₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyLun 14 Nov 2011 - 19:58

    Veuillez prendre note que de nombreux lieux seront mentionnés et utilisés dans ce topic, mais comme nous ne souhaitons pas constamment changer d'endroit nous le continuerons ici bas. Merci de votre compréhension.

    Un regard agacé effleura la surface d'une montre de goût afin de noter l'heure qui y était inscrite pour la millième fois en l'espace de quinze minutes. Malgré l'insistance avec laquelle ce regard se bornait à noter le déplacement des aiguilles, celles-ci semblaient déterminées à se déplacer d'une lenteur exemplaire. Ce déplacement d'aiguilles laborieux ne faisait qu'aggraver l'humeur de mademoiselle Johnson, à qui appartenait ce regard insistant, humeur qui déjà était considérablement mauvaise. Pianotant impatiemment sur l'un de ses bras croisé sur sa poitrine, elle poussa un énième soupir de frustration, ses sourcils menaçant de se fusionner sous la force de leur froncement. Ses muscles même étaient tendus à souhait, contribuant à accentuer son air farouche, effrayant des brandes d'enfants rieurs qui avaient tôt fait de faire un détour considérable pour ne pas avoir à l'affronter directement. Mais quand bien même son corps semblait sur le point d'exploser sous le poids de son agacement phénoménal, l'univers lui refusa tout répit, la forçant à patienter d'avantage. Renna n'était pas contente. Elle n'était pas contente du tout. Pourquoi cela ? Parce qu'elle se trouvait dans un endroit qu'elle détestait plus que tout au monde, j'ai nommé un parc d'attraction. Ce genre d'endroit était pour elle l'image même de tout ce qu'elle méprisait dans l'univers tout entier et c'était pour cette raison que normalement, elle prenait soin de se tenir bien loin de ce genre de spectacle. Malheureusement, en cette heureuse journée d'été, on l'avait traînée de force et elle n'avait pas su refuser. L'enseignante regrettait amèrement de ne pas avoir insisté pour demeurer dans son logis, terrée derrière un bouquin et fermée au reste du monde. Pourtant, il était bien trop tard pour reculer. L'erreur était faite, elle était à l'intérieur, aussi bien endurer et attendre que son bourreau se lasse des multiples attractions et jeux maintenant disponibles à ses yeux émerveillés. C'était d'ailleurs ce même bourreau que Renna attendait impatiemment, appuyée sur une colonne près de l'entrée du parc. La prostituée s'amusait à tenter de gagner une énorme peluche en forme de lapin en lancant des cerceaux sur des tiges de fer, un air concentré sur ses traits. Elle était si concentrée à atteindre son but, qu'elle ne remarquait même pas avec quelle convoitise l'animateur du jeu en question fixait sa poitrine généreuse et peu cachée par son haut moulant.

    Renna fulminait silencieusement sur place, non parce que l'homme zieutait de façon peu polie le décolletée de son... amie, mais parce qu'elle était obligée d'endurer un moment si pénible. Tout ce bruit, toutes ces couleurs, tous ces enfants... Renna doutait même que l'enfer puisse être plus pénible qu'un tel endroit. L'enseignante passa une main sur son visage, tentant de calmer ses pauvres nerfs se faisant. Ce ne fut pas bien concluant, mais au moins elle réussit à se cacher des myriades de couleurs criardes des attractions qui l'entouraient et qui lui donnaient le tournis. Il fallait souligner que si mademoiselle Johnson ne se sentait pas bien à son aise en ce lieu de rigolades et de plaisanteries, le lieu en lui-même semblait peu confortable de la compter parmi ceux qui le fréquentaient. En effet, l'apparence de la jeune femme ne concordait pas du tout avec l'esprit de fête qui trônait dans le parc d'attraction. Elle n'avait pas fait l'effort de revêtir quelque chose de plus convenable, histoire de démontrer fièrement à la prostituée tenace que si elle cédait à ses caprices, elle refusait de se fondre dans la masse. Et donc, haute perchée sur ses escarpins pointus gris perle et bien stylée dans ses pantalons chics noirs moulants et striés de lignes fines blanches, la dame jetait des regards meurtriers à tous ceux qui semblaient vouloir l'approcher. Son haut sans manches de soie fine d'un gris tout aussi perle que ses souliers reluisait sous la lueur des lanternes et lui donnait un air distingué tout à fait incongru parmi la masse de pantalons en denim et de tee-shirts à slogans. Mais le pire dans tout son accoutrement était sans conteste ses bijoux. Qui de censé porterait une montre en argent pure et des perles à un parc d'attraction ? Une enseignante de mathématique déterminée à se rebeller contre une sortie de plaisir, apparemment. Quand enfin la jeune dame retira sa main de son visage, ce fut pour apercevoir la silhouette dansante de son accompagnatrice ramenant triomphalement par le bras l'immense peluche qu'elle avait travaillé si dur pour obtenir. Renna soupçonnait le propriétaire du jeu d'avoir donné la peluche à Star par souhait de voir la prostituée le remercier d'une partie de jambes en l'air gratuite. Ses soupçons se confirmèrent lorsque son regard glacial perçu une moue déçue sur les lèvres du dit propriétaire, qui avait l'air ridicule dans son costume de clown. Reposant son regard sur la prostituée qui ne l'avait pas encore rejointe, Renna afficha une moue désapprobatrice en notant l'accoutrement de celle-ci. Star aimait bien scandaliser les gens et étant habituée à démontrer ses attributs, portait des vêtements peu pudiques même lorsqu'elle n'était pas en train de travailler.

    Mais si renna ne concordait pas du tout avec le décors, la jeune prostituée, elle, semblait se fondre à merveille avec les costumes grotesques des employés du parc. D'ailleurs, à de nombreuses reprises des gens étaient venus lui poser des questions, pensant bien entendu qu'elle était responsable des lieux. Renna nota le bustier bleu azur ainsi que les minishorts de cuir noir avec un sourcil haussé. Quand son regard parcouru les bas résille et les cuissardes, elle poussa un énième soupir exaspéré. Décidément, Star n'aimait pas passer inaperçue. Le temps que Renna termine ses réflexions sombres, la prostituée l'avait rejointe et la gratifiait d'un énorme sourire enjoué. Renna pensa sardoniquement que la jouvencelle avait des airs de gamine.


    « Ren-chan, t'as vu ?! J'ai réussis à l'avoir ! Il est pas trognon avec son petit noeud papillon ? J'vais l'appeler Pan Pan, comme le film de Bambi <3. »
    « Je supposes que je ne devrais pas être surprise que tu l'aimes tant. Après tout, son aspect grotesque est dans tes goûts usuels. Mais puis-je soulever un point important ? Où est-ce que tu vas le mettre au juste, ton appartement est bien trop petit pour le contenir. »
    « Roooh aller, fait pas les rabat-joie, tu peux pas me féliciter de mes prouesses au lieu de t'ficher cet air amer ? Allleeeeeer je sais qu'ut peux le faire ! »
    « Hmpf. Bon, maintenant que tu as gracieusement réussit à gagner ton rongeur en peluche, on peut sortir de cet endroit infernal ? »
    « Ah ça non ! Pas question ! Je t'ai traînée ici pour que tu arrêtes de penser à une certaine personne et que tu retrouves ta bonne humeur, alors arrête de râler et file moi de la monnaie, je veux de la barbe à papa ! »

    Le coeur de Renna fit un soubresaut quand la mention de 'une certaine personne' jaillit des lèvres de son bourreau et elle pinça les lèvres d'un air mécontent. Une lueur de fragilité traversa son regard avant qu'elle ne sert les bras contre son poitrail et qu'elle ne se redresse défensivement, regardant ailleurs. Après un infime moment de silence malaisé, elle poussa un autre soupir en tendant résolument quelques billets entre les mains tendues de Star, refusant de faire face à son regard. La prostituée lui jeta un dernier oeil inquiet avant de se diriger vers un stand à barbe à papa, laissant l'enseignante seule avec ses idées noires. La dame avait tenté maintes fois au cours des dernières semaines d'oublier un certain monstre aux yeux verts, tout comme elle avait tenté de le faire il y a de cela bien des années. L'activité se trouva encore une fois impossible et ce fait ne fit que la frustrer d'avantage. Car même si elle avait accepté ses sentiments pour la jouvencelle, Renna n'arrivait toujours pas à oublier le fait que c'était là une idée totalement impensable et incongru que de rêver à une relation du genre. Cet amour impossible la rongeait doucement de l'intérieur et elle se trouvait acculée au pied du mur, cherchant désespérément à se reprendre sans réussir. L'enseignante voyait des vestiges de son étudiante partout autour de sa personne, dans son logis comme ailleurs. Elle devinait ici et là des traces de sa personne dans la salle de bain, dans la cuisine, même dans la rue. Les premiers jours avaient été terribles. Elle avait finit par balancer dans les ordures les aliments que la jouvencelle avait acheté, ne pouvant supporter d'avantage le pincement que son coeur ressentait chaque fois qu'elle ouvrait son réfrigérateur. Tout ce qui lui avait rappelé de près ou de loin l'étudiante était passé à la corbeille, tout sauf cette chambre qu'elle avait changé pour lui faire un petit nid. Mais contrairement à ce qu'il s'était produit lors de la mort de Yuki, cette prostituée soleil qui avait enjolivé son existence pendant si peu de temps, l'enseignante n'avait pas ignoré cette pièce. Renna se surprenait à s'asseoir sur le lit et à observer son entourage, à s'acharner à replacer tout élément de cette charme inhabitée. Dans ses moments de faiblesse, son coeur la forçait à se saisir d'un oreiller et à l'humer pour tenter fébrilement d'y retenir une trace de l'odeur de cette jeune femme qui avait hanté son existence depuis sa naissance.

    Le départ de Myra de son logis, causé par sa propre personne, avait été une étape difficile à franchir pour l'enseignante, comme le prouvait son corps plus maigre et les cernes camouflées sous une couche de maquillage épaisse sous ses yeux. C'était bien pour cette raison que Star tâchait maintenant de la distraire. La prostituée était revenue quelques jours après sa rencontre avec l'étudiante pour quémander une part du logis de son enseignante préférée, seulement pour la trouver perdue, presqu'un fantôme, assise sur son divan, les yeux hantés. Renna avait accepté la présence de Star dans son chez-soi sans se plaindre comme elle le faisait normalement, prouvant bien qu'elle était loin d'être dans son assiette. Et si elle aurait normalement profité de l;,absence de la jeune femme dans sa vie pour aller s'enfuir en Grèce et effectuer ce voyage gâché par les remontrances de son employeur, Renna n'avait pas trouvé le courage de quitter les terres japonaises, espérant chaque jour voir revenir l'étudiante tout en refusant de s'avouer ce fait à elle-même. L'enseignante avait cessé de se battre contre cette émotion trop forte pour elle, mais son esprit terre à terre la sommait de passer à autre chose, parce qu'elle se détruisait à petit feu ainsi et, peu habituée à être prisonnières de sentiments effarants, elle succombait lentement dans ses troubles. Star avait été plusqu'inquiète de noter ces changements chez l'adulte. L'enseignante eut de nombreuses aventures du soir, plus nombreuses même que ses habitudes et elle tentait de projeter un air de normalité qu'elle était loin de ressentir, mais la prostituée la connaissait trop bien pour tomber dans le panneau. Et c'était bien pour la distraire qu'elle l'avait traînée hors de son antre. L'enseignante poussa un grognement de frustration en tentant vainement de chasser toute pensée qui aurait un rapport avec l'étudiante, sachant pertinemment que c'était une bataille qu'elle allait perdre. Elle posa son regard sur Star qui lui tournait le dos, comptant sa monnaie avec concentration pour faire l'achat de deux cornets de barbe à papa gargantuesques. Elle savait que la prostituée tâchait de lui remonter le moral et ce fait la troublait. Renna ne savait pas comment considérer la jeune femme. Elle ne pouvait, en toute connaissance de cause, dire qu'elle n'appréciait pas sa compagnie. Sinon elle aurait refusé de lui octroyer autant de son attention. Pourtant... Pourtant était-ce correct de la prononcer comme son amie ? Ce terme était si étranger à son esprit qu'elle se secoua vivement afin de ne pas y penser plus longtemps.


