Ivory Lancaster [Complete][En charge : Ellen]

Physionomie

La première chose qu’on voit chez Ivory est sa chevelure. Parce qu’elle tire franchement vers le blanc. En plein soleil, les reflets dorés la rendent un peu plus naturelle, mais il ne s’expose pas sans protection, ayant la peau blanche et photosensible. Héritée de sa mère, Ivory prendra l’habitude de la teindre en noir profond lorsqu’il montera sur scène, pour se débarrasser de la référence. Son séjour en maison de repos marqua la fin de ces colorations, ses cheveux reprenant leur couleur naturelle. Il les garde plutôt courts. Le reste de sa pilosité est claire, mais un peu moins.
Du fait de sa couleur, sa chevelure a une place importante dans le physique d’Ivory, et il ne la néglige pas. Elle fait qu'on le repère, très vite, et qu'il ne sera jamais capable de se fondre dans la masse. Il le sait, prenait plaisir à en jouer auparavant, mais préfère maintenant ne pas être sur le devant de la scène ( au sens figuré, bien sûr ).

Les yeux bleus hérités de son père possèdent une vue parfaite. N’ayant jamais été très attiré par les écrans, même durant ses études, il gardera sa vue de rapace jusqu’à ce que la vieillesse vienne s’occuper de lui.

Pour le reste, il ne s’éloigne pas trop de la norme. 1m70 pour 58kg, du genre pas très musclé. Il a des gestes posés et utiles. Jamais il ne se cognera contre le coin de la table. Quant à sa sexualité, il a toujours été le dominé, n’ayant jamais l’idée d’essayer l’autre rôle. Peut-être est-ce aussi pour cela qu’il n’aime pas coucher avec des filles.

Vêtements

Ivory affectionne de porter des vêtements qui contrastent avec sa couleur de peau. Lui qui nu, est presque totalement blanc, il aime à se vêtir de noir, ou du moins de sombre. Il a l’habitude des vêtements de luxe, et a conservé cet automatisme tout au long de sa vie. Il sait très bien que l’apparence est un élément important dans la vie d’une personne, mais il a eu ses heures d’extravagance, et maintenant il aime à avoir une garde-robe normale, comprenant des costumes, des tenues de ville, quelques tenues de sport, le tout adapté aux différentes saisons. Il a conservé des vestiges de son passé de musicien, surtout de celui d’Isaac en fait : blousons en cuir, pantalon en toile, jeans noirs, baskets design… Il y rajoute les chaussures en cuir pour le bureau et les traditionnelles Converses .
Pour travailler, la tenue est toujours la même : Chemise blanche, cravate et veste grises, chaussettes noires et pantalon à pinces noir. Sans oublier les chaussures en cuir noir. Le reste du temps est une composition des éléments cités plus haut.

Aspect Psychologique

Psychologie

Les bases : Ivory a commencé comme un enfant réservé et calme, du fait de l’excentricité et la vitalité débordante de ses parents. Le chant a été d’une grande aide sur ce point, puisque plus il s’est mis à chanter, plus il se débloquait. L’apothéose étant naturellement durant sa période « Alastar » puisqu’il occupait tout le temps le devant de la scène, et aimait cette place privilégiée. Néanmoins, être exposé aux flashs et aux caméras a toujours été source de stress pour lui, ayant une certaine peur du jugement d’autrui. Aujourd’hui, il est plus sûr de lui, sûr de ses capacités (intellectuelles, de travail, de jugement…), il ne se laisse pas démonter par quelqu’un qui voudrait user d’un quelconque pouvoir de persuasion pour prendre des décisions ou se positionner sur un sujet.

