Entretien paranormal [Maya Masuda] #scenario2

Cela ne faisait que quelques jours que j’étais arrivé à Keimoo, mais mon enthousiasme fut si grand, que je m’étais proposé de m’engager plus activement dans les clubs. Celui qui m’intéressait le plus était tout naturellement le club du paranormal, que je trouvais très original. Il était loin de ressembler à mon ancien club, dans mon lycée de campagne, de bénévolat envers les personnes âgées, mais il me plaisait tout autant. J’avais donc demandé à la responsable si elle voulait bien que je la seconde. Cette dernière étant pressée, m’avait proposé de prendre rendez-vous avec elle, en fin de journée. À ce mot, « rendez-vous », je ne pu m’empêcher de rougir. Puis, reconstituant la phrase dans ma tête, mes hypothèses douteuses s’évaporèrent. J’acquiesçais donc rapidement, pour ne pas la retarder.

« 18h30 sur la terrasse! »

Et elle avait disparu.

J’ignorais complétement où se trouvait la terrasse, je décidais donc de quitter ma chambre un peu trop en avance, histoire de ne pas être en retard. Si par malheur je n’arrivais pas à l’heure, je serais sûrement recalé d’office. En fait, je n’avais jamais présidé un quelconque club, alors j’étais assez stressé à l’idée de passer « un entretien ».  Avant de quitter ma chambre, je pris un soupçon de courage liquide, que j’avais pris soin de cacher dans mes affaires. Je n’étais aucunement ivre, mais j’avais tout de même cette sensation de chaleur que chaque gorgée provoque dans ma poitrine.

Finalement, trouver la cafétéria fut plus simple que je ne le pensais. J’arrivais donc avec une bonne demi-heure d’avance. Un camarade m’avait expliqué que la terrasse se trouvait au bout de la cafétéria. Cette dernière, par ailleurs, était complètement déserte. Je soupirais, soulagé. S’il y avait eu des gens, notamment des camarades de classes, et qu’ils m’auraient vu avec cette jeune femme en tête à tête, ils auraient pu commencer à me charrier. Je n’avais pas besoin de ça pour commencer mon année. Quoique la jeune fille, me semblait-il, était très belle. Je ne l’avais pas vraiment scruté, je n’en avais pas eu le temps, ni l’occasion d’ailleurs.

J’hésitais à prendre une boisson et à aller l’attendre dehors. Peut être que je ferais mieux de l’attendre dehors, avant de prendre une boisson. Le genre de dilemmes qui vous gâchent vite la vie. Je décidais donc d’aller l’attendre dehors, sans ne rien prendre pour le moment, histoire d’être plus polie. Et puis, certainement que si elle prenait quelque chose, j’allais devoir lui payer, par « galanterie », même si cela n’avait rien d’un véritable « rendez-vous ». Je trouvais ça idiot de « devoir » payer pour être bien vu, et apprécié. Ce n’est pas parce que je n’ai pas d’argent que je ne suis pas poli, et qu’on ne peut pas me trouver agréable. Ce n’est pas par radinerie que la plupart du temps je n’invite jamais personne au restaurant, y compris moi-même, c’est tout simplement que je n’ai pas les moyens. Je ne comprends pas, et je suis en colère contre ces règles sociales qui me bousillent le cerveau, chaque fois que je sors quelque part, cette boule au ventre à chaque moment que je passe à la caisse. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas le sujet du jour.

Je sortais de mon sac à dos une feuille et un stylo. Elle allait sûrement me donner des informations importantes, et je ne tenais pas à les manquer. Cependant, je ne voulais pas qu’elle me prenne pour un élève trop sérieux, qui ne sait pas rigoler. J’étais loin d’être coincé. Mais après tout, elle le verrait bien par elle-même.

Cela devait faire un quart d’heure que j’étais assis dehors, avec une vue magnifique sur les jardins de l’académie. Étant donné que nous étions en septembre, il faisait chaud et humide. J’enlevais ma chemise, et restait en tee-shirt blanc. Je passais le temps, en faisant des dessins invisibles sur ma table, à gesticuler inlassablement sur ma chaise. Finalement, je cru percevoir une chevelure brune, longue, et une grâce féminine, qui me semblait propre à celle de la responsable tant attendue.

