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 Lettres Eparses

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MessageSujet: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyMar 26 Avr 2011 - 22:48

Suite de Sourire est un virus

LETTRE

...Alors ils avaient gardé contact -d’une façon ou d’une autre.

Du moins, Valentine s’y était tenu, oui. Des mots, des lignes et des lettres éparses, qui glissent ci et là dans plusieurs de ses dossiers. Des lettres. LETTRE. Un défi des plus douteux, un défi sans engagement, un engagement sans engagement. Le tout dans le rien et le rien dans le tout. Tout ça n’est-il pas du grand Art... Si avec Atwoman, c’était l’art de la connerie, avec Brisebois, c’était plutôt l’art de se lancer des piques à longueur de journée. Quant avec Eléna, c’était bien l’art du grand art. Ouais bon, un truc dans le style. Yui n’est pas là pour faire de la psychologie de l’art.

Au retour de sa –courtoise- visite (on élimine les termes inutiles) à son collègue Brisebois, Yui est revenu à son bureau –effectuer ses heures- notant clairement un afflux moindre parmi les patients venus quémander du temps à leur psychologue adulé. Si le nouveau ptit Infirmier, le Fatal là, s’amusait à lui chiper sa côte de popularité, ça allait bien mal se passer, Yui se donnerait à coeur joie à lui montrer son humeur la plus fatal, à ce Fatalys, -ah ce vieux jeu de mot qui ne fait marrer qu’un psy à moitié fou. Oui le temps passe, et plus ça passe plus ça ne s’arrange pas dans la tête à ce tordu. A ce stade, on ne parlera même plus de syndrome de Peter Pan ou Valentine la Jeunesse Éternelle mais plutôt de Tare Éternelle. Bref. Toujours est-il que le dirlo, lui, il ne se plaignait pas de ses prestations, et tant que ses supérieurs ne disent rien, Yui Valentine continue à faire jouer sa carte blanche. Sa carte blanche qui lui dit d’aller courir après inaccessible, et de convoiter l’Impossible.

-Elena ?

Trois coups distincts ont résonné contre la porte de la salle, avant que Valentine daigne lui-même ouvrir la porte. Et si elle avait eu cours ? Une telle question n’est pas susceptible de lui traverser les pensées, puisqu’il serait quand même rentré. Si on commençait à refuser l’accès de certaines pièces au personnel, mais où allait donc le monde !

    Ma chère Elena,
    (...) Mon frère ne cesse de me répéter que je suis sujette à l’hypocondrie, mais y croirais-tu une seconde à ma place ? (...) Toujours est-il qu’il faut absolument que je t’attrape au tournant d’un couloir, car tu imagines bien que des choses à raconter, j’en ai que trop. A bientôt,
    Valentine.


Depuis les vacances de noël, puis celle de la Pâques, Yui a clairement eu le temps de reprendre un teint de cireux, perdre ses couleurs chèrement gagnées en Australie. Sa silhouette aura maigri, chose plutôt alarmante puisqu’il serait temps qu’il reprenne une hygiène de vie stable, -comme le dirait son ancien ami Terrada. Ami... c’est toujours étrange, la consonance de ce mot quand elle est prononcé par Valentine.

-Eléna ! Dans mes bras mademoiselle la grande artiste !

Oui bon dans mes bras, se résume à une chaleureuse bise à la française dans les gestes d’un Yui. Pas tactile de trop, le psy, non. Mais au moins était-il sincère aujourd’hui... normalement. Rapidement, Valentine s’est assis sur une des tables, près de là. De toute évidence, Valentine s'est décidé à s'éterniser en la compagnie de mademoiselle Aleksandrov.

-De deux choses l'une,a-t-il commencé sans perdre de temps, tout en levant l'index, -Raconte-moi donc tes péripéties qui me seront passionnantes à écouter, je n'en doute pas.

-Secundo, je m'en viendrai à te demander, quel remède tu prendrais, toi, ...contre l'hypocondrie.

Des questions Valentiniennes tout ça...
Mais de temps à autre, Docteur Valentine aimait bien prendre conseil, pour la pure forme des choses.
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Elena Aleksandrov
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyMer 27 Avr 2011 - 16:33

Ils l'avaient fait tout naturellement. Sans promesse, sans discours et sans que personne ne le sache. Ils l'avaient fait tout naturellement. Sans penser à la réaction de l'autre, ni aux réactions des autres. Ils l'avaient fait tout naturellement.

Son dernier mot pour lui avait été Lettre, et Lettre avait été envoyé. Yui avait été absent de l'académie, mais pas des journées d'Elena, qui sans forcément penser à lui tout le temps, retrouvait parfois des lettres ou des choses y ressemblant. Elle avait toujours eu du mal avec le ménage, et dans son appartement, des montagnes de papiers flottaient sur sa table, ainsi que sur certaines chaises. Elle prenait bien soin de répondre aux envoies de Yui, parfois avec du retard, ou en avance. Elle prémédité l'arrivée d'une lettre, répondait vaguement...

"Yui,
L'élève n'est pas partie par ta faute, mais par la sienne seule. Les sentiments amoureux sont différents d'une personne à l'autre et parfois, la distance est un bon choix. Tu n'y est pour rien. Ton charme est ton charme, tu ne peux rien y faire.
Les nouveautés me manquent aussi. Je pense que je devrais inventer une nouvelle couleur. Avec une nouvelle signification et un nouveau nom. Ce serait joli. Tu as une idée ?
Ah, les secrétaires ! Il n'est pas parti avec tout ton argent, si ? Ce serait très malpoli ! Il aurait au moins pu te voler tout ce papier. Il aurait voler une forêt entière, vu ce que j'ai sur ma table.
Visite bien Londres. Prend bien de quoi te couvrir, il pourrait il tomber des cordes. Je ne sais pas si une corde fait très mal si on la reçoit sur la tête, mais j'imagine que cela ne diminue par les suicides.
Alors, à la prochaine.

Elena."

Le vide du départ de Yui n'était pas un vide que l'on pouvait facilement boucher. Ce n'était pas parce que ces deux là ne se voyaient pas qu'ils ne s'aimaient pas. Elena au grand cœur adorait tout simplement discuter avec Yui. Il ne lui disait jamais qu'elle venait de se planter dans sa phrase, ses mots, expressions et même sens. Ils parlaient ensemble, ne s'entendaient parfois pas mais toujours, ils étaient de bonne humeur. Yui manquait donc à Elena pour cette simple raison. Un ami. Et c'était bien une des seules personnes qu'elle pouvait désigner ainsi.

Elle n'était pas repoussante, plutôt intelligente et avait un sourire éblouissant. Oui, mais une femme aussi maladroite, désorganisée et à côté de la plaque comme Elena... C'était un peu décourageant, et elle n'aimait pas être vu comme une charge. Dès qu'elle ressentait une faiblesse chez l'autre, une gêne quelconque, elle ne pouvait s'empêcher de fuir. Elle n'était pas solitaire, mais malgré son contact facile et sa gentillesse, elle se retrouvait avec peu d'ami. Ses collègues restaient des collègues.

On frappa à sa porte, et sa tête se détourna doucement de la copie delettre qu'elle tenait dans les mains. La porte s'ouvrit, et Elena détacha ses doigts de la feuille, qui se posa sans un bruit contre son bureau, pendant qu'elle dévisageait l'intrus.

"Petit Yui,
La météo est bonne et les oiseaux font beaucoup de bruit.
J'ai beaucoup réfléchi et je vais faire des boucles sur les l. Évidement, je n'en écrirais sans doute que très peu, mais c'est important pour moi(...)Il est important que tu reviennes vite, je crois que les gens sont tous fous, ici.

Lena."

Petit Yui venait justement de passer sa tête par la porte, et ses longs cheveux blancs firent sourire Elena jusqu'aux oreilles. Ce n'était presque pas une image. La jeune femme se leva pour pouvoir admirer son collègue de plus près. Il avait un peu changé, perdant certainement du poids. Il n'était déjà pas bien gros, mais cela n'alarma pas Elena. Elle allait lui faire manger pleins de choses pour fêter son retour, et il reprendrait donc très vite ce qu'il avait perdu.

"Artiste, artiste ! Tu vas me faire rougir !"

Le psy s'attarda sur une table, où il posa son fessier. Elena s'empressa donc du lui faire faire, elle contre son bureau, fixant de ses yeux rieurs le faciès de Yui. Il lui demanda des nouvelles, puis un remède contre l'hypocondrie. Ce n'est généralement pas le genre de chose que l'on demande à Elena.

