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 Undisclosed Desires

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AuteurMessage
HAN Yun-Jin
♦ Civil - Consultant ponctuel aux urgences psychiatriques de l'Hôpital de Keimoo
HAN Yun-Jin


Genre : Masculin Scorpion Serpent Age : 34
Compteur 326
Multicompte(s) : Ivory Lancaster

KMO
                                   :

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MessageSujet: Undisclosed Desires    Undisclosed Desires  EmptyMer 19 Fév 2014 - 23:26



Yun-Jin aimait ce qu'il faisait. Son bénévolat à l'hôpital lui plaisait, car, contrairement aux stages qu'il avait pu faire, l'enjeu était immédiat. Ce n'était pas des patients traités depuis des années, au processus de réparation lent et fastidieux, c'était des âmes blessées, des esprits tourmentés par une expérience d'horreur encore fraîche dans la mémoire de tous.
Avec deux autres personnes de la cellule de soutien psychologique, il avait proposé à l'hôpital d'engager une demande bien particulière à l'attention de la ville : la mise en place de groupes de travail manuel engagés dans la reconstruction des zones de la ville détruite par le séisme.

Encadrés par des professionnels, épaulés et soutenus par le corps médical, les différents patients traités par la cellule de soutien aidaient au gros d'oeuvre sur les chantiers de reconstruction, sur les missions d'entretien d'espace vert, ou sur l'embellissement des zones moyennement touchées. L'idée était simple : réparer les bâtiments pour réparer l'esprit mis à mal. Aider à la réfection des édifices pour panser les plaies laisser par la perte et la souffrance. Permettre la reconstruction d'une confiance en la vie en participant à son renouveau. L'esprit est extrêmement sensible aux activités du corps et bien qu'un peu ardu à mettre en place, le processus porta ses fruits pour pas mal de patients. Ils se sentaient utiles, la régularité de l'effort leur permettait de maintenir un cap moral. Beaucoup furent rapidement apaisés, et ce, pour le plus grand bonheur de Yun-Jin et ses collègues.

Il pouvait se sentir vivant quand le soir, son corps meurtri par l'effort de toute une journée de travail se détendait paisiblement sous le jet presque brûlant de la douche. Il se sentait plus qu'utile quand un patient fondait en larmes devant lui, se libérant de toute la souffrance qui l'opprimait et sortait de la séance un peu plus apaisé. Il se sentait à sa place quand il retrouvait ses collègues le matin, à l'hôpital.
Yun-Jin avait beau être excellent dans sa spécialité, il lui manquait quelque chose. Quelque chose qui l'empêchait d'avancer, qui l'empêchait d'avoir confiance. Une étincelle qui le fuyait et qu'il ne pourrait pas trouver dans les livres. Ces derniers mois passés à faire face à la détresse humaine lui avaient finalement ouvert cette ultime porte close. Plus il passait de temps à aider ses patients, plus il se rendait compte de la valeur de la vie. Elle était dure, intraitable, injuste, et surtout éphémère. Mais elle était capable de tant de beauté...  Elle valait la peine, toutes ces années d'études, de sacrifices, de choix, il était en accord avec lui-même pour mettre tous ses efforts au service du bien-être d’autrui.

Yun-Jin comprit pourquoi il faisait tout ça. Pourquoi depuis plus de 5 ans, il suivait ce chemin. Et alors qu'il doutait, pieds nus sur cette route épineuse, voilà qu'il trouvait des chaussures.
Sa thèse prit une toute autre forme, et sa carrière un tout autre tournant. Telles des plumes, ses convictions virevoltaient sans port d'attache. Mais désormais, il les sentait se rassembler, se fixer en un plumage solide et puissant.

Ces belles pensées, peu de gens furent à même de les déceler. Son maître de thèse sûrement, ses collègues, peut-être. Le reste du monde, sûrement pas.

