Illusion & mensonge [Lily]

Plusieurs jours suivirent et s'écoulèrent entre ma visite du centre commercial avec Lily et...Ce fameux moment (si peu attendu). Durant cette période , j'avais eu le temps de mûrir la situation , de construire une stratégie logique tout en voyant Lily pour lui exposer mes idées. Si nous nous mettions d'accord sur certains points , nous étions presque sûr que notre plan marchera. J'étais vraiment rassuré que Lily soit ok avec mon plan et que je puisse éviter une situation à risque. Je n'avais clairement pas la tête à me prendre des réprimandes de mon père ni au faite qu'il découvre la vérité. Ces jours avant le jour J nous permirent de tout planifier et de savoir quoi dire et quoi faire. Mon père devait arriver un jour avant le fameux repas ce qui nous laissait une semaine pile poil pour tout mettre à plat et être les plus stratégiques possible. Depuis les événements du centre commercial , je parlais très souvent à Lily soit quand je la croisait ou bien par SMS quand le temps et les devoirs me le permettaient. C'était toujours un plaisir de lui parler , elle n'apportait aucun jugement sur ma personne et je faisais de même , nous étions égaux et ce sentiment faisait du bien. J'étais moi-même et je n'avais pas besoin de lui cacher des détails sur ma personne , tout était fluide et naturel dans notre amitié. Mais, depuis ma demande , nos rencontres tournaient surtout autour de ce fameux repas. Tandis que je craignais la tempête qu'était mon père , elle tentait de ce faire rassurante , et alors qu'elle stressait sur le fait de mentir surtout sur un sujet qui lui était inconnue , je lui montrais que cela n'était que durant quelques heures et après tout sera terminé. Cette semaine préparatoire fut assez mouvement pour ma part et tellement de chose me passait dans la tête. Je devais continuer d'assumer tout les devoirs que j'avais de la même façon que précédemment tout en m'occupant de Sobo et du plan pour le repas , bref beaucoup trop de chose pour moi seul. Si je n'avais pas eu le soutiens que mon amie , j'aurais probablement défaillis. J'ai énormément de mal à gérer tant de tâche d'un coup , je me sens rapidement déborder et je ne sais plus où donner de la tête. Seul , je n'aurais même pas supporter l'idée de la venu de mon père , de son arrogance quotidienne et de ses mots trop douloureux pour mon cœur mais , à plusieurs , je me sentais plus léger , je savais que je ne serais pas seul face à la torpeur de celui-ci , que je ne serais pas pris dans son blizzard. Pendant cette semaine , j'ai appris à mieux connaître Lily , ses craintes et ses rêves , sa vision du monde , tout ce qui l'entourait rien qu'un peu. Une amitié forte , tellement forte qu'elle bousculait les lois de la logique , semblait s'être immiscer entre nous. C'était quelque chose de puissant mais d'agréable à la fois , quelque chose qui permet de dire à l'autre ''Oui , j'ai confiance en toi , je pardonnerais tes erreurs , je t'aiderais dans tes moments de disgrâces , je resterais à tes côtés. Sait le.'' , ce genre de chose qu'on ne prononce jamais , qu'on garde secrètement pour soi et qu'on espère vrai. Mais je n'avais plus à garder ce genre d'espérance , avec Lily tout était vrai , il n'y avait pas de faux-semblant , de ''peut-être'' , de ''si'' , rien que des vérités et des mots francs. C'est en partie pour cela que j'affectionnais Lily , que je voyais en elle une acolyte , une sœur , une amie et tout plein d'autre chose dont je pourrais la qualifiée. C'était comme ça , dès la première fois que l'on c'est vu c'était comme une évidence : on était si semblable , je pouvais même voir mon reflet dans son âme , quelque chose d'infiniment équivalent à ma personne , quelque chose d'inexplicable.