"Contre l'hypocrisie ? Voyons, Yui, aucun de nous deux ne l'est et personne n'oserait l'être. Mais si je le devenais, et bien... Je me prendrais une tisane à l'eucalyptus."

Voilà qui était dit. Et parlant tisane, Elena prit appuie sur ses pieds, se balança afin de se mettre debout, contourna son bureau et ouvrit un des tiroirs, puis elle fouilla dedans, grogna, le referma, en ouvrit un autre, fouilla, sourit, sortit une grosse boite en fer, la posa sur le bureau puis referma le tiroir, faillit se casser la figure en allant se remettre devant Yui contre son bureau, attrapa la boite et la tendit fièrement devant elle.

"Première chose incroyable de la semaine ! J'ai fait la cuisine, et j'ai essayé de faire des sablés. Je me demande si tu te risquerais à en prendre. Et puis, tu pourras prendre un peu de poids, parce que tu risque de disparaître si tu perds encore ! Enfin, peut être qu'ils sont à vomir..."

Elena regardait pensivement sa boite, sans oser l'ouvrir. Elle les avait fait hier dans l'après midi, les avait enfermé dans une boite, pour ne pas qu'ils s'échappent, puis les avait emporté le matin même à Keimoo. Mais elle les avait oublié dans son tiroir toute la journée. Comme la plupart des gâteaux ou biscuits qu'elle emportait ici.
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyJeu 28 Avr 2011 - 21:48

Eparse

Yui a saisi la boite typée à l’ancienne, que tient encore Elena entre ses mains.

-Une tisane à l'eucalyptus... répète-t-il songeur. Si ça marchait contre l'hypocrisie ça pouvait l'être contre l'hypocondrie. ...A quelques lettres près.

    Ma chère Eléna,
    Je me demande quel genre de nouvelle couleur tu pourras m'inventer, je suis curieux d'en voir le résultat. Sais-tu qu'il m'est déjà arrivé de penser que certaines humeurs pouvaient s'apparenter sous forme de couleur...
    Sinon, figure-toi que le secrétaire en question est parti du jour au lendemain, sans laisser de traces. Et sans chiper le moindre papier, étonnant pour un secrétaire, n'est-ce pas. Mais voilà bien une chose désolante quant à penser que je l'aimais bien, moi, ce secrétaire. (...)
    Quant au temps, tu as bien raison, il fait souvent gris par ici, et des cordes, oui, c'est le lot de tous les jours. Heureusement pour moi, je sais m'y prendre pour me faufiler entre ces cordes vilaines (...)
    A très bientôt.
    Yui.


Mademoiselle Aleksandrov, quant à elle, n'avait pas du tout changé, de son état. Toujours ce grand sourire désarmant, -un sourire que Yui, dans sa corruption, a maintes et maintes fois tenté de faire tomber. Et ce, sans résultat : Eléna était de ceux qui ne savaient pas ne pas sourire à la vie. Phénomène étrange, mais que voulez-vous, elle était artiste. Artiste jusqu'au plus profond recoin de son âme, voilà la seule explication de valable. Quoi qu'il en soit, Yui avait donc cessé de chercher à comprendre.

Le psychologue a tranquillement ouvert la boite avant de la poser sur la table et a attrapé un des fameux sablés, -artistiques, fallait-il peut-être rajouter.

-Je n'ai que de sombres nouvelles à t'annoncer, pour ma part... Une élève, Kara Sakki, que je suivais ici s'en est allée, elle aussi. Un peu trop loin, à mon goût, je dirai.

Le ton du psychologue s'est nettement assombri.

- Aurais-tu donc quelque chose s'apparentant à du thé dans tes armoires d'Artiste ?

Oui parce que forcément, les armoires d'artistes, c'était un autre monde.
Songeant enfin à goûter le biscuit qu'il tient depuis tout à l'heure, Valentine a gardé le silence, pensif. La veille, c'était une autre de ses patientes qui les quittaient. Et quel départ... La jeune gothique semblait avoir passé ses derniers instants sur le toit de l'académie, un lieu que l'Ecole ferait mieux de banaliser, et d'en interdire l'accès. C'était une histoire triste, pour une adolescente mal dans son être, et qui en somme, terminait avec une histoire sur la même note. Yui revoit à travers la fenêtre qui donne sur la cour, les feux rouges tournoyer, entend les sirènes se rapprocher. Détestablement. A ce moment-là, était-il à son bureau, où en train de discuter des modalités de la mort d’une de ses élèves avec un ambulancier ? Triste jeu, triste sort.

- Dis-moi Eléna, pourquoi es tu une artiste ?

    Ma chère Eléna,
    (...) Tu ne crois pas si bien dire, le taux de suicide ne baisse pas dans notre pays du soleil levant. Penses-tu donc ! Je viens d'apprendre hier qu'une de nos élèves s'est suicidée à Keimoo. C'est une véritable aberration qui se passe de mot.

    (...)

    Je connaissais Kara.


-Parfois, j’en viens à me demander pourquoi je suis un psychologue.

Médecin ou psychologue... ce n’étaient pas des professions de bonnes foi. Non pas pour sauver des vies, mais pour les prolonger, non pas pour compatir sur le malheur des autres, mais pour les soulager. Et tous ces rôles avec des écarts plus ou moins infimes... et parfois nettement insuffisant. Il y a des choses, que Yui Valentine, malgré son aisance à la parole, ne saurait exprimer. Quart d’heure de dilemmes existentiels.

Et pourtant.

Valentine a saisi un deuxième sablé.

-Tes sablés... tu sais, ils sont très colorés.

Acide, sucré, salé.
Passant presque par l’amer.
Une montagne ou une explosion de couleurs. Un langage entre un psychologue qui disjoncte et une Artiste perchée, pas la peine de chercher à piger.

    (...) Un jour j’ai voulu sauver une vie. Et si je pouvais sauver une vie, je me suis dit que je pourrai en sauver d’autres. Mais regrettable erreur, aussi naïf et idiot que j’étais à l’époque. Aujourd’hui, je suis psychologue, qui aide les gens à trouver leur tombe plus sereinement. Magnifique ironie du sort, n’est-il pas... Je songe à me convertir en Croque Mort, c’est une profession qui m’irait bien, qu’en penses-tu ? (...) peut-on aussi lire sur une des lignes éparses, avec un Yui qui semble un peu trop aigri lorsqu’il tient sa plume.



-Mais j’insiste, je voudrais bien une tasse de thé, s’il te plaît.


Valentine est fatigué.



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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyVen 29 Avr 2011 - 18:45

[Je répondais, et mon ordi a planté. T_T J'étais tellement fière de ma Lena. #BAM#]

En effet, elle n'avait pas changé. Pourquoi le ferait-elle, d'ailleurs ? Et si Yui, lui avait changé, car Elena le remarquait bien, et pas qu'un changement physique, elle n'en comprenait pas encore la raison. Elena faisait partie de ces femmes qui souriait avec force et conviction, et qu'aucune force ne peut empêcher cela. Elle faisait partie de ces femmes qui paraissaient souvent lointaine, douce, souriante et réconfortante, mais d'une autre planète, et qui avec le temps, rend mal à l'aise par son absence. Mais Elena faisait aussi partie de ces femmes qui sont à l'écoute lorsque l'on en a besoins, et qui peut parfois faire preuve de beaucoup de compassion et d'intelligence. Elle n'était certes pas faite pour être psy, mais elle avait un don pour le contact humain. N'était elle pas professeur ?

"Petit Yui,
Je me demande qu'elle serait la couleur de mon état. Je pensais à un arc en ciel, mais cela est trop coloré, et manque de gris. Je me demande si la tristesse à une couleur bien défini, ou reste-elle à prouver ?(...)
Il aurait au moins pu l'écrire, ou prendre un rendez vous avec son départ ! Mais je suis ravie de voir que tu l'aimais bien, au moins, il n'y a pas de secret gardé. Moins ravie qu'il soit partie, mais ainsi va la vie.(...)
Il faudra que vous m'appreniez, je me suis encore cassé la figure ce matin, et me voilà avec une vilaine bosse sur la tête.
Lena."


En ce qui concerne Yui, elle le trouvait changeait, plus mort que vif. Plus d'une fois, il était venu l'embêter gentiment, et si elle ne paraissait pas s'en faire, elle reconnaissait ses véritables intentions, au fond d'elle même. Enfin, peut être. Elle l'appréciait d'ailleurs beaucoup pour cela, parce qu'il était humain, et enthousiaste. Là, il perdait de sa splendeur et le cœur d'Elena fit un bon. Elle le trouvait mou, fatigué... Elle ne pensait pas, et s'en repentissait maintenant, que Yui puisse avoir des sentiments si profonds qu'il en soit perdu. Elle avait bien comprit qu'il était humain, et que comme chacun de nous, il puisse ressentir des émotions, mais pas qu'il les montre à ce point là, et pas quelles l'anéantisse doucement. Elle le pensait plus coriace qu'elle, et elle se trompait peut être.

