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 Pixellisation du Roi. | Narcisse

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2 participants
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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Zakuro Fea


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Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
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MessageSujet: Pixellisation du Roi. | Narcisse   Pixellisation du Roi. | Narcisse EmptyMar 18 Fév 2014 - 2:00



    Pixellisation du Roi.





    Let's go, let's go, let's go.


    Mouvement timide d'une caresse qui s'accordait à la courbe de son arcade, j'observais le frémissement de sa paupière, portée sur l'angle endormi de son corps en pleine torpeur. Il dormait, allongé sur le sol, épuisé par je ne sais quoi. Il dormait, et ses doigts refermés en cette pression qui ne convenait pas à la candeur de la situation, j'accentuais doucement le contact de mes doigts sur sa tempe. Réaction de ses pupilles sous ses prunelles ; et dans un souffle grognant, il se raidit un instant, avant de se détendre. Tu dors, Joshua. A quoi rêve-tu ? Dans l'appartement, résonnait quelque part la voix du chanteur de The Used, sur un morceau pioché au hasard, et les respirations de Kohaku s'alignaient au rythme de The Bird and the Worm. Baiser du regard, effleurement de ses mèches s'encrant d'un noir trop long, trop étalé sur le nacre de ses cheveux pour que je n'ai envie de le voir disparaître, puis je me relevais, et sur un « bonne journée » murmuré par l'esprit, je quittais la pièce, porté par le sentiment de l'avoir, de le savoir exister, et qu'il n'y avait pas de place pour le doute. Cela n'avait été qu'une mauvaise passe. S'il revenait dormir à l'appartement, et même si c'était surtout parce que Kojiro avait été là, je ne pouvais pas considérer cela comme un pas en avant, comme un pas qui permettait de s'écarter un peu plus de ce trou dans lequel il avait fallu que nous tombions. Un trou. Un trou, pas une fatalité. On en était sorti, après tout. Parce que cela n'aurait pu se faire autrement. Un sourire sur mes lèvres, les doigts sur la poignée de la porte, je me retournais un instant, le temps de lui envoyer un sourire qu'il ne verrait pas ; plongé dans le mystère de ses propres songes.

    (…)

    Marcher dans les couleurs de l'hiver, mais s'imposer cette contemplation d'un ciel qui malgré le froid, élevait la luminosité d'un soleil qui resplendissait de plus en plus, au fil des heures. Oui. Je relevais le visage, le vent balayant les mèches devenues trop longues, soulevant le bleu de mes yeux pour le confronter à la clarté des nues qui rivalisait à cette nuance dans mes pupilles. Oui, il faisait beau. Encore froid, mais les beaux jours revenaient. N'est-ce pas, Kohaku ? Qu'il soit le fil d'arianne de mes journées insistait sur mes pensées, me faisant me conduire depuis quelques temps de manière moins immature, mais plus prévenante, plus méfiante. Si Senta me trouvait « moins drôle », Kojiro m'avait qualifié d'énervant. J'avais souris. C'est bon, les gars, c'était rentré dans l'ordre. Il était de retour, et il était à moi. Et le soulagement était intense. Intense. Intense, à répéter mille fois. Salut, Kohaku, tu es à moi. Je riais, souriais, pleurais de soulagement. Mouvements timides, souvenirs indescriptibles, tout, tout …
    L'orage était terminé.

    Aujourd'hui était cette journée durant laquelle je n'avais rien à faire. Une oisiveté gracieuse qui était venue voleter autour de moi, et se poser sur mes bras pour que mes épaules lâchent sous son bras. Je n'avais pas la moindre idée de ce que je pouvais faire, de ce que je voulais faire, et je n'avais qu'un repère ; ce que je ne voulais pas faire. Je ne voulais pas le réveiller, je ne voulais pas non plus rester à l'appartement le temps qu'il se lève. Damnant mon plâtre et mon incapacité à prendre la moto, j'avais décidé de simplement me rendre en ville, pour aller flirter avec ce qui voudrait bien m'intéresser. Préparation sommaire, dans laquelle j'avais pris ma douche, m'étais habillé avec ces fringues noires qui auraient horripilés Chess, enfilé des Doc bleues, et lâcher mes cheveux sur mes épaules, sans les attacher. Une veste sombre balancée sur mon épaule encore valide, un sourire pour un Swan qui se levait, encore endormi dans ses mouvements, et je sortais de la maison.

