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 Marelle de la ville palace

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Cammy Logan
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Cammy Logan


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MessageSujet: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyMer 2 Déc 2015 - 11:21

Pérégrinations. Le plus souvent, en dehors de la ville, pas trop près mais pas trop loin. Elle apprécie se savoir suffisamment proche de ce qui compte encore. Environ.
Ce n’est pas encore l’hiver, mais la saison est très froide en soir. Le jour a été capricieux, le ciel blanc, presque gris était un rempart vers le souvenir d’un rêve inachevé. Cette coupole est plus attrayante lorsqu’elle prend les pigments de l’azur, accompagné de ses édredons immaculés qu’elle ramène sur ses jambes mais... Olympe ne l’a pas appelée ce jour et Gaia a facilement transpercé ses ballerines de son gel.
Ce ciel gris, couleur de tristesse, de souvenirs heureux et malheureux s’abat sur les épaules de la rouquine sous la forme matérielle de quelques flocons, de sucre glace, et de blancs en neige. Ils se fondent à peine le sol effleuré et bientôt la surface entre le macadam et ses minces souliers la fera glisser, peut-être.

La température a pris une forme circulaire : le par-dessus généreusement offert par une religieuse n'est  pas une armure suffisante contre ce souffle venant de Sibérie. Tout le jour, la jeune femme s’est rendue de site en site, là où l’accès est ouvert à un public minime. Bougu n’est pas dangereux lorsqu’il fait clair. Quelques corps s’amoncellent à distance raisonnable les uns des autres. Des toxicomanes pour la plupart, des sans-abris pour les autres. Comme elle. Elle n’en a pas l’allure : son hygiène est impeccable, sa chevelure déploie des fragrances florales ou fruitées. Aujourd’hui, ce sont celles du pamplemousse. Cammy Logan connait Keimoo, Hiryuu et ses thermes. Au petit matin, alors que le jour ne baigne pas encore la ville par sa majesté, des portes s’ouvrent pour elle. Les bains publics se trouvent à quelques pas d’un immeuble chargé de sa propre histoire mais également de celle d’une âme disparue. Un immeuble qui n’existe plus désormais, retourné à l’état de cendres plus deux mois plus tôt, par sa main. Le vieil ouvreur des thermes a de la sympathie pour elle. Amateur d’art, elle le laissait accéder gratuitement au musée lorsqu’elle y travaillait, voilà une éternité. Il lui rend désormais la pareille à la seule condition qu’elle s’y rende à un créneau horaire particulier. Elle est devenue sa muse, son model, lorsque les yeux ridés de l’homme parcourt les courbes du corps de la demoiselle qui s’amaigrit et que les mouvements de sa main maintenant le pinceau dupliquent sur une toile.

JE SUIS LA CRAIE QUI TRACE
et aussitôt s’efface



Cammy Logan mène une vie de bohème, sans feu ni lieu pour exister. Hiryuu aux aurores, Bougu le jour, et lorsque ce dernier s’anime, la voilà qui migre vers la périphérie. Amani regorge de refuges lorsque l’extérieur est capricieux. Un temple, une église, la maisonnette abandonnée du garde-chasse est l’endroit qu’elle préfère : en bordure de forêt, la musique de la faune et de la flore enivrant ses sens, et cette cheminée encore utilisable est un havre de paix. Mais ce qui anime sa préférance est l’image que cette cabane lui renvoit : celle de son rêve, de la montagne, des lacs, des prairies non loin et qui respirent la paix, et l’éternité d'une nouvelle existence, paisible. Sauf que ce soir, l’accès est refusé : la police est sur place, il y a un monde curieux, amateur de morbidisme. Cammy ravale le sourire qu’elle affichait en arrivant dans la hâte de se laisser aller à l’évasion. L’auberge Kibô est toujours fermée depuis le décès du CPE de Keimoo voilà presqu’un an. Elle ne l’avait appris que bien plus tard, à son retour des Etats-Unis. La nouvelle l’avait choquée plus qu’elle ne l’aurait cru, et maintenant qu’elle y pense, l’absence de Ryosuke Saitô la peine plus encore. Il l’avait accueillie dans son auberge ce jour où le monde s’était effondré. Il ne lui avait pas posé de question, elle était apparue un jour, et était partie un mois plus tard.

A cet instant, elle aimerait le revoir. Alors elle songe à lui, tandis qu’elle se dirige vers le centre psychiatrique pour les jeunes de Keimoo sans savoir que son errance d’un site éloigné à l’autre d’Amani dure maintenant depuis plusieurs heures. La température descend désormais un peu en dessous de zéro, tout est fermé sauf cet hôtel là, payant évidemment. Elle n’a pas d’argent. Epuisée, ses pas l’ont amenée à son insu devant une palissade, par dessus laquelle elle aperçoit une forme sombre, une tour probablement. Il n’y a pas de lumière. Le parc d’attraction de la ville est en rénovations depuis le tremblement de terre survenu deux ans plus tôt. La réouverture est prévue bientôt, d’après les grosses lettres d’une pancarte affichée là, à côté de schéma représentants manèges, et autres gourmandises alléchantes dessinées là.

Sans domicile fixe, je passe

Elle n’a rien avalé depuis sa dernière glanerie la veille, sur un marché en périphérie. Elle sort cette pomme à peine gâtée d’une poche camouflée de son poncho de laine synthétique couleur taupe, lui arrivant aux genoux, masquant la robe claire qu’elle portait le jour de son départ, mais dévoilant des jambes nullement protégées du froid mordant. Une guérite se trouve là, devant la palissade qui dessine une porte. L’accès au chantier de reconstruction sûrement. Personne ne s’y trouve mais quel piêtre abri. Point de porte, juste un siège fixé au sol et une tablette d’appoint. Cammy se faufile dans le faible espace à même le sol, et cale contre elle le poncho déployé en couverture. La pomme dans la main, elle n’a pas la force d’y croquer, épuisée, engourdie par le froid. Un miaulement s’élève : Dinah, la petite chatte noire qui la suit partout depuis qu’elle a commencé son errance, s’inquiète. Pendant plusieurs minutes elle cherche à communiquer puis finit par se glisser sous le textile épais pour offrir sa chaleur à son amie humaine, obtenant ainsi la sienne en échange.

Les paupières de Cammy se closent, comme sont celles de Themis dans la salle de la vérité. Elle lui apparait une nouvelle fois tandis que l’hypothermie accomplit son oeuvre destructrice. La pomme s’échappe puis roule jusqu’au sentier non loin en peu en contrebas. Dinah remonte vers le visage de la jeune femme, passe sa langue rêche sur son front. Cette dernière réagit à peine.

Au milieu de la nuit, d’autres miaulements se font entendre.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - ©RoBERT
Sine
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyJeu 3 Déc 2015 - 22:10

L'hiver arrive, et chaque jour à attendre les flocons, enterre un peu plus, la vi-ll-e que je chéris.

Ce sont les vacances pour les lycéens maintenant. Pour moi aussi. William a tenu à me donner un congé avant la rentrée. J'ai refusé bien sûr, d'abord sur le même ton léger avec lequel je m'adressais aux clients du café, puis quand j'ai compris qu'il ne reviendrait pas sur sa décision, j'ai simplement baissé la tête. Ça aurait été ridicule de pleurer dans une situation pareille, n'est-ce pas ? Je l'ai fait pourtant. En marchant dans la rue, dans les escaliers de l'appartement, puis en arrivant, en m'écroulant dans le salon, les mains sur les yeux, pour me persuader encore que j'avais la force de résister. Comme un enfant, je cachais mes larmes pour me dire qu'elles n'existaient pas, et je criais. Je criais mes sanglots sans raison d'être, pour m'assurer que personne autour de moi ne réagirait, que ce n'était pas si grave et que j'étais réellement un idiot de me laisser aller comme ça.