Elena avait eu connaissance de la mort de la jeune fille. Elle l'avait eu en cours, certainement. Elle lui avait sans doute même parlé. Mais les morts n'intéressaient pas Elena, et son esprit oublié à l'instant les plus infimes souvenirs qu'elle avait pu avoir. La déformation de la mort de son homme, peut être.

"Je pense en effet avoir une théière. Ou quelque y ressemblant. Mais rien de très chaud."

La jeune femme se glissa hors de son bureau, atterrit devant une armoire, l'ouvrit, y sortit une théière ayant sans doute appartenu et à sa mère et à sa grand mère, des tasses tout aussi vieille, et un sachet de thé vert. Puis, elle les posa sur sa table, avant d'hésiter. Elle regarda longuement sa théière, puis s'élança vers la porte, l'ouvrit, attrapa un élève et lui demanda de l'eau chaude, bouillante. Son visage ou son ton devait avoir quelque chose de sérieux, car l'élève ne discuta pas et partie chercher le souhait d'Elena. Cette dernière se tourna vers Yui, puis lui répondit en souriant.

"Parce que l'on fait des rencontres extraordinaires avec des personnes extraordinaires et cela nous fait des souvenirs extraordinaires. Et puis, l'art est universel, ce n'est pas comme les mots, qui sont compliqués. Non, l'art, c'est pour tous le monde à la portée de tous et tous peuvent y comprendre quelque chose. Pour faire passer un message, le mieux est sans doute l'art. Tu sais, Yui, je suis tout sauf japonaise, et pourtant, je me retrouve ici. La première fois que j'ai rencontré un japonais, j'ai du tout dessiner pour me faire comprendre. Finalement, je lai même séduit. Comme quoi, tout est vraiment compréhensible."

Elena se replaça sur son bureau, puis posa ses deux mains dessus, inspira et concentra son regard dans celui de Yui. Il faisait peine à voir, à l'instant, mais il était encore maître de son esprit, pour le moment. Elle ne savait pas pourquoi il était ainsi, mais cela la mettait mal à l'aise pour le moment. Elle se tut donc, puis continua son histoire.

"Personne ne peut cacher ses émotions très longtemps. On peut les déguiser, ou encore les cacher, mais lorsqu'un artiste peint, même s'il doit faire une toile joyeuse, si son esprit est triste, sa peinture aura beau être jaune, orange et rouge, elle aura l'air triste. On peut facilement deviner les émotions d'une personne par ses œuvres. Voilà pourquoi je suis une Artiste."

Elle se tut. Puis, son vieux sourire refit surface, elle s'applaudit avant de s'exclamer.

"Et aussi parce que les fleurs des champs, c'est super joli !"

(...) C'était une de mes élèves. Très calme.

Elle était charmante.

Mais je ne la connaissais pas. Puisse tu tourner la page. (...)


"Parce qu'il n'y a qu'un fou pour l'être !"

Elena éclata de rire, puis reporta son attention sur sa boîte de gâteaux, elle en piocha un, croqua dedans puis sourit doucement. Il les aurait aimé, il l'aurait félicité. Il l'aurait embrassé et tout doux auraient éclaté de rire avant de s'engouffrait le reste des gâteaux devant un bon film. Elena secoua doucement la tête, sourit largement puis s'étira.

"(...) Un jour, j'ai voulu que la mort n'existe pas. J'ai voulut moi aussi le sauver, mais je n'ai pas ce don là. J'aimerais me dire qu'il a trouver la mort paisible et avec le sourire. J'espère vraiment qu'il était heureux à ce moment là.(...) L'habit t'irais surement très bien ! Mais tu me manquerais de trop. Je ne compte pas mourir pour te voir, ou massacrer l'école entière."

Les mots d'Elena n'étaient-ils pas légers ? Ces mots là étaient-ils vraiment légers ? Ses mots à elle, ne l'étaient pas. Les mots ne devraient jamais être dit légèrement, car ils sont tous emprunt d'un message et de magie. On ne raconte pas n'importe quoi sans en faire les frais. Elena le savait. Elena avait besoins de parler, parfois.

On toqua à la porte. Elena se leva, ouvrit, accepta l'eau chaude, tendit un biscuit à l'élève, qui commença par refuser, puis Elena prit un air frustré, mit d'office le biscuit dans la bouche de l'adolescent, le prit par les épaules, le retourna et le poussa dans le couloir. Alors elle referma la porte et mis l'eau chaude dans la théière, avant de mettre un peu de thé, la referma puis patienta.

Le silence n'est pas quelque chose de gênant lorsqu'il est tacite.

Elena patienta, puis se tourna vers Yui. Elle le dévisagea un moment, sourit, puis versa doucement le thé dans les tasses, prenant garde à ne pas se brûler. Elle apporta la tasse à Yui, déclarant dans un grand sourire :

"Et voilààà ! Votre thé est avancé !"

Puis, elle rit, faillit renverser la tasse sur Yui, s'excusa en gloussant et partie se remplir sa tasse. Elle renversa la moitié sur son bureau, sur ses cours, bougonna, rit, puis finit par se servir. Elle s'était brûler le bout des doigts, et elle avait essuyé une partie de thé avec ses cheveux, parce que ceci étaient détachés et avait trempés dedans. De plus, elle avait passé la main dans ses cheveux, ce qui les avait fait prendre une douche saveur thé. Ensuite, elle ouvrit un tiroir, en sortie de l'essuie tout, épongea comme elle put son désastre puis sortit de l'armoire une boîte de secours.

"Le problème d'être artiste lorsque l'on s'appelle Elena, c'est que bien souvent, vos doigts refusent de fonctionner normalement. Je me coupe si souvent que je dois passer ma vie avec des bandelettes. Je suis une pré momie !"

Et elle éclata de rire en ouvrant la boîte, cherchant maladroitement une pommade et des pansements.
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyDim 1 Mai 2011 - 11:38

Puisses-tu tourner la page.
    Tu sais, des fois, je crois que je vais mourir mais je ne meurs pas. Sûrement parce que je suis trop important pour partir de sitôt. Ah la vanité... Mais pour en revenir à tes lignes, je reste certain qu’Il est parti avec un sourire bienheureux. Avec peut être le regret de devoir te regarder de loin.


-Je te remercie.

Valentine a laissé une gorgée filer. Ça ressemble vaguement à l’eucalyptus, un truc dans le style. Reposant la tasse sur la table, le psychologue s’est servi un énième sablé « coloré ». Et puis c’est là que sa chère amie a commencé a enchaîné maladresses sur maladresses et avant même que Yui ait pu dire quoique ce soit, Eléna a déjà eu le temps de se bruler et de se couper au moins une dizaine de fois de suite. Bien. Alors qu’elle cherche à ouvrir sa boite, Valentine se relève, tranquillement et la lui retire. Au fond, il vaut peut-être mieux que ce soit lui qui l’ouvre, sait-on jamais, Mademoiselle Aleksandrov pourrait bien prétendre au statut de Full-Momie.

-Allons allons, chère pré-momie. Vous n’allez pas oser mettre une pommade avant d’avoir désinfecté tout ça, n’est- ce-pas ?

En même temps, ce maniaquo-tordu de Valentine venait de sortir un gel désinfectant pour les mains, ainsi qu’une petite boite blanche portant une croix rouge dessus. Il la posa à côté de celle du professeur d’arts, souvenir de passage lors des quelques jours passés en France à la noble demeure de ses parents. Il s’était dit, -dans un élan de bonne foi- que c’était la meilleure chose qu’il pourrait offrir à quelqu’un qui passait son temps à se blesser en permanence. Une boîte de soins, avec des échantillons de bandelettes –pour mieux jouer à la momie-, de pansements multicolores, et des pommades dont leur utilité était indiqué en gros caractère dessus. Par mesure de précaution.

    ...autrefois, il fut un temps où je me destinais à une carrière de médecin. Autrefois. Mais j’ai échoué et la vie a fait de moi un psychologue des écoles. Au fond, il en est peut-être mieux ainsi. (...) Quant à ta couleur, et bien. J’imagine qu’elle serait plutôt indescriptible. Mais au moins, donnerait-elle le sourire à ceux qui daignent la regarder.

