₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| " C'est pour mieux te voir, mon enfant." [PV Takuya Hibari] | |
| | Auteur | Message |
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Mélisandre Aliev ♠ Lycée - Troisième année
Age : 24 37
KMO :
| Sujet: " C'est pour mieux te voir, mon enfant." [PV Takuya Hibari] Ven 24 Juin 2016 - 12:36 | |
| Des centaines de mots réunis dans des centaines d'ouvrages, certains t'intéressaient, d'autre te repoussaient. C'est en ayant dans l'idée de trouver un livre de conte japonais que tu t'étais rendue aujourd'hui au club de littérature auquel tu es inscrites. Le libre accès à ces œuvres te donne le sentiment d'avoir les attraits d'un érudit, étudiants les mots avec minutie. Mais ton amour de la littérature n'est pas inconditionnel, tu n'aimes à vrai dire que les livres étranges. Ceux qui sont dérangeant où fantaisistes. Les romans d'amour, les nouvelles, les polars, rien de tout ça ne te fait vibrer. Toi, tu lis les livres qui racontent des histoires fabuleuses, celles qui parlent de sirènes et de chimères. D'autres fois, tu te laisses porter à des lectures bien plus troublantes, sur des histoires angoissantes. Mais le plus souvent, tu préfères les oeuvres conséquentes qui t'expliquent une vision des choses différentes, les oeuvres sur la sorcellerie, l'herboristerie où encore, le spiritisme. Tu es entrée dans le club dès ton arrivée à Keimoo, par obligation principalement, mais ce serait mentir que de dire que tu n'y portes pas d'intérêt. Tes parents sont des gens de lettres, amoureux des littératures anciennes. Même si tu ne partages pas cette passion, tu la comprends. Pouvoir retranscrire des émotions, des connaissances et des situations à travers des mots, c'est forcément intéressant. Tu as les deux mains posées sur deux livres différents, l'un traitant d'un conte traditionnel japonais qui t'es inconnu et l'autre concernant les constellations. Ces deux univers te correspondes même si rien ne les relient l'un à l'autre. Tu réfléchis donc à savoir lequel vas-tu privilégier, pour commencer. Aujourd'hui, tu as le corps léger, pris d'un élan jovial secret, sans aucune raison apparente. Tes affaires sont posées sur la table à laquelle tu as décidée de t'installer, tu te sens libre et tu le traduits par ces petits tapements de pieds réguliers sur le sol. Tu finis par décrocher les deux livres de l'endroit où ils ont été soigneusement classés pour les placer devant ton visage, alternant entre un coup d'oeil à l'un, puis à l'autre. Grimaçant petit à petit, tu déclares en grognant : « De toute façon, Mélisandre a deux yeux, elle peut lire deux livres.»
Depuis que tu es dans le club, soit depuis une demi-heure, tu n'as fait attention à personne. Non pas que tu n'ai pas envie de côtoyer du monde aujourd'hui, mais tu respectes simplement le moment de calme qu'ils s'accordent afin de se plonger dans une lecture qui leurs plaît. Réunissant les deux ouvrages dans une même pile, placée sur ta hanche, tu te mets maintenant à chercher à atteindre un rayon hors de ta portée. Tu ne sais pas ce qu'il y a, là-haut, mais tu as décidée que tu veux le savoir. Dans un premier temps, tu glisses tout ton poids pour te mettre sur la pointe des pieds. Ce n'est pas suffisant. Puis, tu sautilles légèrement. Tes impulsions sont vives, mais la retombée douce et silencieuse, comme si il n'y avait pas de différence pour ce sol si tu y étais, où non. Il faut dire que ce n'est pas ton poids qui fera une différence quelconque. Tu as réussi à apercevoir des dos de livres, sans avoir eu le temps d'y lire des titres.