Avec les autres : Pour autant, Ivory évite de s’immiscer dans des conversations, d’une part parce qu’il ne parle pas, et que c’est long de devoir écrire ce que l’on veut dire surtout si on doit soutenir un avis construit, d’autre part parce qu’il évite les conflits. Désormais, on ne sait pas s’il est réservé à cause de son mutisme ou s’il souhaite rester en retrait. Sûrement les deux. Néanmoins, il n’est pas renfermé, il participe normalement aux fêtes, aux pots de départ, et à la bonne ambiance au travail.
Niveau relation intime, si le blond laisse plusieurs hommes pénétrer son intimité physique il n’en est pas de même pour son intimité psychique. Ainsi il est célibataire depuis son arrivée à Keimoo, enchaîne les coups d’un soir, voir de plusieurs si ces derniers veulent se conformer aux règles et ne s’attachent pas à lui. Il évite les trop émotifs, les jeunes adolescents par exemple, ou ceux avec un complexe de Superman. Il ne laisse personne s’installer dans sa vie, il n’a pas de place pour une tierce personne, ou plutôt il ne veut pas en faire. Et ce sans lien réel avec la mort d’Isaac puisqu’Ivory a fait son deuil. Il lui semble cependant impossible pour le moment de laisser quelqu’un avoir une quelconque importance dans sa vie.

Avec lui-même : Il vit avec le poids de la mort d’Isaac sur la conscience. Sans y penser sans arrêt, cela a profondément affecté sa façon de fonctionner. Il se tient éloigné des karaokés, des salles de concert, des instruments de musique, s’octroyant quelques minutes au piano quelques fois en souvenir de sa grand-mère, mais toujours dans la plus grande intimité. Ce dont il ne peut pas se passer en revanche, c’est de la musique elle-même. Son histoire familiale, sa naissance, sa vie est fondamentalement liée à elle, et à l’univers qu’elle permet de créer. Et si quelques fois, il cède à l’envie de composer, ou à jouer quelques morceaux du répertoire d’Alastar, il en résulte un profond chagrin par la suite, mais qui ne l'empêche pas de recommencer quelques temps plus tard.

Avec sa famille : Sa relation avec ses parents n’a jamais été formidable, et cela n’a pas changé avec le temps. Il leur reste reconnaissant pour l’aide et pour le soutien financier qu’ils lui apportent, il n’est pas ingrat, mais ça s’arrête là. Avec Lloyd en revanche c’est différent. Il a longtemps culpabilisé de l’avoir laissé en Angleterre alors que lui taillait la route. C’est aussi pour ça qu’il a accepté de s’occuper de lui. Ils partagent une complicité étonnante, arrivant à surpasser leurs grosses différences dans la cohabitation et l’estime qu’ils se portent. Ivory cède souvent aux envies de Lloyd, l’emmenant où il veut, faisant ce qu’il veut dans la mesure du possible. Quelques fois, ils dépassent le raisonnable mais jamais de beaucoup, Lloyd n’étant pas un adolescent prisant l’excès. Avec son petit frère, il n’a presque pas besoin d’écrire ce qu’il veut dire, ils se comprennent.

Particularité

La particularité première, après ses cheveux, chez Ivory est évidemment son mutisme. Ainsi l’élément essentiel pour se faire comprendre des autres est bien souvent son téléphone, sur lequel il écrit ce qu’il souhaite communiquer. Le reste du temps, un bloc-notes fait très bien l’affaire. Mais sinon, il se contente de regards, de petits gestes de la main, ou de la tête.

Son silence nécessite une organisation en plus, comme certaine choses qu’il ne fait plus seul, mais accompagné de son petit frère (principalement ce qui est en lien avec l’administration, les papiers à remplir, les coups de fils à donner pour le plombier, l’électricien etc …). Pour alerter les services d’urgence, il ne passe pas un coup de fil, mais envoie un fax.

On lui a proposé d’apprendre le langage des signes mais il a refusé, arguant qu’il n’était pas sourd, ni muet, mais qu’il avait choisi d’être dans le silence.