    Léna, évite tout de même les pansements sur une bosse, il n’y en a aucun bénéfice. Pourquoi n’irais-tu pas voir le nouvel infirmier, Fatalys ? Ne me dis pas que tu t’égarerais encore dans les couloirs de Keimoo, l’école n’est pas si mal fichue que ça.

    Yui.


Tout en fouillant sa blouse d’infirmier aux larges poches, il a sortit ci et ça, appliqué ça et ci, et appliqué plusieurs pansements de couleurs différentes aux doigts –à se demander comment elle s’était entaillée, mais Yui avait cessé de se posé des questions-, le tout vite fait bien fait. Pour une fois, la blouse inutile qu’il avait l’habitude de porter à l’école ne s’avère pas si inutile.

-Tu... moui, tu devrais éviter d’appliquer des pansements n’importe où. Encore moins sur les brûlures, a rajouté le psy, d’un ton dubitatif. -As tu trouvé où se trouvait l’infirmerie ?

Sans vraiment attendre de réponse, Yui imagine bien une Eléna en train d’esquisser sur un vieux morceau de papier, pour tenter de se faire comprendre .

-Bien... je ne dis pas que tu es incompréhensible, mais tu as sans doute raison. Pour ma part, je reste un piètre dessinateur pour pouvoir communiquer par le biais de mes ratures.

Dans le fond, c’est bien pour ça qu’il devait être fou, ce fou de psychologue.
On ne peut pas être doué en tout, Valentine le premier.

-Dis moi Léna, qu’est-il arrivé, à Lui ? a-t-il soudainement demandé, tout en versant du thé dans la tasse d’Eléna.

Posant la théière plus loin, il s’est rassit sur sa place de départ, comme si de rien n’était.

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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyDim 1 Mai 2011 - 15:44

"Moi aussi je le regarde de loin, et je suis bienheureuse, peut être. Nous sommes tous trop important, ou si peu, pour partir."

Yui se rapprocha d'elle et commença à s'occuper de ses mains, simplement. Il n'était ni agacé ni doux. Il le faisait juste comme s'il en avait l'habitude. Un peu comme une habitude. C'était d'ailleurs peut être une habitude, car il s'était déjà occupé d'elle ainsi, plusieurs fois. Elle avait le chic de toujours se faire des blessures, et ce avec n'importe quoi. Il n'y a avait que de rare moment où ses doigts étaient agiles et où aucun accident ne survenait. C'était lorsqu'elle peignait, ou lorsqu'elle faisait vraiment cours. Le reste du temps, elle était à l'ouest, un peu perdue, distante, mais tout de même très présente et attentive. C'était un paradoxe à elle seule.

Il lui aurait fait cela avec douceur, tout en riant intérieurement d'elle. Il lui aurait gentiment fait remarquer qu'elle risquait sa vie, et que jamais plus il ne la laisserait seule avec une feuille de papier. Elle aurait rit tout en pleurant un peu parce que cela lui faisait encore un peu mal. Et puis, il lui aurait sourit doucement, et il en aurait rit ensemble.

Mais Il n'était pas là. Et Yui était en face d'elle. Elle laissa son esprit vagabondait encore un peu puis reprit ses esprits tout en contemplant ses mains remplit de pansements colorés. Elle sourit doucement et se tourna vers Yui.

"Le sourire ? Tant mieux ! La tienne me faire rire aussi !(...)
Tu ne vas pas me croire mais je me perd de moins en moins. Ton Fatalys ne me plaît pas assez. Je préfère t'attendre pour que tu prennes soin de moi ! En plus, il est trop occupé. Quoi que je doute que tu ne fiches rien. Dans tout les cas, il rirait de moi, alors que tu as l'habitude de me voir handicapé par une tasse.

Lena."


"Pas sur les brûlures ni les bosses ? Zut ! Mmh, j'ai déjà essayé, et grâce aux élèves j'ai réussit. Mais franchement, c'est très mal indiqué. Je fais le parcours tout les deux jours environs pour m'en souvenir en plus ! Maintenant, je sais où se trouve ton bureau. "

Elena était fière d'elle. Elle avait pris son temps pour parvenir à ce résultat. D'abord, elle s'était procuré une carte, puis elle y avait apposé ses indications, ainsi que ceux des élèves. Elle avait repéré certains couloirs, avait refait le chemin dans tout les sens puis l'avait fait sans carte. Elle réussissait maintenant à aller à peu près partout où elle le souhaitait. Même la ville ne la perdait plus comme avant. Il suffisait évidement qu'elle se retrouve dans un endroit un peu inconnu pour qu'elle se perdre, mais dans l'ensemble, elle se débrouillait. Certainement parce qu'elle s'était entrainé dès qu'elle avait un moment de libre.

"Je suis sûr que tes ratures sont tout de même compréhensible un minimum. Hihi ! Alors là, je suis tout sauf compressible ! Voyons, Yui, ne vas pas m'écraser pour le savoir !"

Elena se tordit de rire, avant d'entendre la voix de Yui. Lui. C'est vrai, elle parlait souvent d'un Il, d'un Lui sans jamais lui expliquer. Kazuo. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui, et souvent, elle avait l'impression qu'il était là. Elle se tourna doucement vers Yui, et soudain, son sourire se fut triste et lointain. Mais elle continua de sourire, et elle se perdit dans ses souvenirs. Elle savait que Yui était psychologue. Mais elle savait aussi que sa question ne faisait pas partie de son travail. Entre ami, on peut se demander ce genre de chose, non ?

Il se rassit à sa place, et elle su qu'elle avait le choix. Le choix de répondre à côté comme à son habitude, ou de ne faire comme si de rien n'était. Elle savait aussi qu'elle pouvait tout lui dire, et qu'il ne la jugerait pas. Elena se leva, et vint se poser à l'avant de son bureau, face à Yui. Puis, elle croisa ses mains bandées et baissa les yeux vers ses pieds. Elle n'avait pas de mal à parler de lui tant qu'elle ne prononçait pas son prénom. Elle pouvait se dire que tout aller bien, vivre heureuse et savoir qu'un jour, elle retomberait amoureuse. Elle était prête à tourner la page, sans vraiment le faire. Elle pouvait tourner la page sans l'oublier. Elle l'avait appris. Elle le savait. Elle le savait mais elle n'y arrivait pas. Elle avait toujours eu l'impression qu'elle avait réussit. Mais la question de Yui lui avait fait voir la réalité. Elle ne l'oubliait pas et en plus, elle le prenait toujours comme modèle. Si la première chose était normale et importante, la seconde n'était pas possible. Il fallait qu'elle arrête de jurer par lui, et de comparer les autres selon ses réactions. Les réactions prétendus de Kazuo.

La seconde d'après, elle avait pris sa décision.

"Kazuo... Kazuo... Il est parti loin lui aussi... Quelques mois avant nos fiançailles. Cela aurait fait 7 ans que nous étions ensemble. Mais il est parti."

Elena releva les yeux, les planta dans ceux de Yui, inspira plusieurs fois, puis rit un peu. Un rire amère. Elle se calma doucement, et elle sentit qu'elle avait les yeux humides. Elle n'était pas triste. Mais... Elle l'était tout de même. Elle leva les yeux au plafond, puis les redescendit sur Yui. Elle laissa son cœur reprendre un rythme normal puis continua.

"Tu sais, il était très gentil. Jamais il ne m'a crié dessus. Sa famille aussi était adorable. Je ne parlais pas encore le japonais lorsque je l'ai rencontré. Il m'a souvent aidé à m'améliorer. Nous ne nous parlions pas beaucoup avec sa langue maternelle, ni la mienne. Il connaissait le russe, mais nous échangions principalement avec l'anglais. Aucun de nous deux ne voulait avoir une préférence quelconque. Nous étions sur un pied d'égalité. Il en a toujours était ainsi, bien qu'il soit bien plus formidable que moi."

Elena se tut, puis sourit doucement. Elle ne voulait pas casser l'ambiance bonne enfant qu'ils entretenaient, et elle pouvait dès le moindre mot de Yui détourner la conversation. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas parlé de Kazuo à quelqu'un. Même à sa propre famille, la sienne, et celle de Kaz'. Et elle n'en parlait pas non plus à ses amis. Aux amis communs. Ceux qui comprenaient fort bien dans quelle impasse se trouvait Elena, surtout les jours suivants sa mort. Mais jamais elle n'avait pris leurs appels. Elle ne pouvait pas.

Doucement, elle prit la tasse en coupe dans ses deux mains et y trempa ses lèvres. Le goût du thé lui insuffla du courage et elle se détendit avec la sensation du liquide chaud.

