₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 ELLE

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MessageSujet: ELLE   ELLE EmptyDim 25 Avr 2010 - 3:05

Mademoiselle Fumiko
    Que diantre. Si la nouvelle règlementation plaisait au dirlo, elle faisait néanmoins ravage parmi les élèves ! Depuis des semaines, Yui payait les conséquences des lubies de son supérieur. Et si Lun s’arrangeait pour que les patients ne s’entrecroisent pas, le psychologue avait l’impression que ses heures passées aux entretiens n’en finissaient pas. Et bah oui, l’autre, il ne venait plus en cours -parce qu’il pouvait plus se saper comme il le voulait-, celle là, là bas, elle se tapait une dépression parce qu’elle n’avait plus le droit d’avoir de contact physique avec son nouveau petit ami, et lui, au fin fond de la cour, il avait menacé de se défenestrer parce qu’on lui avait confisqué i-pod nano et i-phone méga-tactile. Par conséquent, il ne pouvait même plus aller sur son application favorite, c'est-à-dire fesse-book, pour taguer les murs de tout le monde pendant les heures de cours. Haha, la blague. Parce Yui Valentine en a quelque chose à faire, de ces délires de gamins peut-être? Est-ce qu’on lui a demandé son avis, lui, hein ? Or, le dirlo croit que tout se règle vite fait bien fait chez un psychologue, comme une cure à l’hosto après avoir trop picolé à une soirée, et voilà, génial, tout le monde à la queue-leu leu devant le bureau de Valentine. …Bien !
    Bien.

    Mal.

    Ça mérite un détour au réfectoire.
    C’est un scandale, les professeurs et personnel n’ont même pas de restaurant réservé à leur nom ; et tiens, en parlant de queue (leuleu…), il faut vraiment la faire derrière les élèves. Comme les peu de fois où il vient se nourrir dans ce réfectoire, Valentine remplit son plateau pour ne grignoter que la pomme avec dédain, rechigner le reste et tout balancer à la poubelle, pour un gaspillage digne de l’anti-développement durable. Et comme il est un très bon égoïste, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Mouais. A part ça, quelles sont les dernières nouvelles ? Pas grand-chose.
    Ce matin, est passée une demoiselle.
    Alors que Yui se fraye un chemin entre les élèves, elle est passée, pour traverser le couloir en face. Grande, fine, blonde, teint doré. Tailleur sobre à manche bouffante, démarche légère et sereine: c’est probablement la nouvelle secrétaire. Yui ne se tient pas au courant des nouveaux arrivants dans le personnel. D’abord, ce n’est pas son job, de faire de la veille concurrentielle, et en plus, ça n’a rien à voir avec sa poire. Mais pour en revenir à la secrétaire… sacrée aura claire qu’elle dégage : même Yui s’est un instant figé pour suivre du regard la silhouette en toute discrétion. Mais voilà que cette nouvelle, a longé tranquillement le couloir toute seule au début, puis vite regagnée par la foule, elle s’est faite bousculée puis a disparue, engloutie. Et là, c’est la chute de ce qui aurait pu être la force de son aura épurée. A l'instar des histoires où le type flashe sur la belle gonzesse, et qui la voit avec un halo éblouissant. Sauf que là, on diminue nettement les effets pour estomper cette stupide exagération, et qu'en plus de ça, le halo s'éteint subitement, bouffé par la masse de populace. Dit en moins sexy, ça fait le même effet qu’un immeuble qui s’écroule d’un coup. Comme ça.
    Mouais, c'est pas tip-top, comme fin...

    -
    Tintent les couverts sur les assiettes, s’agitent les baguettes près des bols de riz.
    Valentine se pose tranquillement à une table, plutôt agacé de cette débordante matinée. Quelle vie, mais quelle vie. Par le poids de ce qu’il lui reste encore à faire de cette journée, le psychologue s’accoude, tentant d’organiser tout ça dans sa tête. A vrai dire, il rentre d’un long voyage à l’étranger, en compagnie d’un sacré flic. Hé oui, dur de se remettre au travail après quelques mois consacrés aux loisirs. Tsss… de toute manière, depuis qu’il est revenu au Japon, rien ne va plus comme il faut. Il a reçu une lettre annonçant la reconstruction totale de son appartement, d’où l’obligeance de bien vouloir évacuer les lieux pour y effectuer les innovations nécessaires. Et allez, adieu son splendide appartement, de luxe et de prestige sonnant. Où et comment se retrouver dehors du jour au lendemain. Bon, en exagérant un peu, puisque c’était le mois prochain qu’il allait devoir libérer les lieux. Comme quoi, l’argent ne pouvait pas tout faire, parfois.