Malheureusement , plus les jours passaient et plus le moment fatidique approchait , celui où mon père arriverait. Aucune fuite était possible même si je l'aurais souhaiter du plus profond de mon cœur. Il fallait que j'affronte cette réalité peu importe ce qu'elle allait me coûter . J'espérais juste que mon plan fonctionnerait à merveille et qu'il n'y aurait pas d'imprévu. Samedi après-midi , je m’apprêtais à accueillir mon père avec Sobo à l'aéroport. La boule au ventre , je n'avais presque pas lâcher un mot sur le chemin vers l'aéroport. J'étais pris dans cette foule infernal qui partait dans tout les sens , s'en allant vers une autre destination ou bien attendant un proche , comme nous apparemment. Ma grand-mère respectait mon silence , elle le comprenait même et ne souhaitait pas me rajouter du stresse en discutant de chose inintéressante pour faire passé le temps. De toute façon , d'ici quelques minutes , il serait là. Il n'aurait pas pu louper son vol ? Venir avec ma mère ? J'inspirais profondément à cette pensée. Maman... Elle devait tant s'ennuyer , essayant toujours de joindre les deux bouts comme elle l'a toujours fait. Je l'admirais tellement. Je ne comprendrais probablement jamais l'union entre ma mère et mon père , deux opposés total , mais bon les opposés s'attire probablement... Assis sur un siège quelconque , je songeais à mille et une chose dans mon angoisse sourde , toujours aussi intense. Des sueurs froides traversaient ma nuque , me rappelant à chaque seconde qui allait arriver. Sobo avait l'air plus sereine alors qu'elle ne portait pas non plus mon père dans son cœur , lui qui l'avait toujours ignoré. Mais Sobo était plus forte que ça , c'était une femme âgée pleine de sagesse et qui savait prendre un recul fou sur toutes les situations même les plus imprévisibles comme celle-ci. Jamais je n'avais vu Sobo paniquer , jamais je n'avais vu ma grand-mère dans un état second du à des sentiments trop fort , elle a toujours garder la tête haute et les pieds sur terre . J'espérais un jour pouvoir en dire autant de moi-même , moi qui n'arrivais pas à affronter mes peurs , moi qui pleurais dès qu'une situation était trop rude à gérer , moi qui ne savais pas encore porter plusieurs poids sur mes épaules , je n'étais encore que moi. Peut-être un jour , cela changera. Je l'espérais. Pris dans un flot de penser divers et varié , j'en oubliais presque la raison de ma venue ici mais la réalité finissait bien rapidement par revenir au galop. Sobo posait sa main sur mon épaule et en relevant la tête je compris , mon père venait d'arriver. Il était bien plus grand et plus musclé que moi , la fatigue du voyage se faisait ressentir dans ses traits tendus. Avec une sorte d'appréhension fugace , je me rapprochais de lui en le saluant , mon père ne me répondit que par une petite frappe sur la tête , un de ses gestes affectifs qui m'étais incompréhensible. Le retour de fit aussi dans un silence presque de mort , Sobo était la seule à prendre la parole , à essayer d'animer un peu la voiture mais personne ne semblait vouloir prendre réellement la parole. C'est à ce moment précis que je me disais que la semaine qui allait arriver allait être très longue. La première soirée ce passa un peu près dans le calme le plus royal , personne ne fit de réflexion déplacer comme si une gêne constante stagnait dans la pièce principale. Préférant fuir la situation plutôt que d'affronter encore mon père , je me réfugiais dans ma chambre prétextant avoir une tonne de devoir, excuse qui marche presque toujours. Dans ma chambre , je fermais à moitié mes volets pour ne pas faire rentrer trop de luminosité et j'attrapais mon portable. Exténuer mentalement de l'ambiance générale dans cette maison , je me décidais à envoyer un SMS à Lily pour savoir son ressentie pour demain. Je devais me montrer rassurant avec elle, ce qui allait ce produire n'était vraiment pas simple à gérer psychologiquement et il fallait qu'on s'y prépare chacun de notre côté. Je détestais mentir , plus que tout , mais maintenant la situation était verrouiller et nous devions le faire. J'avais prévenu mon père que demain , j'inviterais ma ''petite-amie'' pour le repas , pour qu'il se contente de cela et qu'il passe à autre chose (je l'espérais aussi).