Aaron et Rebecca Lancaster sont deux noms que le monde du Rock avait tiré vers le haut durant les années 80 et 90. Tous deux d’origine anglaise, l’une était la fille d’un chanteur de rock très connu, et l’autre était assistant de production auprès d’un agent d’une maison de disque londonienne. La jeune femme, fascinée par le milieu que fréquentait son père, le suivait toujours dans ses tournées. C’est lors d’un festival où le groupe de son père partageait l’affiche avec un autre groupe anglais qu’ils se rencontrèrent, elle dans les back stages à s’occuper des loges des quatre artistes, lui a courir à droite et à gauche pour satisfaire les désirs du deuxième groupe dont la maison de production s’occupait. Ils se croisèrent à d’autres occasions, et tombèrent amoureux.
De retour en Angleterre, Rebecca devint compositrice, contribuant grandement aux albums de grands noms de la chanson pendant qu’Aaron grimpait petit à petit les échelons dans la maison de production. Dans l’effervescence des seventies, Aaron et Rebecca vécurent des années fantasmagoriques. Elle débuta sa carrière de chanteuse, appuyée par Papa, des portes s’ouvrirent facilement à elle. Aaron devient alors son manager, son producteur, et son mari. A la sortie du premier album, le succès est au rendez-vous, ses chansons pop et folk séduisent l’Angleterre et peu à peu le reste de l’Europe. Et comme un évènement joyeux n’arrive jamais seul, elle annonce alors à la presse qu’elle est enceinte.

7 Mars 1981, le nouveau né pousse son cri dans une clinique privée du Kent, lieu où réside la famille M. depuis des générations. Ivory, car c’est son nom, hérite des cheveux blonds presque blancs de sa mère, et des yeux bleus de son père. On apprendra dans une interview que le bébé avait été nommé ainsi à cause de la couleur de ses cheveux, qui lui donnait, je cite « l’air d’avoir été conçu par les anges ». Le couple est ravi, voici la preuve ultime que leur amour durera pour toujours, liés par le sang définitivement. Rebecca restera dans le Kent durant les deux premières années de l’enfant, au calme, loin des flashs et des soirées trop arrosées. Mais elle ne résiste pas longtemps à l’appel de la grande ville, et laisse ainsi son fils au soin de sa propre mère, seule depuis que son mari succomba à une crise cardiaque, facilitée par la prise de stupéfiants. Cette dernière sera la véritable mère d’Ivory, celle qui l’aidera à choisir ses vêtements, qui le consolera quand des monstres se glisseront sous son lit, qui l’aidera à faire ses devoirs, à prendre confiance en lui, qui lui apprendra à jouer du piano, qui lui préparera ses repas, qui le grondera lorsque cela sera nécessaire et qui assistera aux pièces de théâtre dans lesquels il jouera.

La jeunesse d’Ivory se passe bien, malgré le fait que sur ses épaules pèse le poids de l’immense accomplissement de sa famille dans ce monde qu’il ne connait pas très bien. Sa mère devient de plus en plus connue, et a de moins en moins le temps de venir le voir. Parfois elle l’emmène avec elle sur un bout de sa tournée, redevenant pour un temps la maman qu’elle n’arrive pas à être le reste du temps. Il s’habitue petit à petit à ce milieu de folie, où le temps n’est plus un simple phénomène naturel mais une personne à part entière qui peut aussi bien être un ami qu’un ennemi. Il prend du retard dans ses études, faute de pouvoir suivre les cours normalement. Il reste un enfant, et plus tard un adolescent, peu expansif, réservé, observateur, mais sensible à son entourage, aux émotions provoquées par la magie de la scène, celles de sa mère, qui rayonne comme une déesse derrière son micro, celles du public, transporté par la voix profonde et belle de Rebecca…

La fin de la tournée du deuxième album de Rebecca marque un tournant dans leur vie, puisqu’elle accouche d’un deuxième fils, Lloyd, qui, au contraire d’Ivory, a les cheveux noir comme son père. Ivory a alors 10 ans. Rebecca sera plus attentionnée à Lloyd qu’elle ne le fut pour Ivory, mais, le schéma se répète. Lloyd est élevé par sa grand-mère, et par son frère. Son entrée dans l’adolescence se fait en douceur, il atteint ainsi les 17 ans, découvrant alors qu’il plaît beaucoup aux filles, mais aussi aux garçons, et que ça, ça ne le laisse vraiment pas indifférent.