    « Etttt voilà Ren-chan, bon appétit <3 ! »

    L'enseignante observa la touffe de bonbon d'un oeil dubitatif, notant la couleur plus qu'artificiel et la révulsion que son estomac semblait éprouver à la seule idée de l'ingurgiter. Elle préféra observer Star mâchouiller goulument son propre cornet et subtilement glisser le sien dans une corbeille à proximité. Ceci allait être une longue et pénible soirée.


Dernière édition par Renna M. Johnson le Mar 15 Nov 2011 - 14:21, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyLun 14 Nov 2011 - 21:34

    Les jours se succédaient et Myra n’avait pas l’impression d’avancer. Elle nageait en eaux troubles depuis son brusque départ du logement de Renna. Celle-ci lui avait gracieusement proposé un toit pour lui demander d’en partir quand bon lui semblerait, après avoir jugé que le consensus établi par le proviseur de l’académie Keimoo ne rimait à rien, et les faisait courir à leur perte. Par conséquent, la professeure de mathématiques n’avait pas respecté sa part du marché, et son élève en avait également violé une bonne partie, étant donné qu’elle avait refusé de s’y soustraire complètement. S’aliéner au profit d’un avenir qu’elle n’était pas sûre de maîtriser était un risque qu’elle n’avait pas eu le courage de prendre sur le moment. Cependant, quelques jours après cette tragique séparation prématurée, elle avait commencé à débusquer un semblant de motivation, tant et si bien qu’elle s’accordait tous les matins une petite séance de travail de deux heures. Au fur et à mesure, elle augmentait son planning, elle le chargeait en s’adaptant à ses capacités de concentration, et de surcroît, elle apprit à se connaître intellectuellement. Mais le rythme n’était pas facile à tenir, et malgré les sincères encouragements de son père, elle peinait à cerner l’intérêt de cette obstination. En réalité, elle essayait par tous les moyens de raviver l’infime lien instauré entre elle et son enseignante, en respectant tardivement les volontés qu’elle avait tenté de lui inculquer. Elle s’adonnait aux mathématiques comme elle ne l’avait jamais fait auparavant, et parvint à élargir plus ou moins sa culture générale en utilisant intelligemment les outils disponibles comme les livres ou Internet. Par ailleurs, elle se forçait à arrêter de fumer en diminuant la quantité de tabac inhalé chaque journée. Sur le long terme, elle réussit presque à engrainer son père qui prit exemple sur elle, en constatant le bienfait que cette abstinence apportait. Malheureusement ces efforts ne durèrent pas, car sa véritable nature reprenait le dessus. Le mince équilibre prodigué par mademoiselle Johnson s’effrita littéralement, et la Rebelle naquit de plus belle, se faisant violence autant dans les excès que dans la provocation de son petit monde. Cette fois, elle suscita réellement l’inquiétude de son père en disparaissant plusieurs jours d’affilés pour revenir le visage décomposé, la chevelure grasse et les vêtements tâchés de plusieurs substances non identifiées. Telle une créature échouée sur une immense plage de sable fin, elle se décomposait sous le soleil noir et ardent d’une mélancolie, qu’elle ne pouvait contrecarrer qu’en s’abandonnant à ces vices malsains, refuges réconfortants et faussement protecteurs.

    Ce jour-là, à cinq heures du matin, le monstre aux yeux verts rentra chez elle avec une dégaine effrayante. Discrètement, elle se fraya un chemin jusqu’à sa chambre en titubant, et eut l’extrême décence d’aller prendre une douche pour ne pas réceptionner les réprimandes de son paternel. Lorsque chose fut faite, il s’en fallut de peu avant qu’elle s’endorme dans la salle de bains, après avoir glissé malencontreusement sur le carrelage humidifié. Elle était parvenue à s’agripper au lavabo pour rendre la chute moins douloureuse, mais la conséquence fut similaire, puisqu’elle réussit difficilement à se hisser sur ses guiboles. A dix heures, elle rouvrit les yeux, bordée dans son lit aux couvertures chaudes et moelleuses. Bien que ce soit l’été, son corps réclamait beaucoup de chaleur, et ne refusa pas l’étreinte d’un père soucieux du bien-être de sa fille. Myra fut stupéfaite de sentir une once de parfum doux et raffiné sur sa peau, lui qui, en dehors de sa profession à hautes responsabilités, se négligeait totalement. Interloquée par ce détail, elle se rendit compte que certains parvenaient à changer dans le sens positif du terme, tandis qu’elle s’enfonçait lentement mais sûrement. Ainsi, jugeant que son enfant avait vraiment besoin de décompresser avant d’être remis sur les rails, monsieur Jefferson lui proposa de se rendre dans un lieu festif, où elle n’aurait pas le temps de ressasser de vilaines pensées.

    -Tu ne veux pas que je t’emmène au parc d’attractions, comme lorsque tu étais plus jeune ?

    De prime abord, elle bouda catégoriquement sa proposition mais y réfléchit à deux fois. Finalement, elle abdiqua et enfila une tenue tout à fait conventionnelle pour se mêler dans la foule. En revanche, elle se démarqua en ajoutant pour l’une des rares fois une touche de féminité. Récemment, son père lui avait acheté un haut de grandes marques dont les dentelles et les innombrables finitions témoignaient d’un luxe que peu de gens pouvaient s’offrir. Son vert élégant contrastait avec sa peau mate, et renforçait la puissance de son regard qu’elle cerna d’un peu de noir. A l’aide d’un correcteur, elle camoufla les imperfections temporaires de son faciès, y compris les cernes creux et imposants. Après avoir dompté les mèches de sa longue chevelure d’ébène, elle alla dîner avec son père dans un restaurant chic mais aux prix abordables, et tous deux finirent par se diriger vers le parc d’attractions. Nous n’étions qu’au début de la nuit, et pourtant, les gens affublaient déjà de tous côtés, à la recherche d’une attraction à sensations fortes, ou d’un manège aux allures burlesques. Captivée par cette effervescence saine et bonne enfant, elle fut également attendrie par les bambins dégustant des barbes à papa, exprimant leur reconnaissance en tenant fermement la main de leurs parents. Des couples se promenaient main dans la main et s’arrêtaient aux divers stands proposant de gagner des lots exceptionnels. Attentif aux besoins de sa fille, Lewis s’empressa de poser sa candidature pour un stand où il était question de gagner des peluches. Pourvu d’une carabine que le propriétaire lui tendit, il parvint à atteindre un adorable chaton à l’allure peu triviale, puisqu’il possédait un regard très malicieux. Pensive et observant les gens d’un air distrait, elle sursauta lorsque son père réapparut dans son champ de vision, en lui sommant de déverser toute sa peine et son affection sur cette adorable boule de poils artificiels. Un mince sourire illumina la figure de la jouvencelle, et elle enlaça le bras de son père en serrant également la peluche contre sa poitrine.

    Les deux protagonistes déambulèrent ainsi parmi la foule. Myra en scruta chaque individu. Machinalement, elle caressait les poils synthétiques de sa peluche, et suivait son père sans réellement savoir jusqu’où il l’entraînerait. Brusquement, ils s’arrêtèrent à l’arrière d’une file assez conséquente, précédant la très réputée salle des miroirs. Généralement, cette attraction était appréciée pour son côté mystique, mystérieux et troublant, puisque l’on pouvait s’observer et épier les autres sous tous les angles possibles et inimaginables. Le concept en lui-même était assez contrariant, et on pouvait y associer des métaphores qui feraient aisément écho à l’état d’esprit de Myra. Car s’il y avait bien une chose qui la qualifiait sublimement, c’était la perte de soi tandis que l’on s’évertuait à porter un masque voilant les véritables traits de notre personnalité. En permanence, la Rebelle était confrontée à cette rude réalité, mais s’y confortait aussi par souci de voir se refléter ce sur quoi elle préférait fermer les yeux. En attendant, elle s’apprêtait à se faire face de multiples façons, et sans doute guidée par son instinct, elle riva son regard vers une silhouette qui lui disait vaguement quelque chose. Elle lui rappela le style excentrique mais glamour de son enseignante, et cette démarche à la fois noble et crispée lui évoquait son caractère glacial mais synonyme de contrôle. Puis, commençant à comprendre ce dont il s’agissait réellement, sa mâchoire se desserra au même titre que l’étreinte exercée sur le chaton en peluche. Ce dernier s’échoua malencontreusement sur le sol, et fut écrasé par l’agitation d’une masse de chair humaine pressée et impitoyable. Discrètement, elle écarta les obstacles qui l’empêchaient de bien distinguer la silhouette, et se faisant tirer par son père car la queue commençait un peu à se raccourcir, Myra se fit violence pour retarder l’échéance. Elle ne rêvait pas, Renna était là, en chair et en os, et la petite chose qui s’agitait auprès d’elle n’était autre que Star, à savoir la personne dont elle n’avait pas réussi à se souvenir, le matin même qui avait suivi l’ultime conversation entretenue avec son enseignante.

    - Faut pas traîner, il y en a qui en profitent pour nous doubler ! Ronchonna son père en serrant fermement le poignet de sa fille.
    -Papa, attends s’il te plaît.

    Sa phrase ne fut qu’un ridicule murmure imperceptible. Insensible aux expressions indescriptibles de son enfant, monsieur Jefferson poursuivit son bonhomme de chemin en la tirant derrière lui. Impuissante, Myra voyait Renna s’éloigner tandis qu’elle mourait d’envie de courir jusqu’à elle, de la morigéner pour ce retournement de situation cruel et insensé. Elle lui aurait fait part de son incompréhension, et elle se serait fourvoyée suite à ses réponses qui, sans aucun doute, seraient teintées de mépris et d’indifférence. Un mince espoir demeurait, celui de voir l’adulte agir avec un soupçon de maturité, et ce, en venant lui adresser la parole. Elles auraient une conversation que toutes personnes polies devaient avoir, et elles se seraient quittées en bon terme. Néanmoins, les relations humaines étaient beaucoup plus complexes, tout comme l’émotion, les sentiments, et tout ce qui faisait de l’affect un mélange impressionnant d’introspections aussi erronées que refoulées. Et avant même de pouvoir se défaire de l’emprise de son père, Myra se retrouva avalée dans un dédale où le Moi se décuplait, pour devenir une infinité de consciences similaires, mais également distinctes, puisque chacun la percevait d’une manière bien différente. Soudainement, la main de Lewis daigna lâcher celle de la Rebelle, et livrée à elle-même, Myra se confronta à ce qu’elle s’était toujours refusé à voir. Peut-être avait-elle commencé à s’attacher, et ce lien que l’on avait cru bon de rompre à tort menaçait de se reconstruire à tout instant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyMar 15 Nov 2011 - 14:19