J'aurais pu retourner dans la rue le soir, comme j'avais l'habitude de le faire depuis mon expulsion, me bourrer la gueule et raconter des histoires à des inconnus, mais ça avait fini par me lasser. Et puis, j'aurais eu trop honte de recroiser William ainsi, et qu'il puisse constater de ses yeux dans quel état m'avait mise l'idée de devoir enseigner à nouveau à Keimoo. Je préférais rester assis par terre, à regarder la fenêtre, comme je le faisais l'année dernière, sans voir ce qu'il y avait dehors, avec mon chat Japon dans les bras. Mais au final, je réalisais vite qu'il ne me restait que quelques jours avant de devoir y retourner, renfiler mon tailleur et oublier Joshua, le laisser à la ville, là où je l'avais trouvé.
Cette peau, je ne voulais pas la quitter ainsi, pas dans les larmes. Je voulais en profiter le plus possible, courir, faire du sport, jouer au prince charmant encore un peu, et, le jour où je devrais le laisser, que ce soit en riant à pleine voix, en me moquant de ce que j'avais bien pu faire dans quelques élans de liberté factice. Et il y avait de quoi rire de moi et de mon idiotie ! En un peu moins de six mois, j'ai eu le temps d'expérimenter tant d'émotions, de faire tellement de frasques ! Les nouvelles journées de Joshua consistait donc à courir le plus vite possible n'importe où, de faire des pauses, de sourire à des jeunes filles que je ne reverrais jamais et de rire. Rire à plein poumon au beau milieu de la rue, qu'importe le regard des passants. Faire tout ce que Judikaël ne pouvait pas se permettre.

C'est un soir où j'avais perdu toute notion du temps à courir comme un demeuré et à découvrir la ville qui ne sera jamais la mienne que je suis tombé sur elle. C'était un tout petit chat, tout noir, avec deux grands yeux tout jaune. J'en étais même venu à me demander si c'était possible, des yeux aussi grands pour une si petite créature. Il s'était assis face à moi, sur le chemin où je cherchais mes marques, et je me stoppais face à lui. Le silence me retomba dessus brusquement. Ce chat avait quelque chose d'inquiétant, bien éloigné de Japon, de ses touts petits yeux cachés derrière ses poils bleus, et ses yeux qui avaient le mérite d'être deux, paraissaient m'accuser d'avoir perdu la notion des réalités, d'avoir voulu vivre à la première personne. Je me tus immédiatement, qu'il prononce ces reproches. Je me retrouvais seul face à ma respiration, tendue, sournoise, brûlante dans mes poumons gelé par l'air ambiant.

Ne t'endors pas.


Je rouvrais les yeux à demi. Le chat était parti. Les deux yeux jaunes étaient devenus deux lampadaires encadrant un banc. Une pomme rouge était à terre. La couleur était frappante dans le décor, et me renvoya immédiatement au flot de cheveux roux cascadant entre les lamelles de bois. Je me rapprochais, un bras sur le visage, aveuglé par la lumière trop soudaine. Elle semblait étendue, inconsciente, endormie ? Que lui avais fait ce chat ?
J'accourais, paniqué quelque peu par la nuit. La voir ainsi inconsciente me faisait prendre conscience du danger que pouvait représenter les ténêbres de la soirée arrivant, celle que je n'avais jamais connu que dans le chaos le plus total, pour me tenir le plus éloigné de ce silence, cet effroyable silence que je voulais faire taire.

« Mademoiselle ? »

J'arrivais à elle, hésitais un instant avant de lui relever le crâne, qui prenait une drôle de position ainsi allongé sur sa propre épaule. Je me figeais, de face. Son visage était étrange. Pas dans le sens de désagréable, bien sûr, mais je ne m'attendais pas à trouver ce visage sur une femme aussi jeune et gracile. Pâle, maigre, froid. C'était un visage particulier, étonnamment complet, qui semblait avoir tout connu, tout vécu, tout vu. J'eus soudainement l'impression de me retrouver face à Keimoo elle-même, ou un de ses plus proches émissaires. Je ne la connaissais pas, elle me fascinait, elle était mal en point et me mettait mal à l'aise de par son misérable état. Mais de la même manière, cette comparaison m’amena à penser qu'elle pourrait beaucoup m'apporter, le confort paisible d'une tasse de thé comme le chaos imprévisible des quartiers que j'aimais passionnément et dangereusement.

« Mademoiselle ! »

Je ramassais la pomme à terre, la posais entre ses mains, que j'enlaçais des miennes, essayais de lui redonner la chaleur qui lui manquait. Elle ne revint pas, et je pris peur, peur du silence qu'elle me laissait, sans battements de cœur, sans émotions et sans paroles. Je tremblais de terreur. Honteux, paniqué, je croquais un coup dans la pomme rouge et sucré, gardait le jus entre mes lèvres. Passionnément et dangereusement, je les posais sur les siennes, espérant lui ramener un peu de chaleur humaine.

Passionnément et dangereusement, je m'exposais à l'espoir et à sa jumelle qui me guettait de trop près.
La chute.
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyDim 6 Déc 2015 - 11:44

J’ouvre les yeux avec cette étrange sensation de ne pas ressentir mon corps. Je frissonne, sans comprendre pourquoi le froid est la première chose qui me revient en mémoire. Je me redresse, un drapé blanc tel un linceul pour seul linge dessinant mes contours. Je regarde les alentours tandis que mes pieds foulent la fraicheur de hautes herbes, mouillées par la rosée au parfum de pluie. J’éprouve une sensation de déjà-vu en apercevant au loin, de hauts massifs montagneux. J’étire le coin des lèvres avec cette satisfaction du devoir accompli, le point final achevant le dernier chapitre d’un ouvrage oublié, et l’obtention du repos bien mérité. Je vais en paix, je me permets même un pas, les deux yeux fermés ; je ne la crains pas, la chute. Je ne crains plus rien. J’entends des battements d’ailes d’un essaim de papillons blancs, le cri sauvage d’une douce nature et je respire les effluves sucrées d’une ombre qui m’approche. D’elle, émane l’arôme de l’interdiction, de la tentation. J’ouvre lentement les paupières, mais je n’arrive pas à voir son visage en contre-jour. Cette ombre se présente avec pour mission celle de rafler les âmes en état d’errance, de perdition. Elle pose ses mains chaudes sur les miennes, je suis heureuse.

Jusqu’au retour soudain du froid.

“Ce n’est pas l’heure”

POMME, SOMME ET ALLUMETTE
content deux fées d’hiver


Un frisson, un frémissement des lèvres, un rai de lumière qui ravit un échantillon de ténèbres. Le goût de l’interdiction est toujours présent, c’est une sensation agréable. Les paupières se soulèvent et ce sont deux noisettes qui se révèlent vagues. L’ombre a désormais pris la couleur de l’angélisme, de la douceur sucrée et acidulée du bout des lèvres. Les souvenirs se chamboulent et se mélangent, contes et légendes se mèlent aux fresques de vie de Cammy Logan. Son identité ne lui revient pas encore ; c’est l’image babélique mêlant conte germanique, mythe gréco-romain et sculptures italiennes qui façonne sa conscience égarée. La nymphe expire d’aise et déjà, sa main se meut jusqu’au visage de cet Eros penché au dessus d’elle.

- Amore...sei ritornato…¹

C’est un souffle frais et léger à l’accent rital qui s’échappe. Jusque là, rien de très exceptionnel, sauf si on considère le contexte véritable de la situation, et notamment le fait que Cammy Logan n’a jamais parlé italien, sa connaissance s’arrêtant à quelques vers de littérature étrangère, de chansons romantiques et autres films italiens qu’elle a regardé en VO à l’instar du célèbre primé “Cinema Paradiso” et sa fameuse finale qui lui a arraché larmes et sanglots lorsqu’elle avait 16 ans. Des scènes de baisers (de quelques instants pour chacune, jugées trop triviales pour le comité de censure - un prêtre - au milieu du siècle précédent) qui avaient été coupées des bobines originelles pour se retrouver réunies en une autre, cadeau post-mortem pour le héros. Ce passage du film avait révélé à l’Australienne, alors encore adolescente, le savoir véritable de ce sentiment qui lie un être amoureux et passionné à un autre, quand bien même il aura fallu à la rouquine rencontrer Narcisse de Lioncourt cinq ans plus tard pour en subir elle-même l’expérience.

