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 Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2

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MessageSujet: Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2   Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2 EmptyLun 8 Fév 2016 - 1:56


Institut Warren



Parler à je, donner son point de vue. C’est ce qui fait la différence entre un appareil médical et un médecin. Un appareil se contente d’analyser et de donner une série de chiffre, variable d’une personne à une autre, mais dont l’erreur est parfaitement calculable. Le médecin lui est humain et cette humanité modifie son analyse. Prenons un homme.
Pour une machine, son ADN dit que c’est un homme. Tout le dit, il n’y a pas de doute. Cet ADN est le sien, et sauf rares cas, personne d’autre ne peut avoir le même. Il est unique. Mais ça reste un homme tout de même. Quoiqu’il arrive. Il est parfait, malgré ses erreurs. Puisqu’il n’a aucune anomalie comparativement à la moyenne. Pour un médecin, c’est un malade. Un malade qui a besoin d’aide car il souffre d’une maladie. Il faut le soigner. Il n’est pas parfait, car il est malade.
Pour un psy. Pour un psy, ce n’est pas un homme. C’est un patient. Un patient qui souffre d’être dans le corps d’un homme, avec un ADN d’homme, alors qu’il se sent femme. Qui prend des médicaments à s’en rendre malade, juste pour pouvoir essayer d’être ce qu’il pense être.
Et là, le psy doit se prendre pour dieu. Décider si l’homme est sain et qu’il est une femme. Ou s’il est atteint d’une pathologie et qu’il faut le soigner. Et les avis d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui et ne seront pas ceux de demain. Analyser l’esprit en étant sûr à 100% d’une conclusion, c’est comme analyser l’univers et être certain de la même manière de tous ses composants.

Et pourtant, j’ai fait le choix de la voie de l’esprit plutôt que l’univers. La suite logique de mon père chirurgien. Ou l’aboutissement de mon premier mariage et de mes deux enfants. A Londres, j’ai créé mon premier centre. Il fonctionne sans moi désormais. Je téléphone chaque jour, quelques minutes. Pourquoi pas par mail ? Car je manie moins la technologie et qu’une franche conversation de quelques minutes en dit parfois plus long que des milliers de mots.
Je me suis retrouvé ici à Keimoo. J’ai rouvert un centre qui accueille quelques patients. (Ils ne sont pas nombreux actuellement, je suis une clinique qui coute cher même si je dois me soumettre à un certains nombres de patients imposés par l’état. Le processus pour créer une bourse est long, il faut des mécènes, des investisseurs et des dossiers à évaluer.)

Je m’occupe de ma clinique. Et, je me prends parfois pour celui que les croyants nomment Dieu. Je n’ai pas d’avis à ce sujet. Je pars du principe que tant qu’on n’a ni preuve qui prouve la véracité ou le mensonge, alors c’est une hypothèse. Les hypothèses ne sont ni justes, ni fausses. Elles sont plus ou moins probables, mais pas impossibles. J’ai toujours pensé qu’il fallait partir du principe que tout était possible – mais ne jamais y croire tant que les preuves ne l’affirmaient pas.  

Il y a quelques temps, j’ai rencontré un jeune garçon dans un centre commercial. Je me souviens un peu de cette rencontre. Cependant, si on me posait la question d’un fait mémorable qui m’est arrivé depuis que je suis arrivé, je ne citerais pas celui-là. Pas parce que je m’en fous (loin de moi d’être impoli à ce point), mais c’était une rencontre. Une simple rencontre dans un centre commercial. Ce garçon a continué sa vie et moi le mienne faîte de centaines de rencontres dans ce genre, sans jamais de suite. Quelques mots échangés, thé ou café, sucre ou sucrette, gâteau ou tarte, le final revient à une rencontre, des banalités, un don de carte et un au revoir.
Parfois, certaines rencontres se sont présentées ici. Rarement. Le mot psy fait un peu flipper. Je ne peux pas leur en vouloir.

Au milieu d’un jardin japonais comportant un grand étang et un joli petit bout de forêt, se trouvaient quatre manoirs de petites tailles. Les lieux appartenaient à une grande famille de la ville qui me les louait à un prix dérisoire.  Une réputation et un but louable aux yeux des bons samaritains peuvent suffire à faire pencher le prix d’un loyer. Le monde n’est pas uniquement composé d’aristocrate sans cœur obnubilé par l’argent.
Ainsi je suis ici, dans le manoir principal, dans mon bureau. Le seul vrai rempart entre mon bureau et moi-même : Edna. Ma secrétaire.