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Je posais le téléphone à côté de moi en soupirant. Je craignais plus la journée de demain que je ne voulais me l'avouer. Un stresse palpable se faisait ressentir, plus qu'à mon habitude. Il fallait que je clarifie mes idées : tout allait bien ce passer , j'en étais sûr. Il ne fallait pas que je doute en moi ou en Lily (bien que j'avais plus de doute sur ma propre personne que sur mon amie , je n'étais pas un fin comédien). Après quelques minutes de réflexion , je me disais que la meilleure chose à faire restait de ce mettre au lit et de ce vider la tête. J'attrapais un ouvrage de Robert Brandom et me plongeais dans ses réflexions sur la philosophie analytique. La philosophie a toujours été un de mes échappatoires , une façon de pensée tout en pensant à autre chose , une évasion intellectuelle en soit. Je finissais par m'endormir sur les pages du roman que je lisais , probablement trop perturbé et fatigué pour réussir à me concentré sur les thèses que j'étudiais pour ma propre culture. Tombant dans les bras de Morphée , je me sentais tout d'un coup plus serein , comme si tout ça n'était qu'un mauvais rêve avant que je me réveille , comme si la venue de mon père n'était pas réelle.

Tout ça , c'était avant que mon réveille ne résonne dans toute la pièce tel un cri pour me signaler l'état de ma panique intérieur. Tapant l'outil comme je le pouvais , je grognais avant de remettre ma tête dans mon coussin. Je n'avais qu'une envie : rester dans mon lit et ne pas voir la tête de mon père. Mais avais-je réellement le choix ? Non. Je m'obligeais , d'une façon cruelle , à me lever tout en allant dans la cuisine. J'ouvris le frigo pour prendre mon jus de fruit habituelle quand je vis une crinière rousse assis à la table du salon , une tasse de café à la main. Je maintenait une attitude assez distante en préférant déclarer un simple bonjour , si peu affectif qu'il soit. Mon père semblait plus bavard ce matin , ce qui m'étonnais énormément. Il n'était pas forcément du matin alors cet enthousiasme soudain me paraissait louche. Je répondis poliment à ses questions banales sans réellement paraître intéressé , craignant toujours que le dragon dormant au fond de lui ne se réveil. Sobo , elle , c'était mise plus en retrait : elle n'avait jamais été à l'aise avec mon père et ce n'est pas aujourd'hui que cette règle allait changer. Je terminais précipitamment mon petit déjeuner pour aller me préparer , mon père me lançait une réflexion comme quoi je devrais faire quelque chose de mes cheveux de peur de faire fuir mon invitée. C'était trop beau pour que ça n'arrive pas , s'il commençait sa valse de commentaire désagréable , nous en avions pour la journée complète. Je préférais ne pas lui répondre et ignorer tout simplement sa remarque. Je me glissais jusqu'à mon armoire en sachant qu’aujourd’hui , exceptionnellement , je devais faire un effort vestimentaire. C'était un repas important (apparemment) pour mon père alors je devais faire mine d'accorder de l'importance à ce fameux repas. Je regardais mes diverses affaires : un simple t-shirt n'aurait clairement pas fait l'affaire même si j'aurais préférer m’apprêter de façon simple. J'optais donc pour une chemise blanche avec un pantalon noir très classique . Exceptionnellement , je ne mis pas mes lentilles mais je portais ma paire de lunette qui me donnait un air beaucoup plus sérieux. J'abandonnais mon habituelle parfum à la lavande pour un parfum beaucoup masculin que je n'affectionnais pas du tout mais qui sera probablement au goût de mon père. J'ai toujours détester ce type d'odeur bien trop forte qui était censé être ''viril'' , surtout sur moi. Je préférais des odeurs plus fleuries mais bon , aujourd'hui je devais bannir ce genre de senteur. Ressembler à l'idéal que souhaitait mon père n'était pas simple mais si je ne voulais pas faire de vague , je devais me plier à ses exigences. Cela passait par le fait de lui ressembler un minimum. Je regardais mes cheveux en soupirant , je ne pouvais pas les laisser ainsi sinon j'aurais le droit à des remarques toutes les cinq minutes. Avec crainte , je pris le pot de cire à mon père dans la salle de bain et plaqua mes cheveux en arrière. Je grimaçais en voyant le résultat : je n'aimais pas du tout , vraiment mais c'était le genre de coiffure que mon père aimait , non ? Je pensais avoir fait assez d'effort comme ça , mettre de la cire dans mes cheveux me semblaient déjà être un effort surhumain... Je soupirais en regardant mon image , je n'arrivais même pas à me reconnaître. Le Aaron toujours décontracter , dont les t-shirt et les jeans était l'uniforme universel avait été troqué pour une version beaucoup plus sérieuse , à la limite du ridicule. Pourquoi en faire tant pour un simple repas à 4 ? Je levais les yeux à cette pensée , j'espérais vraiment que ce repas ne sera pas trop gênant.

