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 "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin]

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MessageSujet: "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin]   "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin] EmptyDim 17 Jan 2010 - 10:41

La journée avait commencé comme d’habitude. Kian s’était levée au son de sa chanson préférée de Nirvana, « Where did you sleep last night ». Elle avait pris le soin de mettre son portable sur son bureau, loin de son lit. Et oui, son portable faisait office de réveil également. Plus son portable était loin de son lit, plus elle avait de chance de se lever et ne pas tenter de se rendormir. Elle se connaissait. Bien trop attachée à son lit, et respectant son sommeil qui était roi à ses yeux, elle était capable de ne pas se lever si le réveil était trop proche, et ne l’obligeait pas à bouger ses petites fesses. Bien sûr, elle resta quelques secondes à observer son bureau après avoir éteint la sonnerie, le regard vide et fatigué. Elle aurait bien voulu dormir plus. Ne pas se réveiller si tôt. Elle soupira pour montrer son mécontentement. Ses amies, qui partageaient avec elle la chambre, y étaient déjà habituées. Elles ne posaient même plus de questions. Elles connaissaient les réponses de Kina par cœur. Des plaintes, que des plaintes. Puis, elles lui disaient qu’elles aussi pensaient la même chose. La journée pouvait alors commencer. Kina prit son uniforme. Aujourd’hui, elle ne voulait pas s’embêter à trouver une tenue. De plus, elle avait beaucoup d’affaires sales à laver. Elle préféra ne pas se prendre la tête et choisir la valeur la plus sûre. Elle s’habilla rapidement puis se coiffa, comme tous les jours, en faisant une queue de cheval et avec une broche, remonta ses cheveux qui tombaient tels des feuilles de palmier. C’était la coiffure dans laquelle elle se trouvait la plus belle et quoique pussent dire les autres, elle ne leur donnait jamais raison. Une fois prête, elle dut attendre que ses amies le soient aussi pour aller manger le petit déjeuner toutes ensemble.

Il s’avéra que le réfectoire était plein, comme tous les jours à cette heure. Une fois sur deux, Kina, même affamée, ne voulait pas faire la queue. Mais aujourd’hui, elle décida d’attendre sagement. Elle commençait par géographie, le cours qu’elle détestait le plus, alors si elle était en retard, cela ne la dérangeait pas du tout. En effet, Kina détestait par-dessus tout être en retard. Mais depuis qu’elle était à l’internat, elle faisait ce qu’elle voulait. Elle signait et justifiait elle-même ses retards, toujours en précisant que ses parents le savaient. La plupart du temps, elle mentait. Mais peu lui importait. Alors tout en écoutant ses amies qui discutaient de la dure vie de lycéenne, Kina sourit soudainement. Ses amies ne le remarquèrent même pas. Et tant mieux d’ailleurs. Les filles passèrent rapidement au final. Kina ne prit que des fruits. Elle n’avait pas envie de quoi que ce fût d’autre. Ses amies furent étonnées car ce n’était pas dans ses habitudes. Non, elle ne faisait pas de régime quelconque, comme elles pouvaient le penser. Elles mangèrent rapidement puisque les amies de Kina ne souhaitaient pas être en retard, elles. Dès qu’elles terminèrent, elles retournèrent dans la chambre pour se laver les dents, prendre leurs affaires et partir en cours. Ce matin, Kina était plutôt silencieuse comparée à ses amies. Et surtout, comparée à d’habitude. Quelque chose la troublait. Mais elle-même ignorait quoi, en réalité. Quand ses amies lui posèrent la question, elle ne sut pas leur répondre.

