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 Esprits Libres

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MessageSujet: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyMar 20 Déc 2011 - 23:23

Morosité
-PV-
Il est des matins où Froid décide d’être plus froid que ce qu’il ne l’est réellement.
Un peu comme ce matin là, où le psychologue pénètre l’enceinte de l’Académie, aux alentours des dix coups matinaux. Des coups, comme si des cloches il y avait toujours eu dans cette école. Or, qui dit toujours dit jamais, et c’est sur cet état d’esprit contradictoire que se ramène Yui Valentine et sa carcasse pâle et maigrichonne. Et des cloches, ça sonne un peu quand ça veut, dans la tête de l’homme incongru qu’il est. En attendant, avec toute la buée qui s’échappe au gré de chaque expiration, on pourrait même croire que tous se sont mis à fumer, dans ce vieux monde aigri de la vie.
A la seule pensée que tout le monde puisse partager son humeur du moment -au point de s’en sentir justement aigri de la vie-, a quelque chose de particulièrement plaisant. La généralité lorsque nécessaire, l’exception lorsque préférable. Conclusion : causer avec Yui Valentine, c’est pire que jouer au pog, c’est soit pile, soit face, soit ni l’un ni l’autre. Un mélange de tout et de rien à la fois.

L’allure du docteur Valentine n’a pas vraiment changé depuis son arrivée à Keimoo. Quoiqu’avec le temps, il se déplace plus normalement qu’à ses débuts, où on le croyait dérangé, à marcher sans un bruit de pas. Ce silence dupliqué par ce calme étrange et cette prescience qui ne finit pas de faire parler ceux qui le croisent. En tout cas, maintenant, la seule chose qui a changé, c’est qu’on sait qu’il est à moitié fou, bizarre, étrange... pas normal. Une habitude, pour les anciens de l’école, une incommodité pour les nouveaux arrivants. Peu importe, personne ne refait la face du monde, pas plus que celle du psychologue scolaire.

Un psychologue d’ailleurs... crispé.
Peut-être aura-t-on dénoté ce froncement de sourcil qui semble s’être confortablement logé depuis quelques jours sur son visage, ces regards noirs qui fixent inexorablement quelqu’un, quelque chose, ou même peut-être rien à rien. Ce que personne n’a vu et remarqué, ce sont les mains anormalement glacées de monsieur Valentine et peut-être son horrible teint déjà blafard, qui tente de concurrencer le cachet d’aspirine en ces temps d’hiver. Il paraît qu’il revient d’un arrêt maladie. Il paraît... parce qu’entre ce qu’il paraît et ce que Yui fait, une sacrée marge flotte toujours. Mais à quoi bon expliquer le pourquoi et le comment de son absence ? Quelqu’un pourrait-il remédier à ses maux, à part lui-même ? En parlant de maux, certains se les cherchent, tiens donc. L’idée de faire le cochon pendu sur un arbre... Et après qui est-ce qu’on vient embêter en cas de bobos, si ce n’est l’infirmier Fatalys? Quoique si cette fille se mange le sol en pleine face, ce n’est pas Fatalys mais l’Hosto.

Alors qu’il s’apprête à rentrer par le hall principal de l’école, son regard s’est posé sur cette fille, -petite fille- pendue à une des branches basses de l’arbre, là bas. Si les ennuis suivent Yui, cette fille, elle se cherche elle-même des ennuis, oui. Quel comble. Et de toute sa carrière de psychologue, Yui n’aura jamais vu un élève se percher à un arbre sans raison. Une creepy ? Une artiste ? Il ne fallait plus s’étonner de ces nouvelles générations toujours plus inexplicables. En changeant sa trajectoire, Yui colle un nom à la silhouette puis au visage de l’élève. Résultat d’une mémoire constamment surmenée et qui travaille dans relâche. Un des éternels problèmes du docteur Valentine. Mais tout le monde a toujours eu des problèmes.

-... et vous, vous en avez un de problème, mademoiselle Dawkins ? a sifflé Valentine en se plantant face –et donc à l’envers- à la jeune fille.

Est ce que l’heure était aux présentations ? Pas vraiment.
Saurait-elle qu'elle parle à un psy et non pas à un pion? Qu'importe. Allait-il donner son statut sous prétexte de la déloger de cet arbre? Non plus. Toutefois, Yui se demande ce que peut bien faire Ryoji, le pion authentique. Pas étonnant qu’avec un tel manque de surveillance, des élèves se jettent par dessus le toit. Quel monde de fou, lorsque lui, Yui Valentine, est parfaitement sain d’esprit.

-Descendez.

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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyMer 21 Déc 2011 - 0:28

Esprit Libre
« Yui & Ethel»


Alors qu’Ethel allait se rendormir, décidée à ne pas se lever de la journée, les cloches sonnèrent un peu plus loin. Grognant après avoir été troublée dans son demi-sommeil, elle regarda son réveil posé sur le bureau. Il était neuf heures. Respirant un grand coup, elle compta jusqu’à trois et se redressa en un seul geste, envoyant sa couette valser un peu plus loin. Mais ce surplus d’énergie était entièrement factice, s’asseyant mollement sur un coin de son matelas, elle bailla en ouvrant un large bec, et se frotta les yeux. D’un pas brumeux, elle se dirigea vers la salle de bain commune, affichant sans honte son pyjama magnifiquement décoré d’un cochon rose et ses chaussons assortis. Étrangement, elle ne croisa personne, comme si le monde entier s’était donné le mot.

La rouquine rentra donc dans sa chambre sans avoir adressé aucun regard ni aucun sourire à personne. Et cela lui manquait. Si jamais on ne pouvait pas faire semblant d’aller bien, si le miroir des yeux des autres ne nous renvoyait aucune joie, comment faire semblant ? Elle secoua la tête, ne voulant pas se lancer dans ce genre de raisonnement. En arrivant dans sa chambre, la jeune fille ouvrit son armoire, fouillant un instant dans son armoire pour trouver quelque chose à se mettre sur le dos. Un pantacourt en tissu rouge à pois blanc l’interpella, et elle le sortit du tas avec un petit sourire. Depuis quand possédait-elle ce truc ? C’était comme ça pour tout, elle achetait des habits sur un coup de tête, et ne les mettaient jamais.

Il fallait remédier à cela, aujourd’hui même. Enfilant rapidement ce vêtement, Ethel l’agrémenta d’une chemise blanche et de chaussettes montantes assorties. Un nœud papillon rouge sang et des bottines à talons complétèrent sa tenue. Attachant un ruban rouge dans ses cheveux, elle sourit devant la glace. Au moins si elle croisait quelqu’un dans cette tenue, il la prendrait pour une folle et lui sourirait. La jeune fille s’abreuvait des sourires des autres pour se dresser et sourire à son tour, pour avoir la force de peindre de la joie sur son visage pâle. Car mettre des couleurs sur une feuille, elle savait admirablement bien le faire. Tracer un visage jovial sur un coin de cahier était son arme contre l’ennui en cours de mathématiques. Mais tracer le masque de la joie sur son propre visage demandait un peu plus d’ardeur, bien qu’elle s’y emploi à merveille.

Prenant son carnet à dessin et un fusain, la jeune fille décida de sortir dans la cour afin de faire des croquis et de passer le temps. Le froid était mordant comme elle aimait, il lui rappelait les hivers glacés d’Angleterre. Même avec une simple chemise, elle ne sentait pas le froid lui glacer les os. Elle aimait tellement ça qu’elle préférait congeler sur place en frissonnant de plaisir plutôt que de remonter chercher un pull en laine. Armée de son fusain qui lui tachait déjà les doigts, elle alla s’installer sur un banc, et entreprit de mettre sur papier l’arbre en face d’elle. S’appliquant à représenter le mouvement du vent dans les feuilles, le gémissement muet des branches meurtries par la froid naissant. Mais ça ne la satisfaisait pas. Au bout de quelques traits, elle grognait et changeait de feuille, totalement insatisfaite.

Puisque cet arbre ne voulait pas être représenté, elle dessinerait la cour, depuis l’arbre. Se levant, elle grimpa sur une branche basse, et regarda la vue que cela lui conférait. Un sol de béton vide de monde, quelques arbres et buissons se battant en duel. Elle avait vraiment choisi une vue déprimante.

Soupirant, elle se laissa tomber en arrière, laissant ses jambes pendre sur la branche et son corps flotter dans les airs. Son carnet glissa de ses mains et tomba au sol sans qu’elle cherche à le retenir. Ethel ferma les yeux et se berça un instant, portée par les airs. En rouvrant les yeux, elle s’apprêtait à voir toujours cette même cour, mais à l’envers, ce qui était autrement plus drôle. Ses pupilles surprises se dilatèrent. Devant elle se tenait un homme qu’elle n’avait jamais vu de sa vie, qui la dévisageait d’un air sévère. Zut ! Un pion ? Visiblement, elle n’avait pas le droit de regarder le monde à l’envers. Quel dommage. Avec un grand sourire, le premier qu’elle pouvait faire de la journée, elle regarda l’inconnu.

