,
mais combien humain et apaisant. Enfreindre un interdit faisait bouillir son sang de petite vierge sage ayant toujours obéi au doigt & à l’œil (ou presque), et partir une journée à l'aventure avec un inconnu pas des plus recommandables lui paraissait le summum de la folie quotidienne qu'elle pouvait s'offrir en cette journée de repos forcée qu'on lui avait octroyée. De toute manière, bien qu'elle ait refusé de perdre la face face à cet inconnu aux yeux absorbants en le lui avouant, elle n'avait rien de mieux à faire. Andrew lui avait confisqué son appareil photo - alors même qu'il lui avait proposé d'aller faire de la photo - et intimé de sortir pour voir le monde, elle l'avait fait. Bon. Et maintenant, alors ? Tant qu'à faire, autant tenter. Au pire, ça lui ferait une bonne idée d'article pour le journal du campus, au mieux, elle passerait une bonne journée. Avec un inconnu, certes, mais une bonne journée quand même.

A force de trop tergiverser, l'inconnu désormais nommé - Cameron... Quel joli nom. Qui allait très bien à ses yeux, accessoirement - saisit avec une certaine délicatesse son bras pour la tirer à sa suite, les faisant s'engouffrer dans la masse japonaise dans un concert de froufrous de sa robe, ses cheveux s'envolant dans le flot d'appel d'air qu'ils venaient de créer pour laisser trace d'une cascade de boucles blondes dans le regard de plusieurs personnes s'étant engagées à sa suite avec un air légèrement ébahi devant sa chevelure de blés et ses yeux d'émeraude agrandis sous la surprise de ce tournant imprévu de sa journée. Son sac manqua de tomber au sol pour être englouti sous la marée de pieds qui piétinaient le sol avec insistance, qu'elle retint de justesse en repliant rapidement son coude pour permettre à sa main recroquevillée d'atteindre la bandoulière traitresse et l'enserrer sous son poing ferme et intransigeant.

Le silence s'était installé, lourd, pesant. Miya n'y accordait pas la moindre importance. Elle aimait à se laisser fondre dans le bruit alentour, pour ne devenir qu'une tâche dans le ban de Nippons trottinant allègrement pour ne pas arriver en retard - ou simplement parce qu'il s'agissait de leur style de vie, au choix. Fermant les yeux l'espace d'un instant, elle inspira profondément et entr'ouvrit les lèvres pour entonner un chant français qu'elle affectionnait particulièrement sans en chanter les paroles. La mélodie seule lui suffisait, la transportait déjà au loin, et brisait la monotonie des crachats de discussion de personnes passant à toute vitesse à ses côté, qui agissaient tels des parasites sur son cerveau. Un monde à elle. Elle en avait définitivement besoin, au final. Les notes se suivirent, crescendo ou decrescendo, pronto ou allegro, poignantes d'émotion ou simplement mécaniques pour créer un accord qu'elle apprécierait plus ou moins.

L'arrêt arriva enfin, la stoppant dans sa mélopée pour détailler avec une certaine curiosité l'endroit où ils se trouvaient, bien qu'elle semble seule désorientée. Perdue, qu'elle était. Jamais elle n'était venue ici à pied, et elle avait commis l'erreur de s'isoler plutôt que de détailler le chemin emprunté pour pouvoir, en cas de besoin, revenir sur ses pas. Oh, tant pis. Elle avait choisi l'aventure, autant la pousser jusqu'au bout. Non ? La pression sur son bras disparut subitement, la faisant loucher sur l'endroit en question : la main de Cameron avait disparue, pour retourner à sa place initiale, à savoir le long de son corps. Un nouveau sourire pointa le bout de son nez pour étirer finement ses lèvres, faisant pétiller son regard. Ce qu'elle lui voulait, hein.

« Ne seriez-vous pas celui qui m'avez entrainée d'un air si sûr de vous ? On aurait presque pu croire que vous aviez une idée en tête. »

Quand sous le coup de la surprise, son regard s'élargit pour s'arrondir, tel un poisson Lune, au point de faire monter une légère rougeur au niveau de ses pommettes. Et le rire fusa, clair, brillant, net & franc, la secouant de tels tremblements que son corps semblait presque convulser. Ses abdominaux se contractaient sous le coup de l'étonnement, au point qu'elle fut obligée de plaquer ses deux avant-bras contre son ventre pour le maintenir du mieux qu'elle pouvait, légèrement penchée en avant, les larmes aux yeux. Seule, au milieu d'une foule un peu moins dense, mais néanmoins présente. Elle attira quelques regards, le remarqua, n'en fit pas cas; trop occupée qu'elle était à calmer les tremblements qui parcouraient l'intégralité de son corps, faisant danser ses boucles blondes sur ses épaules et les volants de sa robe au bas de ses genoux. Après quelques minutes, elle glissa naturellement son bras sous celui de Cameron, rayonnante, pour lui offrir un sourire éclatant.

« Eh bien, Cameron, vous ne m'en voudrez pas, mais, je passe pour cette fois. Me croirez-vous si je vous dis que je ne suis jamais montée sur une grande roue ? »

Tout dans la délicatesse et le sous-entendu. Dieu, qu'elle aimait ça. Il était drôle. Elle voulait qu'il la fasse encore rire & sourire.
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyLun 7 Jan 2013 - 0:04

A priori, c'était amusant. Cameron trouvait que non, bien au contraire. Comment pouvait-on encore rire ou sourire quand on découvrait les vices cachés d'un inconnu qui pouvait vous briser en 2 temps 3 mouvements ? Y avait pas à dire, elle devenait de plus en plus inconsciente au fil des secondes. Aurait-elle gardé le sourire si Cameron lui avait avoué qu'il n'était pas venu tout seul ? Ou bien, qu'il avait des projets pour elle qu'elle ne saurait refuser ? En la voyant ainsi, rieuse et naïve, il eut envie de la pousser pour la faire ouvrir les yeux, qu'elle prenne conscience qu'elle ne vivait pas dans un monde en mousse mais il se la joua égoïste sur ce coup-là. Aujourd'hui, et rien qu'aujourd'hui, il avait besoin de sa naïveté encore quelques instants. Elle le calmait. Elle avait beau donner l'air d'être bête et blonde, elle n'en restait pas moins un calment des plus efficaces et ça lui plaisait. Son petit monde de paillettes allait-il venir jusqu'à contaminer celui du grand brun ? Allez savoir.
Il la laissa rire, sans retour. Que faisait-il, lui, de cet argent ? A dire vrai, pas grand chose. A part s'acheter des marques en vêtements - parce qu'il refusait de tomber dans l'illégal dans ce domaine - ou encore une belle voiture pour parfaire le look, il ne prenait guère le temps de penser à dépenser ce qu'il possédait. Peut-être espérait-il en garder un peu pour sa retraite et ainsi pouvoir jouir de tous les plaisirs du moment sans avoir à se priver ? Taylor n'était pas comme lui, évidemment. Elle jetait tout par les fenêtres, s'amusant d'un rien jusqu'à ce qu'elle trouve autre chose de mieux. Qui avait raison au fond ? Cameron garda ses doutes bien enfouis. Il n'y avait encore pensé et selon lui, le moment n'était pas venu. tant que cette vie de riches débauches lui plaisait, il n'avait pas envie de se prendre la tête à se poser des questions inutiles. Demain peut-être ? Qui sait. En attendant, Miss Blondinette n'eut aucune réponse en retour. Il aimait rester secret et mystérieux mais là, il n'y avait rien à dire de toute façon.

La légère course ne fut pas très longue. Cameron avait eut l'avantage des lieux puisqu'il se rappelait de tout en très peu de temps. Ca faisait partie de son "métier" et bien qu'au départ, il avait trouvé ça peu intéressant, ça s'était vite révélé obligatoire. Les rues étaient son terrain de jeu, les gens ses pions. Le Japon était encore un terrain miné à ses yeux mais les alentours des rues qu'il fréquentait depuis maintenant plusieurs mois commençaient à n'être que des bacs à sable pour bambins. Il voyait toujours plus grand et bien qu'il n'ait pas de limite pour le moment, le Japon tout entier semblait un bon choix. Irréaliste, évidemment mais ça le faisait avancer. Et puis, il avait sûrement vu juste. Elle était perdue. Qui gagnait-il ? Rien d'autre qu'une satisfaction personnelle, elle n'allait pas lui échapper pour le moment. Au fond, il s'en fichait mais il serait déçu de la voir s'en aller maintenant.
D'ailleurs, ça ne dura pas. Son air complaisant commençait à lui monter au cerveau. Une telle femme, si jeune, pouvait-elle le mener à la baguette ? C'était hors de question, inimaginable ! Il était faible depuis ce matin, tout ce qu'il faisait aller dans le mauvais sens. Il devait se reprendre sinon il allait passer pour un simple étranger en mal de son pays et de ses géniteurs. Elle donnait l'impression d'avoir à peine 17 ans, il espérait que c'était vrai et qu'il allait pouvoir faire un peu de détournement d'ici à la fin de la journée. Il ne voulait pas qu'elle garde ce sourire sur ses lèvres, il voulait qu'elle panique, qu'elle soit gênée, et tout autre sentiment peu apprécié.


  • Je te l'ai dit, j'en avais une. Mais si te déshabiller ne fait pas partie de tes attributions actuelles, alors je te laisse le choix. Vois ça du bon côté des choses, j'aurais pu ne pas te demander ton avis.

Il ne l'aurait jamais fait. Aucune violence envers une femme, il l'avait dit, et la violer en faisait évidemment partie. Au pire, il aurait prit un plaisir malsain à lui faire croire que mais ce n'était pas le but de la journée. Elle ne méritait toujours pas qu'il s'énerve pour un rien comme un gosse de 12 ans en pleine crise. Il avait envie de jouer avec elle mais ses jeux à lui étaient si sombres dernièrement qu'il peinait à trouver une idée raisonnable.

Pourtant, lorsque son bras se glissa sous le sien, Cameron plissa les yeux. C'était vain comme comportement. Elle osait même le toucher sans craindre qu'il ne la repousse. Depuis le départ, elle semblait l'avoir cerné et son jeu de rôle pour rester froid et distant devenait juste ridicule. Il écouta sa phrase mais porta malgré tout sa main au niveau de ses propres yeux. Elle le rendait faible. Il avait envie de rendre les armes, de la laisser faire ce qu'elle voulait de lui jusqu'à ce qu'il se soit lassé mais ... pourquoi au juste ? Était-ce un souhait profond caché ? Aurait-il espéré avoir une sœur comme elle ? La différence était trop énorme, elles n'avaient même rien en commun. Nan, ce n'était pas ça. Il ne trouvait pas. Plus tard, sûrement.
Relevant le regard et tournant la tête vers elle, il poussa un soupir. Nan pas que sa demande l'agaçait - quoiqu'elle avait sciemment refusé ses avances - mais plutôt qu'il était logiquement parti dans la mauvaise direction. Une grande roue, il y en avait mais pas par-là. Faire demi-tour lui hérissa les poils des bras avec force tellement ça l'agaçait mais il prit malgré tout le temps de lui répondre :


  • Seulement si tu précises "sans garde du corps".

On ne la lui faisait pas à lui. N'était-ce pas un caprice qu'elle avait déjà assouvi depuis longtemps ? Cameron était sûr que si et qu'au fond, ce n'était qu'un nouveau jeu pour elle. A priori, elle avait même pris la seule chose qui ne collait pas avec lui. Cameron en costard et super froid dans une grande roue ? Allons bon, c'était sûrement la pire blague de tous les temps. Mais puisqu'il abandonnait le rôle qu'il se forgeait depuis son arrivée, il était prêt à relever le défi. Cette journée, il allait la passer en adulte normal mais classe, sortant en amoureux discrets avec sa petite-amie d'une semaine. Il devait se concentrer un maximum pour retrouver ses pulsions d'il y avait une dizaine d'années.
Reprenant le chemin inverse simplement en marchant, il en profita pour enfin lui demander son prénom. Chaque chose en son temps, il reprenait le contrôle mais fallait bien quelques sacrifices.

Au bout d'une bonne demi heure, ils arrivèrent enfin sur une place finalement grande si elle était vide, où trônait parmi d'autres manèges une grande roue. Elle n'avait rien de spécial comparée à celles qu'il avait déjà vu en Amérique, mais elle se défendait bien. Une vingtaine de personnes attendaient déjà le long de la file alors Cameron ne perdit pas une seconde. S'arrêtant derrière la dernière personne en liste, il regarda sa montre outrageusement dorée et répliqua :


  • Encore une petite vingtaine de minutes et ton caprice sera comblé. Prends le temps de réfléchir aux autres, je suis d'humeur généreuse.

Les efforts faits étaient immenses mais il n'avait pas pu s'empêcher de prononcer le mot "caprice". A ses yeux, ce n'était que ça. Elle était seule aujourd'hui, alors elle se comportait comme une gamine au bras d'un riche qui ne savait pas quoi faire d'autre. Ils formaient un couple provisoire plutôt hilarant si on prenait le temps de bien les regarder. C'en était même ridicule mais puisque ça n'a jamais tué personne, Cameron était prêt à en subir quelques conséquences et faire un tour de grande roue ne semblait guère trop difficile à relever. Ils avancèrent encore un peu, leur tour arrivait plus vite que prévu. Et puis, soudain ... Cameron eut un sourire. Pas franchement sincère mais plutôt victorieux, mesquin et malicieux. Devinez ce qu'il pensait ? "Au fond, on va être seuls dans une cabine, que peut-il bien se passer ?" . . .
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptySam 12 Jan 2013 - 17:41

Ses sourcils se haussèrent assez lentement à sa remarque, lui faisant rétrécir quelque peu la largeur de son sourire. Reprenons. Cet homme, apparemment - non, pas apparemment ! - mafieux, trafiquant ou autre; en tout état de cause, plongé jusqu'au coup dans l'illégal, lui avait proposé une sorte de rencard parce qu'elle avait croqué dans sa pâtisserie. Pâtisserie qu'il avait acheté après avoir fait poireauter tous les autres clients au moins 5 bonnes minutes en fixant le tableau des menus comme un hébété, et qu'il avait semblé manger comme s'il s'agissait d'une défécation toute fraiche d'un chien ayant mangé un truc pas frais. Pour ensuite lui proposer de l'emmener... Nulle part, puisqu'il n'avait aucune idée. Et maintenant, il lui faisait des espèce de sous-entendus salaces tout en tentant de la rabrouer vertement pour lui faire lâcher sa bonne humeur. En fait, il avait besoin d'un punching-ball. C'était bien ça ?

Et il espérait vraiment que sa petite tactique - à condition de pouvoir parler de tactique - fonctionne sur elle ? Elle sortait d'un coma, son père menaçait de la rapatrier en France pour être sous haute-surveillence H24, sa mère s'en frottait les mains d'avance pour la forcer à épouser un inconnu qui permettrait de garder à hauteur égale le prestige du nom de famille Chanteclair. Ce n'était pas ses petites piques qui allaient déstabiliser Miya. D'autant qu'elle savait tout autant se montrer mordante, taquine ou cynique, lorsque l'envie lui en prenait. Ce n'était pas lui qui lui apprendrait à avoir la réplique facile et parfois même mauvaise...
Sentant un sourire en coin venir étirer ses lèvres pour faire briller ses yeux d'un éclat incisif à sa seconde remarque, elle relâcha son bras pour nouer ses deux mains dans son dos et effectuer un léger demi-tour afin de se placer face à lui, drappée de toute sa fierté du haut de son mètre soixante-treize. Sa voix n'avait en rien perdu de sa douceur, mais s'était agrémenté d'une pointe acide qu'il interpréterait à sa convenance. Il pouvait même l'abandonner ici, elle n'aurait qu'à téléphoner à Andrew pour qu'il envoie Jeff la récupérer, et elle partirait faire de la photographie pour le reste de la journée. Lui, en revanche, pour en être tombé à demander à une jeune inconnue qu'il semblait considérer comme une pauvre petite poupée de porcelaine qu'il pourrait briser à son gré, ne devait pas avoir d'autres plans intéressants. C'en était presque pitoyable, mais elle avait décidé de mener l'expérience jusqu'à son terme; peu importe d'où ou de qui ce terme proviendrait.

