Académie Keimoo ▼ Administrateur gestionnaire
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| Sujet: RDC - WC [Naoko] Mar 29 Mar 2016 - 6:37 | |
| Bal de Noël Event d'Hiver 2015 Bal de Noël et Inauguration du bâtiment des clubs |
« Creuser sa propre tombe. »
Après s'être réfugiée dans les toilettes du bâtiment, Naoko Tanaka n'a pas de suite réaliser l'ampleur de ce qu'il se passait à l'extérieur. Les portes des WC, par mécanisme de sécurité, se sont verrouillées en même temps que toutes les portes coupe-feu du bâtiment. Seule dans un espace exigu, à proximité du foyer de l'incendie... Mauvaise décision, manque de chance, ou peut-être les deux ?
« Des informations complémentaires... »
- Vous répondrez à la suite de ce sujet. Vous ne pouvez pour l'instant pas vous déplacer dans d'autres locations. - Vous n'avez, pour l'instant, subi aucun dégât. Attention cependant, vous êtes proche de l'incendie. - La taille des réponses est libre.
Have fun, and merry christmas ~
© Code de Anéa pour N-U © Modif'code & Pics' par Shiki © Blason par Kara © CWcup par Yun-Jin | |
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Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
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| Sujet: Re: RDC - WC [Naoko] Dim 10 Avr 2016 - 2:32 | |
| Determination. La porte de la cabine s’était refermée dans un claquement sourd. Son dos, tendu, vint y prendre appui, pour supporter son corps que ses jambes tremblantes maintenaient avec difficulté. Sa respiration était saccadée, mais la protection du lieu eu un effet apaisant, lui permettant de prendre une profonde inspiration.
Naoko ferma les yeux. Et doucement, elle se senti glisser. Ramenant ses jambes contre son buste, elle rassembla toute sa concentration pour reprendre possession de son corps, de son esprit, de ses moyens. Elle ne saurait dire combien de temps elle est restée ainsi, recroquevillée, immobile et muette. Complètement déconnectée, elle se coupa du monde. C’était sa seule façon de faire face à ses angoisses. Ou plutôt, de les fuir. Elle ne se sentait pas de taille pour les affronter. Il lui était impensable de les dépasser. Elle savait pourtant à quel point elles étaient irrationnelles. Elle avait pourtant conscience qu’elle ne risquait rien, que tout se jouait dans sa tête.
Et pourtant, elle était incapable de contrôler.
Elle avait lâchement abandonné Haru, de peur de montrer cette partie d’elle, bien qu’elle sache qu’il était déjà au courant. Lui en parler, accepter de perdre le contrôle devant lui revenait à lâcher prise. A laisser tomber le peu de fierté qu’il lui restait. Le peu de défense qu’elle avait mis si longtemps à construire. Et l’idée de se montrer vulnérable devant qui que ce soit la répugnait au plus haut point. Alors elle s’était précipitée pour s’isoler. Aucun professeur n’était là pour la forcer à affronter la réalité, cette fois.
~~~ Ses mains s’étaient naturellement logées sur ses oreilles, participant à la coupure sensorielle totale qu’elle s’infligeait pour retrouver son calme. Elle savait au fond d’elle qu’elle ne pourrait pas rester ici éternellement, mais elle se répétait qu’avec assez de défenses, assez de protection, elle finirait par se sentir prête à affronter l’environnement hostile à l’extérieur de cette cabine, à l’extérieur de ces WC. Il lui fallait juste du temps, afin de se parer de sérénité pour combattre le monstre. Telle une armure d’impassibilité, qui refoulerait toujours plus profond les angoisses naissantes au contact de la foule.
Juste un peu plus de temps.
Mais sa concentration vacilla. Quelque chose l’empêchait de continuer à faire abstraction de son environnement. Et ce quelque chose n’était autre que le son strident d’une alarme anxiogène. Occultée jusqu’ici, Naoko ne sut depuis combien de temps elle hurlait. Dur retour à la réalité, qui venait de foutre en l’air le travail de sérénité qu’elle venait d’effectuer.
Son corps se mit en état d’alerte et elle se senti trembler. Elle ne devait pas céder à la panique, suivre les consignes d’évacuation, sortir de ce lieu maudit et aller hurler sa frustration dans un coin isolé des jardins de l’Académie. Après, elle rentrerait chez elle, s’allonger dans son lit pour n’en ressortir que pour extrême urgence. Oui, tout allait bien, tout était prévu. Elle devait rester calme.
