Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Genre :    Age : 31
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara
KMO
 :
 |  Sujet: Suce ton père, surveille tes arrière et marmonne tes envies. | Seiko Mer 16 Sep 2015 - 11:56 | |
| « Zakuro Fea,
Votre demande de présidence des club des sports de combat a été étudiée par le conseil de l'établissement, ces clubs se retrouvant sans président depuis le départ des élèves concernés. En vue de votre dossier scolaire, nous ne pouvons vous laisser assumer la présidence de ces deux clubs. La direction du club des sports de combat sans arme a donc été attribué à une personne plus méritante. Cependant nous vous léguons la direction des clubs des sports de combat avec arme, à l'essai dans un premier temps. Si les résultats ne sont pas satisfaisants la présidence sera également donnée à l'élève maintenant en charge des sports sans arme. Cependant si les résultats sont jugés satisfaisants par le comité et le conseil, vous deviendrez président des clubs de combat avec arme jusqu'à démission ou la fin de vos études.
Cordialement. »
La lettre a été déposée ce matin, et après l'avoir lu, il m'a été particulièrement difficile de ne pas contenir mes élans de rage. Comme une bombe désamorcée, la lecture empoisonnée a rendue la journée difficile, tâchant mon humeur comme un acide falsifiant les données de mon esprit, rongeant l'intérieur de mes veines pour les faire gonfler d'une colère maîtrisée par à-coup.
En passant mes doigts sur mes avant-bras se ressentent maintenant les reliefs trop excités des veines qui exclament ma nervosité. Et j'en fais une contemplation froide, colérique, par souci de me maîtriser, tandis que s'achève le cours de cosmologie que je n'ai pas suivi correctement, mon esprit concentré sur l'idée d'aller défoncer la porte d'Ashita Shiori pour lui réclamer des comptes.
L'idée n'est pas plaisante, cependant, de lui fournir un prétexte véritable pour m'empêcher de récupérer la présidence de ces clubs. J'ignore ce qui motive réellement Shiori à me passer ce genre d'écrit, mais je prends assez rapidement conscience que les propos sont déplacés et basés sur du vent. Mon carnet scolaire n'est pas mauvais, et on ne m'a pas reproché quoique ce soit. Au contraire. Le nez en l'air, balancé sur ma chaise à tester son équilibre, j'arpente mentalement l'idée escarpée que Shiori ait pu rédiger la lettre en ignorant complètement qui j'étais. Un sourire un peu désolé apparaît sur ma face, tandis que je rétablis le contact avec le sol, les quatre pieds claquant contre le parquet, et que je me relève. La cloche vient de sonner, et je récupère mes affaires, en fourrant la lettre empoisonnée entre cahiers et classeurs. J'abandonne la rage pour la transformer en une irritation, noyant mes sentiments dans des éponges cognitives, pour n'en garder que les essences les plus acides.
Ashita Shiori est quand même une sale petite pute de connard.
Les sourcils froncés, attrapant mes mèches que je ramène en arrière, les attachant en une demie queue de cheval qui libère des tempes déjà trop malmenées par ce qu'elles abritent, je longe le couloir administratif d'un des secrétariat de scolarité des lieux, ignorant les commentaires trop typés d'une société japonaise, lesquels m'informent qu'en tant que représentant des élèves, je devrais me couper les cheveux. Dans une autre journée, dans une autre humeur, j'aurais assurément fait remarquer à la personne que je devrais aussi peut-être ronger mes tibias et sucer mes muscles afin de correspondre plus à un représentant correct de la population estudiantine. Mais il se trouve qu'on a considéré que je n'étais même pas en mesure de représenter correctement un milieu dans lequel je me défend depuis mon arrivée à l'Académie, alors je crois bien être un cas désespéré pour n'importe qui ici.
J'effleure du bout des doigts l'idée de relâcher mes cheveux, pour en faire le nuage orageux qui précède mes déplacements furieux. Quand j'arrive devant la porte de Shiori, en levant le poing pour frapper le panneau de bois, l'entrelacs veineux qui court sur mon bras indique en lettres capitales que la nervosité n'a pas disparue, et qu'il y a une attitude toute entière qui cingle, de mes yeux assombris à mes muscles verrouillés, présentant avec précision le ressentiment exprimé.
C'est une secrétaire à la tête de souris qui vient me prévenir qu'Ashita Shiori ne sera pas là de la semaine. En la jugeant froidement, ignorant sa contemplation terrorisée, j'abaisse sur elle un regard connivent, et puis je me détourne de la porte. Les réclamations ne se feront pas aujourd'hui, apparemment.
(…)
Les paos tombent de l'armoire en une cascade de rouge et de noir, et je m'écarte d'un pas, pour les laisser s'étaler violemment en claquant sur le sol. Ah. Les lèvres pincées, je lâche la porte de l'armoire à matériel, et me penche pour différencier pattes d'ours et pao, les empilant entre eux dans des tas désordonnés. J'ignore quel est l'imbécile qui n'a pas su les ranger correctement, mais il faudrait un jour envisager une leçon efficace afin de faire entrer dans la tête des responsables de club que le matériel est à favoriser dans son entretien. Claquant mes doigts contre la surface plastifiée d'une des pattes d'ours, je laisse un soupir irrité pousser entre mes lèvres.
Les portes s'ouvrent, quelqu'un entre, et je jette un œil par dessus mon épaule pour apercevoir un étudiant qui se dirige vers moi. En me relevant, je le contemple s'abaisser brièvement pour un salut respectueux, et tandis qu'il se relève, ses doigts se tendent, en m'offrant un billet marqué par le sceau des représentants du dojo.
« C'est une invitation à une réunion pour les présidents des clubs de sports de combat. Elle aurait du t'être transmise il y a une semaine, mais je n'ai pu la récupérer qu'aujourd'hui. »
Il a le souffle précipité des gens qui ont couru, et j'ouvre le billet, en lisant l'invitation imprimée dessus. Mes yeux cherchent une horloge tandis que je me rémémore la date de la journée. L'expression gênée de l'étudiant confirme mes doutes.
« C'est aujourd'hui ? »
« Elle a commencée. Dans la salle nord. »
Je le remercie, fourre le billet dans ses mains, et sans récupérer mes baskets, pieds nus, sors de la salle pour traverser le gymnase. Les cheveux détachés, avec mes effets sombres et ma gueule de forçat évadé, il n'est pas dit, en ouvrant violemment la porte de la salle nord, que je ne passe pas pour une figure démoniaque. Ils sont plusieurs à sursauter, et je les fusille du regard.
« J'aurais apprécié être à l'heure, mais il se trouve que l'on n'a pas jugé correct de me prévenir qu'il y avait une réunion. »
Je m'avance vers le cercle de chaises qu'ils ont formés, tout présidents et managers de clubs de sport de combat qu'ils sont. Géant irrité, je profite allègrement des trente à quarante centimètres que je possède sur eux, la poitrine gonflée sous le t-shirt noir transparaissant mon souffle trop régulier, trop maîtrisé. Un des garçons, fébrile, s'écarte lorsque je tends la main pour récupérer une chaise, et en m'asseyant, malgré la fragilité de mon faux-calme, je me permets un sourire pointu.
« Vous m'en voyez sincèrement désolé. »
| |
|