La saveur de la pomme orne encore les lèvres légèrement bleutées de Cammy. Le corps tressaille, la main levée se dérobe et les iris glissent sur les traits fin de cet érôs qui vient de lui offrir cette pulsion véhémente malgré une mièvre distinction, tel un messager des cieux. Une force cachée sans nul doute sous les traits d’un vaisseau chétif, instant juvénile perpétuel.
En cet instant, la jeune femme ne se préoccupe plus de son identité, de son histoire, de sa souffrance. Le froid meurtrier n’a plus l’image de la fin, mais d’un autre sentier à emprunter. Elle soupire et étire les lèvres jusqu’à ce qu’un ronronnement vienne caresser son ouïe. Dinah la suit décidémment partout, y compris dans ses voyages métaphysiques. Quelle étrange créature. Son corps cesse alors de trembler, il ne parvient plus à se réchauffer de lui même. Vient alors l’image d’un autre fait, entre réalité et imaginaire, entre légende et fait divers, un espoir d’hiver. Un accent mi-japonais, mi-anglophone s'élève.


- Ma chandelle est morte...je n’ai plus de feu. ²



Pas de mélodie de cette comptine célèbre, mais simplement la juxtaposition de contes d’Andersen et des frères Grimm. Une tragédie, une débâcle, une fin heureuse.
Ensuite, l’éternel recommencement.




¹ “Amour, tu es revenu”  
² En français, dans le texte.
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyDim 13 Déc 2015 - 11:26

C'est dans un frétillement imperceptible, un mouvement plus fragile que le froissement d'aile d'un papillon, que la Eurydice du soir rouvrit ses yeux dans un tressaillement de paupière. Au bord du désespoir et au comble de l'incompétence face à la chimère infinie de la mort, je renaissais à la vision du regard noisette essayant de capter le mien. J'écartais mon visage trop proche du sien, par pudeur, mais aussi pour lui laisser la vision claire, qu'elle puisse constater où se trouvait-elle. Je m'attendais à une phrase innocente d'excuse, de remerciement, de surprise ou de nonchalance, qui sait, tant qu'elle peut me dédouaner de la responsabilité de son état. Qu'elle affirme, simplement, où nous étions, qu'elle me demande qui je suis, pour reprendre pied dans la réalité et retrouver cette sécurité dans le rationnel. Ainsi, le monde tournerait rond. Mais je savais bien que notre univers était une spirale.

- Amore...sei ritornato…


- Comment ? demandais-je innocemment. Était-ce une parole de chanson, une citation, une bride de son rêve remonté jusqu'au monde ''réel'' ? Un souvenir de son passé latin ? La pâleur de son visage et l'obscurité m'empêchait de savoir à la forme de son visage la terre d'origine de la jeune femme. Mais elle avait le visage si fin et délicat, la peau si lisse, je n'y voyais pas les fossettes marquées typiques des européennes du sud. Bêtement, je jouais au con face à la mention de l'amour.

Sans que je puisse répondre à cette étrange parole, le corps gracile de l'esprit de nuit glissa lentement du banc, en refermant les yeux. Je réagissais immédiatement, mon cœur reprenant sa danse frénétique, celle de la peur de la solitude, et passait une main sous sa taille, gardait son corps près du mien, sa main dans la mienne que je n'osais tirer vers le haut. Les longs cheveux roux de sa tête tombante caressaient mon bras. Elle ne répondait plus de rien.
Je la hissais le plus délicatement possible sur ses appuis, hésitais à la serrer contre ma poitrine pour lui redonner la chaleur qui lui manquait. A nouveau, son appel se fit entendre :

- Ma chandelle est morte...je n’ai plus de feu.


L'écho maternel qui soudain raviva mes sens. Je tenais à mon cœur le visage enfoui d'une rouquine qui se meurt simplement, d'avoir entendu tous les préceptes, toutes les comptines du langage humain, d'avoir eu un trop plein de vie, une overdose d'humanité. Oh ne t'endors pas, je t'en prie, ne rends pas ton voyage vain de toute cause, de tout objectif. Ne pars pas, je t'en supplie, ne laisses pas les hommes seuls ici sans tous tes apprentissages, tout ce qui pourrait nous sauver de notre misérable destinée. N'emporte pas avec toi l'humilité, la vertu et tout ce que tu as cueilli sur notre plancher. Ne quitte pas ce monde pour une triste éternité. Mais mes mots restent bloqués au bord de mes lèvres tremblantes, demandant timidement :

« Ne pars pas, comment t'appelles-tu ? Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de dieu... »
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptySam 19 Déc 2015 - 11:32

J’ai déjà quitté ce monde. Lorsque je ferme les yeux je peux encore le ressentir. Non, bel Ange, l’éternité n’est pas triste. L’éternité est fait de verts pâturages, de saveurs sucrées, de lacs étincelants, de tendres nuages blancs devant un ciel tellement bleu qu’on se plairait à la toucher de son âme éthérée. Ce monde s’appelle Libra. Libra est juste, Libra est pur. Libra m’a accueillie en son coeur et m’a fait connaitre la douceur d’une humanité révolue. Le froid là bas, n’existe pas. Du moins, pas de la même façon qu’ici. La souffrance n’est qu’une fadaise, l’amour se trouve dans le coeur de chaque âme sauvée, telle était la mienne. Chacun a sa version de l’Eden. La mienne s’appelait Rhode, le paradis de la nature. Il y avait tant à partager, et tant à découvrir. Je partageais le mien avec les autres, et je visitais parfois ceux qui n’étaient pas le mien.

Je ne comprends pas pourquoi j’en fus expulsée. Avais-je commis une faute ?

EXPELLED FROM EDEN
Be my Tree of Life


La chaleur s’immisce lentement par la présence de cette fine main enserrant la sienne. Le froid tente à nouveau d’agresser sa personne, en cette fragile, frêle et simple humaine dont elle a une fois de plus revêtu les traits. Mais l’Eternel ne veut visiblement pas d’elle et a tôt fait de lui faire savoir. Que pouvait-elle faire de plus dans ce monde ? Elle était née à nouveau, s’était débarassée de tout ce qui la liait à sa vie précédente. Après tout, à quoi bon tenter de sauver une vie qui ne vous a pas réussi ? Mais il semblerait que Cammy Logan n’avait pas encore assez souffert. Cette renaissance n’a jamais été la bienvenue. Il ne lui reste plus rien, ses amis ont emprunté une route sur laquelle elle n’a pas été invitée, et la seule personne qui l’a autorisée à se tenir à ses côtés, ne sait plus rien d’elle et de leur histoire commune.

Elle se permet alors un espoir, le seul survivant de la boite de Pandore de sa vie. Entre tous les maux qui l’entourent, elle s’accroche à cette dernière aspiration. Elle se laisse alors aller contre cette chaleur offerte, ce buste doux contre lequel elle remonte sa main libre, fébrilement. De ses fins doigts, elle agrippe fermement le vêtement. Le mot “Dieu” est prononcé, même s’il s’agit là de la suite logique des propos qu’elle a prononcés un peu plus tôt. Cette âme inconnue a fini sa phrase, comme on boucle une boucle. Le début et la fin, le jour et la nuit, le yin et le yang. Deux fragments qui ensemble, se complètent. Il n’y a dès lors plus de spirale, mais un cercle, celui de la vie. La rouquine a alors élevé la voix, un demi-sourire caché dans les textiles étrangers à son odorat.


- Si je t’ouvre ma porte, doux messager, m’offriras-tu tes bras ? J’ai si froid…


Il n’y a pas là la moindre connotation inconvenante, bien au contraire. L’innocence de la madone est à l’image de celle qu’un enfant offre à sa matrone. Elle se recule toutefois, pour voir encore le visage de celui ou celle - difficile de donner un genre à un être supposé asexué - qui lui offre la chose la plus précieuse qui soit, l’or, le miel, la chanson pour un auvergnat. La chaleur d’une vie pour raviver la flamme d’une autre qui s’éteint. Cammy détaille de façon plus soutenue que plus tôt, les détail de ce visage qui s’est offert à elle. Elle s’accorde une petite descente de sa transcendance, sans pour autant s’en éloigner, et en se maintenant captive de cette main chaude qui la maintient éloignée des sentier de la perdition.

- Je suis Psychê… Mais dans ce monde, on m’appelle Cammy.