    Et sous le ciel d'hiver, sous le ciel bleu, je hurlais de mes yeux la satisfaction d'être en vie.
    Mon portable en main, mon autre bras plaqué contre mon flanc, je marchais en travers des rues de Keimoo, ignorant le mouvement trop brusque d'une circulation que j'effleurais de la conscience, mon attention portée sur les centaines d'humain en évolution autour de moi. Qu'allais-je faire aujourd'hui ? Qui m'intéresserait assez ? L'idée de demander à Senta de me rejoindre ne me tentait pas, car je n'étais pas dans la dynamique de voir Kojiro. Je n'avais pas envie de fouiller mon répertoire pour trouver un partenaire de jeu sur cette journée qui s'étalait en un minimum de douze heures à tuer.

    Qu'est-ce qui m'arracherait à mon ennui, pour cette journée bleue ?

    Longeant un parc pour enfant, je laissais mon regard glisser sur les balancement venteux d'une balançoire seule. Attirance particulière pour ce jeu intemporel, je me stoppais doucement, immobilisant le mouvement de mon corps qui s'avançait vers un avenir incertain, considérant la balançoire avec cette intention d'en faire un point de repère pour cette matinée céruléenne. Et bien, Zakuro ? Un regard qui embrasse les horizons, le bref sentiment de surprise face à ce constat de solitude, et je poussais le portillon de sécurité de l'aire de jeux. Pas d'enfant dans cet endroit aux allures vaguement étrangères, vaguement mystique. Un sourire s'étira sur mes lèvres, accompagnant le contact de mes doigts se refermant sur les chaînes de la balançoire.

    Et puis, un détail qui bouleverse tout.

    Le commencement d'un jeu imaginaire, en solitaire ou non, mais trouvant naissance dans les fondements même de l'être en équilibre que j'étais. Car, posé sur la balançoire, un « osho » en bois, pièce triangulaire la plus importante du jeu de shogi, installé préalablement là. Consciemment, ou non ? Embrassant du regard les lieux, je cherchais la présence d'un possible joueur. Mais l'aire de jeux était vide. Vide d'enfant, vide d'humain.

    Et pourtant, posé sous la structure de jeu, près de la balançoire, et visible depuis le point duquel je me trouvais, une seconde pièce. Kinshô, le général. Ma mâchoire se crispa, et plissant les yeux, je tournais sur moi-même, évaluant la surface des yeux. Plus loin, près du poteau informatif des règles de sécurité, Kyosha, le chariot, était posé au sol. Je souriais.

    Est-ce que je venais de marcher au travers d'un shogiban dont les dimensions se faisaient terrifiantes ? Un frisson d'excitation me fit claquer la langue, et refermant mes doigts sur la pièce osho, je la soulevais, considérant que le roi ne devait pas être aussi exposé. Foulées calculées, rythme amusé, et je traversais les lieux, pour aller me positionner quelques mètres auparavant, la disposition des pièces formant un plan mental que j'étudiais, et qui me fit déposer le roi là où il me semblait naturel qu'il soit. Entre les deux généraux d'or ; ceux-ci disposés l'un et l'autre de manière opposée : l'un sous un arbre, et l'autre près du banc sur lequel s'asseyaient les mères qui surveillaient leur enfant. Je déposais le roi au sol, près d'une petite statue de chat-bonheur.