« Si Mélisandre était un oiseau, ce serait plus simple. »
Ce genre de réflexions abstraite fait partie de ton quotidien et de celui des personnes qui te côtoient. Même si tu penses sincèrement ce que tu viens de dire, tu as conscience que ces mots peuvent paraître issue d'un esprit dérangé. Ton esprit est dérangeant, de toute façon. Finalement, tu décides que tu n'y arrives pas seule. Il te faut donc de l'aide. Prenant contre toi les deux livres qui constitueront tes premières lectures de ce jour, tu te mets à la recherche de quelqu'un qui pourra t'apporter de l'aide. Sans un bruit, tu te déplaces dans la pièce, observant les personnes présentes. Ton choix se portera vers une personne forte, tu le sais. Ton regard doré se promènent sur leurs corps occupés, certains te remarquent, d'autres non. Tu ne vas vers personne, errant simplement en réfléchissant à voix basse.
«Il faut un monstre. »
Par "monstre", tu n'entends pas ce qu'on peut penser. Pour toi, un monstre est simplement une personne plus grande et forte que toi, tout le monde est donc possiblement un monstre. Ce n'est pas péjoratif, les monstres sont ce qui t'intéresse le plus, c'est pour cette raison que souvent, lorsque tu regardes quelqu'un, tu te mets à imaginer quel genre de monstre il serait. Petite, tu n'étais pas effrayée des monstres. Tu aurais adorée être face à ce dit "croque-mitaine", celui qui te dévore mains et pieds si ceux-ci dépassent du lit. Jamais il ne t'a été donnée d'en voir un, véritablement. Au lieu de cela, tu en imagines, tu en inventes. Tu préfères vivre dans un monde illusoire que dans un monde terne. De ce fait, tu laisses ton imagination redessinée tout ce qui a besoin de l'être à tes yeux. Dans cette pièce, tu ne trouves pas le monstre qu'il te faut. Ta petite voix discrète se fait entendre par des notes formant une mélodie répétitive, un rythme lancinant et envoûtant alors que tes yeux parcourent toujours l'endroit. Tes déplacements fluides furent couper brusquement, tout comme ton chant. Tu venais de te stopper puisque devant toi c'était dressé ce qu'il te fallait. Peu importe si cette personne était occupée, peu importe si elle est présente depuis une heure où viens seulement d'arriver, c'était cette personne qu'il te fallait. Avançant doucement, ayant déplacé tes livres pour qu'ils se rejoignent avec tes mains dans ton dos, tu te diriges vers la personne, quoi que celle-ci fasse. C'est un garçon, grand et imposant. A tes yeux, du moins. Il te parait tellement plus âgé que toi que tu peux le qualifier sans peine d"homme". Son visage à des traits durs. Si il étais un monstre, il serait certainement des plus effrayants. Parfait. C'est celui qu'il te faut. Sans peur, tu te place à ses devants, observant de haut en bas sa carrure, la comparant secrètement avec la tienne pour finir par afficher un sourire presque malicieux et déclarer en murmurant, afin de respecter le silence requis dans les bibliothèques :
«Est-ce que Mélisandre peut avoir ton aide, Kaijū ?»
Cette appellation au sens littéraire de "monstre" qui a en vérité un impact différent de la vision européenne qu'on s'en fait, ayant plutôt une signification proche à "force de la nature qui nous dépasse" dans les moeurs japonais, tu la trouves parfaitement adaptée. Tentant de rehausser ta taille en te soulevant légèrement, tu expliques donc à la personne que tu viens de possiblement déranger, ce qui t'importe peu, disons-le.
«Mélisandre à les pieds collés au sol, elle ne peux pas voir trop haut, là ou il y a les livres.»
Illustrant tes propos en désignant l'étagère derrière toi, celle où étaient rassemblés les ouvrages inconnus mais convoités, tu attends une réaction de la part de ce garçon. Qu'une réponse ai été prononcée où non, tu continues dans ton élan.
« Si le Kaijū porte Mélisandre, elle pourra attraper ses livres.»