« Pourquoi, vous en avez, vous, Monsieur...? »

Elle partait déjà avec une injustice. Il connaissait son nom, et elle n’avait absolument pas la moindre idée de comment il pouvait s’appeler, lui. Ethel avait eu tout de même la justesse d’esprit de ne pas le tutoyer. Si elle avait eu beaucoup de mal en arrivant au Japon, la jeune fille avait commencé à s’y faire. En Angleterre, ils se disent tous You, c’est plus clair. Mais lui semblait un peu plus âgé qu’elle, et la politesse l’obligeait à le vouvoyer. Même si le fait que son nom lui soit inconnu titillait énormément la jeune fille. Elle retenait tellement peu les visages et les noms qu’on pouvait en prendre peur. Avait-elle déjà rencontré cet homme ? Elle s’en fichait un peu en fait, dans une semaine elle aurait totalement oublié sa tête.
Mais, répondant à son ordre, Ethel choisit tout de même de descendre, le faisant dans un petit rire. Sautant souplement sur ses pieds, elle regarda le jeune homme. Il avait l’air froid, et prêt à mordre peut être plus fort que le froid présent. N’importe qui de prudent aurait passé son chemin, voyant l’orage arriver. Mais Ethel n’était pas prudente, ni sensée.

« Ça ne vous arrive jamais de vouloir regarder le monde sous un angle totalement différent ? »




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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyJeu 22 Déc 2011 - 21:16

-J’en ai tous les jours, a sèchement répondu le psychologue sans toutefois attendre de réponse, et sans daigner se présenter non plus, mais c’est moi qui vous pose la question.

Cette insouciance dont la jeune fille semble faire preuve l’agace d’autant plus.

Ce jour là, Ethel était rouge à poids, peu couverte, elle et sa chemise blanche et son nœud pourpre.
Comment se couvrir moins sous un temps pareil, il y en a chez qui ça tourne jamais assez rond pour partager les mêmes ressentis. De toute façon, les artistes ont toujours eu une part farfelue en eux, bien que catégoriser, c’est un peu le mal. Mal ou pas, Valentine laisse la jeune fille revenir sur terre dans un rire volage. Et un problème, il en aurait, tant qu’elle cherche à se pendre sur les arbres ainsi. Tant qu’elle affiche aussi, son air un peu trop innocent à son goût. Enfin... lorsque tout et n’importe quoi donne prétexte à devenir problème, le schéma devient plus facile à reproduire. Tout dépend de quel angle la situation est envisagée.

-Ne me faites donc pas croire que singer sur une branche vous permet de regarder le monde sous un angle différent...

Et la perception du monde par Yui Valentine est tellement étrange que la tordre davantage serait inquiétant. A quoi bon s’efforcer de voir les choses différemment lorsque personne n’est fichue d’en suivre le raisonnement. Est ce que quelqu’un a déjà vu le monde tel que Yui le voit ? Non, et la réponse est bien là. Avisant le calepin tombé au sol, le psychologue l’a rendu à sa propriétaire sans daigner le feuilleter, chose dont il n’aurait eu aucun scrupule à faire, de meilleure humeur. De toute façon, à bien se le répéter, les artistes avaient tous leur part d’incompréhensibilité au regard des autres. Il suffisait de voir qui enseignait l’Art dans cette école. Eléna Aleksandrov, la meilleure et la pire des incompréhensibles. D’ailleurs, l’air paisible de Dawkins rappelle horriblement Eléna. Une histoire trop fraîche pour s’en lasser avec un sourire furtif. Une rancœur trop profonde pour pouvoir être effacée.

-Mademoiselle Dawkins. Qu’attendez vous pour filer en cours, a alors demandé Valentine suspicieux, jetant un regard à la grosse horloge murale au dessus de l’entrée de l’école. La pause passée, il ne reste plus beaucoup de passage sur la cour de l’école. Parce qu’à tenter de réparer les absences des sécheurs invétérés, Monsieur Ashita, le directeur de l’école, avait eu la brillante –stupide selon Yui- d’envoyer les élèves aux absences récurrentes, au bureau du psychologue. Comme si psychologue rimait à solution miracle. Résultat des courses : des élèves à la chaîne, avec qui la séance -se regarder les yeux dans les blancs des yeux- devenait affreusement plus fréquentes. De quoi aigrir n’importe quel psychologue à l’œuvre.

-Vous ne voudriez pas non plus être envoyée chez le psy, n’est-ce pas ?
rajoute-t-il d’une voix aussi doucereuse que sournoise. Quoique, la seule perspective d’inventer toute sorte de corrections ne le dérange nullement. Yui Valentine avait effectivement décidé -de sa propre initiative- que, les patients envoyés à son bureau pour cause d’absentéisme, seraient contraints à des travaux d’intérêt... de toute sorte. Mais il n’en n’était pas encore là pour le cas présent.

-...ou peut-être chez l’infirmier, une fois que vous aurez attrapé la mort.

Refiler quelques élèves de plus à Fatalys est tout de même un acte de grande générosité pour un type aussi mesquin que Valentine.
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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyVen 23 Déc 2011 - 12:23

Esprit Libre
« Yui & Ethel»


Ainsi, l’inconnu à l’air énervé et énervant qui se pointait en face d’elle avait des problèmes. Comme tout le monde au final, sauf que lui ne semblait pas l’entendre de cette oreille, et voulait faire profiter tout le monde de sa mauvaise humeur. Elle ne répondit rien à sa première phrase qui semblait placée là juste pour être désagréable, je cherchant pas la bagarre.

« Bien sûr que si, se mettre à l’envers permet de voir le monde différemment ! Mais vous devez mieux savoir que tout le monde, c’est ça ? Je suis sure que vous n’avez jamais essayé. »

Provocation. Certes, elle fleuretait un peu sur la frontière du raisonnable, et elle ferait mieux de filer en cours avant d’énerver le jeune homme, qui semblait à fleur de peau et près à crier sur n’importe qui. Mais cette situation l’avait toujours amusée. Pourquoi les gens avaient besoin de se défouler, de s’énerver ? Quel malheur les avait détruits à ce point-là ? Quoi que certaines fois, une réflexion sur eux même suffisait à les énerver assez pour avoir envie de casser quelque chose, que ça soit un sourire niais ou un vase. Grimaçant lorsque l’inconnu lui demanda quand elle comptait filer en cours, elle regarda sa montre. Ils avaient commencé depuis environ deux heures, et elle n’avait assisté à aucun des deux. A vrai dire, elle était persuadée en se levant qu’on était Dimanche, et pas Lundi.

C’est peut-être pour cette raison qu’elle n’avait croisé personne ? Un petit rire s’échappa de sa bouche. Bon, elle ne pouvait plus rien y faire, et autant ne pas arriver en retard au cours de 10 heures, elle irait dans une heure.
Mais à bien regardé les yeux du jeune homme, il semblait vouloir dire qu’elle avait tout intérêt à filer en cours immédiatement, sous peine de... sous peine de quoi ? Elle croisa les bras et releva la tête sur un air de défi

« Et si je refuse, vous m’y emmènerez de force ? Ça pourrait être amusant. »

L’emmener chez le Psy ? Elle n’était même pas au courant qu’il y avait un Psy dans cette académie. Quoi, même les élèves ont besoin d’aller étaler leur problème devant une tierce personne ? Voilà qui l’énerverait bien, d’être obligée de se rendre dans le bureau de quelqu’un qu’elle ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam, et de devoir justifier pourquoi elle n’allait plus en cours. Ethel lui aurait donné du fil à retordre. Si on prenait le temps de raconter la vie de la jeune fille, elle semblait idyllique. Une famille aimante, un avenir tout tracé, une passion qui lui servait de moteur de vie, des notes correctes. Qu’est-ce qui pouvait bien entacher un si doux foyer ? Elle n’était pas le genre de personne à prendre de la drogue, et personne ne s’en était jamais douté.

« Le psy ? Je suis sure qu’il aurait plus de problème à raconter que moi. »

Elle voyait bien ça, un Psy qui se rendrait compte que sa patiente n’a absolument aucun problème à poser, pas de malheur à déblatérer. Ethel s’était toujours demandé ce qui se passerait dans ce cas. Des heures de débat silencieux ? Rien de plus passionnant, mais pas réellement concret.
La rouquine fixa l’inconnu. Au final, il ne lui avait toujours pas dit son prénom, ça commençait à devenir gênant. Qui était-il ? Pour lui parler ainsi ? Certes, elle aurait oublié son prénom ou son nom sous peu, mais elle préférait toujours savoir à qui elle s’adressait dans l’immédiat, même si la personne n’était là que pour la sermonner.