    Alors bien sûr, il avait toujours la possibilité de racheter le nouveau bâtiment qui allait être érigé là, mais en attendant, il n’allait pas dormir à Hiryuu ou à Bougu, non mais quelle idée. Sinon le quartier Anami, c’était une bonne solution provisoire, mais un peu trop éloignée, même si Hector le Conducteur se ferait un plaisir de l’escorter chaque matin/soir à l’école. Sapristi, tout ça, c’est hors de question, Valentine tient à rester à Hebi. C’est grand, c’est cher, c’est luxueux, et pour vivre, monsieur le psychologue veut de l’espace, lui, ah ça oui. A ce moment, lui vient enfin le réflexe de lever le visage, pour tomber nez à nez… tiens, avec La demoiselle. La charmante secrétaire. Vous croyez qu’un py et une secrétaire, ça va bien ensemble ? Fabulez, fabulons dessus, comme on débattrait sur le sexe des anges. Le tout c’est que Yui Valentine est déjà trop obnubilé par lui-même pour daigner faire attention à autrui. Et en regardant de plus près…

    -…Fumiko Satô ! Dites-moi que je rêve ?

    Valentine a une bonne mémoire.
    Encore faut-il qu’il daigne lever les yeux de son nombril pour voir qui se trouve autour de lui. Mais assurément, c’est Fumiko. Mademoiselle Satô. C’est à peine si Yui en croit ses yeux, et il se pose en face d’elle pour l’observer les yeux dans les yeux, le pif dans le pif, de visage à visage. Oui, c’est elle.

    -Vous êtes secrétaire d’ici ? C'est à peine crédible!

    La blague.
    Si on avait dit à Valentine que Fumiko Satô serait Secrétaire dans la même école que lui. Il se serait marré pendant une semaine entière. Fumikô Satô, la sainte d’esprit, la blanche colombe, l’Intouchable demoiselle… on en passe. Tous les surnoms qui ont circulé derrière son dos, les a-t-elle déjà entendus ? Comment Valentine pourrait-il avoir oublié une telle discrète célébrité. Si jamais personne ne l’a vu en compagnie d’un jeune homme durant ses années d’études, personne n’a non plus réussi à attraper ce joli minois angélique. Que fait-elle de son temps ? Dans les souvenirs du psychologue, Fumiko lit. Ou si elle fait autre chose, elle n’est jamais en compagnie masculine. Peut être a-t-elle des goûts qui ne vont pas vers là, il n’en sait rien. Mais Mademoiselle Satô, est un bout de mystère. Dans son groupe, plusieurs l’avaient remarqué, bien qu’elle n’était pas non plus, des plus populaires de la fac.

    Ah la fac… et beh oui, c’est de là que Yui la connaît. Lui en médecine, elle en lettre. Ou quelque chose de littéraire. Et puis pendant qu’il s’acharnait en médecine en France –où il s’est royalement planté-, ils ont dû se croiser. Même pendant plusieurs années, puisqu’après, Valentine a aussi poursuivi ses études au japon, pour la psycho. Précoce dans son genre, pour arriver psychologue aussi jeune, mais Yui ne fait jamais rien comme il se devrait d’être. Et les rares fois où il a essayé de parler à mademoiselle Satô, c’était dans la bibliothèque, en tout hasard. Au milieu des bouquins, omnibulé par ses préoccupations, Valentine essayait alors de baragouiner des mots en japonais, avant qu’il n’apprenne qu’elle parlait aussi français. C’est une époque confuse pour le psy, qui ne se rappelle de pas grand-chose hormis son obsession de réussir dans ses études pour redresser la situation de sa jumelle. Il aurait dû se douter que mademoiselle Satô parlait français, puisqu’il l’avait vu, en France.
    Que de souvenir en si peu de temps.

