Never again. [PV Chris]

Août 2016 – Immeuble Legends.

La journée avait été ardue. Bien plus que je ne l’aurai pensé. Ce nouveau coach ne laisse vraiment rien au hasard. Ce qui en soit, n’est peut-être pas plus mal. Mais quelle face de c… Rah. Il se moque de nous voir galérer, ouvertement. Quoi qu’il en soit, j’ai des courbatures dans l’intégralité de mon corps… Même dans des endroits que je n’aurai pas soupçonnés. L’heure du retour à la maison fut une bénédiction. Ou du moins, aurait dû en être une. Le bus était bondé et je n’avais vraiment pas envie d’attendre encore plus longtemps que le prochain arrive… Tant pis, je prendrai mon mal en patience entre deux dessous de bras et leurs odeurs de transpiration dégueulasse. Note à moi-même : Reprendre une douche en arrivant… Erk.
Je faillis ne pas sortir de ce fichu bus tant personne ne pouvait se décaler pour laisser passer ceux voulant descendre. Hausser la voix dans une chaleur étouffante n’est pas ce qu’il y a de plus fun au monde. J’avais l’impression de baigner dans un enfer d’odeurs immondes… L’air frais me fit aussi bien que le bruit de ce fichu bus repartant. Enfin, j’étais presque à la maison, c’était déjà ça. Où avais-je mis ces fichues clés… ? A oui, cette poche… J’avançais de manière totalement automatique jusqu’à la porte de l’entrée de l’immeuble, perdu dans cette recherche intensive de trousseau. Ca m’apprendra à ne jamais les ranger au même endroit à chaque fois.

Mains de nouveau dans les poches, je n’aspirais qu’à un cocon de réconfort. Une douche rafraîchissante, un bon repas et surtout… M’allonger quelque part pour ne plus bouger jusqu’à ce que vie s’en suive. Sans dormir spécialement, juste pouvoir flâner. Jusqu’aux cours intensifs d’été du lendemain… Je soupirais tandis que mon doigt caressait le bouton de l’ascenseur mollement.

Des pas résonnèrent sur ma gauche.

Mon regard glissa tout aussi lentement dans la même direction. Quelqu’un –d’assez grand, hmpf.- venait d’entrer dans l’immeuble, se dirigeant apparemment dans la même direction que moi. Tous deux dans l’attente que l’appareil descende au dernier niveau, je profitais pour observer mon voisin. Je l’ai déjà croisé quelques fois, il me semble… Son visage ne m’est pas inconnu. Enfin… J’habite ici depuis avril. C’était peut être simplement quelqu’un que j’avais croisé un jour, ou deux. En fait, je m’en fou.
Une fois l’ascenseur ouvert, je ne me fis pas prier pour cadencer mes pas jusqu’à l’intérieur, appuyant aussi tôt sur le bouton de l’étage numéro. S’il voulait son étage, il allait se servir tout seul, après tout. Le garçon –que j’estimais plus jeune que moi, malgré sa taille bien trop grande à mon goût- m’emboita le pas et vint s’installer à son tour dans l’appareil avant de ne choisir son étage. Allez, plus que quelques secondes avant le havre de paix.

L’ascenseur démarra.

Oh, j’avais oublié un détail… Est-ce que Lea serait à l’appartement ? Par pitié, qu’elle soit occupée à quelque chose. Je n’avais pas besoin de l’entendre jacasser ou se plaindre de sa journée.

*Crick*

Mes sourcils se froncèrent. Ce truc faisait quand même vachement de bruit… Ils devraient penser à le réviser un jour… Il ne manquerait plus qu’il tombe en panne. Fort heureusement, j’habite au premier étage. Si j’avais à monter plus après de tels entraînements, je crois que je resterai à dormir dans l’avant cours. L’herbe doit être fraîche pour les nuits estiva…

*CLONG* *Fiouuuu*

Ok c’est quoi le délire là ? Les lumières viennent de s’éteindre… Sérieusement ? Non, c’est une blague. Une caméra cachée. Quelqu’un a lu mes pensées et a voulu me jouer un tour ? Je soupirai, appuyant en vain sur les boutons des étages –à l’aveuglette- mais aucun signal ne fut donné…

Je fouille à tâtons dans mes poches… J’ai oublié mon téléphone dans mon casier du vestiaire.

Sérieux. La prochaine fois je ferme ma gueule.

- Raah, bordel. Tous leurs boutons sont pareils !

La colère commençait progressivement à me monter au nez… Je me tournais vers le garçon, bien qu’il ne puisse nullement me voir.

- T’as un téléphone ?

Ma voix est sèche, j’en ai conscience. Ce n’est pas pour autant que je m’excuserai de quoi que ce soit. Ce n’était vraiment pas le moment de me demander de m’excuser ou simplement d’être poli. Fichu merdier…