Pour l’instant, Ivory a 17ans, il est au lycée, commence à forger un peu son caractère, mais reste quand même un adolescent réservé, aux colères froides et aux amis rares. Sa mère prépare un quatrième album, et a l’idée – géniale ou pas – d’y faire participer son fils, à la partie chant. Commencent alors les cours de chant, les répétitions, les exigences de son père, les colères de sa mère. Eloigné de sa grand-mère et de son petit frère, Ivory prend sur lui, car quand le soleil brille, le sourire que sa mère lui offre après une prise réussie lui réchauffe profondément le cœur. Il se révèle être un bon chanteur, son problème principal étant son manque de confiance qui l’empêche de pousser sa voix plus loin. Mais sa mère est quand même satisfaite. L’album est pressé, vendu à des milliers d’exemplaires, et une tournée est, bien entendu prévue. Ivory étant un élément important du spectacle, il est embarqué dans l’aventure, possédant une assistante, un coach personnel, et sa propre prof’ de chant.

Il reste très souvent en contact avec sa grand-mère et son frère, essayant de ne pas se laisser manger par cette atmosphère viciée, dangereuse, poudrée... L’équipe tourne dans le monde entier : Amérique, Europe, Asie … Ivory est émerveillé de tout ce que ses yeux peuvent voir. Il déplore de ne pouvoir faire beaucoup de tourisme, mais son emploi du temps se calquant sur celui de sa mère, est très chargé. La vie est plutôt tendue, il découvre un côté de sa mère qu’il ne connaissait pas, et qu’il aurait aimé ne pas connaître, à savoir une tendance à être très exigeante et insatisfaite de tout. Malgré les mauvais côtés, l’enchantement qui opère lorsqu’il monte sur scène et qu’il se met à chanter est grandiose, source d’émotions si fortes qu’il a l’impression de vivre un rêve, de toucher du doigt ce que le commun des mortels rêve de vivre, ce qu’ils montrent dans les films.

A Berlin, Ivory rencontre Isaac, un ingénieur lumière faisant partie de l’équipe résidente. Ils ont du mal à se comprendre, Isaac ayant un niveau d’anglais pas très bon, mais Ivory est séduit dès les premières minutes. Le soir du concert, le blond sait qu’Isaac l’observe, puisqu’il est dans les hauteurs, à s’occuper des spots. Il chante merveilleusement bien ce soir-là, grisé par l’idée qu’au-dessus de lui, Isaac le regarde. A peine le concert fini, Ivory le cherche, et le trouvera quelques minutes plus tard, sur la passerelle surplombant toute la scène. Isaac sera le premier amant d’Ivory, et de ce fait, insistant auprès de sa mère, le berlinois embarquera avec toute l’équipe pour le reste de la tournée. Pour Ivory, c’est plus facile de supporter la pression, ayant de quoi l’évacuer régulièrement avec le jeune homme. Ils vécurent une idylle de pratiquement six mois, une osmose bouleversante tant sur le plan sexuel qu’artistique, ou intellectuel. Mais toute chose, aussi magnifique soit-elle, a une fin, et c’est dans le chagrin le plus mortifiant qu’Isaac rompt avec Ivory. Pas parce qu’ils ne s’entendent plus, pas parce qu’ils ne s’aiment plus, mais parce qu’Isaac veut continuer à faire le tour du monde, à illuminer la scène chaque soir, à vadrouiller avec une équipe sur une tournée. L’anglais le laisse partir, ayant pour petit espoir de le revoir plus tard, lorsque chacun de leur côté, aura accompli quelque chose, aura évolué, grandi. Alors il retourne en Angleterre, auprès de sa grand-mère et de son frère, et en profite pour finir correctement ses études.