La sonnerie annonçant le premier cours de la journée retentit dans tous les recoins de l’académie. Kina se trouvait alors encore dans la chambre, seule, puisque ses amies étaient parties plus tôt. Quand elle l’entendit, elle se leva brusquement, tirée de ses nombreuses réflexions. Elle prit ses affaires et partit en courant. Elle courait de toutes ses forces, tout en essayant d’éviter les autres. Finalement, elle ne souhaitait pas être en retard. Elle dévala les escaliers et arriva devant sa salle, toute essoufflée, au moment où son professeur allait fermer la porte. Elle entra de justesse et s’installa à sa place, près de la fenêtre au fond de la salle. Elle sortit ses affaires puis regarda le reste de la classe. Elle ne s’était pas très bine intégrée dans la classe et n’appréciait pas vraiment les personnes qui la composaient. Sa classe était assez homogène : une groupe de garçons intellos, toujours plongés dans les études et à écouter les cours. Ils se trouvaient tous au premier rang. Kina ne comprenait pas comment ils pouvaient se « tuer au travail » comme elle le disait. Elle n’en voyait pas l’intérêt. Mais elle ne disait rien. Ensuite, un groupe de garçons populaires ou sportifs, éparpillés dans la salle. Ils étaient assez mignons pour la plupart, mais elle ne leur parlait pas et n’essayait même pas. Une fille ordinaire comme elle ne les intéressait certainement pas. Elle ne désirait pas perdre son temps à les séduire alors qu’elle savait que c’était impossible. Elle leur ferait perdre leur temps aussi. Enfin, deux groupes de filles, plus ou moins timides, populaires ou non. Kina détestait s’incruster dans un groupe déjà créé depuis longtemps, où les filles s’entendaient bien. Cela posait toujours des problèmes et Kina ne voulait plus en avoir Ne plus être blessée. Ne plus souffrir. Alors elle n’allait pas vers ces filles et les laissait tranquilles.

Les cours du matin passèrent avec une lenteur dérangeante. Kina y porta un grand intérêt, comme d’habitude, en dessinant son manga ou des personnes quelconques un peu partout sur ses cahiers. La géographie ne l’intéressait pas du tout ; en mathématiques il fallait bien écrire un peu tout de même et tenter de comprendre ; et enfin en philosophie, elle n’avait pas besoin de bien suivre. Lorsque la cloche qui annonçait le déjeuner sonna, tout le monde remua dans la classe. Kina ne bougea pas tout de suite et attendit que la foule se dispersât pour partir de la salle. Certains sortirent, probablement pour rejoindre leurs amis dans d’autres classes. D’autres restèrent en petits groupes et certains sortirent même des bento. Peu étaient ceux inscrits à la cantine s’ils n’étaient pas internes. Non seulement les études à Keimoo étaient coûteux, la nourriture l’était tout autant. Mais au moins, elle était de qualité. Nombreux externes préféraient ramener leur propre nourriture. Kina était d’office inscrite sur les listes de la cantine puisqu’elle était en pensionnat. Elle eut le temps de bien ranger ses affaires dans sa sacoche et elle partit. Certaines filles la dévisagèrent mais elle ne s’en préoccupa même pas. Elle poursuivit son chemin et sortit de la salle. Comme toutes les semaines, le mardi, elle avait rendez-vous avec Yuuma, son mai qui était à l’université. Ils mangeaient ensemble et se racontaient leurs vies, voire leurs semaines. Bien sûr, Kina parlait et débitait bien plus que Yuuma. Celui-ci aimait l’écouter. Ils riaient beaucoup lorsqu’ils étaient ensemble. Alors Kina adorait les moments qu’elle passait avec lui. C’étaient des moments précieux.

Néanmoins, Yuuma était à l’université donc Kina devait traverser toute l’académie pour le rejoindre. Elle passa la passerelle en verre qui reliait les deux bâtiments. A l’entrée de l’université, elle vit un jeune garçon entrer. Il avait des cheveux noirs mi-longs, avec de très beaux reflets lumineux. Comme Kina les aime chez les garçons. Ensuite, ses yeux presque noirs, son nez et sa bouche étaient assez attirants. Et n’en parlons même pas de son corps, très agréable à regarder. Le genre de garçons que Kina trouve mignon. Pourtant, il sembla à Kina ne pas l’avoir encore aperçut sur le campus. Or, elle était très observatrice et possédait une très bonne mémoire. Le visage du garçon ne lui rappelait encore personne. De toute façon, les nouveaux arrivaient chaque jour. Il avait l’air un peu perdu. Kina, qui était pressée, ne prit pas la peine de poser de question ou de le renseigner. Elle ne pensait qu’au moment où elle reverrait Yuuma. C’était le plus important à ses yeux. Alors elle accéléra le pas et passa sans faire attention, à côté du garçon.
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HAN Yun-Jin
♦ Civil - Consultant ponctuel aux urgences psychiatriques de l'Hôpital de Keimoo
HAN Yun-Jin