La politesse n'a jamais été ton fort, ni bonjour, ni merci, ni s''il te plait. Seulement des phrases détournées pour aller à ton but. Tu ne veux pas savoir si il va bien, tu ne veux pas savoir son prénom, tu veux qu'il te porte. Ensuite, si il répond positivement à ta requête, tu pourras te montrer plus intéressée par lui, petit monstre capricieux que tu es. | |
| | | Takuya Hibari ♣ Université - 2ème année
Genre : Age : 29 Adresse : Bougu 181
KMO :
| Sujet: Re: " C'est pour mieux te voir, mon enfant." [PV Takuya Hibari] Ven 1 Juil 2016 - 15:27 | |
| "Je n'ai jamais connu les maux dont souffrait la plupart de mes contemporains. Le froid, la faim, les fins de mois difficiles, tout cela m'était étranger." Frottements de pieds de chaises sur le parquet neuf, chuintement de pas qui s'efforçaient de paraître discrets, chuchotements de quelques camarades qui s'y essayaient moins. Quelques traits de lumières perçaient à travers les persiennes, striant la pièce d'autant de rayons de poussières orangées. Fin d'après-midi calme au club de littérature, les jeunes gens vaquaient à leurs occupations, certains n'y faisaient que lire ou écrire, d'autres encore partageaient leur impressions de lecture, bon entraînement aux soirées mondaines. Tous participaient de quelques manières que ce soit à la vie du club. Bien sûr, il arrivait que certains se contentent d'y passer pour se mettre au chaud durant l'hiver, ou y faire la sieste l'été, mais ceux-là ne restaient généralement pas longtemps, ils avaient tôt fait de changer de club, la perspective de ramasser une mauvaise appréciation ne les inspirant guère. Tous s'y affairaient donc. Tous, sauf Takuya.
Cela faisait bientôt un an qu'il s'y était inscrit, motivé à l'idée d'écrire, il en avait toujours eu envie. Les mots lui manquaient souvent pour exprimer ce qu'il ressentait, il n'en avait pas conscience, mais sa bouche n'était qu'un organe de communication primaire, peut-être cherchait-il instinctivement le moyen de se faire comprendre. Motivé sans doute, inspiré par quoi que ce soit, moins. Il s'était présenté la première fois encore imberbe et vierge de toute expérience d'écriture. Il s'était assis devant un bureau face aux fenêtres, isolé du reste de l'assistance. Ainsi installé, il lui avait fallu peu de temps avant qu'il ne tape, fébrile, les deux premières phrases. "Je n'ai jamais connu les maux dont souffrait la plupart de mes contemporains. Le froid, la faim, les fins de mois difficiles, tout cela m'était étranger." Elles avaient jailli, le contact avec celles-ci fut électrique, pour la première fois depuis un moment, il avait parlé. Sa joie fut indescriptible, mais de courte durée, il fut incapable de continuer le reste de la journée, le lendemain et le surlendemain également, et finalement, l'année passa sans que rien de plus ne soit tapé sur son écran. Simple syndrome de la page blanche précoce ou réel mutisme? N'avait-il donc rien à dire? Chaque semaine, il s'assaillait à la même place, sortait ce même pc et ouvrait cette même page de traitement de texte avec écrit ces deux mêmes phrases. Chaque semaine il ressassait ce qu'il avait écrit, repassant un à un chacun des mots sur le bout de sa langue comme si il les goutait. Il restait prostré sur sa chaise une ou deux heures chaque session, ne se levant que pour faire un tour dans la bibliothèque du club, tâtant de son index une ou deux couvertures, mais n'en prenant aucun. Tout cela sans que jamais, ses doigts ne retouchent le clavier.