A une époque, la dite Cammy craignait les étrangers et ne pouvait supporter les retours tactiles. Elle avait complètement fusionné avec les traditions du sol nippon foulé et se tenait à distance raisonnable d’autrui. Elle suppose que c’est à cause de cet espace imposé que l’écart entre elle et le reste de l’humanité s’est agrandi et qu’ainsi, chacun à leur tour, toutes les personnes qu’elle a cotoyées ont fini par disparaitre. Elle a alors brûlé ce qui la rattachait à cette vie précédente pour se tourner vers ceux et celles qui, comme elle désormais, ont besoin d’aide. En fin de compte, ces derniers jours n’étaient pas si mal, si elle met de côté le souvenir obsédant de cet homme qui lui rappelle à quel point vivre, aimer, c’est aussi souffrir. A Rhode, c’était trop facile. Elle donnait beaucoup, elle recevait un peu. Elle était heureuse et ne connaissait pas la douleur. Aussi elle ne se rendait pas compte à quel point le bonheur était immense. Elle ne réalisait pas la valeur de la vie, car elle ne l’était plus; Elle était éternelle. Mais l’éphémère, c’est aussi beau qu’un bouquet de fleurs coupées multicolores : c’est parce qu’elle sont limitées qu’on veuille profiter de leurs couleurs, de leur éclat, au maximum, jusqu’à la fin. Et ça l’est d’autant plus lorsque la fleur est rare.

- Dis-moi le tien aussi, ne me laisse pas dans l’inconnu et ne sois plus un étranger. Si Dieu t’a placé sur ma route ce soir, c’est que nos destins et nos vies sont liés.

Et comme pour sceller cet accord, Dinah vient à frotter son museau sur les deux mains encore jointes. Cammy baisse son regard vers le petite frimousse et pousse alors un petit gloussement enfantin.
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyLun 4 Jan 2016 - 14:29

Comme c'est étrange. Et comme c'est beau, une renaissance. Quand les yeux papillonnèrent, à nouveau, s'ouvrirent lentement pour poser sur le monde un regard nouveau, entre deux mèches de cheveux ébouriffés. Blanche comme un mort, et pure comme une fleur, la prophétesse se souleva de terre et, sans se décider à s'envoler vers les environs plus pures d'où elle avait dû tomber, elle resta ici, à demander mes bras, que je lui donne. Oubliant toute pudeur et toutes conventions, j'enfouis mes yeux dans sa chevelure en priant le ciel de ne pas reprendre cet ange tombé au ciel, et égoïstement, souhaiter qu'elle rende le monde d'en bas meilleur que celui que j'ai connu.

Mes mains sur ses épaules, mon corps contre le sien et quelques épaisseurs de tissus nous séparant, j'osais à peine respirer son parfum pour m'assurer qu'elle était réelle, ici, avec le petit être insignifiant que je suis, entre deux identités, deux mondes affreux et mélancoliques. Confrontant des problèmes si vains comparé à la possible perte d'un ange sur notre terre. Elle se recula, un instant, pour détailler mon visage. Un petit nuage de vapeur s'envola de ses lèvres, et rejoignit ceux que je soufflais de mon côté. Simplement vêtue de sa robe blanche, son linceul divin, je couvrais ses épaules avec la veste que je portais. L'air perçant vint frôler la peau de mes reins, découverte par la chemise que j'avais mal coincé dans ma ceinture. Le frisson qui me parcourut n'avait rien de désagréable, j'étais bien loin de ces considération là, quand la jeune fille nouvellement devenue ouvrit ses lèvres rouge :

- Je suis Psychê… Mais dans ce monde, on m’appelle Cammy. Dis-moi le tien aussi, ne me laisse pas dans l’inconnu et ne sois plus un étranger. Si Dieu t’a placé sur ma route ce soir, c’est que nos destins et nos vies sont liés.

Ému, je lui souriais. Elle riait comme une enfant, frottait son petit nez froid contre mes mains. Je lâchais les siennes, de peur de la gêner, me reculais un peu, moi aussi, passais une main dans ses cheveux, émerveillé par le miracle de la vie.

« Je suis Joshua, mais dans ce monde on m'appelle Judikaël. En fait, j'ai tendance à confondre. »

Belle, les sourcils, la frange un peu emmêlée. Elle ne pouvait pas rester ici, si peu vêtue, au milieu de la nuit. Qui sait combien de créatures de la nuit pourrais la dévorer. Et qui sait combien pourrait-elle convertir à la lumière, d'un regard, comme elle le fit avec moi ? Un désir de l'emporter avec moi, dans ces piaules qui ne m'appartiennent pas, et la garder rien que pour moi, pour me lever chaque matin avec ce regard, ce rire, s'imisca entre mes côtes. Je souriais, à nouveau, imbécile, trop heureux pour trouver quoi dire. Une belle fleur, ça ne se garde pas en pot, mais ça ne se ballade pas non plus. Ah, je suis nul en botanique !

Je prenais la main de ma promise, puisqu'elle voulait m'appeler ainsi elle aussi. Je cessais de glisser mes doigts entre ses cheveux, et l'invitait à se lever, si elle en avait la force.

« Nos destins ? Nos vies ? Alors par quoi commencer si ce n'est une longue ballade vers n'importe où ? Ou une partie de devinettes, puisque j'ignore tout de toi, Psyché, Cammy, ou qui que tu sois que le vent m'a apporté ce soir. »
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyJeu 7 Jan 2016 - 11:40

Is love alive ?


Je ne sais plus où je suis, je ne sais pas ce qu’il m’arrive. L’espace d’un instant, je me sens transportée là où le bonheur ainsi que l’amour sont à la portée de toute âme, sans hésitation et avec toute la facilité qu’une vie ne peut offrir. Tendre les bras à une inconnue, un étranger, réclamer un instant de tendresse, de plénitude sans rien demander en échange, sans se méfier, sans justifier les mots prononcés. Être simplement en paix et sourire, sourire sans songer, sans penser. Juste profiter et remplir son être de cette pureté ainsi offerte. Je m’offre tout entière à ce bien-être sans rechigner, sans éprouver la moindre crainte, avec sincérité. Je ne me demande même pas si j’ai déjà été à ce point heureuse. Les interrogations n’ont pas leur place sinon que dans un doute qui ne n’effleure même pas l’horizon de mon esprit.


Cette sublime divinité a surgi de nulle part et m’a arrachée à un quelque-chose que je sais malsain. Elle me sauve d’un je-ne-sais-quoi dont je ne connaitrai certainement jamais la nature. I don’t really care, actually. Tout ce qui importe, c’est qu’elle soit venue à moi. La reconnaissance étrange que je ressens s’apparente à un sentiment que j’ai déjà éprouvé, il y a longtemps. Je pensais que c’était mal, parce que j’en ai tellement souffert, et j’en souffre encore. Où est le piège ? Je ne veux pas savoir, le déni m’enveloppe tandis que la structure non-atomique de ma bulle se solidifie comme jamais auparavant. J’invite mon ami à l’intérieur, je le guide pour qu’il ne s’éloigne jamais de moi. Je pense que je n’ai jamais eu autant besoin de soutien que maintenant. Il me faut du bien, il me faut de la chaleur, il me faut de la simplicité.
Berce-moi, belle étrangère, fais-moi sourire, fais-moi rire car j’ai peur d’oublier la signification de l’euphorie.