Doucement, elle se redressa, fit basculer le lock de la cabine et poussa la porte. Sa mâchoire se crispa lorsqu’elle constata qu’une fumée sombre s’infiltrait dans la pièce depuis les conduits d’aération. L’espoir d’un exercice désagréable venait de s’envoler. En fumée. Au sens littéral du terme. Naoko tenta de ne pas se laisser désarçonner, cependant, et elle ramena sa manche de kimono au niveau de sa bouche pour ne rien inhaler de dangereux. Prudemment, elle se dirigea vers la porte de sortie, remerciant au passage les kamis d’avoir fait en sorte que les WC soit vide et qu’elle ne se soit donc pas retrouvé au milieu d’une marée de fille en panique.
Elle retira très vite ce remerciement.
La main logée sur la poignée, elle s’y reprit de nombreuses fois, se demandant si elle ne s’y prenait pas mal et que c’était la raison pour laquelle la porte ne voulait pas bouger. Les essais furent de plus en plus brutaux. Mais elle dû se résigner. La porte était belle et bien verrouillée.
Son sang ne fit qu’un tour, puis se glaça dans ses veines. Ses tremblements s’intensifièrent alors qu’un juron s’échappa de ses lèvres. La main toujours sur la poignée, et l’esprit à de multiple scénario catastrophe, Naoko senti ses forces s’évaporer. Elle se voyait déjà morte et enterrée. Calcinée.
Une claque mentale et elle prit une grande inspiration, tentant de calmer les battements de son cœur qui commençait à s’exciter irrégulièrement. Déglutissant, elle rassembla ses forces restantes pour continuer ses assauts sur la porte, espérant qu’un coup d’épaule bien effectué la débloquerait par magie. Mais ses 40 kilos et quelque, et son manque d’efficacité ne firent même pas frémir la lourde.
La fumée envahissait de plus en plus la pièce, et l’atmosphère commençait à se faire lourde. L’habit d’apparat que portait la jeune japonaise n’aidait pas à l’affaire, puisqu’il n’était ni pratique, ni léger. Et, l’esprit trop encombré, Naoko n’eut même pas l’idée de l’ôter. Elle continuait vainement de s’acharner contre cette porte ne voulant pas bouger d’un millimètre, en sachant pertinemment que ses efforts serait vain.
Elle ne s’en sortirait pas seule.
Abandonnant l’idée de forcer l’ouverture, Naoko s’assit près de la porte, pour profiter de l’air frais et encore pur près du sol. Elle n’avait bien entendu pas emmené son téléphone pour la soirée, pensant bêtement qu’elle n’en aurait aucunement besoin. Comme quoi, c’est lorsqu’on manque de quelque chose que cela devient utile. Elle pesta à nouveau, se rabattant sur une solution de fortune à laquelle elle ne croyait pas trop. Avec le brouhaha de l’autre côté de la porte, et l’alarme stridente qui continuait d’hurler, il y avait peu de chance, pour ne pas dire aucune, qu’on l’entende. Et pourtant, elle devait essayer. Elle ne voulait pas mourir. Pas maintenant. Pas ici. Et pour ça, elle devait sortir.
Elle se colla à la porte, pris une longue inspiration, et, plaçant ses mains en porte-voix, elle se mit à crier. Elle qui était d’habitude si silencieuse, qui économisait ses mots comme une fourmi fait des provisions pour l’hiver. Elle cria, si fort qu’elle eut l’impression de s’en déchirer les côtes. Un appel à l’aide désespéré.
You called for help. But nobody came.
Une quinte de toux à cause d’un peu trop de fumée inhalée vinrent lui couper la voix. Sa vision s’embua. Elle sentait ses yeux lui piquer, et les larmes remonter. Mais elle ne devait pas craquer. Elle ne pouvait pas. Pas avant d’avoir tout donné, tout essayer. Alors elle réitéra. Plus fort encore, elle hurlait à plein poumons pour que quelqu’un l’entende. Pour que quelqu’un vienne lui sauver la vie. Une vie qu’elle n’était pas prête à abandonner sans se battre.
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