« Vous êtes un surveillant ? Je n’ai pas une grande mémoire des visages… »

Elle n’avait une grande mémoire pour rien du tout, les visages, les noms, les titres, les leçons. C’était maladif chez elle. Ce genre de chose l’intéressait si peu que son esprit oubliait à peu près aussi vite qu’il apprenait. Comme pour laisser la place aux choses qui avaient vraiment de l’intérêt, et il ne se trouvait en ce cas jamais remplit. Cela avait un intérêt, tout ce que la jeune fille disait, ou quel que soit l’avis qu’elle puisse donner, elle était d’une objectivité totale, et bien souvent d’une sincérité désarmante.
Rangeant son carnet dans sa poche arrière, elle regarda un peu mieux le jeune homme en face d’elle. Avec un petit effort, elle pourrait peut-être se souvenir de qui il était, ou du moins si elle l’avait déjà croisé ou non. Il connaissait son nom, donc il y avait forcément un lien.
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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptySam 24 Déc 2011 - 17:57

-Et vous avez parfaitement raison, je n’ai jamais essayé. Un jour peut être me permettrai-je, mais sûrement pas en plein hiver.

Diantre cette impression de se trouver devant une Eléna miniature... Valentine a un instant fermé les yeux. Tête en l’air, voilà le mot qui lui vient instantanément à l’esprit. Ce rire, cette liberté d’esprit intarissable. Peut être que monsieur le psychologue devrait cesser de coller Eléna partout où il va. Certes il n’en est pas encore jusque là, mais qui dit artiste farfelue fait forcément des liens inconscients avec ce bout de femme. Diantre de chez diantre. C’est que son attitude perchée lui rappelle méchamment Elena Alksandrov.

Yui a alors croisé les bras, irrité devant la provocation de la jeune fille.
Se laisser attendrir, comme devant l’imagination d’Eléna. Maintenir son agacement, irritation encore trop fraîche. Se laisser attendrir. S’énerver. Se laisser attendrir... S’énerver. Une balance qui oscille d’un côté à l’autre pour chatouiller encore ses nerfs.

-Je doute que nous ayons la même notion d’amusement mais si vous continuez ainsi, il se pourrait bien que vous vous amusiez très vite, Dawkins. Puisque, pour votre information je ne suis pas surveillant mais le psychologue, a-t-il aboyé, pour garder sa crédibilité.

Mais de la crédibilité, en a-t-il déjà seulement eu.
Et le psychologue... quand on parle du loup, on le tient par la queue. Mais ce loup là, avant même de le tenir, il était déjà là. Et d’une certaine manière, Yui est plutôt content que Dawkins ne soit pas parti en courant avant même de le voir arriver. Comment peut donc s’amuser un prédateur lorsque la proie passe son temps à lui filer entre les doigts. Et comment se considérer comme tel, lorsque la proie ne se prend justement pas pour la proie. Ethel. Ethel Dawkins, dans la valse de son insouciance la plus inatteignable. Une artiste.

-Je n’aime pas les artistes ! Vous me donnez trop de fil à retordre, vous autres, s’est-il plaint à mi voix, passant la main sur le front, réellement tourmenté, avant de laisser retomber ses bras, -...Vous emmener de force ? Vous rigolez j’espère; je ne force jamais personne !

Pas physiquement du moins.

-Je n’aime pas les artistes...

Une voix qui résonne à peine plus fort qu’un murmure, mais qui aurait pu faire office de hurlement. Et il aurait pu parler seul ainsi, comme un vieux fou qu’on évite en changeant de trottoir de peur de ses réactions. Yui Valentine qui d’habitude, exagère tout ce qu’il entreprend, jouant de son apparence en tirant sur les fils comme un marionnettiste habile. Illusionniste. Mais voilà qu’aujourd’hui une fissure qui se dévoile enfin au grand jour. Une fissure qui tente de ne pas passer pour telle. Il devrait rentrer au bureau. Les traits de son visage ont laissé filtrer, un tas de choses pendant un court instant. Un tas de choses, tel un homme cisaillé par trop de pensées à la fois. Avant de revenir jeter un regard noir en direction de la jeune fille.

Il devrait retourner à son bureau et laisser passer sa colère tout seul. Il devrait s’isoler pour laisser le silence l’opérer. Mais c’est un Valentine accablé qui s’assied sur la branche la plus basse de l’arbre.

-Ne devenez jamais une Artiste, c’est le pire des métiers ! C’est pire qu’être psychologue. En fin de compte, à quoi signifie tout ça, toutes ces choses, ça, ça et ça ! Yui a montré la cour, d’un geste sec et impatient, l’arbre, les branches, le carnet de dessin de la jeune fille. Et toujours dans sa lancée, -...et si je vous montre une salade, une montre, ou je ne sais quoi, en vous demandant à quoi vous pensez, vous allez me sortir une énormité, n’est ce pas ? Oui Dawkins, à quoi riment ces choses là me direz-vous? Votre arbre jeté sur le calepin, vos traits, vos croquis... pourquoi faire, si au final c’est pour rester dans l’abstraction la plus totale!

Assurément, Yui Valentine n’est pas un artiste.
Et se rendant compte qu’il est en train de voguer dans son instant de délire, le psychologue a jeté un coup d'œil à la fille, une brillante idée derrière la tête.

-Et tant qu’à faire, vous avez le droit à une réponse, peu importe ce qu’elle est, mais elle doit me satisfaire. Sans quoi, je trouverai prétexte à vous punir pour avoir fait l’école buissonnière.

Psychologue dérangé.
Ou trop excentrique.
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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyDim 25 Déc 2011 - 21:26

Esprit Libre
« Yui & Ethel»


Elle avait l’impression que chaque mot qu’elle prononçait avait le don d’énerver d’autant plus le jeune homme. La question était de savoir s’il était arrivé à l’Académie avec une coupe déjà pleine, ou si elle avait de la marge avant de se recevoir un joli ouragan. Encore irrité par l’amusement original de la jeune lycéenne, il pointa le fait qu’il était foncièrement plus adulte qu’elle, puisqu’il ne s’amusait pas de tant de futilités. Et il était le Psychologue... Intéressant.
Le jeune homme n’avait pas bronché lorsqu’elle avait parlé du Psychologue scolaire, comme s’il voulait garder son identité secrète un instant. Une envie de jouer ? En tout cas il venait de mettre cartes sur table. Sans qu’on puisse savoir réellement pourquoi.
Il lui rappelait Castiel, dans son énervement assez drôle à observer. Lorsqu’ils sont irrités, ce genre de personne est parfaitement capable de se mettre en colère sans aucune aide extérieure, pour le plus grand bonheur d’Ethel qui pouvait observer cela.

Il n’aimait pas les artistes, et lui fit clairement entendre. Que pouvait-elle y faire ? Si elle partait déjà avec un malus, Ethel avait peu de chance de s’en tirer réellement à bon compte.
La seule différence serait surement que quoi qu’il puisse lui dire, quel que soit le point où il pourrait s’énerver, la rouquine garderait un calme exemplaire, et des petits yeux clairs. Pourquoi s’énerver ? C’était parfaitement inutile, et ça mangeait inutilement des minutes de vie.
Le rire rallongeait l’espérance de vie, se mettre en colère consumait les neurones et rendait encore plus irrité. Les cris appellent les cris, et tant qu’à faire Ethel préférait garder un sourire, sans chercher les ennuis.

-Ne devenez jamais une Artiste, c’est le pire des métiers ! C’est pire qu’être psychologue. En fin de compte, à quoi signifie tout ça, toutes ces choses, ça, ça et ça ! Et si je vous montre une salade, une montre, ou je ne sais quoi, en vous demandant à quoi vous pensez, vous allez me sortir une énormité, n’est-ce pas ? Oui Dawkins, à quoi riment ces choses-là me direz-vous? Votre arbre jeté sur le calepin, vos traits, vos croquis... pourquoi faire, si au final c’est pour rester dans l’abstraction la plus totale!

Elle fronça les sourcils, était-il en train de lui dicter la conduite qu’elle se devait d’adopter ? Les gens ont parfaitement le droit de s’énerver, de hurler, mais il y avait une chose qu’Ethel détestait : Qu’on lui dise ce qu’elle devait faire. Croisant les bras, elle releva la tête et toisa le Psychologue

« Vous savez, ce n’est pas parce que vous êtes plus âgé ou que vous faite un métier que vous jugez sensés que cela vous donne le droit de nous dicter notre conduite. Pour votre gouverne, et en restant plus polie que vous ne l’êtes avec moi, je vous répondrais simplement. Pourquoi qualifiez-vous cela d’abstrait ? Nous recréons ce que nous voyons dans notre esprit. Si c’est pour se conformer à l’exact réalité, cela n’a aucun intérêt, autant prendre une photo rapidement et s’en aller. »

Beaucoup avaient du mal à comprendre ça. Les impressionnistes avaient fait scandale lors de leurs premières expositions. Pourtant, ce mouvement avait émergé au moment où la photographie naissait. Ou était l’intérêt artistique à s’acharner à représenter quelque chose à l’identique, quand un simple clic pouvait le rendre mille fois plus réaliste ? Les personnes terre à terre ne pouvaient bien sûr pas comprendre cela, s’ils ne se sont jamais penché sur la question.