« Ce n'est pas parce que vous ne les verrez pas qu'ils ne seront pas forcément là... Ils sont présents, justement, pour s'assurer que vous ne changerez pas d'avis et déciderez subitement de me déshabiller pour 'ne plus me laisser le choix'... »

Son sourire s'agrandit à mesure qu'elle parlait, se sentant enfler de bien-être. C'était ça, se sentir vivant ? Et puissant ? Etre capable de rembarrer un homme au regard si envoûtant qu'il se répercutait dans chaque parcelle de sa peau et lui proposer, sous couverts de jolis mots, d'aller chier si l'envie lui en prenait ?

Il semblait que cette journée soit celle de tous les défis. Il ne semblait pas prendre son désir plus au sérieux qui si elle lui avait demandé un tour de poney. Il devait la prendre pour une richarde capricieuse et pas encore assez assurée en elle-même pour accepter une sortie avec un mec louche; à moins qu'il ne la croie en rébellion avec ses parents au point de faire tout ce qu'ils auraient pu lui interdire afin de se sentir « trop forte ». Dans un cas comme dans l'autre, elle s'en fichait. Vive les faux-semblants !
Ramenant ses cheveux virevoltants à elle d'un simple coup de main repliée en creux afin de mieux les saisir pour les replacer derrière ses oreilles avant de saisir un élastique qui lui permettrait de former un ersatz de chignon, elle lui jeta un coup d'oeil taquin, ayant retrouvé son entrain de la journée. Son élastique claqua lorsqu'elle le relâcha de sa main sur laquelle elle l'avait étiré, maintenant la tignasse dorée lui servant de cheveux le mieux du monde. Seules quelques mèches rebelles, comme à leur habitude, quittèrent le groupe si bien défini pour danser autour de son visage et l'encadrer dans une douceur infinie, lui donnant presque l'air d'une icône qu'on aurait peinte sur les porte-bonheur catholiques.

Son regard s'intensifia sur lui lorsqu'il se proposa enfin de lui soumettre son prénom, comme pour chercher à le percer jusqu'à l'âme; à quel jeu jouait-il, exactement...? Sa main vint simplement se reposer la base de son avant-bras, en toute tranquilité, avant qu'elle ne se décide à ouvrir la bouche pour y articuler les deux syllabes formant son prénom.

« Miya. »

Miya. « Toujours plus belle ». Le Japonais était véritablement une langue fascinante, et ses parents avaient fixé très haut leurs espérances en elle, pour lui accorder une telle appellation. Il avait une jolie sonorité, en plus. En toute sérénité, elle resta contre lui jusqu'à atteindre leur destination, préférant rester silencieuse et goûter à la paix intérieure qui l'envahissait progressivement. De manière assez paradoxale, en soi, puisqu'elle se promenait au bras d'un homme qu'elle ne connaissait pas et qui ne semblait pas lui vouloir tout le bien du monde. Ce n'est que lorsqu'il lui adressa une nouvelle fois la parole qu'elle releva le regard sur lui, plongeant ses prunelles d'un vert limpide dans une confrontation sans merci avec le noir d'Enfer qui habitait celles de Cameron; une moue peinée s'inscrivant sur son visage.

« Caprice ? Le croyez-vous vraiment...? Je n'ai pas pour habitude de demander des choses qui ne me tiennent pas véritablement à coeur... »

Un sourire naquit sur ses lèvres pour s'accentuer en les étirant finement, inscrivant dans ses yeux et sur la totalité de son visage un air rappelant le défi qu'elle lui avait affiché une bonne demi-heure plus tôt.

« Mais, si vous tenez à ce que je me montre capricieuse, face à un homme si plein de bonne volonté et de générosité... »

Nouvelle pique, son regard narquoi se posant sur la totalité du corps qui lui faisait presque face, sa main toujours placée sur son avant-bras, sans trembler une seconde.

« ... Je pourrais peut-être m'employer à vous demander de nouvelles choses n'allant absolument pas avec l'air que vous arborez depuis le début. A savoir, souhaitant envoyer la vie chier. »

Le mot était sorti, émanant de son regard et corps sereins, comme si elle avait parlé avec toute la retenue impeccable dont elle était capable. Il était assez amusant pour Miya de se demander si son comportement changerait à son égard, ou s'il aurait une réaction intéressante en fonction de langage et de son attitude qu'elle utilisait depuis désormais quelques secondes.
Oui, cet homme énigmatique, violent, magnétique et séduisant avait quelque chose, en lui, qui lui plaisait. Dommage qu'elle n'ait pas pris son appareil photo. Elle aurait fait un magnifique souvenir de sa tête, grâce à la prise instantanée en rafales. Nota Bene : Y penser, pour une prochaine fois !
Elle ne remarqua pas son sourire. Elle aurait peut-être dû, histoire de se préparer à une prochaine riposte. Mais elle était bien trop heureuse de sa propre réplique. Ma foi, elle improviserait, une fois sur place...!
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyDim 24 Fév 2013 - 19:25

Mordante. Ce mot lui allait comme un gant. Cameron l'avait mal jugée, et ce depuis le début. Ça lui était déjà arrivé et ce assez régulièrement depuis qu'il était dans ce pays inconnu. Les femmes d'ici étaient pudiques, réservées, naïves et sauvages. Elle ... elle en donnait seulement l'air. Ses cheveux si bien coiffés, ses vêtements si tendrement pliés et sa voix si assurément enjouée avaient eut raison du trafiquant. Dès le départ, Cameron l'avait vu comme une princesse perdue dans la jungle, cherchant la moindre chose normale à portée de main pour se sortir de cette situation horrifique. Malheureusement pour lui, elle ne se sentait guère en terrain miné et prendre conscience de cette erreur seulement maintenant le força à se renfermer sur lui-même le temps d'un instant. Il ne devait surtout pas oublier qu'il n'était pas en mesure de jouer le roi ici comme il le faisait si bien en Amérique.
Reprenant une respiration régulière et concentrée, Cameron reposa doucement ses yeux sur elle alors qu'elle était toujours devant lui, légèrement penchée en avant avec les mains derrière le dos. Rôle parfait pour les échanges verbaux qu'ils avaient dernièrement. Elle menait la barque avec une habilité déconcertante, le laissant sur place sans même être gêné de le voir ainsi humilier. L'américain digérait mal la défaite en général mais l'humiliation avait plutôt un effet vengeur sur lui. Ça le poussait à dépasser ses limites pour reprendre le contrôle et prouver qu'on pouvait toujours se relever. La défaite par contre ... c'était comme le tuer à petits feux, lui enlever très doucement tout ce qu'il possédait alors qu'il était assis sur une chaise incapable de bouger. Il en avait presque peur mais ne l'avait jamais dit à personne. Son point faible devait rester secret et ce, jusqu'à ce qu'il soit mort et enterré !
Esquissant un sourire à cette remarque si merveilleusement bien renvoyée, Cameron décida de ne rien répondre. Ça ne servait à rien, il avait perdu mais surtout ... elle n'avait pas compris. Elle ne devait pas être rassurée simplement parce que d'éventuels gardes du corps rôdaient dans les alentours. Dans une telle ville, elle n'avait aucune chance d'avoir la vie sauve s'il le décidait mais elle semblait avoir oublié le fait qu'il n'était pas dans son état normal et que lui faire du mal en profondeur - les taquineries ne rentraient pas dans cette catégorie - n'était pas au programme de la journée. Il avait souhaiter la voir cesser de sourire et montrer des expressions plus faibles, oui mais il avait changé d'avis parce qu'elle lui faisait du bien. Elle était belle dans ce rôle qu'elle se donnait mais il aurait aussi apprécié - même si c'était beaucoup trop tôt - qu'elle lui montre sa vraie personnalité.

Miya.
Asiatique, à priori. Il aurait pu jurer qu'elle n'en n'avait pas l'air. Bon ok, il n'en donnait pas l'impression lui non plus car ses traits américains dépassaient l'entendement mais ... était-elle une métisse tout comme lui ? Les coïncidences si parfaites le laissaient de marbre et demander plus de détails ne l'intéressait en rien du tout. Si elle souhaitait en parler elle, plus tard, à sa guise. En attendant, ce prénom lui allait bien. Un peu trop court à son goût, il aurait sûrement préféré qu'elle porte une nom de princesse plus habituel tel qu'Anastasia, Catherine ou encore Élisabeth. L'homme était compliqué et jamais content. L'argent ne fait pas le bonheur, ce n'est pas nouveau.
Maintenant arrivé près de la grande roue, faisant la queue pour avoir les tickets, Cameron appréciait la pose qu'ils devaient donner de loin. Elle, accroché à son bras comme si elle craignait qu'il ne s'en aille à jamais et lui, nettement plus grand, posture droite. Ils étaient sûrement beaux à voir, encore fallait-il ne pas trop s'approcher, afin de ne pas entendre leurs conversations. En effet, car même Cameron eut un instant de blanc. Venait-elle de dire "chier" ? Fixant toujours les gens devant lui sans vraiment prêter attention aux silhouettes, l'Américain resta silencieux alors que la file avançait encore un peu, rendant leur tour plus proche encore. Avançant d'un pas alors qu'il baissait la tête vers le sol comme pour reprendre une contenance trop longtemps perdue, il se tourna vers elle sans crier gare, ignorant avec une grâce certaines les personnes derrière eux. Ils n'étaient plus que tous les deux à cet instant, seuls au monde, éclairés par les couleurs vives des lumières des différents manèges. Miya, puisqu'il en était ainsi, avait alors les cheveux de toutes les couleurs, reflets bleus virant sur le rouge, se mariant affreusement mal avec cette beauté qu'elle affichait pourtant si bien. Levant sa main droite, seul bras libre, Cam' la posa particulièrement doucement sur la joue de la demoiselle en crise, faisant glisser son pouce sur sa pommette si tentante avant de laisser un ton sombre et profond émaner sa gorge :


  • Miya ... tu incarnes à mes yeux la pureté parfaite, la douceur essentielle à toute femme pour attirer.

Leurs visages n'étaient vraiment pas loin l'un de l'autre, l'homme la dévisageait avec une telle profondeur qu'il n'aurait pas été étonné de la voir rougir. Sa voix si taquine en temps normale tombait dans le suave et le doux alors que ses doigts, devenus chauds, continuaient de caresser cette joue si douce. La tension semblait avoir monté d'un cran, Cameron ne donnait pas l'impression de jouer un rôle, se glissant parfaitement dans la peau d'un gentleman qui pense ce qu'il dit. Mais alors que tout annonçait une belle fin telle qu'un baiser passionné avec un couché de soleil en fond d'écran, la main de l'Américain se décala soudainement, laissant passer ce pouce profiteur sur les lèvres rosées de la belle, appréciant leur douceur avant d'aller se loger sur l'autre jour, pouvant ainsi faire une pression calculée pour donner à Miya la tête d'un poisson qu'on vient de sortir de l'eau :

  • Mais là, t'es juste moche.

Et retirant sa main aussi doucement qu'il l'avait amenée, Cameron avança à nouveau de plusieurs pas, laissant Miya derrière lui sans attendre qu'elle ne réalise le mauvais tour joué à cet instant. Il ne l'avait pas fait exprès pour la ridiculiser devant une foule incertaine ou pour reprendre le dessus après qu'elle ait réussi à la déstabiliser. Non. Il avait pensé plus loin dans ses souvenirs, il était remonté jusqu'à son enfance, à ce moment bien précis où Taylor avait sortir son premier gros mot. Enfant qu'il était, il avait rit aux éclats sans réaliser son erreur, s'empressant de lui apprendre pleins d'autres car c'était amusant. Peut-être se sentait-il coupable au fond même s'il n'avait plus guère envie de se mêler de sa vie. C'était malgré tout ce qui l'avait poussé à humilier Miya, lui faire comprendre sans le lui expliquer, qu'il ne voulait pas entendre ce genre de mots sortir de sa bouche à elle. Il n'était pas trop tard, elle était plus que bien éduquée et même si son comportement n'était pas digne d'une femme parfaite, elle incarnait réellement une princesse en voie d'extinction. Il allait l'empêcher de prendre de mauvais chemins, au moins en sa compagnie.

Payant les deux places, Cameron se laissa guider jusqu'à leur petite cabine personnelle, faisant face à la porte ouverte sans y pénétrer. Il était hors de question qu'il y aille seul, c'était son caprice à elle. Pour les places, tant pis, il n'était pas à quelques Yens près. Les cabines étaient presque toutes remplies, la roue n'allait pas tarder à se mettre en route. Ce tour de roue, il voulait vraiment le faire maintenant, surtout après ce qu'il venait de se passer. La demoiselle devait avoir des tas de choses à lui dire, peut-être même les remonter les bretelles. Il attendait cet instant avec une impatience certaine, assurément convaincu qu'il allait pouvoir rire de cette entente si naturelle entre deux inconnus aux rôles bien ancrés.
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Miya Chanteclair
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyMar 5 Mar 2013 - 2:27

Un frisson coula le long de son échine, pour se répercuter, par vagues d'écho, sur la totalité de son corps, lorsqu'elle sentit le pouce de Cameron glisser délicatement sur sa pommette; lui donnant la délicieuse impression d'être en présence sécurisante, sa voix ne faisant qu'accentuer ce sentiment trouble de flirt tirant plus sur une certaine alchimie éphémère. Miya avait la subite envie de s'abandonner totalement contre lui, appréciant plus que de raison ce court instant d'intimité avec, pourtant, un presque inconnu, aux yeux la fascinant toujours autant. Se retenant à la dernière minute de glisser sa propre main sur celle de l'homme pour y appuyer la caresse et s'approprier la totalité de l'instant, elle laissa son bras en suspens dans l'air un instant avant de le laisser retomber mollement le long de son corps, sans vie. Ses yeux d'émeraude scrutaient ceux de Cameron, sentant le sang grimper à ses joues pour colorer délicatement ses pommettes malgré tous ses efforts pour empêcher ce signe explicite d'émotion. Frémissante, sa bouche s'entrouvrit légèrement pour laisser ses lèvres trembler quelque peu, alors qu'elle se savait pertinemment happée par les filets de ce curieux compagnon d'un jour, le noir ardent de ses prunelles la fascinant et l'attirant sûrement trop pour une rencontre datant d'une heure auparavant.
Sa seule pensée de l'instant était focalisée sur ses pupilles, brillant d'une lueur paraissant étrangement anormale dans ce regard qu'elle avait découvert si froid et railleur, et qui, pourtant, semblait ancrée si naturellement qu'elle en déconcertait la jeune Française. Il s'agissait juste de ne pas le laisser s'approcher plus s'il tentait de l'embrasser, malgré le flottement actuel de son cerveau, qui, elle le savait, aurait à peine la pertinence de riposter avec une mollesse tout sauf convainquante. Il fallait dire que sa phrase, prononcée si suavement, avait de quoi en envoûter plus d'une. Combien de jeunes femmes avait-il attrapées, avec de tels mots, coulant de sa bouche comme le miel céleste pour venir, progressivement, endormir la conscience et la méfiance d'un trop plein de sucre pour les réduire à l'esclavage consentant le plus complet ?