    Aujourd’hui, Yui Valentine parle le japonais.
    Plus comme un pingouin. On progresse, on évolue tous, avec le temps. Il y a de quoi s’émouvoir.
    Ou pas.

    -Savez-vous que mes anciens collègues de la faculté seraient prêts à m’arracher la langue en me voyant parlementer avec vous ? Valentine a un sourire amusé, aux souvenirs de ce passé qui remonte à flot.

    Jouant avec une de ses mèches de cheveux blancs comme neige, Yui en oublie son plateau. De toute façon, il n’a jamais eu l’ambition de le vider. Pour en revenir au temps, c’est fou tout ce que le temps peut faire en l’espace de quelques années. Tiens d’ailleurs, quand lui-même était arrivé à Keimoo, il était méché de bleu pétard sur ses cheveux blancs déjà assez superficiels comme ça… et maintenant, ils n’étaient plus que blancs. Quelle maturité, quelle sagesse. Yui s’étonnera lui-même de ce sens de discernement. On le confondrait presque avec une personne anodine. Presque.

    …Enfin, lui il a cette impression.

    Elle est fausse.
    Entièrement fausse.

    -Dites moi... vous avez épousé un livre, n'est ce pas?



Mademoiselle Fumiko, c'est Elle.

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MessageSujet: Re: ELLE   ELLE EmptyMar 27 Avr 2010 - 23:22

    ¤ Première journée. Premier supplice.
    Les élèves s'étaient faits une joie de se venger sur leur nouvelle professeur de ce qu'ils jugeaient être un « coup-bas » du directeur. J'avais eu droit à la totale. Irrespect -certains étaient en retard !-, bavardage, moqueries et même... tentative de drague (eh m'dame, t'es bonne t'sais- Veuillez m'excuser ?! ).
    Non, ça ne s'était pas bien passée. Oui, j'étais d'une humeur assez exécrable, ce matin-là, en sortant de classe. A peine une heure de cours. Voilà qui ne présageait pas une très bonne année. Ni une très bonne journée, d'ailleurs.
    La seule chose qui me détendait un peu, c'était la pensée de ce jeune homme, que j'avais rencontré le matin-même. Allez, dans quelques années j'aurais mon doctorat et j'aurais enfin des cours intéressants... On peut toujours rêver.
    Évidemment, la foule était d'une densité qui aurait été extraordinaire, si je n'étais pas dans un lycée à l'heure du déjeuner, à deux couloirs du réfectoire. Moi qui pensais que mon statut de professeur m'accorderait place nette dans le-dit couloir, tel Moïse franchissant la Mer Rouge, rien de plus faux. J'eus été le directeur, ou un handicapé, on ne m'aurait pas moins bousculé. Rien n'est normal, dans un lycée.
    J'en eu la preuve une fois de plus, en m'approchant pour prendre un plateau.
    L'entrée.
    Seigneur, l'entrée.
    Elle avait une vague tête de gelée rose-violette, recouverte de quelques brins de persil, le tout posé dans un bol de verre blanc. Par-dessus la foule, j'aperçus une affiche qui annonçait en grands caractères : « Aujourd'hui, cuisine du monde ! ». Ah. Pas étonnant que je ne reconnaisse pas l'origine de ce... plat, alors.
    Néanmoins, malgré ma grande confiance en la cuisine de l'établissement, je pris la sage décision d'éviter de prendre une entrée. Comme la grande majorité des élèves l'auraient fait, s'ils n'étaient pas obligés de prendre de tout. Les pauvres enfants.
    La vue des nuggets luisants de graisse me fit me passer aussi de plat principal. Idem pour les nouilles trop cuites. J'étais, à vrai dire, étonnée. Je pensais que l'établissement, si prestigieux, aurait su se trouver un cuisinier digne de ce nom, mais visiblement non. Tant pis.
    Demain, j'apporterais un bentô.
    Je prends un yaourt, une pomme, de l'eau, j'arrive à voler les derniers haricots verts, en les volant de justesse à une petite adolescente.
    Je lui tends l'assiette. Elle en aura sûrement plus besoin que moi.
    Je manœuvrais avec difficulté et grâce dans la foule compacte des lycéens, évitant plus d'une fois un croc-en-jambe.
    C'est alors que je le vis.
    Oh non, ce n'est pas vrai.
    Pas lui ! Pas maintenant ! Pas ici !
    Pitié...
    Et si. C'était lui. Impossible de ne pas reconnaître cette silhouette dégingandée, maigrissime, aux longs cheveux blancs -tiens, et le bleu ?- qui grignotait avec son air désintéressé une pomme.
    Je ne sais pas vraiment si c'est les cheveux ou la façon de manger la pomme qui me la fait reconnaître. Eliott Clairval de Rochefort.
    Rien que penser son nom fit ressurgir de nombreux souvenirs. La faculté, Tokyo, Paris...
    Une masse d'étudiants anonymes, des cours, soit bruyants, soit ennuyant, une masse faramineuse de travail, un studio trop petit et trop sombre, une odeur de drogue, d'alcool et de sexe latente dans les couloirs de l'internat.
    Bref, les plus « belles » années de ma vie.
    Et Eliott en était un membre, peu important, mais nécessaire de cette partie de mon histoire. Une sorte de... punk ? qui s'était rebellé contre sa famille, ou quelque chose comme ça. Je ne m'intéressais pas plus que cela à lui, mais il avait le mérite d'être dans les deux facultés où j'ai étudié. Sinon, je l'aurais oublié aussi sec. Enfin, j'aurais oublié son nom. Ses cheveux blancs et bleus électriques marquaient la mémoire, même si leur excentricité étaient -heureusement- atténués.
    Que faire ?
    J'étais tout à fait dans l'idée de tourner les talons et de l'éviter jusqu'à la fin de l'année. Mais... il y avait peu de chances que je réussisse cette exploit. Tant pis. Autant prendre le taureau par les cornes.