Cette après-midi était comme les autres sessions. Elle passait, et c'était déjà une bonne chose. Takuya, étalé sur sa chaise, fixait une tâche au plafond. Ce n'était qu'une petite tâche, une toute petite tâche noirâtre, mais elle lui semblait être plus grosse que la dernière fois. Peut-être n'était-ce que son imagination, ou bien avait-elle réellement évoluée. Une infiltration d'eau peut-être. Il n'en savait rien finalement. Long soupire du désespéré qui se rend compte dans quelle situation cocasse il se trouve. Il se fichait bien de cette tâche au final. L'idée d'abandonner l'effleurait de plus en plus souvent, et à chaque fois, il la repoussait trouvant une nouvelle piste. Des idées, il n'en manquait pas, mais s'était convaincu qu'aucune ne méritait réellement d'être essayée, blocage incompréhensible pour beaucoup, mais porteur de sens pour le jeune homme. Les deux premières lignes lui faisaient de l'effet, il ne pouvait se résoudre à continuer sur quelque chose qui lui en faisait moins, même pour essayer. Seule certitude, le genre. Un polar, ou rien d'autre.
Il sentait d'ici l'odeur de tourbe du whisky, il entendait le crépitement d'un vieux ... qui se mettait en route, le son de voix enregistrées via d'anciens micros, la sonnerie stridente des téléphones à cadran. Cette sonnerie qui transperçait aisément le calme d'une nuit, celle qui réveillait les innocents, qui leur apprenait de mauvaises nouvelles. Un proche était mort, l'enquête était en cours. Il percevait presque le noir et le blanc de ces feuilletons, couleurs d'une époque révolue. Il ne voulait pas écrire un roman noir pour se rapprocher de cette époque et de ses sensations. Il voulait écrire un roman noir, littéralement, que chacune des pages transpire l'encre. Du sang, il y en aurait, mais le rouge ne se détacherait pas du reste, que seules les nuances de noirs puissent le différencier.
Oui, le polar lui irait bien. C'était sa couleur.
«Est-ce que Mélisandre peut avoir ton aide, Kaijū ?»
On l'arracha à ses songes, violemment. Ses yeux s'ouvrirent sur un monde de couleurs orangées, rude contraste pour ses yeux qu'il couvrit avec sa main un instant. On l'avait dérangé, plus personne ne s'y osait depuis des mois, tous avaient compris que c'était une mauvaise idée. Les rares s'y étant risqués, ne serait-ce que pour proposer leur aide, avaient tôt fait de se raviser une fois le regard de Takuya croisé. Tout en grognements et craquements d'os, celui-ci se redressa lentement, posant ce même regard sur la provenance du bruit. Un regard irrité, ce genre de regard qu'ont les chats lorsqu'on les embête trop.
«Mélisandre à les pieds collés au sol, elle ne peux pas voir trop haut, là ou il y a les livres.»
Une jeune fille se tenait là, devant lui, ou plutôt, presque en contrebas, car elle lui paraissait petite, si petite. Ô, lui même n'était pas d'une taille démesurée par rapport à d'autres, le fait qu'il se trouve au dessus de la moyenne nationale ne faiait pas de lui un géant, mais tout était une affaire d'impressions, sa carrure pouvait le faire paraître plus grand qu'il n'était. Cette jeune fille n'était pas une naine non plus, mais au contraire de lui, tout chez elle paraissait, petit, fragile. Elle était fine, peut-être un peu trop, ses doigt n'étaient que des batons par rapport aux siens, tout chez elle lui semblait fait en porcelaine, prêt à casser. Ses grands yeux le fixaient, ses lèvres s'agitaient pour lui parler. "Son corps pouvait donc contenir assez d'air pour émettre des sons?" s'était-il dit.
« Si le Kaijū porte Mélisandre, elle pourra attraper ses livres.»
Le fait qu'elle l'appelle "kaiju" ne le choqua pas, peut-être ne s'en était-il pas rendu compte, il fit également abstraction de sa manière de parler d'elle même. Il s'en moquait, ne comptait que ce qu'il sentait autour d'elle. A la tourbe du whisky s'était substituée l'odeur entêtante d'une vieille maison, à la sonnerie du téléphone qui déchirait la nuit, la voix d'une petite fille qui témoignait de ce qu'elle avait vu.