Le Psychologue était donc le genre de personne à se suffire à lui-même ? Après tout, c’était pardonnable. Il devait estimer avoir une vie posée, sans qu’on est besoin de venir l’ennuyer avec des simagrées d’adolescents qui se désignait artiste. De toute façon, Ethel ne se considérait pas en soi comme artiste. Ce serait la ranger dans une caste.
La définition de ‘’artiste’’ est Personne qui produit des œuvres suscitant une émotion ou un sentiment et invitant à la réflexion. Elle exerce un savoir-faire, un art ou une technique appartenant aux beaux-arts.
Un artiste était donc seulement ça, si on était apte à ne se baser que sur une définition brute. Et Ethel refusait de n’être que ça.




Dernière édition par Ethel Dawkins le Sam 7 Jan 2012 - 16:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyMer 28 Déc 2011 - 22:44

Je n’aime pas les artistes, je n’aime plus les artistes. Un leitmotiv, une fois répété, peut-il devenir réel ?
Yui l’aimerait bien. Malgré le fait que ce leitmotiv soit trempé dans le mensonge et continue à baigner dedans. N’aime-t-il réellement pas les artistes ? A vrai dire, leur côté créatif a toujours épanché un tant soit peu le psychologue, friand d’originalité. Mais voilà qu’un beau jour, frappé dans son monstrueux orgueil par une artiste, l’art semble se ternir de son terrible courroux. Un résumé –presque- chevaleresque de la chose, qui ferait bien marrer Yui Valentine en premier s’il n’avait pas été lui-même l’objet du scénario.

-

L’esprit du psychologue a fini par faire un saut dans le présent, sur la scène qui se déroule en ce moment même. Cette vieille impression d’être partout à la fois, de planer à des années d’ici et cette irritation à ressentir la colère qui grouille dans ses tripes. Faire le tri, faire le tri, cesser d’envisager toutes les choses à la fois. Être là et arrêter de répondre machinalement. La voix de Dawkins sonne plus réelle qu’il ne se l’était figuré.

-Dicter votre conduite...
répète-t-il fixant l’école d’un regard lointain, je ne le voudrais pas.

Instant de franchise. L’être humain est la beauté dans sa liberté, sa spontanéité, son ouverture d’esprit. Yui est peut-être le premier à prôner cette doctrine là, sans se rendre compte qu’à cet instant, il est peut être plus borné que ce qu’il ne l’est réellement. En saisissant les paroles de la jeune artiste à la volée, c’est l’effet du seau d’eau sur la tête. Presque digne d’une claque de la part d’Eléna. Eléna, Dawkins, l’amalgame devrait cesser. Valentine se redresse. Faille qui se referme, pour un équilibre précaire, trop précaire. C’est pourtant un calme légendaire qu’il adopte, cet étrange calme habituel qui fait son aura habituel.

-La part d’art qui coule en vous, elle est sans doute une les plus appréciables.

Esprit versatile. Versatile dans une horrible franchise. Si incohérent dans son comportement, tellement logique à son sens. Un homme qui pendant un instant, a oublié de regarder devant, encore à remuer ses souvenirs. L’art et le côté perché d’Eléna qui l’ont attiré bien plus loin que ses repères, qui lui ont fait oublier ce qu’il était pendant un instant. Un monde ailleurs, dont la compréhension n’est plus un conditionnel de la paix, ni de la joie. A ne pas comprendre, Yui Valentine s’en est emmêlé les pinceaux et le revoilà revenu sur ses positions, dans la confusion la plus totale. Ce qu’il ne peut comprendre, ce qu’il ne peut contrôler est une source d’insatisfaction, lui qui se complaît dans sa quête d’obtention de ses convoitises. Tellement mécontent qu’il en vient à déverser toutes ses pensées les unes sur les autres sans ordre logique, comme un artiste balance ses croquis ratés au sol pour les refaire, les refaire encore et encore... jusqu’à atteindre satisfaction.

-Et pourquoi pensez vous que je vous dicte votre conduite !
rugit-il, d’un coup comme il ne s’est jamais emporté ainsi. Je ne vous dicte rien du tout Dites moi alors que j’ai tord, ne restez donc pas polie, puisque je vous le dis ! Psychologue n’est pas plus censé qu’un autre métier et ce que je ne peux comprendre est abstrait, complètement abstrait. Abstrait, affreusement abstrait ! Est ce un tord à tenter de déchiffrer ce qui n’est pas voué à être compris !

Yui Valentine est bien lancé pour continuer encore longtemps.

Yui Valentine est en train de crier à tord et à travers sur une élève qui n’a passablement rien fait si ce n’est d’être là au mauvais moment. En intégrant cette deuxième perspective, il a fermé les yeux un instant, se passant la main dessus. Comme lorsqu’il s’agit de s’empêcher de voir quelque chose. Il est temps de se calmer, un bon somnifère pour s'assommer et dormir de tout son saoul. Dans ses accès colériques, il se serait presque saisi les épaules de la jeune fille pour la secouer sans ménagement... s’il n’était pas si mauvais pour s’exprimer par la violence physique.

Alors au prix d’un effort, il a maîtrisé le canal de sa voix.
La seule chose de plus censée qu’il puisse faire en cet instant.

-Vous ressemblez horriblement à quelqu’un que je connais ...si bien que c’en est perturbant, a –t-il finalement dit.

Oui, perturbant au point d’avoir envie de laisser tomber toute une colère destinée à une toute autre personne.
Yui Valentine est malheureusement ce genre de personne qui se suffit à elle-même, mais de manière bien subtile. Subtile comme l’est sa personnalité tortueuse. Une personnalité dite tantôt mauvaise, tantôt bonne. Tantôt indescriptible, pourquoi pas. Tant que la personne concernée se reconnaît dans ses actes. Yui a jeté un coup d’œil sur le jeune fille, toujours présente. Présente alors qu’elle devrait être partie en courant sans demander son merci. Il a ramassé un crayon tombé à terre pour le tendre à Ethel.

-Ne me voyez pas comme un psychologue, ne serait-ce qu’aujourd’hui, voulez-vous?

Une demande comme il lui est déjà arrivé de faire.
Il y a des jours ou monsieur le psychologue aimerait bien qu’on ne le voie pas comme tel. Un statut, une position, une vulgaire étiquette. Il a expiré de la buée qui se veut mimer la fumée s’extirpant d’une cigarette. Après une montée de fièvre, le temps a semblé moins froid que quelques instants auparavant. Yui s’est alors rassis sur sa branche d’où il a littéralement décollé avec son hystérie du moment. Tourné vers l’école, il a laissé son attention repeindre la surface des bâtiments. Que se passerait-il quand il les verrait à l’envers... ? Un jour peut-être, tenterait-il de faire le pendu pour voir le monde en sens dessus dessous. Peut-être pas aujourd’hui, mais un jour, dans une de ses mystérieuses lubies.

-Je voudrais que vous gaspilliez quelques instants encore en ma compagnie, a-t-il alors fait, en tapotant la branche à ses côtés, d'un geste las. Me les accorderez-vous?, demande-il silencieusement au travers de cette requête. Une question posée à demi quand tout le monde pourrait se détourner de l'énergumène qu'il fait. Yui Valentine qui aimerait se croire indestructible et qui admet qu'il ne l'est franchement pas. Une bonne étape de fait. Et maintenant que plus ou moins revenu à sa place, quel autre plat est-il en train de mijoter? Manigances... si supercheries il y avait réellement. Est ce un tord de quémander un instant de répit en toute liberté d'esprit?
Mais cet instant, le mérite-t-il réellement.


Esprit Libre

-Répondrez vous à toutes mes questions ? Et surtout... m’en poserez-vous.

Un jeu, un défi, une mise en garde. Un simple dialogue sans cohérence. Encore faudrait-il que répondant il y ait.
Pour que ce simple dialogue sans début ni fin tienne la route, une route vers un simple échappatoire même si éphémère. Oublier les personnages, oublier les rôles. Est-ce seulement faisable. Yui Valentine aura déjà essayé d’y jouer, à ce jeu. Mais à chaque fois, qu’il l’a lancé avec un peu n'importe qui, patients comme entourage, il l’a terminé mais inexorablement seul. Est ce finalement si compliqué ?

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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyLun 2 Jan 2012 - 18:42

Esprit Libre
« Yui & Ethel»


Sans vraiment comprendre quelle fut la transition, le psychologue commença à s’énerver sur elle. Qu’il soutienne ne pas vouloir dicter sa conduite était une chose qu’Ethel appréciait forcément, mais avait-elle mérité ces paroles furieuses ? La colère n’avait toujours qu’une cause : La souffrance. C’était vrai pour tous. Les gens s’énervent, tuent, blessent parce qu’ils souffrent, que ce soit de la société ou de leur propre mal être. Le Psychologue souffrait donc tant que ça, pour crier après une stricte inconnue ? Le côté doux et candide de la jeune fille lui soufflait de prendre cet être dans ses bras, mais bien évidemment sa raison lui montrait que si elle ne voulait pas se faire jeter au sol ou se prendre une heure de colle, elle devait rester de marbre.