« Ma… Masuda-san? »

Je n’étais plus du tout sûr de son nom. J’espérais ne pas l’avoir écorché. Je lui tapotais l’épaule, afin qu’elle me dévoile son visage.

Elle ne l’avait écouté que d’une oreille, préoccupée comme à son habitude par ses nombreuses activités de diva. La fin des cours achevée, elle manqua d’oublier se rendez-vous donné à la va vite et fut rappelée à l’ordre par une notification de son téléphone cinq minutes avant l’heure de rendez-vous. Heureusement pour elle, elle n’était pas loin du lieu dit. Hélas à cette heure elle n’avait plus ses venimeuses amies pour porter à sa place ses affaires, à dire vrai, il n’y avait même plus personne dans les couloirs. Maya avait déjà la hantise de la période hivernale, période de l’année où, dès 17h, le monde sombrait dans la nuit. Il fallait qu’elle se trouve un nouveau petit homme pour lui tenir compagnie pendant ces heures sombres et par chance elle avait justement rendez-vous avec un candidat à cet instant. C’est la démarche un peu confuse qu’elle arrive à l’heure. Ses yeux bleus parcourraient l’espace lorsqu’une main sur son épaule, suivit d’une voix, la fit se raidir. Crispée, le visage aussi lise que celui d’une poupée en porcelaine, la jeune femme se retourna lentement pour faire face à l’adolescent. À la découverte du rouquin, elle se souvint alors de lui et laissa échapper un petit soupir de satisfaction.

« Enchantée ! Vous attendez depuis longtemps ? Installons –nous ici. »

Rassurée de ne pas avoir affaire à un être surnaturel, Maya se pressa de s’installer en invitant le jeune garçon à en faire de-même. Une fois son ravissant carnet rose pâle et stylo pourpre sortie, Maya observa sa potentielle recrue. Il était encore jeune, son visage, presque joufflu, laissait à penser qu’il manquait encore d’expérience dans la vie. Cependant, son corps semblait mature à souhait. C’était un bon point, Maya aimait les hommes propres sur eux.

«  Bien, nous allons pouvoir commen… »

La voix de la douce sirène se coupa. La gorge sèche, elle aurait bien du mal à faire passer cet entretien.

« Mmh. Excusez-moi. Vous désirez commander quelques choses ? Pour ma part, je prendrai un pokka litchi tea. »

Gentiment, elle fit glisser un menu qui trainait vers son invité. S’il avait la gentillesse de se déplacer, alors elle paierait la commande de celui-ci. Dans le cas contraire, elle improviserait pour gentiment laisser sa consommation au frai du jeune homme. Ce n’était pas la première fois et Maya bénéficiant d’une forte popularité n’avait pas peur des petites répercutions, surtout quand on sait d’avance qu’elle a le barman dans la poche. Maya n’avait aucun souci financier, elle aimait juste qu’on prenne soin d’elle et savait être généreuse en contrepartie. C’était une façon comme une autre d’avoir de l’attention à bas prix.

Les mains soignées, délicatement posées sur son carnet, ses grands yeux de biches fixant l’adolescent et les jolies lèvres pulpeuses et glosées de la demoiselle attendaient impatiemment une réaction de son interlocuteur. Un léger haussement de sourcils, l’invita même à prendre les devant pour passer cette commande. Après tout, c’était à l’homme de jouer ce rôle, non ? Du moins au japon et en particulier avec une jeune femme comme Maya, il n’était même pas envisageable que ce soit à elle de se lever pour demander quoique ce soit.