Ses sens reprirent le dessus à cette pensée qui vint glacer son sang d'effroi, lui faisant pincer le nez jusqu'à ce que son arête devienne blanche; trouvant toutefois le moyen de glisser sur ses lèvres un sourire très doux et sincère. Ce n'était pas sa faute à lui, s'il était ainsi. C'était, en revanche, de son devoir à elle de ne pas se laisser aller à croire ses belles paroles. Lui revint subitement en tête les paroles d'une chanson de Georges Moustaki. Paroles qu'elle se prit à transposer pour coller à la situation, et qu'elle osa même fredonner, une indicible gentillesse inscrite sur son visage, tranchant avec les mots qu'elle murmura :

« Et je t'ai pris pour poète, en écoutant, les mots qui passaient par ta tête comme le vent... »

Elle ne sentit toutefois pas venir l’attaque, et laissa son pouce glisser sensuellement sur sa joue sans comprendre – ou même chercher à comprendre – ce qu’il se passait, n’ayant pas le temps de demander son reste qu’il lui pressait le visage, sans douleur, pour la faire ressembler à une horrible carpe boursouflée. Si encore elle avait eu le temps de loucher ou de lever les mains pour les apposer perpendiculairement à sa tête pour donner l’impression, doigts droits et resserrés les uns contre les autres, d’avoir deux nageoires battant mécaniquement d’avant en arrière… Mais non, voilà que Cameron la relâchait déjà, la laissant totalement pantoise, déboussolée. Miya resta plantée là, avant d’esquisser de plus belle un léger sourire, retroussant le coin de ses lèvres, retombé quelques instants plus tôt ; alors qu’elle se remettait en marche, elle imagina le sourire qui avait dû se dessiner sur ses lèvres à lui alors qu’il lui avait tourné le dos pour reprendre son avancée jusqu’à la grande roue.
Des mots, des répliques, des piques, elle en avait plein la tête. Elle aurait pu lui sauter à la gorge, telle une chatte en colère protégeant ses petits d’un danger perçu ; elle aurait voulu lui faire ravaler cette fierté qu’il affichait avec trop de suffisance, cette manière qu’il avait de la traiter, de jouer avec elle, pour une raison quelconque, alors que sa seule faute constituait sa rentrée dans la partie qu’il avait établie. Aurait-elle dû refuser ? Ne pas oser s’avancer dans son jeu, rester calme, sage, souriante ? Non, le rôle ne lui allait absolument pas. Cameron lui-même le savait, alors même qu’il ne la connaissait que depuis peu. Elle allait donc se retenir, juste pour le déstabiliser, voire le décevoir. La réaction viendrait… Plus tard.

S’avançant docilement derrière lui, gardant son air neutre – si l’on peut considérer la présence d’un sourire narquois plaqué sur ses lèvres comme un air neutre –, elle attendit qu’il paie leurs places, retenant un rire à son air arrogant en sortant ses gros billets de yens comme s’il était incroyablement riche et qu’il invitait sa copine (d’un jour ?) dans le simple but de l’impressionner pour pouvoir mieux l’emballer par la suite. Dieu qu’il pouvait sembler superficiel, sur le coup. Glissant sa main distraitement dans ses cheveux pour les remettre en place, elle songea à cet instant qu’ils se ressemblaient énormément, sur ce point. Tous deux à cacher ce qu’ils étaient réellement, jouant seulement au chat et à la souris jusqu’à ce que l’un d’eux finisse par craquer et tombe les masques pour révéler, tremblant, son véritable visage, se mettre à nu face au gagnant étant certainement un peu plus arrogant que la minute précédente.
Sortie de ses pensées, elle manqua de lui rentrer dedans et se rattrapa à la dernière minute pour éviter de se manger son dos et perdre son nez dans la bataille, afin de grimper dans la cabine, pour se retrouver nez à nez avec Cameron. L’avantage (ou l’inconvénient, c’est selon) des grandes roues japonaises, c’était qu’elles étaient toujours en love-to-love pour les amoureux. Ce que le vendeur de billets avait dû croire des deux métisses, puisqu’il les avait installés dans l’une d’elles, jolie, cosy, permettant une proximité presque dérangeante. Se contentant d’appuyer son coude replié sur le rebord avant d’apposer son menton négligemment sur son poing refermé, jambes croisées, elle lui adressa un sourire cinglant, le toisant de toute la splendeur dont elle était capable, faisant briller une lueur d’espièglerie dans ses prunelles d’émeraude.

« Après avoir mangé une délicieuse pâtisserie comme s’il s’agissait de la pire des tortures, m’avoir tutoyé sans vergogne, tu me fais maintenant passer pour un poisson en m’écrabouillant la mâchoire. A part ça, tout va très bien… »

Fermant à demi les yeux, elle lui accorda toute son attention, décroisant les jambes pour venir s’avancer vers lui, mains posées sur la banquette et bras tendus vers l’arrière pour garder un appui lui permettant un peu plus de proximité, un sourire moqueur aux lèvres. Abandon total du vouvoiement. Tant qu'à jouer... Elle avait tout son temps, dans ce petit cockpit, pour cuisiner à point ce bel homme au regard envoûtant, en lui extirpant le maximum d’informations quant à sa bizarrerie chronique. Approchant ses lèvres de son oreille, elle y souffla, dans un sourire amusé :

« En France, on appelle ça un malotru. Et dans ton pays, Dom Juan ? »

Relâchant toute pression sur ses bras, elle retourna instantanément caler son dos contre la banquette rembourrée, reprenant sa position initiale ; son coude lui arrachant un frisson au contact du métal froid de la cabine. Son sourire, narquois, taquin, un brin mystérieux, ne quittait pas ses lèvres, les gardant retroussées pour lui donner cet air malicieux faisant pétiller ses yeux qu’on ne lui trouvait qu’assez peu souvent. Miya s’amusait, c’était bon signe, pour lui comme pour elle. Finalement, elle avait bien fait de le suivre, ce presque inconnu, malgré ses airs – confirmés comme étant plus que de simples airs – de mafieux louche. La journée commençait agréablement, si l’on oubliait la douleur de sa mâchoire n’ayant que très peu apprécié d’être contracté, même légèrement, par la main de Cameron. Eh oui, grandir dans le luxe n’aidait pas toujours à rester une personne forte, loin de là. Elle était un peu comme ces jolies poupées de porcelaine à série limitée, classées de collection. Une fois qu’on avait enfin réussi à l’avoir, si l’on voulait la garder intacte, il fallait en prendre le plus grand soin.
A quoi jouait-il, lui, exactement ? Miya n’arrivait pas à le cerner complètement, à le comprendre, à deviner ses pensées ou à décrypter ses gestes – la chose lui ayant, de toute manière, toujours été difficile. Il était dur de prévoir son prochain mouvement sur ce jeu d’échecs instauré entre eux, et la jeune métisse n’avait, pour le coup, rien d’une grande tacticienne.
La vue, à mesure que leur cabine s’élevait vers le point culminant de la roue, accapara le regard et l’attention tout entière de la Française, lui donnant un air émerveillé à mesure qu’elle découvrait la ville de Keimoo à ses pieds, rétrécissant progressivement. Il était malheureusement dommage qu’il ne fasse pas nuit. L’éclairage de tous les bâtiments, ‘lambda’ comme historiques, devait rendre le paysage magnifique et la vue enchanteresse. Un magnifique piège à amour pour séduire la demoiselle de son cœur. En soi, peut-être valait-il mieux se trouver à seulement deux heures du déjeuner avec quelqu’un comme Cameron…

Finissant par détacher à contrecœur son attention de l’extérieur s’offrant à sa vue, elle se reporta sur son compagnon de cabine, paraissant assez « hors sujet » avec cette cabine l’environnant, pour esquisser un demi sourire goguenard.

« Alors… ? Qu’est-ce qui t’a poussé à inviter une parfaite malpolie à monter dans une grand’roue… ? »
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptySam 20 Avr 2013 - 23:25

Oui, ça aurait valu une photo. A placarder un peu partout d'ailleurs, histoire de montrer aux autres que tout le monde pouvait un jour être ridicule mais en même temps ... Cameron voulait garder ça entre eux, une sorte de complicité grossière mais pourtant bien là. Il avait toujours aimé se sentir supérieur aux femmes qu'il fréquentait sans pour autant se retrouver à être forcément macho. Il se voyait plus comme un protecteur qu'un macho et l'humiliation réelle en public ne faisait pas partie de ses habitudes. Miya n'avait pas été humiliée à cet instant, juste déconcentrée sûrement. Aucun des deux n'était fâché, la bonne humeur était toujours d'actualité. A dire vrai, si Cameron en venait un jour à humilier une femme en public, une raison plus que valable devrait en être l'origine. Il était rancunier, sûr de lui et mauvais perdant. Disons qu'il acceptait la défaite mais qu'il la faisait payer un jour ou l'autre. Alors oui, il aimait être supérieur mais non, ça ne se faisait pas au dépend de la personne en face. Qui avait vu cette tête de carpe boursouflée à part lui?

Levant son pied droit après le passage de Miya, l'Américain s'installa sans tarder dans cette cabine qu'il trouva aussitôt trop petite. Ils ne savaient pas ce qu'ils voulaient ces asiatiques, leur culture se disait "timide", "puérile" et ils faisaient presque des cabines pour qu'un viol ait lieu à l'intérieur ... Ne pas se donner la main en public et s'embrasser dans une grande roue d'une fête foraine, c'était différent? ...
La porte se referma derrière eux, c'était pratiquement insonorisé en plus. Cameron eut un sourire. Cette idée de grande roue prenait des airs de rancard qu'il ne trouvait pas désagréables. Miya avait-elle été jusqu'à penser aussi loin quand elle lui avait sorti son caprice du jour? Assurément, elle n'était pas maligne, elle était garce. Pour pousser plus loin, elle était femme ... et il ne se disait pas macho. Il ricana de nouveau en tournant sa tête vers la fenêtre sans ouverture qui donnait, pour le moment, une vue extrêmement moche sur des rouages mécaniques. Et si ... non, inutile.
Sans détourner le regard, la voix de la princesse arriva jusqu'à ses oreilles et pénétra son cerveau sans offense aucune. Le tutoiement qu'elle employa sûrement avec une pointe de courage ne le fit même pas tiquer. L'homme était trop habitué et n'avait même pas pensé à la vouvoyer, elle. Les bonnes manières se perdaient aussitôt qu'on s'engageait sur son terrain de chasse sans y avoir été invité. Leur rencontre avait commencé au culot, ça annonçait quoi comme fin ...? Un soufflement nettement plus proche le fit pourtant revenir à la réalité, tournant vivement la tête mais pas assez rapidement pour se retrouver face à face avec la demoiselle. Son action aguicheuse était déjà terminée, un coup joliment porté pour bien commencé. Ce petit tour s'annonçait merveilleux.


  • Dans mon pays, ça n'a aucune valeur. Je n'ai pas grandi dans une ville huppée des États-Unis mais dans un petit bled où les femmes se méfiaient plus de leurs hommes que des inconnus croisés. Les chiens ne font pas des chats ... mademoiselle.

Cameron ne pouvait pas le nier, il n'était jamais tombé amoureux mais ça ne l'empêchait pas de vivre, d'en parler, d'en rire et de passer outre. Il profitait des corps féminins comme s'il était amoureux, sans les inconvénients que cela pouvait apporter. Certes, il aurait aimé connaître un amour de jeunesse rien que pour avoir des souvenirs mignons dans les moments difficiles mais pour se remonter le moral, il repensait à ses potes. La vie rose et sûrement simple de Miya le faisait bien marrer, ce n'était pas pour rien qu'il arnaquait avec un malin plaisir les riches de cette ville. Qu'ils soient français, asiatiques ou américains, c'était pareil. Ce n'était pas une question de jalousie mais plutôt une envie de leur faire ouvrir les yeux. La richesse à la naissance, c'est trop facile. On trouve toujours de quoi se plaindre mais qu'est-ce que c'est par rapport à l'absence d'un repas un dimanche soir ou bien un père qui ne vient pas vous chercher à l'école parce qu'il est couché dans le fond d'un bar?
De telles pensées allaient juste le rendre aigri et maussade, et ce n'était pas le moment. Il était vrai qu'il avait pris cette journée comme une sorte de blues autorisé mais Miya avait changé ses plans et c'était sur elle qu'il devait se concentrer aujourd'hui. D'ailleurs, elle était sublime. La roue avait enfin commencé à bouger, ils s'élevaient doucement dans les airs, c'était presque dommage qu'il fasse encore jour. Elle était là, appuyée contre la petite banquette sans craindre que quelque chose d'horrible lui arrive. Quelle image pouvait-il bien donner lui à cet instant? Inspirait-il tant confiance? Il espérait pourtant que non mais avec une demoiselle tel qu'elle, il n'était plus sûr de rien. Que gagnerait-il à être mesquin et violent après tout?
Sans cesser de la regarder tout le long de la montée, Cameron ne fut en aucun cas gêné quand elle reporta son attention sur lui. Oui, il se fichait du paysage, oui la vue était unique mais ... elle l'était davantage. Il avait envie de jouer, l'instant était tentant, plaisant, ... tortueux. La question ne lui plut pas, il se fichait de ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire à cet instant, il n'avait pas envie d'y répondre, il était parti chasser là. Penchant doucement sa tête vers la gauche, toujours sans rien dire, un sourire se dessina à son tour sur ses lèvres. Ils souriaient tous les deux mais combien pariaient qu'ils n'avaient rien en commun? Cameron devenait de plus en plus homme à mesure que la roue tournait, ses pensées grimpaient en synchronisation avec la machine, faisant de la princesse un objet de luxure pur et simple. Ses yeux n'étaient plus avec elle mais pour elle. Elle devenait femme elle aussi, s'en rendait-elle compte?
Et il s'avança.


  • Tu te sens obligée de parler. Serais-tu mal à l'aise?

Sa main droite fut curieuse, rapide ... habituée. La cuisse d'une certaine blonde fut caressée, en coup de vent. Sa hanche fut attrapée, doucement. Quelques secondes plus tard, dans un mouvement plus que contrôlé, Miya quittait sa banquette sans même avoir bougé, tirée par la main assurée de l'homme qu'elle ne craignait pas. L'action avait été rapide et alors qu'ils n'atteignaient pas encore le point culminant de ce grand tour, la princesse était maintenant assise sur lui. Les risques étaient réels, ça pouvait devenir physique (positif ou non) mais que pouvait-il réellement se passer de mal? Miya ne pouvait guère fuir pendant les minutes à venir, elle pouvait crier ... et alors? Pleurer ... hinhin. Elle restait maître de ses réactions mais il prenait le contrôle des actions. On ne dompte pas un homme comme Cameron avec des sourires taquins ou des questions détournées. On ne tourne pas autour du pot avec l'américain. Cameron ne joue pas, il gagne.

  • Tu disais?
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyVen 17 Mai 2013 - 13:57

Un ronronnement lui échappa sous le visage ayant laissé paraitre, l'espace d'un instant, une pointe de frustration chez l'Américain qui avait tourné sa tête trop tard pour répliquer d'une pique, qu'il aurait pourtant joliment sortie, si elle avait eu lieu. Enfoncée dans sa banquette moelleuse, la Française se laissa aller, doucement, profitant de ce court confort pour relâcher toute pression, être ce qu'elle était et avait toujours été. Une femme-enfant, aimant autant jouer, taquiner, que manipuler et torturer. L'endroit était véritablement propice à un tel jeu, qui semblait s'être déclenché à l'instant même où l'un et l'autre des participants avaient posé le pied dans la cabine, prenant forme une fois leurs postérieurs installés, enflant pour atteindre le point culminant à mesure que le petit cockpit assez serré, lui faisant curieusement penser à une « Love cabine », s'élevait dans les airs, pour dérouler un magnifique paysage où urbain et naturel se mêlaient sous leurs yeux y portant un intérêt à peine poli.