Peu de temps après, un drame endeuille toute la famille, aussi bien les M. que les Lancaster, et le monde de la musique. Elizabeth M., femme admirable du célèbre chanteur de rock, mère de Rebecca et pilier incontestable de l’empire fondé par son mari, meurt des suites d’un accident de voiture. Ivory est effondré, son petit frère tout autant. Il se sent perdu, et commence à regretter d’avoir participé à cette tournée qui l’a éloigné d’elle. Sur un coup de tête, il fait ses valises et rejoint Isaac à Los Angeles, où son équipe est arrêtée. Il a simplement besoin d’être avec quelqu’un de confiance, loin du battage médiatique qui salit tout sur ce deuil. Il reste tranquille, se pose souvent dans un coin et observe, regarde, ne parle pas, sinon avec Isaac, qui le soutient. Lorsque l’équipe débarque à Tokyo, Ivory retrouve certaines personnes avec qui il avait sympathisé durant la tournée avec sa mère, et décide de rester pour un moment, une durée indéterminée. Isaac continue, prenant souvent des nouvelles, dès qu’il a un peu de temps. Le jeune Lancaster se construit peu à peu, apprenant le japonais, s’habituant à la vie tokyoïte, gagnant sa vie en travaillant en entreprise grâce à des contacts, et en donnant des cours de piano pour des enfants. Ses parents s’enquièrent souvent de son état, de sa vie en général. Son frère quant à lui, est revenu vivre chez ses parents, en plein cœur de Londres. Il y est malheureux et en veut à son grand frère d’être parti loin de lui, de l’avoir abandonné. Deux ans passent.

Et puis, Isaac revient. Il s’installe à Tokyo, décidé à reprendre sa vie de musicien, de conquérir cette immense ville remplie de japonais. Ivory est content de l’avoir à ses côtés, même s’ils ne sont plus qu’amis, et l’aide le plus possible à s’intégrer, à se débrouiller. Un soir, en pleine séance de nostalgie commémorative autour d’un verre, Ivory et Isaac décident avec leurs compagnons de beuverie de monter un groupe. Et si le lendemain ils restèrent tous au lit, succombant aux douleurs d’une gueule de bois carabinée, ils tinrent leur parole le week-end d’après. Sawaki et Kengô, deux japonais liés par le sang, devinrent respectivement batteur et guitariste du groupe. Isaac s’occupa de la basse, Ivory du chant, du piano quelques fois, le reste du temps cette place au clavier étant le fait de Velasquez, une connaissance des frères nippons. Ils commencèrent en garage, comme tous, jouant des reprises, comme tous. Puis, rapidement, ils obtinrent des créneaux dans des petites salles, affinant leur technique. Ivory découvrait un autre aspect du monde de la musique, où la rentrée d’argent ne faisait pas partie de l’équation, mais n’était qu’un petit maillon permettant d’accéder à plus. Il s’y sentait bien, il pouvait nettement faire la différence avec le climat perverti qui régnait en maître dans les coulisses des tournées de sa mère.

Et puis, ils se font repérer, surtout grâce au jeu de Kengô et à la présence d’Ivory qui se sent comme un poisson dans l’eau. Trop heureux de se faire reconnaître, Sawaki et Kengô poussent les deux européens à accepter de s’embarquer dans l’aventure avec eux. Ils signent le contrat, non sans avoir négocié le tout au préalable, et sortent leur premier album. On est alors en 2002 et Ivory vient d’avoir 21 ans. Les mois qui suivirent passèrent à toute allure, car malgré le refus d’Ivory, son père se mêle de l’histoire et facilite bien des choses. Mais quand même, c’est leur talent qui les hisse en haut du podium. Leur première petite tournée est un véritable succès, et se targue même de rajouter des dates. Ivory, un peu anxieux de retourner dans ce monde de fous, prend finalement bien son pied, car l’ambiance n’est absolument pas la même. Ils sont un groupe, cinq personnes à occuper la scène, à partager ces moments si intenses, à se soutenir en cas de coups durs. Et c’est loin, très loin de ce que pouvait être les tournées de sa mère, où tout, absolument tout était centré sur elle. Un second album est déjà prévu, Kengô étant un compositeur très productif, Isaac et Ivory y ajoutent de leur composition pour mettre un peu de leur terre natale dans leur musique. C’est ce qui fait aussi la différence avec les autres groupes japonais du moment. Et une deuxième tournée est programmée, très attendue par tous les membres du groupe qui vivent vraiment pour ça, pour cette scène, pour ce public.