"C’est parce que je ressemble à quelqu’un que vous connaissez que vous vous énervez ainsi sans raison apparente ?"

Pas très prudente, la rouquine. Mais elle répondait ainsi au souhait du jeune homme qui était de ne pas se faire traiter comme un psychologue, mais bien comme un être humain normal. Alors elle déployait sa franchise déroutante, plantant ses grands yeux dans ceux de son interlocuteur pour ne pas lui laisser le choix, il devait lui répondre, même si cela lui coutait.
Un large sourire apparu sur son visage et elle hocha la tête :

"Je ne vous ai pas encore vu comme psychologue, vous êtes un être humain avant d’être cela. Et je ne pense pas gaspiller mon temps en restant en votre compagnie, comme vous dites !"

Elle acceptait donc officiellement un échange verbal, autre que celui d’un simple inconnu qui engueulerait une jeune fille désobéissant aux règles. Cette conversation semblait avoir bien plus d’intérêt qu’un cour de mathématique, selon la jeune fille. Quel était le but d’entendre un prof ensommeillé déblatérer sur des formules déjà rabâchées pendant des mois ? Un psychologue tremblant de colère ou de tristesse, au point de demander à une jeune fille faisant l’école buissonnière de rester et de parler.

N’était-ce pas l’inverse qui aurait dû se produire ? Les élèves défilaient dans son bureau, se posaient et racontaient leurs soucis d’ados, plus ou moins grave. Forcément, il faut qu’à un moment les rôles soient inversés, sinon notre vie ne paraitrait plus qu’un miroir de celle des autres.

"Je répondrais à vos questions, tant que vous répondrez aux miennes, quelle que soit leur nature."

Ethel n’entendait pas là des questions personnelles, ou porter sur quelque chose d’indisposant. Elle signait juste un pacte invisible montrant qu’il ne pouvait pas refuser de parler si c’était pour poser des questions. Personne ne fonctionne comme ça, sauf les psychologues, et il venait de refuser d’être considéré comme cela.
Un sourire toujours sur les lèvres, et le regard très doux, elle piqua un brin d’herbe près de l’arbre et le mâchouilla, fixant celui dont elle ne connaissait même pas encore le prénom.




Dernière édition par Ethel Dawkins le Sam 7 Jan 2012 - 16:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyVen 6 Jan 2012 - 23:01

Sans raison apparente, a-t-elle dit. Et elle l’aurait achevé, si Yui avait encore entrepris de la violenter verbalement un certain temps. Sur ces quelques mots, il s’est momentanément aperçu lui-même, lui et ses bras ballants devenus soudain trop raides. Sous l’effet de cette désagréable surprise, ses traits se sont durcis en un air renfermé. Sa violence qui ne parvient pas même à heurter le premier esprit venu... effet du seau d’eau froid, ce seau glacé contre la fièvre d’un malade brûlant. Alors il s’est senti néant, le psychologue scolaire, complètement vidé de toute essence de fantaisie, d’incohérence et d’illogisme, cette fragrance dans laquelle trempe sa personnalité la plupart du temps. Lui jetant un regard presque trop noir, Valentine aura pourtant répondu d’une voix posée.

-D’une certaine manière, vous avez raison. Aujourd’hui..., imaginez qu’aujourd’hui, est un de ces jours où le monde est contre vous quelqu’en soit son aspect.

S’emporter à tout va est loin des principes de Yui Valentine, qui de son être, préfère de loin, être dans la maîtrise totale d’une situation donnée. Une situation qui d’ailleurs, est dictée par son propre art de manigancer finement les tournures pour qu’elles aboutissent à ses fins ; personnalité mesquine du psy. Or, cette sourde colère qui grouille dans ses tripes le rend affreusement prévisible dans ses pensées et ses actes ...et s'effrite le trône de Valentine, pendant que le grand sourire insouciant de Dawkins réapparait sur son visage. Dawkins, qui accepte de prendre place dans cette ballade des esprits libres. Naturellement- répondra-t-il pour sceller cet étrange pacte de bons procédés.

-N’est-il pas là un cercle vicieux ; Vous lui ressemblez sans vraiment lui ressembler mais vous ne pouvez cesser de me renvoyer cette impression tout comme je ne pourrais cesser d’y faire allusion.

Au loin un fou de psychologue dans ses tourments colériques et une fillette au caractère aérien en train de sciemment sécher ses cours. Un personnel, un élève. Deux êtres. Arrive-t-il souvent au monde, à cette masse de gens qui tous les jours vivent la société, -pour elle, en elle- de se poser tranquillement dans un coin, ne serait-ce pour défaire un instant, les étiquettes collées à chacun comme une seconde peau invisible. Pendant un instant, Yui Valentine se demande jusqu’où il lui est donné de voguer, jusqu’où il leur est donné de voguer au delà de cette barrière. Il le fait souvent. Mais n’entraîne jamais assez loin avec lui, les mentalités l’entourant.

-Et sur ces quelques instants là, je ne serai plus le psychologue, pas plus que vous seriez l’élève.

Yui sent le regard de Dawkins posé sur sa personne, alors que son propre regard s’est perdu dans un point lointain, au travers une des fenêtre du bâtiment fièrement érigé.

-Cessez donc de me regarder comme si vous y liriez un livre, Dawkins, fait-il à mi-voix, distrait, avant de lui jeter un coup d’œil de biais. –Que lisez vous ?

Que lisez-vous, qu’y lisez vous ?
A vrai dire le ton employé se fiche bien qu’elle lise, qu’elle voit, qu’elle interprète ou non, du moment qu'elle en livre un bout de ses pensées, tremplin vers d'autres -et d'autres encore-, sujets de discussion. Et que la fillette continue à le fixer ou pas, Valentine a fini par revenir sur sa contemplation absente de l’école. Une école qui dans son regard, n’existe pas. Et il n'est plus d'ordre défini en cet espace temporel.

-Est ce dérangeant d’être confondu à une autre personne?

A qui. Pour qui ? Ces questions, les pose-t-il réellement à travers ses questions? Peu importe ; le pseudo pacte exige seulement la liberté des mots, qu’ils soient cohérent ou pas du tout à la question initialement posée. Serait-ce donc un dialogue de sourd muet ? Qu’en sait-il. Parti dans cette transe des pensées, c’est à se demander un instant, ce à quoi peut penser une fillette aux airs des plus angéliques, mordillant une brindille par un temps d’hiver. Des pensées, juste au fil de l'eau.


[Pas de lien forcé entre quantité-qualité, pas de soucis.]
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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyMar 10 Jan 2012 - 16:55

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« Yui & Ethel»


Un de ces jours où le monde est contre vous… Non, elle ne pouvait pas comprendre. Le monde avait toujours été avec elle, l’accompagnant dans une virée plus ou moins illuminée. Ce monde n’avait été qu’une seule fois contre elle, et en très peu de temps, Ethel avait su transformer cela en avantage, tirer sa force de cette mésaventure. Même lorsque tout se retournait contre elle, la rouquine trouvait le moyen de le transformer en son avantage, afin de ne pas être colérique et aigrie. Mais il était compréhensible que certains n’y parviennent pas, il fallait une bonne dose de courage, mais surtout, surtout, de la légèreté à n’en plus finir, et une tendance sévère au papillonnage. Se ficher de tout, voilà la solution, qu’importe ce qui puisse arriver, il faut encaisser, puis oublier, et sourire, c’est important le sourire. Sinon, tout devient écho de la chose qui nous obnubile, et on finit par ne vivre plus que pour elle, enfermé dans cette idée. Le début de la folie, en somme.

« Vous êtes le seul empêtré dans ce cercle vicieux, Monsieur. Et il ne tient qu’à vous de vous en défaire, au fond. Vous ne croyez pas ? »

Après tout ça, la jeune fille était légèrement curieuse. Qui était cette jeune femme à qui elle ressemblait ? Sans y ressembler vraiment, si on croyait les paroles du jeune psychologue. Ce qu’était la personne pour lui était forcément intéressant, car cela montrait pourquoi il avait réagi comme ça avec elle, et sous quelles conditions. Pourquoi il ne l’avait pas renvoyé illico en cours également.

« Et puis zut, si vous voulez au moins que je cesse de vous renvoyer entre autre une image d’élève, en plus de celle que vous vous obstinez à voir, cessez de m’appeler Dawkins. Mon prénom est Ethel. Appelez-moi comme vous voulez, mais pas Dawkins !»