Il fallait se l'avouer, Miya dévorait Cameron du regard, et elle voyait bien qu'il faisait de même, faisant battre son cœur plus vite à mesure que la pression augmentait, leur environnement hors de la boite de métal se résumant à de l'air. Ce qui était loin de lui déplaire. Elle avait ri de ses mimiques, il s'était vengé en lui faisant une tête de carpe suffocant par manque d'eau. Et au final, ils se retrouvaient là. Pour un peu, la demoiselle aurait presque pu se laisser aller à rêver d'une rencontre prédestinée. Même avec un individu de cette espèce...
Esquissant un sourire amusé, elle laissa sa tête aller de plus belle contre sa main, qui, cette fois-ci, vient s'appuyer contre sa joue après avoir pris ancrage contre le rebord dur et froid encadrant les vitres leur offrant un panorama assez époustouflant. Un de ses sourcils s'arqua, marquant son scepticisme profond, alors qu'elle ouvrait la bouche pour fendre son sourire en deux, et reprendre la parole.

« Oh... ? Mademoiselle ? Que te voilà poli ! Tu ressembles presque à un schizophrène, avec tes manières douteuses venant et partant à leur gré. »

Il l'intriguait, vraiment. Il était drôle. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il était, quoiqu'elle puisse assez facilement deviner qu'il n'était pas pâtissier ou comptable, et c'était sans doute ce qui la fascinait le plus, après ses yeux d'un noir d'encre. Qu'était-il ? D'où venait-il ? Comment avait-il grandi ? C'était un peu ce qu'on pouvait appeler un choc des cultures. S'il avait été moche, on aurait presque pu croire à une version remasterisée de La Belle et la Bête. Heureusement pour elle, ce n'était pas le cas. Toujours était-il qu'elle avait cette curieuse impression, persistante et lancinante, qu'elle était la jolie princesse fragile et naïve sur le point de se faire dévorer par le loup se faisant passer pour un pseudo prince charmant aux airs de bad boy particulièrement plaisants. Quelle vision avait-il d'elle ? La croyait-il vraiment princesse, pourrie gâtée, capricieuse ? Se voulant rebelle pour se donner un genre ? Ou était-il véritablement capable de voir au travers de sa carapace percée qu'elle n'était pas ce qu'elle semblait être, malgré sa fragilité depuis son coma... ? Tant de questions, et si peu de réponses. Voilà qui risquait de frustrer la Française si elle se laissait aller à ce tourbillon d'interrogations qui n'obtiendraient jamais éclaircissements. Autant laisser le tout de côté et se contenter de passer un bon moment...

Son regard perdit de sa lueur rêveuse alors qu'il lui adressait à nouveau la parole, lui faisant lâcher un léger éclat de rire, emplissant le petit espace du son de sa voix vibrante d'amusement et de contentement. Un nouveau sourire, un regard charmeur, vinrent se poser sur lui avant qu'il ne passe à l'action.

« Tu montes souvent dans une cabine pour regarder ta compagne dans le blanc des yeux et lui sourire niaisement, toi, peut-être... ? »

Ses dernières syllabes se perdirent dans le bruit de froufrou que firent ses vêtements, alors qu'elle esquissait une moue surprise et que ses pommettes s'irisaient d'un joli rouge clair, se voulant plus soutenu par la suite. Cette proximité subite, non programmée, la mettait mal à l'aise. Il était inutile de le nier, même avec toute la mauvaise foi du monde dont elle était capable. Pourtant, elle avait aimé, en son for intérieur, sa caresse, et le passage de sa main sur sa hanche. Et, encore, elle aimait sentir la chaleur molle de ses cuisses sous les siennes, ainsi que le souffle de l'Américain proche du sien, pouvant se mêler à n'importe quel moment si d'aventure l'un d'eux avançait son visage en direction de l'autre.
Levant son regard vers lui, Miya lui sourit quelque peu, tentant, par la même occasion, de remettre de l'ordre dans ses battements de cœur s'étant littéralement emballés lorsqu'elle avait senti les doigts de Cameron la toucher, même une fraction de seconde. Bref, mais intense. Elle avait l'impression que c'était l'expression qui résumait le mieux l'aube de leur relation - si toutefois il y avait poursuite. Laissant ses prunelles d'émeraude s'aventurer vers ses lèvres et son menton, elle soupira.

« Je pourrais te dire que tu exagères, mais... »

Rieuse, elle vint glisser un index doux et délicat le long de sa joue, ses yeux revenant s'ancrer dans le noir de ceux de Cameron, laissant son cœur à l'arrêt quelques secondes, avant de reprendre un rythme soutenu, comme s'il s'était subitement rappelé qu'il valait mieux pour lui de reprendre son boulot s'il ne tenait pas à mourir. Il l'attirait indéniablement, ce Cameron. Qu'allait-elle bien pouvoir faire d'autre que de rester ainsi, contre lui, le temps que le tour de manège cesse... ?

« Je préfère t'avouer que tu as des yeux... Fascinants... »

Son regard se plissa imperceptiblement, se voulant scrutateur et concentré, fouillant les prunelles d'un noir de jais lui faisant face, comme si elle en cherchait le passage caché menant tout droit à l'âme de son compagnon. En espérant qu'elle ne soit pas aussi sombre que ses prunelles... Songeant à, peut-être, se détacher de lui, pour éviter de rougir une nouvelle fois dans un élan d'émotion incontrôlée - et incontrôlable - elle laissa ses doigts venir caresser aériennement sa nuque, se glissant par la même occasion dans la base de ses cheveux en pétard, et pourtant doux.
Plan néanmoins remis à plus tard, puisque une secousse, somme toute assez violente, la projeta, contre son gré, tout contre lui, plaquant son buste contre son torse alors que la cabine oscillait d'avant en arrière avec une certaine douceur. Peur ? Non, elle n'avait pas eu peur. Surprise, tout au plus. Elle ne s'attendait pas particulièrement à un coup pareil. A croire que même la Grand'roue s'était mise en tête de les coincer dans une position pareille le plus longtemps possible.

Coulant un regars vers l'extérieur, elle haussa un sourcil en voyant qu'ils étaient, en prime, coincés au point culminant, avec une vue imprenable. Dans un soupir, elle reporta son attention sur Cameron, se sentant un poil angoissée. Elle n'était, après tout, jamais montée dans un truc pareil.

« Ca arrive souvent, ça...? »
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyDim 2 Juin 2013 - 19:55

Ce n'était qu'une erreur de jugement. Miya ne le connaissait pas, tellement pas ... Comment pouvait-elle le savoir après tout? Il y avait si peu de gens ici qui connaissaient sa vraie personnalité, qui l'avaient vu sincèrement sourire (voire rire) ou qui savaient quand est-ce que les choses n'allaient vraiment pas. Taylor. Elle était la seule. Dans un sens, il espérait que quelqu'un d'autre puisse se vanter de pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert mais c'était aussi laisser une porte ouverte aux brutes épaisses qui jonchaient le sol de son trafic. Cameron ne pouvait pas être lisible, être prévisible. Il devait rester maître de la situation autant que possible, abattre ses cartes au dernier moment et rester sur ses gardes. Finalement, il jugeait aussi peut-être beaucoup trop vite. Miya était à 1m de lui pour une seule et unique raison : son statut de jolie femme. Un homme n'aurait jamais pu aller aussi loin avec lui actuellement. Miya était sa faiblesse du jour, sa faille à conserver bien au chaud pour ne pas recommencer l'erreur avec une autre dans les jours qui viennent ...
Se grattant un sourcil en prenant conscience qu'il n'était absolument plus maître de la situation, il répondit juste sur un ton détaché :


  • Tu ne me connais pas.

Sa remarque, même sans le ton détaché qu'il avait collé avec, était très froide. C'était la vérité, certes mais il y avait toujours une façon de le dire. L'homme n'était pas vexé, il se sentait juste faible. Oui, il avait un caractère bien à lui, qu'il maitrisait à la perfection pour mieux surprendre les autres et non, ce "mademoiselle" n'était pas une ébauche de politesse, bien au contraire. C'était plutôt une marque de moquerie, pour bien accentuer le fait qu'elle, elle n'avait pas grandi dans un bordel et qu'elle ne savait sûrement pas de quoi elle parlait. Mais Cameron n'avait pas envie de se dévoiler à Miya, elle n'était pas importante à ses yeux, elle n'était que son amusante proie. On le savait tous, les méchants qui prennent le temps de sympathiser avec les gentils avant de les achever perdent finalement le combat. Tout n'était qu'une question de victoire, Cameron voulait gagner.

Enhardi par les situations et les quiproquos volontaires qui pimentaient leur jeu depuis quelques minutes déjà, l'américain entra en scène. Cameron n'était pas un homme patient et n'était pas non plus du genre à faire 36 000 détours pour obtenir ce qu'il voyait à 2 mètres de lui. Miya était sa proie, Miya était coincée, Miya était à lui. Il s'en était approché en moins de deux secondes, osant franchir quelques limites tactiles qu'ils avaient retenus jusque-là, la kidnappant facilement pour la laisser là, cloitrée sur ses genoux. La pose lui plaisait, elle était à lui bien que ses bras ne la retenaient en rien.
Complaisant dans son rôle, il tenta de la taquiner pour peut-être l'entendre hurler de gène mais là encore, ce n'était qu'une erreur de jugement. Oui, elle avait rougi, oui son cœur devait battre à tout rompre mais non, elle n'était pas affolée. Miya n'était pas une princesse, elle était devenue sa reine. Elle faisait si femme en cet instant, si mature et si prédatrice elle-même. Au fond, ils formaient plutôt un beau couple.
Son doigt vint délicatement le faire frissonner mais il était habitué et son regard sombre ne bougea en rien de sa cible. Elle était si près de lui, si tentante et en même temps si repoussante. Le côté délicat qu'elle affichait sans cesse depuis leur rencontre avait tendance à pousser Cameron dans ses retranchements. Il voulait tellement qu'elle reste pure qu'il craignait de la changer en restant lui-même mais ... elle était aussi si aguicheuse rien qu'avec son rire. Il avait envie d'elle, mais il avait aussi envie qu'elle s'en aille avant qu'il n'y arrive. Malheureusement, le contraire était en train de se produire. La main de sa demoiselle se promenait maintenant dans sa nuque, lui ouvrant sans discuter toutes les portes qu'il craignait closes le jour J. Elle ne fuyait pas, le message semblait clair.

Reporté. Était-ce un signe à prendre en compte? Les bras maintenant serrés autour de Miya, Cameron regarda autour de lui quelques secondes pour s'assurer peut-être que tout allait bien. C'était sûrement le pire scénario. Une panne de moteur? Une petite blague d'un employé qui voulait se faire virer? Très drôle. Mais non, Cam ne craignait pas l'altitude mais ça ne l'empêcherait pas de mourir si ce machin venait à tomber! Cessant alors tous mouvements, il entendit la remarque de Miya et ne pu s'empêcher de ricaner.


  • Regarde-moi bien, Miya. J'ai la tête du mec qui vient souvent dans une grande roue?

Et si cette aventure devait mal se terminer, il était même certain qu'il n'y remettrait jamais les pieds!

Doucement, la cabine se stabilisa pour ne plus bouger du tout. A priori, il n'y avait guère de risque à se déplacer à l'intérieur mais les mouvements que ça engendrait n'avaient rien d'agréables. Un peu stressé par cet arrêt imprévu, Cameron devait quand même avouer qu'ils n'étaient sûrement pas les plus malchanceux dans l'histoire. La vue était magnifique, ils avaient la meilleure place et il avait bien l'intention de profiter de ce temps supplémentaire en compagnie de "mademoiselle" pour en ressortir vainqueur. Les signaux n'étaient plus à chercher entre eux, ils se voulaient. Fallait juste passer la limite sans se brûler.
Les bras toujours autour de Miya, Cam les desserra doucement mais laissa ses mains posées sur ses hanches. C'était seulement maintenant qu'il prenait conscience qu'elle s'était encore rapprochée depuis la dernière fois et en se concentrant bien, il sentit sa poitrine contre lui. Il sourit. Jeune demoiselle, encore. Bougeant l'une de ses mains, il la laissa dévier vers sa cuisse qu'il caressa d'ailleurs sans vergogne. Si claque il devait y avoir, claque il y aurait. Elle ne pouvait pas partir bien loin et l'homme n'avait plus envie de jouer au chat.


  • Puisqu'il est sûrement déconseillé de trop bouger ... reste contre moi. Après tout tu ne crains rien, ... si?

Et son sourire, carnassier, lui intimait l'ordre de le suivre dans son sens. Cam ne forçait pas mais il pouvait parier sa propre tête qu'elle le voulait autant que lui. Peut-être pas aussi loin que lui en cet instant mais sûrement que franchir quelques barrières ne devraient pas effaroucher la belle.
Et comme s'il la testait pour mieux savoir jusqu'où aller, sa main déjà osée devint curieuse et se déplaça jusqu'aux limites de sa robe où là, un pouce inquisiteur se prit le droit de monter plus haut. Dans cette position, si tout continuait ainsi, Cam n'allait pas tarder à ne plus pouvoir faire marche arrière. Une grande roue, c'était une première et franchement, il adorait les premières fois ...
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyMer 12 Juin 2013 - 18:58

Ce fut un simple sourire qui lui répondit, accompagné d'un haussement d'épaules désinvolte. Un oeil fermé, ses lèvres s'ourlèrent d'un sourire taquin, un peu moqueur, tandis qu'elle agitait une main devant elle, comme pour détailler ses ongles, qui finit par retomber rapidement sur sa propre cuisse, lentement. Oui, elle ne le connaissait pas. Et alors ? C'était une réplique digne du Caporal La Palisse, ça. C'était évident, qu'elle ne le connaissait pas. Elle avait impunément croqué dans sa sucrerie environ deux heures plus tôt. Comment pouvait-on espérer qu'elle le perce subitement à jour ? Miya était une petite princesse sage - enfin pas vraiment - en convalescence, pas une voyante extralucide.