*-*-*-*

En cette fin de journée, Yun-Jin se sentait fourbu. Depuis 7h ce matin, toute l'équipe était réunie pour finaliser la réfection d'un des plus gros bâtiment de leurs chantiers. Et ce soir, quand la nuit tomba, le point final avait été posé.
La joie était palpable, beaucoup versèrent leur petite larme de cet achèvement si impressionnant, si important. Et sans savoir d'où il tirait l'énergie pour rester debout, il suivit ses collègues et quelques encadrants municipaux dans un bar du quartier, un de ceux qui avaient l'habitude de les accueillir à la fin d'une dure journée de labeur. En l'honneur de leur accomplissement, le propriétaire offrit sa tournée et trinqua avec eux, dans la joie et l'allégresse.
Ils restèrent un bon moment à parler de tout et de rien, échanger sur la petite aventure qu'ils venaient de vivre pendant des mois, n'oubliant pas que d'autres chantiers attendaient le même engouement pour être terminés. Il enchaîna les bières, son corps tendu de fatigue mais aussi d'excitation, et ne vit pas le temps passer.

Avant même de pouvoir protester - et loin de lui l'idée d'en faire état -, il se retrouva dans une boîte de nuit du centre-ville. Accompagné de ses acolytes, ils faillirent ne pas rentrer vu la tenue plus que défraîchie qu'ils arboraient, mais leur destin fut sauvé par un groupe de jeunes filles dévergondées. Et c'est ainsi, puisant son énergie dans celle du cosmos, que Yun-Jin fit la fête jusqu'à trois heures du matin. Il but, il dansa, il chanta au karaoké, il dragua à tout va, embrassa plusieurs filles, fuma, manqua de trébucher plusieurs fois, rit, cria, exulta.
La soirée n'était que bonheur et merveille.

Mais comme toujours, avec l'alcool, il arriva à un stade où autrui n'avait plus d'importance.
Adieu le plumage de convictions, bonjour le ramage du mâle en manque d'affection.
Chaque fille, chaque donzelle qui lui faisait les yeux doux avait droit aux attentions de ce charmeur. Plusieurs fois, il fut presque sur le point de raccompagner une demoiselle, pour faire plus ample connaissance, mais à chaque fois un petit quelque chose l'empêchait de conclure. Au dernier moment, il trouvait une excuse, changeait de proie, disparaissait dans un coin du bar pour réapparaître de l'autre.

Quand la lassitude pointa le bout de son nez, il chercha ses collègues et appela un taxi pour les ramener chez eux, chacun étant beaucoup trop ivre pour ne serait-ce que se rappeler où ils avaient garé la voiture.

L'effort de la journée et la fatigue crispaient son corps entier, demain allait être terrible. Mais demain, il n'avait rendez-vous nulle part, il pourrait agoniser dans son appartement sans nuire à qui que ce soit.
Les réflexes en grève, il manqua plusieurs fois de s'étaler en montant les escaliers, mais arriva sain et sauf dans son salon.

L'alcool brûlait dans son système digestif, continuant à le maintenir sur pieds et à diffuser une chaleur encombrante. Il sortit sur son balcon prendre l'air, refroidir ses joues brûlantes, et il en profita pour allumer une cigarette. Sale habitude qu'il avait prise au contact de fumeurs, ces derniers temps. Il ne savait pas pourquoi il avait augmenté sa consommation, lui qui ne fumait que rarement, lors de soirées arrosées. Il soupira. Si en fait, il savait : il faisait plus de soirées, c'est tout. Son travail en tant que bénévole était dur à assumer, il avait besoin de décompresser plus souvent qu'à l'accoutumée. Il éprouvait le besoin de souvent se perdre dans les méandres de l'alcool, qui lui faisaient oublier toute l'émotion négative que les patients déchargeaient sur lui. Et tous les autres problèmes qui lui gâchaient la vie.

ll inspira longuement sur sa cigarette, réduisant sensiblement sa taille. Ouais, surtout un problème, qui lui gâchait la vie. Un boulet qu'il se traînait depuis longtemps, mais dont il n'arrivait pas à se débarrasser. Il s'était plongé dans les études, plongé dans le don de soi, plongé dans l'effort, il avait tout fait pour l'oublier. Mais en vain. Et probablement le fait qu'il était encore à Keimoo n'y était pas étrangé.