    Star commençait légèrement à paniquer. Sa liste d'idées géniales pour distraire son enseignante préférée diminuait à vue d'oeil et elle ne savait pas comment y remédier. La prostituée savait que de montrer une telle panique serait une erreur et donc continua solennellement d'ingurgiter sa barbe à papa sans piper mot, souriant parfois à l'enseignante. Elle savait aussi que Renna ne souhaitait rien de plus que de quitter les lieux pour l'instant et donc qu'elle ne donnerait probablement jamais du sien afin de lui faciliter la tâche. Star voulait simplement l'aider. Elle avait conscience qu'elle s'y prenait gauchement, mais n'aillant jamais tenté de remonter le moral de qui que ce soit, elle ne savait trop comment s'y prendre. Surtout que Renna était bien différente du commun des mortels, ce qui impliquait que pour lui changer les idées il faudrait sans doute quelque chose d'inusité. La prostituée savait que si s'était elle qui s'était trouvée dans son état actuel, une visite au parc d'attraction lui aurait vite rendu sa bonne humeur. Elle se permit un dernier regard en direction des traits tirés par l'agacement de l'enseignante avant de se perdre dans la contemplation de sa friandise, lèvres pincées. Il devenait clair à mesure que le temps avançait que Renna ne retrouverait pas son humeur en arpentant les corridors sombres d'une maison hanté ou en tournoyant dans un roller coaster. Avec un soupir de dépit, Star commença lentement à se faire à l'idée qu'il serait sans doute mieux de retourner au logis de l'enseignante et d'avoir une conversation d'adulte sur toute cette affaire. Il était bien entendu impensable pour la prostitué qu'une telle situation persiste dans cette direction. La professeur se tuait à petit feu et Star ne supportait pas de la voir de la sorte. Surtout que la dame avait toujours été forte, un pilier sur lequel la jeune femme s'était attendue à pouvoir s'accrocher si la vie devenait trop difficile. Star n'était pas assez dupe pour ne pas comprendre la cause de la déprime de son enseignante favorite. Elle avait bien su noter la chimie entre une certaine étudiante et la glacière. Et puis il était bien difficile de douter des sentiments de Renna en la voyant enlacée avec la jeune femme sur son divan, le nez dans sa chevelure sauvage. Cette vision était restée incrustée dans son esprit et Star en avait été plus qu'émue. Elle ignorait ce qui s'était produit par la suite pour causer leur séparation, mais s'en désolait grandement.

    La jeune femme poussa un soupir de capitulation et se prépara à annoncer la fin des festivités à l'enseignante, quand son regard s'arrêta par hasard sur une silhouette un peu plus loin. Sur le coup de la surprise, ses mots se perdirent sur ses lèvres et elle écarquilla les yeux. Là, s'engouffrant dans la maison aux miroirs, se trouvait Myra Jefferson en personne. Star resta un moment en plan, fixant l'endroit où elle venait de voir l'étudiante disparaître. Elle se demande si elle n'avait pas rêvé, après tout cela faisait un moment déjà qu'elle rageait de ne pas savoir où vivait la jeune femme. Elle aurait aimé avoir des explications. Ou tout du moins comprendre ce qui s'était produit. La prostitué glissa un regard en direction de l'enseignante qui s'était perdue dans la contemplation d'un spectacle de cirque. Lentement, un petit sourire goguenard se dessina sur ses lèvres. Elle se doutait que jamais l'enseignante ne serait apte à lui confier ce qui s'était produit entre elle et Myra. Donc la seule façon de le découvrir, serait d'observer les deux jeunes femmes et leurs réactions mutuelles face à l'autre. La prostitué calcula un moment les risques d'un tel stratagème. Si Renna découvrait qu'elle l'avait mené dans un endroit pour le seul but d'observer ses réactions, sachant pertinemment que melle Jefferson serait de la partie, elle lui en voudrait sans doute. Quand l'enseignante vous en voulait, c'était de mauvaise augure. Alors il faudrait tout simplement qu'elle s'assure à ce que Renna ne réalise pas que c'était tout calculé. C'est donc en revêtissent son plus beau sourire d'enfant qu'elle s'empara du poignet de l'adulte et la tira vers la maison aux miroirs, ignorant ses protestations.


    « Ooooooh une maison à miroirs ! Viens Ren-chan, sa va être marrant ! »
    « Star enfin, t'arrive-t-il d'agir en adulte parfois ? »
    « Comment peux-tu me demander ça ! Tu le sais bien pourtant que ça m'arrive, quand je suis motivée et entre tes cuisses <3 ! »
    « Hmpf. Tu es vraiment incorrigible. »

    La prostitué se permit un discret sourire chaleureux en direction du sol à cette réplique. Elle aurait voulut lancer : 'tu n'as pas idée' d'un air complice, mais se ravisa afin de ne pas gâcher ses plans. Ensemble, les deux jeunes femmes entrèrent dans la maison de renommée. Star relâcha la main de l'adulte une fois à l'intérieur, sachant qu'une fois entrée Renna se laisserait convaincre à avancer d'elle-même. Comme pour prouver cette théorie, l'enseignante poussa un soupir résigné et se mit à parcourir les corridors d'une démarche lente. Star l'observa regarder la surface miroitante avec un sourcil haussé devant le ridicule de ses propres traits et pouffa de rire, mains sur la bouche. Bien que tout ceci était un plan pour que l'enseignante s'aperçoive de la présence e Myra, elle devait admettre que ce genre d'attraction était bien plus que divertissante. Pendant un instant, elle retrouva ses habitudes gamines et se fit des grimaces dans la glace, prenant des postures comiques afin de faire sourire l'adulte qui l'accompagnait. Bientôt, la prostitué était prise dans son petit monde, s'amusant de la distorsion de ses traits et des corridors labyrinthiques. Renna l'observa avec indulgence, hochant parfois de la tête devant son attitude infantile. Elle ignora les regards pointilleux que certains lançaient dans leur direction, habituée à ce que la prostitué reçoive une attention importante. Jamais l'enseignante ne s'était gênée de son apparence ou de son exubérance, d'ailleurs il lui arrivait souvent de rabrouer les gens d'un regard noir quand ceux-ci semblaient trop intéressés par l'apparence de la prostitué. Et c'est justement en observant les gens qui les entourait, cherchant à se rassurer que personne ne moquait de ses yeux son amie, qu'elle rencontra la silhouette de Myra Jefferson. Ses iris de glace s'arrêtèrent sur les traits déformés sur un miroir et tout son être devint immobile en un seul bloc. Lentement elle raisonna avec son esprit et se sermonna de son imagination débordante. L'étudiante ne pouvait pas être là, dans cette pièce, la coïncidence serait bien trop forte, bien trop improbable. C'était son esprit qui se faisait encore des histoires, qui imaginait des choses. Pourtant, ses yeux cherchèrent désespérément à trouver la silhouette responsable de cette réflexion tordue et la trouvèrent. Son être se glaça sur place et elle ne trouva pas la force de bouger son regard.

    « Ha ha, regarde Renna ce que j'arrive à faire avec mon-- »

    Star s'interrompit en notant l'aspect rigide et décontenancé de son enseignante. Elle s'apprêta à lui demander ce qui n'allait pas, quand son regard rencontra la silhouette de Myra à nouveau. Avec d'infinies précautions, la prostitué observa les traits de son enseignante favorite. Elle devina dans cette contenance, dans ce visage pour une fois presqu'à découvert, un sentiment qui la troubla grandement. Pendant une seconde, peut-être deux, Star avait su voir sur les traits de l'adulte, un regret, une envie. Elle s'était presqu'attendue à voir l'enseignante tendre une main vers l'étudiante, mais elle n'en fit rien. Sachant que son moment tirait à sa fin, Star feignit une surprise qu'elle ne ressentait pas et lança sur un ton bien trop bruyant :

    « Haaaa mais c'est chaton !!! J'vais lui dire bonjour ! <3 »

    Un bras la retint sèchement dès qu'elle fit mine de courir en direction du monstre aux yeux verts. Star leva un air surpris vers l'adulte et attendit qu'elle s'explique.

    « Tu ne feras rien de la sorte. »
    « Quoi ? Mais- »
    « Hachiko. »

    L'enseignante, qui n'avait pas une fois lâché du regard la silhouette de l'élève en parlant à Star, avait usé de son ton le plus ferme. La prostitué lui jeta un air ébahit, sachant que lorsque la jeune dame prononçait son véritable prénom sur ce ton là, les choses passaient de sérieux à très important. Son masque de naïveté disparu comme neige au soleil et elle ne masqua plus son intelligence.

    « J'avais raison alors. Tu tiens vraiment à cette fille. »

    Lentement, le regard glacial de la dame se posa sur celui calculateur de la demoiselle. Puis, sans lui répondre, l'adulte se détourna de Myra Jefferson et continua à se perdre dans les dédales miroitant, laissant derrière elle une prostituée en plein réflexion. L'enseignante profita du fait qu'elle n'avait pas été suivie par Star pour s'isoler dans un recoin et appuyer son front contre une surface miroitante, fermant les yeux afin de reprendre ses esprits. De découvrir melle Jefferson dans un endroit aussi incongru que celui-ci l'avait surprise plus qu'elle ne l'aurait voulut. L'adulte n'était pas, contrairement à ce que pensait Star, au bord du gouffre. Certes, l'absence de Myra dans sa vie lui coûtait beaucoup puisque son être s'était habitué à sa présence. Comme un corps s'habituerait à une drogue, en quémandant toujours d'avantage. Le corps de Renna avait voulu de cette drogue depuis si longtemps sans vouloir se l'avouer, que d'enfin avoir Myra à proximité avait fait éclater ses boucliers et ses sentiments. À un point tel que Renna n'était plus parvenu à les refouler, à les refuser. Et maintenant... Maintenant elle essayait de recoller les morceaux de sa dignité, d'oublier Myra et de passer à autre chose. Parce qu'enfin elle pouvait s'admettre qu'elle était amoureuse de l'étudiante et ce depuis trop longtemps. Mais elle refusait de jouer les femmes détruites, comme dans ces nombreux films à l'eau de rose. La raison pour laquelle Myra la détestait était après tout en train de la regarder au travers du miroir qui lui faisait face. C'était elle qui avait défoulé sa frustration sur l'étudiante, elle qui s'était aliénée à la jeune femme. Si elle aurait pu avoir une quelconque chance avec Myra, maintenant c'était trop tard. En plus du ressentiment logique de L'étudiante à son égard, il y avait la différence d'âge et l'incompatibilité de leurs personnalités. C'était bien pour cela qu'elle avait empêché Star de faire le rapprochement. Leurs mondes étaient différents à présent. Renna voulait respecter ce fossé qui s'était creusé entre elles, l'accepter. Le truc aussi, c'est qu'elle ne savait pas du tout ce qui allait se produire si elle se laissait approcher la jeune femme à nouveau. Ce fait la terrifiait plus que tout au monde.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyJeu 24 Nov 2011 - 11:28