    «  Eliott, est-ce vous ? »

    Pas de réaction. Je vois. Toujours aussi égocentrique, c'était une autre chose qu'on n'oubliait pas chez Eliott Clairval de Rochefort.

    Nouvelle tentative. Nouvelle déception. Je me suis sentie humiliée à un point assez impressionnant. Une espèce de colère froide m'a envahie. Étrange. Si les élèves avaient provoqué chez moi de la lassitude plus qu'autre chose, Eliott m'énervait par sa seule présence, alors que nous ne nous étions pas vus depuis... très très longtemps.

    -…Fumiko Satô ! Dites-moi que je rêve ?


    Tiens, j'existe. Je m'assieds.

    «  Bonjour, Eliott. Si vous saviez comme je suis heureuse de vous revoir, surtout ici, maintenant ! »

    Mensonge, mensonge. Le cumul de la fatigue d'une heure de cours, d'une nuit de stress et d'un prochain déménagement. Tant pis. Aujourd'hui, la sincérité ne serait pas avec moi. Je coupe ma pomme avec mon couteau, je la pèle et je commence à la manger.



    Secrétaire. Je suppose que c'est une plaisanterie. Tous les métiers sont utiles et nécessaires, certes. Mais je sens l'humiliation et la colère monter d'un cran. Je suppose que c'est une façon détournée de me dire que je suis une idiote. Ou alors, qu'il est vraiment égocentrique. … A bien y réfléchir, j'espère pour lui qu'il s'agit de la première option. Sinon... Je pense que cette année va être encore plus agréable que je ne le pensais.

    Les questions s'enchaînent. Les piques sont plus nombreuses encore que les mots. Deuxième option. Dommage.

    «  Il est vrai que ma conversation a toujours été recherchée, surtout par vous, si je ne me trompe. D'ailleurs, je dois vous féliciter pour vos nets progrès en japonais, je suis impressionnée. Votre accent est à peine perceptible. 
    Quant à un éventuel mariage, je crains que ce ne soit pas dans mes projets actuels. Je suis bien trop débordée pour cela.
     »

    Je m'arrête. J'ai faim. Je crois que ma pomme et mon yaourt ne suffiront pas. J'espère qu'il y a des distributeurs dans l'école, sinon je suis finie. J'enchaîne. Il va encore essayer de me blesser, si je monopolise un minimum la conversation je devrais éviter les piques.