La jeune fille me fit enfin face. Je fus tout d’abord absorbé par le bleu de ses yeux, auquel je n’avais pas encore prêté attention. Ses yeux étaient magnifiques, presque enivrants. Mais, malgré la beauté indéniable de la jolie brune, je me ressaisissais. Il fallait faire bonne figure. J’avais apporté un accessoire pour l’entretiens, histoire de me fondre davantage dans le décor paranormal, en espérant que cela puisse me rapporter des points. C’était des dents allongées, un peu pour imiter une sorte de Rokurokubi. Cependant, je n’osais pas les mettre. J’étais un peu troublé, car il n’y avait personne dans les alentours, si ce n’était qu’elle, me faisant face.

Elle s’apprêtait à commencer, quand tout à coup, elle se coupa. Elle me tendit la carte, tout en m’annonçant ce qu’elle comptait prendre : un pokka litchi tea. Je trouvais le nom de sa boisson bien compliqué, mais cela confirma mes pensées précédentes : j’allais devoir le lui payer. Je pris donc la carte qu’elle me tendait, par politesse, et jetait un furtif coup d’œil, afin de feindre que je me trouvais indécis. Cependant, le choix pour moi était tout fait déjà : de l’eau, c’est moins cher. Je lui souris timidement, puis, je cherchais le nom de son étrange boisson, afin de me faire une idée du prix. Ma gorge se serra : 800 yen. C’était le prix d’un repas. Bon, tampis, je ne mangerais certainement pas demain. Cela ne pourra pas me faire de mal, j’avais un peu abusé durant la pause déjeuner, sur le menu « à volonté », même s’il était d’une piteuse qualité.

Je me levais donc, tout en serrant les quelques yens que je possédais, dans ma poche, et que je m’apprêtais à abandonner pour la jolie demoiselle.

« Compris. Je reviens. »

Je m’emparais des boissons, et revint aussitôt, en faisant attention de ne pas en renverser. Au fur et à mesure que je scrutais le visage visiblement parfait de mon interlocutrice, j’inventais des histoires, sur son caractère que je ne connaissais pas encore. Je me dis alors qu’il serait temps de le faire, si je comptais la seconder.

« Je m’appelle Adkins Montaro. »

Un peu gêné par le silence environnant que j’avais tenté de brisé, je m’emparais de mon verre, dans lequel j’espérais me noyer, et me mis à rougir. Je détestais ce sentiment, cette chaleur intense parcourant mon visage, le brûlant presque, sans que je n’y puisse rien faire, si ce n’est qu’espérer disparaître.

Finalement, la gêne fit place à l’intrigue. La jolie brune suscitait en moi une certaine curiosité, à laquelle je me permettais de répondre, sans aucun regret.

« Qu’est ce qui t’as donné envie de créer un club sur le paranormal? Tu as déjà eu des expériences du genre? »

Puis, ces simples questions en appelèrent d’autres.

« Tu t’appelles comment? Tu ne m’as pas donné ton prénom. »

En effet, elle avait omit de le faire, comme si j’étais censé le lire sur son visage, ou la connaître sans qu’elle ne daigne se présenter. Peut-être aussi n’était-elle pas si prétentieuse, mais simplement tête en l’air?

« Et… tu es en quelle année? »

Finalement, je commençais à bien aimer faire la discussion. Cependant, je me rappelais ce pourquoi nous avions rendez-vous. Un entretien. Oui, sauf que ce n’était pas à moi de faire l’interrogatoire.

La présidente manqua de s’étouffer avec sa première gorgée. Elle n’était pas habitué à un tel bombardement de questions surtout pendant un entretient qu’elle devait faire passer. Ses sourcils joliment dessinés vinrent à se froncer, plissant son front délicat. Elle sortit une serviette et s’essuya gracieusement le coin droit de ses lèvres avant de poser ses mains à plat sur leur table. Elle ferma les yeux quelques secondes, ce jeune homme manquait de civilité.

- Monsieur Adkins, Je peux comprendre que chez certaine personne le silence peut être une source de stress et qu’un entretien peut également jouer sur vos émotions, cependant gardez à l’esprit que c’est vous qui passez un entretien pour le poste de vice-président…

Un vent glacial souffla sur la terrasse en ce doux mois de septembre. La langue de Maya claquait tel un fouet fendant l’air. Ce petit bout de femme était loin du prototype parfait de la gentille et naïve jeune fille douce et bonne avec tout le monde. Elle était même plutôt frigide, arrogante et méprisante lorsqu’on ne faisait pas partie de son cercle d’amis très fermé. Elle prit de nouveau possession de son stylo et commença à écrire le nom et prénom de son interlocuteur.