Malgré le désir de faire différemment, Ivory verse dans les mêmes débauches, d’alcool, de drogue, de sexe, et de danger, que sa mère, et in extenso, ses parents. Mais il se sent vivant, et libéré, d’enfin accomplir quelque chose de personnel. Il comprend enfin pourquoi tout le monde dit que la jeunesse est la meilleure période de la vie, il peut presque sentir les ailes qui le portent. Vodka, cigarette, shit, cocaïne, Crystal meth, kétamine, opium, tout y passe, tant que c’est pour s’amuser, s’élever… Plus d’une fois, il se dit qu’il va arrêter, mais le soir d’après, il y a encore une fête, ou encore un concert, ou encore une émission … Il s’amuse à se faire appeler Dirtivory.

Parallèlement, c’est de nouveau l’idylle avec Isaac. Jamais leur complicité n’aura été si intense, la passion n’est plus celle qu’ils avaient partagé dans son adolescence. Ils se consument tous les soirs dans les bras l’un de l’autre, ils s’érigent en Dieux de leur monde si beau, si scintillant, et ce pour leur plus grand bonheur. Mais on ne consume jamais rien éternellement, le feu demande toujours plus. Les disputes débarquent, les coups de colère, les mots violents. Et on se réconcilie sur l’oreiller, ou sur la scène quand le public est particulièrement chaud et expressif. C’est ça aussi la magie de tout ça, ça surpasse tout. Ivory fête ses 22 ans devant le public de Tokyo, durant le dernier concert de la tournée.

Les mois qui suivent, il revient en Angleterre, pour prendre un peu de repos auprès de sa famille, mais surtout auprès de son frère, avec qui il essaye de recoller les morceaux. Et ça marche. Lloyd est trop heureux de voir son grand frère lui revenir, car à 12 ans, rien n’est encore joué. Il repart pour Tokyo, où le groupe l’attend pour enregistrer un autre album, des morceaux qu’ils ont esquissé lors de la tournée, inspirés par l’expérience fabuleuse que fut cette aventure, leurs joies, leurs déboires, et ce que ça leur a appris sur la vie. Ivory chante toujours aussi bien, il apprend à moduler sa voix, à en faire un instrument de beauté. Ils s’amusent à intégrer de nouveaux instruments à leurs compositions et enfin, le troisième album sort, très attendu par la presse, autant asiatique qu’européenne, car leur dernier passage a laissé une bonne impression au public. Isaac et lui emménagent dans un appartement en plein cœur de Tokyo, et vivent mieux ensemble depuis la fin de la tournée, plus sereinement. Ivory en profite pour décrocher de toutes ces toxines qu’il a eu l’habitude de s’envoyer durant la tournée. L’argent n’a jamais été un problème, il s’entendait bien avec ses parents, assez pour qu’ils ne le laissent pas sans ressources. Mais désormais c’est son propre argent qu’il claque, dépensant des sommes astronomiques en peu de temps, bien souvent entraîné par Isaac.




Et puis, une autre tournée. Ivory s’y engage tête baissée, faisant taire les voix qui lui rappellent que son couple avait été sur le point de se briser à cause de la dernière tournée. Mais il s’était sentit tellement bien sur scène, l’osmose alors ressentie était incomparable, et d’une certaine manière il comprenait pourquoi sa mère avait fait passer ça avant tout, avant même ses enfants. Car quand on a l’amour et le succès, qu’on peut de sa voix émouvoir tout un public, toucher leurs cœurs d’une seule note, rien ne semble plus important que ça. Mais le paradis se tâche bien vite d’enfer. Les relations entre Isaac et lui sont tendues, la jalousie est le principal thème de leur dispute, autant de l’un que de l’autre, s’accusant chacun de trahison, avec les fans, ou avec un membre de l’équipe. Ivory se sent de nouveau perdu, transbahuté entre les salles de concerts, les locaux de radios, les plateaux télés, les chambres d’hôtel, les studios de photographe de mode … Mais il tient bon, car chaque concert lui apporte la force, et l’envie de continuer.