    La maison aux miroirs se voyait fréquentée par une multitude de personnes, arpentant ses corridors en s’étonnant des distorsions et des autres effets proposées par l’attraction. Myra fut la première à s’en amuser. Elle joua le jeu en admirant les contorsions de son corps face à un miroir aussi surprenant qu’intriguant. Son père la pointait gentiment du doigt en se moquant, et lui pressait souvent les épaules en guise de réconfort tacite. Elle savait qu’il pressentait son mal-être, mais elle ne réalisait pas vraiment le souci que cela pouvait occasionner. Elle ne pensait pas avoir suffisamment de valeur pour devenir le centre du monde de quelqu’un. Et pourtant, en dépit des innombrables amantes qu’il ramenait à la maison, Lewis se vouait corps et âme à sa fille. Même s’il s’y prenait maladroitement parce qu’il était encore un peu trop jeune dans sa tête, il savait répondre à ses besoins, surtout lorsqu’elle n’avait pas la force de les exprimer de vive voix. Actuellement, elle reconnaissait la présence d’un vide difficilement comblé au fil de ses excès et de ses escapades nocturnes. Elle avait conscience de sa faiblesse de caractère, face à une épreuve qu’elle ne savait pas gérer correctement. Cela dit, elle n’était pas pour autant au fond du gouffre. Elle était seulement au bord d’un précipice, dans lequel elle tentait de ne pas sombrer, afin qu’il lui reste un semblant de dignité, au cas où. Aujourd’hui, elle se félicitait de ne pas avoir mis sa fierté aux oubliettes, puisqu’elle remarqua cinq minutes plus tard que Star et Renna avaient pénétré dans la salle miroitante. Elle ne remarquait qu’elles parmi cette foule progressivement éparpillée dans les interminables couloirs. Elle n’osa pas s’approcher de son professeur, encore moins de son sbire qu’elle soupçonnait de vouloir jouer les entremetteuses. En même temps, si elles étaient aussi proches que ça, il était normal de lancer une enquête sur le pourquoi du comment de cette rupture. Mais ce n’était pas comme si elles avaient élevé les cochons ensemble. Hormis ce projet de tutorat, rien ni personne ne les reliait. Nul ne pouvait faire le rapprochement désormais, et l’avantage, c’était que la Rebelle n’aurait plus à se soucier de sa réputation auprès de ses camarades. Elle se rappela la fois où elle avait croisé l’un d’entre eux dans le magasin de lits, où elle et Renna s’évertuaient à lui trouver un bon matelas ainsi qu’une jolie parure. En repensant à l’angoisse éprouvée à cet instant précis, Myra fut soulagée de ne pas devoir l’endurer plus longuement. Cependant, elle eut également un pincement au cœur, en réalisant qu’elle n’aurait plus de raison de se sentir vivre, qu’elle n’aurait plus personne de qui dépendre en faisant en sorte que son jugement devienne moins dépréciatif. Vivre avec Renna avait été une aventure de tous les instants, et elle regrettait amèrement le nouveau sens que cette expérience avait donné à sa vie.

    - Tout va bien, Myra ? Il y a d’autres pièces un peu plus loin.

    Son père la prit délicatement par la main et la tira derrière elle. Bien sûr, il avait remarqué la présence de Renna au loin. Il n’en fit pas une affaire d’état, mais perçut la stupéfaction et le chagrin dans le regard de sa fille. Avide de bonheur pour elle, il l’incita à déchirer l’infime lien qui l’unissait à cette femme, et la fit entrer dans une pièce plus spacieuse que la précédente. Les miroirs étaient également plus larges, tandis que d’autres demeuraient simples mais riches en effet. En levant les yeux au plafond, Myra nota la présence d’une mosaïque conçue avec de minuscules morceaux de miroir, que l’on avait collés les uns aux autres, par souci d’engendrer des sensations dérangeantes chez leurs regardeurs. Epatée par la dose de travail qui avait dû être déversée dans cet ouvrage, elle en oublia presque la présence de Renna. Lorsqu’elle lança un coup d’œil furtif par-dessus son épaule, elle vit que son enseignante avait subitement disparu. En revanche, Star était toujours là, plantée au milieu de la pièce, accumulant les singeries face aux miroirs. S’assurant que son père ne soit plus dans les parages, elle s’échappa de sa surveillance et s’approcha de la prostituée. D’un pas décidé, elle diminua la distance qui les séparait, et arrivant de derrière, elle posa une main lourde de sens sur son épaule gauche. La demoiselle l’avait sûrement vue venir grâce aux miroirs, ce qui était un désagrément de taille lorsque l’on souhaitait être un tantinet discret. Myra aurait pu directement poser les questions qui la taraudaient, mais elle ne tarderait pas à comprendre que Star n’était pas plus au courant qu’elle de ce qu’il se passait dans la tête de mademoiselle Johnson. Ainsi, dans le but d’engager une conversation tout à fait conventionnelle, elle se lança tête la première dans ce curieux face à face.

    - Oh ! Je me disais bien que je connaissais cette silhouette ! Star, c’est bien ça ? Nous nous étions saoulées au champagne dans l’appartement de Renna. C’était une chouette soirée. Que deviens-tu depuis le temps ? Ca me fait tout drôle de te revoir. Il faut dire que deux semaines, ça passe vite.

    En faisant allusion à ces quinze jours de débauche et de perditions, elle eut presque envie de rire jaune. En attendant, elle ravala ses questionnements et ses contrariétés, en gratifiant Star d’un sourire innocent. Elle n’avait absolument aucune idée de ce qui avait pu se dire entre elle et Renna. D’ailleurs, elle se surprit à s’inquiéter de l’image qu’on lui avait donné, après les quelques évènements ponctuant sa courte épopée dans l’univers de mademoiselle Johnson. On soulignera l’aisance avec laquelle la Rebelle faisait comme si rien ne s’était passé. Son ton était faussement confiant, et l’enjouement qu’elle tenta d’ajouter à ses faits et gestes sonnait aussi très faux. Au moins, elle aurait essayé de se donner de la contenance, sauf que cette fois-ci, ses efforts ne furent pas à la hauteur de ses espérances. Elle n’avait jamais été aussi gauche pour voiler ses sentiments, car elle était confrontée à une personne ayant plus ou moins connaissance des états d’âme de Renna. Lui parler, c’était comme se rapprocher de celle qui l’avait reniée, mais qu’elle n’avait pas tenté de retrouver pour autant. Cependant, elle la cherchait inconsciemment, et l’ardente envie de la revoir et de lui cracher ses quatre vérités croissait à la vitesse grand V.

    - Alors comme ça, tu as besoin de décompresser au parc d’attractions ? C’est une très bonne idée. La maison aux miroirs est l’une de mes attractions préférées. Mais je préfère mille fois les sensations fortes. C’est surtout pour mon père que j’évite les montagnes russes ou des trucs de ce genre. D’ailleurs, il ne doit pas être très loin.

    Myra ou l’art d’engager une conversation banale, ennuyeuse, tout en contournant les sujets qu’elle mourait d’envie d’aborder. Si seulement la prostituée pouvait lui mâcher le travail, ça serait super. Qu’elle lui dise au moins que Renna la maudissait par-dessus tout ! De cette manière, elle pourrait se reconstruire en cessant d’espérer que quelque chose d’hors-norme se produise. Et puis, elle redoutait que son père ressurgisse d’un moment à l’autre. Il était capable de faire un scandale lorsqu’ils rentreraient à la maison, sous prétexte qu’elle se faisait du mal. Mais elle avait besoin de réponses. Tous les soirs, avant que Morphée vienne la bercer dans ses bras, elle se souvenait des dernières paroles de Renna. Elle se les passait en boucle, elle cherchait à en trouver les failles, elle revoyait son regard à la fois glacial et expressif. Elle se souvenait parfaitement de l’étrange sourire soulagé qui avait illuminé son visage, alors qu’elle mettait en péril sa carrière d’enseignante. La lourdeur de ses propos avait marqué Myra, parce qu’ils avaient été aussi banals qu’éloquents. Pour elle, ça n’avait pas été anodin, et elle se demandait clairement si elle n’avait pas dit ou fait quelque chose qu’il ne fallait pas. Il lui arrivait de se dire que c’était à cause de Star. Elle avait apparemment rompu un consensus, en apprenant via la jeune fille des choses que son amie n’avait jamais souhaité lui révéler. Elle avait forcé le passage d’un jardin secret, et peut-être qu’à défaut de faire payer une connaissance de longue date, l’enseignante avait préféré exclure l’élément déclencheur de tous ses soucis.

    - Au fait, est-ce que tu as revu mademoiselle Johnson ?

    Submergée par l’émotion, elle finit par cracher le morceau. Elle feignit de ne pas l’avoir remarqué des minutes auparavant. En cas, elle passerait pour une idiote finie, mais peu importait. Au moins, la question était posée, et puis, elle pouvait être interprétée comme un simple besoin de se renseigner. Un peu comme une forme de politesse si vous préférez. Sauf qu’elle ne savait pas où ça allait l’amener, et surprenant la silhouette de son père réapparaître au loin, la Rebelle se mordilla la lèvre inférieure et guetta impatiemment les réactions de son interlocutrice. Ses yeux verts se suspendirent désespérément à sa bouche, sur laquelle reposaient ses ultimes espoirs.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyVen 25 Nov 2011 - 16:26

    Au lieu de poursuivre Renna, Star demeura bien en place sur ses pieds, les yeux fixés sur son dos fuyant. Elle fronça un moment les sourcils en mâchouillant sa lèvre inférieure, prise dans des réflexions bien trop intelligentes et censées pour une prostituée ordinaire. La japonaise savait pertinemment que si son enseignante favorite préférait fuir la scène plutôt que de l'affronter avec la tête haute, c'était que les choses étaient maintenant on ne peut plus sérieuses. Déjà, des hypothèses se confirmaient dans son cerveau qui essayait de ficher un peu d'ordre dans cette situation qui lui échappait. Lentement elle réalisait que l'adulte se préoccupait beaucoup trop de Myra pour que ses sentiments à son égard soient simples ou même légers. La prostituée pouvait deviner dans toute cette histoire des éléments manquants et des secrets profondément enfouis en l'enseignante qui ne seraient pas aisément sortis de son être. Renna Maria Johnson était une créature plus que têtue après tout et pour lui faire révéler des choses sur sa vie et ses émotions il fallait s'armer de patience, de persévérance et par dessus tout d'indulgence. D'ailleurs, Star comparait même l'exercice à arracher une dent à un enfant. Cette image provoqua un léger sourire à la commissure de ses lèvres tandis qu'elle s'extirpa lentement de ses songes pour jeter des regards furtifs autour de sa personne, notant que quelques paires de yeux curieux l'observaient. Se ressaisissant, la prostitué plaqua son fameux sourire exagéré sur ses lèvres en fixant un à un les inconnus pour qu'ils cessent de s'intéresser à sa personne, parfois ajoutant une petite salutation enfantine de sa main droite. Notant le succès retentissant de ses efforts, elle poussa un soupir et perdit rapidement son sourire, se retournant vers les miroirs qui couvraient les murs sans réellement s'y regarder. Au lieu d'être découragée par le comportement incongru de son enseignante favorite, Star était d'autant plus déterminée à découvrir ce qui au juste se tramait entre les deux jeunes femmes. Il était rare de voir Renna heureuse après tout, car sous ses couches de glace la prostitué avait su bien vite deviner une terrible solitude qui la rongeait depuis trop longtemps. Si Myra avait réussit d'une quelconque façon à pénétrer ses murs et à toucher le coeur de la dame, alors Star voulait connaître ses intentions et peut-être l'encourager à aller plus loin. D'ailleurs elle se demandait si cette réaction de la dame n'avait pas été causée par refus de la réalité. Peut-être avait-elle soudainement réalisé que Myra s'approchait dangereusement de ses émotions et que pour se défendre elle l'avait sottement rejetée. Mais quelque chose dans cette théorie clochait, ses instincts insistaient sur le fait qu'elle avait tout faux. Mais alors quoi ? Qu'est-ce qui avait bien pu causer cette brusque réaction chez Renna ? Rageant de manquer si cruellement d'information, Star donna un léger coup de botte sur le miroir qui lui faisait face, affichant une moue boudeuse à sa réflexion.