« Exact. Mais, je ne demande rien de mieux que de te connaitre... A toi de décider, donc. »

Ou comment le caresser dans le sens du poil, en lui remettant les dés de la partie pour lui rendre son statut de maitre du jeu; statut auquel il semblait apparemment tenir plus que tout. Souriant innocemment, elle ne cessait de le détailler, ses prunelles scrutant son visage, son cou, ses mains, ses jambes. Tout. Avait-il seulement déjà perdu face à une femme ? La réponse première semblait être, évidemment, non. Ce qui rajoutait un piment non négligeable au jeu au sein duquel ils avaient plongé d'un commun accord. Plissant légèrement le regard, son émeraude se promena sur le dessin de ses lèvres, sur son nez, pour finalement revenir s'ancrer, comme à chaque fois, dans son regard, pour créer un nouveau duel où leurs couleurs respectives s'entrechoquaient sous la bannière de la fierté et de l'orgueil.
Malgré tout, il semblait difficile de deviner, déjà, qui gagnerait. Quoique la demoiselle ait déjà une idée. Elle. Elle en avait décidé ainsi. Et puis, il était tellement facile de changer ses propres règles et façonner ainsi le jeu à son convenance qu'elle ne se faisait pas plus de souci que cela...
Frémissant sous sa caresse, elle se laissa faire, docilement. Se soumettre pour mieux dominer. Voilà une philosophie qu'elle avait décidé d'appliquer en ce jour. En cet instant où, son souffle se hachant légèrement, elle sentait une adrénaline jusqu'alors inconnue envahir son corps et faire pulser ses veines à un rythme lui paraissant déjà affolant. Il lui fallait pourtant faire attention. Un mouvement de trop, et elle se savait perdue. Jouer avec le feu avait ses inconvénients, et, à ce moment précis, ils étaient bien plus nombreux que les avantages qu'elle comptait en retirer. Fronçant le nez sous sa remarque, elle se permit une moue moqueuse, sa langue se dardant de mordant pour lui répondre, sur le ton le plus innocent qui soit, espérant instamment lui envoyer une pique dans sa répartie :

« Sait-on jamais. Tu as bien invité une parfaite inconnue, mangeuse de confiseries, à grimper dans une grand'roue. Peut-être est-ce ton point de drague favori... »

Lui lançant un regard de braise, elle se mordilla la lèvre inférieure un court instant, souriant de toutes ses dents. Elle se voulait enfant, et pourtant, elle savait pertinemment, malgré sa naïveté légendaire, qu'elle l'attisait, toujours un peu plus. Et toute femme qui se respectait savait qu'il ne fallait jamais trop pousser un homme à bout. Un homme étant, justement, un homme. Leurs instincts de prédateurs n'étaient plus à démontrer, et cela, la demoiselle l'avait toujours craint. Pourtant, elle se laissant prendre au jeu, inlassablement, sachant instamment que, plus le temps passait, et plus son corps se faisait enrouler dans la toile de l'araignée, qui finirait par la croquer toute crue. A moins qu'elle ne soit l'agneau inconscient s'approchant du loup guettant la bergerie... ? Tous les parallèles étaient possibles. Pourtant, elle était aussi agnelle en cet instant qu'il était moine. Sans l'ombre d'un doute.
Un frisson coula le long de son échine lorsque les mains de Cameron vinrent se poser sur ses hanches, dans une caresse à la fois aérienne, et trop ferme pour ne pas dévoiler ostensiblement ses intentions véritables. Se refusant à le regarder dans les yeux, elle se sentit rougir légèrement, une nouvelle fois, réalisant subitement qu'elle n'était pas aussi bonne joueuse qu'elle voulait le croire, et que le joli papillon qu'elle était risquait très certainement de finir les ailes brûlées à force de s'approcher aussi vite de la lumière, sans prendre le temps de s'y accoutumer. Arrogance, arrogance. Elle serait le nouvel Icare, bien que moins célèbre. Haletant doucement, elle finit pourtant par le relever, son regard, puisqu'il venait de bouger sans vergogne sa main pour venir caresser sa cuisse, qui lui sembla s'embraser aussitôt pour faire couler une vague de chaleur dans son corps, son membre touché lui semblant s'être transformé en un flot de lave en fusion. Déglutissant, elle chercha à soutenir son regard, qu'elle sentait malgré tout chancelant, et un mince sourire vint étirer ses lèvres, flottant et précaire, alors qu'elle venait poser son front contre le sien, ses mains toujours nouée autour de sa nuque, ses bras soutenus par ses épaules sur lesquels elle les avait posés.

« Je crois, au contraire, que je crains bien plus qu'il n'y parait... »

Et sa nouvelle audace, particulièrement insolente, finit de terrasser la demoiselle et repousser définitivement ses dernières défenses. Elle était là, abandonnée, seule, offerte, se sentant trembler des pieds à la tête sans pourtant bouger d'un millimètre. Dans sa tête, c'était le chaos. Hiroshima venait d'exploser, altérant sa raison pour ne laisser place qu'aux sens, s'entremêlant dans une belle confusion qui n'ajoutait que plus à sa sensation de tomber dans un gouffre dont elle ne se relèverait pas de sitôt. Pourtant, son sourire reprit en assurance, et, alors qu'elle décollait son front du sien, elle vint poser une main ferme sur le pouce taquin et rebelle, se voulant pourtant douce. Elle n'avait pas envie qu'il arrête ses caresses. Elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle était vierge et morte de peur. Elle voulait qu'il devine, de lui-même, à qui elle avait affaire. Et qu'il devrait aviser, en conséquence.

« Eeey, Dom Juan, doucement... Quand tu as des fesses de princesse sur tes genoux, tu les savoures. Personne n'a eu cet honneur, jusqu'à présent... »

Eh bien, tout était dit. La bombe était lâchée, cette fois-ci, au milieu de la cabine. Pourtant, à y regarder de plus près, elle n'avait pas bougé, ailleurs. Son opulente poitrine effleurait toujours son torse, et leurs souffles dansaient également ensemble, n'attendant qu'un signe pour que leurs lèvres finissent par s'entrechoquer dans un duo sauvage et sensuel. Mais, qui ouvrirait le bal... ?
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyJeu 20 Juin 2013 - 20:25

Cameron eut un blanc. Léger, très léger Peut-être même que celui-ci était passé inaperçu aux yeux de Miya, et c'était tant mieux. Elle voulait le connaître, hein. Ça, il avait bien du mal à y croire. Qu'est-ce qui l'attirait chez lui à part le fait qu'elle le trouvait sûrement à son goût? Son côté bad boy?  Qu'importe, ce n'étaient pas des sentiments sincères, ils n'avaient rien en commun. Elle était encore plus éloignée de son monde que ses propres défunts parents. Jamais ils ne se rapprocheraient tous les deux, Cameron était contre le fait de tout lui dire juste pour satisfaire une curiosité passagère. La taquiner, l'humilier, la distraire ou la rendre folle de désir, oui mais le reste ... la réponse est non, et ce sûrement pour toujours. Seulement voilà, il sentait que l'ambiance n'était pas à une telle confidence, ça risquerait de tout casser, d'installer un froid qui mettrait leur actuelle entente au rang de souvenir agréable. Et là, il se sentait bien dans cette situation, elle sur ses genoux, lui à deux doigts de céder à son désir profond ... Il se connaissait assez bien pour savoir qu'il haïssait garder pour lui le fond de ses pensées mais là, c'était dans son intérêt personnel de fermer sa gueule.
Délicatement, un sourire se dessina sur son visage. Neutre, il ne désirait pas jouer le faux. Il gérait la situation en cachant avec perfection ce qu'il pensait depuis quelques secondes. Il ne répondrait pas à sa demande, se contentant de la laisser croire ce qu'elle voulait bien croire. Pour cette fois, elle gagnait mais si le sujet revenait sur le tapis alors qu'ils étaient de nouveau dehors ... Cam ne promettait pas d’être aussi courtois.

La laissant le détailler comme si elle découvrait une nouvelle merveille du monde, Cameron commença sans discrétion des caresses un peu plus avancées que celles d'un possible couple amoureux depuis 2 min. Ils étaient tous deux adultes et savaient déjà ce qu'ils voulaient. C'était fini les petits jeux de timide, là c'était des jeux érotiques dont l'homme ne savait pas encore comment se passer et ce, malgré beaucoup d'expériences. Il aimait la tentation et elle le lui rendait bien. C'était le point faible de tout être humain et si, chez certains, ça n'avait rien de sexuel, chez beaucoup c'était le cas.  Lui ne faisait pas exception. Il aimait le plaisir de la chair et ne comptait pas changer d'avis pour le moment. Se poser? Cameron?!? Allons, soyez raisonnables ...
Se prenant à apprécier les conversations décalées qu'ils avaient, l'Américain ricana même à la réponse de la jolie blonde. Un point de drague favori? Quelle petite joueuse ... Cameron n'en n'avait pas qu'un. Ils étaient partout ses points de drague, ça pouvait même être des chiottes peu fréquentables. Le lieu n'importait pas, tout était dans les gestes ou les mots. Peut-être que Miya était encore trop jeune pour avoir compris ça, ou trop naïve. Il s'en fichait, il prit quand même le temps de lui répondre cette fois, ne souhaitant pas qu'elle se rende compte que parler nuisait gravement au bon déroulement des choses :



  • C'était TON caprice, pas le mien. Mes loisirs ne se résument pas à faire le tour d'un manège, je vois les choses différemment. Et si, en effet, je parle pas beaucoup ... c'est parce que je suis occupé à te regarder.

Si c'était pas dire la vérité, ça! Après tout, il n'avait rien à cacher et il n'avait rien dit qu'elle ne savait déjà. Elle se situait, tout à l'heure, à un plus d'1 mètre de lui, elle avait forcément vu qu'il la dévisageait et devait déjà se douter de ses intentions premières. Elle jouait juste la carte de l'ignorance mais puisqu'elle était jolie, il lui pardonnait ...

Allant toujours un peu plus loin, les frissons de la demoiselle ne passèrent pas inaperçues. Elle était réceptive et c'était tout ce qu'il voulait savoir. Elle allait lui appartenir, ce n'était qu'une question de temps et ça suffisait à le rendre patient au besoin. Se confortant malgré tout à continuer ce qu'il avait commencé, ses caresses se firent douces mais plus prononcées que tout à l'heure. Son souffle était toujours régulier mais un peu plus lent qu'au départ quand même, il rentrait doucement dans la peau du personnage qui a déjà oublié tout le reste. Il n'y avait plus que Miya dans son monde et même la grande roue n'avait plus sa place.
Envoyant une question taquine juste pour le plaisir, il poussa un léger soupir quand elle vint poser son front contre le sien. Son visage était maintenant vraiment près et elle était toujours aussi jolie. Ses yeux ... c'était bien quelque chose qu'il haïssait chez les asiatiques. La forme encore, ça passait mais les couleurs uniques, c'était particulièrement triste. Là, les yeux de sa carpe le rendaient presque accro. Elle était sublime ... et elle fut franche.
Cameron esquissa un sourire. Oui, il n'avait pas cacher son jeu une seule seconde, oui il comptait bien aller plus loin si elle ne disait rien et non, elle n'était pas contre. Aussi, il alla plus loin et c'est sous sa jolie robe d'été que son pouce se faufila, appréciant déjà la douceur de ce qu'il touchait et imaginant sans vergogne ce qui se cachait sous ce vêtement qui prenait des allures de barrière. Barrière qui se dressa d'ailleurs rapidement devant lui pour le remettre à sa place.
Retrouvant un regard un peu moins voilé, plus perçant, Cameron la laissa expliquer ce revirement soudain, particulièrement désireux de comprendre pourquoi. Est-ce qu'elle jouait avec lui, de façon à le torturer jusqu'au bout pour finalement lui céder et ainsi le récompenser pour avoir tenu bon, ou bien jouait-elle la carte de l'aguicheuse qui, bizarrement, à soudainement peur d'aller plus loin, ayant cru jusqu'au bout qu'il serait le prince charmant qui sait s'arrêter tout seul?

. . .

Encore un blanc. Long celui-là, très visible. Le visage de Cameron? Ses sourcils s'étaient soudainement froncés, sa bouche s'était refermé et son regard n'affichait maintenant plus qu'une contrariété grandissante. Est-ce qu'il avait bien saisi le message? La jeune fille qui squattait ses cuisses depuis quelques minutes maintenant était ... vierge? Contre toute attente, ça ne lui fit pas plaisir. Mais alors, pas du tout.
Enlevant les mains des hanches de Miya, Cameron s'en passa une sur le visage, toujours silencieux. Actuellement, il menait un réel combat intérieur, tentant de se convaincre de ce qui était le mieux pour elle, et non pour lui. En tant qu'homme, son désir n'avait fait que croitre et la très légère bosse dans son pantalon était là pour le prouver mais en tant que grand-frère, et il détestait l'être aujourd'hui, il avait envie de pousser sa gueulante.



  • Qu'est-ce que tu espères en me disant ça, au juste? M'arrêter? Car là, c'est justement le contraire qui se produit. J'ai encore plus envie de toi que tout à l'heure. Mais malgré ça ...

Rebougeant ses mains, il vint délicatement les placer sous les bras de Miya et sans violence aucune, il la souleva pour la faire reculer avant de se lever avec prudence, ne souhaitant pas trop faire bouger la cabine. Allant de l'autre côté, il posa son poing contre le métal froid et poussa un long soupir bien expressif de son humeur actuelle. Non, il n'avait pas prévu de la faire sienne dans cette cabine mais par contre, il avait espérer la chauffer assez pour qu'elle le devienne dès leur arrivée en bas. Là, il était refroidi mentalement.
Cameron savait quand même qu'il ne pouvait pas lui reprocher d'être vierge, au contraire. Miya ne devait en aucun cas se sentir coupable de sa situation actuelle. Elle était encore jeune, elle pouvait même être fière d'avoir su rester pure jusque-là. Aussi, et pour faire retomber le tension qui s'était installée en même temps qu'elle avait annoncé la vérité, il fit marche arrière pour venir glisser sa main sous son menton, lui faisant relever la tête vers lui avant de combler l'espace qui les séparait. Un baiser pas digne d'un amour sincère, mais plutôt d'une envie toujours présente mais d'une pulsion conservatrice qui ne partirait pas sans une bonne conversation avant. Se reculant, passant son pouce sur les lèvres encore brûlantes de Miya, il ouvrit la bouche pour dire quelque chose d'autre mais, tant pis ce sera pour plus tard :


"Mesdames, Messieurs. Veuillez nous excuser pour cette attente imprévue. La panne vient d'être réparée, les machines vont se remettre
 en route d'ici une minute ou deux. Merci de vous asseoir pour éviter tout désagrément."
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyLun 24 Juin 2013 - 1:38

Miya fit la moue. Fronçant légèrement le nez pour cacher le rougissement venant progressivement iriser ses pommettes, elle lui lança un regard en biais dont Cameron n'aurait certainement que faire. Oui, elle avait remarqué qu'il la regardait. Très clairement. Et encore, le terme était simple. Ils se dévoraient l'un l'autre du regard. Et, depuis peu, l'Américain était passé à la phase deux, en appliquant de savantes caresses sur la peau de la demoiselle, la rendant totalement réceptive au moindre de ses faits et gestes. Elle se fichait éperdument de savoir qu'il s'agissait de son caprice propre, puisque le fait était là : ils se voulaient tous les deux, autant l'un que l'autre, et tout n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne franchissent le pas.
 
C'était la première fois qu'elle se sentait désirer un homme, et l'expérience était unique, étrange. Fermant les yeux, elle garda le regard clos quelques minutes, savourant le parcours des doigts sur son corps, légers, aériens, calculés, et pourtant au toucher naturel plus que déconcertant; exhalant un soupir de bien-être, accompagné de nombreux frissons successifs, venant hérisser sa peau avec lenteur, la couvrant d'une chair de poule bien visible, dressant ses poils au garde-à-vous. Elle sentait son cœur cogner dans sa poitrine, et, lorsqu'elle rouvrit le regard pour poser sa paire d'émeraude dans le noir intense et chavirant de Cameron, la jeune Française se sentit presque défaillir devant l'intensité du regard qui lui était adressé. Le soupir qu'il poussa la fit rire, doucement, emplissant la cabine jusqu'alors ponctuée de bruits feutrés d'un son clair, envahissant tout l'espace pour combler le moindre recoin.
 
Il avait ce don de la plonger d'un état à l'autre dans une fraction de seconde, lui faisant découvrir des aspects de sa propre personnalité qu'elle ne se connaissait même pas. Un instant séductrice, elle repartait subitement sur un air plus enfantin, avant de replonger dans une humeur cajoleuse. C'était effrayant, de ce point de vue. Elle en craignait presque qu'il finisse par faire le tour de sa personnalité en un tournemain et finisse par se lasser, avant même d'avoir posé un pied à terre, hors de la cabine qui prenait une tournure de Love Hotel, avec une température grimpant à une vitesse vertigineuse.
 