    Mon portable se mit à vibrer, l'écran indiquant alors « Début de la partie ? »

    Jouer était un amusement, et mon divertissement. Qu'un individu inconnu hack mon portable dans le but de me signaler qu'il était en mesure de surveiller mes déplacements dans cet endroit, et qu'il avait déposé les pièces là, indubitablement, me plaisait. Pour un peu, c'était presque semblable à la griffe de Kohaku. Mais, jamais celui-ci ne se serait joué de moi comme le faisait celui qui venait d'accéder à l'ordinateur interne de mon téléphone. J'ouvrais le portable, sélectionnant le message, et choisissant l'option « répondre », tapotais le clavier.

    From : Litchi
    To : Unknow
    10:33:45


    « 20 pièces. Un roi. Pas d'adversaire ? »


    D'une pression du pouce, je cliquais sur envoyer. Prenais le temps de m'asseoir. Et à peine installé, relevais déjà mon portable qui vibrait dans ma main.

    From : Unknow
    To : Litchi
    10:34:14


    « Il arrive. »



    Derrière les arbres qui cachaient le portillon, le bruit des pas sur le gravier se fit entendre, et je croisais les bras, le regard projeté sur la silhouette qui allait apparaître. La reconnaissance de celle-ci, pourtant, fut plus impressionnante que l'idée même d'être en plein milieu d'une partie organisée. Cheveux blonds, silhouette élancée et portée par la vigueur de sa propre grâce, il avait ce léger sourire qu'il avait déjà eu, lorsque trois ans plus tôt, je l'avais rencontré. Ce sourire léger, dans lequel me revenaient tous les souvenirs d'une nuit d'été. Narcisse.

    Sans réellement naître en dehors mes lèvres, un ricanement amusé vint bouilloner tout au font de mes prunelles.

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Narcisse De Lioncourt
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MessageSujet: Re: Pixellisation du Roi. | Narcisse   Pixellisation du Roi. | Narcisse EmptyMar 6 Mai 2014 - 15:27












“Trop vieux ?”

Le son de ma voix me parut bien plus sec que je ne l’avais prévu.

“Ce n’est pas ce que j’ai dit, Narcisse, ne joue pas les victimes,” souffla mon agent - Yagami Masato - en se massant la tempe.

Je n’aimais pas quand il se massait les tempes. Ce geste-là, je savais bien ce qu’il voulait dire : “Ne fait pas ta diva, Narcisse, tu n’es plus un enfant, tu connais le métier”.

“Excuse-moi,” rétorquai-je plus sèchement encore. “Mais quand on parle de reconversion à un mannequin, c’est exactement ce que ça veut dire.”

Yagami marqua une pause, comme plongé de ses pensées, et j’eus soudain une furieuse envie de lui coller mon poing en plein milieu du visage. Je détestais cette façon qu’il avait de vouloir me faire croire que chacune de mes réactions était trop… dramatique.

J’étais quelqu’un de dramatique, certes. Mais s’il y avait toujours eu une chose dans laquelle je mettais généralement mon côté théâtral de côté, c’était bien le travail - excepté sous les projecteurs, bien sûr. Aussi, quand il me regardait avec l’air du parent fatigué face au caprice d’un enfant trop gâté, j’avais une légère envie de lui faire bouffer tout l’argent qu’il s’était fait sur mon dos ces quatre dernières années. Bien sûr, il y était pour beaucoup dans mon succès, et notre collaboration s’était, dans l’ensemble, toujours très bien passée, mais depuis quelques temps, et sans même s’en rendre compte, il avait commencé à me reprocher chacun de mes gestes, sans manquer de me comparer à ses autres mannequins (tous plus jeunes que moi, évidemment). Et je détestais ça.

“Je t’en prie, Narcisse, pense-y. Tu sais aussi bien que moi qu’au Japon, c’est extrêmement courant ; et tu y gagnerais en popularité, crois-moi.”

Je secouai la tête.

“Sauf que je ne suis pas comme tes petits minets de 16 ans, à avoir pris des cours toute ma vie juste dans le but de devenir acteur ou chanteur. Ce n’est pas mon métier, Yagami.”