Les heures défilaient bien trop rapidement , me rapprochant du moment fatidique. Pris dans une grande panique , je n'arrêtais pas de jouer avec mon téléphone , le déverrouillant toutes les deux minutes. Je craignais la réaction de Lily en voyant mon père même si je lui avais dépeint le personnage , on était jamais assez prêt à découvrir qui était mon père. Je ne savais pas si elle me préviendrait par SMS quand elle arriverait ou non mais j'essayais de me préparer mentalement à ce qui allait suivre. Je passais mes mains sur mes tempes quand mon père vint savoir face à moi en tapant sa main sur la table et en me déclarant de son habituel voix rauque :

« Alors la petite , elle est comment ? J'espère qu'elle est pas muette comme toi , parce que depuis que je suis arrivé ici , tu me lâche pas deux mots. Tu t'en rend compte ? »

Je grimaçais à ses questions sans réponse direct. Je n'appréciais pas vraiment qu'il désigne Lily par un pseudonyme comme celui-ci mais je ne rebondissais pas directement là-dessus , j'avais l'habitude du parlé de mon père et je composais avec. J'espérais qu'il n'adopterait pas ce comportement devant mon amie. Tandis que Sobo posait la nappe et que je me levais pour l'aider , je répondis en sentant le regard trop prononcé de mon père :

« Je... ne sais pas quoi te dire. Écoute si tu veux , on peut parler de ton travail ou du lycée. »

Je venais de faire un pas vers mon père , rien qu'un petit pas. Ce pas voulait dire ''je ne t'en veux pas mais fait aussi un pas vers moi et peut-être que ça ira mieux , un de ces jours''. Mais mes espoirs fondirent tel la neige en été quand je vis mon père hausser un sourcil en me répondant qu'il y avait d'autre sujet plus urgent dont nous devions parler , comme la fameuse soirée où je me suis fais littéralement ravalé la façade par son meilleur ami. Je ravalais ma salive à cette idée , je n'avais clairement pas envie d'évoquer ça avec lui mais je sentais que c'était un des sujets brûlants que nous devrions obligatoirement aborder. Ça ne me plaisais pas du tout , vraiment. J'essayais de prendre mon malaise sur moi en regardant l'horloge de la cuisine... Presque 12h , Lily ne devrait pas tarder. J'espérais que notre histoire montée de toute pièce sera crédible aux yeux de mon père.

Plusieurs jours et bien des aventures s’étaient écoulés en peu de temps… Lily avait eu une folle semaine entre ses différentes rencontres et LE plan qu’elle et son frère de cœur s’occupaient à mettre en place pour berner le propre père de ce dernier. Les messages ainsi que les différentes discutions avaient littéralement fusé entre les deux, mais une tension était tout de même palpable. La jeune fille adorait véritablement chaque discussion, chaque seconde passée avec Aaron, mais la future présence de son père lui pesait énormément sur la conscience.