C'était dur à accepter, lui qui avait l'habitude de venir à bout de ses problèmes, d'avoir le contrôle ... Il n'avait jamais eu le contrôle. Dès l'instant où leurs yeux s'étaient croisés, où leurs voix s'étaient mêlées, où leurs bouches s'étaient touchées, il avait perdu le contrôle. De A à Z, du début jusqu'à la toute fin, Yun-Jin avait eu l'impression d'être mené en bateau, de s'être fait avoir. Est-ce qu'il lui avait laissé trop de liberté ? Est-ce qu'il aurait du être plus ferme ? Plus entreprenant ? Ressasser ne servait à rien mais il ne pouvait s'en empêcher.

Il aurait du tout arrêter quand il l'avait senti s'éloigner, il aurait du mettre un terme à cette relation sans nom et sans épaisseur quand il avait compris que ça n'irait jamais loin. Et surtout, il aurait du le faire AVANT que lui ne le fasse. Il avait cru pouvoir se glisser sous le masque, et le lui ôter à force de patience ... d'amour. Quelle connerie.
Ce garçon était un pur produit japonais, il était né avec son masque et il mourra avec.

Un frisson lui parcourut le bras, lui intimant de rentrer se mettre au chaud.

Ses vêtements en tas dans un coin de la salle de bain, il se glissa avec délice sous l'eau chaude. Cette dernière faisait écho au feu qui ravageait ses entrailles. La nudité de son corps, la tension musculaire qui ne le quittait pas et la douceur du gel douche sur sa peau réveillèrent en lui sa libido impatiente. Peut-être aurait-il du ramener une fille, finalement. Même si au fond de lui, il savait bien que ce n'était pas de ça dont il avait envie. Il ne voulait pas le corps fragile et arqué d'une femme. Il ne voulait pas sentir l'odeur sucrée d'une femelle, et encore moins entendre des éclats de voix aiguës. Il voulait la peau d'ivoire du jeune homme. Il voulait les mèches courtes, noires, entre ses doigts. Il voulait l'étincelle de désir au fond de ces prunelles vertes.

L'eau s'arrêta de couler le laissant dans un silence bourdonnant. Il se sécha sans précision, n'épongeant l'eau que là où elle le dérangeait sur sa peau. Assis au bord du lit, il ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Il l'apercevait parfois, les rares moments où il traversait le campus pour aller à la bibliothèque. Il s'en tenait le plus loin possible, évitait les amphithéâtres et salles de TD dédiés aux fac' de langues. Prenant des raccourcis, des détours, des passerelles, des couloirs inconnus, il ne voulait surtout pas le croiser. Mais il ne quittait pas son esprit. Des situations, des sentiments, des mots, des gestes, des couleurs ... Un rien faisait ressortir les souvenirs, les émotions ... Et ce soir, il avait tellement bu que ce n'était même pas concevable d'éloigner ces réminiscences.

Son cœur se serra.

Ça l'énervait.

Il aurait voulu ramener quelqu'un mais le hic, c'est que ce n'était pas d'une fille qu'il voulait. Il n'y avait pas eu d'occasion, bien sûr, l'endroit était clairement dédié à des réjouissances hétérosexuelles. Mais la forte probabilité que même un garçon n'aurait pas fait l'affaire l'agaçait. Il se sentait prisonnier, entravé. Frustré.

S'il le voyait ... Il rirait sûrement de lui. Lui qui avait déjà trouvé quelqu'un pour le remplacer. Ça aussi, ça le rongeait. Depuis quand est-ce qu'il la fréquentait ? En public, ils ne montraient presque rien, mais Yun-Jin était vraiment le mieux placé pour savoir que ce n'était pas le genre du populaire de permettre à sa vie privée d'être sur toutes les lèvres de Keimoo. Et malgré tout, il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce qui se passait entre eux, ça se voyait sur leurs visages.