Elle n’aimait pas ces distances imposées par les noms de famille. Qu’importe la personne en face d’elle, le nom de famille était bien trop formel. Il était à peu près certain que même en présence d’un président, d’un roi du monde ou d’un dieu, elle demanderait la même chose, un petit sourire au coin des lèvres. Que pouvait-elle voir en lui ? Beaucoup de choses, mais qui demeuraient toutes floues dans l’absolu. Ce n’était que des infimes froissements de sourcils, un éclair triste dans le regard, une main qui se tendait et se détendait. Il semblait triste, las.

« Vous devriez mettre un peu de feu dans votre vie, et ne pas craindre ses brulures. C’est ce que je lis. »

Certes, c’était tout sauf une réponse, mais elle le ponctua d’un petit sourire. Elle n’allait pas lui proposer de la drogue ou de sauter joyeusement dans un véritable feu brulant, mais la jeune fille pensait tout ce qu’elle venait de dire. Mettre du feu dans sa vie signifiait bien évidemment bruler tous les souvenirs gênant, mettre au bûcher ces vieilles photos contre lesquelles on pleure le soir. Vivre sa vie dans un élan nouveau, en ayant stérilisé le passé à grand coup de lance flamme. Manière expéditive mais terriblement efficace dans son cas. Il suffisait d’apprendre à éviter le retour de flamme.

« Je ne crois pas que ça soit dérangeant, en fait. Je ne connais pas cette personne, et au final je ne vous connais pas non plus ! Alors vous avez le droit de penser ce que vous voulez, et de me voir de la manière dont vous le voulez. Chacun est libre d’interprétation, et c’est moi qui aurait tort si je ne parvenais pas à vous faire changer d’avis, et à faire en sorte que vous ne voyez que moi-même, et non un souvenir ou une amie.»



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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyJeu 19 Jan 2012 - 23:40

Une chose des plus étranges d’envisager un monde vu de par une toute autre perception. Yui Valentine dont le monde est un perpétuel terrain cabossé aux angles les plus sinueux, sans forcément en tomber dans la tristesse larmoyante. Assurément, l’univers de cet homme est un jeu de puzzle, dont les pièces sont bel et bien assemblés, mais dans un schéma les plus étranges.

Lui, un être tortueux. Elle, une fillette aussi sordide qu’aérienne. Une plume qui voletige au gré du vent, se posant sur ci et ça à son passage. Ethel Dawkins, la légèreté incarnée, une insouciance lui insufflant de se sortir du cercle vicieux. De ses propres cercles vicieux... plaît-elle ?

-Et bien je pense que si, a-t-il fait, d’un ton doucereux, de cette étrange douceur habituel à faire froid dans le dos. Comme s’il avait toujours su la réponse. Mais Yui qui cesse de se monter le bourrichon, qui cesse d’être aussi métaphysique sur tout et n’importe quel sujet... que serait-il alors. Et au fond... a-t-il réellement envie de s’en défaire ou se complait-il dans justement ses complaintes ? Une lueur moqueuse est apparue dans son regard, amusé par sa propre raison. Si Yui Valentine aime à se moquer du monde, se moquer de sa propre personne fait également partie du jeu. Après tout, ce n’est pas comme s’il se mettait réellement en tord.

-Et bien... poil de carotte, peut-être, suggère alors Valentine en l’air, après l’avoir étudiée de son regard habituellement froid.

Ce qui l’amuse un tant soit peu, c’est peut être la vue d’une rouquinette qui voudrait se permettre autant de familiarités d’un coup, dans une Japon où appeler les gens par le nom est une coutume. Depuis quand Yui joue-t-il les japonnais et depuis quand Dawkins en est-elle une aussi. Ethel, qui de par sa manière d’être, de cet air paisible qui n’a l’air de ne jamais vouloir se rider, de cette tranquilité... elle lui rappelle qu’il avait, il fut un certain temps, reposé ses esprits surmenés en un être capable d’en faire complètement abstraction, quoiqu’il lui raconte.

Et alors, Ethel lui donne description de ce qu’elle voit. Une description loin de lui plaire, qui ne peut s’empêcher de réprimer un frisson désagréable. Monsieur Valentine, qui du haut de son perchoir, a l’impression de donner l’air plus infirme que ce qu’il ne l’est réellement. Croisant les bras il a fermé les yeux, comme pensif à ce qu’il entend en retour. Les paroles d’un ange tombé du ciel contre ceux d’un illusionniste qui croit péter plus haut que son séant.

-Est-il non seulement possible et permis qu’un ange puisse se tromper ?

A se demander à qui parle cet homme. Hurluberlu.
Un excentrique à la faculté de sauter d’une humeur à une autre avec une transition déconcertante. Yui, Yui Valentine.

-Je saurai vous trouver un autre souvenir avec lequel vous revêtir,
a-t-il répondu, comme s’il avait lu dans les pensée d’Ethel, le sens de sa réponse. Du feu, lui a-t-elle dit, du feu, pour brûler les obstacles. Brûler les obstacle oui, y passer au travers, très certainement ; mais une fois que mourra cette irrésistible envie que flétrisse le monde avec ses pensées. Vision à remettre à un peu plus tard. La vengeance est un plat qui se déguste si bien à froid... alors pas pour l’instant. Une autre fois, oui. Feu, crépite, crépite au loin...

Et le pli contrarié entre les sourcils du psy a laissé place à une expression plus détendue, du moins à ce qu’il pourrait le paraître sur le visage d’un type pareil.

-... et comment voudriez vous me connaître dans ce cas?

Je ne vous connais pas.
Dawkins ne dit que la vérité.
Peut-être.

-Peut être qu’en vous dévoilant que je ne suis autre que Valentine, vous allez me connaître un tant soit peu... a-t-il fait en tendant une main à la jeune fille en guise de poignée de main, avant de rajouter avec son habituel regard à la lueur clairement moqueuse, -...ou peut être pas du tout.

A ses yeux Ethel est une fillette qui ne devrait pas se souiller de la noirceur des autres, -dont la sienne y compris, évidemment. Mais qui est-il pour le lui faire remarquer, à cette personnalité claire, trop claire et davantage encore lorsqu’il s’agit la faire mariner à côté de celle, trop ambigüe et grise, de Yui Valentine.

Une clarté à s’y brûler les doigts. La perçoit-elle elle-même?

-Vous par contre... vous m’êtes presque effrayante.

Effrayante de par cette absence de répondant, proche de la neutralité. Valentine dont l'indifférence terrifie le plus.
Il est le nuage qui fuit la lumière. Le nuage qui de sa grisaille apporte cette atmosphère étouffante. Si entièrement noir il n’est pas, gris Valentine l’a toujours été. Un amas de couleurs passe devant ses yeux.


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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptySam 21 Jan 2012 - 21:49

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« Yui & Ethel»


Poil de Carotte… Le ton changeant du jeune psychologue était-il la preuve qu’elle pouvait encore espérer ne pas rester bornée à une image autre que la sienne ? En tout cas, elle refusait d’être réduite à l’idée de sa chevelure. Trop souvent appelée ainsi, reconnue par le juste éclat de feu qui émanait du sommet de son crâne. Elle était plus qu’une simple couleur, elle était plus que ça. Posant donc son doigt sur la bouche du jeune homme sans aucune gêne apparente, elle le rectifia.

« Ne m’appelez pas Poil de Carotte. Personne n’est simplement ce à quoi il ressemble. »

Sinon, elle ne le considérait que comme un homme hautain et surement froid, à la manière de son regard et de ses cheveux de neige. Mais il y avait tout de même une différence. La chevelure du jeune homme n’était surement pas naturelle, et il cherchait donc à rendre un quelconque masque par cela, à faire pencher les gens vers une certaine pensée. L’inverse d’Ethel, qui ne se maquillait presque jamais, et ne s’habillait pas pour le regard extérieur mais pour elle-même, afin de ne pas se perdre dans la masse uniforme de la foule. Comme si elle voulait pouvoir jeter un regard omniscient venant du ciel et se reconnaître directement, comme elle était.

« Vous insinuez par-là que ma réponse est fausse ? Ou alors qu’elle ne vous plait pas ? »

Encore un qui n’avait pas la force d’assumer le feu ? Se jeter dans la gueule en fusion d’un animal étranger pouvait en effet faire peur. Mais à nu, le corps alimenté par une violente chaleur, tout paraissait plus réel, plus intense. Le contact suivant avec l’air frais, la trace de la morsure des flammes qui disparaissait peu à peu était la plus frissonnante des douleurs. Et le sourire qu’on se mettait à peindre sur son visage était des plus réels, parce qu’on avait connu le feu. Sans ça, l’eau existerait-elle ? Si personne n’alimentait son cœur et son âme de la folie des flammes, existerait-il des gens posés, froid ? Comme le jour et la nuit, le Yin et le Yang, le bonheur ne pouvait exister sans malheur. A chacun d’oser se prendre le brasier en pleine face.