La main glissée sous sa robe l'avait pourtant ramenée à une réalité plus que présente, lui faisant chasser ses pensées étranges, et, surtout, très mal placées vu le contexte. Il était évident que, pour Cameron, seul le corps de la Française l'intéressait. Peut-être un peu sa répartie, puisqu'elle rajoutait du piment à cette relation ayant démarré sur les chapeaux de roue. Elle le savait, et, pour la première fois de sa vie, elle était prête à l'accepter. Miya savait que Cameron ne la croirait pas si elle lui disait, une nouvelle fois, qu'elle apprécierait de mieux le connaitre. Pour lui, c'était inenvisageable. Il ne pouvait s'agir que d'attirance charnelle mutuelle, au feu passionnant et dévorant les consumant tous deux lentement. Pour elle, c'était triste, mais c'était comme ça. Elle savait aussi déjà, d'avance, qu'il y avait 9 chances sur 10 pour qu'elle ne le revoie jamais, et, d'elle-même, elle n'essayerait pas de le retrouver s'il ne le voulait pas. De l'amour ? Non. Il n'en était pas question. La demoiselle ne se voilait pas la face, elle avait juste envie de sentir ce corps désirable pressé contre le sien, découvrir la chaleur corporelle de deux êtres unis à l'unisson le temps d'une danse au milieu de draps de soie, apprécier l'instant, savourer son point culminant, et le laisser partir, sans remords.
 
Elle en perdait la tête, face à ce regard noir comme l'Enfer. Il n'y avait plus de barrière, plus de préjugés, plus de clichés sociaux. Même plus de société. Juste un homme et une femme, bien décidés à s'offrir un petit morceau de Paradis par la voie expresse du 7e ciel. Frémissante, dolente, Miya se laissait aller entre ses doigts experts, qu'elle aurait voulu ne pas stopper. Pourquoi avait-il fallu qu'elle ait peur, subitement, au point de l'arrêter ? Fallait-il vraiment qu'il ait à savoir qu'elle était vierge ? Non. L'ignorer n'aurait pas été plus mal, et, après coup, elle s'était convaincue qu'il aurait si bien su s'y prendre qu'elle n'en aurait pas souffert, malgré la fragilité de son petit corps.
Le blanc qui envahit soudain leur petit espace vint l'assommer lourdement, faisant cligner ses jolis yeux verts d'incompréhension face à tant d'hébétement, puis d'énervement. En l'espace d'un instant, voilà qu'elle quittait les cuisses si confortables de Cameron. Adieu, douce chaleur émanant de ce beau corps. Blessée, sa première envie de réaction fut de pleurer, de hurler. Elle se sentait horriblement repoussée, rejetée. Pourquoi ? Quelle était donc cette réaction qu'avaient les hommes, soit de courir après une vierge, soit de la fuir comme la peste bubonique ? Retenant un soupir de frustration, elle ne put cependant s'empêcher de le darder d'un regard noir. Son cœur battait la chamade, ses tempes pulsaient à n'en plus finir, et la demoiselle redevenait, en un battement de cils, une enfant boudeuse et capricieuse, appréciant fort moyennement de se faire virer à l'autre bout de la cabine, comme si elle avait commis le plus grave des péchés. Quoi, elle était vierge ? Et alors ? N'avait-elle pas le droit de l'être, hm ? Ouvrant la bouche, un pli amer plissant ses lèvres, elle détourna le regard, venant le fixer sur un des panneaux en métal composant la tôle intérieure de la cabine. La défaite était amère, cuisante. En cet instant, elle détestait cet homme qui n'avait pas voulu d'elle alors qu'il était le seul qu'elle ait jamais désirée, aussi ardemment, depuis l'aube de ses 20 ans.
 
« Pourquoi ? Pourquoi tu t'es arrêté ? Je te demandais de le prendre en compte, pas de changer de comportement ! Si je n'avais pas voulu de tes caresses, je n'aurais même pas accepté d'atterrir sur tes genoux... »
 
Pour qui la prenait-il, finalement ? Hiroshima était toujours là, éparpillant çà et là les morceaux de sa raison. Ses joues étaient toujours rouges, son sang était toujours chaud. Mais la pointe venue percer son cœur, et, notamment, sa fierté, elle ne l'avait pas prévue. Ca ne devait pas se passer comme ça. Là, elle voulait disparaitre. Oublier. Se réveiller. Appuyée contre le métal froid, un frisson d'énervement et de frustration vint secouer ses épaules et faire trembler sa jolie petite bouche. Pour peu, elle se serait laissée aller contre la portières, aurait glissé tout contre, pour se recroqueviller à même le sol. Tant pis pour ses fesses, qui auraient eu à souffrir, outre la morsure du froid subit du fait du changement de température, leur remodellement superficiel mais présent, avec l'incrustation du relief dessiné dans le sol, se redessinant sur la peau, pour y laisser une horrible impression de fourmillement en se relevant.
 
Les mots qu'il avait prononcé, elle les avait entendus, mais pas intégrés. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien en avoir à faire, qu'il dise qu'il avait envie d'elle, alors qu'il l'avait attrapée sous les bras, comme un gosse aurait porté un chaton apeuré pour mimer la réplique du Roi Lion sur le rocher des Rois, pour la reposer à terre, le plus loin possible de lui ? Ah, elle lui en aurait foutu du « j'ai encore plus envie de toi », tiens.
 
Sentant ses narines frémir sous son exaspération croissante, elle finit par les pincer jusqu'à les blanchir. Poings fermés, elle releva le regard vers lui pour l'affronter et lui montrer, très clairement, que pour peu elle lui aurait sauté à la gorge pour l'étrangler de lui avoir fait un cou pareil. Son esprit était préparé à la bataille. Expirant lentement, elle se redressa, et... Et son cerveau switcha une nouvelle fois lorsqu'elle sentit son menton happé par les beaux doigts de l'Américain, puis les lèvres chaudes et attirantes se poser sur celles, tremblantes, de la jeune femme qui ouvrait un regard vert d'étonnement. La frustration disparut comme par enchantement, l'abandon revint au galop. Sentant ses jambes trembler sous son poids chancelant, sa main se leva pour agripper, automatiquement un des pans de sa chemise. Ses doigts s'y crochetèrent, intronisant le bout de tissu en bouée de sauvetage miraculeuse, et se nouèrent tant et si bien qu'elle en froissa le coton qu'elle tenait du bout des ongles pour se maintenir. Il aurait dû tenir sa taille, il n'en fit rien. Elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Ses yeux finirent par se fermer pour savourer l'instant, alors qu'elle pensait subitement à entrouvrir les lèvres pour pouvoir profiter de celles de Cameron, après être restées scellées quelques secondes, murées par l'incompréhension. Voulait-y, voulait-y pas... ?
 
Toujours accrochée à lui, gardant sciemment son regard fermé, elle frissonna une nouvelle fois lorsque son pouce heurta sa bouche, lui faisant réaliser que ce qui avait eu lieu était bien réel. Miya venait d'échanger son premier baiser avec un inconnu la désirant sans vouloir la toucher, et, cette fois-ci, en rouvrant les yeux qu'elle posa sur le cou de Cameron, elle sut au tréfonds d'elle-même que cet homme-là, s'il lui offrait ce qu'elle désirait et qu'il voulait autant qu'elle, elle l'aurait dans la peau, immuablement, jusqu'à la fin de ses jours. Clignant des paupières doucement, pour s'assurer que le petit nuage sur lequel elle avait échoué le temps de quelques secondes s'était bien dissipé sans la lâcher en plein vol, elle releva le regard vers lui, ses joues venant se teinter de rouge, une nouvelle fois. Dans ses prunelles, il y avait du désir, de l'envie, et de l'étonnement. Elle ne comprenait pas cet homme énigmatique. Vraiment pas. Réalisant subitement où elle était, avec qui, elle relâcha, comme sous le coup d'une décharge électrique, la chemise de Cameron qu'elle tenait de sa main, se reculant également d'un pas; manquant de se cogner au plafond et de s'assommer. Rouge pivoine, elle rebaissa le regard, embarrassée, et vint remettre, d'un geste nerveux et sec, ses cheveux derrière son oreille droite.
 
Le message annoncé par l'accueil la fit se sentir de suite mieux, bien qu'elle retint, par politesse, le soupir de soulagement qui voulait franchir ses lèvres. S'assoyant automatiquement, ses mains serrées sur ses genoux, elle ne put se résoudre à le regarder une nouvelle fois.
 
« Hm... Désolée... »
 
Et qu'il comprenne bien qu'elle parlait de sa chemise, où ils ne s'en sortiraient définitivement pas. Se sentant fragile, la trace du pouce de Cameron sur sa lèvre la brûla encore plusieurs minutes, s'ancrant sous sa peau pour y laisser une marque indélébile. Ce goût si particulier, elle ne l'oublierait pas.
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyMer 10 Juil 2013 - 20:27

Jusque-là, Cameron avait réussi à garder son calme et ses remarques puériles pour lui. Le jeu en valait la chandelle, Miya était unique en son genre et pouvoir avoir rien que pour lui une étrangère dans un pays de bridés coincés, c'était sa victoire personnelle. Sa journée, même si elle était partie d'une humeur mitigée, balancée entre l'envie de changer de vie et celle de prouver qu'il avait pris le bon chemin, était rayonnante. Miya la rendait rayonnante, le forçant à garder des contacts sains, des paroles contrôlées et surtout à renforcer son cercle social 'normal' qui avait pourtant tendance à virer lui aussi dans l'illégal ces derniers temps. Même les filles qui atterrissaient dans son lit n'étaient pas clean ...
C'était aussi sûrement pour cela que la vérité avait frappé Cameron avait autant de force. Passer de filles faciles -ou presque- à un ange tombé du ciel, sûrement au mauvais endroit d'ailleurs, c'était comme un signe qu'il ne fallait pas négliger. Était-ce un test? Miya s'avérait-elle être la fille d'une de ses connaissances, envoyée là pour l'amadouer et lui soutirer des informations? C'était grossier, le jeune Américain n'était pas non plus un grand émirat arabe, il n'avait pas de recette miracle hormis la persévérance. Alors il avait opté pour le réflexion personnelle, mettant ainsi de côté sa belle carpe en détresse, tout déçue d'être ainsi repoussée. Ça n'avait pas été le résultat escompté mais là, tout de suite, il avait autre chose à faire. Tenter de se raisonner s'avérait encore plus dur ici que n'importe où ailleurs car le parfum de Miya, mélangé aux phéromones qu'ils avaient tous deux dégagés quelques minutes avant le rendaient juste accro. Miya elle-même semblait apte à franchir toutes les étapes alors pourquoi se prenait-il la tête? Par impression d'abus de confiance, tout simplement mais il n'était pas un goujat. Miya méritait des explications. Mais avant ça ...

Se retournant sans avoir prononcé un seul mot depuis sa tirade franche et vulgaire, Cameron réduisit à nouveau la distance qui avait reprit sa place légitime entre eux deux et sans crier gare, d'un geste presque méthodique et assurément contrôlé, il l'embrassa. Doucement, pas très longtemps, mais de manière assez appuyée pour qu'elle ait le temps de fermer les yeux et d'apprécier ou de reculer et de grogner à nouveau si tel était son choix. Par chance, elle se laissa faire, mimant sans se rendre compte de son geste, le rôle parfait d'une jeune princesse qui découvre les bienfaits de l'amour. Cette petite main qui s'accrochait désespérément à sa chemise l'aurait presque fait craquer mais il n'était pas revenu vers elle pour recommencer ce qu'ils avaient cessé, non. Il l'embrassait pour bien lui faire comprendre qu'elle existait toujours à ses yeux, qu'il ne lui voulait pas de mal et qu'il devait prendre sur lui pour ne pas céder à la tentation. Il avait bien compris que de son côté à elle, c'était ok mais ... non, pas comme ça.
Sa réaction fut sans appel. Elle avait complètement chavirée, passant du teint pâle à celui de pivoine en moins de temps qu'il en fallait pour le dire. Adorable. Cameron lui, n'avait pas bougé après qu'elle ait reculé, laissant ainsi sa chemise dans un état d'étirement léger mais pas éternel. Aujourd'hui, après ses multiples expériences, un baiser aussi léger ne lui faisait plus grand chose et quand il regardait -avec insistance- la réaction de sa carpe, il avouait sans honte que c'était regrettable. Elle semblait tellement dévorée par le désir que c'en était frustrant pour lui.

Le message d'un des techniciens les fit revenir à la réalité de manière assez brutale. Même sans cette terrible vérité, leur petit jeu aurait dû cesser bientôt mais sûrement que l'ambiance à la sortie n'aurait pas été aussi gênante.
Baissant la tête, toujours indécis sur les mots qu'il devait employer, Cameron se recula à son tour pour reprendre sa place du "début du voyage", détournant même le regard comme pour laisser à Miya le temps de reprendre ses esprits. Il ne réussissait pas à se mettre à sa place, mais elle n'était pas sa première sainte nitouche et il pouvait imaginer ce dont elle avait besoin à cet instant. Pour sa part, il reporta son attention dehors, appréciant le mouvement soudainement régulier de la grande roue qui repartait enfin. C'était quand même un mauvais souvenir tout ça, un premier tour et une première panne, ça donnait pas envie de recommencer.
Les minutes passèrent en silence, son regard ne bougea pas de dehors. Quand leur tour arriva enfin de sortir de la cabine, Cam' se leva doucement et posa un pied à terre en espérant ne pas avoir de vertiges ou de nausées imprévues. Il n'en fut rien. Il s'éloigna de quelques mètres, par sécurité, fixant Miya jusqu'à ce qu'elle le rejoigne. Sa soudaine avancée devait être dure, sûrement souhaitait-elle partir en courant pour s'éloigner de cette gêne aussi vite que possible mais ce n'était pas dans les plans de l'Américain. Ils devaient discuter tous les deux, éclaircir les choses pour mieux comprendre pourquoi ils en étaient arrivés là. La franchise, ça payait toujours et aujourd'hui, ça allait être leur maître-mot.

Sans vraiment lui laisser d'autres choix, Cam' lui saisit la main et se mit à marcher vers l'extérieur de la foule, surtout vers la sortie de ce bébé parc d'attraction improvisé. Il ne souhaitait pas qu'ils discutent en public, ils avaient besoin d'un endroit calme et éclairé pour que Miya ne s'y sente pas oppressée. Heureusement, à quelques mètres de leur position actuelle, un banc délaissé semblait leur dire de venir s'asseoir. Un peu trop loin de la foule, personne ne semblait vouloir y prendre son temps, tant mieux pour eux.
S'y arrêtant, lâchant la main de la carpe encore boudeuse sûrement, Cameron resta debout quelque temps. Ils venaient tous deux de passer pas mal de temps assis déjà, ses jambes avaient besoin de se dégourdir. L'Américain n'était pas quelqu'un de "non-actif", il avait régulièrement le besoin de bouger -sauf si vraiment la flemme le prenait.
Glissant ses deux mains dans les poches avant de son pantalon de soie assez épaisse, il posa son regard dénué de tout désir restant sur Miya et ne tourna pas autour du pot. Comme déjà pensé auparavant, ils n'étaient plus ados et les conflits se réglaient sans détour!



  • Te rends-tu vraiment compte de ce que tu comptais faire? Offrir ta virginité à un inconnu croisé à peine quelques heures avant, qui ne cache pas du tout d'avoir des rentes illégales. Qu'est-ce que tu cherches à prouver? Que tu peux sortir sans problème de l'éducation parentale et princière que tes parents t'ont offert? T'en fais pas pour ça, le message est passé. Alors ressaisis-toi Miya, et avoue que le faire avec l'homme que tu aimes, ce serait mieux.