    Comment allait-elle faire pour découvrir ce qui se tramait dans l'esprit nébuleux de son enseignante favorite ? La prostitué savait pertinemment que pour accomplir une telle chose, il lui fallait une meilleure compréhension du lien entre Myra et Renna. Elle savait aussi que d'obtenir ces informations en questionnant la dame ne lui donnerait rien sinon des répliques frigides et une expulsion immédiate du logis de la professeure. Mais comment alors ? Un léger regard en coin vers l'étudiante mystérieuse aux yeux vert lui offrit une réponse sur un plateau d'argent. Mais bien sûr ! Si Renna ne pouvait pas l'aider à découvrir le poteau rose, alors Myra était la solution logique. Après tout, l'étudiante semblait bien plus malléable et ne connaissait pas l'intelligence cachée de la prostituée. Elle pourrait aisément jouer les sottes en posant de discrètes questions pour obtenir des réponses à ses questions. Mais comment l'approcher sans attiser sa méfiance ? La prostitué afficha un léger sourire goguenard quand la solution se présenta d'elle-même à son esprit calculateur. Il lui suffisait d'attirer l'attention de la jeune étudiante sur sa personne et d'espérer qu'elle la reconnaîtrait. Ensuite, en étudiant les réactions de la jeune femme à sa présence elle aurait certainement déjà des réponses à ses questionnements et pourrait improviser la suite. C'est donc en connaissance de cause que Star revêtit à nouveau sa façade de prostituée exubérante et naïve, jouant à produire des grimaces impressionnantes en regardant son reflet, éclatant de rire devant ses postures insolites et attirant à nouveau l'attention sur sa personne. Elle ignora en toute connaissance de cause les regards réprobateurs que son comportement limite vulgaire causa et attendit patiemment que son poisson morde à l'hameçon, heureuse que Renna ne soit pas là pour faire office d'observateur à ses machinations. C'est avec un léger sourire en coin triomphant qu'elle vit la silhouette de l'étudiante s'approcher, mais elle feignit vite de ne pas l'avoir aperçue, observant ses traits dans la glace qui lui faisait face. C'est donc par soucis de garder la face que Star produisit un sursaut considérable aux mots de l'étudiante en se retournant vivement, une main sur le coeur.


    « HA ! Oula mais tu m'as fait une de ces peurs ! »

    Actrice dans l'âme, Star cligna un moment stupidement les yeux devant Myra avant de pointer un doigt qui alla effleurer le bout du nez de l'étudiante, entrouvrant les lèvres et poussant une exclamation exagérée de bonheur.

    « Maaaaaaais j'te connais toi !!! Chaton !!! »

    Sur ces paroles bien trop fortes, la jeune prostituée se saisit des joues de la jeune femme et les pinça avec un large sourire enthousiasme, se rapprochant d'un peu trop près du corps de Myra se faisant.

    « Et t'es toujours aussi mignonne à croquer en plus <3 ! »

    Star continua de gratifier la jeune femme d'un large sourire tout en étudiant méticuleusement ses traits, ne laissant rien au hasard. Il était clair que la jeune femme n'était pas totalement dans son assiette, tout du moins elle le devinait à cause des touches de maquillage qu'elle pouvait noter sur ses traits. La prostituée était experte dans ce domaine, puisque dans son métier il était important de toujours être à son meilleur, du coup camoufler ses imperfections et ses états d'âme de couches de maquillage était bien plus que dans ses cordes. Elle pouvait aussi deviner une certaine fragilité dans ses agissements tandis qu'elle cherchait à comment continuer cette conversation qui visiblement devait mener à autre chose. Star savait voir les indices, Myra voulait lui soutirer de l'information. Ce faux sourire inoffensif et ce regard perçant ne pouvaient qu'en être la preuve irréfutable. D'ailleurs l'ironie de la situation la fit bien rire, mais elle transforma ce rire en rire de joie à l'idée de revoir la jeune femme, totalement dans son personnage. Elle attendit donc obligeamment que Myra découvre ses intentions, continuant de la fixer avec un large sourire naïf. Star tourna son regard vers les gens qui les entouraient à la mention du paternel de la jouvencelle, identifiant rapidement un homme qui semblait chercher désespérément quelque chose. Un sourire espiègle se posa un moment sur ses lèvres tandis qu'elle reporta son regard sur la jeune femme et se mit à siffler de manière admirative.

    « Eh bah putain, ton papa il est juste sexy à mort ! Tu crois qu'il aurait besoin de... Ahem, décompresser un peu ? J's'rais prête à lui faire un prix bas, comme c'est ton papounet chéri... »

    Elle fit mine de le dévorer des yeux un instant et de perdre son intérêt pour la jeune femme, souhaitant voir ce qu'une telle attitude provoquerait chez la jouvencelle. La prostituée fut bientôt distraite de cette expérimentation lorsque la jeune femme qui lui faisait face posa enfin la question qui l'avait sans doute convaincue de s'approcher de Star en premier lieu. La prostituée sourit mentalement devant cette concession, mais ne montra aucun signe intérieur qu'elle avait bien compris le jeu de Myra. C'était donc cela. L'étudiante voulait utiliser la prostituée un peu sotte avec la langue bien pendue pour apprendre les états d'âme de son enseignante, vraisemblablement trop apeurée pour aller s'en informer à la personne elle-même. Si c'était le cas, alors ça confirmait l'idée première de Star que c'était Renna qui avait causé la rupture de leur lien. Parce qu'elle doutait qu'une personnalité aussi passionnée que celle de Myra lui permette de parler de la dame de son plein gré de façon curieuse et calme, presque suppliante si c'était elle qui avait rompu tout lien avec l'adulte. Non, si c'était le cas la prostituée s'attendait de sa part une colère certaine. Avec une certaine lenteur, Star retourna son regard vers Myra et arqua les sourcils, prenant un air pensif.

    « Ren-chan ? Bah oui, j'vis chez elle après tout. Ah mais c'est vrai sa, t'étais pas sa colocataire toi ? J'avais pas capté, mais oh pourquoi t'es plus chez elle ? »

    La prostituée attendit un instant avec un regard innocent, puis son regard capta la silhouette de l'enseignante figée un peu plus loin, les yeux braqués sur les deux jeunes femmes. Elle envoya un air désolé dans sa direction pour lui faire comprendre que c'était Myra qui avait fait le rapprochement et non elle, mais Renna ne sembla pas le remarquer. Ses yeux étaient braqués sur Myra et pendant un bref instant Star cru déceler dans ces yeux gris une tristesse et une douleur qui la choqua grandement. La prostituée n'eut pas le temps de cligner une seule fois des yeux que la dame avait quitté les lieux à grands pas, disparaissant dans la foule. Ce soudain événement précipita ses plans et Star fronça les sourcils sans se préoccuper de Myra pendant un long moment, laissant sa façade tomber sans plus d'artifices. Quand elle tourna enfin son regard vers la jouvencelle, son sourire n'était plus. Elle afficha son air intelligent naturel et lui demanda d'un ton presque neutre :

    « Et si on jetait les masques ? Tu veux des infos sur Renna, et puis moi je veux comprendre ce que tu lui as fait au juste pour la ficher dans une telle déprime. J'propose un échange : une question pour une question. Je paierais même le chocolat chaud. Alors ? »

    Elle tendit une main aux ongles peints en noir qui s'écaillait doucement, lui offrant un sourire en coin plus représentatif de sa réelle personnalité, une lueur d'intelligence bien claire dans son visage asiatique.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyVen 25 Nov 2011 - 18:02

    Il ne fallait pas être magicien pour comprendre les intentions cachées de mademoiselle Jefferson. Sa posture, ses mimiques et le timbre presque étouffé de sa voix témoignaient de son embarras. Certes, elle se sentait coupable mais ce n’était pas comme si elle était réellement fautive. Elle n’aimait pas se servir d’intermédiaires pour obtenir des informations. Ses rares principes voulaient qu’elle se débrouille par elle-même, en ce qui concernait la résolution de questions qui lui torturaient l’esprit. Or, elle avait bien compris que le cas de mademoiselle Johnson était bien trop délicat pour se permettre une telle incongruité. L’honnêteté radicale pouvait être une source de libération, mais elle était aussi ce qui ranimait violemment des conflits enfouis pour le bien de tous. Si chacun osait cracher ses quatre vérités à l’autre, il y aurait longtemps que l’espèce humaine se serait autodétruite. Mais en ce qui concernait Myra, la franchise avait toujours constitué une arme infaillible pour déstabiliser son adversaire. Si elle n’avait pas tenu tête à son enseignante, c’était essentiellement parce qu’elle n’était pas d’humeur, ou parce qu’elle n’en avait plus la force. Sa capacité à argumenter lorsqu’elle venait de se prendre une petite cuite était amenuisée, et maintenant qu’elle avait retrouvé sa lucidité, tout du moins, ce qu’il en restait, elle pouvait être en mesure de deviner que Star aussi surjouait, et qu’elle était aussi intriguée qu’elle par la tournure des évènements. De prime abord, elle eut un ton très désinvolte, cordial et chaleureux. Myra ne releva rien lorsqu’elle lui agrippa les joues en les tirant. Ce geste spontané la propulsa des semaines en arrière, où elles avaient organisé cette soirée orgiaque, avec des plats préparés rien que pour elles. Ces réminiscences ne furent pas pour lui déplaire, car elles lui arrachèrent un mince sourire. Normalement, elle aurait protesté face à la familiarité de Star, mais elle ne lui voulut pas lui en tenir rigueur. Après tout, ce serait grâce à elle qu’elle parviendrait à débusquer un excellent prétexte pour aller frapper à la porte de son enseignante, si jamais il lui prenait l’envie de lui expliquer le pourquoi du comment à sa façon. Mais force était de constater que la présence un tant soit peu envahissante de la prostituée la dérangeait, en particulier lorsqu’elle fit allusion à une cohabitation désormais officielle entre elle et Renna. Elle déclara vivre avec elle, et dans son esprit, l’étudiante hurla que la grognasse ne perdait pas de temps pour la remplacer. Ou du moins, elle tentait tant bien que mal de se blanchir, en jouant mère Thérésa auprès d’une étoile menaçant de décliner à tout instant. Et quant à l’appréciation de la péripatéticienne face au charme incommensurable de son père, Myra eut un air blasé et prononça avec beaucoup de naturel :

    - Des plans comme toi, il en a eu des centaines. Une de plus ou de moins, je ne vois pas quelle différence ça ferait. Mon père est une bombe sexuelle, ce qui explique mon sex appeal ravageur. Tout à fait.

    Elle opina vivement en se retenant d’éclater de rire. Sur ce côté-là, elle avait tendance à mettre son père sur un piédestal. Elle le bénissait pour ce qu’il lui avait apporté génétiquement parlant, et elle aurait pu pardonner sa mère parce qu’elle lui avait léguée une peau douce et basanée. Ainsi, elle se démarquait très bien, et elle attirait facilement l’attention chez ceux ou celles avec qui elle souhaitait passer une courte nuit de débauche. En dehors de ça, oui son père était un personnage attrayant. En tant qu’homme d’affaires, il avait de la culture, une certaine répartie, et il savait tenir une conversation autrement qu’en ponctuant ses phrases d’expressions toutes plus banales les unes que les autres. Avec les conquêtes accumulées, en dehors des prostituées naturellement, on pouvait dire qu’il avait un pouvoir de séduction auquel peu de femmes avaient su résister. Cependant, Myra plaisantait bel et bien lorsqu’elle certifiait que Star pouvait toujours tenter sa chance. Elle se doutait que la jouvencelle avait un minimum de tenue pour ne pas s’attaquer à lui, et il était hors de question que l’âme damnée de Renna s’infiltre dans sa vie de famille, et ce, d’une quelconque façon. Peu importait qu’il s’agisse d’une simple partie fine dans un hôtel ou dans la chambre à coucher du principal concerné. Elle ne voulait pas d’étoile à l’espièglerie incontournable dans ses appartements. A moins d’avoir une bonne raison de la laisser s’approcher, elle ferait tout pour tenir ce genre de personne à distance. Vous savez, celles qu’elle considérait comme de la vermine. Sauf qu’elle n’osait pas inclure Star dedans par principe, et aussi parce qu’elle saisit rapidement l’étendue de son intelligence obstinément dissimulée derrière une attitude simplette.