- Reprenons. Premièrement vous allez vous présenter, ensuite je le ferais à mon tour et je présenterais le club que je représente. Je vous demanderais une expérience surnaturelle, votre intérêt pour ce domaine, des exemples de projets que vous souhaitez mener… Et vos disponibilités avant de clôturer cet entretien.

Un silence morbide s’installa. Maya ne daignait lever les yeux sur Montaro et restait aussi insensible qu’une pierre. Le professionnalisme de la jeune femme pouvait être terrifiant, mais elle tenait vraiment à son club et ne voulait pas de membres fantômes ou étranges à ses côtés. Elle souhaitait qu’à travers ce club, la population renoue avec ses racines mais également prenne au sérieux la vie après la mort. Dans le club de paranormal il n’y avait aucune place pour les guignols et la présidente comptait bien le faire comprendre au nouvel arrivant. Les bras le long de son petit journal de bord, le dos droit, la tête haute, elle attendait telle une chouette.

- Bien. Présentez-vous en cinq minutes. Votre parcours scolaire, vos activités, passions et vos projets d’avenir.

Studieuse, la présidente prenait quelques notes de temps à autres. Parfois, elle se risquait à répondre à son téléphone et à regarder sa petite montre brillante et chic comme fatiguée du temps qu’elle était entrain de passer. En vérité, non, elle chronométrait le jeune homme. La vie de Maya, lorsqu’elle n’était pas dans sa bulle, était entièrement programmée. Certes, elle renforçait de cette façon son côté femme frigide et inaccessible, mais ceci lui permettait de faire de nombreuses activités et de figurer partout.

- Très bien. Pour ma part je suis Maya Masuda. Gardez à l’esprit que vous pouvez uniquement m’appeler par mon nom. Sauf si je finis un jour par vous permettre de faire autrement. Je suis en dernière année de cinéma à Keimoo. Professionnellement j’ai déjà eu quelques expériences intéressantes dans le monde de l’audiovisuel, de la musique, mais plus particulièrement dans la mode et l’image. Je pratique de nombreuses activités, j’ai du en freiner quelques unes pour cette dernière année. Mmh. Le club de Paranormal recherche un vice-président aux épaules larges, capable d’assumer de nombreuses tâches, d’être proches des membres et surtout d’être visionnaire. Il doit également avoir un bon relationnel, être exemplaire et surtout prétendre au titre de président lorsque le moment sera venu pour moi de tirer ma révérence. Nous devons cette année grossir notre nombre de membres. Organiser des événements mais également nous occuper d’enquêter sur les divers mystères de la ville. Cela veut dire qu’il faut être disponible plusieurs fois par semaine et que par moment les activités sont nocturnes. Il n’est pas envisageable que le club serve d’excuse pour sécher des cours, ne pas rendre un devoir ou échouer à un test. En temps que vice-président votre tâche principale sera de m’accompagner sur les événements, de me remplacer si besoin, mais surtout de recruter de bons éléments et d’être ambitieux. Avez-vous des questions sur le club ou sur ce poste ?

La jeune femme me glaça de son regard dès l’instant où je commençais à me sentir à l’aise. Elle n’avait pas l’air d’apprécier le fait que je m’intéresse à elle. Pourtant j’avais souvent ouïe dire que c’était le meilleur moyen de se faire aimer des autres, que de s’intéresser à eux. Elle finit par me remettre à ma place, d’un ton sévère et net, qui, plus que de me refroidir, m’impressionnait. Elle avait l’air d’être une femme de caractère, le genre de personne qui obtient toujours ce qu’elle désire. En même temps, je ne voulais pas vraiment la juger sur son apparence, mais elle avait aussi l’air d’en avoir les moyens. Si j’étais rentré dans les clichés, je me serais certainement dit qu’elle s’était juste contenté de naître dans une famille aisée, au sein de laquelle chacun de ses caprices aurait été exaucés. Cependant, je n’étais pas du genre à juger aussi rapidement, et préférais m’imaginer une vie où elle aurait travailler dur, avec acharnement, quitte à faire des sacrifices, même si la première hypothèse n’excluait pas forcément cette dernière.