Petite peste. Avec ses grands airs de victime ... Un air cynique échappa de ses lèvres. C'était un grand classique chez les femmes pour attirer l'attention des mâles, jouer les victimes, leur donner l'illusion qu'elles ont besoin d'eux pour les protéger, réveiller la fibre chevaleresque, elles avaient tellement usé de ce stratagème avec lui, il le connaissait par cœur.
Ah mon Dieu, c'était à vomir. C'était digne de lui, c'était tout lui. Avec ses principes de japonais décadent, son honneur à la con qu'il souhaite préserver à tout prix. Surtout éviter le scandale, être aussi propre et irréprochable pour plaire à Papa et Maman.

- Oh non, pardon : " Père et Mère" !

Lâcha-t-il durement. En colère, il se leva et frotta ses cheveux humides rageusement pour les sécher.

- Ça doit être beaucoup plus facile pour toi de t'afficher avec une fille, même si c'est la plus crasseuse !

Il claqua sèchement la serviette mouillée sur le dossier de la chaise avant de faire les cents pas. Est-ce qu’il avait commencé à la fréquenter pendant qu’ils étaient encore …  ?
Son sang bouillonnait, la colère prenait le pas sur tout. Il aurait voulu l'avoir en face de lui et lui cracher ses quatre vérités. Lui dire à quel point il était minable et lâche, et qu'en dépit de tout ce qu'il fera, de toute l'énergie qu'il dépensera à être le parfait petit japonais, il se traînera toujours le boulet du mensonge. Il se ment à lui-même. Il se refoule lui-même. Pathétique.

- Comment tu fais pour vivre avec toi-même ? Pour te regarder dans la glace chaque matin et ne pas te sentir mal en voyant ta propre laideur ?

S'il l'avait devant lui, il le verrait pâlir, ne pas savoir quoi dire.

- Tu n'es qu'un lâche, tu n'as même pas le courage de regarder au fond de toi et d'être toi-même.

- Je ne sais même pas qui je suis, pourrait-il répondre du bout des lèvres.

- Si, tu le sais, tu ne veux juste pas l'admettre. Tu préfères porter ton masque, celui qui te protège de tout.

- Tu aurais été plus présent, peut-être que ça ne se serrait pas passé comme ça !

- Présent ? Tu te fous de moi ?! A quoi ça aurait servi ? Tu ne lâchais rien ! Il fallait se cacher, encore et toujours. Ce n'est pas ce que je voulais !

- Que voulais-tu alors ?

Ah oui, tiens, bonne question, qu'est-ce que Yun-Jin voulait après tout ? De nouveau assis au bord du lit, le bal de la St Valentin lui revint en mémoire. Les masques, les vêtements luxuriants, le maquillage qui lui tiraillait la peau. Le faste de quelques plumes qui entouraient un regard perçant, si envoûtant. Yun-Jin ressentait encore la sensation de cette langue sur la sienne, de ces lèvres embrassant les siennes, de l'éveil dans son corps qui s'était produit en une fraction de seconde. Un instant où il ne connaissait pas encore son vis-à-vis ... Un instant qu'il aurait pu faire durer plus longtemps, en haut, dans cette chambre étrange, en dehors du temps.

Tous ces souvenirs n'étaient plus source de joie, au contraire, ils n'étaient que douleur.

- Je te voulais toi. J'aurais du te laisser ton masque, j'aurais du te faire mien sans l'enlever, j'aurais du décider à ta place !

- Je ne t'ai jamais empêché.

Yun-Jin ignora cette dernière phrase. Il était encore dans cette chambre, le japonais entre lui et le mur, si proche qu'il sentait son souffle saccadé sur sa propre peau.
Il s'étendit sur le lit, pas encore appaisé.

Il revoyait l'expression presque paniquée du japonais, paniquée par la volonté de Yun-Jin de découvrir qui se cachait derrière ce masque. Pour ce soir, il le laissera sur son visage.
Son souvenir se précisa, sur ses mains qu'il posait sur ce corps inconnu qui lui faisait tant envie. Il pouvait encore sentir l'odeur subtile masculine qui émanait de sa proie, il ressentait encore la douceur de la peau qu'il avait profané avec tant de plaisir. Et ses lèvres encore, sa langue encore, alimentant le feu particulièrement vif qui prenait possession de lui. Comme maintenant.