    - Je suis contente de savoir que nous sommes sur la même longueur d’onde. Je savais que je pouvais compter sur toi, mais si tu commences à me rendre fautive, ça ne va pas aller, parce que moi dans cette histoire, j’ai fait des sacrifices. Et dire que tout a failli bien se passer…

    Elle émit un soupir agressif et de la même façon, s’empara de la main tendue. Elle la serra très fermement pour finaliser l’accord, et sans la lâcher, la tira derrière elle avant que son père revienne à la rescousse. Heureusement, il n’avait pas encore su distinguer la silhouette de sa fille parmi toutes les autres, ce qui était un comble. Après tout, elle était aisément reconnaissable, mais mettons que la chance fut du côté de nos deux jouvencelles. Pour l’heure, Myra n’avait pas envie de patienter plus d’une seconde. Elle avait besoin d’obtenir des réponses autres que celles fournies par ses réflexions ou son subconscient. Elle était épuisée par les rêves étranges qu’elle faisait. Renna s’y introduisait comme bon lui semblait, en lui faisant un sermon du feu de dieu. Elle ne supportait pas ces expiations insidieuses, qu’elle n’avait sans doute pas méritées après les efforts qu’elle avait commencé à faire. Maintenant que les masques étaient tombés, elle allait pouvoir jouer franc jeu, et se défaire de cette pression qui pesait lourd sur ses épaules.

    - Pour ce qui est du chocolat chaud, il va falloir être rapide. Mon père perd facilement patience, et je ne veux pas qu’il se mette en boule alors qu’il est venu ici exprès pour moi.

    Elle pressa le pas en renforçant son étreinte sur la main de Star. Elle ne préférait pas imaginer les pensées de Renna, en réalisant qu’elles complotaient comme elles n’auraient jamais pu le faire passée une période. Les objectifs de Myra étaient clairs, et démontrant un peu plus son malaise à travers ses agissements précipités, elle se sentit revivre en renouant avec l’oxygène de l’extérieur. L’effervescence du parc d’attractions ne dépérissait pas, et l’obscurité nocturne aiderait les demoiselles à se fondre aisément dans la masse. Quelques stands plus loin, un homme se proposait de servir des chocolats chauds dans la minute, pour ceux qui souhaitaient faire une pause avant de reprendre leurs grandes aventures. Myra interrogea la prostituée sur l’endroit où elle souhaitait se poser, et après avoir réceptionné ses propositions, elles optèrent pour un coin plus calme, tout en tenant leur gobelet de chocolat chaud entre les mains. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Myra ne put s’empêcher d’enfouir sa main dans son sac, afin d’en extirper son briquet et son paquet de cigarettes. Elle n’avait pas fumé depuis le début de la journée, ce qui était un exploit. Elle en tirait désormais un goût très amer, en se souvenant des réprimandes de Renna à chaque fois qu’elle la harcelait pour ses clopes quotidiennes. Posant son gobelet sur le petit muret isolé où elles venaient de se recueillir, elle batailla avec son briquet pendant deux ou trois minutes, avant qu’une flamme d’espoir daigne enfin apparaître. Lorsqu’elle lécha l’extrémité de sa cigarette, celle-ci s’embrasa, et Myra put en obtenir une satisfaction assez conséquente. N’oublions pas que cet instrument social était aussi son remède de rassurement, celui qui l’aidait à ne pas se démonter lors d’une discussion très sérieuse. Celle qu’elles s’apprêtaient à entamer contenait une certaine gravité, car elle impliquait le sort d’une âme à forte personnalité, qui cependant, avait une grande part de fragilité.

    - Désolée, cet endroit n’est peut-être pas le meilleur pour discuter et prendre un encas, mais j’ai besoin de prendre l’air. Merci pour le chocolat chaud en tout cas.

    Elle marqua une pause et porta à nouveau sa cigarette à la bouche. Elle la pinça de ses deux lèvres et rangea son paquet ainsi que son briquet. Elle referma son sac d’un geste sec, et le déposa près d’elle afin qu’elle ait toujours un œil sur lui. Un épais nuage de fumée toxique s’échappa de sa bouche, puis se fit balayer par un bref coup de vent. D’un revers de main, Myra se gratta frénétiquement le bout du nez avant de poursuivre.

    - Je dois t’avouer que je suis surprise d’apprendre que Renna déprime. Lorsqu’elle m’a dit que nous devions rompre notre contrat, elle ne semblait pas si anéantie que ça. Elle osait même afficher un sourire limite paisible.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyVen 25 Nov 2011 - 21:33

    Avant même de comprendre ce qui venait tout juste de se produire, la jeune femme se retrouva tirée d'une main insistante vers des lieux inconnus. Elle se laissa guider, habituée à laisser les autres faire d'elle ce qu'ils voulaient bien. Encore que d'insinuer de tels desseins en Myra serait une faute des plus choquante, comme ses intentions étaient pures. Ou tout du moins inspirées par une curiosité et un besoin pressant d'informations. La prostituée jeta un regard pensif vers la masse de cheveux d'ébène qui virevoltait joyeusement au rythme du vent devant sa personne, souriant doucement devant son enthousiasme. Elle avait été agréablement surprise devant la réaction de l'étudiante devant ses commentaires choquants à l'adresse de son paternel. Décidément, cette Myra Jefferson était pleine de surprises. Star ne s'était jamais doutée une seule seconde que la jeune femme était bien plus qu'une simple étudiante modèle. Elle avait même su se reconnaître en elle durant leur courte entrevue qui lui semblait à présent si lointaine. Cette attitude rebelle, ce comportement téméraire... Il fut un temps où Star agissait presque pareillement à Myra, visitant les beuveries chaque soir, consommant des substances non recommandées pour ressentir un plaisir qui l'échappait dans son état normal, couchant à gauche et à droite. Vivant une vie de débauchée en somme. Mais elle du bien vite changer ses habitudes quand ses parents la fichèrent à la porte et que soudainement il lui fallait trouver gagne-pain et logis. Star espérait seulement que Myra n'ait pas à vivre à travers une expérience si traumatisante, qu'elle réussisse à se changer par elle-même avec le temps. Parce que franchement, ce n'était jamais drôle de subir un tel traitement choc. Décidée à ne par s'attarder sur de telles réflexions, afin de ne pas se déprimer sur son noir passé, Star changea bien vite le cours de ses pensées. Elle se mit à analyser les mots prononcés par la jeune femme dans la maison des miroirs tandis qu'elle passait des pièces à un homme qui semblait bien loin d'apprécier son boulot.

    Acceptant les deux gobelets remplit du liquide réconfortant, Star sourit à l'homme avec indulgence tout en continuant de réfléchir rapidement. Myra semblait convaincue que sa séparation avec Renna n'était aucunement de sa faute, ce qui confirmait d'avantage ses soupçons que al rupture avait été causée par la dame elle-même. Les raisons pour cette rupture soudaine n'étaient pas encore claires à son esprit, tout comme les détails précis de ce lien qui unissait les deux jeunes femmes, mais au moins elle commençait à dresser le plan. Sirotant pensivement son chocolat chaud, elle fronça un peu les sourcils et se mit à former d'autres hypothèses, planifiant avec soin ses prochaines questions. Elle fut déconcentrée par les cliquetis du briquet de la jouvencelle qui semblait faire des siennes et la jeune femme fixa un moment l'objet métallique avec une moue. Ne voyant pas de raison de gaspiller la flamme si durement obtenue, Star approcha sa propre cigarette de celle-ci, invitant Myra à lui prêter un peu de feu en tirant délicatement sa main dans sa direction. Tirant une grande bouffée de fumée, elle renversa la tête en arrière pour former un cercle qui alla se perdre parmi les étoiles. La prostituée sourit doucement devant le spectacle, assise sur un muret, son chocolat chaud fumant noir loin de sa cuisse. Aux prochaines paroles de son accompagnatrice, Star se permit une réponse sur un ton plus calme que son exubérance naturelle, aillant enfin l'esprit plus clair.


    « Oh ça va. Je préfère largement discuter à l'extérieur parmi les étoiles que dans un café bruyant. »

    Un léger silence s'installa entre les deux jeunes femmes. Star fut d'ailleurs surprise de noter que ce silence, au lieu d'être malaisé, était curieusement confortable. Il était rare pour elle de se sentir à l'aise avec une parfaite étrangère, elle n'avait ressenti cette sensation récemment qu'en rencontrant Renna. La dame était connue pour son aversion des paroles inutiles et il était donc de rigueur d'être confortable avec le silence si l'on voulait être en mesure de rester en sa compagnie plus que cinq minutes. Puis, le silence fut brisé encore une fois par les paroles de la jeune femme. La prostituée tourna un oeil dans sa direction, le corps toujours penché vers l'arrière et étudia ses traits. La manière dont Myra avait prononcé ces mots lui avait semblé limite vulnérable, sérieuse. Ce fait ne fit que lui prouver d'avantage que Renna n'était pas la seule à se préoccuper de toute cette affaire de manière plus que sérieuse. Elle comprit alors que l'étudiante devait être attachée un tant soit peu à l'enseignante si elle voulait si désespérément des explications. Et d'après ce qu'elle avait compris, Renna avait réussit à se convaincre que de couper le lien qui les unissait serait la meilleure chose à faire pour elles deux. Connaissant l'adulte, la dame avait probablement décidé de se refermer comme une huître pour se protéger et aller lécher ses blessures en paix sous un balcon, usant d'excuses pour ne pas accepter ses sentiments. Mais quelque chose lui disait que sa tête dure en avait marre de se battre contre ses sentiments et que c'était pour celle raison que Renna avait l'air si abattue ces derniers jours. Un seul geste de la part de la jeune femme serait sans doute suffisant pour la faire changer d'avis. Au fond, ce dont elle avait besoin, c'était de se faire rassurer. Et apparemment Myra avait besoin de la même chose. Star gloussa doucement pour elle-même avant de lancer vers le ciel avec un sourire presque doux :

    « C'est fou ce que vous vous ressembler toutes les deux... de vraies gamines. »

    Star poussa un soupir avant de reprendre son sérieux. Elle savait maintenant ce qu'elle avait à faire. Vraisemblablement, Myra était perdue et n'arrivait pas à comprendre l'adulte qui l'avait apparemment expulsée de son chez-soi sans explication ni raison valable. Il était du devoir de la prostituée d'éclairer un peu la personnalité de l'enseignante pour aider la jeune femme à y comprendre quelque chose. De toute façon, si elle voulait elle-même y voir plus clair dans cette histoire, il lui faudrait bien entendu user de ruse. Et comment user de ruse plus judicieusement qu'en volontarisant de l'information gratuite ? Ainsi, Myra aller lui poser des questions et allait être obligée de révéler un peu plus sur le lien qui les unissait. Résultat ? Star aurait ses réponses, l'étudiante aurait les siennes et tout le monde serait gagnant. Bon, peut-être pas Renna qui serait blême de colère en apprenant que Star s'amusait à révéler ses points faibles sans son consentement. De réaliser même que la prostituée la connaissait à ce point allait certes la décontenancer à la base. C'est donc sur un ton sérieux et avec un léger sourire que la prostituée entama son récit :

    « Ren-chan... Se cache derrière un gros mur de glace et aime prétendre qu'elle ressent rien, qu'elle a besoin de personne, mais au fond c'est une humaine comme tout le monde. Je connais pas les particularités de votre situation, mais à ce que j'y comprends, vous aviez une entente et Ren-chan a décidé que ça rimait à rien, du coup elle t'a fiché dehors. Bon alors déjà j'peux te dire que si elle t'a semblé 'limite paisible', c'était parce qu'elle voulait pas que tu vois qu'elle était dévastée. C'est difficile de comprendre Ren-chan quand on est pas dans sa tête, mais en l'observant assez on peut deviner des choses. Tu sais déjà que ses parents étaient pas du genre affectueux non ? Bah ça l'a pas aidé à s'ouvrir. Et maintenant on pourrait dire qu'elle a peur des liens humains, parce qu'elle sait pas comment gérer ses émotions. Au lieu d'accepter et de montrer ses sentiments, bah elle se cache derrière le mur et passe sa frustrations sur des piques et des insultes. À voir comment elle agit depuis que t'es partie, j'peux juste déduire qu'elle a commencé à pas aimer les trucs qui se tramaient dans sa tête à ton sujet et qu'elle a tout fichu à la poubelle au lieu de gérer. Puis tu sais, je penses qu'elle regrette de t'avoir infligé cette entente forcée aussi. Et ça, ça fait juste prouver qu'elle se préoccupe de toi beaucoup. Parce que si elle se fichait de toi, elle serait probablement encore en train de te marteler des notions dans l'crâne, tu saisis ? »

    Star se tourna plus franchement vers Myra, soufflant des voluptes de fumée dans son visage avec un air goguenard, souriant toujours presqu'insousciemment.