Un soir il surprend le berlinois au lit avec une fan mexicaine. Pour lui, ç’en est trop. Il quitte la tournée par le premier vol, et vient se réfugier en Angleterre chez ses parents. Les dates en Amérique latine sont repoussées, le temps que Sawaki et Kengô arrangent les choses entre Isaac et Ivory. Ils s’expliquent, crient, pleurent, se déchirent pour mieux se retrouver après. Si Isaac l’a trompé, c’est parce qu’Ivory a changé. Tout ça l’a changé, il ne reconnaît plus le petit anglais blond innocent pour qui il aurait voulu décrocher la lune. A la place, il a droit à une rock star défoncée presque tous les soirs, et qui finit la plupart du temps, en mode minable, vautrée dans son propre vomi. Choqué par cette « révélation », Ivory accepte de changer, de ne plus agir ainsi si Isaac est de nouveau à ses côtés. La tournée reprend de plus belle, le couple de nouveau ensemble, de nouveau soudé, de nouveau amoureux. Il ralentit sur les drogues, sur les délires, sur tout, aidé aussi par la présence des fois de son petit frère lorsqu’il l’invite. Isaac n’en fait pas autant, au contraire. Il sombre petit à petit dans une spirale d’addiction qui le mène loin. Ivory a peur pour lui, mais ne sait pas quoi faire, n’arrive pas à faire entendre raison à son amant.

Et le bonheur est de courte durée, car quelques mois plus tard, Isaac rompt avec Ivory. Pourtant ce dernier s’est tenu à sa parole, il ne se drogue plus, ne fait plus rien qui puisse s’apparenter de près ou de loin à quelque chose de dégradant… Mais malgré tout, il semble que cela ne suffise plus à Isaac pour continuer. Les dernières semaines de tournée sont dures pour Ivory, il prend sur lui pour maintenir le niveau chaque soir, tâche rendue difficile par le comportement complètement illogique d’Isaac qui cherche Ivory sans arrêt pour ensuite le repousser, violemment ou non. Ivory est perdu, il ne sait plus quoi penser, la musique ne lui suffit plus à être heureux, il est éperdument amoureux d’Isaac qui ne cesse de jouer avec ses sentiments. Les disputes violentes et les réconciliations sexuelles sont le lot quotidien des membres d’Alastar, supportant tant bien que mal cette atmosphère lourde. Et c’est dans ce contexte que le coup final est asséné. L’avant-dernier concert se déroule à Paris, une salle qui les avait déjà accueillis sur leur première tournée. Après le show, une dispute éclata encore, déclenchée par Isaac qui reprochait à Ivory d’avoir fait du charme à une groupie particulièrement excitée. Des mots fusent, plus blessants les uns que les autres, Isaac perd le contrôle, essaye de prendre Ivory de force. Sawaki intervient et envoie Isaac prendre l’air cinq minutes pendant qu’il s’occupe d’Ivory.

On retrouvera le corps d’Isaac sur la scène où Alastar avait fait sa performance la veille. L’enquête de police démontrera que le berlinois avait grimpé sur la structure métallique supportant les spots de l’éclairage et avait sauté. La marque du corps fut tracée, rendant la scène encore plus tragique qu’elle ne l’était. Et lorsque le blond se rendit sur place, il constata avec horreur qu’Isaac avait choisi de s’écraser là où Ivory se plaçait pour chanter lors des concerts.

La presse s’empara de l’histoire sans attendre, précipitant la dissolution du groupe. Ivory vécut alors un enfer, assaillit sans cesse par les journalistes, harcelé par les images à la télévision, les émissions à la radio, les articles de journaux se repaissant de l’horreur de la situation. Fragilisé par tout ça, Ivory fit une dépression et fêta son 24ème anniversaire en maison de repos. Rongé par la culpabilité, il cessa de parler.