Ne saisissant pas bien la portée de ces sensations, ni leur signification, Takuya se contenta de se lever en maugréant contre cette génération qui ne disait plus "bonjour" ou "merci", oubliant par la même sa propre jeunesse.
"J'vais t'aider" dit-il sur le ton des vieux bougons.
Il l'a dépassa, se dirigeant vers les rayonnages de livres, l'air sérieux mais pourtant surpris. Il avait une nouvelle idée pour parler à son PC. | |
| | | Mélisandre Aliev ♠ Lycée - Troisième année
Age : 24 37
KMO :
| Sujet: Re: " C'est pour mieux te voir, mon enfant." [PV Takuya Hibari] Dim 3 Juil 2016 - 15:48 | |
| Lorsque tu vois ce regard se poser sur ta petite personne, tu te sens presque accusée. Il te fixe, toi, la chose qui est venue troubler le moment qu'il s'était donné pour rester seul, calmement. Pourtant, tu ne te défiles pas, tu restes droite devant lui. Tes envies passent avant les siennes, c'est tout simplement ce que tu te dis. Son regard est dur, plus dur que ne pourra jamais être le tien. Peut-être ne le fait-il pas exprès, peut-être que ce sont les traits de son visage qui lui donne cet air grincheux. Tu l'ignores. Tu le regardes. Tu as besoin de lui. Curieusement, tes yeux glissent sur l'ordinateur où il est installé, ce jeune homme. Tu y vois quelques mots tapés, mais avant que tu ais eu le temps de les lires, il te répond. Tu sursautes légèrement, reposant immédiatement ton regard sur lui alors que tu tentais de t'immiscer dans son activité. Tu te rappelles ce que tu viens de lui demander, l'aide que tu as sollicité auprès de ce monstre pour tes livres. Il y répond en se levant, faisant résonner sa voix dans l'air. Il te dit qu'il t'apportera son aide, tu es soulagée de ne pas avoir eu à insister d'avantage. C'est certainement ta carrure enfantine qui te donne ces facilités de contact, penses-tu. Le jeune homme est debout, il marche, te devançant. Ses pas sont plus larges que les tiens et en plus, tu as du mal à coordonner tes mouvements entre tes bras qui doivent soutenir les deux ouvrages que tu t'es déjà imposée et tes pieds qui doivent avancer. Lui, il se dirige vers l'étagère que tu lui a précédemment désignée. Tu trottines en le rattrapant. Une fois devant le rayon voulu, tu déposes doucement les livres sur une étagère à ta hauteur avant de montrer du doigt le bout du rayon, t'étant placé stratégiquement à droite du jeune garçon.
«Mélisandre voudrait bien voir ceux-là. »
Alors qu'ils étaient posés sur les ouvrages haut perchés, tes yeux se promènent de nouveau pour arriver sur lui. Tu le fixes un moment, observant son visage qui ne t'es pas inconnu sans pour autant t'être familier. Tu ne te sens pas gênée, ni intimidée, simplement envieuse qu'il soit assez grand pour voir des choses qui t'échappent. Tu te dis que ce garçon est au courant avant toi lorsqu'il pleut, qu'il est plus proche de la lune et du soleil que toi, tu l'envies pour cela. Tu te hisses sur la pointe des pieds pour l'approcher d'un peu plus près, une mine neutre. Tu lui demandes :
«Est-ce qu'un Kaijū fait toujours la tête comme toi ? On dirait un grand méchant loup. "C'est pour mieux te faire peur, mon enfant."»