Aux yeux de Miya, cette tirade puérile et mesquine devait ressembler à des poignards qu'il lui enfonçait directement dans le cœur, sans vergogne, mais c'était ce qu'il cherchait. La mettre en furie pour que les mots qui se cachaient au fond de ses pensées réussissent à franchir ses lèvres. Il avait besoin qu'elle soit franche avec lui, qu'ils expliquent tout ce qui se passait dans leur tête, même si c'était ultra gênant. Cameron ne détestait pas le mensonge volontaire, les petits secrets mais avec Miya, il avait des soucis récurrents de compréhension, elle était trop hors norme, trop différente des filles qu'il fréquentait et il avait ce besoin urgent de comprendre comment réagir face à elle sans la froisser.
D'ailleurs, en tant qu'homme depuis toujours, il savait très bien qu'elle ne devait pas être la seule à s'exposer sous peine de lui renvoyer dans la figure que lui, il restait mystérieux depuis le début de leur rendez-vous. Le moment était venu de balancer quelques infos pour la mettre en confiance et non, ce n'était pas une technique.



  • Pour un mec, du moins pour moi, ce n'était pas aussi important. A cette époque, je voulais juste le faire pour enfin devenir un homme, un peu comme une première clope mais je sais que beaucoup de filles ne réagissent pas comme ça. Je sais pas dans quelle catégorie tu te situes, et c'est pour ça que je te le demande ... Après tout, si tu me dis que ça n'a pas d'importance, que tu as vraiment envie de moi et tout ça ... ça peut s'arranger, mais je ne veux en aucun cas que ça ouvre la porte sur des reproches injustifiés. Je suis un homme et si j'arrive encore à me contenir, c'est parce que je suis bien élevé. Seulement ... ça ne saurait durer.

Aux yeux de Cameron, ses explications étaient assez claires mais peut-être que Miya allait penser que ça manquait encore un peu de franchise. Soit, très bien! Ils étaient là pour ça, elle pouvait poser toutes les questions qu'elle voulait tant que ça se ramenait au sujet actuel. Il lui était fortement déconseillé de commencer à chercher à mieux le connaître, il n'avait toujours pas changé d'avis. Mais là, pour elle, il était près à lui révéler ses plus grandes hontes en terme de sexualité, ses désirs profonds pour elle, ses peurs, etc ... Elle était différente, il pouvait bien -ne serait-qu'un instant- enlever cette cape d'homme parfait quelques minutes.
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Miya Chanteclair
▼ Civil - Fleuriste
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Miya Chanteclair


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KMO
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyMar 27 Aoû 2013 - 13:58

Assise, ou plutôt engoncée dans son siège capitonné, Miya aurait donné tout ce qu’elle avait de plus cher au monde pour disparaitre de cette cabine. Il fallait se rendre à l’évidence, l’Américain avait berné la Française, et en beauté. Se mordillant la lèvre inférieure d’un petit coup de canine sec et précis, elle détourna le regard à l’opposé de celui de Cameron, résistant, envers et contre tout, à l’envie de chercher ses yeux si hypnotisants pour s’y noyer une nouvelle fois. Tel un tic, elle souleva ses cuisses pour y glisser habilement ses mains, paumes contre le moelleux du siège, ses ongles rencontrant le toucher soyeux de sa robe. Ainsi positionnée, elle ressemblait, plus que jamais, à une enfant timide venant de vivre l’expérience la plus bouleversante de sa vie, malgré ses vêtements classe lui donnant un air plus adulte, plus femme. Plus désirable. A cette pensée son sang s’enflamma de plus belle, et il lui fallut toute la maitrise du monde pour ne pas sauter sur Cameron, s’installer confortablement sur ses cuisses, et l’embrasser voracement après s’être submergée dans le charbon ardent de son regard. Dieu, qu’il était beau ! Et il l’avait repoussée, malgré tout. Au premier abord, elle en avait éprouvé de la colère, suivie d’une vague de noire rancœur. Quoi, lui, l’homme à femme, osait repousser une demoiselle se voulant belle et sensuelle, alors qu’elle n’attendait que ça, qu’il la touche, la caresse ?
 
Un air boudeur s’était dessiné sur son visage, sa petite moue d’enfant capricieuse venant sublimer son teint et souligner délicatement la courbe de ses lèvres retroussées. Ses épaules voûtées faisaient ressortir sa poitrine en offrant à la vue de son interlocuteur, inconsciemment, un aperçu de la naissance blanche de ses seins, du fait de son léger décolleté de tissu, baillant d’être autant tiré en avant pour rien. Il lui aurait suffi de gonfler les joues pour ressembler, après la carpe boursouflée, à un canard constipé !
La descente fut longue. Très longue. Vraiment très longue. Chaque minute semblait durer une éternité, et, jamais comme avant, elle n’avait désiré en finir avec une activité qu’elle découvrait pour la première fois, après l’avoir ardemment désirée pendant des années, sans avoir osé sauter le pas. Bon. Il fallait également avouer que c’était également la première fois qu’elle se retrouvait avec un Apollon dans une cabine trop serrée pour être honnête, avec leur sang pulsant en cadence au rythme de leur désir mal contenu et absolument pas dissimulé… Une seule pensée hantait sa tête : fuir. Pas comme une malpropre non plus, mais là, de suite, elle aurait fait n’importe quoi pour pouvoir sortir de cette boite de ferraille, le saluer respectueusement mais courtement – très courtement – et s’enfuir le plus rapidement possible, pour finir par se noyer dans le bouillon de foule tourbillonnante, rentrer chez elle, titubante, et s’effondrer sur son lit en pleurant toutes les larmes de son corps. Adieu la jeune femme, bonjour le bébé s’étant brûlé après avoir touché la plaque de cuisson de la cuisine, même après avertissement, pour l’avoir lorgnée trop longtemps avec une avidité dans le regard de « je peux le faire ».
 
Pourtant, elle n’eut pas le loisir de n’en faire qu’à sa tête, puisque sa main fut immédiatement happée par celle de Cameron alors que la roue venait de s’arrêter de tourner dans un frein assez brusque ayant fait cesser le balancement de leur cocon auquel elle s’était habituée, finissant par le trouver apaisant. Retour sur la terre ferme, à la réalité : elle se faisait presque enlever par l’inconnu avec lequel elle souhaitait toujours autant coucher, malgré, pourtant, une certaine appréhension de croiser son regard de Géhenne au sein duquel elle avait peur de ne lire que mépris et dédain. Ouvrant la bouche pour réagir et lui signaler son mécontentement de se faire subitement balloter de la sorte, elle se retint à la dernière minute et referma ses lèvres, comme pour les sceller hermétiquement, baissant ses prunelles vertes s’étant assombries en se laissant entrainer à la suite de ce grand homme déterminé. Elle le sentait, elle allait se faire gronder. Oui, vraiment, elle avait rêvé de croire qu’elle pouvait passer pour une adulte aux yeux de celui-ci. Finalement, elle resterait sûrement une enfant… Relevant son regard pour élargir son champ de vision alors qu’elle les sentait s’arrêter, elle cligna des paupières face au banc où il l’invitait, implicitement, à s’asseoir. Un léger sourire en coin vint relever légèrement ses lèvres affaissées par le poids de la crainte, et, dans un mouvement de plissage parfait de sa robe, elle s’assit, sans croiser les jambes, avec la furieuse envie de se pencher en avant, de relever les jambes, et de rester en position fœtus un instant, juste le temps de cacher les grosses larmes qui voulaient dévaler ses joues pour libérer le nœud présent dans sa gorge.
Elle se crispa à ses premiers mots. Refusant de répondre immédiatement de peur de se braquer et de parler à côté de la plaque, elle préféra conserver le silence protecteur au sein duquel elle s’était enfermée, le laissant sagement finir de déverser son petit discours. Au fur et à mesure qu’il parlait, elle se rendit compte que la peur et la culpabilité laissaient place à une certaine irritation, montante, lui faisant froisser les pans de sa tenue entre ses doigts repliés nerveusement. Lorsqu’il eut fini, elle arborait une moue ennuyée, tentant tant bien que mal de ne pas lui sauter à la gorge de l’avoir mise autant en rogne. Pour peu, son regard aurait presque pu contenir une trace de mépris de la juger aussi mal et aussi rapidement. Pour qui se prenait-il, finalement ? Eh, oh, des parents elle en avait déjà, elle s’en était bien rendu compte !
 
« C’est bon, là, t’as fini ? »
 
La bouderie avait fait place à un regard clair, dur, mais sérieux et franc. Croisant les bras, rehaussant sa poitrine sous ses avant-bras, elle le fixa sans animosité, bien que sa voix révèle une pointe d’agacement.
 
« Je ne joue pas aux grandes filles, je suis une grande fille. Mes parents je m’en fous royalement. Tu ne crois pas que si j’avais voulu défier leur précieuse autorité et jouer aux rebelles, je me serais déjà fait besogner par un mec sans scrupules de la fac, au fin fond des toilettes de l’Académie ? Ou encore par un homme bourré dans un bar mieux ? »
 
Une moue de dégoût vint plisser ses lèvres. Imaginer la scène la révulsait et vint hérisser sa peau d’un frisson d’horreur. Finalement, elle relâcha sa robe pour se détendre, ses épaules s’affaissant pour revenir à leur position initiale. Joignant ses mains entre elles, absorbée, son émeraude vint fixer ses ongles avec un certain attrait pour ces cuticules blancs et manucurés plantés au bout de longs doigts effilés.
 
« Tu es le premier homme pour qui j’éprouve une quelconque attirance. Et encore, pour toi, dire quelconque serait te manquer de respect. Tu me rends folle, tu peux le comprendre, ça ? Pourquoi devoir me garder pour l’homme que j’aimerais hypothétiquement, un jour, si je suis sure du fait que je veuille partager ça avec ‘l’inconnu de la confiserie aux yeux tellement noirs qu’ils m’ont fait défaillir en 3 secondes top chrono’ ? La vie est faite de surprises, d’imprévus. Autant y mordre dedans à pleines dents. Avec toutefois un peu plus d’enthousiasme que lorsque tu mangeais ta pâtisserie… »
 
Un sourire en coin vint se heurter à Cameron, accompagné d’un nez froncé malicieusement et d’un regard taquin. Avant de s’assombrir à nouveau. Se levant pour lui faire face, elle glissa une main dans sa chevelure pour la remettre en ordre, avant de le fixer de plus belle.
 
« Après, si une Princesse ne te convient pas et que tu as peur de me casser en deux, ou que je te poursuive en pérorant sur ma pauvre virginité perdue à jamais entre les bras d’un truand, je peux aussi partir. Tu as bien assez de physique pour t’en trouver une autre, de demoiselle… »
 
Sa voix s’était faite amère. Son regard n’avait pourtant pas cillé et elle l’avait affronté dans une joute oculaire qu’elle se refusait à perdre. Puisque tout n’était que question de détermination, autant la lui montrer, non ?
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyMar 3 Sep 2013 - 19:52

Pouvait-on voir tout ceci comme un quiproquo énorme entre deux adultes inconnus? Cameron ne savait plus quoi penser, ne savait plus qui croire et ne savait plus quoi faire non plus. Il était clair que les événements des dernières minutes se passaient beaucoup trop vite pour qu'il y ait un sens derrière tout ça. C'était comme s'ils se brûlaient volontairement les ailes avant de retourner vivre délicatement dans leurs campagnes. Qu'est-ce qui les pressait au juste? La journée n'était pas franchement entamée, ils se trouvaient toujours en plein milieu de la matinée et alors que les rues se vidaient car les gens allaient au boulot, eux ils prenaient le temps de se disputer comme deux enfants qui ne savent pas quoi faire d'autre. Était-ce réel? Cameron perdait-il son temps à faire la morale à une jeune étrangère au lieu de la faire sienne comme toutes les autres avant? Pourquoi tant de retenues? Qu'est-ce qui lui était passé par la tête et surtout pourquoi est-ce qu'il avait tenu un tel discours? Lui-même, s'il avait été à la place de Miya -genre rôles inversés- il aurait été plus qu'humilié de recevoir ce genre de morale à 2 balles qu'on décerne comme un prix à un gosse qui vient de remporter un concours. Il était méchant avec elle sans même s'en rendre compte.
Malheureusement pour lui, Miya s'en rendit compte elle et sa réaction ne fut pas longue à être compréhensive. Sa tirade sur l'éventuel caprice qu'elle faisait aujourd'hui avait beau être bien envoyée, précise et très claire, Cameron n'y croyait toujours pas. Miya n'était pas comme ça. Elle avait beau dire qu'elle pouvait coucher avec n'importe qui si elle le désirait, ce n'était pas vrai. Ou bien, elle avait eut de la chance de tomber sur lui. Cameron se savait beau, riche et puissant, il n'était pas le plus mauvais parti pour entrer dans le monde des adultes. Disons qu'il était un mauvais exemple. S'il avait été laid et pauvre, Miya tiendrait-elle le même discours simplement parce qu'ils avaient des points communs? C'était improbable et la grimace de dégoût qu'elle venait de faire le confortait dans cette pensée. Alors quoi? Est-ce qu'il devait comprendre que c'était lui et seulement lui qu'elle voulait? L'attention avait beau être agréable, ça n'en restait pas moins étrange. Pourquoi lui? Miya ne savait pas qu'il était riche et bien que ses vêtements pouvaient le démontrer, il n'en n'avait pas vraiment parlé. Ils ne se connaissaient absolument pas tous les deux alors pourquoi lui?

... Genre, un coup de foudre? Cameron esquissa un sourire. C'était quoi ce plan de gamine de 12 ans? Depuis quand est-ce que les coups de foudre existaient? Ils n'étaient pas dans un conte de fées là, la réalité n'était pas aussi simple et les pensées perverses que Cameron avaient eut pour Miya se tenaient bien droites à côté de celles qui le faisaient la voir comme la sœur qu'il n'avait pas. Qui coucherait avec sa sœur? Était-ce une excuse suffisante? Cameron ne cherchait-il pas plutôt à fuir? Ce n'était pas son genre, pas du tout. Miya était belle, elle était désirable et à priori folle de lui ... D'ailleurs, ce qu'elle venait de dire, c'était sublime. Presque terrifiant, même. Depuis quand est-ce qu'elle pouvait avouer avec certitude des sentiments si profonds à son égard? Ils n'avaient partagé qu'une heure ou deux ensemble alors ça ne pouvait être vrai. Mais elle avait malgré tout raison. La vie était courte et il serait bête de ne pas en profiter. Une princesse telle qu'elle risquait de vite trouver son chevalier servant.

L'Américain la laissa se lever, toujours sans dire un mot. Il écoutait ce qu'elle avait à dire avec un plaisir dissimulé, appréciant à sa juste valeur cette franchise qui leur avait manqué dans la cabine. Cameron n'était pas un lâche, il était surtout indécis. La faire sienne? La protéger? Il ne savait lequel choisir car les deux semblaient si tentants. Et cette manie de caresser ses cheveux sous le coup d'une petite brise, c'était volontaire? En tout cas, c'était fatal.
Et puis, il plissa les yeux. Elle semblait l'avoir percé à jour, finalement. En effet, il ne voulait pas lui faire du mal, se retrouver face à des remords -car l'accusation était hors catégorie- suite à ça. L'homme s'en remettrait, il avait le don de savoir échapper aux fréquentations indésirables mais il refusait de se retrouver confronter à ce problème en sachant que c'était consentant au départ. C'était un risque à prendre avec une pucelle stylée princesse. Il était chanceux et malchanceux en même temps. La posséder ferait de lui un homme plus fort, un conquérant mais il serait enclin à regretter son geste, à craindre des représailles ou à devoir assumer des sentiments naissants de la part de la demoiselle en question. Ça, ils devaient en parler d'ailleurs.


  • En effet, je n'ai aucun mal à trouver de la compagnie si vraiment c'est ce que tu veux entendre. Et c'est d'ailleurs pour ça que je ne comprends pas ton raisonnement. Quel intérêt retires-tu à vouloir coucher avec un homme qui ne cache pas sa popularité? J'ai bien compris que je te plaisais et c'est réciproque mais ... ça n'ira pas plus loin que l'acte sexuel, t'en es consciente? Hors de question de s'attacher Miya.