L’écossaise faisait de son mieux pour apaiser cette véritable peur que ressentait son grand frère, que ce soit par des paroles encourageantes, quelques câlins effectués dans la plus grande douceur… Et parfois, une barre chocolaté acheté, à prix d’or, au préalable au distributeur. Lily tenait véritablement à cœur de rassurer l’anglais comme elle le pouvait, même si cela devait détruire ses très maigres économies. Cependant, elle aussi avait ses craintes : comment faire illusion dans un domaine auquel elle n’avait fait que l’effleurer ? La jeune fille n’avait eu son premier baiser que quelques semaines plus tôt et ne savait pas réellement que faire à ce niveau-là. Au final, elle-même ne savait pas réellement si ce qu’il s’était passé avec cette Jun pouvait entrer dans le cadre du « premier baiser ». Il était à noter toutefois qu’Aaron réussissait à trouver une partie des mots pour l’apaiser, mais pas complètement non plus.

En plus de cela, la vie quotidienne continuait, avec son aléa de difficultés et de joies. Les cours continuaient, ainsi que les séances de club, morceaux de violons et de koto répétés quotidiennement. Cette régularité plaisait énormément à la jeune fille, lui permettant de toujours savoir quoi faire et de ne jamais véritablement s’ennuyer en un sens. Le seul souci était qu’intégrer des longues discutions dans un planning plus que chargé était complexe, très complexe… et au final, que faire lorsque l’on manque de temps et que l’on en cherche d’avantage ? Réduire toujours plus son temps de sommeil bien évidemment ! Lily avait des cernes maintenant très fortement marqué et avait tendance à s’assoupir durant l’entièreté de sa pause déjeuné…. Mais qu’importe ? Au final, passer du temps avec son grand frère l’importait bien plus que de dormir quelques heures.

Au final, une belle relation s’était construite entre les deux, elle pouvait clairement sentir une certaine puissance en émaner. Quelque chose de fort, de solide. Lily se sentait bien, rassurée, apaisée en sa présence physique ou virtuelle. Elle voyait véritablement en Aaron ce grand frère qu’elle avait toujours rêvé d’avoir, ce grand frère à qui elle pouvait tout dire sans se cacher, auprès de qui elle pouvait toujours chercher et offrir du réconfort. Il serait toujours présent, toujours là pour elle et savait que cela serait réciproque, tout simplement ! En un sens, la jeune fille se sentait complète en sa présence.

Le week-end fatidique était enfin présent, nous étions samedi et Aaron devait revoir son père aujourd’hui même. Enfin, c’est ce que la jeune fille se mettra en tête une fois réveillée. En effet, elle n’avait rien de véritablement prévu aujourd’hui et son manque de sommeil général lui faisait avoir une bonne grasse matinée plus que bienvenue. Aujourd’hui elle devait choisir une tenue pour le repas de demain, ainsi que se préparer un plan pour se rendre au domicile de la grand-mère d’Aaron. Ce serait la première fois qu’elle allait là-bas et elle ne souhaitait point arriver en retard. Le rendez-vous était à midi pile et les retards étaient à proscrire, tout simplement ! Lorsque l’on est invité chez une personne, la moindre des choses était d’arriver en avance ! Donc, pas de grasse matinée non plus. D’autant que pour bien faire les choses, l’écossaise allait devoir faire un crochet par un endroit spécifique non loin.

Autre point que la jeune fille adorait avec le fait de se doucher le matin : le monde. C’est bien simple, les douches étaient peu emplies le matin, pour sa plus grande joie. Bien qu’elle faisait extrêmement attention à ne pas exposer ses bras à la vue de tous, y compris elle-même, cela en réduisait tout de même les risques… Et, en plus de cela, elle aimait se sentir fraiche et revigorée pour attaquer la journée ! Quel bonheur d’être en week-end et de pouvoir s’occuper pleinement de ses cheveux, les laver, soigner à l’aide de masques et huiles en tout genre. C’était véritablement un véritable rituel que l’écossaise ne manquerait pour rien au monde. Il y avait un coté quelque peu ironique de voir une jeune fille s’occuper aussi bien de ses cheveux, mais délaisser complètement d’autres aspects comme prendre soin de ses rares boutons ou de ses cernes. Mais, au final, c’était comme cela qu’elle aimait être : pour elle, la beauté passait par les cheveux… et elle souhaitait vraiment être belle pour le lendemain. Montrer qu’elle pouvait être la jolie petite-amie coquette et féminine.