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MessageSujet: Re: "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin]   "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin] EmptyLun 18 Jan 2010 - 17:40

8h14 – Aéroport de Tokyo – Haneda



Comme ce n'était pas la première fois qu'il posait les pieds sur le sol lisse de cet aéroport, Yun-Jin fut loin d'être perdu. Le mp3 dans les oreilles, il débarqua comme les autres passagers, passa par la douane et se dirigea tout de suite vers le tapis roulant des bagages. Il pria pour que les siens soient dans les premiers, qu'il puisse vite prendre le taxi. Il s'adossa à un énorme poteau, bien en face de la sortie des bagages pour ne pas manquer les siens. L'aéroport était déjà grouillant de monde venant de toutes sortes de pays. C'est ce qu'il y avait de drôle avec cet aéroport, de voir les étrangers complètement perdus essayant de se débrouiller pour trouver leur chemin. Le désavantage était pour eux s'ils ne savaient ni lire ni parler anglais, car c'était bien le seul moyen de communiquer avec les employés de l'aéroport de Tokyo quand on ne parlait pas non plus le japonais.

Vingt minutes plus tard, Yun-Jin récupéra enfin l'intégralité de ses bagages, les entassant comme il pouvait sur un seul et même chariot, et se dirigea vers la sortie, où un chauffeur était censé l'attendre. Il avait commandé la course tôt le matin avant de prendre l'avion à Séoul. Le voyage avait été court, le temps de lire deux trois chapitres d'un bouquin traitant de l'hystérie masculine chez les patients atteints d'un trouble de la personnalité, et aussi de prendre son petit-dèj'. Il pétait littéralement la forme, comme à chaque fois qu'un changement important arrivait dans sa vie. Ses dix heures de sommeil y étaient aussi pour quelque chose, mais il avait cette sorte d'excitation qui aurait pu le pousser à non pas marcher vers sa nouvelle résidence mais bien à y courir. Son cœur battait fort dans sa poitrine, et il se sentait tel Christophe Collomb lors de son deuxième voyage : un terrain déjà abordé, mais encore tellement à conquérir.

En sortant du terminal, un petit cercle, formé pour la plupart de japonais, attendait leur ami/famille/correspondant avec impatience. Parmi eux, Yun-Jin remarqua un panneau indiquant son nom en coréen très mal écrit, porté par un petit homme au blouson usé et l'air un peu blasé.

- Monsieur Han Yun-Jin ?

- Exact. Bonjour.

- Bonjour, dit-il en se penchant vivement. Vous êtes.... grand.

Arrivé à sa hauteur, Yun-Jin le dépassait de deux têtes minimum. Chose aisée lorsqu'on fait plus d'un mètre quatre-vingt au pays des schtroumfs. Il resta planté devant le chauffeur qui regardait le haut de sa tête, comme mesurant intérieurement si ce client allait rentrer dans sa voiture ou pas.

- Vous voulez bien m'aider avec mes bagages ?

- Oui bien sûr.



10h57 – Troisième sortie autoroute.


Le temps était au beau fixe en cette fin de matinée, l'été touchait à sa fin et laissait derrière lui un temps doux, un soleil magnifiquement jaune d'or qui illuminait n'importe quel bâtiment gris. Le paysage urbain défila pendant de longues heures. L'Académie Keimoo était plutôt loin de la métropole. Ça allait encore lui coûter bonbon en taxi. Mais, tant pis. C'était son arrivée aujourd'hui, s'il fallait y mettre le prix, il y mettrait le prix. De plus le chauffeur était agréable. Il répondait aux questions sans parler pour ne rien dire, et se taisait le reste du temps. Yun-Jin en profita pour passer quelques coups de fil. Il avait des amis au Japon, depuis qu'il passait ses vacances sur cette île, et comptait bien passer du temps avec eux, quand il en aurait.


12h07 – Académie Keimoo


- Voilà. Il me semblait bien que c'était par là. J'ai déjà amené quelqu'un ici il y a quelques mois.

Les bâtiments de l'Académie se dressaient fièrement face au soleil.