« Allez-vous seulement me laisser vous connaître ? La bonne foi y est souvent pour beaucoup. Et je ne vous mangerez pas, promis ! »

Agrémentant cette phrase d’un sourire gigantesque, elle serra la main de Valentine et leva gentiment la tête, le regardant dans les yeux. Rencontre hasardeuse, alors qu’elle tirait la langue à une obligation, qu’elle se refusait à entrer dans le cercle rangé des élèves attablé devant un professeur aussi lassé que son auditoire du cours qu’il peut déblatérer. Comme d’habitude, et se fichant de l’énervement qu’elle procurait, la rouquine ne se conformait pas. Toujours, elle avait refusé de porter un uniforme, ou alors teint en rouge, recousu à sa sauce. Les nombreuses punitions et exclusions ne lui avait jamais fait peur, les surveillants du collège avait fini par lui ficher la paix. Cet homme qui visiblement n’était pas non plus au travail, et ne semblait pas pressé d’y arriver. Cet homme qui ne voyait en elle pour l’instant que l’évocation muette d’un souvenir. Et qui semblait atteint par la plus sombre des mélancolies.

« Je vous effraye ? C’est surprenant. »

Et la jeune fille était réellement surprise. Elle, effrayante ? Baissant les yeux vers ses pieds, Ethel se toisa de haut en bas, cherchant un élément qui pourrait porter à confusion. Réajustant son nœud papillon, elle eut un petit sourire amusé, totalement solitaire. Elle, folle ? Surement, mais ce n’était pas une découverte. Le feu lui avait quelque peu grillé les circuits, endommagé la partie sensée de l’âme. Ne laissant qu’un foyer pour la folie, et le sourire. Effrayante ?

« C’est plutôt vous qui êtes terrible, avec ce regard qui ne vous quitte pas. »

Elle n’avait pas dit effrayant. Parce qu’il y avait peu de chose qui effrayait vraiment Ethel. Les vaches en faisaient partie, les monstres nocturnes cachés sous son lit également. Mais un homme ne pourrait jamais l’effrayer, qu’importe sa dantesque noirceur ou sa mélancolie lointaine. Car la rouquine savait pertinemment qu’au fond de chaque individu, même le plus tourmenté et violent existait une part lumineuse et sublime, qui ne demandait qu’à éclater. Ce genre de personne n’était pas effrayante, il fallait juste l’aider à tendre la main au petit ange qui dormait au fond de son cœur et à l’aider à s’envoler.


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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyLun 23 Jan 2012 - 22:54

Il n’a pas vu Ethel arriver.

Lorsqu’elle lui a posé un index sur les lèvres, il l’a fixé d’un regard austère et inquisiteur, attrapant cette petite main sans brusquerie, pour l’éloigner de son visage. Qui avait eu ce geste similaire, la dernière fois, perçant ainsi cette espace vitale que Valentine apprécie à conserver ? Un instant durant, il se rappelle le jeune Kohaku. D’une manière ou d’une autre il est l’opposé de la jeune artiste qu’il a à ses côtés, mais tous deux se ressemblent dans leur façon propre d’être inatteignables. Alors est ce que cet homme, Yui Valentine, est-il en train de se laisser marcher sur les pieds, ces temps derniers ? A moins qu’Eléna ne soit parvenu à lui réduire l’ampleur de cette sphère invisible, brisant le bloc glacier qu’il représente.

...Et Ethel, elle dit que personne n’est seulement ce à qu’il paraît.
Lâchant finalement cette main, Valentine continuera à la fixer, tout aussi posé. Le jeu des esprits libres lui donne l’impression de rentrer dans une sorte de transe, à laisser échapper ses pensées au compte goutte. Il hausse les épaules à cette sensation et fixera sans ciller la fillette face à lui.

-Très bien.

Pas poil de carotte.
Mais peut être, Poil de Carotte ressemblait-il justement à un ange.
Ou pas.

Instant de dérive.

-Un ange, propose finalement Yui perdant de son amusement.

Mais saurait-il dire s’il les apprécie, les anges? Est ce important. De toute façon, personne ne sait à quoi ils ressemblent non plus. S’il appréciait Ethel, alors il déciderait de bien les aimer. Dans le cas contraire, il ne les apprécierait pas. Simplement idiot, un jeu de hasard fondé sur le oui ou le non. Noir ou blanc. Généraliser, c’est le mal. Mais Yui n’a jamais été synonyme comme son contraire. Un rire acerbe sort de ses lèvres; comment la mélancolie est-elle chassée de nos jours?

-Fausse ou déplaisir... Les deux peut-être ? Le feu brûle, la glace conserve. Pourquoi préférer le feu lorsqu’il est possible de ne pas détruire? C’est un simple jeu de rééquilibrage, mais en deçà, vous me renvoyez une image de moi même d’un être trop infirme... fait Valentine en fronçant les sourcils, que je ne suis pas, ni que je ne pourrais être.

Il ne peut être aussi frêle qu’elle semble le décrire. Il ne l’est pas. Le paraît-il ? Ethel est déconcertante à sa manière d’être, même si empreinte de douceur. Elle a repris sa main, elle et son aura de gentillesse anticonformiste accompagné d’un sourire agréable, qui fatigue les sens aiguisés d’un psy qui ne se veut pas psy. Quelle étrange scène.

-Il est des choses qu’il ne vaut mieux pas consommer, se moque alors Yui observant sa main dans celle de Dawins. –Vous risqueriez de vous empoisonner toute seule or... je doute prétendre vous soigner.

Mise en garde ou défi ?
« Allez-vous seulement me laisser vous connaître ? La bonne foi y est souvent pour beaucoup.» résonne encore une fois un écho mental à la voix de la rouquine. Et vous, y parviendrez-vous seulement répond silencieusement une autre pensée en réponse. Yui se contentera d’étirer la commissure de ses lèvres dans un drôle de rictus. L’une est effrayante pendant que l’autre est terrible. Et ces deux sont plantés là, dans une conversation burlesque qui sort, à priori de nulle part. Pendant que l’ange s’observe pour tenter de se voir une nouvelle caractéristique, Valentine laisse ses doigts s’échapper de son emprise, rompant ainsi tout contact si ce n'est celui du regard. Pourquoi s'acharner à vouloir tout toucher? Quoique... ce serait faux de prétendre qu'il ne le fait pas, lui aussi. Seulement lorsque c'est lui-même qui en prend l'initiative, évidemment que ça ne le gêne pas le moindre du monde. C'est qu'on n'est jamais mieux desservi que par soi-même...

-Vous sentir de marbre face aux propos insensés que je vous déblatère est effrayant.

Effrayant non pas à en trembler de peur mais effrayant dans la perspective de ce caractère imprévisible. Parce que la peur, Yui Valentine sait ce qu'elle ait pour l'avoir vécue et s'être noyé en plein dedans... émergeant d'une nouvelle masse de pensées, il a laissé un souffle se transformer en buée, un nouvel éclair amusé passant dans son regard. Et quoiqu'il se passe dans ces yeux là, il y reste toujours cette vieille impression qu'il jette un froid aussi volontaire qu'involontaire. Des traits, qui probablement ne se réparent pas. A quoi bon après tout?
Quoiqu'il en soit, dans tout ça, Ethel, c'est le faisceau de lumière qui incommode. A son sens, Valentine la perçoit comme étant trop intouchable pour avoir un impact dessus et c'est en soi, dérangeant. Inconfortable, pour quelqu'un qui a l'habitude de provoquer quelque chose chez les autres. Quelque chose, mais pas ce sourire béat de bienveillance, non. Une bienveillance qu'il n'a jamais cherché à mériter, ni à quémander; et voilà qu'elle arrive avec son insouciance la plus légère...
Le feu empièterait-il donc la glace sur son sillage.

-Et bien jeune fille, cela, vous n'êtes pas la seule à me le dire.

Assurément, il est des choses qui sont comestibles comme d'autres ne le seront jamais.
Des choses qui ne peuvent changer ainsi.

-Entre nous, peut-être que vous êtes effrayante et moi terrible ...parce que vous comme moi, sommes finalement quelques peu dérangés. Un peu fous aussi...?

Au grand jamais monsieur Valentine ne s'est perçu comme fou jusqu'ici et sa propre déclaration lui fait l'effet d'une illumination... qui ne lui déplaît pas. Après tout il avait bien fait toutes ses années son excentrique alors passer le cap supérieur n'est plus grand chose en soi. Pendant que les autres, eux, l'auront déjà qualifié ainsi plus d'une fois. Mais que serait donc le monde sans l'ampleur de la folie? Or, tout en faisant la morale de bonne conduite à ses patients -lorsqu'il le fait-, la vie de ce psy un peu fêlé de l'esprit, n'est elle justement pas l'enchaînement d'une folie à une autre. En attendant de faire mieux, interprété comme pire, la prochaine fois...

Le psy qui se complait dans l'excentricité.
Dans la fantaisie et la bizarrerie.

-Mais ce sont toujours les gens quelque peu piqués de là dedans que j'attire, a-t-il susurré en tapotant d'un index le front de la fillette -... et que j'apprécie.