Mon portable se mis à vibrer à ces mots, et je l’extirpai de la poche intérieure de ma veste, sans pour autant lire le message que je venais de recevoir - je tenais à garder l’attention de mon agent.

“Sois au moins honnête avec moi,” assenai-je en levant un sourcil réprobateur. “Je suis loin de faire mon âge, j’en ai encore pour au moins trois ans avant d’en finir avec le mannequina - tu espères juste compter sur ma popularité pour signer quelques contrats bien juteux.”

L’air soudain embarrassé, il baissa les yeux, et commença à jouer machinalement avec une règle en bois qui traînait sur son bureau. Il eut l’air de réfléchir à sa réponse un bref instant, puis se ressaisit, et soutint mon regard.

“Précisément. Et c’est bien normal. C’est mon job, Narcisse, essaie un peu de me comprendre !”

Je voulus répliquer, mais il se tourna vers l’écran de son ordinateur, indiquant clairement que cette conversation était terminée.

Furieux, je me levai brusquement.

“Très bien, puisque tu le prends comme ça.” dit-il froidement, comme si j’étais celui qui proférait des aberrations. “On en reparlera une autre fois.

- J’y compte bien,” répliquai-je, plus pour de donner de la contenance que pour réellement lui répondre.

Je quittai la pièce avec toute la dignitié dont je pouvais faire preuve - hors de question que je lui fasse le plaisir de partir en claquant la porte - et dévalai les marches quatre à quatre, ne m’arrêtant qu’une fois sur le trottoir d’en face.

Là, j’allumai une cigarette et, me rappelant du message que j’avais reçu plus tôt, entrepris de le lire.


From : Unknown
To : Me
10:06


33 Rue Brume.
Tout de suite.


Je restai sans voix, fixant l’écran de mon téléphone sans comprendre. Est-ce que quelqu’un venait sérieusement de m’envoyer un sms anonyme pour me donner rendez-vous ? Je restai planté là un bref instant, envisageant sérieusement de me rendre au rendez-vous juste pour pouvoir refaire le portrait du petit plaisantin à l’autre bout du fil, histoire qu’il comprenne que ce n’était vraiment pas le moment pour ce genre de farce. Je me contins cependant, évaluant la situation. Ça pouvait sembler anodin au premier abord, mais il y avait quelqu’un dans cette ville qui avait réussi à dénicher mon numéro personnel, et j’avais déjà suffisamment eu à faire à des stalkers pour savoir qu’ils pouvaient s’avérer dangereux. Peu désireux, cependant, d’alerter aussi vite une quelconque forme d’autorité, je choisis d’envoyer un message à Jun :


From : Me
To : Jun-chan
10:09


J’ai reçu un message anonyme, je vais voir ce que c’est.
Si dans une heure je ne t’ai pas donné de nouvelles, préviens Yagami !
(Et ne t’inquiète pas trop vite, c’est probablement juste une erreur)


Je réalisai en écrivant ces mots que l’hypothèse de l’erreur était en fait la plus crédible, mais que, la colère aidant, probablement, elle ne m’était même pas venue à l’esprit.
Me calmant légèrement, je remis mon portable à sa place, et enfilai mon manteau (que j’avais gardé sur le bras en sortant, pour ne pas m’attarder dans le bureau de Yagami) avant de faire faire un tour supplémentaire à mon écharpe - nous étions mi-Février, et il faisait encore un froid polaire.

Puis, après avoir écrasé ma cigarette du pied, je me mis en route.


-


Cette adresse qui m’avait été indiquée, je la connaissais bien ; et pour cause, il s’agissait du Parc des Psychoses (tous les lieux publics de ce quartier avaient des noms à coucher dehors), à côté duquel j’avais habité pendant plus de quatre ans. Une pointe de nostalgie se fit sentir alors que je passais devant mon ancien appartement, et je repensai brièvement à Lawrence, un léger sourire aux lèvres.

