Wait & See [PV]

- Excuse-moi, est-ce que tu es le frère de Vérité ?
Shiki s'était raidi à la question de cette jolie inconnue aux cheveux à l'apparence soyeuse, clairs comme la lune, et aux yeux à l'éclat argenté. Elle devait être dans la même classe que Vérité.
Le lycéen avait discrètement serré sa main sur la poignée de sa serviette, mais avait fait l'effort de garder son sourire naturel.
- Oui c'est exact, pourquoi cette question ?
- Je voulais juste en être sûre... Disons que j'ai surpris une conversation à la volée à ton sujet, et j'ai su ton nom.... Mais comme, hors mis la couleur de vos yeux, vous ne vous ressemblez pas...je...
Enfin, désolée Sempaï, je me suis montrée curieuse...
Shiki avait l'habitude de ces questions. Même s'il en était plus que las, il ne s'était pas laissé désarmer, et lui avait répondu avec son amabilité habituelle.
- Tu n'es pas obligée de t'excuser. Je vais devoir te laisser, je suis attendu...
C'était un mensonge. Il n'aimait pas avoir à ce recours, mais il ne voulait s'étendre plus longtemps sur le sujet surtout si ça concernait aussi son frère.
- Oh oui, je comprends, cependant, je pourrais te demander quelque chose, Katsuragi-San ?
Il avait craint sa future demande.
- Bien sûr.
Elle avait alors sorti de ses mains qui étaient jusqu'alors cachées derrière son dos, une enveloppe soigneusement ornée d'un petit ruban rouge. Elle tendit la lettre qu'elle tenait fermement de ses deux mains, au lycéen, tout en s'inclinant d'embarras.
- S'il te plaît, lis cette lettre.
Shiki, embarrassé, ne fit rien. Il regarda la jeune fille dont les mains, au bout de nombreuse secondes, se mirent à trembler. Il comprit qu'elle était en train de pleurer.
- Je suis désolé mais je ne peux pas prendre ta lettre. Pardonne-moi de t'infliger cette peine...
La jeune fille s'arrêta de sangloter au bout de quelques instants, mais ne s'était toujours pas relevée. Shiki ne tenta rien, cependant, il resta droit devant elle, ne désirant pas l'abandonner dans cet état. Finalement, elle se redressa, tout en ramenant sa lettre vers elle. Ses yeux rougis se posèrent sur Shiki. Il ne souriait plus, mais il était facile de lire sur ses traits son inquiétude. L'adolescente esquissa un sourire puis reprit la parole.
- Même ton refus est charmant, Sempaï. Tu es vraiment quelqu'un d'exceptionnel. Je suis triste, mais je pensais que ce serait bien plus violent. Merci.
Elle se courba une dernière fois, avant de s'en aller rejoindre ses amies et se blottir dans les bras de l'une d'elles afin de craquer pour de bon. Shiki tourna la tête et les filles quittèrent la passerelle.
Lui, décida de rester là.

______________________________________________

Fin de journée, fin de semaine.
Début de soirée, fin d'année.

Plus le temps passait, plus il hésitait.
Au printemps prochain, il franchirait les quelques mètres restant de façon définitive. Et il ne savait toujours pas ce qu'il ferait lorsqu'il serait à l'université. Cet uniforme, il le quitterait. Le bâtiment derrière lui aussi. Il verrait moins son frère.

Il jeta un œil à travers la vitre, présentant de nombreuse traces de paumes, de doigts... Au delà, la cour. Le portail.
Et s'il laissait tout tomber ? Cette académie était bien trop onéreuse. La bourse, c'est très bien pour le lycée. Mais pour l'université, c'était insuffisant. Ses parents pouvaient financer, mais Shiki était bien trop fier et trop indépendant. Il ne voulait pas compter sur ses parents. Ils lui avaient imposé des responsabilités bien trop tôt pour qu'aujourd'hui il leur réclame une quelconque aide. Alors, que devait-il faire ? Tenter le concours à nouveau ? Pour le lycée, il avait réussi, à peu de choses près. Il était intelligent, mais il connaissait ses limites. Et il savait qu'il y avait bien meilleur que lui. Ses résultat actuels en témoignaient.
Il reporta son attention sur l'opposé de cette passerelle. Les cours étaient terminés depuis un certain temps, mais l'académie n'étaient pas encore fermée. Il lui restait encore pas mal de temps. Shiki avait pris l'habitude, depuis quelques jours, de faire un saut par la passerelle qui, malgré sa longueur, n'était que peu utilisée. Elle était surtout le point de rendez-vous des couples qui étudiaient dans les bâtiments opposés. Le type de couple le plus courant était un étudiant/une lycéenne. Dans les cas les plus rares, une étudiante/un professeur du lycée. Ça ne choquait personne, après tout, bon nombres d'étudiants avaient la majorité, soit 20 ans, ou plus...
Les plus bruyants, étaient les groupes d'amis scindés, ou les familles.
Les familles.
Shiki avait observé ces frères et ces soeurs qui, malgré leur proximité de par leur sang, ne pouvaient pas s'empêcher de se voir même dans l'enceinte de l'académie. Le jeune garçon tourna un regard vers le portail, à travers ce mur de verre froid. Vérité devait l'avoir franchi depuis un moment maintenant, son gros casque sur ses oreilles, comme à son habitude.
Il vit à nouveau le groupe d'adolescentes, qui franchissait la grille.
Il restait une heure environ avant la fermeture. Plus personne sur la passerelle.

- Et si je plaquais tout ?

Plus personne...ou presque.

Invité

Aoshi était de mauvaise humeur, enfin moins qu'hier mais quand même un peu. Il avait du faire un exposé imprévu devant un amphi car le professeur trouvé qu'il maitriser le sujet mieux que lui, et en plus il n'avait plus de voix. Le jeune homme avait faillit se rebeller mais dans la classe il y avait de charmantes demoiselles qui l'y avaient inciter, et pour accepter il avait du inventer un chantage, qui avait assez bien marché en fait. Mais la raison était que personne n'avait vraiment compris ce qu'il avait voulu expliquer, et les gens avaient quitter le cours en lui posant pleins de question. Bon après il avait eut ce qu'il voulait, mais vite fait sur le bureau du prof dans l'amphi, mais c'était une perte de temps, la fille était nulle et s'était vite ennuyer alors qu'elle avait adoré. Il l'avait laissé partir en oubliant de lui donner son numéro comme elle le lui avait demandé. Il n'était pas vraiment content, il commençait à être en manque, mais c'était surement parce qu'il travaillait trop aussi qu'il ne trouvait personne. Il soupira. La suite de la journée, peu réjouissante. Il avait du se débarrasser par la violence de petites racailles qui étaient venu le chercher à la pause de midi. Bon il leur avait fait un sort loin des yeux des gens. L'après midi, lent a souhait, il l'avait passé en salle de travail avec des personnes peu désireuses de travailler et comme toujours il avait du tout faire tout seul.