Tu ricanes doucement à tes propres mots, essayant ensuite de prendre la même mine sérieuse qu'il aborde. Bien entendu, tu le caricatures, fronçant les sourcils et forçant ta moue. Tu ris de nouveau silencieusement, c'est fou comme tu peux aimer les monstres. Les méchants sont tes préférés. Dans tout ce qui est artistique visuel ou auditif, que ce soit un livre, un film où une chanson, tu vibres lorsqu'un sujet monstrueux est informé. En tout, tu vois des monstres. Les humains sont les pires monstres cruels qu'il existe, tu en es consciente et tu le revendiques. Mais les cauchemars, les effrayantes choses qu'on imagine, tu es persuadée qu'ils n'en sont pas loin non plus. Ce monstre-ci, celui que tu venais de choisir, il n'avait rien d'effrayant véritablement. Autant était-il sérieux et dur, un peu rude sur les bords, autant tu ne décelais pas de méchanceté. Il t'aidai à ce moment là après tout, quel genre de monstre aide ses victimes? Les pires, sans doutes. Tu penses à ce moment à la sorcière d'Hansel et Gretel, qui a offert friandises et sucreries avant de dévorer vivant. Si tu dois pousser ce garçon dans un four, tu ne feras pas long feu. Si tu as utilisé la métaphore de ce loup que tu aimes tant, c'est peut-être parce qu'il a un aspect un peu animal. Sauvage, sans doute. Tu sors ton esprit de cette imagination débordante qui t'entraîne, te laissant silencieuse, le fixant.
D'un coup, tu tends tes deux bras vers lui, remettant tes songes dans le sujet approprié, ce n'est pas le moment de le vexer ou de le faire se transformer. Avant, il doit t'aider. Ensuite, tu pourras l'importuner. Les mains tendues vers lui, tu lui présentes une nouvelle demande, tout en gardant une hauteur de voix murmurante, celle que tu préfères avoir.
«Est-ce que le Kaijū peut me porter ? Comme ça Mélisandre peut choisir.»
Tu ouvres un peu plus tes bras et termine par une formule qui te semble approprié à la situation, lui donnant enfin un signe de politesse.
«S'il te plait, Mélisandre est pas trop grosse.» | |
| | | Takuya Hibari ♣ Université - 2ème année
Genre : Age : 29 Adresse : Bougu 181
KMO :
| Sujet: Re: " C'est pour mieux te voir, mon enfant." [PV Takuya Hibari] Mar 5 Juil 2016 - 12:30 | |
| Elle le suivait, d'un pas léger, presque sans bruits, seuls les craquements du parquet permettaient de la suivre à l'oreille. Une petite fille venu s'échouer près de sa retraite paisible, requérant son aide, c'était comme cela que les autres personnes présentes voyaient sans doute la situation, mais Takuya en avait une autre idée. Elle l'avait regardé d'un air de défi alors qu'elle posait sa question. Dans une formulation particulière qu'elle ne semblait pas vouloir lâcher, elle lui avait parlé, toujours sur ce même air de défi. Timide? Takuya s'attarda sur son visage un instant, paisible, mais avec son regard particulier, une impression de flotter au dessus de simples préoccupations émanaient de la toute jeune fille. Non, assurément, elle ne l'était pas, trop focalisée sur des choses que le commun des mortels ignoraient pour l'être. Ses deux grands yeux devaient voir des choses interdites à sa propre vision. Il se surprit à en être jaloux, juste un instant, juste assez pour imaginer ces choses. Grouillaient-elles là, indépendantes du reste? Ou bien se superposaient-elles à la réalité? Non, si elle les voyait, c'est qu'elles étaient sa réalité.
«Mélisandre voudrait bien voir ceux-là. »
Retour à sa réalité. Sa vision se reconnecta et se trouva face à la fin du rayon. Les étagères étaient hautes, plus hautes que lui, mais Takuya pouvait au moins voir les livres tant désirés. Il ne s'y intéressa pas, préférant de nouveau regarder cette "Mélisandre". Il se demandait bien quel genre de mot allait encore sortir de sa si petite bouche. Si petite, et pourtant si bavarde.