    « Mais dit-moi chaton... J'ai bien saisit ? Vous aviez une sorte de partenariat en rapport à tes études ? Un partenariat... Mouvementé ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyLun 16 Jan 2012 - 18:32

    Myra avait remarqué le silence confortable qui s’introduisait dans leur conversation sous un ciel étoilé, et tout comme Star, elle lui trouvait un petit quelque chose de reposant et surtout de nécessaire. Elle n’aurait pas pu concevoir une discussion comme celle-ci autrement, parce qu’elle avait besoin de digérer les moindres informations transmises par la prostituée. Les paumes réchauffées par le chocolat chaud s’écoulant délicatement dans son œsophage, elle avait abandonné sa cigarette dont le corps n’avait pas tardé à se réduire à l’état de carcasse. Après l’avoir fumée précipitamment, pompant toute l’énergie qu’elle pouvait lui fournir en pinçant sournoisement ses lèvres sur son extrémité, elle l’écrasa avec désinvolture sur le petit muret, avant de l’abandonner dans l’obscurité nocturne. Les mains désormais vides, elle était dépourvue de toute protection, elle devait se soustraire aux yeux inquisiteurs et aux sourires énigmatiques de la prostituée. Elle ne savait pas à quelle sauce elle allait être mangée, mais elle sentait que ses intentions étaient bonnes, autant pour sa vieille amie Renna, que pour la demoiselle qui avait occupé et ébranlé son quotidien durant une bonne partie de cet été. Toutes deux devaient bien savoir de quoi il en retournait réellement, mais si l’une était extérieure à la situation et pouvait se permettre mille et unes hypothèses scabreuses, l’autre était coincée par ses aprioris. Combien de fois avait-elle désexualisé mademoiselle Johnson par exemple ? Et par la suite, combien de fois était-elle tombée des nues en apprenant qu’elle était aussi apte qu’elle à se débaucher pendant une nuit entière ? Elle ne concevait pas qu’avec l’âge, on puisse encore adopter ce mode de vie. Et pourtant, elle qui s’apprêtait à plafonner ses vingt ans en était encore là, à se chercher, alors que la période de l’adolescence aurait dû se clôturer depuis belles lurettes. Surtout qu’elle en avait allègrement profité, en jouant avec les nerfs de sa famille, et en appuyant son regard effronté sur les diverses contraintes de la société. Puis, il avait fallu que cette femme aux yeux glacials écrabouille son Ego, et lui inculque l’humilité. Peut-être bien qu’elle avait changé dans le sens positif du terme avec elle, mais elle encaissait difficilement son absence. Après avoir déniché un semblant d’équilibre, elle devait se redresser seule alors qu’on ne lui avait pas donné les outils nécessaires. Déchirée par ses états d’âme, elle avait besoin de réponses, et seule une connaissance aussi proche que Star pourrait éclairer sa lanterne.

    Ainsi donc, elle lui rit au nez en prétendant qu’il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre. En effet, niveau gamineries, Renna et Myra battaient des records. Quand elles ne se boudaient pas, elles passaient leur temps à se chercher, ou à se marcher mutuellement dessus. C’était la loi du plus fort qui primait, envenimant le climat laborieux dans lequel elles avaient perduré. En fin de compte, l’accalmie avait surgi, et c’était sûrement ce qui avait chiffonné la pauvre mademoiselle Johnson. Puis, bien avant que Myra puisse confirmer une nouvelle fois ses positions, la prostituée s’élança dans une longue tirade, visant à expliquer le cas de la professeure de mathématiques. Vraisemblablement, tout ce qu’elle lui avait montré était une parfaite carapace. Plusieurs détails contrarièrent la jouvencelle, et manquèrent de lui faire lâcher son gobelet. Elle ne pouvait pas croire à l’embarras de Renna dans une telle situation, et puis, pourquoi serait-elle gênée au juste ? Est-ce que c’était tombé sur elle tout à fait par hasard, ou est-ce que des facteurs encore méconnus se jouaient gentiment de sa naïveté, la faisant ainsi tourner en bourrique ? Au fur et à mesure que le discours de l’Etoile se développait, elle apprenait de ses erreurs, et comprenait aussi qu’elle n’avait pas été plus diplomate que son ancienne colocataire. Pour preuve, pendant qu’elle entrait en conflit avec ses propres conceptions des choses, Myra la rendait dingue en continuant d’empoisonner son espace vital. Mais dans ce cas là, en ayant tout de même connaissance des risques qu’elle prenait, pourquoi avait-elle malgré tout opté pour la laisser pénétrer en quelque sorte dans son intimité ? Comme l’avait vivement soulignée la Rebelle au cours de l’une de leurs dernières querelles, Renna n’avait qu’à s’en prendre à elle-même pour avoir laissé une banale élève s’infiltrer dans son mode de vie. Certes, tout reposait sur un contrat de travail scolaire, mais ce qui s’était produit sous son toit ne relevait pas de ce que le directeur de Keimoo avait fermement exigé. Leurs remuages affectifs ainsi que leurs embarras respectifs attestaient de ce qui aurait dû être mis au clair dès le début, au lieu d’être délibérément passé sous silence.

    - Si je comprends bien, elle a tout foutu en l’air parce qu’elle a une certaine fierté, mais aussi parce qu’elle souhaitait se protéger ? Je la pensais si maître d’elle-même que je n’imaginais pas que ceci était possible venant d’elle, tu vois. J’admets que je suis sur le cul. Mais il y a encore un truc que je ne comprends pas. Qu’est-ce qui la gênait vraiment dans notre relation ? Qu’est-ce qui se tramait dans sa tête à mon sujet ? C’est ça que j’ai besoin de savoir, et si je n’ai pas de réponses, je crois que je vais devenir dingue. Je ne suis peut-être pas douée dans les relations humaines, d’ailleurs, outre ma vie sexuelle, le sentimentalisme ça n’a jamais été mon truc, mais j’aimerais qu’il y ait un minimum d’honnêteté. Bien sûr, on a tous nos petits secrets, mais ce n’est pas une raison pour m’en faire baver.

    Elle marqua une pause, secoua nerveusement la tête, se mordilla convulsivement la lèvre inférieure avant de cracher le morceau :

    - J’avais encore besoin d’elle, parce qu’elle m’a apporté un truc dont j’ai enfin remarqué la nécessité. Elle m’a faite changer positivement.

    Elle se demanda si elle devait regretter ses paroles, mais elle jugea que ce n’était pas la peine. Si c’était sorti sous cette forme, alors cette révélation s’avérait être indispensable pour le bon déroulement de l’enquête dirigée par Star. A coup sûr, elle se satisferait de cet aveu qui n’était pas anodin. Myra ne disait pas certaines choses à n’importe qui. Elle manquait probablement de pudeur physique, mais celle de son âme était d’une incommensurabilité telle qu’il fallait prendre chacune de ses vérités comme un précieux trésor. Parce qu’elle ne reviendrait jamais dessus, et qu’elles avaient forcément de l’importance à ses yeux. Dans son for intérieur, elle espérait que Star accepterait ses propos et les interpréterait comme il faut, sans les extrapoler, sans en tirer des choses qui n’avaient pas lieu d’être. Pour une fois, elle savait que ce n’était pas un jeu.

    Myra avala l’ultime gorgée de son chocolat chaud. Elle écrasa le gobelet entre ses mains, le ratatina de toutes ses forces et le jeta dans une poubelle voisine, avant de se concentrer sur l’interrogatoire. Star la questionna sur le pourquoi du comment de leur colocation. Elle sous-entendit qu’elle était plus ou moins au courant de leur projet d’étude, mais Renna n’avait sensiblement pas approfondi les détails en sa présence. Par conséquent, c’était à mademoiselle Jefferson de mettre la main à la patte, lui confiant tout ce qu’elle savait en gage de sa reconnaissance. Après tout, elle venait de lui fournir une carte maîtresse en dévoilant la réelle nature de Renna. Elle pouvait bien lui offrir quelques indiscrétions.

    - Je ne suis pas une bonne élève, je suis une grosse fainéante, et comme mon bulletin est une catastrophe, le directeur de mon lycée a conclu un accord avec Renna. C’est ma professeure principale, alors elle a partiellement la responsabilité de mon avenir. C’est con pour elle, mais c’est comme ça. Nos disputes ne datent pas d’hier, on se défiait tout le temps en cours. Je faisais exprès de me pointer dans sa salle en mastiquant un chewing-gum, et elle me sanctionnait en employant son fameux ton snob et dédaigneux que je déteste tant. Aussi, à quasiment tous les cours, elle m’interrogeait pour me faire aller au tableau, et en profitait pour m’humilier publiquement, mais ça j’ai l’habitude, vues toutes les folies que j’ai faites en étant bourrée. Bref, pour en revenir à cet accord, il aurait dû durer pendant toutes les vacances d’été pendant lesquelles Renna m’aurait donné des cours particuliers pour « combler mes lacunes » comme ils disent tous. Et de fil en aiguille, on en est arrivé à cohabiter ensemble, parce qu’elle me jugeait trop irresponsable pour me prendre en charge seule. Faut dire que mon père ne m’aide pas beaucoup, il est pas souvent là à cause de son boulot, et quand il n’est pas à son bureau, il sort trouver une nana à conquérir pour une nuit.