Veuve depuis cinq ans, cette femme était un colosse d’un mètre quatre-vingt et cent quarante-trois kilos. Elle fabrique elle-même ses robes, qu’elle aime amples pour se sentir à l’aise. Elle aime porter de longs chapeaux, de belles jupes et de beaux chemisiers. Toujours légèrement maquillée et manucurée, elle passait de longues soirées à se faire belle.
La beauté et la grâce n’ont pourtant jamais été dans ses qualités. Edna en a cure. Des idées reçues, des mauvaises paroles et du reflet du miroir en contradiction avec les images des icônes de mode des publicités.
Edna White est ma secrétaire depuis quinze ans. Elle ne prend que peu de pauses dans la journée et trouve toujours de quoi s’occuper. C’était un spectacle impressionnant de voir cette force de la nature bouger dans son petit bureau pour aller des placards du rangement, aux classeurs, jusqu’à la salle d’attente et mon bureau. C’est une bonne personne, toujours gentille, toujours prête à travailler. Elle m’a suivi au Japon sans que j’aie besoin de lui dire. Sans que j’ai pu protester.

Elle reste ici quand je rentre chez moi. Face aux maigres et petits japonais, elle ressemble à une ogresse. A ma première rencontre avec elle, je l’ai trouvé tout aussi laide et sans le moindre charme. Je ne regrette pas un seul jour d’avoir eu une telle pensée. Edna est la plus belle personne que j’ai pu rencontrer. Elle est douce, gentille et sa voix légère. Peu importe qu’elle soit un colosse avec un cœur de princesse, c’est surtout – et depuis très longtemps – une de mes plus chère amie. (Peut-être la seule.)



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Joshua Coda
♥ Professeur d'Anglais et Français {Lycée}
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Joshua Coda


Genre : Masculin Gémeaux Chat Age : 36
Adresse : Chez Kami Otagame
Compteur 159

KMO
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MessageSujet: Re: Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2   Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2 EmptyLun 22 Fév 2016 - 12:56

Judikaël ne se souvient plus exactement ce qui a fait qu'elle prenne rendez-vous dans la clinique de ce cher Daniel Warren, rencontré dans un café il y a plus d'une année. Dés le départ elle avait bien fait attention qu'il ne le voit que comme un jeune garçon tout à fait classique, étudiant à Keimoo ou ailleurs. Pourtant, elle s'est présentée spontanément comme étant Judikaël Coda, et non pas Joshua. Professeur de langue à la prestigieuse académie. Académie qui la payait d'ailleurs bien suffisamment pour que ce ne soit pas son soucis de se rendre dans la clinique, surtout depuis qu'elle vivait depuis plus de six mois, quasiment gratuitement, dans l'appartement de Kami Otagame.

Quoi qu'il en soit, Daniel Warren était le seul psychologue (ou psychiatre, elle n'avait jamais su faire la différence) que connaissait un temps soit peu la jeune femme dans cette ville, et il semblait digne de confiance, à première vue. Peut-être ne pouvait-elle s'empêcher de se dire ça parce qu'il avait des enfants, responsabilité qu'elle ne serait jamais capable d'endosser. Et ceux qui sont capables de ce qu'elle ne sait faire sont forcément digne de confiance à ses yeux.

Elle se présenta à l'entrée du grand manoir, où elle entra avant que l'on ne l'y accueille, et trouvais approximativement ce qui ressemblait à une salle d'attente. Depuis que les cours avaient repris pour elle, et qu'elle devait à nouveau endosser ce rôle de professeur qui ne lui sied guère, elle portait à nouveau des soutiens-gorge, et cessait de compresser sa poitrine à l'aide de quelques moyens rudimentaires bloquant ses côtes flottantes et lui créant quelques douleurs à celles-ci ou tout le long de son dos. Ça la mettait dans un état pas possible, coléreuse et paranoïaque, toujours effrayée d'entendre quelqu'un l'appeler madame ou mademoiselle. Pourtant c'était belle et bien une crainte infondée, personne ne faisait attention à elle dans cet établissement et se fichaient bien de l'appeler mademoiselle, monsieur ou fantôme.
Judikaël avait, à nouveau, perdu beaucoup de poids. Reprenant son travail comme un automatisme, elle avait tendance à s'y oublier complètement, et passais le plus clair de son temps libre à regarder le ciel ou les gens, sans se soucier du froid de ce début d'année qui venait lui lacérer la peau. Alors, avant de redevenir dans le même état que celui qui l'avait amenée à l'anorexie, elle avait probablement décidée de voir quelqu'un et de voir ce qu'elle pourrait faire. Enfin, probablement. Elle n'était sûre de rien et semblait s'être déplacée jusque là par pur automatisme, comme d'habitude.