- Garez-vous sur le parking s'il vous plaît. Je vais aller à l'accueil.

Il sortit prestement de la voiture.

- Eh bien... C'est encore plus impressionnant que sur leur site Internet.

Cependant, toute belle que pouvait être la façade de cette entrée, Yun-Jin dut bien se rendre à l'évidence : il n'y avait pas de panneau. Avait-il débarqué du mauvais côté de l’Académie ? Fort possible. Il finit par trouver l’accueil, récupéra des papiers, en signa d’autres et fut envoyé vers la résidence universitaire pour commencer l’installation. Yun-Jin prenait un plaisir particulier à parler japonais. Il savait pertinemment qu’il allait passer un an à ne parler que japonais, et qu’il aurait tout le temps de s’en réjouir ou de s’en lasser, mais l’excitation et la joie rendaient ce moment particulièrement savoureux. Le plaisir de communiquer dans une autre langue, de faire appel à des concepts linguistiques aussi rares que tenant du génie, et de laisser derrière lui, pour un certain temps du moins, son coréen natal, lui donnait l'impression de pouvoir tout dire, tout expliquer, tout faire. Simple illusion humaine.

Muni du plan, Yun-Jin tenta de se diriger dans le bâtiment. Il avait dans l’idée de demander au chauffeur de l’aider avec ses bagages, mais pour ça, il lui fallait trouver où les acheminer. Il se retrouva bientôt sur une passerelle. Endroit où il n’était pas censé être car sur le plan, une fois arrivé à cette passerelle, cela voulait dire que le virage tant recherché était passé. Mince. Il revint sur ses pas, tenta diverses portes, mais en vain : il se retrouva à l’entrée du bâtiment. Il allait devoir demander à quelqu’un.

Il regarda alentour en quête d’une âme charitable pour lui permettre de rejoindre la résidence. Personne à gauche, personne à droite, mais il entendit des bruits de pas derrière lui. Une jeune fille en uniforme scolaire marchait en direction de l’université. Super. Il chercha à établir un contact visuel, histoire de lui faire implicitement comprendre qu’il avait quelque chose à lui demander, mais elle posa les yeux sur lui une seconde, le temps d'une évaluation rapide, pour l’ignorer complètement juste après. Elle passa d’ailleurs à côté de lui sans autre cérémonie que de ne pas lui rentrer dedans.
Ok.
La jeune fille en question était plus jeune que lui, plus petite aussi (bien que ça, ce n’était pas difficile). Peut-être qu’il l’impressionnait tout simplement. Se retournant sur son dos, Yun-Jin entreprit de quand même lui demander. Il ne voyait personne d’autre dans les parages, et il n’aimait pas vraiment perdre son temps juste pour une histoire de mauvais couloir.

- Bonjour. Excuse-moi, saurais-tu où est la résidence universitaire ? dit-il à son attention.

Encore une fois, rien que le fait de l’avoir demandé en japonais le rendait tout joyeux. Il ôta ses lunettes de soleil (ah peut-être qu’elle n’avait pas vu son appel implicite, du coup), histoire de la regarder dans les yeux. Il s’approcha d’elle et lui montra le papier qu’il avait en guise de plan :

- J’ai beau avoir le plan, dit-il pour s’expliquer, je ne trouve pas.

Et pour couronner le tout, il lui sortit un joli sourire chaleureux.


Dernière édition par Han Yun-Jin le Jeu 21 Jan 2010 - 13:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin]   "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin] EmptyMar 19 Jan 2010 - 17:05