Autre point important, elle allait s’entrainer aujourd’hui, réservant une petite surprise autant à elle-même qu’à Aaron ! Mais, véritablement, quel bonheur d’être samedi et d’avoir la journée pour soi !

Deux heures et demi plus tard, l’écossaise sorti de la salle de bain pour se diriger dans sa chambre et enfila à la hâte une simple robe d’été toute simple en lin, terminant de sécher ses cheveux sans les attacher. Une étape particulièrement importante allait maintenant se jouer : que mettre demain ?

Il est vrai qu’Aaron devait véritablement être en stress et à cette pensée la jeune fille envoya un petit sms à son ami, « Courage Aaron ! Tu vas voir, on va y arriver tous les deux !!! o/ ». Durant ces derniers jours, elle avait laissé tomber la particule de grand frère dans ses messages, au cas où le père tomberait dessus, il valait mieux être prudent. Cependant, cela ne retirait rien à l’envie de lui remonter un peu le moral, il en avait véritablement besoin.

Après quarante minutes qui paressèrent une éternité, la jeune fille avait trouvé sa robe pour demain, bien que ses vêtements fussent peu nombreux, elle avait beaucoup hésité. Au final, elle avait opté pour une longue robe, un peu chiffon, fleurie au ton pastel pourvues de finitions en dentelles du plus bel effet. La couleur dominante était un bleu pastel très clair, proche du blanc, les fleurs éparses étaient jaunes et noirs, de plus, des feuilles stylisés en rose pastel semblaient tomber sur le vêtement. Adapté à l’été, le matériau était transparent, mais elle porterait un fin vêtement blanc dessous afin de cacher les parties importantes, à savoir tout ce qui allait de la poitrine à au-dessus des genoux, ainsi que ses bras. Le col rond pourvu de dentelle blanche semblait lui entourer la base du cou tandis qu’elle descendait jusqu’aux mollets de la jeune fille, terminée également par une large bande de dentelle blanche. De plus, les manches longues s’évasaient peu avant les poignets, donnant l’illusion que l’écossaise allait s’envoler tant la légèreté du vêtement était visible. Enfin sa fine taille était marquée par un petit lacet de la même couleur, bleu pale, mettant en valeur le peu de forme qu’elle possédait. De petites ballerines blanches termineraient extrêmement bien sa tenue !

Enfin, que faire pour ses cheveux ? Réfléchissant quelques instants, Lily eu une idée, elle allait garder ses deux tresses classiques, mais les sertir quelque peu. D’ordinaire elle attachait ses cheveux avec des élastiques et cachait ces derniers avec un ruban, faisant un beau nœud. Mais, elle pouvait essayer de tresser ses cheveux AVEC le ruban, comme pour faire parcourir de la couleur dans ses cheveux de miel. Après quelques essais infructueux, cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas fait, et sa maman, d’ordinaire, l’aidait, elle trouva un beau vert pastel qui se mariait parfaitement avec le reste de la tenue. Cette coiffure lui allait bien au final et elle se trouvait plutôt jolie comme cela.

Respirant un grand coup et disposant tout cela sur son bureau, Lily soupira : elle était prête, enfin ! Et il n’était « que » 16H. Elle qui d’ordinaire ne supportait pas de rester plus d’une heure à s’apprêter, elle avait clairement craqué un record ! Cependant, c’était pour la bonne cause, pour aider Aaron pour la première fois ! Peut-être en avait-elle trop fait, mais, au final, elle n’en avait pas l’impression !

Maintenant que tout cela était fait, il fallait noter sur un calepin l’itinéraire et différents points de repères important pour se rendre chez Aaron, son téléphone ne faisant pas GPS. Petite boule au ventre cela dit, le père d’Aaron était-il déjà là ? Ce dernier n’avait pas répondu et cela en devenait quelque peu inquiétant cela dit. Lily espérait ne pas avoir dit un mot de travers, l’avoir vexé ou pire encore : accentué son angoisse ! Enfin bon l’itinéraire était tracé et il était l’heure de se détendre, n’ayant pas la tête à travailler. Attrapant son koto, elle joua, encore et encore, se laissant autant bercer que frustrer par la mélodie imparfaite et son manque de maitrise de l’instrument. Cependant, elle progressait… du moins c’est ce qu’elle espérait, continuant toujours et encore !