*Je te jure, la prochaine fois je les laisse en plan, et je me débrouille pour mon travail seul, je m'en contre fiche, mais si c'est avec la même prof, je saurais parfaitement comment m'en sortir. J'en ai assez de ces glandeurs de premières, moi je dois y arriver et je ne vais surement pas les attendre*

Maintenant c'était la fin de journée, il devait aller dans l'autre bâtiment pour s'occuper d'une lycéenne qui lui avait demandé des cours de rattrapages. Bon lui avait une autre idée en tête, mais il fallait déjà qu'il aille la voir pour la première fois. Comme à son habitude il avait mit la costume avec la cravate. Il avait la sacoche du parfait premier de la classe, mais bon ce n'était qu'une façade pour le pervers qu'il était en fait. Il arriva alors sur la passerelle. il ne semblait y avoir personne

*J'ai trop envie de fumer, de toute façon pas mal de gens le font alors je ne vais pas me gêner. *

L'étudiant posa un instant sa sacoche entre ses jambes, histoire de ne pas se la faire piquer. Il alluma sa cigarette. Il s'était retenu pendant pas mal de temps, mais là il en avait vraiment envie. Il continua de marcher et vit soudain quelqu'un. A ce moment précis, son téléphone sonna. Il avait un message. Son écolière lui disait de ne pas venir, elle était avec son copain. Il soupira. Il avisa alors une personne seule sur la passerelle.

*Tiens une personne seule, ça me donne envie de l'embêter*

Il marcha alors tranquillement, la cigarette à la main, la sacoche dans l'autre. Il s'arréta alors a une distance raisonnable du jeune homme, car c'était un jeune homme, assez mignon, enfin dans les gouts de notre pervers. Il attendit quelques minutes puis lui adressa la parole

"Alors seul ? besoin de compagnie ou vous attendez quelqu'un pour aller travailler ? "

Aoshi s'en fichait un peu, mais il fallait dire que la plus part des personnes qui passaient pas ici allait travailler avec un étudiant, ou un professeur. peu être que le jeune homme aurait envie de cours particulier avec lui, et peu être que la journée ne serait pas si gâcher que cela. Enfin il fallait attendre pour voir cela. En attendant la réponse il affichait un sourire poli mais qui ne montait pas à ses yeux, car ceux-ci étaient toujours froids

Sujet: Re: Wait & See [PV] Lun 4 Jan 2010 - 23:56

Quelques bruits de pas. Les environs n’étaient pas totalement déserts. Shiki ne s’en formalisa pas. Il ne détacha pas son regard du portail, qu’il ne fixait pas particulièrement. En fait, son regard était plutôt dans le vague. Les pupilles dilatées, il songeait évasivement à son avenir. Tout laisser tomber n’était pas une décision simple à prendre. Surtout qu’il s’était donné beaucoup de mal ces dernières années pour arriver là où il se trouvait aujourd’hui. Il y avait aussi l’idée de trouver un petit job… Ça ne serait pas mal. S’il parvenait à décrocher à nouveau une bourse pour l’université et qu’il travaillait quelques heures en plus à coté, ça devrait être jouable… Par contre, il devrait oublier tout loisir. Plus de club par exemple. Et puis, il passerait moins de temps à la maison.
Soupir.
A quoi bon songer à tout ça, puisqu’il ne sait toujours pas ce qu’il va suivre comme cursus…

Une sonnerie de téléphone le sortit de ses réflexions, le faisant sursauter. Il tourna vivement la tête et vit, quelques mètres au dessus de lui, un homme d’une très grande élégance, assez imposant. Il avait de beaux cheveux noirs, impeccablement coiffés. Vêtu d’un costume de couleur sombre assorti d’une chemise claire et d’une cravate, il respirait…le charme. Le téléphone cellulaire à l’oreille tenue par sa main droite, une serviette de cuir noir de la gauche, il demeurait droit, tel un chêne face une averse gelée. Une cigarette totalement blanche à peine entamée dépassait de ses fines lèvres rosées. Shiki en déduit donc qu’il ne s’agissait pas là d’un membre du personnel et au vu sa provenance, ce ne pouvait être qu’un étudiant. Hochant négativement, mais toutefois discrètement, la tête, le jeune adolescent décida de l’ignorer. Il n’était pas poli de dévisager un inconnu de cette façon, même s’il était peu courant de voir une personne d’une telle prestance dans les couloirs à cette heure. Mais malgré le regard qu’il portait à nouveau vers l’extérieur du bâtiment, Shiki sentait sa curiosité le titiller. Sa politesse mais surtout un certain mésaise le dissuada de tourner à nouveau le regard vers l’homme. Il fut tenté de fixer la vitre de la passerelle qui à cette heure montrait déjà signes de réflexion, mais là aussi, il préféra ne pas s’en donner la peine.
Quelques minutes s’écoulèrent ainsi. L’atmosphère devenait pesante. La marche de l’inconnu n’avait pas repris, et il avait raccroché son téléphone depuis un moment déjà. Pourquoi l’organe vital de Shiki résonnait à ce point dans sa poitrine ? Il avait l’impression que quelque chose de lourd planait au dessus de lui, comme si la gravité des lieux avait augmenté de façon considérable. Il décida de partir lorsqu’il entendit la résonnance de pas. Il se dirigeait vers lui. Il s’arrêta et sa voix se fit entendre.

"Alors seul ? Besoin de compagnie ou vous attendez quelqu'un pour aller travailler ? "

Franc et spontané. Pas de faux prétextes, la question lui était directement destinée. Shiki se tourna vers l’homme. Il put voir ainsi les traits de son visage sans sembler impoli. C’était indéniable, cet homme était d’une grande beauté. Shiki avait eu rarement l’occasion de côtoyer de telles personnes sans en être ému. La seule qui le laissait indifférent, c’était son père. D’une certaine façon, il lui ressemblait. Il fallait lui retirer une vingtaine d’années, mais aussi… une certaine vie, dans le regard. Shiki déglutit et s’inclina légèrement, poliment.

- Bonsoir, Sempai.

Se redressant, il plongea à nouveau ses émeraudes dans les onyx, dépourvues de vie, de l’étudiant. L’adolescent étira ses lèvres en un mince sourire cordial, léger, doux.

- Je n’attends personne particulièrement, je…

Pourquoi hésitait-il d’un seul coup ? Était-ce à cause de ce sourire que l’inconnu affichait également ? Ou justement, serait-ce parce que l’expression faciale de l’étudiant ne correspondait pas à ce que Shiki percevait ?

- J’allais m’en aller.

Il ne fallait pas qu’il reste. Il ne savait pas pourquoi, mais il lui fallait absolument partir. Pourtant, ses jambes demeurèrent immobiles et il ne pouvait détacher ses yeux de ceux, ténébreux, de son vis-à-vis.

Invité

Aoshi regarda le jeune homme. Il le trouvait bien a son goût pour s’amuser ce soir. Et vu la marque de déférence auquel il venait d’avoir le droit, cela ne pouvait qu’aller dans le sens qu’il fallait pour notre étudiant. Il le regardait dans les yeux et écouta son salut. C’était si rare les jeunes qui agissaient comme cela. L’étudiant était dans un sans bien contant, on lui faisait voir qu’il était important.

- Bonsoir, Sempai.

Aoshi le regardait de la même façon qu’il le faisait. Mais il y avait une nette différence. Si les yeux du jeune homme en face de lui étaient tout aussi doux que son sourire, ceux d’Aoshi étaient froids et calculateur. Il attendait la suite, vu qu’il avait posé une question, assez simple. Bon il connaissait déjà la réponse, mais bon quoi de mieux pour entamer une conversation qui pouvait aller très loin par la suite, ce qui ne serait pas pour lui déplaire, même bien au contraire.

- Je n’attends personne particulièrement, je…

Aoshi eut un nouveau sourire discret ce coup-ci, alors comme cela il était seul et n’attendait personne, voila qui était une sacré chance pour l’étudiant. Il allait pouvoir s’amuser un peu. Enfin il allait trouver un lieu un peu plus discret s’il avait besoin d’assouvir ses sens. Il y avait surement un moyen de faire pencher le jeune homme dans ce sens

- J’allais m’en aller.

*Oh non, ma petite proie va s’en aller, moi j’ai envie de jouer. Ce n’est pas drôle, je n’ai rien eut de bien a me mettre sous la dent depuis l’autre idiote dans l’amphi, et lui est bien plus a mon gout qu’elle. Je ne vais pas le laisser partir comme cela….Je suis sur que je peux le contraindre à passer du temps avec moi*

Il attendait de le voir partir avant de se lancer discrètement derrière lui, pour une fois arrivé dans le bâtiment s’amuser un peu, surtout qu’il y n’avait surement plus personne dans les parages et les salles de cours du lycée n’étaient jamais fermée, il s’était déjà amusé dedans la nuit tombée, c’était tellement plus amusant et excitant. Le jeune homme semblait hypnotisé par ses yeux. Ce qui fit rire intérieurement ce pervers. Il savait bien que ses yeux étaient magnétiques. Il fit encore un pas et se retrouva à quelques centimètres du lycéen. Il était assez calme voir même très détendu.

« Eh bien, je croyais que vous vouliez partir…Mais peu être que vous voulez me poser une question…je suis ouvert a tous, hésitez surtout pas »

Il avait bien conscience que ce qu’il venait de dire pouvait en troubler plus d’une personne et dans un sens il l’avait fait exprès. Il invitait le jeune homme de cette façon. Il n’allait pas le laisser partir sans s’amuser un peu. Et comme il semblait respecter ses ainés, il n’allait pas pouvoir lui refuser cela. Surtout si on y mettait la forme. Et cela Aoshi savait parfaitement faire. Pour s’amuser encore un peu, il se tourna vers les immenses fenêtres et regardait le reflet du jeune homme.

*C’est tout à fait ce qu’il me fallait, j’ai vraiment besoin de me faire plaisir après cette entrée infâme que j’ai eut tout à l’heure. Il va me servir de plat de résistance mais aussi de dessert, cat maintenant il est trop tard pour m’en trouver un autre….Il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment…Enfin pour lui, pas pour moi. Moi je suis vraiment bien content de pouvoir l’avoir sous la main*

Il avait un sourire poli aux lèvres, mais comme à chaque fois celui-ci ne montait pas jusqu’aux yeux. Ces derniers étaient toujours aussi froids, mais ils avaient cette teinte de prédateur, mais il fallait être un sacré connaisseur pour la reconnaitre. Mais lui se fichait qu’on le sache ou pas. Il était bien heureux d’avoir un nouveau jouet ce soir. Il attendait la réponse du jeune homme. Mais il avait une autre arme dans sa poche au cas où celui-ci ne lui poserait pas de question

*Je sais qu’il sera encore plus cloué sur place si je fais ça, rien qu’a sa réaction en me regardant je sais ce qu’il va se passer. Et il n’est pas très costaud, je devrais arriver à le garder contre la fenêtre le temps de faire ça….enfin attendons de voir ce qu’il va me dire…*

Spoiler:

Sujet: Re: Wait & See [PV] Ven 8 Jan 2010 - 1:24

Une sensation inquiétante, partant de la nuque de l’adolescent, parcourut le long de sa colonne vertébrale et se répandit sur l’ensemble de son corps, jusqu’à ses orteils. C’était comme une douche glacée. Désagréable. Le regard de cet homme… Il était trop étrange. Ses yeux étaient en train de le transpercer, presque de part en part. Jamais Shiki n’en avait vu de tels. Pourquoi étaient-ils si sombres ? Et ce n’était pas qu'une question de couleur…
Comme cela ne suffisait pas, l’inconnu s’approcha bien plus de lui. Et là, le jeune adolescent comprit. Il était pétrifié. Comme les victimes de la célèbre Méduse, créature hideuse de la mythologie grecque, transformant en statue de pierre tout ceux et celles qui avaient commis l’erreur de croiser son regard. Elle était pourtant une fabuleuse jeune fille qui avait eu le malheur d’avoir été abusée dans un temple dédiée à la Déesse Athéna. Cette dernière avait donc fait d’elle une Gorgone. D’autres légendes prétendent que c’est la Déesse Aphrodite qui, jalouse de la beauté de Méduse, transforma ses cheveux en serpents, et lui soumit ce pouvoir maudit, l’empêchant de poser le regard sur quiconque, sous peine de le voir se statufier…
L’étudiant reprit la parole.

« Eh bien, je croyais que vous vouliez partir…Mais peut-être que vous voulez me poser une question… Je suis ouvert à tout, n’hésitez surtout pas... »

Sa voix était suave et agréable. Mais quelque chose clochait. Le manque de naturel sans aucun doute. Shiki sut d’instinct que l’homme qui lui faisait face, malgré sa délicate apparence, n’était pas comme tout le monde. On ne s’approche pas ainsi d’un lycéen qu’on ne connait pas ! Ce bellâtre devait être un empêcheur de tourner en rond, il ne pouvait en être autrement. Le simple fait de fumer dans l’enceinte de l’académie en était la preuve évidente. Il fallait quoi, deux minutes pour atteindre la sortie ? Pourquoi ne pas attendre ? Aux yeux de certains, le règlement ne servait pas à grand-chose. Shiki n’était pas de ceux là. De plus, il ne voulait pas sentir le tabac froid. Qu’est-ce que ses parents allaient penser de lui ?
Fronçant les sourcils, il recula de trois pas, de façon brève. Son sourire avait disparu.

- Effectivement j’ai une requête, Sempaï. Comme vous le savez, cet établissement est non-fumeur. J’aimerais que vous éteigniez votre cigarette, s’il-vous-plaît. Je ne supporte pas moi-même cette émanation toxique.

Shiki afficha à nouveau un visage aimable. Il ne fallait pas s’emporter. Même si la personne qui lui faisait face se fichait éperdument des autres. Il était le premier à conseiller à ses camarades de ne pas répondre aux provocations. En y songeant, Shiki réalisa. Et si tout n’était justement que provocation ? Il savait qu’il ne fallait pas juger un livre à sa couverture. Ce costume, cette allure, cette familiarité… L’étudiant faisait tout pour attirer le regard et ainsi susciter une réaction qui pourrait le divertir. Et bien, ça ne marcherait pas avec Shiki. Il était plus malin que ça. Déjà, dans un premier temps, il lui fallait conserver son self-control. Sa première stupeur passée, il lui fallait à présent faire face. Et il ne se défilerait pas, quelles que soient les réactions de l’inconnu. Et surtout… surtout...
Ne pas se laisser dominer.
Il est vrai que cet homme lui était supérieur. Mais le respect devait aller dans les deux sens.
Shiki devait rester ferme et droit. Et surtout, ne pas avoir de réaction impulsive. C’est ainsi qu’il s’est toujours comporté, ça devait continuer ainsi.

Spoiler:

Invité

Effectivement j’ai une requête, Sempaï. Comme vous le savez, cet établissement est non-fumeur. J’aimerais que vous éteigniez votre cigarette, s’il-vous-plaît. Je ne supporte pas moi-même cette émanation toxique.

*Oh comme c'est ennuyant tout cela, petite victime, mais tu va voir comment je réagit à cela, c'est si amusant de t'embêter, je crois que je vais prendre mon plaisir a te faire souffrir, je crois que j'ai vraiment que j'ai enfin trouvé un agréable moment pour ma soirée.*

"Oh, s'il n'y a que cela pour vous faire plaisir...." Aoshi s'approcha et souffla la fumée de sa cigarette dans la figure du jeune homme puis laissa tomber sa cigarette à ses pieds et l'écrasa du talon. Il abordait un sourire mauvais. Il laissa glisser un doigt sur la joue de l'étudiant.

"Dommage d'être si à cheval sur le règlement, on aurait pu s'amuser un peu. Mais tu semble si lassant que ça ne m'amuse pas....C'est vraiment dommage, tu étais si appétissant......Je me demande si je ne vais pas t'attacher pour en profiter....Mais cela serait si dommage de ne pas te voir te débattre....."

Aoshi fini par se détourner. Il ne faisait que de la provocation. C'était si amusant de jouer avec les autres, il se fichait un peu ensuite de savoir ce que cela allait faire, mais il fallait qu'il prenne son plaisir comme cela. Il fit un pas en arrière et se dirigea vers la porte du lycée. Tout en passant prés du lycéen il posa sa main sur son épaule et lui dit avec un sourire mauvais

"La prochaine fois soit moins coincé, et peu être que tu sera plus amusant pour tout le monde"

Aoshi éclate de rire. Il laissa alors l'étudiant et avança tranquillement, sa sacoche sous le bras. Il appréciait d'avoir embêter une nouvelle personne. Mais il avait encore envie de plus. Mais il attendrait un peu, plus il le laisserait mariner, plus sera serait amusant. Mais bon aprés il y avait d'autre moins d'arriver à ses fins, il le savait. Soudain son téléphone sonna. Tout en marchant lentement il décrocha

"Bonsoir.....oui cela se passe bien....oh non......mais bien entendu......non je vous conseil d'en profiter père...il faut savoir tirer avantages de cela....peu importe voyons....non .........si elle pense cela c'est qu'elle est bien bête....non laissez là le croire....vous ne pourrez que lui prouver ensuite le contraire.....Oh les cours.....tous se passe bien....C'est peu évident il faut en convenir.....Non je fait toujours attention.....Bonne soirée père"

Aoshi raccrocha un léger sourire aux lèvres qui pour une fois n'était pas faux. Il était à plusieurs mètres du lycéen. Il posa la sacoche au sol, entre ses pieds. On ne pouvait pas la lui enlever facilement. Il alluma une nouvelle cigarette, tout en actionnant un petit bouton qui ouvrait une des fenêtres mobiles. Il avait envie de fumer, alors il n'allait pas se priver parce qu'un petit gamin donneur de leçon le lui avait demandé.

*Ce n'est qu'un gamin, alors il ne peut pas comprendre grand chose quand quelqu'un de plus âgé choisit quelques chose. Mais il m'a bien amusé avec ses grand airs de donneurs de leçons. C'est quand même risible. Le petit qui veut être grand....complétement stupide.....Mais il m'aurait bien diverti et j'aurais pu assouvir une pulsion non étanché aprés l'amphi...Mais passons*

Il commença alors a fumer, le regard tourné vers la vitre, regardant l'océan. La vue n'était pas mal, et cela lui donnait des idées très mal placées. Il avait bien envie d'aller dans un de ses gratte-ciels, et de prendre du plaisir en collant sa partenaires contre la vitre. C'était un idée bien alléchante tout cela.

*Hum a moins que je ne m'amuse ici, mais la seule victime potentiel de mes envies, ne semble pour le moment ne pas trop réagir, ce qui est pour le moment fort regrettable...Mais j'ai encore le temps de m'en trouver une...Il doit y avoir le choix dans toutes ces petites lycéennes qui trainent seules le soir dans les jardins. *

Sujet: Re: Wait & See [PV] Lun 25 Jan 2010 - 20:00

Shiki ne comprenait pas. Non vraiment il ne voyait pas comment certaines personnes pouvaient prendre plaisir à en ennuyer d’autres, qu’ils ne connaissaient ni d’Eve, ni d’Adam. Cet homme était d’une grossièreté affligeante. Il avait beau prétendre avoir certaines manières quasi nobles, il n’en était rien. Si la politesse était connue de son langage, des excuses auraient peut-être été fort appréciables. De toute évidence, le confort d’autrui n’entrait pas en ligne de compte chez cet individu déconcertant.

Lorsqu’il se prit la brume vénéneuse sur le visage, l’adolescent se contenta de fermer les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il n’était plus du tout d’actualité d’afficher un visage affable. Ce geste abject avait pour effet celui d’une gifle. Il en fut dégouté, presqu’horrifié. Il décida de ne rien laisser paraître. Ne pas céder à la provocation, surtout pas. Même alors que le doigt au fumet de nicotine lui effleurait la joue gauche. Il le laissa donc poursuivre son discours totalement dépourvu d’intérêt à ses yeux. Cependant, il commença à y voir plus clair dans le jeu de l’étudiant. A vrai dire, c’était bien la première fois qu’on le qualifiait d’ «être lassant ». Mais si c’était dans le but de déplaire à cet imbécile de premier ordre, ça ne le dérangeait pas. D’ailleurs, à bien y réfléchir, pourquoi s’embêterait-il à être agréable et courtois envers cet homme ? Puisqu’il ne chercherait pas à être bien vu de cette personne, au Diable les bonnes manières ! Les dernières paroles de l’homme l’achevèrent. Coincé ? Lui ? C’était bien mal le connaître… Pourquoi devait-il donner de sa personne ? Cela ne servait à rien. Qui plus-est, il risquerait de se faire mal voir, et cela c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait. Shiki avait pris l’habitude de toujours être correct, poli avec n’importe qui, même les inconnus…ainsi que ceux qui ne semblaient pas l’apprécier. Et même si cela le dérangeait – de ne pas être bien estimé – il avait appris à faire avec. Aujourd’hui, les personnes qui ne le portaient pas dans son cœur, étaient soit des personnes misanthropes, ces marginaux qui fuyaient la compagnie, la présence humaine, soit ces fameux rebelles ou racailles qui jugeaient que le populaires était trop… «Parfait » et que ça cachait quelque chose. Ce qui en soi n’était pas tout à fait faux. Shiki ne s’estimait pas parfait. Bien au contraire. Même si pour lui, ce terme était magnifique, il savait aussi qu’une personne parfaite avait de forte chance d’être dépourvue d’intérêt. Car les fautes poussent à la conversation, aux débats, voire aux combats. Et Shiki avait un combat intérieur, celui de faire encore mieux. Avoir un but. Même si sa présence sur cette passerelle avait pour raison de ne pas en avoir. Il ne savait toujours pas ce qu’il allait faire l’année suivante. Suivre des études à l’université ? Pourquoi pas, mais lesquelles ? Il n’avait pas encore eu de déclic, de coup de cœur… Bientôt, il y aurait une journée « portes ouvertes ». Il irait visiter les locaux de l’université. Peut-être ferait-il d’autres connaissances qui lui donneraient la réponse à son éternel dilemme.

Une sonnerie de téléphone retentit. L’étudiant qui s’éloignait alors de Shiki après un éclat de rire embarrassant décrocha. Shiki ne se gêna pas pour écouter ses paroles. C’est quelque chose qu’il ne faisait jamais. Mais il n’avait plus envie d’être discret ou respectueux envers cet homme. D’après l’appellation que ce dernier évoqua à l’intention de ce qui semblait être son père, Shiki soupira. Comme si cela ne suffisait, il fallait qu’il tombe sur un bourgeois qui pensait tout obtenir, et avoir tous les droits sous prétexte d’être issu d’un milieu fortuné. Ce qui explique à présent sa tenue vestimentaire. Une allure chic, des mots quelque peu pompeux, un orgueil démesuré et cette sensation d’être au dessus de tout et tout le monde, Shiki était bien mal tombé. C’est pour ne pas ressembler à ça qu’il préféra de loin ne pas avoir trop de compagnie. Même s’il n’avait pas un bon comportement à l’égard de son frère…

Il tiqua alors. Non, il ne fallait pas qu’il se compare à ce type… Même si ses propres réactions lorsqu’il se trouvait en présence de son frère ressemblaient d’une certaine façon à celles de cet individu, il ne fallait pas qu’il s’identifiât à lui. Surtout que Shiki avait de bonnes raisons d’être mesquin avec Vérité.

*Cependant…peut-être que cet étudiant a aussi des raisons d’être ainsi… *

Non, encore une fois non. Shiki ne devait pas tenter d’excuser l’attitude ignoble de son vis-à-vis. Ce dernier décida de pousser la provocation en allumant une nouvelle cigarette. Toutefois, il actionna le mécanisme d’ouverture d’une fenêtre. Pour évacuer la fumée ? Un sourire mauvais, se dessina sur les lèvres du populaire. Il n’en avait pas conscience. Ce n’était pas son genre d’avoir ce type de rictus… Il était né de cette satisfaction de voir cette fenêtre s’ouvrir. Il décida de quitter les lieux. Aussi, tout en se dirigeant à son tour vers les couloirs du lycée, il passa à coté de l’étudiant. Et mots sortirent tout seul.

- Si votre but était de m’ennuyer, vous n’étiez pas obligé d’ouvrir cette fenêtre. C’est bien beau de se donner des airs d’emmerdeur mais si c’est pour assouvir le souhait d’un petit lycéen comme moi, au final vous passez pour ce que vous être réellement : un imbécile.

Shiki positionna sa serviette derrière son épaule droite, et le dos tourné cette fois à l’imbécile ainsi nommé, il se contenta de faire un signe nonchalant de la main gauche. Tournant la tête dans sa direction, il lui fit un sourire qu’il savait cette fois moqueur.

- Bonne soirée, Sempai.

Il s’engouffra dans l’escalier menant au niveau inférieur, en direction de la sortie de l’établissement. Intérieurement, il bouillonnait. Il serra le poing qu’il aurait aimé ficher dans le visage de cet inconnu. Il venait de faire connaissance avec un sentiment qu’il n’avait jamais rencontré jusqu’alors : la violence.

Invité

Aoshi était une nouvelle fois fier de lui. Il avait de nouveau agacé une proie. Cela lui procurait une joie immense en fait. Il savait que la personne maintenant était prête pour qu'il continue son manège. Surtout que maintenant il savait où il se trouvait. Vu le sourire qu'il lui avait fait il devait attendre de voir la réaction que l'étudiant aller avoir, donc il ne pouvait être que prés de la porte. L'étudiant ferma la fenêtre histoire de laisser l'odeur de cigarette dans le couloir. il se sentait bien dans cet endroit. Il n'était pas pressé de sortir même si une proie rebelle l'attendait derrière la porte. Il se doutait qu'il risquait de prendre un coup mais il avait envie de sentir les lèvres du jeune homme contre les siennes et il se fichait bien qu'il soit consentent ou non. Il écrasa sa cigarette au sol avant de le ramasser et de le mettre dans une poubelle. Il sorti un peigne de sa sacoche et se recoiffa tranquillement.

"aller il est temps de m'amuser. "

Aoshi parti rapidement à la suite du jeune homme. Il le vit, les poings serrés et cela l'amusa encore plus. Il le rattrapa rapidement et sans lui laisser le temps de réagir il le retourna en lui bloquant les bras et colla ses lèvres contre les siennes. Il avait raison, elles avaient un gout plus qu'appréciable. Il ne chercha pas a approfondir le baiser et se détacha. Puis avec un sourire pervers et moqueur il le regard avant de s'en retourner tout en disant

"A plus poussin, tu as des lèvres délicieuses"

Et il éclata de rire tout en remontant vers la passerelle. Une fois arrivé la haut il sortie un appareil photo. Il avait trouvé une jolie prise de vue a faire. il se plaça de biais et pris le soleil couchant sur la mer. Ayant un appareil numérique, il pu juger du clicher. Il en prit d'autres et fut assez satisfait. Il le rangea ensuite dans sa sacoche tranquillement. Il posa alors la sacoche a ses pieds et la bloqua avec ses deux jambes. Il s'accouda à la rambarde et regarda à l'extérieur vers la mer. Un voile de tristesse se glissa dans son regard.

*Et voila une nouvelle nuit....dommage....mais après tout.....c'est lui qui a voulu que je soit comme cela.....alors je le resterais.....quoi que ça ne me dérange pas tant que ça.....je sais ce que je veux et souvent je l'ai.....Mais je dois trouver une occupation pour ce soir.*

Son portable sonna de nouveau. Il fronça les sourcils et son visage perdit toutes expression de gentillesse même fausse pour devenir celui d'une personne en colère, voir une colère noire.

"Je t'ai dit de ne plus m'appeler, tu m'a menti pendant toutes mon enfance, il m'a jeté alors maintenant laisse moi....Je ne vous considère plus comme mes parents......je me fiche ce cela.....qu'il s'occupe des autres.....De toute façon .....non tait toi....."

Il raccrocha....il n'avait pas parlé fort mais d'une voix sourde et dur. Il était encore passablement agacé. Il n'y avait que sa mère ou son père biologique pour le mettre dans des états pareils. Il serra les poings. Il allait devoir filtrer ses appels s'il voulait qu'elle le laisse tranquille. Il se doutait que cela ne serait surement aps trop possible, mais il n'avait pas envie d'entendre en permanence ses problèmes et ses demandes pour qu'il revienne. Il avait trouvé bien mieux maintenant comme vie, surtout une vie parmi les plus riches, pour lui lui qui était né dans une famille modeste.

Sujet: Re: Wait & See [PV] Lun 1 Mar 2010 - 0:27

Shiki descendit les marches qui menaient au niveau inférieur. Arrivé au premier palier, il s’arrêta pour souffler. Non pas qu’il était essoufflé, ce n’était que de la nervosité qu’il évacuait. Il entendit des bruits de pas. Il n’y avait pourtant personne dans les environs à part l’étudiant qu’il avait laissé en plan de façon impolie. Serait-ce lui qui revenait pour lui manifester son mécontentement ? Il ne devait pas fuir, mais ne voulait pas non plus aller au devant de lui. Si cela se trouvait, ça n’était pas du tout lui…
Les pas se rapprochaient de plus en plus… Il ferma les yeux et serra l’étreinte de sa main sur la poignée de sa serviette. Il était tout près, il le savait. Il le sentait.

Shiki attendait des paroles, des mots, houleux probablement, ou bien une moquerie. Non, au lieu de ça, il fut vivement retourné pour se retrouver face à l’inconnu en costard qui l’empoigna, l’empêchant de faire le moindre geste. Le lycéen laissa tomber sa serviette alors que ses lèvres se retrouvèrent prisonnières de celle de l’étudiant.
Qu’est-ce que cela voulait dire ? Les yeux grands ouverts, il ne réalisait pas ce qu’il se passait. Cela avait duré deux secondes, peut-être trois. Lorsque l’inconnu le lâcha, Shiki ne réagit pas. Seule une expression de surprise mêlée à de l’incompréhension animait son visage. Le regard froid le transperça. Toujours ce même regard, en parfaite opposition au sourire que la racaille affichait. Puis Il s’en alla dans un rire qui ne dupait pas le populaire. Ce dernier ne bougea pas pendant quelques secondes puis son bras droit s’anima, portant sa main à sa bouche. Il avait l’impression de sentir encore les lèvres de son…agresseur. Si on pouvait l’appeler ainsi. Fronçant les sourcils, il sentit que son cœur battait à tout rompre. Normal si on savait qu’on venait de voler à Shiki, son premier baiser. Et pas de n’importe qui…

D’un homme.

Le lycéen se posa mille questions sans en discerner une seule. La confusion dans son esprit était telle que son corps glissa le long du mur. Il se retrouva assis à même le sol du palier, entre le premier étage et le rez-de-chaussée. Même pas une heure auparavant, il causait de la peine à une jeune fille qui avait eu le malheur de tomber amoureuse du populaire aux yeux émeraudes. Ca n’était pas la première fois. Mais jamais le cœur du jeune homme n’avait battu de cette façon, jamais il n’avait été perturbé… Jamais il n’était tombé amoureux, ni n’avait ressenti la moindre attirance.
Et en ce moment, son cœur battait à tout rompre. Ses joues s’étaient empourprées.
Il n’était pas amoureux, pas juste à cause d’un baiser volé par un imbécile sans scrupule ni morale. Mais troublé, ça oui il l’était. Qu’est-ce que cela signifiait ? Qu’en aurait-il été si une fille avait fait la même chose ?
Il devait trouver la réponse à ces questions et il ne devait pas réagir comme une mauviette. Non, il ne fuirait pas. Il se releva, empoigna à nouveau sa serviette et prit une inspiration. Il remonta les escaliers qui menaient à la passerelle, espérant l’y retrouver l’inconnu fougueux.

Il entendit alors sa voix. Il était une fois de plus au téléphone.

- "Je t'ai dit de ne plus m'appeler, tu m'as menti pendant toute mon enfance, il m'a jeté alors maintenant laisse-moi....Je ne vous considère plus comme mes parents......je me fiche de cela.....qu'il s'occupe des autres.....De toute façon .....non tais-toi....."

Il marqua un arrêt. La voix de l’étudiant n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était jusqu’à présent. Shiki aurait-il découvert quelque chose d’enfoui ? Quelque chose que refoulait le jeune homme au costume parfaitement ajusté ? Le populaire déglutit alors qu’il faisait son apparition discrètement. Se tenant à bonne distance, il observa l’homme. La confusion marquait encore ses traits. Les regards des deux garçons se croisèrent alors. Shiki le vit encore posséder ses lèvres de façon si brutale. Doucement ses joues rosirent de nouveau, il détourna le regard.

- Dites-moi Sempai… Pourquoi donc avez-vous fait ça ? Ne me dites pas qu’il s’agit là d’un jeu. Vous avez un regard qui ne trompe pas. Un regard si froid…dénué d’expression voire…de vie.

Il serra sa poigne sur sa serviette. Il ne supportait que difficilement ce regard étrange…et malgré lui si attirant.

Invité

Aoshi avait le regard mauvais quand il croisa celui de l’autre jeune homme. L’étudiant était dans une colère noire qui montrait dans un sens sa vraie nature sauvage et rebelle. Cette nature qu’il faisait oublier avec ses manières polies mais trompeuses. Aoshi savait tromper les gens comme on l’avait trompé dans toute son enfance, et cela allait continuer. Il regarda le jeune homme avec cet air mauvais que personne ne connaissait.

« - Dites-moi Sempai… Pourquoi donc avez-vous fait ça ? Ne me dites pas qu’il s’agit là d’un jeu. Vous avez un regard qui ne trompe pas. Un regard si froid…dénué d’expression voire…de vie. »

*Pauvre agneau, il pense que tout le monde est gentil ou quoi. Je crois qu’il n’a pas bien compris ce qu’est la vie, il va falloir que je la lui apprenne ou quoi ? Je n’ai pas envie de jouer à ça ce soir, je suis bien trop agacé pour cela. *

Il se redressa, la cigarette toujours aux lèvres. Son regard lui n’avait pas changé, froid, même peu être plus que quelques instants au paravent. Il fit un pas et se retrouva face à sa victime de tout à l’heure. Il passa une main sous son visage et le redressa doucement mais fermement pour que ses yeux soient directement dans yeux du jeune homme. Il dit alors au jeune homme avec une voix sourde et dénuée de toute émotion.

« Oh que si c’est un jeu, tout n’est que jeu. Tu ne sais pas ça ? Mon regard n’est rien. Si je veux jouer je joue….La vie n’est qu’un jeu, alors si tu veux vivre tu prends ses règles et tu joue. Moi j’ai mon jeu et malheureusement pour toi tu en fais parti ce soir. Mais vu que tu n’es qu’un gamin et que tu n’a pas envie de jouer, je ne vois pas pourquoi je t’expliquerais des règles que tu ne semble pas près a suivre….. »

Aoshi lâcha le visage du jeune homme mais ne se recula pas. Pour la seconde fois il prit possession de ses lèvres et ce coup-ci il força pour lui donner un baiser sauvage et sans douceur. Il était dans un état d’énervement proche de l’envie de tuer, mais il ne tuer pas, il n’était pas comme cela, encore heureux dans un sens. Il relâcha sa proie et fit un pas en arrière. Avec la même expression, enfin avec le visage complètement dénuer d’expression plutôt.

« Le jeu a prit fin pour toi, alors va t en a moins que tu ne veuille que je te montre un autre genre de jeu, dans lequel je suis extrêmement fort, et bien moins gentil que ce que tu viens de subir…..Je vais te donner un indice….Je prend mon plaisir au dépend des autres…..Encore un autre indice….Je fait parti du groupe le moins aimé des gens….Et si tu ne veut pas en faire les frais dégage…. »

Plus de gentillesse, plus de mots susurrés, juste de la dureté et de la colère. Plus de gestes mesurés, juste de la force brute. Il était devenu une toute autre personne juste à cause d’un coup de téléphone. Il était comme cela, il devait faire peur pour éloigner le jeune homme et éviter que la blessure de son cœur ne soit révéler aussi facilement. Il refusait de partager quoi que se soit de sa vie. Il ne connaissait que l’amusement au dépend des autres alors cela ne changerait pas le moins du monde. Il eut un sourire carnassier et fit de nouveau trois pas en arrière avant de se diriger vers la baie vitrée. Il lui fallait quelques choses pour dissiper sa rage, il ne voyait que le combat et les blessures, mais il n’y avait personnes dans les parages pour cela. Avec un inconnu dans les parages il ne pouvait même pas tenter de se calmer avec la photographie. Il s’accouda à la rambarde, les poings serrés, la cigarette toujours aux lèvres. Son regard était toujours noir, mais il semblait ne plus regarder le moment présent, comme s’il était ailleurs, dans ses souvenirs où peu être dans un autre lieu, il était assez difficile de le savoir. Il écrasa avec violence son poing droit contre la balustrade et se fit vraiment mal. Il avait sentir ses phalanges craquer et la douleur irradiait dans son bras.

*J’ai du me casser un ou deux doigts mais ce n’est rien, enfin je n’ai même pas pu casser cette fiche rampe…..je dois recommencer si je veux me calmer, il faut que je casse quelques chose*

Il n’avait même pas penser qu’il y avait quelqu’un qui pouvait encore être là, il était trop dans un état de rage noire et violente que c’était un de ces moments où il était dans un sens le plus vulnérable

Warning. Shiki réalisa que l’inconnu n’était plus le même hommeque quelque minutes auparavant dès lors qu’il croisa son regard. Que s’était-il passé pour qu’une telle fureur anime son visage ? Le lycéen en attrapa la chair de poule s’achevant en un long frisson, presqu’une décharge électrique glissant le long de sa colonne vertébrale. Il ne pouvait plus faire le moindre geste. Le populaire serrait la poignée de sa serviette à s’en faire blanchir les jointures. Il sentait ses ongles pénétrer la base de sa paume sans toutefois réaliser la douleur associée. Ses jambes refusèrent de remuer, pas même pour esquisser un simple pas en arrière. Il en était incapable. La Méduse avait de nouveau usé de son pouvoir maléfique sur l’adolescente victime.

Cependant il gardait ses yeux rivés sur ceux de l’étudiant dont il ignorait encore le nom. A vrai dire il se fichait de savoir comment il se nommait. Il savait que dès qu’il aurait échappé à son emprise démoniaque, il ferait tout pour ne plus avoir à recroiser sa route. Ce mec était bien trop dangereux malgré les airs qu’il pouvait aisément se donner. La peur de Shiki s’intensifia lorsque l’étudiant lui redressa le visage. Il avait envie de se défaire de cette main terrifiante mais l’ado voulait avoir une réponse à sa question. Tout ce que l’homme lui offrit n’était qu’une excuse banale. La vie, un jeu ? Mais d’où sortait ce type pour ainsi la prendre à la légère ? Et pourquoi fallait-il qu’il « s’amuse » avec lui ? Qu’avait fait Shiki pour être désigné ainsi comme un vulgaire jouet ?

Il réalisa tout simplement qu’il s’était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Ca aurait été quelqu’un d’autre, le malheureux, ou la malheureuse aurait subit le même sort. Il lui fallait absolument se tirer de cette sale situation.

C’est alors qu’il le lâcha. Shiki n’eut pas le temps d’être rassuré que ses lèvres furent une nouvelle fois possédée par celles de l’étudiant. C’était nettement différent en comparaison du même acte quelques minutes auparavant. Shiki avait l’impression qu’il était un train de se faire dévorer par un monstre. Il pouvait même sentir une certaine douleur dans ce geste. Ce baiser n’était pas ce qu’il était sensé représenter. Là, il s’agissait tout simplement d’une agression. Le lycéen tenta du mieux qu’il pouvait de garder ses lèvres fermées, pincées à l’extrême. Ce n’était pas un baiser. L’adolescent ne ressentait pas le même émoi qu’auparavant, dans les escaliers. Mais alors quelle brutalité ! S’il avait été frappé, il n’aurait pas ressentit le même effet. Il avait cette sensation de gêne, de honte… Sale.

Ceci prit fin rapidement, et Shiki ne pouvait que s’en réjouir. L’inconnu recula enfin, sans pour autant s’éloigner. Pourtant un seul pas de distance était un soulagement pour le populaire. Son cœur battait trop fort, il avait froid, il voulait plus que jamais s’en aller. Mais il craignait qu’en tournant le dos à la brute, ce dernier en profite pour l’assaillir de nouveau et qui sait quel autre sort il lui ferait subir lâchement… Mais la chance décida de sourire au jeune homme. L’étudiant lui recommanda de s’en aller de façon tellement abjecte que Shiki eut du mal à se retenir de lui faire comprendre que malgré l’apparence qu’il donnait, il savait toutefois se défendre. Mais rien ne servait d’envenimer les choses même si pour cela il devait paraitre aux yeux de ce rustre pour une lavette.

Le groupe le moins aimé des gens…« les racailles » je suppose ? Et alors, est-ce sensé m’impressionner ? M’effrayer, c’est réussi. Mais hors de question de lui montrer. Et que veut-il dire par « prendre plaisir au dépend des gens » ?

Il tilta. Ce comportement, cette envie incessante de s’emparer des lèvres de n’importe qui de façon si violente, sans consentement. Sans consentement.

Casse-toi Shiki.

- Vous êtes cinglé… Je voulais simplement discuter. Mais si vous n’êtes pas suffisamment civilisé pour avoir une conversation cordiale, il est inutile de vous déguiser. Vous êtes ridicule.

Tout en prononçant ces mots, il fit quelques pas en arrière, et lorsqu’il jugea être assez éloigné, il tourna les talons et quitta les lieux, empruntant à nouveau les escaliers et sortant ainsi du champ de vision de ce fou. Il se prit à courir, doucement dans un premier temps, puis avec plus de hâte. Lorsqu’il arriva dans le local à vélo, il reprit son souffle, se calma et se mit en selle. Il se jura qu’il ne tarderait plus autant dans les locaux de l’Académie.

» We Can't Wait to Burn it to the Ground [PV. Zak]