BEACON IN THE NIGHT
My words will be your light
to carry you to me



Cammy a un jour rencontré une femme très belle à la peau aussi brune que la sienne est pâle. Originaire du Gabon, Michelle était son nom. Issue d’une famille aisée, elle avait toujours obtenu ce qu’elle voulait et sa prétention était très grande. Les conditions de leur rencontre demeurent floues, elle appartient à ce hasard auquel Michelle n’a jamais cru. Mais en ce jour où les deux femmes ont fait connaissance, Michelle était en deuil. Moins d’un mois auparavant, elle avait perdu son petit âgé de trois ans à peine. Il était atteint d’une leucémie. Il a vécu ses derniers jours sans comprendre ce qu’il lui arrivait, avec ses jouets, ses puzzles, sans réaliser la torture qu’il faisait endurer à sa famille. Il était heureux, oui, mais sa flamme vacillait. Et puis un jour, faute de feu, sa chandelle est morte. Michelle s’était alors rebellée contre le Créateur et lui parlait avec cette arrogance qui la définissait si bien. Et puis, le temps a passé, elle a obtenu l’aide et le soutien de religieuses et de personnes extérieures qui par leurs mots ont su atteindre le coeur noirci de cette mère endeuillée qui ne devait pas oublier Sacha, son autre enfant de 7 ans. Une petite fille lumineuse qui découvrait trop tôt la douleur de perdre un être aimé, son petit-frère, et d’être le témoin de ce qu’une enfant ne devrait jamais voir un jour : les larmes de sa maman, rompue par le chagrin. La voir sombrer, dépérir. Mais, grâce un ange qui protégeait ces deux âmes esseulées, et grâce aux liens qui les unissaient, elles se sont relevées ensemble. Mère et fille ont offert leurs sourires et leur bonne humeur à Cammy Logan, encore étudiante et qui, régulièrement, leur faisait don de compositions florales. La jeune femme avait tenté de prendre exemple sur elles, pendant un temps. Récemment, elles les a revues. Et c’est ainsi qu’elle s’est vue assister à une cérémonie religieuse commémorant l’anniversaire du décès du petit garçon. La rouquine avait alors apporté un bouquet de fleurs aux tons orangés, des couleurs chaudes pour réchauffer les âmes généreuses qui ont laissé la porte de leur vie ouverte à la rouquine. Cammy n’a jamais rencontré ce petit bonhomme. Mais l’émotion qu’elle a éprouvée à la chapelle était insoutenable. Partager ce deuil a été pour elle une expérience inoubliable.


“Joshua”.


En entendant ce premier nom caresser ses sens, un frisson a glissé le long de son échine...

- Cammy, Merci infiniment d’être venue. Je pense que c’est Josh’ qui t’a mis sur ma route. Il n’y a pas de hasard. C’est comme ton jour de naissance identique à celui de Sacha.

Sacha aussi est née un 14 mars. Est-ce un signe ? Tout comme ce nouvel ami qui porte le même nom qu’un adorable bambin rappelé trop tôt aux côtés du bon Dieu. Joshua, le sauveur, celui a qui conduit son peuple vers la Terre Promise. Un guide vers Canaan, terre éblouissante, terre d’itinérances, de collines florissantes et de commerces divers aux ethnies tellement variées. Psychê s’y est retrouvée un jour… Elle y a fait la connaissance d’Ebène, cette âme damnée à la chevelure plus sombre que son ombre, à l’effrayante apparence et au lyrisme manifeste.


“Judikaël”.


Ambigu, celte, ce nom lui rappelle Gaël, un garçon d’origine franco-anglaise qu’elle a connu en Australie à peine une éternité plus tôt et dont les parents se sont rencontrés dans cette contrée bretonne, la Cornouaille. Judikaël, guerrier à l’âme clémente.

Deux noms très forts, aux bras protecteurs, comme ceux dans lesquels la douce Psychê et la fragile Cammy se laissent aller, acceptant le toucher, la caresse bénéfique, la protection. Un bouclier certain, remplaçant cette fraternité que la demoiselle n’a jamais connu, l’image d’une soeur disparue en Europe laissant la place à une autre si rapidement. La rouquine qui a encore une fois clos les paupière pour mieux savourer l’invasion d’une source de chaleur impromptu, réalise la présence d’un poids léger sur son dos. Son poncho ayant glissé sur ses genoux lors de sa précédente inconscience, ses petit bras avaient alors été laissés en pâture à la sévérité de l’hiver approchant. Ses yeux se pose sur la fragilité des épaules qui lui font alors face. Un corps plus féminin qu’on ne croirait, délicat, menu. Un homme caché dans le corps d’une femme, un mélange des genres exquis. Des manières galantes qu’une femme ne peut prétendre posséder, une douceur qu’un homme ne possèdera jamais. Six l’aurait certainement adoré-e. Ni Cammy, Ni Psychê n’auraient approché la perfection d’aussi près. Elle attrape alors la main dans un petit rire, l’engourdissement de ses jambes peine à rétablir l’équilibre de l’Australienne qui vacille l’espace d’un instant, mais qui peut heureusement compter sur le meilleur soutien par le biais de ces doigts qui ne lui sont désormais plus étrangers. Plus encore, elle a la sensation d’avoir toujours connu cette personne qui n’est plus inconnue.


- Peut-être ne suis-je au fond rien d’autre qu’une balise. C’est toi que le vent a amené à moi. Judikael, Joshua, Jushua, Jokael…

Elle étire un large sourire. La prononciation du “L” et du “R” sont les même en japonais.

- Des devinettes, ou des cartes, peu importe. D’elles, j’ai tiré la plus importante. Mon Joker. Faisons ce qui nous plaira mais avant tout…


Elle lâche la main, et ôte la veste de ses épaules pour la remettre sur celles de son propriétaire. Elle repositionne correctement son poncho tandis que Dinah se frotte contre ses jambes.

- Il manquerait plus que tu…


attrapes la Mort...


December never felt so wrong, ‘cause you’re not where you belong…


Le sourire s’effondre et le froid transperce son être tout entier. Les iris noisettes rutilent, mais plus rien ne s’écoulera sur le visage mortifié de la jeune femme.


- ne tombes malade.



L’image de Yui Valentine se surperpose à cette expression. Il n’a probablement jamais compris cette métaphore qu’elle ne prononcera plus jamais. “Attraper la Mort”, attraper froid, en somme. Elle voit encore la colère de cet homme, sa fureur. Tétanisée, le rappel de ce souvenir lui renvoit leur dernière rencontre.


Inside my arms.


Si la Mort a avalé les souvenirs du spectre mais pas son corps, peut-il encore l’aimer ?
Cammy amorce alors quelques pas, entrainant Judikaël avec elle, Dinah sur leurs talons.


- Dis-moi, sommes nous vivants ? Et... est-ce que l’amour est vivant ?


Drôle de devinette, n’est-ce pas ?


Is love alive ?


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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyVen 8 Jan 2016 - 16:06

Judikaël, c'est un prénom qui me semble si lointain. Plus vraiment en raison de la simple distance géographique qui me séparait de ses origines bretonnes, c'était plus lointain encore, en dehors de cette planète et cette galaxie. Là où les rôles seraient inversés, et où je pourrais donner ce fardeau à une délicate jeune fille à laquelle il correspondrait mieux. Mais puisque ce serait mourir que d'offrir mon histoire à une inconnue, et que je ne souhaites pas troubler les idées d'une innocente, alors je peux bien le supporter, avec l'aide de Joshua.
L'authentique et l'imposteur, le nom que j'ai volé à un amant mélancolique de lui, le patronyme d'un mystère en sucre, coincé dans la gorge d'un garçon bien trop grand pour cette dimension. C'était lui qui existait, là, et j'avais du mal à admettre que j'aurais donné n'importe quoi pour ne jamais le quitter. Néanmoins la véritable étymologie derrière ces deux identités, se trouve probablement entre les deux.
Et toi, rouquine, si ceci est bien ton enveloppe corporelle, où te trouves-tu entre Cammy et Psyché ?


Rayonnante et fantastique, irradiant de lumière, elle prenait ma main, riait avec ses lèvres, chantait avec ses yeux aux milliers de couleurs. Je me sentais exister, et merveilleusement vivant, si j'avais pu me montrer utile, ne serait-ce qu'une fois, pour raviver un ange. Sa chaleur dans la mienne, l'euphorie de l'instant m'asséna une pensée qui, je l'espère, ne me quitteras pas de si tôt.

Elle est la meilleure chose qui me soit arrivé.

- Peut-être ne suis-je au fond rien d’autre qu’une balise. C’est toi que le vent a amené à moi. Judikael, Joshua, Jushua, Jokael…


Elle souriait divinement bien et j'essayais quand bien que même d'étirer un rire, même copié sur un autre.

« Que sais-je ! Tu as raison, mais qui as dis que je suis le sujet, et non la balise ? Je n'ai jamais demander plus que ton souffle, pour l'univers ! »

Je préfère encore être le pion, le valet à sa reine, ou, si elle le souhaite, le Joker à sa joueuse. Tu es bien à la hauteur de régir un univers, ne serait-ce que le mien. Si tu m'espères, alors tu pourras compter sur moi pour remporter la partie.

Est-ce que ça te va, ode à la joie ?

- Il manquerait plus que tu... ne tombes malade.