    « Oh, d'ailleurs. Je ne suis pas secrétaire, vous vous en doutiez. Non, en réalité j'ai été affecté à ce lycée en tant que professeur de français il y a quelques jours. Keimoo est une ville vraiment charmante. Je trouve les quartiers Hebi et Hiryuu tout à fait agréables. Connaissez vous quelques endroits sympathiques ? »

    Je dévore mon yaourt. La faim me tenaille. Je reprends les cours à trois heures, j'ai même le temps de discuter avec mon ancien camarade de classe.
    Quelle journée délicieuse, vraiment.


Dernière édition par Fumiko Satō le Ven 30 Avr 2010 - 17:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ELLE   ELLE EmptyVen 30 Avr 2010 - 16:29

      -Bon sang Eliott, lève le nez de ton bouquin, regarde qui passe !
      -…robertsoniennes avec les fusions de 2 chromosomes acrocentriques, soit directement par leur… Moui, j’ai vu ton chromosome, -j’ai vu, j’ai vu-.
      -T’as rien vu du tout, sale gosse de riche va. C’est Fumiko !
      -Soit après la cassure à côté du centromère… Et alors?

    Eliott décolle de son livre ouvert deux secondes, le temps de jeter un vague coup d’œil par-dessus, et de s’y replonger, grignotant dans une pomme jaunie d’une demi-heure. Quand monsieur est occupé, il l’est, pas la peine de tenter de détourner son attention autre part. Or son attention à lui est plus importante que celle quiconque, et il ne remarquera pas la petite demoiselle sur laquelle ses compagnons de chambres ont de sacrées vues. A cette époque, aussi déluré que soit le style qu’il revêtit, Yui Valentine est un étudiant forcené, acharné, peut être même un peu fou sur les bords, partageant un modeste studio avec quatre autres. Une seule image hante ses motivations, image naïve et pourtant un tantinet réaliste. Réaliste… si seulement la suite avait pu l’être. Héhé… si la suite n’a pas forcément été dans ce sens, elle demeure quand même folklorique. Malgré tout, entendre surgir un prénom vieux d’une poignée d’année… ça mérite bien une tête mi-figue mi raisin.

    -Allons allons, tout le plaisir est pour moi, si j’avais su plus tôt ! rétorque-t-il, moulinant l’air d’un grand mouvement de bras à l’aise, il faut croire que nos carrières sont vouées à se croiser. Vous trouvez que j'ai fait des progrès? Et bien et bien! Voilà une bonne raison pour que je vienne parlementer avec vous mes anciennes réticences, n'est ce pas. Après tout, il faut bien un début à tout, n’est ce pas.

    Contre gré ou de bon gré.
    Pour l’instant, ça ne fait ni chaud ni froid au psy. Yui Valentine serait surpris de savoir tous les débuts qui sont sur le point de lui tomber dessus. En attendant, on y sentirait presque un soupçon d’ironie, dans leur conversation. Toujours est-il que c’est quand même un drôle de souvenir, là encore. Valentine tentant de faire des pieds et des mains pour tenter de faire comprendre que le livre qu’elle lit est celui qu’il cherchait depuis ¾ d’heure, évidemment, en mauvais japonais qu’il est, ni l’un ni l’autre ne communique assez pour comprendre ce qu’il devrait comprendre, pour finalement abandonner, las de toutes ces idioties. Idioties, voyez-vous ça.

    -Mais bien sûr, Professeur de français, j’aurais dû m’en douter ! Mes félicitations, pour votre affectation. Cette école, outre sa réputation, a vraiment une personnalité à part entière. Vous vous y plairez, j’en suis certain.

    S’il avait su l’horrible première matinée qu’elle venait d’essuyer.
    Hélas, on ne sait pas tout dans la vie, c’est malheureux. Et comme ça, on accumule les piques et les bourdes de manières si spontanées qu’elles en deviennent presque naturelles. En fait non, elles ne le deviennent pas, elles sont le quotidien du psychologue.