Un sms ? Il commençait à être bien tard et après son repas, la jeune fille avait presque eu l’impression d’avoir été oubliée, ce qui était compréhensible : la journée pour Aaron avait été très rude pour lui psychologiquement. Mais, au final, était-ce bien lui ? Oui ! Ouf de soulagement ! Souriante largement à la lecture des trois messages laissés par ce dernier, elle répondit dans la foulée, souhaitant montrer du positif et l’apaiser quelque peu.

Coucou à toi Aaron \o/

Je suis vraiment contente d’avoir tout plein de nouvelles de toi !

Ben je vais super super bien oui ! Merci beaucoup à toi *-*

Aujourd’hui j’ai passé presque toute la journée à choisir une jolie tenue pour être toute belle demain, c’était difficile mais j’espère que ça te plaira ^^ (et puis si ton papa est tout content ben ce sera chouette aussi hehe)

Je sais que la journée a été super super dur pour toi et tu sais que j’ai beaucoup pensé à toi ! Au moins on sera tous les deux demain, ce sera plus simple non ? ^^ (Après tout, c’est en étant tous les deux ensemble qu’on réussit le mieux *-*)

Je t’ai déjà dit que tu dois arrêter de me remercier, ça me fait super plaisir aussi tu sais ! Et puis c’est tout normal de faire ça je trouve !

Repose-toi bien aussi, good night !

xoxo

Au vu de tout ceci, il était très probablement épuisé, et au vu de l’heure tardive, c’était un signe qu’il ne fallait pas s’éterniser ! Une longue journée les attendait le lendemain et il valait mieux être en forme.

Le réveil sonnait, bruyamment, agressivement. Quelle idée de se lever aussi tôt un dimanche ? Il était à peine 9H ! Les yeux encore fermés, la jeune fille se traina vers la douche afin de se réveiller convenablement. Après cela, un petit déjeuner à base de thé l’attendait et c’était parti pour s’apprêter, ce qui lui prit une bonne heure.

Prenant les transports en commun pour gagner du temps, l’écossaise pris le temps de réfléchir durant le trajet. Elle s’était maquillée aujourd’hui, peut être que cela était too much. Elle avait toujours été gauche avec cela, préférant ne pas en utiliser de peur que cela fasse « trop », mais elle s’était entrainée la veille. Ceci dit, cela restait léger, le plus visible serait ses cils plus longs que d’ordinaire ainsi que ses lèvres légèrement brillantes suite à l’utilisation d’un gloss, un très léger fard complétait son visage. Elle espérait vraiment ne pas en avoir trop fait, mais sans s’en rendre compte, elle était parvenu à l’effet inverse, ceci dit, cela lui convenait comme cela. Au final, Lily, qui d’ordinaire était très enfantine, avait véritablement aujourd’hui un coté femme-enfant.

Comment maintenir l’illusion ? Était-elle véritablement habillée comme devrait l’être une petite amie ? Y avait-il un code vestimentaire que les petites amies devaient respecter ? Au final, elle avait juste été elle-même et choisit quelque chose qui lui palissait énormément. Peut-être qu’elle allait juste devoir se comporter comme elle le faisait d’ordinaire ? Après tout, Lily était très tactile de base, aussi cela ne devrait point être difficile… Mais, elle-elle-elle allait devoir embrasser Aaron non ? Au fond, la jeune fille espérait que non, car cela l’effrayait en un sens. Ce geste était si intime, si personnel qu’il ne pouvait en être autrement.

Faisant son crochet prévu dans son itinéraire, la jeune fille s’arrêta chez un fleuriste situé dans le quartier Amani, non loin de chez Aaron. Hors de question d’arriver chez quelqu’un les mains vides, question de politesse. L’écossaise était certes d’origine populaire, cela n’avait pas empêché ses parents d’être à cheval sur ces questions ci !