Son sourire se figea soudain dans le vide. Je gardais le mien, cherchais à comprendre, stoppais mes gestes et revenais à cette priorité qu'elle était. Penchée sur elle, les mains sur ses épaules, je tentais de croiser son regard, m'assurer qu'elle aille bien. Je regarde le chat qui m'invite à laisser tomber, qu'elle n'appartient ni à mon monde, ni au sien. Je n'aime pas beaucoup cet animal.

«Ça va ? Cammy ? Psyché ? Myca ? Orphée ? Eurydice ? Pardon, quoi qu'il y ait. Je suis loin d'être le prince charmant, mais je te promets d'essayer de faire le joker. Je te promets de le faire. Alors je ne pourrais jamais tomber malade.»

Il n'y a que par mimétisme que je peux me hisser à la hauteur des grandes personnes. Je joue trop, peut-être, mais maintenant que je ne suis jamais sûr de ce qu'est un jeu et quand se termine le précédent, il m'est étrange de jouer avec une personne réelle, plutôt qu'un mystérieux avatar.

J'aurais aimé la prendre dans mes bras, m'approprier cet être si beau qui aurait pu m'emmener à voler dans des cieux plus bleu, mais bien sûr, la rouquine n'est pas un de ces oiseaux que l'on garde pour soi. Ces oiseaux blancs, artificiels, et je prie pour qu'elle ne changes jamais. Alors elle marche, elle court, elle vole et elle danse, j'essaie de l'accompagner de mon piètre chant. Que j'aimerais entendre le sien. Dis-moi, petite fée, si ce couple antonyme que nous formons, à une chance de devenir quelque chose de beau ?

- Dis-moi, sommes nous vivants ? Et... est-ce que l’amour est vivant ?

Je ne penses plus, je chantes :

« L'amour, je l'ai croisé en enfer, il y a longtemps. Elle avait un goût sucré, mais c'était trompeur, elle était empoisonnée. Néanmoins, cet amour là, oui, je penses qu'il est vivant. Les autres, je ne sais si ils se trouvent à ma portée, s'ils l'ont été un jour. Je pensais aussi que le ciel ne serait jamais à ma portée, que la félicité était pour les anges comme toi, pas pour les joker aux yeux gris. Tu es vivante, j’ose le croire, avec toute la gaieté dans tes yeux, même si c'est peut-être illusoire. »

Je riais, moi aussi. Elle est contagieuse, mon ange.

« Qui sait, les miracles existent, paraît-il ! Alors l'amour, pourquoi pas ? »
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyJeu 14 Jan 2016 - 11:02



Psychê & Orphée


Ne faites jamais confiance aux étoiles
Qui vous disent que tout ira bien,
La vie est loin d’être un droit chemin
C’est écrit dans les lignes de ma main


Où se trouve la jeune femme, parmi les deux entités que sont Cammy et Psychê ? Si Judy lui posait directement la question, elle ne saurait répondre car elle ne la comprendrait pas. Mais l’évidence est qu'elle n'est ni l’une, ni l’autre. Elle ne se situe même pas entre les deux. Mieux que ça, elle est tout simplement l’une et l’autre. Car elle est le physique et le psychique, la force et la faiblesse, elle est tenace et fugace, elle rirait de savoir qu'elle est prise pour un ange mais pleurerait toutefois de ne pas en être un. Les êtres célestes n'ont pas froid et ne nécessitent pas d'être ravivé par un fragment de lèvres d'une humanité ambiguë au goût sucré d'un doux verger. Elle est téméraire et fait front aux épreuves qui lui sont imposées mais est terrifiée de ne pas voir le bonheur se lire dans les regards de ceux qu’elle aime. Elle est le papillon qui pollinise le camélia juste en l'effleurant, et vit dans ce monde qui est en réalité bien plus large qu’une simple bulle de savon. Lorsqu’elle devient lâche et qu'elle fuit, elle revient toujours telle l'arme de cette terre d'origine qui la vue naître, pour lutter bien plus fort qu'avant. Elle cherche la réussite même après l'échec toutefois, sa maladresse enfantine la fait souvent chuter, égratignant ainsi l'épiderme de son âme fragile. Rescapée d’asile, elle est juste…. humaine.


Si le bonheur a choisi votre âme
Pour y faire son nid


"Je n'ai jamais demandé plus que ton souffle, pour l'univers"


L'impression d'avoir une raison d'être là est un baume qui adoucit les blessures d'un passé trop récent. Joshua s’inquiète et lorsque le coeur de la jeune femme hurle silencieusement sa peine, il trouve des mots qui se veulent rassurant. Est-ce que cela fonctionne ? Elle sourit légèrement.
Orphée et Eurydice. Mythe de l’amour passionnel et fidèle, même au delà de la mort. Symbolise également la désobéissance devant ceux qui ont les plein pouvoirs. Orphée savait séduire la nature végétale, dompter les animaux sauvages par son chant et par son instrument à neuf cordes. Le lyrisme tendre qui sort de la bouche de cette descendance moderne d’Apollon- Joshua ou de Judikaël, peu importe au fond le genre - va bien au delà des croyances de la rouquine.
Et ainsi vient naturellement, l’Orphisme, dérivé du christianisme ; une doctrine pour qui croit en l’âme immortelle, en la réincarnation, en la vie éternelle. Cette dernière ne dépend que de la vie menée sur terre, une vie austère, loin de la matérialité pour mieux sauvegarder la pureté de l’âme et éliminer l’impureté du corps. Cammy n’a pas encore atteint la perfection spirituelle pour se laisser aller à l’éternité. Ce messager à la chevelure étincelante est présent à ses côtés pour le lui rappeler. Elle saisit le message et ferme les yeux.


FERMEZ VOS YEUX
laissez vous guider
ne pensez jamais à vous sauver



J'ai trop souvent mis au défi le bonheur
Espérant être un peu mieux ailleurs
J'ai goûté les plaisirs de l'exil
Pour finir rescapé d'asile



Joker est Orphée. Il a connu l’enfer, tout comme elle, Psychê. Lui, pour convaincre Hadès de garder auprès de lui sa précieuse Eurydice, empoisonnée par un serpent qui l’a mordue au mollet empêchant ainsi la douce d’avancer. Elle, pour convaincre son épouse, Perséphone, de lui accorder un instant, un objet, un coffret qui ne lui est pas destiné. Mais la Psychê, telle Pandore, est curieuse et ouvre la boite. Elle veut connaitre des choses qui ne la concernent pas. Accusée d’envie, péché capital, elle est envoyé loin de cette convoitise sur une terre étrangère ou seul le Zéphyr lui permettra de garder la vie, sauve. Les écrits lui permettent de revenir, mais c’est un piège à loup qui se refermera sur elle, d’avoir quémandé un amour qu’elle n’avait probablement pas mérité.


Même si la tristesse a croisé ma route
Parce qu'il nous faut tous coûte que coûte
Goûter la lourdeur des cœurs en peine
Boire à la santé des amours ternes



Un amour qui porte le nom d’un saint. D’un ancien prêtre, qui arrangeait secrètement des mariages durant une période où ils étaient prohibés. Le 14 février est la date lié à son martyr. Se sacrifier pour la prospérité de ceux qui l’entourent est devenue la raison d’être de la demoiselle. Ainsi, elle ne convoite ni le bonheur des autres, ni le sien.

Toutefois, à cet instant, elle aimerait s’octroyer un dernier caprice, le peut-elle ? Les paroles de l’Orphée sont si douces, emplies d’espoir, serait-ce un piège ? Quelle est cette Instance Divine qui la met au défi ? Elle est si faible et l’est d’autant plus devant le courage manifeste de ce joker aux orbes givrés… Glacés...comme les siens. Elle ne les voit que maintenant, sublimes étoiles pétillantes comme du Champagne, après avoir bu ce flot de paroles réconfortantes qui lui promettent un miracle


Le sourire de la demoiselle s’agrandit à nouveau ; elle s’approche et porte une main vers ce visage délicat. Il est la tentation. Ni Cammy, ni Psychê, mais juste humaine, elle juste été chassé. Il lui a apporté la connaissance par la saveur d'une pomme qu'elle possédait. Elle comprend alors que, tel un prince, il l’a réveillée plus tôt par le divin pouvoir de ses lèvres. Comme dans ces contes qui la font rêver, voyager. Elle se hisse un peu sur la pointe des pieds et rapproche un peu plus, beaucoup plus, son visage. Les deux nuages froids se mèlent, s’emmêlent, le temps s’arrête.