Pourquoi est-ce que Cameron était-il aussi définitif sur ce domaine? Tout simplement parce qu'il n'avait pas l'envie de fréquenter constamment la même femme actuellement, qu'il se plaisait dans la vie qu'il menait aujourd'hui et que même Miya, surtout Miya!, ne devait pas s'attarder sur lui. Elle méritait mieux.

En attendant, les arguments de la jeune et jolie blonde l'avaient convaincu. A dire vrai, son corps prenait souvent le dessus et les expressions récurrentes de Miya ainsi que ces poses-sans-le-faire-exprès avaient rendu le tout insoutenable. Elle le voulait, elle allait l'avoir et elle allait aimer ce qu'il allait lui donner. Cameron était sûr de lui.


  • Si tu es toujours certaine de vouloir aller plus loin, alors ... prends ma main et dis-le. Entre dire et faire, il y a une grande différence mais le dire, c'est déjà une première étape. Dis-moi ce que tu veux, Miya.

Et d'un geste très masculin, très habitué et sans une seule once de tremblement, Cameron ouvrit la paume de sa main avant de la tendre vers sa Carpe en espérant qu'elle y voit une barrière trop grande à franchir. Il avait beau avoir envie d'elle, de la désirer, d'avoir envie de sentir sa peau nue contre la sienne, il gardait espoir qu'elle change d'avis pour retourner à d'autres occupations moins contraignantes. Il ne la repousserait plus mais il n'allait pas non plus l'encourager. Si elle prenait cette main et qu'elle le suivait jusqu'à chez lui avec cette force dans le regard, alors elle deviendrait une femme grâce à lui. Si elle s'avisait de changer en cours de route, Cameron ne la jugerait pas. Surtout pas.
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Miya Chanteclair
▼ Civil - Fleuriste
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Miya Chanteclair


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KMO
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptyDim 8 Sep 2013 - 16:43

Baissant le regard, Miya mordilla sa lèvre inférieure en attente d'une réponse. Elle détestait ce silence qu'elle venait d'instaurer, l'ayant laissée si amère. Elle l'avait affrontée, voilà qu'elle rendait presque les armes. Qu'il parle, pitié. Elle allait mourir sur place, à ce rythme. Repassant encore une fois sa main dans ses cheveux, nerveusement, elle finit par exhaler un soupir, non-identifiable, puisqu'elle ne savait elle-même même pas comment se sentir. Etait-elle amoureuse ? Non. Etait-elle attirée ? Incontestablement. Alors pourquoi lui courait-elle après comme s'il était son prince charmant et qu'un prince et une princesse doivent obligatoirement s'offrir virginité mutuelle, sinon pas de Happy End ? Enfin, de ce point de vue-là, c'était râpé : il était sûr et certain que Cameron, sa virginité, il l'avait perdue bien longtemps de cela.
Un frisson trahit assez bien son état lorsque l'Américain reprit la parole, de cette voix grave et puissante qui mettait la jeune Française dans tous ses états. Relevant ses prunelles, elle tressaillit en découvrant l'intensité du regard dont il la couvrait, et déglutit difficilement en sentant son cœur s'emballer. Un léger sourire vint ourler ses lèvres, faisant miroiter, au fond de ses prunelles d'émeraude, une légère lueur mystérieuse, alors qu'elle croisait ses doigts entre deux dans son dos, comme si elle se donnait la main à elle-même, du bout des doigts.

« Pourquoi est-ce si important, Cameron ? Aurais-tu peur de la réponse, pour insister autant dessus ? »

Ses sourcils s'étaient baissés alors que sur son visage se plaquait une moue ennuyée. Sincèrement, elle ne le comprenait pas. Que voulait-il ? Que cherchait-il ? Fronçant finalement les sourcils, elle le dévisagea, se sentant subitement méfiante à son égard. Méfiance qui retomba immédiatement lorsqu'il finit sa première tirade, la laissant pantoise, jusqu'à ce qu'elle éclate de rire. Penchée sur elle-même, sa voix claire vint transpercer le silence qu'il avait trainé derrière lui, au point de faire peur à un groupe de pigeons qui s'envola immédiatement au son qui s'échappa d'entre ses lèvres. Miya s'en tenait les côtes, riant à n'en plus pouvoir, sentant les larmes poindre au coin de ses yeux. Le rouge lui montait lentement au visage, contrastant singulièrement avec son grain de peau, d’ordinaire si pâle, pour lui donner une teinte rosée, qui, sans être désagréable, n’en restait pas moins singulière… Une fraise tagada. Après avoir ressemblé à une carpe koï, voilà qu’elle prenait l’apparence d’un bonbon !
Venant glisser son index gauche sous chacun de ses yeux, elle essuya précautionneusement ses larmes, se calmant autant qu’elle le pouvait, son corps fin encore secoué de spasmes nerveux, alors que sa voix exhalait un long soupir aigu, laissant place à un sourire radieux, illuminant la totalité de sa personne, de la pointe de ses cheveux à celle de ses ongles. Se raclant légèrement la gorge pour retrouver ce qui pouvait lui rester de contenance, Miya plaça son poing fermé devant sa bouche avant de revenir poser ses mains, à plat, sur son ventre, pour communiquer un peu de chaleur à son organe endolori d’avoir été autant sollicité. Ses doigts décrirent lentement de petits cercles, pour masser ses abdominaux. Relevant son regard sur lui, pétillant de fraicheur et de gentille moquerie, ses lèvres se plissèrent malicieusement en coin, alors que son pouce et son index venaient saisir son prendre menton avec délicatesse et en caresser paresseusement l’ossature.

« Quoi, c’est CA qui t’inquiète ? Hahaha ! »

Que ce rire pourrait lui paraitre froid, cruel et méprisant ! Il n’en était pourtant rien. En fait, Miya était rassurée. Ce n’était qu’un homme, ayant peur de voir une jeunette s’attacher au moindre de ses pas, les yeux miroitant d’espoir, et le cœur débordant d’une amourette dégoulinante et écœurante. Ses doigts glissèrent lentement de son menton à la naissance de son nez, pour le pincer doucement.

« Non. Il n’est pas question de s’attacher. Je ne te demande pas de tomber amoureux, puisque je n’en ai moi-même pas l’intention. L'acte sera seulement sexuel. Cette clarification te rassure-t-elle ? »

Lentement, elle pencha la tête sur le côté, revenant nouer ses mains derrière son dos alors qu’elle se penchait légèrement vers lui, l’émeraude de ses yeux brillant d’une lueur d’espièglerie s’accordant bien avec le sourire correspondant. Faisant claquer sa langue contre son palet, elle se redressa pourtant rapidement pour tourner sur elle-même, yeux fermés, avant de reposer son regard vers le sol, absorbé. Non, elle ne souhaitait pas d’attachement. Pas immédiatement, tout du moins. Pas d’amour. De l’amitié, de l’affection, de la complicité, pourquoi pas. Mais cela n’irait pas plus loin. Et actuellement, les pulsions qui dansaient sous sa peau n’avaient rien de rattachable aux battements guillerets d’un cœur gonflé d’amour, voletant légèrement çà et là. Une question fusa dans son esprit. Tous les hommes pensaient-ils ainsi ? Craignaient-ils tous le sexe, de peur de voir leur partenaire les harasser d’un sentiment dont ils auraient souhaité proscrire l’existence ? Ethan choisissait-il des call-girls dans ce simple but ? Un frisson courut sur son épiderme à cette pensée, et elle se secoua mentalement, tout en agitant posément ses épaules. Ses yeux revinrent croiser le noir d’encre de ceux de Cameron, et un autre fourmillement vint s’emparer de son corps, alors que son cœur s’emballait, manquant un battement, tandis que la jeune Française se sentait manquer d’air.
Un nouveau sourire naquit sur ses lèvres, tremblant. Finalement, finalement, il lui offrait une autre chance. Une nouvelle voie, d’accéder à ce désir qu’elle avait de lui, pour l’assouvir pleinement. Dans le regard de son interlocuteur semblait flotter un relent de supplication silencieuse, lui intimant de faire demi-tour tant qu’il en était encore temps. Faisant fi de cet avertissement, Miya s’avança. Lentement, sensuellement, elle posa un pied devant l’autre, la faisant se déhancher pour arriver jusqu’à sa hauteur. Dévorant la main qu’il lui tendait avec une sorte de fascination frisant l’inquiétude, elle n’hésita pourtant pas lorsque sa propre main se leva pour se poser dans la sienne, alors que ses yeux revenaient se river dans ceux de l’Américain, avec une détermination étrangement calme. Une ombre de sourire flottait sur ses lèvres. La tension les unissant était palpable, et la demoiselle avait presque l’impression de se marier, alors qu’il n’était question que de sexe. Restant silencieuse un instant, elle pencha la tête sur le côté avec grâce, son sourire se faisant encore plus doux, alors qu’elle ne cessait de détailler l’homme qui s’offrait finalement de réaliser son souhait.

« J’aimerais que tu fasses de moi une femme. Une vraie. »

S’avançant encore un peu plus, sans animosité aucune, Miya se hissa sur la pointe des pieds et effleura les lèvres de son antonyme totale, avec une tendresse et une envie évidentes. Ses yeux clos cillaient avec lenteur sous ses paupières, tandis qu’elle entrouvrait ses lèvres pour s’abandonner déjà contre lui, selon une simplicité et une naïveté qu’il aurait le choix de juger, ou non, touchante. Laissant, après quelques instants, ses talons rejoindre le sol ferme, elle rentra sa tête dans ses épaules, un sourire de petite fille ravie de son coin naissant sur son visage. Sans la moindre hésitation, Miya lui tendit cette même main qu’elle lui avait donnée avec détermination quelques instants plus tôt.

« Où va-t-on, maintenant ? »

A lui de reprendre les rênes.
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MessageSujet: Re: Finalement ... c'est dégueulasse !   Finalement ... c'est dégueulasse ! EmptySam 14 Sep 2013 - 14:09

Un éclat de rire. SON éclat de rire. Cameron se sentit vexé, en quoi est-ce que ce qu'il venait de dire était drôle? Parler de sentiments à une vierge était-il si risible? Franchement, il avait déjà vu plus hilarant comme discussion et la voir relâcher toute la pression dans un rire qui malgré tout restait agréable, lui fit refermer l'expression de son visage. Lui, ça le faisait pas rire. Cette réaction était même purement immature. Depuis quand est-ce qu'une femme rigole de l'amour? Même Cameron qui n'était pas un champion en la matière puisqu'il ne prenait guère le temps de s'attacher aux femmes qu'il fréquentait, ne crachait pas sur l'amour. Il n'était vraiment pas contre, il n'était juste pas prêt. Il aimait le concept en lui-même, le fait de se sentir gêné dans les premiers instants, sentir son ventre se contracter sous la pression et laisser son cœur s'emballer par passion. Il enviait les amoureux et comptait bien en arriver là un jour. Cependant, avec cette réaction stupide, Miya venait elle-même de se barrer de sa propre liste personnelle, bien qu'elle n'ait jamais vraiment été inscrite comme candidate potentielle. De toute manière, elle était trop jeune, trop fraîche et trop pétillante pour lui, il lui fallait une femme plus posée, plus calme et franchement plus sûre d'elle, un peu dénuée de logique et qui ne craint pas le ridicule. Cameron aimait les petites blagues mesquines entre couples, les taquineries gratuites et les câlins en public. Bref ...
Les paroles de Miya furent, par la suite, très claires. Purement sexuel, c'était ce qu'ils cherchaient tous deux. N'empêche qu'il n'avait pas digéré son rire mais il était hors de question qu'il lui en parle. Ils n'étaient pas amis, ils n'avaient pas besoin de discuter de ces choses-là tous les deux. Malheureusement, son visage contrarié semblait avoir le monopole et Cameron affichait maintenant une expression froide et sans appel. Il ne comptait pas revenir sur ses paroles et allait faire l'amour à Miya comme convenu, mais il se comporterait exactement comme d'habitude, comme avec les autres. Il s'était dit qu'il serait peut-être plus gentil en terme de mots, plus avenant sur la manière de faire mais pour quoi faire? Cette jeune femme qui se tenait devant lui était adulte et consentante alors si après, l'envie de pleurer lui venait aux yeux, c'était son problème ... Hmpf. L'homme soupira. Ses pensées dépassaient le stade de la mauvaise humeur, il devait se calmer et à nouveau, regarder Miya différemment. Un peu de temps, voilà tout ...
Il opina juste de la tête, encore trop vexé pour ouvrir la bouche.

Et pourtant, malgré tout ça, il lui donna en effet une seconde chance. La princesse gagnait aujourd'hui, les pulsions que procurent un acte sexuel remportait le championnat avec une victoire totale sur la restriction. Cameron n'allait pas regretter, sa décision n'allait pas faire de Miya une nympho (il espérait), peut-être allait-elle devenir un peu plus prétentieuse, plus sûre d'elle mais ce n'était pas vraiment une mauvaise chose. Et si par miracle rien ne changeait, alors c'était parfait.
Évidemment, elle accepta. Cameron était la seule barrière qui restait et puisqu'il venait d'accepter, alors le marché semblait conclu. Il ne leur restait qu'à passer à l'acte. Soudainement ... il vit plus loin, plus amusant et plus sadique en même temps. Et si ... il fut interrompu. Parti dans ses pensées, il ne l'avait même pas vu s'approcher, se hisser vers lui jusqu'à l'embrasser légèrement. Cameron ne ferma pas les yeux et resta à contempler ce visage si proche du sien, elle s'abandonnait tellement facilement qu'il se sentit presque lassé mais son odeur le rappela à l'ordre. Il aimait tellement les femmes et leurs manies, leurs surprises et leurs défauts. Il désirait Miya, bien sûr que oui. Pourtant, il se contenta de répondre platement à son baiser, absolument pas comme dans la cabine tout à l'heure. Pourquoi? Par taquinerie, complètement. Il voulait qu'elle brûle pour lui, il entrait doucement dans son rôle et il n'aimait pas faire l'amour comme un amoureux transis. Lui, son truc, c'était la tension, le supplice mélangé aux contacts presque abusés. Son corps allait être sien quelque temps.
Miya se recula, heureuse à priori. Soit. Cameron fixa cette petite main frêle et pâle et retrouva un sourire carnassier. Il était temps, ma jolie. Délicatement pourtant, il glissa sa main dans la sienne et serra ses doigts pour signer le départ. Où allaient-ils? L'Américain avait pensé faire ça dans un lieu insolite telle qu'une place publique mais cachée, ou encore un love hôtel mais au fond ... c'était mauvais. Il ne voulait pas être interrompu, encore moins devoir payer pour se faire plaisir. Quel était l'intérêt de posséder une chambre dans un hôtel de luxe s'il n'en faisait pas profiter la gente féminine qui le désirait. Taylor ne faisait plus partie de vie et devait sûrement ignorer sa nouvelle adresse -tant mieux- mais Miya, elle, elle avait le droit. Qui plus est, elle allait ainsi pouvoir découvrir de nouveaux aspects de sa personnalité, remarquer qu'il avait beau être "un homme illégal", il vivait normalement et n'était pas fan des coins miteux pour vivre.
Aussi, après un dernier regard rempli d'assurance et mais dénué de chaleur, il répondit juste :


  • Chez moi.

C'était un cadeau inestimable que de pouvoir pénétrer chez Cameron dès le premier jour. Certes, leur relation à ce stade dépassait déjà l'entendement logique d'une rencontre banale mais soit ... Il n'avait rien à lui cacher puisqu'il ne craignait rien d'elle. Elle n'en voulait pas à sa vie, à son argent ou sa famille mais à son corps. Franchement, rien de mal ne pouvait arriver, alors allons-y gaiement.

Sujet terminé. Suite ici : Après tout, tu as mangé ma confiserie
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