"Je crois que je n'ai jamais autant réussit mon thé !"
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyDim 1 Mai 2011 - 23:53

-Pour ma part, j’ai toujours préféré croire que je l’étais trop plutôt que pas assez.

Pour disparaître de ce monde. Cher grobilisme de Yui Valentine.


Puissions-nous tourner la page.


Par le passé, il a déjà eu à panser les blessures de Léna. Pour le nombre de fois où elle a réussi à s’abimer un truc, le peu de fois qu’ils ont pu se voir avant son départ en Europe. Finalement, il la retrouve inchangée, c’est bon à savoir. Bon de revenir au bercail aussi. Malgré les départs massifs, le suicide de Kara, une routine qui tend à agacer le français plus qu’autre chose.

    Si quelqu’un rit de toi, débrouille-toi pour rire le double de lui. Œil pour œil, dent pour dent, Léna. Mais je serais tout de même ennuyé de devoir à faire à un cadavre le temps que je revienne au pays. Ton allégresse manque à ce pays pluvieux, et où les petits poids sont fluos...

    (...) Tu sais, si tu te perds encore, je ferai peut-être l’effort de venir te chercher. A condition que tu ne te trouves pas trop loin de mon cabinet ! Trop de générosité fait mal à mon vilain orgueil.

    Yui


-Mademoiselle Aleksandrov, vous m’épatez, a fait ironiquement Yui amusé, avant de rajouter, -...presque. Et bien, ne prenez pas l'avion non plus!

Le fait est que cette artiste avait une logique des choses, totalement logique à elle-même, c’est à dire pas pour les autres. Pour le peu que Valentine parvenait à rentrer dans son arc-en ciel de mots et de couleurs, communiquer avec ne devenait pas si difficile que ça. En plus, ça passait un peu comme sur des roulettes, sans qu’il ait besoin de dégainer un stylo pour griffonner malheureusement un bout de plan ou de message qu’il voudrait bien faire passer. Encore fallait-il qu’il en fasse l’effort ; la simple idée le fait encore s’esclaffer.

    Lén,

    Voilà longtemps que je n’ai pas trainaillé dans un des cafés des quartiers de Paris. Ce faisant aujourd’hui, j’ai comme une vieille nostalgie qui me gagne. C’est que je me suis senti vieux pour la première fois ; quel scandale, n’est ce pas. (...) Parfois, il est des gens qui trop tôt, s’en vont. D’autres, à l’inverse, qui s’en vont trop tard, après avoir payé les frais de ceux qui disparaissent. Injustice que ce monde régit.


Aujourd’hui, Eléna lui dévoile une autre facette de sa personnalité.
Yui aurait-il réussi son pari de faire tomber ce sourire ? Vieux défi sans enjeux auquel le psychologue s’était lancé à la première rencontre avec cette femme. Vieille histoire écrite et réécrite sur du papier roulé en boule et jeté à la corbeille. Il était une fois, une femme qui riait pour n’importe quoi.

C’est parfois si simple.

-Tu as parfaitement le droit.

Le droit de quoi ? Valentine ne finira pas sa phrase.
Le droit de pleurer un départ, le droit de haïr le monde entier : le droit de tout et de rien à la fois. Le droit de choisir entre rester triste ou rester heureux, le droit de plein de machins idiots comme ça, mais qui ne sont, au final, pas si idiot que ça.

Et le droit de vivre en arrière, de vivre pour son passé...

-Tant que tu ne t’éternises pas... tu as le droit de tout.

Tout mais rien à la fois, contrainte du temps.
Valentine s’est étiré et a observé ses doigts, comme s’il y avait quelque chose d’intéressant à voir.

-Mais tu sais, en fin de compte, les absents ont toujours tord.

Une ambiance bonne enfant entre eux, comme dirait Lén.
Et si des larmes fusent dans son regard, et si ce sourire qui ne la quitte pas s’efface pour quelques instants, Valentine ne pourrait prétendre à un quelconque changement dans cette atmosphère. Bonne enfant, et égoïste dès le départ. Lui même n’expliquera pas pourquoi, l’envie de raconter sa vie en cassant les pieds de la nouvelle enseignante arrivée là, quelque mois auparavant. Une envie saugrenue, imprévisible, inexplicable, à la Valentine.Un but qui au final, ne semble jamais avoir abouti puisqu’il ne lui aura jamais tiré un soupçon de colère ou d’ignorance.

-On vit tous sur la même terre, il n’y a pas de plus ou moins formidable qui compte, malgré ce qu’on veut bien croire... a marmonné Yui, jetant un coup d’oeil vers la fenêtre.

Yui qui court après inatteignable et qui jamais ne l’atteint. Oui, il n’y a jamais eu de meilleur qu’un autre... tant que les absents ont toujours tord.

    (…) d’ailleurs il suffit que je me présente en tant que psy pour être grossièrement catégorisé ! Je te jure, un vrai scandale, ça aussi. Quant à moi, je persiste à croire que je ne pourrais être psychologue sans relâche et sans répit. Quoiqu’il arrive, je ne serai jamais le psy de mes proches. Jamais ton psychologue, non plus ; ce serait comme si je m’adressais des insultes, que diantre !


-Moui je pense aussi. Je vais reprendre un sablé...


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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyJeu 5 Mai 2011 - 22:15

"Je ne crois pas que ce soit bien compliqué ! Je ris tellement vite ! Je rirais de moi encore plus que lui ! Mais, pourquoi un cadastre ? Le territoire est foncièrement bon ?
Oh, mais la pluie, c'est magique ! Tu as du d'ailleurs en prendre trop pour voir des poissons fluos ! Voyons, mon cher ami, la toxicité de la pluie la bas n'est pas la même qu'ici.

(...) Oh, comme cela est généreux de ta part. Je ferais attention de me perdre devant ta porte alors. Que cela passe comme une coïncidence.

Lena"


Yui semblait vraiment fière d'elle, en cet instant. Pas non plus comme si elle avait eu le prix nobel de la paix, mais il semblait réconforter à l'idée de la voir et de lui parler, ainsi que de voir qu'elle pouvait s'améliorer, et pas seulement dans sa bêtise. Il semblait tout de même ironique, car Yui sans sarcasme n'était plus Yui. On est ce que l'on est. Et tout deux le comprenait très bien, voilà pourquoi ils s'entendaient si bien, malgré ce qu'on avait pu penser d'eux aux premiers abords. Lorsque deux fous se rencontrent...

"Yui,

Comme si cela pouvais être la première fois que tu te sens vieux, toi et tes cheveux blancs ! Mais dis moi, cela est-il confortable de porter un cafetan ? C'est sans doute plaisant, puisque tu le fais et en plein Paris, en plus. Je sais où se trouve Paris, vois-tu. (...) Avant je m'étais demandé pourquoi il était parti avant moi, mais, maintenant, je suis heureuse d'être encore là. Je crois.

Lena"


En effet, en voilà, une facette, que peut avait connu. Elle l'avait si bien caché. Cette partie sombre, grise. Elena n'était pas le genre de femme laissant percevoir son malaise. Elle le laisser chez elle, dans un coin, et partait avec le sourire. Elle ne jouait pas la comédie pour autant. Elle était honnête. Elle n'avait juste aucune envie de montrer ses soucis, et les oublier chez elle. Ce n'était pas si compliqué d'oublier. Oublier juste un peu, et ne pas regretter amèrement le temps du passé. Et maintenant, elle faisait face à son passé tristement enfouie. Elle n'avait pas honte d'en parler, et ne cacher pas sa tristesse à Yui. Seulement, elle ne pouvait s'empêcher de sourire et de se dire que finalement, ce n'était rien. Pas si grave. Qu'elle était encore là, elle. Que le monde tournait encore, que la vie continuait et que là haut, certainement, il l'attendait. Ou il la regardait en l'intimidant de refaire sa vie, de repartir de zéro. Elle était jeune. Elle avait encore la vie devant elle. Mais elle n'avait pas encore ce courage.

Ni celui se pleurer vraiment. Elle savait que si elle laisser la tristesse l'envahir, elle ne pourrait pas s'en remettre tout de suite. Elle laisserait le poids de la peine sur son cœur devenir de plus en plus lourd, et elle ne pourrait s'arrêter. Elle s'effondrerait comme une gamine, laisserait son corps perdre toute son eau et se retrouverait glacé. Elle connaissait la douleur du deuil. Du deuil de l'amour. Elle connaissait la douleur des larmes. Des larmes d'amour. Elle connaissait la douleur des nuits. Des nuits seules, froides, des nuits sans amour.