Je ne pu réprimer un sourire en poussant le portillon mangé de rouille à l’entrée du parc, alors que des souvenirs de multiples soirées à m’évader ici à l’heure ou même la racaille avait déserté les lieux me revenaient en mémoire.
C’est dans cet état d’esprit, incroyablement calme compte tenu de la situation, que mes yeux se posèrent sur une silhouette familière.

“ Zakuro ! ”

Je ne l’avais rencontré qu’une fois, mais il faisait clairement partie des personnes dont je savais que je pouvais leur faire confiance, et ma colère retomba tout à fait lorsque je croisai son regard.

Je desserrai mon écharpe en m’approchant, et c’est avec un large sourire accroché aux lèvres que je l’abordai.

“ Il était de toi, le message ? ” demandai-je en riant. “ N’était-ce pas un peu théâtral comme façon de me proposer un rendez-vous ? ” (J’avais utilisé le mot “rendez-vous” à la française, sans connotation romantique, mais je réalisai après coup que pour un japonais, ma phrase avait clairement un double-sens).





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Zakuro Fea
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MessageSujet: Re: Pixellisation du Roi. | Narcisse   Pixellisation du Roi. | Narcisse EmptyJeu 8 Mai 2014 - 13:15

    « Zakuro ! »

    Je me levais de mon banc, pour sourire, pour prononcer des mots de salutations ; quelque chose que j'essaierais d'improviser du bout des lèvres pour ne pas me laisser submerger par cette gêne enfantine que je ne retrouvais qu'en sa présence. Mais Narcisse en décida autrement, et venu à ma hauteur, plantant ses prunelles dans les miennes, me fit oublier la prononciation des mots, pour m'hypnotiser sous un regard au feu doré. Des prunelles que je n'avais pas pris correctement le temps de contempler, sous la luminosité basse d'une rencontre pluvieuse. Des prunelles que je découvrais sans doute pour la première fois. Moqueuses, dames sylves d'un instant, elles se dévoilèrent parées de leur effet dorés lorsque l'angle de lumière vint les pénétrer, violant un voilage de cils longs. Beaucoup trop longs. Beaucoup trop léger et épais à la fois. Protection ombrageuse des iris aux déploiements de couleurs, il y avait dans ces yeux-là toutes les couleurs de la luxure et du charme, mélangés entre eux dans un ébat alchimique parfait. Sous le soleil de l'après-midi, qui se prêta à ce jeu de vénusté, les prunelles de Narcisse ne permettaient aucune comparaison. Uniques œuvres ciselées dans un éclat magnétique, elles se faisaient les éventails topazes qu'un artiste japonais avait voulu souligner dans son encrage de jais. Ukiyo-e ciselé dans la chair, les yeux de Narcisse murmuraient le monde flottant de la beauté qui s'est laissée reposer dans la chair humaine.

    «  Il était de toi, le message ? »

    Il riait. Il riait, sans se rendre compte, l'odieux personnage qu'il était, que la courbe que prenait désormais ses yeux anéantissaient toutes les nuances de couleurs chaudes que j'avais cru belles autrefois, et qui brûlaient dans mes souvenirs, dissipées en cendre par la puissance de ses prunelles. Les bulles des mots revinrent exploser dans ma poitrine, dans un sursaut de survit, pour me faire reprendre contenance. Je n'y arrivais pas ; la phrase de Narcisse me tuant mon élan d'un coup direct.

    «  N’était-ce pas un peu théâtral comme façon de me proposer un rendez-vous ? »

    Rendez-vous. Rendez-vous à la prononciation française, absolument parfaite, absolument exotique, absolument remplie de toute son ampleur et son sens « français ». Le combat s'arrêta là pour moi. Incapable de soutenir une seconde de plus le poids du regard de Narcisse de Lioncourt, je reculais d'un pas, mes joues enflammées sous la violence enfantine d'une timidité effroyable, d'un gêne magistral. Une plainte feulée du bout des lèvres se glissa hors de ma bouche, et je détournais le regard, épouvantablement mal à l'aise. L'oxygène entra dans mes poumons, avec l'avidité du désespoir, pour essayer de calmer le feu de malaise et de gêne qui irradiait ma poitrine et mes joues, et piteusement, incapable de regarder de nouveau Narcisse en face, je prenais le vent à témoin.