- Tu te méprends, mon beau Joker… Je ne suis pas un ange. Je suis...

Entre “Eve, celle qui se soumet” et “Lilith, celle qui sait”, elle ne sait trancher.
Cammy repose alors ses pieds à plat, et baisse la tête.

- juste une pierre, là, sur ton chemin.

Elle ne peut pas céder. Elle ne va pas aller chercher une place qui ne lui est pas octroyée. Et surtout...elle n’a pas le droit d’embrasser l’image, la copie illusoire d’un mirage, d’un bonheur perdu aux mêmes yeux d’argent.




Plus jamais je ne ferai jamais confiance aux étoiles
Qui diront que tout ira bien
La vie est loin d'être un droit chemin
C'est écrit dans les lignes de ma main




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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyLun 29 Fév 2016 - 14:30

Psychè perdue dans ses pensées, voltige vers des horizons que je ne vois pas. J'aimerais bien pourtant, Eurydice, ouvre moi un bout de ton empire. Mais quel homme serais-je si je demandais à une femme de m'ouvrir son cœur ?
En continuant de marcher, j'entendais comme des bruits mécaniques, ceux d'une vieille machine. Je laissais, par pudeur, la demoiselle tranquille, dans son petit univers de beauté que j'avais ranimé. Qu'elle dise bonsoir à tous les petits êtres qui vivaient dans sa tête, qui sait. Je regardais sagement les nuages s'écarter entre les pans de mon cerveau, suivre le chemin dégager par quelques engrenages de temps. Les mains dans le dos, je me disais que je tenais un petit secret avec moi.

J'étais encore peu pour elle, mais qui sait où tout cela pourrait nous mener. Elle avait un charme fou. Et c'était bien ce moment là qui était le plus excitant, quand nous avions une vie entière derrière nous à raconter à l'autre, des centaines de petites personnes dans nos têtes à présenter à celle et celui qui serait peut-être notre moitié. Quand nous aurons finis, et ça prendra peut-être des années, des décennies, alors il serait peut-être temps de nous séparer, ou à l'inverse de nous fusionner. Pour vivre ensemble pour l'éternité. C'était aussi un chouette moment, celui-ci. Quand j'y penses, j'ai toujours tout fait dans le désordre moi.

Mais des secrets honteux, j'en avais des dizaines au fond du coeur. A la réflexion, en sa présence, elles me semblaient dérisoires, ces petites hontes qui n'en sont pas. Au contraire, c'est drôle, les bêtises de jeunesse ! C'est triste aussi, un peu, de se dire qu'on est trop vieux pour vivre tout ça.

Too old to die young.

J'avais une envie de musique, et de mouvement. Que la lune danse avec une graine de soleil qui se serait invitée dans le ciel. Pourtant tout restait parfaitement calme, et la jeune femme à côté de moi ne relevait pas le visage. Tout juste souriait-elle, au moins autant que tout à l'heure. Il s'élargit, son sourire, et elle leva le visage vers moi.

- Tu te méprends, mon beau Joker… Je ne suis pas un ange. Je suis... juste une pierre, là, sur ton chemin.

Pour une fois que j'étais le grand de quelqu'un, il fallait croire que ça l'empêchait de m'embrasser. Quelle tristesse, me disais-je. Lilith n'a peut-être pas de secrets à me raconter. Elle a peut-être tout oublier en descendant sur terre. Mais ce n'est pas bien grave. Moi qui fait toujours tout dans le désordre avec les femmes, ne pourrions-nous pas nous créer de nouveaux souvenirs ? Je lui tendais une main, dans une courbette.

Je veux bien être le joker, le valet ou le prince, même d'un caillou, si ça me permet de rester un peu avec toi, ma déraison.

« Racontes moi alors. Que vois une pierre sur mon chemin, tous les jours ? Combien de couple as-tu vu s'embrasser, combien as-tu vu de déceptions et de confusions ? »


Sur ces mots, je lui saisissais son poignet hésitant, l'emportait dans mon élan. Les étoiles ne se sont pas mis à briller plus fort et la musique en clapotis que j'étais le seul à entendre ne s'est pas amplifiée, en un orchestre de cordes ou de cuivres. Le ciel, le temps et le vent était toujours aussi plat que la terre que nous foulions du pieds. Mais si certains disent qu'elle est ronde, alors les miracles peuvent exister, comme celui d'une petite rousse qu'un zombie-joker ramène à la vie.
En essayant de la faire tourner sur elle-même et de l'émerveiller un peu plus que le permet cet univers un peu triste, j'ai failli marcher sur son pieds nus. Je me stoppais sans lui lâcher la main. J'avais envie de m'excuser d'être aussi nul, comme prince, et de lui avoir pris la main sans qu'elle ne le souhaite. Mais les mots sont restés bloqués. Je l'ai regardé tendrement. Elle avait de beaux yeux.

Est-ce que j'oserais l'embrasser ?

« Ahah, ça ne devait pas être la fête tous les jours. Il y a des chemins bien plus joyeux que celui-ci. »


La lune et la graine de soleil dansent.
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Cammy Logan
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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyDim 5 Juin 2016 - 14:31

Il est des moments comme ça dans la vie où tout devient hors de contrôle. La rouquine ne sait plus qui maitrise les fils de son existence, à supposer toutefois que cette existence là est bien sienne. Comment peut-on passer aussi vite d'un état de mort imminente à la soudaine envie de se raccrocher à la vie comme si le destin de la planète entière en dépendait ? Le désespoir peut laisser soudainement place à l'euphorie juste parce qu'un être possiblement éternel à ses côtés lui a de nouveau insufflé le souffle de l'espérance. Elle réagit telle une enfant qui après une crise de larmes, rit aux éclats le coeur empli de cette aspiration à obtenir la poupée de ses rêves qui lui a enfin été promis. Elle se voit ainsi la maintenir contre son coeur, sautillant dans les rues pavées de cette province idyllique contée dans les pages d'un livre ancien oublié. La psyché ne cesse de sourire malgré la gelée, par la chaleur de ce songe inavoué. Elle se voit vêtue d'une petite robe victorienne tournoyant à chacune de ses spirales enjouées, ses cheveux de feu tressés élégamment de rubans de satin bleu suivant le mouvement de sa ronde. Une enfant pourtant en âge d'être mariée mais dont personne ne veut tant l'univers malsain de la douce ébranle les esprits trop ancrés dans un sol traditionnel. Personne ne souhaite enfanter un être aussi décalé, au risque d'obtenir une descendance malsaine.

Régresser semble si simple et surtout inévitable lorsque la solitude devient votre seule compagne. Mais une main se tend pourtant, et la poupée de ses songes s'évapore tout comme la robe, les nattes, le satin bleu et tous les pavés de toutes les provinces inaccessibles. Elle redevient un simple élément de décor, le petit minéral forgé par Mother Nature qui se glisse dans la sandale de Séléné, entité lunaire immaculée.


« Racontes moi alors. Que vois une pierre sur mon chemin, tous les jours ? Combien de couple as-tu vu s'embrasser, combien as-tu vu de déceptions et de confusions ? »

VALSE DE LA LUNE
on danse ensemble au milieu des tempêtes


Des questions qu'elle n'entend pas dans leur sens le plus concret. Il est vrai que de ses discrets postes d'observation aux quatre coins de la ville, elle en a lu des récits sur les lèvres des passants. ll y a eu notamment ce garçon hésitant entre la rose rouge et la rose blanche pour séduire sa dulcinée. Les larmes de cet homme tellement robuste qu'on aurait jamais imaginé voir couler pour un être de la taille de sa main, un cochon d'Inde,  malade d'avoir avalé ce qui ne lui était pas destiné. La peur de ce pompier au moment d'entrer dans une bâtisse enflammée, la joie mal masquée de ce cancre à l'idée d'avoir réussi un examen, et la colère de cet artiste de ne pas parvenir à exprimer sur une toile les fluctuations de l'univers amoureux qui l'envahit chaque jour que Dieu fait.
La jeune femme ne répond pas, pas tout de suite. Il y a quelque chose dans le mouvement du Joker qui l'intéresse un instant. Cette main est belle, fine, élégante. Féminine. L'australienne en est irrésistiblement attirée, sont-elles douces aussi ? Elle hésite un instant à la saisir, levant simplement la sienne et la stoppant à mi-chemin. Jamais songe ne lui a paru aussi réaliste qu'à l'instant ou son poignet est devenu captif de ces doigts espérés. Ni froids, ni chauds, ils ont la température du ciel et de la terre réunis, de l'envol des cygnes et de l'éclatement du Big-Bang à l'unisson. Elle tourne, ses pieds semblent se soustraitre à l'attraction terrestre pour mieux la laisser s'élever vers les cieux sombres mais en aucun cas menaçants. Elle se sent flotter, tournoyer, le corps plus léger qu'une plume mais la main toujours scellée à celle de cet Autre venu de nulle part. Puis la valse se stoppe un instant avec douceur. Un regard tendre qui se pose sur le sien, la sylphide ne peut rien faire d'autre que de s'en abreuver.