Doucement, elle tourna la tête. Doucement, elle remit ses idées en place. Yui avait raison. Elle avait le droit. Le droit d'être triste, de regretter un peu, de pleurer, de se sentir seule...

"Tu étais absent, toi aussi. Tu as eu tort."

Tort de quoi ? Seule Elena le savait. Peut être Yui en avait-il une idée ? Peut être. Peut être pas. Elle ne le savait pas, et s'en fichait bien. Il avait peut être tort d'être partie loin, longtemps... Peut être avait-il tort d'être là. Peut être avait-il tort de ne pas y être. Avait-il tort d'être psychologue, avait-il tort d'être qui il était ? Peut être avait-il tort de se croire humain. De la croire humaine et de le croire, lui, Kazuo, humain.

"(...) Pour ma part, je n'ai même pas besoins d'annoncer mon métier. Je suis catalogué dès la première question. Je te comprends. On ne peut être psy de ses amis. Ce serait contre nature. J'aurais l'impression que tu décortique tout ce que je dis, et que tu essayerais de dire ce qui ne va pas chez moi. Et je ne veux pas que ce soit le cas. Sinon, j'arrête de te parler et de t'écrire, non mais !"

"Ils te plaisent ?"

Elena laissa Yui reprendre un sablé, et elle, elle se décrocha de son bureau et attrapa une toile. Elle la posa sur un des chevalets de la pièce, puis le tourna afin que Yui ne puisse plus voir la toile. Elle resta un instant debout, devant sa toile vierge, face à son ami. Puis, elle tourna la tête sur le côté, s'interrogeant.

"Mmh. Je crois que faire le portait d'une personne inconnu est moins compliqué. On y indique simplement le visage, les traits. Alors que sur une personne proche, on inscrit les impressions, les sentiments. Le portait est sans doute plus vivant, mais il est aussi altéré. Subjectivité."


Alors, Elena prit place sur son tabouret, fit face au chevalet, et doucement, choisit un crayon à papier. Elle appuya la mine sur la pulpe de son index gauche, puis laissa son poignet s'approprier la toile. Elle traça des traits amples et doux. Ses cheveux, qu'elle avait laissé détaché, glissèrent d'avant en arrière, selon ses mouvements. Elle les laissait assez peu détaché lorsqu'elle peignait, mais pour le moment, elle n'en était qu'a un simple croquis. Elle détaché peut ses yeux de la toile s'attardant parfois sur un la silhouette de son ami. Elle n'allait pas faire un simple portait de Yui. Ce serait plus abstrait. Les couleurs, certaines formes, le décor. Elle voulait tout changer selon se qu'elle ressentait. Pas ce qu'elle voyait.
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptySam 7 Mai 2011 - 18:11

Quand sourire est vraiment un virus


    « Lén,
    ...sais tu qu’en lisant tes lignes, je me désespère à être vieux ? Quoique. Pas tant que cela en réalité. (...)
    J’ose te souhaite de ne pas croire, mais d’être sûre que tu sois heureuse. Tu sais au pire... je peux toujours fort aimablement te prescrire un psychologue. Mais je doute que tu ais besoin de temps, plus qu’autre chose.
    Sois donc heureuse, je t’en prie.

    Yui»


Valentine a vu Léna vaciller, image fragile qui a tenté de retrouver une autre apparence pendant un moment. Et cette vision venant de cette artiste dispersé a été pour le moindre, étrange.

-Ma foi, ils sont digestes je dirai, a répondu le psy d’un air distrait, le regard rivé vers la fenêtre. Toujours une mini pique présente dans ses paroles, pour ne pas changer. Évidemment qu’ils étaient bons. Mais mauvais ou bon n’est pas un qualificatif au regard de Yui. Laissant la jeune professeur s’affairer sur ses matériaux, il a bu une autre gorgée de thé.

Si Eléna crée pour se retrouver Valentine, préfèrera le silence.
Pour le peu de fois où il le préfère. Dans le fond, c’est un vrai luxe de pouvoir s’offrir un échappatoire de la sorte, lorsqu’un afflux de pensées commence à obstruer le fil de la logique.

-Ah bah... la subjectivité, elle existe du moment où tu vois les choses. Tu vois, et tu sens en permanence pour pouvoir en juger de la sorte. J’imagine que tu as raison.

    « Len, tu serais bien folle de croire que je décortique tout ce qu’on me raconte. C’est tout bonnement impossible ! Bien trop de choses me passent au dessus de la tête, des choses auxquelles je décide de ne pas m’intéresser. C’est de la sélection en fin de compte (...) Je persiste à penser que psychologue n’est pas une oeuvre pour le bien être de l’humanité, mais une fonction qui doit connaître des limites dans le temps et dans l’espace. Sinon je tombe forcément dans le cadre d’une relation autre que celui de patient à médecin.

    Bref, voilà pourquoi je ne pourrai jamais être ton psy. »


-Je ne vois toujours pas en quoi j’ai eu tort, a fait finalement Yui, en refermant la boite de sablés, pour qu’Eléna soit sûre qu’ils ne prennent pas la fuite. Il a eut un sourire semblant lointain, ce psychologue chez qui on connait d’avantage un rictus vicieux. -J’étais simplement présent là où j’avais à être pour la dernière fois.

Yui s’est étiré puis a souri, satisfait avec lui même.
Finalement, Valentine aura tourné la page avec une veille histoire.

-Je ne retournerai plus en Angleterre. Du moins, je n’aurai plus à y aller de sitôt, chez ma chère soeur.

Vieille histoire.
Au final, Yui aura rendu visite à sa soeur, près de trois ans après qu’il soit installé au Japon. Issu de tripplé, sa soeur jumelle ne retrouvera jamais sa mémoire après son séjour à l'hôpital. Bah... Il est des fois où le destin s’avère bien tordu pour chercher à comprendre, et aujourd’hui, Valentine est bien content de ne plus avoir la tête immergé dans cette quête à l’inconciliable.

-Non, vraiment, je ne peux pas avoir plus raison que maintenant,
a-t-il affirmé amusé, reportant son regard vers le chevalet de l'artiste. -Quoi, tu me dessines?

Bien évidemment quand on s’appelle Yui Valentine, on ne voit jamais où on a pu commettre un tord ; et quand bien même il aurait tord, qu’il aurait quand même raison. Saleté d’orgueil démesuré, qui encore, le fait fanfaronner, face à une Eléna concentrée sur son œuvre. Et pour une fois, elle n'enchaînera aucune maladresse, chose notable.

-Et moi, au moins, je ne crois pas, j’en suis certain. Mais dans ma bonté des choses, je te souhaite la même chose! Hm... en attendant, je soupçonne ton eucalyptus de m'avoir remis les yeux en face des trous. Par contre, ce n'est pas pour dire, mais tu n'imagines pas que je suis capable de tenir la pause pendant des heures durant, n'est ce pas.


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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyMer 11 Mai 2011 - 16:06

"Oh non, alors ! Pas de psychologue ! Je ne veux pas avoir de préjugés,, mais pour le moment, à part toi, tout les psychologue que je connais sont mortellement ennuyant.

Je serais donc heureuse quand cela me plaira.

Lena."


Le caractère de Yui revenait. Enfin, revenait. Ce n'est pas comme s'il était partie. C'est juste qu'un moment, il s'était effacé. Exactement. Effacé. Il était de nouveau aussi plaisant qu'à son habitude. Plaisant, pour Elena, précisons. Car Yui n'était pas le genre de personne que l'on pouvait qualifier d'hypocrite, si vous voulez mon avis. Hypocrite dans le sens de dire des choses positives alors que vous n'en pensait rien, et ceci pour bien vous faire voir. Il semble plutôt du genre à ne pas dire ce qu'il pense vraiment, lorsque ceci est positif. Le contraire, donc. Sarcastique. Elle le préférait ainsi. Différent des autres, intéressant. Et puis, il était tellement plus drôle lorsqu'il racontait n'importe quoi. Pour Elena, c'était toujours mieux qu'un homme trop sérieux et lèche bottes. Elle avait horreur du mensonge, c'était ainsi.

"Vraiment ? Je suis déçue, je te prenais pour un être étrange, mélange de superman et de Frankenstein. Ne me dis pas que tu es un simple humain ! En voilà des façons ! Zut alors ! (...) Et je persiste à croire qu'un psychologue œuvre pour le bien être de l'humour. Moi aussi, j'ai deux seins ! Hihi !

Lena."


"J'en ai envie. De toute façon, j'ai envie d'avoir raison. Alors tu étais absent et tu as eu tord, voilà !"