    « Ce n'est pas juste. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas juste. C'est juste absolument injuste et c'est de la triche absolue que de ressembler à ça. Je te déteste, Narcisse de Lioncourt, je te déteste profondément. »

    Comment diable pouvait-on être aussi beau ? Comment diable était-ce seulement possible ? Jurant intérieurement, maudissant ce malaise effroyable qui me faisait redevenir enfant, j'inspirais en pinçant mes lèvres, pour replonger mes yeux sur Narcisse. Frémissement du cœur, vacillement de la volonté, mais je souriais, pour tenir pied.

    « Tu es l'être le plus perfide qui soit, bordel. Avoir des yeux à la style 'Imari' comme ça est absolument non fair-play, De Lioncourt-san. »

    Soupirant, je relevais mon portable, lui présentant l'écran, lui présentant le sms affiché dessus. Jeu moqueur, jeu qui me paraissait brusquement dérisoire à côté de la dangerosité du charme qu'opéraient les prunelles de Narcisse, il me permit néanmoins de reprendre mon sérieux face à la situation.

    « Tu parles bien d'un sms de ce genre là, d'un numéro inconnu ? Je l'ai reçu aussi. En plus, Narcisse-san, tu as mon numéro, je te rappelle. Ça ne pouvait pas être moi. Enfin. »

    Je refermais mon portable d'un claquement de la main, avant de le glisser dans ma poche en haussant vaguement les épaules. Détachant mes prunelles de son visage, d'un geste de la main, je lui désignais les positions des pièces de shogi.

    « Là, là, là, là-bas, là-bas aussi, et là-bas, il y a des pièces de shogi. Il y a 20 pièces, comme dans le jeu traditionnel, et le Roi est là-bas. Et toi, tu es là. »

    Je le fixais une brève seconde, dans une attitude qui supposait presque une attente logique de réponse à ce phénomène qui ne s'expliquait pas autrement que par la conclusion malsaine d'une partie de jeu forcée. Narcisse n'était pas responsable de notre rencontre ici, je n'en doutais pas. Mais j'avais juste besoin d'assurer mes arrières.

    « Est-ce que tu pourrais me passer ton portable, s'il te plaît ? »

    Glissant mes doigts sur son téléphone, dès que la sécurité fut déverrouillée, je plongeais dans les méandres de la pile interne, ignorant les données, pour me concentrer uniquement sur la protection générale des informations du portable de Narcisse. Relativement moderne, assez comparable au mien, il n'avait rien de particulièrement élaboré dans son fait d'être, et restait donc, techniquement, assez facile à pirater.  Un peu comme le mien. Je soupirais, tenant les deux portables dans chaque mains.

    « Tu n'as pas reçu de pub, récemment ? Des spams, des trucs comme ça ? »

    Quoique posant la question, je me permis quand même d'aller fouiller dans ses indésirables, ignorant avec soin toute la politesse et le respect japonais qui aurait fait crier au scandale face à ce genre de comportement de mes doigts en train de plonger dans l'intimité des mails et sms reçus. Quoique je ne m'intéressais absolument pas à autre chose qu'à ce que je cherchais. Un message suspect, un... une vibration m'interrompit dans mes recherches. Un nouveau message : reçut communément sur les deux portables. Dubitatif, j'ouvrais les deux messages reçus, ceux-ci indiquant les mêmes données.



    From : Unknown
    To : Litchi
    10:48:39

    « Nihon no Tsuru. 3-B-cavalier, 2-C, pion. A ton avis, où est le Roi ? »

    *

    From : Unknown
    To : