Rando dodo

Je fermais la porte derrière moi et commençait a sortir vers la cour de l'académie. Il était encore assez tôt, et nous devions prendre sa voiture pour aller jusqu’à notre destination. Je devais monter la chercher, c’était ce qui était prévu. Avec les préparatifs de la rentrée qui arrivait dans les jours a venir, mon changement de filière, le dojo, le club, les nouveaux membres, et, soyons honnête, la légère pression, je n'avais pas trop eu le temps de la voir. Mais je ne pouvais m’empêcher d'y penser. N'étions nous pas censés passer la majorité de notre temps ensemble a partir de la ? Je voulais y remédier, et quand elle m'avait rappelée cette fameuse randonnée dont nous avions parlés quelques mois plus tôt, j'avais tout de suite acceptés.

Ce serait sans doute l'occasion de...finaliser le tout ? Je montais énergiquement les escaliers, un sac a dos sur le dos, vêtu d'un short et d'un haut t-shirt recouvert d'un pull noir, que j’enlèverais sans doute en fonction du temps. J'avais l'habitude de garder ma boucle d'oreille simple coté droit, sans savoir si elle aimait bien ou non, je n'aurais qu'a directement lui demander. Arrivé sur son palier, je frappais doucement pour ne pas faire trop de bruit.

Elle ouvrit la porte, le visage encore un peu ensommeillé et les cheveux légèrement en bataille.

- Ohayo, dit elle en étouffant un léger bâillement. Pardon, j'ai eu du mal à dormir. Comment tu vas?

Elle ouvrit la porte un peu plus en grand, puis alla récupérer une sorte de thermos sur le comptoir et lui tendit

- Tiens, c'est du thé. Il est encore chaud. Pour le voyage.

J'entrais entièrement a l'intérieur avant de fermer la porte derrière moi pour ne pas faire trop de bruit vis a vis du voisinage. J’espérais qu'il n’était pas trop tôt pour elle mais elle rétorqua rapidement que tout allait bien, et qu'elle n'avait simplement plus conduit depuis un moment, rien de plus. Tout en me confiant sa nervosité, elle se chargea de terminer une tasse de café qu'elle s’était visiblement servit plus tot. J’espérais vraiment qu'elle ne disait pas ça simplement pour éviter de m’inquiéter.

- ...Tu sais si....ça ne te rassure pas, on peux trouver un autre moyen. Enfin tu sais que je te fais confiance, c'est pas le soucis, c'est surtout pour toi, si ça te rend malade ce n'est pas la peine.

Mais ma remarque ne fit que lui donner un nouveau sourire qu'elle m'offrit en me rassurant une énième fois. Je lui laissais le temps de terminer ses préparatifs qui semblaient presque terminés en parlant du fait que il y a encore peu de temps je n'étais même pas au courant qu'elle conduisait. J'essayais de détendre l’atmosphère tant bien que mal en faisant une petite blague mais cela ne lui laissa que l'opportunité de me rappeler qu'elle avait fait l'aller-retour exprès la semaine précédente, ce qui me laissa un peu mal a l'aise.

- ...C'est vrai que c'est pour ça qu'on s'est pas vu la semaine dernière. Mais du coup c'est toi qui a ramené la voiture non ? Du coup il n'y a pas de soucis a se faire.

J'étais légèrement agacé envers moi même. Je ne voulais pas qu'elle ai l'impression que je n'en avais rien a faire de ce qu'elle me racontait et que j'oubliais facilement, mais elle ne sembla pas m'en tenir rigueur. Aussi j'ajoutais qu'elle avait déjà pu pratiquer a nouveau, mais elle me fit la remarque que conduire sur l'autoroute était relativement différent de conduire sur des petites routes de campagne. Je ne pouvais pas commenter ou la contredire, je n'avais jamais conduis de ma vie.

Notre discussion se porta ensuite a nouveau sur les préparatifs et notamment le fameux maillot de bain qu'elle m'avait dit d'apporter. Je l'avais fais, comme prévu, mais j'étais un peu mal à l'aise à l'idée de me baigner, l'eau n'étant pas du tout mon élément préféré. Je me baignais rarement. Finalement, les préparatifs semblèrent totalement prêt. Je sortais en premier, elle à ma suite. Elle tourna la clé dans la serrure, et je la laissais passer dans l'escalier devant moi vers le rez de chaussé. Je ne pouvais m’empêcher de l'observer assez fixement, sans doute trop, ce que je me faisait remarquer intérieurement. Si elle se retournait a ce moment précis, cela pouvait être plus que bizarre. Mais maintenant nous étions ensemble, non ? C’était normal que je la regarde. Aussi, je me laissais absorber dans ma contemplation plus sereinement.

Tout en descendant, j'évoquais le fait que j'attendais a ce qu'elle chante pour moi dans la voiture, mais elle ne sembla pas vraiment emballée, rétorquant qu'elle chantait horriblement mal. Cela ne pouvait pas être pire que moi, toutefois, comme je lui faisais remarquer. Elle continua cependant de me dire que c’était absolument impossible, et au bout d'un moment, je la laissais tranquille avec ça, cherchant plutôt la voiture en sortant de l'enceinte de l'académie.

La voiture était garée dans une rue adjacente. En marchant, après quelques secondes de réflexion, je décidais de lui prendre la main. C’était important de passer ce cap, selon moi. Et elle sembla ne rien avoir a redire a mon action, ce qui rassura la légère anxiété que j'avais en faisant ce premier pas, si risible pour certain, mais assez fort pour moi. Je me demandais si elle avait l'habitude de la marche, en ajoutant que j’espérais ne pas la ralentir, et elle me répondit qu'elle ne s'en faisait pas pour moi. Que j'étais en forme, avec de grandes jambes. Nous étions tout les deux sportifs après tout, et nous formions une équipe a présent, veillant l'un sur l'autre.

Enfin, nous arrivions à coté de la voiture de Misuzu. Elle relâcha ma main pour se diriger coté conducteur, et moi coté passager. Je m’arrêtai devant l'habitacle du véhicule, légèrement songeur :

- Ca va paraitre fou mais je crois que je ne suis pas monté dans une voiture depuis.....12 ou 13 ans, je crois.

Elle tacha de me rassurer, et finalement, je la rejoignais a l'intérieur. Une minute plus tard, elle quittait la place ou se trouvait le véhicule jusque la. Se dirigeant vers la sortie de la ville. Vers notre déstination, a environ une heure trente de voiture de la.