Kina s’apprêtait à disparaître dans les couloirs de l’université. Elle ne serait plus en vue de ce garçon. Comme les jours où elle était pressée, Kina ne pensait qu’à elle. Elle détestait arriver en retard et donc tous les obstacles qui se présentaient sur la route. Comme quand elle est dans un bus et que celui arrive en retard à cause de problèmes sur la route, comme les feux, les travaux ou autres. Cela l’exaspère à un point, que bien souvent, elle se met toute seule en colère et commence à blâmer tout le monde. Malheureusement, c’était de cette manière qu’elle pensait à ce moment même. Elle ne voulait pas que Yuuma l’attendît pendant trop longtemps. D’ailleurs, elle détestait quand Yuuma était déjà prêt et l’attendait. Alors elle s’excusait des millions de fois pour son retard, même si elle ne l’était pas et que le jeune universitaire lui disait que ce n’était rien et qu’il n’attendait que depuis quelques secondes. Pour Kina, elle devait arriver la première. Et à temps. Sinon, elle n’était pas satisfaite. C’était pour cela qu’elle ne souhaitait pas aborder le jeune garçon qui débarquait dans l’académie. Mais le destin ne fut pas clément avec elle. Celui-ci l’interpella juste avant qu’elle n’entrât dans les couloirs. Elle fut bien obligée de se tourner. Sinon, cela aurait été encore plus de l’impolitesse. Or, elle ne désirait pas passer pour une impolie de service, surtout qu’elle n’en était pas une. Maintenant, elle priait tout simplement pour qu’il ne lui demandât rien d’important. Elle ne pensait qu’au moment qu’elle passerait avec Yuuma. Elle soupira alors qu’il s’approchait d’elle. Il ne l’entendit certainement pas. Kina plongea alors son regard dans le sien. Elle fut tout de suite attirée par la couleur de ses yeux. Elle rougit, mais cela ne se remarquât pas. Quoique, elle n’en était pas trop sûre. Malgré qu’une légère colère fût en train de monter en elle, elle tenta de rester le plus calme possible et d’écouter ce qu’il avait à lui dire. A lui demander. Elle prononça un petit *Oui ?* timide et à peine audible. Elle leva la tête dès qu’ils furent face à face. En effet, il était bien plus grand qu’elle. D’une tête facilement. Bien sûr, cela ne la dérangea pas. Elle était habituée à cela. Tous ses amis polonais mesuraient au moins une tête de plus qu’elle, alors qu’ils étaient plus jeunes. Mais elle s’y était habituée.
La résidence universitaire. C’était ce qu’il voulait savoir. Etait-il autant aveugle ? Il se situait déjà dans la résidence universitaire. Mais Kina ne dit rien et l’écouta. Au moins, elle ne devrait pas partir loin, trop loin de l’endroit où elle avait rendez-vous avec Yuuma. C’était déjà un point positif qui eut tendance à la calmer. Puis il lui montra le plan de l’académie. Elle riait intérieurement. Il ne s’y retrouvait pas. Et pourtant, en général, c’était les femmes qui n’avaient pas le sens de l’orientation. Cela la fit sourire qu’un garçon lui demandait une telle chose. Par ailleurs, généralement, ils râlaient mais jamais ils ne demandaient de l’aide affirmant, qu’ils savaient ce qu’ils faisaient. Mais bien sûr, elle ne lui rit pas au visage. Il ne comprendrait de toute façon pas. Et il pourrait se vexer. Or ce n’était pas non plus le but de Kina. Elle posa un doigt sur le plan et lui montra.

- Alors ce bâtiment c’est l’académie, c’est-à-dire le lycée. Celui-ci, c’est l’université. Or nous nous trouvons ici. Où veux-tu aller précisément ?

Elle arborait sa voix la plus calme et la plus douce possible pour ne pas paraître grossière. Et surtout pour ne pas laisser transparaître ses pensées. Elle se sentait vraiment débile à déplacer les doigts sur ce plan et devoir tout lui expliquer. Il devait aussi la prendre pour une idiote à parler de la sorte et tout lui montrer, même les endroits inutiles, comme le lycée. De plus, quand elle posa pour la troisième fois son doigt sur l’endroit où ils étaient à ce moment, elle ne dit rien d’autre, mais espéra que le garçon comprendrait tout seul, qu’il était déjà dans la résidence universitaire. Elle venait de perdre quelques précieuses secondes qui l’auraient déjà rapprochée de Yuuma. D’ailleurs, c’était toujours la même chose. Elle pensait à l’endroit où elle aurait pu se trouver si les obstacles n’existaient pas. Alors elle évalua approximativement le temps perdu ainsi que sa vitesse et des couloirs. Elle serait à ce moment en train de bifurquer dans un couloir avec quelques salles et la cafétéria. Or elle avait rendez-vous près de l’amphithéâtre qui se trouvait encore bien plus loin. Elle grimaça mais le garçon ne le vit pas. Elle espérait vraiment arriver à temps et surtout la première. C’étaient ses seules préoccupations. En vérité, la requête du garçon ne l’intéressait pas du tout. Mais elle essayait de ne pas le montrer. Elle priait alors pour qu’il ne lui dît pas qu’il devait se rendre quelque part tout à l’opposé de l’amphithéâtre. Elle en deviendrait alors folle. Elle eut beau supplier le garçon de ne pas l’éloigner de Yuuma, elle devait attendre la réponse de celui-ci pour être fixée. Bien sûr, elle le faisait dans son esprit alors il n’entendait rien et ne savait rien. Parce qu’elle savait que désormais, il lui demanderait certainement de le conduire. Il lui demanderait ce petit service, comme si elle n’avait rien d’autre à faire et qu’elle avait tout le temps de lui rendre ce service. C’était évident. Alors elle se tenait prête et tenta de se préparer mentalement à sa nouvelle requête.
Kina souriait et attendait la réponse.