«Est-ce qu'un Kaijū fait toujours la tête comme toi ? On dirait un grand méchant loup. "C'est pour mieux te faire peur, mon enfant."»
Léger froncement de sourcils face à cette réplique, qui ne fit qu'en fait accentuer ce dont elle se moquait. Elle répliqua par sa caricature et un petit rire silencieux. C'était donc ce à quoi il ressemblait, un grand méchant loup? Il se représenta l'image un peu infantile d'un gros canidé noirâtre aux dents démesurés. Il n'était pas un féru de contes occidentaux, mais l'image de ce méchant pour enfant était largement partagée à travers le monde, et puis, tous les peuples avaient une représentation de ce qui devait manger les enfants si ils n'étaient pas sages. Le loup, au même titre que l'ogre, n'en était qu'un exemple. Elle ne le défiait pas au final, en la regardant rigoler d'un air enjoué, il ne put que baisser ses armes, et, presque entraîné dans sa valse, accepta de jouer une seconde le rôle qu'elle lui prêtait en découvrant ses dents dans un sourire carnassier. Juste un instant avant de reprendre son air sérieux.
Mais déjà, elle lui tend ses bras, geste qui sentait bon l'époque des câlins, époque révolue. Aussi, ne comprenant d'abord pas le but de son geste, celui eut un mouvement de recul, signe de défiance maladroit qu'il ne put réprimer.
«Est-ce que le Kaijū peut me porter ? Comme ça Mélisandre peut choisir.»
Retour au calme. Drôle de demande, qui venait s'ajouter à l'ensemble de ses répliques. Elle souhaitait s'élever elle même, peut-être pour voir, outre les livres, ce qu'il se trouvait là-haut. Le jeune homme eut envie de la prévenir que rien de plus ne l'attendait, mais il se rappela à qui il avait ici affaire, peut-être verrait-elle des choses plus passionnantes que lui. C'est-à-dire autre chose que d'autre sommets. On avait en effet toujours tendance à regarder celui qui était "plus" que soit. Takuya se demanda comment réagirait la Mélissandre face à Zakuro. Son poing droit se serra subrepticement à l'image du grand gaillard, mais il n'eut pas le temps de rester dessus, car déjà, la jeune fille reprenait.
«S'il te plait, Mélisandre est pas trop grosse.»
Première formule de politesse. Cette absence de "mots magiques" dans le reste de ses phrases, il l'aurait interprété comme un manque de respect chez un autre, mais elle, étrangement, ça allait. Il se figurait que si elle n'y pensait pas, c'était parce qu'elle n'en avait pas l'habitude, pas par méchanceté. Il excusait son impolitesse, lui qui était assez maladroit avec cela par moments. Puis dans cette phrase, ce "s'il te plait" prenait un tout autre sens, prononcé comme pour s'excuser de sa demande. Peut-être qu'elle n'en avait que faire, mais c'était ainsi qu'il le sentait.
Il avisa une petite place sur l'étagère du haut, vide de tous livres, juste à côté des ouvrages qu'elle semblait convoiter. A cette petite place, il lança un regard rieur, il venait d'avoir une idée.
"Très bien, je vais porter Mélisandre."
Lui dit-il en caricaturant sa façon de parler, alors qu'il la soulevait par les aisselles. Comme il s'y attendait, celle-ci était légère, il n'eut aucun mal à l'amener au niveau des livres, et, avec un effort en prime qui n'en était pas vraiment un, la déposa tout en haut du meuble, à côté de ses chers livres.
"Admire la vue et prends ton temps surtout, moi je retourne à ma place."
Il tourna les talons, content de sa blague, un sourire en coin plaqué sur sa face. Il se demandait déjà si il allait réellement la laisser là, il espérait juste que personne ne verrait une lycéenne toute menue perchée au sommet d'une bibliothèque, et que celle-ci ne crierait pas. | |
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| Sujet: Re: " C'est pour mieux te voir, mon enfant." [PV Takuya Hibari] | |
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