Non pas pour les soigner mais pour plonger en plein dans le délire des autres.
Un étrange aveu qui n'a rien d'un aveu lorsqu'on connaît un tant soit peu Yui Valentine. Se relevant alors, il a fini par tapoter le dessus de la tête de la fillette, jetant un coup d’œil vers le hall qui ne saurait tarder se remplir pour la pause du matin.

-... Dans moins de quelques minutes, je serai des mauvais élèves qui échappent ce pour quoi ils sont dans cette école.

Et comme d'habitude, il déciderait d'aménager ses rendez vous au seul caprice de ses envies.


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Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
Compteur 443

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                                   :

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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyJeu 26 Jan 2012 - 18:53

Esprit Libre
« Yui & Ethel»


S’amusant de la surprise du jeune Valentine, Ethel eut un petit rire. Bien entendu, elle éloigna tout de suite sa main, ne faisant aucune pression. Ce n’était pas son but, de déstabiliser ou énerver. Quoi que, si. Elle voulait peut être déstabilisé son interlocuteur, quel qu’il soit. Car ce n’est que lorsqu’une personne est déstabilisée qu’il montre son vrai visage, une infime seconde. N’est-ce pas là le plus intéressant, et ce que chaque homme recherche ? Pourtant, elle laisse retomber sa main le long de son corps, ne perdant pas ce sourire si caractéristique qui semblait vouloir dépasser son visage pour se perdre dans le ciel et dans le soleil. Simple protection contre les ténèbres.

Le problème était donc que sa réponse n’était pas satisfaisante. Oui mais monsieur, une réponse n’est pas là pour été satisfaisante, elle est là pour amener la réalité. Pas forcément une réalité universelle, aucun homme ne l’a encore trouvée. Mais sa propre vérité, celle qu’on crée pour palier au mensonge. C’était ça qu’Ethel s’acharnait à chercher, sa propre vérité. Pas celle qu’on lui dictait ou qu’un autre lui soufflait, mais sa vérité à elle, celle qui éclairerait son esprit et son âme. Malheureusement, elle se perdait toujours dans ses déblatérations, et ne savait jamais plus par où elle avait commencé.

« Le feu ne fait pas que bruler, vous savez. Il purifie, aussi. Et vous n’êtes ni faible ni infirme. Plus que de la Glace en fait, vous êtes un peu trop solide. Tellement que la moindre fissure vous étonne, car vous n’aviez jamais envisagé qu’elle pourrait un jour exister. Et au final, je ne suis pas le feu non plus. J’en ai trop peur. »

Les glaçons fondent, la glace se brise sur le sol, la glace permet d’y voir au travers. Tout cela était-il vraiment la définition de Valentine ? Peut-être pas, en tout cas la jeune rouquine s’acharnerait pour lui en donner une tout autre. Il n’était pas du genre à se briser, et elle ne le voyait pas fondre. Il était peut-être cet élément dans la mesure où celui-ci ne plie pas, et surtout refuse de se réchauffer par peur de disparaître. Mais peut-être se trompait-elle du tout au tout ? Il était impossible pour elle de lire justement dans l’esprit de quelqu’un, de saisir son essence, dès la première rencontre. Qui le pouvait vraiment ? Chaque être est trop complexe pour être comprit en une seule fois, ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs, prisonniers du monde des sens, comme Platon le disait si bien.
Serrant sa main, elle rigola à sa phrase. A la fois tant de sûreté et d’indécision dans son comportement la dépassait presque, mais la réjouissait. Elle n’était pas la seule.

« Qu’est-ce qui vous dit que je ne cherche pas à m’empoisonner ? Si cela m’amène à la folie plus profonde, tant mieux, je ne peux que m’en amuser. »

Elle fut tout de même surprise par la phrase de Valentine. Elle, de marbre ? Oui, c’était bien la vérité, mais peu de gens osaient le noter. Du moins face aux réactions de la jeune fille quant à sa propre folie. La raison était pourtant simple, on essaye d’ignorer ce dont on a peur. On tourne fièrement la tête comme si on ne le voyait pas. Sans être une Autruche, elle se cachait de son propre univers, pour ne pas chuter dedans et ne plus pouvoir en revenir. N’était-ce pas le plus insensé de l’histoire ?

« Vous savez, son propre esprit fait parfois si peur qu’il oblige à tenter de l’ignorer, par peur de s’y perdre. »

Paf. Folie ? Surement. A la fois perdue et uniquement rassurée les paupières closes. Comme si la seule chance de liberté, de liberté et de beauté se trouvait aux confins de son esprit, comme si apprendre tout ça était trop dur pour le supporter. Esprit Libre, Ethel en était. Mais libre uniquement lorsqu’elle fermait les yeux, libre uniquement lorsqu’elle pouvait voguer sur son âme. A l’inverse donc d’un homme ayant besoin de calme pour être libre, de grand espace, la rouquine avait la possibilité d’être libre à chaque instant. Mais elle s’y perdait, trop souvent.

« La Folie n’est-elle pas la dernière sauvegarde ? Sans cette folie, il n’y aurait pas de gens sensés. »

Souriant, elle regarda Yui. Etait-ce l’infime signe lui prouvant qu’elle avait réussi à passer derrière les barrières du monde des sens, pour entrer au moins dans le monde des idées ? La rouquine avait dépassé l’impression première que le psychologue semblait borné à lui donner. A moins que tout ça ne résulte uniquement de son jugement premier.
Regardant la grande pendule affichée au mur de la cour, elle soupira, déjà ? Cette fois, elle n’échapperait pas à la monotonie des cours, il fallait redevenir un instant sérieux. Et puis comme ça elle pourrait rêver au chaud, assise sur une chaise pour partir encore plus loin dans le ciel qu’elle se créait.

« Malheureusement, les obligations nous rattrapent toujours. »

Promis, elle fabriquerait un monde sans préoccupations, sans guerre et sans larmes. Qu’importe les faux sourires qu’il lui faudrait employer pour y parvenir, les boucliers en mousse qu’elle briserait sur les armes de la réalité, elle y parviendrait. Et emmènerait dans sa chute astronomique le pauvre être qui serait assez faible ou assez fort pour se laisser entrainer dans cette douce folie.


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MessageSujet: Re: Esprits Libres   Esprits Libres EmptyDim 29 Jan 2012 - 14:48

"La folie n’est-elle pas la dernière sauvegarde ?
Sans cette folie, il n’y aurait pas de gens sensés."


-Vous avez donc peur du feu et peur de tomber dans une folie à l’infini...,
répète Yui songeur. Alors finalement, la fillette en face de lui se laisse-t-elle réellement découvrir derrières ses airs apaisants? Cache-t-elle une autre facette en deçà de ses sourires ? Ne pas savoir, c’est inexorablement quelque chose qui effraye. Ne pas connaître l’étendue de sa propre folie, ne pas savoir. La peur de s’y perdre... Jusqu’où s’est elle permise de s'ensevelir dans sa propre folie, et cela, est-il réellement possible de le savoir. Dans cet autre monde, l’une a la possibilité de s’y égarer n’importe quand pendant que l’autre n’y parvient qu’en état de paix avec lui-même. Étrange paradoxe sur lequel le psy méditera avant que ne retentisse la sonnerie de l’école. Qui de cette rencontre entraînera l’autre dans des abysses les plus insensés ?

L’Ange de ses sourires, l'Illusionniste de ses contradictions.

-Elles nous rattrapent, mais uniquement pour nous donner l’opportunité de repartir plus loin.


Personne n’a jamais fais de folie sans retour et s’ils l’ont fait, ils n’en sont jamais revenu pour en attester. On retombe toujours sur nos pas pour rebondir autre part. Alors ce retour à la réalité, il faut bien s’y faire. S’y faire, comme Yui Valentine déchante de devoir retourner à son poste. Monsieur le psychologue scolaire, dont les personnalités pleines de rêves ont le mérite de le faire voguer à mille lieux d’ici, repos de l’esprit. Est-il donc un homme d’ordinaire sans rêves ? Sûrement pas.

Mais dans les rêves, c’est qu’il y en a toujours de plusieurs sortes. Certains, plus apaisant que d'autres.
Il a jeté un coup d'œil sur le sourire éternellement perché sur les lèvres de la petite fille, lui effleurant du pouce le menton. Comme si une tâche invisible il avait voulu effacer. Étrange contact.
A qui mentirait-il qu'il venait de croiser un angelot?

-La prochaine fois, n’oubliez pas de me donner des ailes.

...Pour esquisser un pas de plus vers l’inconnu imaginaire.
Simple requête ou au revoir, Yui Valentine s'est levé. Il n'ira cependant pas rejoindre son cabinet, incapable de se mettre à l'écoute de l'autre après cette rencontre atypique. Irait-il lui-même rêvasser à sa manière? Parce que si les obligations nous rattrapent toujours, il est toujours possible de trouver des compromis. Un de plus, un de moins...



FIN
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