En pleine tension, Yun-Jin consentit à enfin accéder à ce que son corps désirait depuis des heures. Les yeux fermés, captivé par les scènes de ses souvenirs que son esprit aimait rejouer de la manière dont il lui plaisait, il laissa ses doigts caresser sa peau lentement, en descente régulière vers le bas de son ventre.

Au cinéma de son âme, ils étaient enfermés dans cette chambre, au Bal de la St Valentin. Ils entendaient la musique, les rires, les éclat de voix, mais personne pour les déranger. Pas de police, pas d'élections .... Et sûrement pas de petite garce aux yeux larmoyants et à l'attitude plus que soumise. Elle n'existait pas, ici, personne d'autre qu'eux n'existaient.

Yun-Jin pouvait se saisir de la taille du japonais et le serrer contre lui. Il le regarde, à la lueur de la petite lampe de chevet, et il est beau, il est même plus que beau, Yun-Jin ne s'est jamais senti tomber si fort pour quelqu'un. Il le veut, il le sent, au plus profond de son âme, mais aussi, au plus profond de son corps. Il veut le posséder. Il ne sait pas qui se cache sous ce masque, et comme la vie le lui a montré par la suite, il ne le saura jamais. Mais quand bien même, il le désire.

Sa jambe est entre celles de l'autre, et si dans ses souvenirs il n'y sentait rien, cette fois, il peut percevoir qu'il n'est pas le seul à bouillir de l'intérieur.
Il y pose la main, arrachant un gémissement plus que satisfaisant à son partenaire. Ce dernier a le visage détourné, mais il le regarde, les yeux mi-clos derrière son masque si joli. De son autre main, Yun-Jin vient se saisir de la mâchoire et l'embrasse, presqu'avec force, introduisant sa langue avec fougue. Sa passion lui est rendue, et plus ils s'embrassent, plus il sent le bassin de l'autre s'agiter sous sa main. Il pousse, se tend, en demande plus. Alors Yun-Jin lui donne plus. Il lui arrache des soupirs, des exaltations, il pénètre sous ses vêtements, frôle la peau en une douce torture avant de se saisir de lui, en bas. Yun-Jin peut le sentir s'accrocher à lui, lutter pour refouler le plaisir indécent qui l'assaille.


Ses doigts s'enroulent autour du membre, et, comme si c'était le sien (l'était-ce?), le caresse d'abord avec douceur, puis avec plus de conviction. Il plante ses dents dans la peau si blanche, si tendre, il inspire l'odeur entêtante du mâle qu'il a en sa possession. Il accélère le mouvement, comme il lui est intimé de faire, il ne peut résister, c'est trop fort ... Il se penche alors, met un un genou à terre, et devant le regard subjugué de son partenaire (est-ce qu'il va bien faire ce qu'il va faire ?), il sourit et ajoute ses lèvres, sa langue, sa bouche au mouvement de sa main. Il peut sentir des doigts fébriles et hésitants venir s'enfoncer dans ses cheveux, glisser sur son crâne et, une ou deux minutes plus tard, se resserrer tel un étau, comme pour s'assurer qu'il ne va nulle part. Le bassin bouge, il se tend, vient à sa rencontre à chaque embardée, mais Yun-Jin use de sa force pour le maintenir contre le mur. C'est LUI qui décide, et non le japonais. C'est lui qui est en contrôle, et personne d'autre.