Une femme de forte corpulence arriva dans la salle où se trouvait Coda. Elle était d'apparence très curieuse, presque obèse et pourtant avec un visage gracieux, avec cette aura que seule les personnes rondes peuvent avoir, surligné d'un léger maquillage de très bon goût. L'exacte opposé de la patiente attendant tranquillement qu'on l’amène à se manifester. La femme la regarda avec un air circonspect, avant de lui demander s'il n'avait pas vu une autre jeune femme venue pour un rendez-vous avec monsieur Warren. Judikaël Coda se leva et se dirigea en silence vers la salle d'où venait la dame, comprenant qu'il y avait méprise sur son identité, et qu'on devait l'attendre. Ça ne lui faisait même plus plaisir.
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MessageSujet: Re: Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2   Clinique Warren - L'histoire de l'âne Chapitre 2 EmptyJeu 10 Mar 2016 - 15:39

Edna White était une femme ordonnée qui se plaisait dans le stéréotype de la secrétaire efficace. Cette veuve enthousiasme et souriante éprouvait un véritable sentiment maternel pour les patients de la clinique Warren. Malgré une première surprise quant à la découverte de la patiente, elle se montra chaleureuse envers elle. Après quelques mondanités échangées dans le cadre de l’inscription et de précision sur le dossier, elle l’accompagna devant le bureau du Docteur Warren qui se trouvait juxtaposé à celui d'Edna.

Elle frappa deux petits coups secs à peine audibles. Ils suffirent pourtant à faire ouvrir la porte par son occupant. Le docteur Warren se tenait là, debout, dans l’entrebâillement. Une chemise grise bien fermée, une cravate nouée aux motifs écossais et une veste assortie. L’homme demeura un brin étonné par la présence de sa secrétaire et de la jeune fille l’accompagnant.

Il papillonna des paupières, jeta un regard interrogatif en direction d’Edna qui l’informa, tout en lui transmettant le dossier de la jeune femme :

« Mademoiselle Coda … votre rendez-vous de dix heures. »

Tiens donc. Il était déjà dix heures. Le docteur regarda la montre à son poignet. Il se recula pour faire rentrer Judikaël, tout en regardant le dossier. Une simple feuille d’inscription, mais assez pour faire lever un sourcil interrogatif.

Daniel referma la porte après la jeune femme. Difficile de ne pas faire le lien entre cette jeune femme et le jeune homme croisé dans le centre commercial. Toutefois, il pouvait s’agir de sa sœur. Une sœur jumelle ? Daniel n’était pas dupe, mais il préféra ne pas essayer de deviner s’il s’agissait bien de la même personne. Après tout, elle allait avoir le loisir de s’exprimer. A l'intérieur du bureau, une légère odeur de clope pouvait être sentie, certainement pas assez pour qu'une clope ai été fumé dans la pièce récemment, mais assez pour deviner que l'homme était fumeur. Des odeurs de thé à la menthe, de café et simili cuir étaient également perceptibles.

Après avoir salué la jeune femme, il l’invita à s’asseoir sur un des fauteuils se trouvant devant son bureau.

Le bureau du Docteur Warren donnait une impression de rangement et de propreté, du fait du passage régulier d’Edna pour s’en assurer. En réalité, il ne fallait pas vérifier l’intérieur des tiroirs brouillons, ni les notes éparses écrites dans les dossiers. Si lui si retrouvait, il n’était pas certain qu’une tout autre personne puisse y arriver.

Installé désormais sur son fauteuil, Daniel sourit cordialement à la jeune femme. Si elle était la même personne qu’il avait croisée il y a quelques temps, elle avait perdu du poids. Son visage était émincé et ses hanches encore plus creusées que la première fois.

« Je présume qu’il n’a pas été évident pour vous de venir ici. Les premières visites sont souvent les plus difficiles. Je vais vous demander de vous présenter et de m’exposer les raisons qui vous ont poussé à demander un rendez-vous avec moi. »

Daniel observa la jeune femme. Dans l’épais fauteuil en cuir, elle semblait forcément encore plus menue, plus fragile. Combien de jeune femme avait-il vu se tenir face  à lui, presque capable de disparaître dans l’ombre d’un meuble. Si malingre qu’elles auraient pu en être découpées. Elle n’était pas sa patiente, et Daniel n’était pas certain qu’elle le deviendrait. Bon nombre de personnes n’osent pas venir pour un second rendez-vous : et lui-même n’était pas certain d’être disponible pour pouvoir prendre un nouveau patient. Il aurait pu dès à présent lui demander si elle désirait rencontrer un confrère : mais voilà, il avait été le premier. La première approche. Ne pas l’écouter, la transférer ailleurs, ce serait augmenter le risque d’échec des soins. Donner l’impression de n’être qu’un numéro.

Il ne pouvait pas se le permettre.

« Prenez votre temps, je suis là pour vous. »
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