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Je suis désolée, c'est pas aussi long que la dernière fois mais je n'avais pas trop d'inspiration sur la façon dont je pouvais développer tout cela. J'espère que cela sera mieux la prochaine fois ...
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MessageSujet: Re: "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin]   "Je te dis, je suis pressée ..." [PV Han Yun-Jin] EmptyMer 20 Jan 2010 - 1:27

[Moi, ça me va très bien. La situation ne laisse pas des masses de possibilités pour l'instant.]

La jeune fille tourna les yeux vers lui, prononçant un ''oui'' pas très franc du collier. Si Yun-Jin n'affichait pas déjà un sourire charmeur, il n'aurait sûrement pas pu retenir un rictus satisfait. Voilà bien des années qu'il ne faisait plus aucun effort pour séduire qui que ce soit, encore moins les filles plus jeunes que lui, mais ça faisait toujours plaisir de voir qu'il était encore séduisant.

Sa question la fit sourire.

- Alors ce bâtiment c'est l’académie, c’est à dire le lycée. Celui-ci, c’est l’université. Or nous nous trouvons ici. Où veux-tu aller précisément ?


Alors c'était pour ça son petit sourire. Yun-Jin effaça le sien à moitié. Elle le prenait pour un imbécile. Il savait bien qu'il était dans l'université, il cherchait la résidence. Bon, peut-être que c'était elle, l'imbécile, ou qu'elle n'avait pas fait attention à ce qu'il lui demandait. Il conserva son demi-sourire par politesse, et parce qu'il voudrait bien expédier cette recherche le plus vite possible. Son chauffeur était sur le parking avec tous ses bagages, il ne faudrait pas qu'il se taille avec.

- Oui, ça j'avais bien compris. Mais c'est les chambres que je cherche.

Il glissa une de ses mains dans sa poche arrière pour trouver la clé qu'on lui avait donné à l'accueil. Lorsqu'il la sortit, il regarda dessus mais pas de numéro. Allons bon. Après avoir planté ses lunettes de soleil dans ses cheveux, il retourna le plan qu'il avait en main, mettant au jour les différents papiers qu'on lui avait donné. Il chercha un instant parmi tous les idéogrammes, et trouva enfin.

- La deux-ce...

Il se récria. Dire son numéro de chambre à une jeune fille comme ça... Pas très correct. Son hésitation lui fit penser qu'en effet c'était une jeune fille, venant semblait-il du lycée. Et que donc elle ne devait pas mettre les pieds dans les chambres des universitaires tous les quatre matins. Tout en la considérant un instant, il replia les papiers d'un geste des doigts.

- Ouais...., dit-il en plissant les yeux.

Il l'observa quelques instants. Il lui était désormais évident qu'il la faisait franchement chier. Bon. Tant mieux ça écourtera la discussion.

- Laisse tomber, je vais me débrouiller seul.

Et il partit en lui tournant le dos. Il rencontra un autre étudiant qui lui, eu l'amabilité de lui montrer par où se trouvait la résidence ainsi que son étage. Il le remercia grandement et couru rejoindre le chauffeur pour que celui-ci l'aide à monter ses bagages jusqu'à sa chambre où il résiderait seul pour l'instant. Sa vie à Keimoo pouvait commencer.
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