Encore un peu, Yun-Jin sent que ça va venir, il l'entend gémir, il l'entend murmurer des "sempai", et puis, il crie son prénom et explose,

Le souffle court, le japonais a l'air terriblement gêné. Pour Yun-Jin, il s'en est fallu de peu pour que son corps aussi succombe. Mais pas encore. Il n'en avait pas encore fini.
Avec volonté, il s'empare du poignet du populaire et l'amène sur le lit.
Il ne lui laisse pas le temps de protester, de dire quoi que ce soit, il l'en empêche, il l'embrasse. Le dominant de tout son poids, de tout son désir, Yun-Jin continue d'envahir son espace vital. Rapidement, il n'y a plus que leur pudeur qui sépare leurs corps. Et le masque, que Yun-Jin est bien décidé à laisser en place.


Probablement que le vrai serait rouge de honte, et très peu sur de lui, mais Yun-Jin le veut séducteur, prêt à se laisser aller. Le coréen veut qu'il le touche, qu'il ose poser ses mains sur lui en le regardant droit dans les yeux. Il pourra se glisser entre ses jambes, il les aura écartées pour lui, il pourra se perdre dans sa bouche car il viendra l'embrasser. Et il pourra sentir une main s'éprendre de ce qui fait de lui un homme. Yun-Jin aura les paupières closes, concentré sur le doux traitement qui lui est administré, il sentira son cœur s'emballer, son souffle s’approfondir. La tension dans son corps est à son comble, elle contracte la plupart de ses muscles, un, notamment, particulièrement réactif.
Mais ce n'est pas comme ça que ça se finira, car il n'est pas encore maître en son château.

Dans la solitude de la nuit, Yun-Jin sent sa frustration culminer. Son esprit lui joue des tours, ralentit le temps, accélère de trop parfois, mais le maintient toujours au bord du gouffre.

L'impatience le guette, mais il prend sur lui, il se connaît trop bien pour laisser sa frustration gâcher ce moment. Alors il s'installe un peu plus confortablement sur le lit, il détend ses muscles, s'étire et ferme à nouveau les yeux pour reprendre le fil de l'histoire.

L’inconnu masqué attend, fébrilement, que Yun-Jin décide quoi faire de lui. Le regard clair, même derrière le masque, ne peut pas tout cacher, et Yun-Jin est presque satisfait de voir une lueur d'appréhension persister. La bouche s'ouvre et s'apprête à parler, mais il l'en empêche, la couvre de sa main. Puis impose sa volonté. Le corps gracile, tendu d'excitation et d'appréhension, l'éphèbe obéit aux ordres implicites, il se courbe, se déplace, et offre sa nuque au mâle dominant. Ce dernier apprécie le spectacle, de voir sa proie, celle qu'il a l'impression de pourchasser depuis des lustres enfin s'offrir à lui. Il ne peut s'en empêcher, ses doigts viennent caresser la peau blanche et fragile, ils partent de la base des cheveux, provoquant quelques frissons au passage, et descendent lentement, traçant une ligne le long de la colonne. Il l'entend gémir, il le voit se mordre les lèvres pour s'en empêcher, mais en vain. Il peut voir les muscles de son dos se contracter sous son toucher, les reins se cambrer quand sa course se finit à la naissance des fesses.

Un sourire élargit sa bouche.

- Je sais ce que je veux : la même chose que toi.

Il est tout près, à genoux, mais il se rapproche un peu plus, il se penche, il ne veut rater aucune émotion, aucun souffle, aucun tressaillement. Et il glisse le bout de ses doigts le long de la Plaisante Courbe.

Passé la surprise, il se détend, accepte Yun-Jin, et bientôt il aime qu'il soit ici, il ne veut plus qu'il parte, au contraire, qu'il vienne plus loin, plus fort. Le désir de Yun-Jin augmente au fur et à mesure que le bel inconnu masqué ne peut retenir ses gémissements. La sensation d'étroitesse qui entoure ses doigts est si délicieuse, il souhaite la ressentir autrement. Attrapant les hanches soumises à deux mains, il relève le japonais qui jusqu'ici, était couché sur le ventre, passif, et se présente à lui, en conquérant massif. L'ultime territoire japonais cède sous la pression de l'escadron coréen qui, en fin stratège, envahit la Terre Promise avec force mais dextérité.

