Pudeur, quand tu nous tiens. [Privé: Keio Dupreil]

Pudeur, quand tu nous tiens... En fait, bien que très pudique, actuellement il n'était pas en train de tenter de camoufler la moindre parcelle de peau qui était visible à l'aide de sa serviette ou d'autre chose. Sa serviette nouée au niveau de la taille, avec assurance il se dirigeait vers l'endroit où se trouvait les douches. Tout simplement car il se trouvait seul. Et il avait tout fait pour. C'était l'heure à laquelle il ne croisait presque jamais personne. À vraie dire, minuit et poussières ne devait pas être l'heure idéal pour se doucher. Surtout avec la température froide de la saison. On pourrait penser que puisqu'il se trouvait dans la salle de bain des garçons, il n'y avait pas de quoi faire son pudique. Évidemment, il était souvent obligé de se doucher comme tout le monde. Mais, c'était plus fort que lui, quand il pouvait l'éviter il l'évitait. Il aurait bien voulu changer cela...

Pourtant, il fallait avouer qu'avoir ainsi la salle de bain, rien qu'à lui, n'était pas insatisfaisant. Le brouhaha habituelle, la résonance des claques dans le dos que se balançaient quelques connaissances, une chaleur produite par la surpopulation étouffante, aucune intimité... Rien de tout cela ne lui manquait. Sous ses pieds nus le sol était glacé, ce qui ne l'empêcha pas à continuer son chemin pour prendre sa douche habituelle, la plus reclus, la plus éloignée.

Sous l'eau chaude qui s'appliquait à plaquer habilement ses cheveux contre son visage, il se sentit rapidement plus détendu. Il avait passé une de ses journées moroses, à penser, à dessiner puis à sombrer de nouveau. L'eau bouillante commença rapidement à former une vape nuageuse qui l'empêchait de bien voir les contours de la douche, lorsque qu'il ouvrait les yeux. Il resta un long moment comme ça, le jet puissant faisant jaillir de l'eau sur lui. L'eau était peut-être trop chaude d'ailleurs. Alors il bascula complètement le mélangeur d'eau sur froid. L'effet escompté fut un peu trop radical et il finit par laisser tomber une injure.
L'injure résonna un long moment, c'était définitivement pas son jour, puis le jeune homme finit par abandonner. Il remit sa serviette à sa taille puis sortit légèrement tremblotant à cause du jet trop froid. Plaquant à l'aide de sa main ses cheveux en arrière d'un geste familier, pour mieux y voir, ses tremblements cessèrent complètement lorsqu'il lui sembla entendre un bruit. Quelqu'un venait. N'était-ce pas impossible ? Il se figea et une nouvelle injure faillit lui échapper.

[Désolé, c'est court, et ça a mit du temps mais je suis vraiment nul pour les premiers posts >.<]

Saleté de retenue
Tout ça c’était la faute à ce foutu pirate ( ouais c’est le surnom d’un de ses copains), qui avait eu l’idée de retenir Keio assez longtemps pour qu’elle arrive en retard à son cours d’éducation physique. En retard…Keio n’était JAMAIS en retard. Résultat, elle avait du attendre sagement devant une porte close, en plus d’avoir un super tête-à-tête avec le professeur barbant à la fin du cours. Et comme si cela ne suffisait pas, comme retenue, elle avait fait l’heure complète de course, pompes, et mettez-en des trucs chiants. Bref, c’est donc beaucoup plus tard, qu’elle put se changer dans le vestiaire des filles, jetant ses trucs dans son sac à dos, avant de claquer, oui oui claquer, la porte de son casier en quittant.

Une fois arrivée dans sa chambre, elle lança son sac dans un coin et se laissa tomber sur le lit, prenant son oreiller entre ses bras. Ses yeux se fermèrent et elle se laissa glisser dans le pays des rêves. Les heures passèrent et l’obscurité prit la place de la lumière. Keio se réveilla en ne sachant plus trop où, ni quand elle était. Vous savez, quand vous êtes comme entre deux rêves?!? Et bien c’était ça. Sauf que les évènements revinrent assez vite pour lui rappeler qu’elle ne s’était même pas douché. Se relevant en vitesse, elle jeta ses vêtements pêle-mêle et se vêtit de son kimono vert pomme et d’un pantalon de jogging gris, pour cacher ses jambes. Bon d’accord, ça empêchait de geler, mais la vraie raison c’était surtout qu’elle ne voulait pas qu’on voit ses jambes et surtout pas la cicatrice zébrant l’une d’elle. Ridicule comme raison diront certains, mais cela rappelait trop de mauvais souvenirs à Keio, et elle n’avait pas nécessairement envie de devoir expliquer d’où venait sa marque. Pour que ses cheveux ne soient pas mouillés, elle avait mis plusieurs barrettes pour les tenir en place sur sa tête. Une serviette avait été mise autour de son cou et un sac contenant savon, shampoing, brosse à cheveux tout ça, à sa main.

Un coup d’œil dans le couloir, personne, puis Keio sortit et referma derrière elle. Elle marcha dans les couloirs, prit à gauche, puis à droite vers la salle de bains des garçons filles. Parfois, elle resserrait les pans de son kimono, pour garder sa chaleur, et continua son chemin, la tête dans les nuages. Ha Keio et la distraction, deux inséparables. Elle prit la porte menant à la salle de bain, sans même regarder le petit panneau en haut. Si elle avait pris le temps de regarder, elle aurait vu qu’elle allait faire une bêtise en entrant dans celle réservée aux garçons. Mais de toute façon, à minuit passé le soir, personne ne va prendre la peine d’aller prendre sa douche, si?

- Merde !

La rouquine avait eu le temps de franchir quelques mètres avant que l'injure ne parvienne à ses oreilles. Elle s'immobilisa et écarquilla les yeux de stupeur. D'abord, elle n'était pas seule, mais encore pire, c'était une voix de garçons. Elle allait faire demi-tour lorsqu'une pensée s'immergea dans sa tête. Et si ce n'était pas elle qui s'était trompé d'endroit (après tout, ça arrivait si rarement *sbaff*) mais que ce soit plutôt LUI qui soit venu expressément dans la salle de bain des filles pour en surprendre une, ou pire encore, pour l'espionner. Et bien, si c'était le cas, il était tombé sur un os.
Fronçant les sourcils, Keio déposa ses affaires et chercha l'intrus pour l'apostropher une fois trouvé.

-''Hey toi!! Qu'es-ce que tu crois que t'es en train de faire là?!?''

Imaginez un peu la scène un moment. Une gamine de 15 ans, en kimono, les poings sur les hanches et l'air mécontent. En train de vous regarder d'un air réprobateur... Et essayez de garder votre sérieux...

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