C'est la lune qui conduit la danse
Quand le soleil sera couché dans ton âme froide.


Ce n'est pas le même givre. La Lune a cette délicatesse qu'un spectre ne possède pas. Ne possède plus. L'intérêt véritable accroche sa rétine et pour un peu, elle se laisserait bien aller à l'extase.

Elle n'est pas là pour ça.

« Ahah, ça ne devait pas être la fête tous les jours. Il y a des chemins bien plus joyeux que celui-ci. »

Elle se sent tanguer, la valse laisse place à une tarantelle surgie d'une époque médiévale, presque oubliée, tout comme elle.

- Mais il y a des chemins tellement plus douloureux aussi.

Une femme qui pleure en silence son époux à la sortie d'une église, des animaux abattus cruellement, des immeubles enflammés qui s'effondrent. Des véhicules qui vous engloutissent et qui vous ôtent votre raison de vivre.
Cet être aimé qui ne vous reconnait plus. Qui ne vous connait plus.

- Dis moi, cher Joker... Quel est le secret pour oublier qu'on aime éperdument quelqu'un qui ne vous aimera plus ?

Ses pas s'arrêtent, elle tente un pas en arrière puis finalement s'en revient vers cette douce compagnie tombée du ciel. De ses bras, elle ose entourer la taille qu'elle découvre très fine. De ses mains, elle agripppe le tissu de son dos. Le visage contre une petite poitrine féminine qu'elle devine, elle laisse couler ses larmes trop longtemps retenues.

- Je t'en prie, Joshua, dis-le moi...

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MessageSujet: Re: Marelle de la ville palace   Marelle de la ville palace EmptyMar 8 Aoû 2017 - 1:58

Dis moi, cher Joker... Quel est le secret pour oublier qu'on aime éperdument quelqu'un qui ne vous aimera plus ?


Ce serait tellement tentant de se laisser à croire qu’on est la solution à tout, et que l’on est le plus capable au monde de sauver une demoiselle que l’on vient pourtant de rencontrer. Cette soirée, dans le futur, je ne l’aurais pas oubliée, elle m’aura laissé dans la mémoire la vague impression d’un mirage. D’avoir cueilli une déesse sur un banc et de l’avoir chastement embrassée avant de m’être bien vite en aller. Et je maudirais cela, mais je savais que c’était pourtant l’unique solution

Joshua se laissa aller à un doux et chaste baisé, sur les lèvres mouillées de sa petite divinité. Il mit, un instant, sa tête au creux de son épaule, et la laissa le serrer dans ses bras graciles. Elle était la première à qu’il laissa pénétrer son intimité, devant laquelle il ne s’est pas enfui de peur d’être démasqué. Pourquoi avoir peur d’une si petite enchanteresse ?

- Cammy, quelle belle rencontre tu m’offre. Quel belle personne tu es, et que ce soir est divin d’embellir ainsi ta présence. Peut-être penses-tu que tout ça pour moi n’est rien, mais détrompes toi. Je sais déjà avec quelle mélancolie je t’imaginerais dans le futur, je sais déjà avec quelle tristesse je serais obligé de te quitter. Je te prie de me croire, ma Eurydice, que je n’aurais pu rêver mieux que toi pour me redonner goût à la vie.

Déjà je me sépare d’elle et je sais que ce contact ne sera plus qu’un souvenir d’ici quelques minutes, que je vais m’enfuir et que je ne pourrais plus sentir cette peau froide sous mes doigts. Je la regarde. Elle se tient debout, là, et ses cheveux bougent un petit peu avec l’air. Je capture l’image dans mon esprit et fait un pas en arrière

- Si seulement j’avais la réponse à ta question, je ne me baladerais pas ici seul, en pleine nuit. Je ne serais pas si tourmenté, je serais comme un tas d’autres hommes à se concentrer sur son travail ou des choses plus utiles que les belles phrases et sauver des jeunes filles, et je me mettrais à cloper pour me forcer à avoir, de temps en temps, un moment où je ne fais rien. Mais je ne l’ai pas et je ère. Je ne suis personne pour te donner des conseils, tu sais peut-être déjà plus de moi que je ne sais de toi, par cette seule embrassade. Et tu sais il n’y a pas grand-chose de plus à savoir. Tu connais déjà chacun de mes tourments.

Je regrette déjà la décision que je n’ai pas prise de m’en aller. Et je me fais la promesse du damné, celle que ce sera la dernière fois. La dernière fois que je me force à faire quelque chose qui ne me convient pas. Je la regarde se tenir là et je regarde ses yeux et je me promets ça en silence, le ciel pour témoin. Je n’ai plus peur et je sais que je vais partir et non plus fuir, pour moi. Pardon.

- Psyché, ce soir c’est toi qui m’a sauvé, et je suis tellement désolé de n’avoir rien de plus à t’apporter. Sache, belle amie, que je sais avec une certitude rare que nous nous reverrons. Et nous nous reconnaîtrons, même si nous ferons mine de rien, et c’est la première fois que je suis aussi sûr de mon avenir dans cette ville. C’est la preuve que ta rencontre a fait de moi quelqu’un de nouveau.


Je m’éloigne encore de quelques pas, et ce n’est qu’à demi-tourné vers elle que je lui dis

- Pardonne-moi, je t’en prie. De sauveur je ne suis qu’un fuyard, et j’ai peur de ne te faire souffrir que davantage. Mais je sais là maintenant, que j’ai quelque chose à accomplir seul, et enfin je serais digne de te sauver, à nouveau, et je te le promets, j’aurais la réponse à tout, des bras accueillants, et un chapitre à te proposer dans ma vie, si tu y veux toujours ta place à notre prochaine rencontre. Je ne te promets rien car je le ferais avec certitude, je serais digne de toi à notre prochaine rencontre. Alors je t’en prie ne m’en veux pas, ne m’en veux pas. Oh Cammy je suis tellement navré.

Et sur ces mots je pars en courant. Je shoot dans les cailloux dans les feuilles et les débris, j’arrive de l’autre côté du portail, je cours dans les rues et je m’écroule de tout mon long par terre. Je me relève et je marche à reculons, en regardant derrière moi. C’est comme si elle était toujours là. Je me dis dans mon fort intérieur, quand je me retournerais, je marcherais droit, et je ne me ferais plus avoir par mes états d’âme, j’arrête de boire.

Je ne t’ai pas menti, Cammy, parce que ce soir a été pour moi le début d’un long chemin, que toi petite pierre cachée sur les terrains à peut-être pu observer qui sait ? Joshua, plus qu’un délire, un personnage que je me traînait la nuit, est devenu mon prénom. Je viens tout juste d’en faire le changement légalement. Un an et demi de démarche, au départ hasardeuse, me paraissent maintenant une évidence même. Je ne me suis plus jamais menti à moi-même depuis cette date. Et il m’en a fallut du temps pour me rendre compte que c’est cette soirée qui m’a inspirée cette décision, et que ce n’était pas qu’un vague rêve qui hantait mes nuits sans trop de raisons. Cammy n’était pas la fille de la lune qui alimentait mes rêves et mon esprit, elle existait réellement, du moins en suis-je réellement sûr ?

J’aimerais la revoir. Et moi, Joshua, pourrait devenir son prince si elle veut toujours de moi.
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