Yun-Jin doit se concentrer pour ne pas transformer sa chevauchée fantastique en brève cavalcade décevante, s'il s'écoutait, il mènerait son destrier au sommet en moins de deux. Qui veut aller loin ménage sa monture. Et Yun-Jin veut aller loin.

Il commence doucement, pour ne pas tout gâcher, ne pas brusquer le japonais. Mais bien vite, il accélère, il a besoin de plus, plus de frottement, plus de chaleur.

Son amant maltraite ses lèvres, pour conserver le plus longtemps possible sa superbe, mais Yun-Jin veut l'entendre, surtout maintenant, il lâche la hanche de sa main gauche, enfouit ses doigts dans la chevelure sombre et courte, puis tire un peu pour lui relever la tête qu'il gardait baissée entre ses bras. L'adonis, surpris, relâche sa concentration, ouvre la bouche, et en sort alors une formidable clameur, brève, flamboyante. Et maintenant qu'une brèche a été ouverte dans sa forteresse de silence, il ne peut plus se contenir. Yun-Jin ne relâche pas la pression sur les cheveux, non seulement souhaite-t-il emplir la pièce d'exclamations flatteuses mais aussi parce que cette position lui donne un sentiment de puissance et de domination qui comble son cœur de joie et de satisfaction.


Tous les efforts qu'il fait pour contracter ses muscles vers l'avant en un mouvement de plus en plus brusque et puissant sont récompensés par un gémissement incontrôlé, d'un érotisme difficilement soutenable.

Entre ses dents serrées, des soupirs cherchent une délivrance, ils les retient encore un peu, mais bientôt, lui aussi ne peut plus rester silencieux. Il a chaud, l'alcool aidant, il sent sa patience fondre devant cette vision majestueuse, cette chair pâle, si douce, tendue par le plaisir qu'il lui inflige depuis dix minutes. Il ne voit plus les yeux clairs derrière le masque, ils sont fermés, capturés par la Luxure.


Il manque quelque chose, pourtant.

- Dis-le.

Il ne sait pas, il est perdu, submergé par toutes les sensations que Yun-Jin lui fait subir à chaque coup de rein.

- Dis-le !

- Mais ... quoi ?

- Tu le sais ...

Oui, il le sait, mais il ne veut pas. Il lutte encore.
Et puis, Yun-Jin tire un peu sur les cheveux, encore, pour lui rappeler que c'est lui qui impose sa volonté. Et il ne peut qu'obéir.

- ..... Yun-Jin ....

- Plus fort.

- Yun-Jin !

- PLUS FORT !

- YUN-JIN ! AH !

Sans retenue aucune, le japonais finit dans un cri, profond, grave, intolérablement érotique.
La tension se maximise à l'approche de sa libération, et c'est une énergie gigantesque qui parcoure le corps du coréen, pendant quelques longues et intenses secondes.


Le souffle court, les yeux fermés, il endure les retombées de la tornade. Une incroyable paix s'installe en lui, durant quelques secondes, presqu'une minute. Une minute de tranquilité, de repos de l'esprit, d'accalmie de l'âme. Une minute où il ne pense plus à rien, où son corps prend l'entiereté de sa concentration, de son attention.
C'est plus durement encore que la solitude de son lit l'attaque, passé cette minute de sérénité. Plus durement que la réalité frappe son coeur de plein fouet.

Il comprend l'ampleur des dégâts, il sait que ces fantasmes sont autant de preuves que quelque chose ne tourne pas rond. Un poids monumental pèse sur son coeur, et malgré la fatigue, malgré la relaxation qu'il est sensé ressentir après un tel déferlement d'énergie, il se sent tendu. De nouveau, tendu. Mal.

Il se tourne dans son lit, l'oreiller humide d'avoir absorbé l'eau de ses cheveux mouillés. Il sent que demain sera affreux, il ne voudra voir personne. Couché sur le côté, la tête enfouie dans ses draps, il laisse l'alcool, la frustration, l'épuisement, l'amertume et la douleur le bercer dans un sommeil pénible.








- Shiki ...

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