Quoiqu’il en soit, elle me regardait avec un regard qui ne m’étais habituel que chez certains commerçants quand je n’ai pas assez d’argent, ou certaines connaissances quand je me mets à boire excessivement... le mépris. Elle avait l’air de me condamner, alors que je n’avais pas encore eu le temps de me dévoiler. Elle s’empara de son stylo, et immédiatement, s’attaqua aux procédures.
Se présenter en cinq minutes. Je ne savais pas du tout quoi dire à mon sujet, en cinq minutes. Je n’aurais peut être pas su quoi lui répondre non plus si elle m’avait accordé une heure. Je me lançais donc, en m’appuyant sur les bases qu’elle m’avait proposées, soit sur mon parcours étudiant ainsi que mes intérêts vis à vis du domaine paranormal.

« Mh... »

Mon regard évitait le sien depuis que ses yeux l’avaient glacé. Puis, je finis par y replonger, et tout naturellement, m’exécutais.

« Je me prénomme Adkins Montaro,  c’est ma première année à l’académie Keimoo, je viens d’un village pas très connu. Je suis en dernière année de lycée, j’ai obtenue une bourse ce qui explique ma mutation. Mon ancien club consistait à m’occuper des personnes âgées du village, surtout pendant l’été, mais j’ai toujours été animé par un grand intérêt concernant le surnaturel, ce qui m’a malheureusement valu un bon nombre de moqueries de la part des villageois. C’est d’ailleurs pour ça que je suis si motivé à l’idée de participer au club du paranormal, ça pourrait permettre d’ouvrir un peu l’esprit aux élèves, et bien sur d’alimenter ma curiosité concernant ce domaine fascinant. Je n’ai jamais vraiment vécu d’expérience paranormal, mais je serais très honoré de pouvoir participer aux activités du club, et peut être en vivre à vos côtés. Je pense être dynamique et assez créatif, je pourrais participer à l’écriture d’un journal pour le club, j’aime bien écrire, et vous serez utile en tout temps. Je suis disponible constamment, excepté pendant mes heures de cours cela va de soi... Je ne sais pas encore ce que je compte étudier plus tard cependant, j’aime les études et je je sais pas vraiment vers quelle branche m’orienter. Peut être vers la psychologie, je voudrais être utile. »

Parler de mon village me rendait un peu nostalgique, mais mon interlocutrice ne semblait pas très intéressée. Par ailleurs, je n’avais aucune idée du nombre de minutes que j'avais passées à parler, mais je présumais que je n’avais pas dépassé les 5 minutes, car aussitôt mon monologue achevée, mon interlocutrice poursuivit avec le sien. Elle n’avait pas l’air très commode, si je les avais dépassées, elle serait certainement intervenue. Je l’écoutais donc attentivement, car le personnage m’intriguais tout de même.

La demoiselle semblait avoir une vie mouvementée, notamment dans le monde de la mode et de l’image, cela ne m’étonnait pas vraiment, elle semblait avoir le type de profil pour. Elle me fit part de ses attentes concernant le statut de vice président, puis finit par me demander si j’avais des questions. Elle était plutôt claire, et semblait assez impatiente. Je ne voulais pas lui faire perdre d’avantage de temps, car j’avais bien l’impression de l’avoir assez fait. J'étais tout de même déçu de cet entretien, mais je poursuivais, la voix plutôt serrée.

« Très bien mademoiselle Masuda. »

J’inclinais légèrement la tête avant de répondre.

« Je pense que vous avez été assez claire, merci pour votre temps ».

Je lui adressais enfin un sourire digne des plus grands films d’horreur tant il était forcé, puis, détournais le regard à nouveau, ne sachant si j’étais censé rester ou partir.