Mais, que d’hésitation devant le choix des fleurs… Au final, elle fit le choix de la symbolique ! Associant quelques roses bicolores rose et jaune avec un gros chardon violine. Pour décorer, quelques lilas ainsi qu’une autre fleur en multiple exemplaire dont elle ignorait le nom d’un ton orangé. Le bouquet était plutôt joli, bien qu’onéreux. Afin de lui donner une touche de verdure, un peu de feuillage avait été rajouté par la main de maitre du fleuriste.

Adressant un immense merci à cet homme, la jeune fille reparti rapidement, elle était clairement en retard sur son planning et il fallait se dépêcher pour ne point arriver en retard, un comble pour quelqu’un prônant la politesse !

Malheureusement, un quartier tout nouveau était peut-être trop pour elle, qui, évidemment, se perdit une bonne demi-heure. Apres avoir péniblement retrouvé son chemin, Lily envoya un message à Aaron, constatant qu’il était un peu plus de midi.

Euuuuh, coucou Aaron !

Je suis vraiment vraiment vraiment désolée mais je me suis un peu perduuuuuuuue T.T

I’m so sorry !!!!

Je pense que je serais la dans 10 minutes mais je voulais vraiment te prévenir, je suis toute nulle !!!!

Ah ! Enfin le 5 ! La jeune fille appuya sur le bouton de la sonnette, fleurs en main et immense sourire de satisfaction d’être arrivée malgré ses 16 minutes de retard. Inspirant un grand coup, ce fut un homme qui lui ouvrit la porte… Mais, qui était-ce ? Il avait les cheveux brillant et plaqué en arrière, affublé d’une chemise et d’un pantalon en noir et blanc tout simple. D’autant que les lunettes qu’il portait lui fermaient énormément le visage. Cependant, il afficha un sourire à la vu de la jeune fille, sourire qui ne pouvait appartenir qu’à une seule personne. Non, véritablement, Aaron était méconnaissable. Lily espérait véritablement qu’il n’avait pas remarqué son regard perdu l’espace de quelques instants.

S’approchant à grand pas, elle ouvrit grand les bras et l’enlaça longuement comme à son habitude, chuchotant quelques mots :

« Euuuh, B-Bonjour monsieur, je pourrais parler à votre petit frère s’il vous plait ? J-Je suis sensé être sa copine en fait ! Non, je suis super contente de te voir Aaron, ça me fait vraiment super super plaisir ! Mais bon j’ai quand même envie de revoir le Aaron tout beau et doux que je connais d’habitude moi ! Je suis vraiment désolé d’être en retard grand frère… Tu vas voir, on va y arriver tous les deux !!!»

Son ton était rieur, souhaitant détendre l’atmosphère par une petite plaisanterie sans méchanceté aucune. Toutefois, la fin de son discours s’était fait à voix plus étouffée, basse, de peur d’être entendue.

Reculant quelque peu et affichant son immense sourire habituel, elle fit une petite rotation sur elle-même avant d’interroger à nouveau son interlocuteur et de lui tendre son bouquet de fleurs. Lily portait en sa voix une légère touche de fierté, mais surtout beaucoup de motivations, d’espoirs et de joie. Comme d’ordinaire, elle rayonnait et espérait contaminer son ami afin de lui apaiser le cœur quelque peu.

« Est-ce que tu me trouve toute jolie comme ca ? J’ai fait vraiment pleins d’efforts pour que ce soit bien ! C’est pas trop j’espère… Ha ! Et tiens c’est pour toi et ta mamie, vu que c’est pas normal de venir sans rien quand on est invité et tout ça... Je… Je savais pas trop quoi prendre donc j’ai improvisé, j’espère que ça vous plaira. »

Une certaine nervosité se lisait au fond des yeux de l’écossaise, mais elle se voulait rassurante… Et elle était également curieuse de faire la connaissance de cette grand-mère ainsi que, dans une moindre mesure, du principal intéressé, celui pour lequel tout ceci allait se jouer…

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