Yui parlait de l'Angleterre, et Elena ne pu s'empêcher de frissonner. Ce pays était froid, insensible parfois et trop éloigné de sa pensée. Elle n'avait pas compris en quoi les russes étaient forcément des êtres sévères alors qu'elle voyait en beaucoup de professeurs anglais cette forme de sérieux. Ils n'étaient certes pas tous ainsi, mais le pays en lui même lui donnait la chair de poule. Elle aimait les langues, l'anglais même, mais le pays en lui même... Brr ! Elle n'avait rien contre les anglais, ni la nourriture, ni leur langue, ni leur culture. Mais en fait, c'était la terre britannique qui la rendait malade. C'est mystérieux, mais le seul fait de traverser la mer et de se rendre dans cette île la chamboulait. Au départ, elle croyait que c'était parce que l'Angleterre était une île. Elle qui avait vécu en Russie... Mais voilà, elle était au Japon, et tout se passé bien. Alors qu'en parlant de froid, le Japon était réputé pour posséder un sens de la neutralité et du contrôle de soi très élevé... Elena s'en fichait bien. Elle s'y sentait à l'aise, même lorsque tout le monde la fixait alors qu'elle riait à gorge déployé.

"Je te croques, cher Yui, je te croques !"

Elena avait laissé ses yeux au plafond un instant, son sourire collé aux lèvres en lançant son humour, avant de replacer son intérêt sur sa toile. Elle laissa la question de Yui en suspens, sachant pertinemment la réponse, mais étant elle même loin de la réalité. Puis, elle se pencha en avant, toucha de son front la toile, puis posa son regard bleu dans celui de Yui. Elle éclata de rire puis secoua sa tête blonde de gauche à droite.

"Oh, bien sûr que non ! Mais tu peux bouger autant que tu veux ! Je suis une pro, moi ! Pas besoins que mon modèle s'impatiente. Il peut faire n'importe quoi ! J'ai croqué rapidement ta position et ton allure, le reste, je pense que je vais le remplir de couleur. Je te rappelle que je fais rarement le portait de mes amis. Tu ne te reconnaitra même pas ! Juste dans l'impression qu'il dégage, pas dans la forme."

Et la jeune femme entreprit de redessiner les traits principaux au feutre noir fin, afin de pouvoir poser la couleur ensuite. Ses gestes étaient fluides, et lorsqu'elle eut terminée avec son feutre, elle entreprit de l'éventer. Lorsque les traits de feutre furent sec, elle sortit des pastels puis gomma le crayon a papier restant.

Son regard se posa sur Yui, elle fronça les sourcils un instant avant de choisir une pastel bleu roi. Elle colora ainsi une grande partie de ce qui devrait être la "tête" de Yui, avant de choisit un pastel bleu ciel et de tracé quelque trait sur son bleu roi. Elle posa la pastel, et apposa doucement son doigt sur les traits bleu clairs, tapota dessus, les estompa légèrement avant de prendre une pastel verte pomme et de coloré la partie "cœur" de Yui. Elle y traça de grand trait, puis prit un chiffon et doucement, étala la couleur. Ses cheveux la gênait, maintenant, mais elle avait réussit à se mettre de la pastel sur les doigts, ainsi que sur le poignet droit. Elle se trouvait dans l'impossibilité de s'attacher les cheveux, et elle ne voulait pas demander à Yui de venir les lui attacher, parce qu'elle ne voulait pas qu'il voit son tableau inachevé. Finalement, elle se leva, se planta devant Yui, les deux bras plié, les mains sans tonus, et une petite sourire gêné sur le visage.

"Accepterais-tu de m'attacher les cheveux ? Je dois avoir des élastiques sur mon bureau..."

Elena jeta un coup d’œil furtif à son bureau, certaine qu'il regorgeait de chose plus ou moins utiles. Il devait y avoir une multitude de chose hétéroclite... Et des élastiques. Puis, elle reposa son regard sur Yui, et s'empressa d'ajouter.

"S'il te plaît."

[Désolée du temps de réponse u_u"]
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyDim 15 Mai 2011 - 18:05

Tiens voilà. Être heureux quand il nous plaira, rappelle un instant à Yui ceux qui, à l’opposé de la chose, cherchent à rester dans leur malheur. « Laisse-moi, je veux rester triste ! » sonne une voix dans sa tête, à la pensée d’un film ou d’un livre qu’il a dû bouquiner ces derniers temps.

* * *

Bulle

Le comble entre ces deux étant peut être que chacun se complaisant dans un « n’importe quoi » mutuel. Un grand art, à vrai dire. Comme maintenant, par exemple.

-Bien. Dans ce cas tu auras tord un autre jour alors, a simplement répondu Valentine qui ne voit toujours pas en quoi il a tord là où il était présent. Admettre qu’il n’était pas ici à ce moment n’exclut en rien qu’il était ailleurs... Une sorte de neutralité, au final. Le revers de sa personnalité qui consiste à s’attribuer toutes les bonnes raisons du monde pour se justifier.

    «Frankenstein ? Tu ne crois pas si bien dire, Lén. Au lycée, quand j’étais môme, moi et ma sœur prenions le royal plaisir d’effrayer les autres. Des rebelles, elle l’était bien plus que je l’étais, moi et ma faible constitution ; mais il paraît que ma personnalité avait le sacré don de terroriser. Infréquentable en somme (...)
    Maintenant, le temps est passé, et me voilà à la pointe de la perfection, n’est ce pas. »


Elle le croque, il la croque.
Tout est parti d’un vieux jeu de mot, d’un mord-moi la poire, et des lettres, beaucoup trop de lettres. Des confidences sur des confidences. Valentine lève un sourcil en observant Len éclater de rire toute seule. Elle parle de couleurs et de portraits qui ne lui parlent pas, des notions avec lesquelles il ne peut se faire un image propre à lui même. De l’Art comme jamais il en a été sensibilisé. Assurément, Yui Valentine n’est pas un artiste. Un non-artiste, plutôt content de ne pas devoir se la jouer Épouvantail dans une salle de classe. Un psychologue imbu de sa personne qui bien souvent, ne sait rire de ce que rient les autres ; et qui rit quand justement il s’agit de ne pas le faire.

-Bien.

Simple mot qu’il a tiré, avant de se rendre compte que Lén, plantée devant lui, attend. Il a jeté un coup d’oeil vers le chevalet retourné, puis est revenu sur l’artiste. Des élastiques ...? Il s’est levé, l’a contourné, a cherché du regard, puis a trouvé l’objet recherché coincé sous la théière, le toute sans piper mot. Surpris ? Assurément, puisque Valentine décide ou non de crever la bulle d’une personne, -où ce qu’on vulgarise en tant qu’espace vital- mais jamais de l’inverse. Toussotant, Yui lui a tendu un élastique avant de s’interrompre dans son geste. Bien sûr... de la pastel au poignet.

-Tu n’es pas obligé de rajouter autant de politesse, a marmonné le psy dans la barbe qu’il n’a pas. -...ni prendre un air aussi embarrassé.

Le problème commence du moment où Yui ne joue pas les psys. Il avait pourtant dit qu’il ne serait pas le psy de mademoiselle Aleksandrov... non ? Toussotant sèchement, Yui a glissé ses doigts dans les cheveux clairs de Lén, pour les rassembler à une main et torturer l’élastique autour.

-Ils sont attachés, mais il ne faudra pas que tu sois surprise si tu retrouves des miettes de tes sablés dessus... ou même un peu de thé, mélangé avec du désinfectant...

Poursuivant de marmonner, Valentine s’est clairement retourné et est allé se pencher sur le rebord de la fenêtre.
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptySam 21 Mai 2011 - 21:20

Exactement, elle aura bien, elle aussi tord un jour au l'autre. D'ailleurs, peut être avait-elle eut tord de ne pas être présente à certains moments de la journée de Yui lorsqu'il n'était pas avec elle.Peut être avait-elle eu tord de ne pas être là, devant lui, au moment même où il posait ses pieds dans l'enceinte de l'académie. Bien sûr, vous allez me dire qu'elle n'aurait pas pu. Elle ne pouvait pas se téléporter dès que Yui avait envie de l'embêter et il ne lui avait pas communiqué la date et l'heure exacte de son retour. Oui, mais dans le monde régit par Elena, et peut être même par Yui, il n'y avait pas de "pas pouvoir" elle pouvait tout faire, y compris ce que le science avançait comme impossible. Ce mot ne figurait pas dans son vocabulaire. Sa fantaisie venait sans doute de là, elle n'avait pas de limites. Elle n'en connaissait aucune, juste celle qu'elle s'imposait elle même. Et ces limites là, elle se les imposait très peu souvent, puisqu'elle n'en comprenait pas l'utilité. Elle tenait à sa liberté, à son imagination et à sa façon de penser. Et tout ceci résidait dans l'expression "Pas d'impossible, pas de limites."