    Elle leva les yeux au ciel, mais précisa de vive voix que son père avait bien changé depuis le savon que Renna avait eu le cran de lui passer, le jour où Myra avait été prendre ses affaires à la maison. Elle n’avait pas assisté directement à la scène, mais elle prenait un malin plaisir à l’imaginer, tandis que son père, par fierté masculine, n’osait pas se vanter de son ridicule dans une telle situation. Sentant le silence revenir au galop, Myra enfouit à nouveau sa main dans son sac et se grilla une autre cigarette.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] EmptyJeu 19 Jan 2012 - 4:00

    C'est en présentant une moue presque comique et un regard plus franchement direct que la prostituée continua d'écouter les mots qui sortaient de la bouche de la jeune rebelle. D'ailleurs, son expression concentrée semblait presque feinte tellement son exagération faisait fois, et pourtant c'était bien inconsciemment que la jouvencelle offrait à la vue de tous un tel spectacle. La vérité était que Star était si encrée dans son monde de suppositions et de concentration qu'elle ne réalisait plus vraiment ce qu'elle faisait. Ce qui pouvait sans nul doute expliquer pourquoi elle laissait sa cigarette tranquillement se brûler entre son index et son majeur, manquant de remarquer la proximité dangereuse de l'extrémité incendiée de sa chaire. Star aurait certes du faire plus attention, quand sa propre peau était en danger, mais elle voulait tant comprendre ce qui se tramant entre sa chère enseignante de mathématiques favorite et cette jeune femme qu'elle avait du mal à camoufler sa curiosité. D'ailleurs, elle qui normalement arrivait aisément à cacher son intelligence sous des gloussements et des agissements de gamine, voyait son visage maintenant prendre la forme de celui qu'elle aurait du sans doute toujours afficher si la vie ne lui avait pas offert une si difficile existence. Faire semblant qu'on était idiote quand on était en réalité très intelligente n'était pas une chose facile. Certes parfois cela avait ses utilités, mais vraisemblablement la jeune femme aurait préféré ne pas avoir à constamment revêtir un masque. Mais donc, Star finit par glousser doucement en cachant ses lèvres sous une main dans un geste presque coquet aux paroles de sa compagne, ce qui aurait pu surprendre certaines de ses connaissances. Après tout, la prostituée avait plutôt l'habitude de rire aux éclats en battant futilement des bras comme une forcenée. Ce rire contenu ne lui ressemblait pas. Mais Star expliqua vite son comportement en se rapprochant de Myra avec un air complice. Apparemment, elle croyait qu'en riant ainsi elle instaurait une atmosphère différente qui donnerait l'idée à Myra qu'elles partageaient une conversation importante et empreinte d'une amitié naissante. Un drôle d'effet incongru dans cette situation particulière. Néanmoins, profitant de sa nouvelle proximité à la jouvencelle, Star lui susurrant d'un ton plus bas :

    «Entre toi et moi chaton, y'a biiiiiien des trucs que Renna arrive à cacher sous son mur de glace. Y compris le fait qu'elle est looooooin d'être maître d'elle-même, tu saisis ? »

    Cette fois, son rire fut bien plus ressenti. Elle du même se laisser tomber à nouveau contre le petit muret qui soutenait son poids afin de ne pas perdre l'équilibre. Apparemment, cette petite remarque la faisait bien rire et elle s'était même apprêtée à expliquer son hilarité à sa comparse, quand sa cigarette décida enfin de faire sentir sa brûlure sur ses doigts, ce qui l'interrompit violemment. Poussant un petit cri de surprise, elle relâcha le mégot qui alla se perdre dans le sol terreux avant de se saisir de son poignet pour lancer un regard accusateur vers la légère marque rouge qui le marrait maintenant. Après une légère pause, elle se reprit d'un soupir. Ayant totalement oublié qu'elle voulait s'expliquer sur sa soudaine hilarité, elle laissa le sujet se perdre dans l'oubli avant de reprendre un peu de sérieux, se concentrant sur les autre propos. Fronçant les sourcils, Star tâcha d'offrir à Myra une explication un tant soit peu complète.

    «Tu sais chaton... Tenter de saisir Ren-chan, c'est comme tenter de franchir le mont Éverest. C'est parsemé d'embûches et sa s'ra jamais une science exacte. J'pourrais te dire des trucs et me gourer complètement. Mais j'ai quand même de l'expérience avec elle en matière de sentiments. et j'pense... Que ce qui la gênait dans vot' relation, c'était en rapport avec son orgueil. Tu vois, Ren-chan a un orgueil un peu exagéré. T'as du le remarquer. Et eu... D'après son comportement envers ta personne, je crois qu'elle a commencé à ressentir des trucs qui lui ont pas plu à ton sujet et étant donné ton âge et vot' lien, son orgueil a pas apprécié tu saisis ?»

    Star laissa l'un de ses yeux foncés se poser sur le profil de la jeune femme à ses côtés, observant doucement ses réactions et attendant d'autres paroles. Elle su tout de suite qu'une révélation importante se pointait le bout du nez quand Myra se mit à se mordiller la lèvre et en retint presque son souffle. Quand la phrase tomba, Star compris tout de suite qu'elle avait du coûter beaucoup à une personne aussi bornée que Myra. En effet, bien qu'elle ne pouvait pas se venter de connaître beaucoup de trucs sur cette jeune femme qu'elle se plaisait à surnommer 'chaton', elle pouvait aisément déduire d'après son comportement qu'il ne s'agissait pas d'une personne qui appréciait de ressentir des émotions qui la rendaient vulnérable. Avouer un tel truc à une presqu'inconnue avait du être plus que difficile. Pour la récompenser de cette confidence, Star poussa un grand soupir attendri et passa un bras autour des épaules de la jeune femme, lui chatouillant doucement le bout du nez.

    «Y'a pas de doute chaton, t'es vraiment trognon <3. Et si t'étais pas si jeunaude, ch'te dévorerait tout crue <3.»

    Puis, se recalant en posture plus respectable sur le muret, elle leva les yeux vers le ciel et prit un air plus sérieux.

    «N'empêche... Renna donne souvent envie de changer aux gens. C'est difficile de pas vouloir la rendre fière de soi. Je te comprends pour le coup.»

    Star se perdit un moment dans ses réflexions, quand la jeune femme se mit enfin à raconter ce qui se tramait derrière ce lien bizarre qui les unissait. La prostituée, bien qu'elle ne regarda jamais Myra une seule fois durant sa tirade, fit bien attention de ne manquer aucun mot du petit monologue. Méthodiquement, elle enregistrait ces nouvelles informations et les stockait dans des compartiments pour plus tard. En même temps, elle réfléchissait et tenter de remonter le casse-tête en se fichant dans ses connaissances sur la professeur. Lorsque Myra termina son récit, Star avait une image presque complète de la situation et de tout ce qui s'était produit entre Renna et Myra. Bien sûr, elle ignorait encore tout du lourd passé de Renna et que l'enseignante connaissait le jeune femme depuis bien plus longtemps, mais c'était assez pour se faire une petite idée. Sortant une nouvelle cigarette machinalement de sa poche tout en continuant de fixer un point vague devant elle, elle fronça lentement des sourcils. La jeune prostituée n'avait toujours pas fait mine d'avoir entendu les paroles de sa comparse et ne donna aucune réponse, perdue dans ses songes. Lentement elle se mit à comprendre et à établir des liens tortueux, cherchant la solution. Et enfin, grâce à un amas important d'information, elle mit le doigt sur la vérité. Cette vérité invraisemblable mais pourtant si logique qui lui donna envie de se laisser tomber en bas du muret sous le choc. Renna Maria Johnson était amoureuse de Myra. C'était la seule chose qui faisait du sens, la seule chose qui pouvait expliquer son drôle de comportement envers la jeune femme. Et pourtant, c'était également une chose terrible. Star comprenait maintenant pourquoi l'enseignante se torturait l'esprit. Pour une dame comme elle, tomber sous le charme d'une étudiante d'environ 10 ans sa cadette serait un poids difficile à accepter. Mais son comportement envers la jeune femme ne pouvait que donner cette conclusion. Star s'étouffa un moment sur sa cigarette et posa négligemment une main contre sa bouche. Puis, elle réalisa qu'elle n'était pas seule et tourna son regard vers Myra pour lui offrir un large sourire faux, cachant ainsi sa surprise. Sans doute pas assez rapidement. La prostituée réfléchit un long moment sur ce qu'elle allait dire à cette jeune rebelle. Elle se savait dans une situation des plus précaire, le moindre mot de travers, le moindre mot de trop causerait sans doute un scandale. Parce que vraisemblablement, Myra n'était pas prête à entendre que cette tortionnaire frigide qui lui servait de prof avait le béguin pour elle. C'est donc sur un ton diplomatique que Star entama son petit récit :

    « Parce que tu viens d'me dévoiler tout ça chaton, j'vais te dévoiler un truc sur Ren-chan que tu sais pas. T'as déjà entendu parler de Yuki non ? Tu t'es déjà demandé qui c'était ? Eh bah je vais te le dire. Yuki, c'était une prostituée comme moi. On était colocataires dans un appartement miteux. Elle a rencontré Ren-chan y'a environ un an et s'en ai comme qui dirait amourachée. Ren-chan a commencé à ne voir que Yuki pour satisfaire ses désirs charnels, si tu vois ce que je veux dire et Yuki, étant un peu... Fleur bleue, a vu sa comme un signe. Elle disait à tout va que elle et Renna finiraient en vieux couple, avec des enfants et tout le baratin. Pourtant Ren-chan s'est jamais plainte. J'ai finis par être curieuse, après tout Ren-chan donnait plein de fric à Yuki et elle revenait toujours souriant bêtement, je me suis dit qu'c'était un boulot facile. C'est là que j'ai appris à connaître Ren-chan un peu plus. Et j'ai toujours trouvé bizarre qu'elle endure Yuki quand elle semblait détester toute autre. J'ai finit par comprendre, quand Yuki est morte, qu'à sa façon Ren-chan aussi s'était attachée à Yuki, même si elle l'avouera jamais. C'était la seule personne avec laquelle Renna agissait presque normalement. Elle tolérait son attitude, était tendre avec elle et tout... Oh elle grognait et parfois agissait comme une enfoirée, mais toujours elle laissait Yuki rester avec elle. Ren-chan, quand elle déteste quelqu'un, l'ignore tout simplement et refuse de supporter sa présence. C'est comme sa que je sais qu,elle m'aime bien, malgré le fait qu'elle me le dit jamais. Mais tu sais chaton... »

    Star posa une main sur le bras de la jeune femme avec un sourire énigmatique avant de continuer, baissant le ton :

    « Le comportement de Renna envers toi ressemble vachement à celui qu'elle avait avec Yuki. La seule différence, c'est qu'elle s'en veut de... t'apprécier à cause de ton âge et vraisemblablement à cause des frictions qu'il y a entre vous. Après, y'a sans doute autre chose, mais oh je t'ai assez dit je crois. Faudra que tu fasses les grandes filles et que tu découvres le reste toute seule ! »

    Sur ces paroles, Star écrasa sa nouvelle cigarette, s'étira tel un félin et se releva d'un bloc avant d'offrir à Myra un large sourire complice. Puis, croisant les bras au dessus de sa tête, elle lança :

    « Ehhhh bah chaton, quelle conversation intéressante et intructive <3. Je t'en remercie <3. Mais oh, j'dois aller au boulot, j'ai des clients pas très patients. Sayonara ! »

    NI d'une, ni deux, la jeune femme était en route, s'éloignant de Myra. Elle offrit à la rebelle un geste de main sans se retourner, se mettant à chantonner pour elle même tout en marchant d'une démarche sautillante en direction du quartier malfamé où elle avait tendance à exhiber ses talents. Tout en marchant, un sourire goguenard se posa sur ses lèvres. Alors comme sa, Renna était amoureuse d'une petite jeunaude rebelle... Les choses devenaient réellement intéressantes.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty
MessageSujet: Re: Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]   Loin des yeux...  Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Loin des yeux... Loin du coeur ? [PV Myra Jefferson]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Il y a des choses que l'on préférerait ne pas savoir [PV Myra Jefferson]
» Quand on pousse le bouchon trop loin... [PV Myra]
» Partir loin, le temps d'un bain, dans un navire ?
» Un verre de Whisky...heu nan d'Aguardiente[Pv Myra]
» Loin de la fête [Clos]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
₪ Académie Keimoo ₪ :: Archives Rp's :: Rp's 2012 et antérieurs-
Sauter vers: