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 Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ]

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MessageSujet: Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ]   Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ] EmptyJeu 1 Oct 2009 - 23:32

Un jour de semaine en fin d'après-midi.
    Un cri de haine et de colère résonna bruyamment dans toute la pièce. Un coup. Puis un autre coup. Et encore un autre retentit. Luc cognait. Il cognait sur le sac de frappe du club de boxe auquel il adhérait. Il avait choisis un jour où il n’y avait aucun entraînement ; personne pour le déranger. La solitude le submergeait et il l’appréciait davantage dans ce genre de situation, étant donné que c’était lui-même qui l'avait réclamé.
    Il ne supportait pas qu’on puisse le prendre pour un con, pour une chose misérable qui ne possède aucune valeur, aucune morale ; tout pour le considérer telle une personne insignifiante, incapable de réussir quoique ce soit dans la vie.
    Luc se défoulait sur l'objet sous une colère grandissante ; crier jusqu’à en briser ses cordes vocales, fumer pour oublier, se droguer pour connaître un plaisir intense et sans échec. Se réfugier dans toutes ces choses étaient une facilité absolue. Luc était atrocement tenté d’y goûter, mais il respecta le moyen du bord et le plus courant chez lui : frapper pour se défouler. Encore et encore, sans s’arrêter, jusqu’à sentir ses doigts bousillés, jusqu’à ne plus en pouvoir…
    Le jeune homme poussa un dernier cri, un dernier coup, avant de s’écrouler subitement au sol, son énergie vidée à son maximum, ses forces épuisées jusqu’à la dernière goutte. Des gouttes de transpirations qui se glissaient lentement sur le visage du garçon pour finalement s’écouler au sol. Une autre goutte tomba ; des pleurs s’émirent tout à coup. Il n’en pouvait plus. Moralement, c’était une chute extrême qui se produisait en lui, il ne pouvait plus prendre sur lui-même, il en était incapable aujourd'hui.
    Adossé contre le mur et assis au sol, il contemplait son malheur avec mépris ; des larmes s’échappèrent de ses yeux limpides qui n’adressaient plus qu’un regard abandonné à la tristesse même. Sa main recouverte de larmes, posé sur son visage, voilait son émotion. Une émotion qu’il n’avait plus ressentie depuis bien des années…

    Un instant plus tard, il se releva. À présent revenu à la réalité, calmé de ses émotions primaires et de toute autre émotion, il rejoignit l’une des nombreuses fenêtres de la salle, observant alors le monde extérieur qui paraissait si serein de là où il le contemplait. Une musique lui vint alors en tête : No surprises du groupe Radiohead. L'expression mélancolique, ses lèvres murmuraient doucement la chanson.




Dernière édition par Luc Simon le Mer 1 Sep 2010 - 3:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ]   Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ] EmptyDim 4 Oct 2009 - 23:22

Il le cherchait. C’était évident qu’il le cherchait. Lun ne fréquentait pas les gymnases. Il fréquentait encore moins les salles de boxes. Il avait bien trop à faire avec ses amants, ses histoires, sa bande et ses enquêtes pour aller s’amuser dans ce genre d’endroit. Il n’avait pas besoin en plus de se faire taper dessus. Le populaire ne connaissait que le combat de rue et souvent c’était « lui » qui se battait mieux que tout les autres.
Lui, Luc.
Le cœur de Lun était crispé depuis une semaine. C’était simple : il avait passé un été sans voir Luc. Tout l’été, le garçon s’était entrainé, entrainé et l’avait oublié. Peut-être que Lun se mentait à lui, que c’était lui qui avait était occupé ! Mais :

Pourquoi faut-il que ce soit moi qui aille chercher ? Songea le populaire égoïstement. Il aurait aimé que ce soit Luc qui vienne le trouver. Qu’il lui dise que sa présence lui manquait et qu’il avait besoin de lui. Il aurait aimé entendre de la bouche de son ami qu’il était important et qu’il n’était pas simplement l’ami égoïste qui permet à sa famille de survivre. Lun en avait bien conscience : son père tenait Luc par l’argent. Par là, lui-même le tenait par l’argent.
C’était injuste et égoïste : mais s’il n’y avait pas ça, Luc resterait-il tout de même auprès du populaire ?

Luc l’avait totalement oublié. Il ne se préoccupait plus de lui ! De nouveaux amis, son sport et sa solitude lui suffisaient. Sans le voir, Lun avait rageusement frappé contre un mur. Il n’aimait pas être passé en second plan par ses amis. Il aurait aimé être le centre de l’univers de Luc Simon. Il avait tout fait pour parvenir à y être. Pourtant encore une fois, le jeune homme lui échappait. Tôt ou tard, il finirait totalement par disparaitre comme un grain de sable au fond de sa main. Il irait avec une de ses pétases à gros seins et ses amis trop rebelles et trop sportifs pour qu’il puisse avoir la moindre chance.
Un jour, Luc lui dirait qu’il en avait marre de son comportement et il le laisserait tomber. Comme Kodaa, comme John et les autres.

En réalité, Luc ne savait rien. Il ne savait pas que Lun avait souffert à cause de Maeki, il ne savait pas ses doutes sur son camarade de chambre. Il ne savait pas même que Lun était parti à Londres deux semaines sans lui pour revenir avec des jumeaux. Luc ne savait rien et Lun avait fait exprès de ne rien lui dire : sa manière à lui de punir son ami.

Oui, Lun était injuste et cruel. Il l’avait toujours été. Luc s’était toujours occupé de tout, il avait toujours tout endossé. Lui faisait les conneries, Luc prenait les claques. C’était ainsi. Luc rentrait s’occuper de sa famille et gagnait de l’argent pour son foyer, pendant que Lun dépensait sans compter. L’un se droguait et se perdait dans les lits d’amants de tous sexes, tandis que l’autre soignait son corps en fantasmant sur de stupides femmes.

Il le trouva.

Le regard de Lun s’agrandit en le voyant dans la salle de boxe. Il resta silencieux, le regardant adossé contre le mur sale de cette pièce. Assit sur le sol, Luc semblait pleurer, remplit de gouttes de sueurs. Une main cachait son visage, et Lun soupira. Un instant, il avait eu peur de ne pas le trouver ou de le trouver accompagné d’un ami ou d’une petite amie. Il aurait alors été gêné de venir le déranger, mais surtout en colère de le voir avec d’autres.

Lun resta caché. Dans son coin, bien silencieux, il observa Luc se lever et reprendre son calme. Il décida de le laisser tranquille : il n’avait pas envie de le troubler, finalement, dans son moment de solitude. Mais une douce mélodie vint bercer son oreille et le grand blond soupira d’aise.

Lun s’était rapproché de son ami près de la fenêtre. Doucement, il le regarda avant de pencher le visage sur le coté. Il eu un petit sourire en coin.

« Luc. »

Ni de bonjour, de ça va. Juste un mot, un prénom, composé de trois lettres. Perdu dans une voix d’un garçon trop blond, trop grand, trop cruel.

« … Tu … »

Tu as pleuré ? Lun ne le dira pas. Il ne peut pas le dire. Ce serait rentrer dans la bulle intime de son ami. Il s’était toujours gardé de le faire.

Même si, comme toujours, le jeune homme se presse brutalement contre Luc, posant son visage contre lui en fermant les yeux. Il se mit à soupirer d’’aise. Il se fiche de la sueur ou du fait que son ami soit hétérosexuel. Il se fiche tout autant qu’il est trop grand maintenant pour faire des câlins d’enfant.

Luc lui a vraiment manqué.

Lun sourit largement, avant de grogner sous les reproches :

« T’es vraiment chiant. Je ne peux pas compter sur toi ! Tu en as pas marre de t’entraîner ? Tu pourrais au moins être sympa et … »

Lun se stoppe de lui, il redresse un regard, tout en reculant. Il s’éloigne de son ami.

« Si tu veux rentrer à Londres, je comprendrais. Après tout, c’est une obligation pour toi d’être là. »


Lun avait peur. Il avait vraiment peur que la famille de Luc lui manque trop. Qu'il en est vraiment marre et qu'il veuille rentrer chez eux ... sans lui. Lun se demandait à quoi ressemblerait sa vie sans Luc ? Depuis ... si longtemps, ils étaient amis.
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MessageSujet: Re: Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ]   Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ] EmptyLun 5 Oct 2009 - 14:47

Vêtu seulement d'un pantalon souple en coton dont les manches ont été rabattu légèrement, il tient à ses pieds une paire de basket ordinaire, abîmé dû à son ancienneté et délassé volontairement. Au départ il portait un débardeur blanc quelconque, moulant peut-être un peu trop légèrement ses pectoraux bien foutus. Tout transpirant, Luc l'avait retiré et déposé sur une chaise, à côté du ring un peu plus loin. Ses mains, quant à elle, étaient munies chacune d'un bandage. A force de taper avec ses poings, s'acharner sans cesse sur le sac de frappe, Luc laissait au-dessus des phalanges, de nombreuses éraflures qui coloraient un peu plus le tissu jusque là blanchâtre. Des gouttes de sueurs caressaient lentement son torse nu, vaguant d'abord sur ses pectoraux jusqu'à ses abdominaux incroyablement bien modelés qui terminaient finalement leur chemin entre la frontière du nu et du vêtement. Parallèlement, elles inondaient également le côté arrière du jeune garçon, commençant par la nuque puis descendant lentement jusqu'au bas de son dos, forgé aussi bien qu'à l'avant de son corps.

C'est vrai, Luc s'entraînait tous les jours aussi souvent qu'il le pouvait. Le sport était l'une des activités qui lui collait parfaitement à la peau. Il connaissait ce domaine comme personne, surtout quant il s'agit des sports de combat. Lui qui a tant l'habitude d'employer les poings et les coups de pieds comme seuls arguments défensifs à son égard ou pour protéger ceux qu'il aime. Oui, je parle de Lun. Lun... Les deux amis s'étaient préalablement séparés, puisque Luc fréquentait un peu trop souvent les sportifs et restait pour la plupart du temps avec eux et non avec Lun. Bien qu'il voulait rattraper cette erreur dont il venait de prendre en compte, il avait surtout l'envie incessante de voir son meilleur ami. Il espérait que Lun n'est pas la fausse pensé de croire que si Luc l'avait négligé, c'était parce qu'il l'aimait moins. Non, bien sûr que non. Ce n'était en aucun cas pour cette raison, juste qu'il s'était fait d'autres potes de son côté et qu'il aimait bien traîner en leur compagnie, rien de plus.
Tout deux ne s'étaient pas vu de tout l'été. Luc prit par ses entraînements, s'était aperçu que le temps lui avait filé entre les doigts, sans même qu'il y prenne garde. À ce sujet, il avait été très négligeant envers Lun qui devait sûrement le détester et encore aujourd'hui... Mais celui-ci ne donnant absolument aucunes nouvelles, il avait pensé à multiples reprises qu'enfin de compte il l'avait un peu oublié. Et pourtant il n'était pas très bien placé pour penser une telle chose.

Le jeune rebelle fixait amèrement l'extérieur à travers cette fenêtre auquel il s'appuyait contre son avant-bras gauche, sa tête humide posée dessus et son autre main dans la poche de son pantalon ample et souple. La vitre laissait un froid apparent aux touchés ce qui rafraîchît un instant Luc. Il explorait encore à ce même moment, des pensées diverses, des pensées qui l'attristaient, des pensées qui ne valaient pas la peine de défiler dans son esprit. Des pensées qui se dirigeaient finalement vers Lun, le seul qui l'ait jamais aimé, le seul qu'il n'ait jamais aimé.
Il entendit une voix familière. Une voix qu'il connaissait depuis bien longtemps. Une voix qui lui rappelait des souvenirs lointains, des moments heureux et malheureux vécus ensemble. Une voix qui le laissait tout nostalgique. Cette voix était celle de Lun.
Luc, à la fois surpris et enchanté, détourna alors brusquement son regard en direction de cette voix.

    « Lun ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Et puis qu’est-ce que tu racontes, je n’ai absolument pas l’intention de partir d’ici… j'en ai aucune envie. »


Pourquoi pensait-il à une telle chose ? Loin il se trouvait de ses parents, mieux il était. Bon bien sûr, il avait ses frères et sœurs, mais chacun vivaient sa vie à présent et tout ce qu'il pouvait faire, était d'espérer pour eux un brillant avenir et de réussir quoiqu'ils fassent la vie qu'ils entreprennent. Et bien qu'il pense à eux chaque soir avant de dormir, le manque ne se ressentait pas atrocement ; il pouvait les voir un week-end s'il le souhaitait.
Avec Lun c'était bien différent, ils étaient plus que de simples meilleurs amis, plus que des frères de sang, ils formaient un tout. Tous deux étaient la moitié de l'autre, et sans l'un, l'autre ne pouvait pas vivre. Luc avait toujours été de la première aide pour Lun, il avait tout fait pour le protéger. Et pourtant, il avait failli à sa tâche, il ne savait même pas si Lun allait bien. Avait-il souffert ? Avait-il ri ? Avait-il aimé ? Il ne savait rien, absolument rien.
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MessageSujet: Re: Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ]   Salle du club de boxe - L'émotion qui prend le dessus, malgré nous.[ LIBRE ] EmptyMar 6 Oct 2009 - 1:35

« Lun ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Et puis qu’est-ce que tu racontes, je n’ai absolument pas l’intention de partir d’ici… j'en ai aucune envie. »

Le jeune homme blond d’une quinzaine regarda avec consternation Luc. Ce qu’il faisait ici ? Lun aurait pu répondre qu’il était venu s’entraîner à la boxe. Evidemment, la tenue vestimentaire d du garçon aurait immédiatement signalé que c’était un mensonge. Le journaliste de l’école était habillé d’un polo à manches longues à rayures noires et blanches avec un tee-shirt rouge par-dessus qui affichait un slogan évocateur : « Sleep with me ! ». Il portait un jean délavé par le temps où était accroché à la poche gauche une chaînette d’argent avec des petites pommes qui remontaient jusqu’à la ceinture noire. Lun avait acheté cette chaîne pour l’offrir à Elyott : mais il s’était ravisé et l’avait gardé pour lui.
Cependant, ce qui rendait spécialement fier dans sa tenue, Lun était le magnifique chapeau en feutre marron posé sur sa tête blonde en harmonie avec la veste mi-longue dans le style ancien qu’il avait laissé à moitié ouverte à cause de la chaleur étouffante de la salle.

Le corps de Luc était moite, un peu collant à cause de la sueur. Il contrastait avec le corps de son meilleur ami qui sentait encore la douche de l’heure passée avec des odeurs légèrement fruitées du gel shampoing qu’il avait utilisé et légèrement sucrées du essentiellement au gel douche qu’il venait d’acquérir.
Lun n’aimait pas le sale. Pour lui, l’hygiène était très importante. Pourtant, il n’avait pas hésité à se coller à son ami : Luc n’était pas sale, tout simplement. Cette sueur sur son corps était aussi naturelle qu’habituelle après chacun de ses entraînements. Aux yeux de Lun, au contraire, Luc était quelqu’un de particulièrement innocent. Car la saleté n’est pas toujours que physique.

Il l’avait suivit jusqu’ici et c’était un énorme sacrifice. C’est pourquoi Lun avait besoin d’être rassuré sur son égoïsme. Il le fut en quelques mots : Luc n’aviat pas envie de partir et de le quitter. S’il n’avait pas envie de prendre la poudre d’escampette, cela signifiait qu’il voulait rester avec lui.
Ou, pensa jalousement le garçon, qu’il voulait rester avec ses nouveaux amis les rebelles et sportifs en tout genre. D’un geste rapide de la main Lun envoya une mèche blonde derrière son oreille. Il n’avait jamais été séparé de Luc Simon pendant une si longue période : même lorsque à Londres, on l’accusait d’être un violeur, Luc était resté à ses cotés. En réalité, Lun aurait même eu tendance à l’époque à croire que Luc était son garde du corps. Ou son chien.
C’était horrible à penser et à dire, mais Lun ne concevait pas sa vie sans son eternel compagnon à ses cotés.

« Alors, pourquoi pleurais-tu ? »


La question tomba aussi simple qu’une feuille dans les arbres de l’automne. Lun regardait son ami avec douceur. Il était inquiet. Luc lui cacherait-il quelques choses ? Ses deux mains se posèrent sur le torse nu. Le nymphomane se demanda ce que cela faisait d’être une fille et d’être enlacé par Luc. Ca devait être sécurisant et bienveillant. On devait se sentir protéger de tous les dangers : mais on devait aussi vouloir le protéger lorsqu’on comprendrait à quel point, il était profondément gentil.
Jamais Lun n’avait regretté d’être un garçon. Il trouvait ça plus pratique et plus évident. Il était à l’aise avec son corps malgré son visage parfois trop androgyne, ses yeux de jades trop sombres, et sa grande taille. Pourtant, il avait déjà fantasmé sur Luc et fantasmé sur le fait d’être une femme pour pouvoir le séduire.
C’était sans doute un des fantasmes qui lui revenait le plus souvent. Jamais pourtant Lun n’aurait tenté d’aller au-delà de la pensée : ou même d’en parler avec Luc. Son ami était hétérosexuel : il avait déjà supporté les déboires sexuels de Lun, les accusations de viol porté sur son ami. Il avait déjà protégé Lun de nombreux amants et amantes en colère.
Lun jugeait que le seul de tolérance de Luc était déjà bien dépassé. Il ne pourrait peut-être pas en supporter plus.

Luc et Lun, juste une lettre de différence. C’était si peu. Quelques part, oui. Luc était sa moitié, la moitié d’un être et d’un tout. Lun n’avait que rarement eu de secrets pour lui et généralement, il n’avait pas su les tenir. Luc savait pratiquement tout et Lun connaissait sa famille même s’il n’y accordait pas énormément d’importance. Evidemment, la fratrie l’amusait mais peu importait les autres. Le seul qui comptait était ce frère : ce frère qui finirait tôt ou tard avec une femme et des enfants, et qui l’oublierait ?

« J’ai été à Londres cet été voir Cassandra. »


C’était assez court en explication. Lun ne s’était pas totalement remit de sa séparation avec Cassandra. Lorsqu’il l’avait vu dans la chambre d’hôpital, il avait été prévenant, presque amoureux. Il avait oublié tout ceux du Japon pour ne se consacré qu’à elle. Mais Cassandra ne pensait qu’à une chose : se débarrasser des bébés. Si tu m’aimes, disait-elle, tu me choisiras moi et pas eux.
Lun avait presque été tenté. Malgré tout ce qu’elle avait pu faire, Cassandra restait son premier amour de jeunesse accomplit. Pourtant, à la vu des jumeaux, il n’avait pu se résoudre à les abandonner. En réalité, Lun n’avait pas fait que ça à Londres.
Il s’était surtout également émancipé pour avoir la garde des enfants : même si le Japon continuait de lui demander un tuteur, il était légalement majeur.

« Est-ce que tu m’aimes Luc ? Je t’aime, moi. Tu ne m’en veux pas d’être partit sans te le dire ? »

C’était aussi la particularité. Jamais Lun n’aurait dit à un amant qu’il l’aimait. Il ne disait pas ce genre de mots : cela n’arrivait pas à sortir de sa bouche. Avec Luc, c’était naturel. Ce l’était parce que tout simplement, il pouvait le dire sans grande crainte. Il le disait depuis tout petit. Il le répétait comme un jeu, avant. Même si aujourd’hui c’était plus vrai encore, il n’en restait pas moins que Lun pouvait se permettre de le dire sans avoir à se poser de question. Luc était son meilleur ami, il était naturel qu’il l’aime.
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