Ivory passa un an et demi dans cette «maison de repos », soutenu par les médicaments et les thérapies du centre. Il réussit à surmonter sa dépression, sortant lentement de sa torpeur et de son mutisme. La communication avec autrui n’avait jamais été facile pour lui, à part à travers le chant. Désormais il n’a plus rien. Chanter est impossible pour lui, et par conséquent, parler lui est pénible. Il décide de communiquer autrement, puisqu’enfin, il faut bien communiquer avec le reste du monde. Il tient le monde de la musique éloigné de sa vie, le plus possible, se sentant incapable de faire face à nouveau à un public. La vie s’organise, Ivory décide de s’installer au Japon, définitivement, loin du tumulte de Tokyo. Mais pour ça, il lui faut un travail, pas directement pour l'argent, mais pour avoir de nouveau une vie normale, si tant est qu'un jour elle le fut. Pour la première fois, il demande de l'aide à son père, pour lui trouver une place quelque part, dans une entreprise, loin de Tokyo, loin des endroits qu'il connaît déjà. Il obtient un entretien avec le DRH d'une entreprise de construction de matériel informatique à Keimoo. Il sait que son mutisme pose problème, qu'il ne pourra pas répondre au téléphone, ni travailler seul. Mais on lui trouve une place, au sein d'une équipe de travail. Il est assistant pour ses collègues, s'occupe de différents dossiers pris en charge par le département d'import/export. Sa période d'essai est concluante car malgré ses difficultés, il s'intègre bien à l'équipe, ne rechigne jamais à la tâche, et déleste ses collègues d'une masse de travail qui commençait à s'accumuler dangereusement.
Son activité est très éloignée de sa vie d'avant, à l'opposé d'un quelconque travail de création, et ça lui fait un bien fou.
Quand Lloyd eut 16 ans, il demanda à vivre avec son frère, au Japon, voulant être près de lui. Ivory accepta, ses parents aussi, pensant que gérer un adolescent tout seul l’amènerait peut-être à se sortir de son mutisme, et qu’il valait mieux qu’Ivory ne reste pas tout seul, de toute façon. Aujourd’hui, Ivory est toujours employé à la même entreprise, et Lloyd, âgé de 19 ans, est inscrit à Keimoo en étude d’horticulture, maîtrisant très bien le Japonais.







Aaron Lancaster :
Père d’Ivory et de Lloyd, producteur dans une maison de disque londonienne très importante, et aussi producteur à titre personnel de Rebecca. C’est un homme de passion, mais qui met au même plan le talent et l’argent. Ce qui en fait un excellent producteur mais aussi un requin. Fou amoureux de sa femme, il vit avec elle une relation passionnée, mais non destructrice. Il lui consacre beaucoup de son temps au détriment de ses enfants.

Rebecca Lancaster, née M. :
Mère d’Ivory et de Lloyd, fille du célèbre chanteur anglais M.
D'abord compositrice, elle réserve rapidement ses textes pour elle-même, entamant une carrière de chanteuse soutenue par son mari. Lorsque son premier album est couronné de succès, elle est enceinte de son premier enfant. De même, la naissance de son deuxième enfant clôt la tournée du second album. Elle est d'un caractère plutôt lunatique, sujette aux sautes d'humeur. Il n'y a bien que son mari pour la supporter, elle sait faire vivre un enfer aux autres lors de ses tournées. Elle n'est pas une maman très attentionnée, elle délaisse rapidement cette tâche pour se consacrer à la scène, où elle resplendit. Pour autant, elle sera très affectée par tout ce qui arrivera à son premier fils, horrifiée par la mise en scène d'Isaac pour son suicide. Elle est forte, sait ce qu'elle veut, et n'est pas du genre à se laisser abattre par les échecs.

Lloyd Lancaster
Petit frère d'Ivory. Est aussi brun que son frère est blond, mais possède la même couleur d'iris. Il est plus grand, plus musclé, plus fort, et totalement hétéro ( pour l'instant ). Il est d'une nature très expressive, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et plutôt dragueur. Encore des points de différences avec son frère. Et pour finir, il n'est pas du tout citadin, mais préfère gambader dans les prés. Façon de parler. Concrètement, il aime être au contact de la nature, des animaux... Randonnée, balade en campagne, et pour les activités d'eau il préfère les lacs d'Ecosse à la Tamise.
Etant donné qu'il est inscrit à Keimoo, il pourra faire l'objet d'une proposition de personnage.

Elizabeth M., dite « Grand-mère »
C'est elle qui a élevé Ivory et Lloyd ( en partie ) à la place de sa fille. Elle est une femme très douce, qui a néanmoins toujours maîtrisé sa vie, et l'empire médiatique de son mari d'une main de maître. A la mort de celui-ci, elle hérita de tout, et elle-même légua le tout à ses petits-enfants en priorité, considérant que Rebecca et Aaron possédaient un patrimoine plus que conséquent.

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