"J'accepte ton défi, cher Yui !"

"Tu devais vraiment bien t'entendre avec ta sœur ! Les miennes sont adorables, et je suis bien la pire des trois. Anya et Alya ont un sourire d'une douceur extravagante. D'ailleurs, ma plus jeune sœur, Alya, vient d'accoucher. Je crois que j'ai envie de voir son fils. Je crois."

Evidement, rien ne les disposer à être proche, tout les deux. Elle si ouverte, sensible, toujours allant de l'avant, respectant le plus possible l'autre et radieuse, envoyant sa bonne humeur et sa chaleur à tous. Lui plus fermé, presque fou, ilbu de lui même, méthodique, s'introduisant dans le cocon intime d'une personne sans rien lui demander. Et pourtant... Et pourtant chacun d'eux appréciait l'autre à sa façon et parler. Peut être ne comprenaient-ils rien à ce que racontait l'autre. Certainement, d'ailleurs.

Elena sourit, amusé par la réaction de Yui. Elle faisait rarement ce premier pas qui conduit dans le confinement de l'autre. Il y a toujours cette aura presque palpable entourant les gens qu'il ne faut pas franchir. Juste lorsque l'on est proche de l'autre. Simplement quand l'autre nous en fait le signe. Mais Elena se comporte naturelle, avec spontanéité. Elle ne réfléchit pas. Elle ne cherche pas à savoir si Yui va se sentir agressé. Elle n'en ai plus à se poser ce genre de question avec lui. Elle lui a donné sa confiance, et bien qu'elle n'en demande pas de sa part, elle ne cherche pas à se soustraire à lui, et ainsi, ne cherche pas non plus à savoir si lui se soustraie à elle. Il est venue le premier ici, cherchant sa présence depuis tout ce temps. Alors, pourquoi se poser ce genre de question ?

"Parfois, j'ai des élans d'éducation stricte. Tu m'en vois profondément navré, je ne souhaitais pas embarrassé avec mon embarras à moi !"

Elena rit, puis se tourne vers Yui lorsqu'il a finit. Elle lui sourit, simplement, puis hoche la tête sans lui répondre. Elle le sait, elle le sait qu'il dit cela mais que c'est faux. Il ne lui reste pas une miette de ses sablés sur les doigts, et son thé ne lui a pas coulé le long des poignets. Le plus probable serait le coup du désinfectant, mais elle n'est pas assez naïve pour croire qu'un contact si bref puisse lui en donner l'odeur. Et puis, le désinfectant... C'est une odeur assez... Créative.

Le psychologue s'enfuit. Il fuit vers la fenêtre où son regard se perd. Il fuit un monde fantastique, le monde d'Elena, car il perd pied. Elle ne remarque rien, s'approche de son chevalet et finit doucement son travail. Elle sifflote, même. Et pourtant, même dans le même pièce, en cet instant, ils sont si loin, si distant. Elle dans son château fort d'artiste, lui dans sa fuite.

Elena laissa sa tête tomber sur son épaule droite. Elle marmonne en fronçant les sourcils. Elle sourit, s'étire, et frotte ses mains sur un torchon abandonné sur une table. Elle cherche Yui du regard, s'approche de lui. Elle prend un temps pour contempler son dos. Elle lui sourit. Puis doucement, elle s'approche et vient se placer à côté de lui. Elle prend garde à ne pas le toucher, ni même à le frôler. Et puis, elle regarde dehors et ses yeux s'illuminent devant le spectacle. Elena a toujours adoré les vues par les fenêtres.

"Dis moi, tu vas être bientôt très occupé, non ? Tu auras toujours le temps de venir regarder par la fenêtre de ma salle ? De t'occuper un peu, de moi ?"


Non, Elena n'est pas triste. Elena ressemble plutôt à une enfant qui ne sait quoi penser. Elle sent que quelque chose lui échappe, mais elle ne peut mettre le doigt dessus. Non Elena n'est pas effrayé. Elle pense juste différemment et sent des choses que les autres ne sentent pas. Et là, elle ressent comme un malaise, un malaise qu'elle invente peut être. Parce qu'Elena est une artiste. Et parce qu'Elena a un ami.
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MessageSujet: Re: Lettres Eparses   Lettres Eparses EmptyDim 22 Mai 2011 - 23:40

Un défi. Valentine a haussé un sourcil, surpris à l’idée d’en faire un défi ; idée qui toutefois fait vite de l’amuser. Oui, faisons donc. La sensation de courir après inatteignable, elle ne se refuse pas.

-Et si en ayant tord, tu commettais justement une erreur ?

Une faute. Un faux pas, ou peut être une réalité bafouée. Avoir tord c’est un fait mais faire une erreur, ça va déjà plus loin. Valentine s’en fiche puisque cette fois il aura raison ; quel drôle de jeu dépourvu de sens. Alors soit ; ais tord et faisons une erreur. Le psychologue a laissé, une fois de plus, ses pensées s’enfuir vers les interstices de la fenêtre donnant sur la cour. De là, on ne voit pas celle de son bureau, remarque-t-il alors futilement, avant de laisser aussi cette réflexion s’en aller là bas. Et puis ces quelques secondes étranges sont vite passées, aussi naturellement que le rire moqueur de Yui est revenu. Être embarrassé de son propre embarras, c’est aussi une vision intéressante des choses. Voilà comment se glisser hors de situations devenues trop soudainement incertaines. Deux rires d’un monde probablement différent l’un de l’autre, qui s’entremêlent pour revenir à un précaire équilibre, mais un équilibre quand même.

Même si Yui trouve toujours le moyen de se dérober là où il n’a point envie d’être.
Lacheté et courage insuffisant, pourquoi choisir compliqué quand le simple est donné. Tout comme sa manière de choisir le complexe au simple lorsque l’envie lui en dit. Tant qu’il assume ses principes, tant qu’il s’en tient à lui-même. Individu excentrique qu’il est. On parle de château et de fuite, mais au final, la seule direction, c’est celle qui s’éloigne le plus de la réalité. Oui, commettons une erreur.

-C’est vrai. Il y a des choses à rattraper, ...mais je reste tellement vaniteux que j’aménage encore mon temps comme je le décide. Ce n’est pas comme si j’allais me volatiliser, allons. Je suis trop important, pour.

Des dossiers. Des élèves en masse fraichement venus. Les nouvelles directions à venir, probablement.
Sans parler du bordel engendré au quartier bougu où il loge désormais avec un flic. La coloc c’est bien, mais le côté entretien et administratif des choses, rien n’échappe à rien : prison de la réalité. Ce disant, Yui sait qu’il ne viendra pas voir l’artiste de sitôt ; un peu comme des choses qui se prédisent sans trop de mal. Une intuition fondée d’avance. « ...rien ne nous empêche de correspondre encore » dit une des lignes de ces nombreuses lettres éparses. Les écritures se sont entrecroisées dans le temps, on ne se souvient plus qui de Len ou de Yui les aura tracées. Peu importe ; personne ne se soucie de qui pose la première pierre d’un château. Ou si il y en a qui le font, Yui Valentine, non.

Il suffirait pourtant qu’il lui dise qu’il aura du temps pour la revoir.

-Lén, tu t’es bien débrouillée jusqu’ici, non ? Je ne croirai pas le contraire.

Lén et Valentine sont en train de regarder dans la même direction, belle vue que leur projette encore cette fenêtre. Ou est ce qu’il regarderait en son absence ? Yui s’est marré un bon coup.

-Mais si tu vas mal, sans doute te verrais-je pour ma conscience... ma foi. Ou peut être même que c’est toi qui viendra.

A l’infirmerie.
Où on y a fourgué sa salle, à sa demande. Les rendez-vous avec Terrada n’en finissent pas dans son calendrier, sans omettre ceux qu’il improvise souvent quand sa santé défaille. Le secret d’un psychologue capable de ressentir ceux que son entourage ressent lorsqu’il s’y frotte trop près, empathie de malheur.

Yui a joué avec le bout d’une des mèches blondes de Len, échappée de l’élastique, le temps de ces quelques phrases.

-Tu sais que ma fenêtre donnerait presque une meilleure vue que la tienne. Presque.

Dernières paroles en guise de salutation, avant de s’écarter et de s’en aller.
Eléna dans son château d’artiste, Yui dans la fuite. Finalement ce ne sont peut être que des lettres éparses.


Et si en ayant tord,
tu commettais justement une erreur.

SUITE
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