    Mademoiselle Fumiko grignote ses plats.
    Fait-elle un régime ? Et est-ce que Yui est diététicien ?
    Peu importe. Elle ne doit probablement pas avoir très faim, simple détail qui fuit le cerveau d’un individu égocentrique. Aussi est-il toujours intéressant de voir les différentes perceptions de chacun ; ceux de Yui, souvent décalés et remodifiés à sa propre sauce, comme ça l’arrange. Et d’ailleurs, pourquoi ne serait-elle pas secrétaire ? C’est bien les secrétaires. Contrairement à ce qu’on dit, les secrétaires font autre chose que passer sous la table ; tiens d’ailleurs, Lun, il ne passait pas sous la table du psychologue, pour preuve. Tout cela, pensé avec un certain air amusé, bien entendu. Mais passer sous la table c’est bien aussi. Ne dénigrons pas tous les camps... Aurait-on cru là, avoir à faire à un soupçon de pervertie ? Pour un esprit tordu comme celui du farfelu, il ne s’agira que purement et simplement d’un éternel jeu de mot à pluri-sens. Rien de plus, rien de moins ; mais c’est déjà beaucoup.

    -Ah vous avez l’œil, chère Fumiko, car les quartiers Hébi sont fort agréables oui, confirma Valentine, donnant l’impression qu’il s’était acheté tout le quartier. –Ce sont, d’après-moi, les meilleurs. Surtout la villa du sud, pour tout vous dire.

    Ha oui, Hébi.
    Hébi chéri. Ça rime, ne peut-il s’empêcher de penser. C’est tout à fait pour lui. Maudit soient les reconstructions. En attendant, tout ceci lui rappelait qu’il devait aller faire sa tournée de ville pour désigner quel appartement sera sien. Faire confiance aux agences, pour choisir ses propres goûts ? Mais autant y aller par soi-même, pour mieux y être servi, c’est évident. C’est quand même fou de se rendre compte à quel point on tient à une chose pile au moment où on s’apprête justement à vous l’enlever.

    -Laissez-moi deviner, vous habitez Hébi ?

    Seulement voilà, Yui a entamé ses recherches depuis quelques jours, et rien ne sied vraiment à ses goûts sommairement extravagants. Il trouvera, ah ça il n’en doute pas, non. Eliott Clairval de Rochefot, comme Yui Valentine, trouve toujours ce qu’il veut. Et généralement, il l’a, d’une manière ou d’une autre. Et moins c’est accessible, et plus on le lui refuse, plus il aspire à l’obtenir, ne serait ce que pour le mérite –et quel mérite !- de l’avoir enfin obtenu. Que ce soit au bout d’un jour, d’une semaine, d’un mois ou davantage, Yui finit par avoir ce qu’il veut. Mais l’intérêt n’est là que si challenge il y a. Et là aussi, pourra-t-on rajouter : et quel -ridicule-challenge. Mais le ridicule n’a jamais tué.
    Alors on peut continuer.

    -Des endroits sympathiques ? En fait, à observer un peu plus attentivement Fumiko-chan-san-kun ? –personne ne s’y retrouve dans toutes ces marques de politesses, personne quand il s’agit seul de Valentine. Et donc, à observer Fumiko, on peut finalement se rendre compte qu’elle a déjà cleaner son plateau, pour le peu de chose qu’il y avait dessus. –Tous les endroits deviennent sympathiques quand on sait les rendre comme tel…

    D'un ton amusé, Yui finit par se raviser d'aller faire un tour en ville en bon camarade de classe. Et d'ailleurs, Yui Valentine sous sa casquette de guide touristique, voilà qui n’a jamais été cité. En même temps… à quoi bon promener l’autre quand on a suffisamment d’endroit où aller, étant déjà seul. Heureusement, le français n’est pas un être égoïste-extrème –pardon ?- ainsi qu’il aime bien à en distinguer la nuance. De toute évidence, aurait-il été un tel goujat qu’il n’aurait pas même adressé la parole à une vielle connaissance, se contentant de gnaquer odieusement sa pomme. Quel intérêt de répondre ? Fort heureusement, il n’est mufle qu’à demi… au moins sait-il que ses pensées ne sont pas altruistes, c’est déjà une bonne chose.

    –Hm. Débordée, vous dites… Qu’est ce qui vous préoccupe tant que cela ? Votre premier jour de cours peut-être ?

    Bon.
    En fait, à observer un peu plus attentivement Fumiko-chan-san-kun ? –personne ne s’y retrouve dans toutes ces marques de politesse, personne pour quand il s’agit seul de Valentine- Et donc, à observer Fumiko, on peut finalement se rendre compte qu’elle a déjà cleané son plateau, pour le peu de chose qu’il y avait dessus.


Après tout, il faut bien un début à tout,
N’est ce pas.
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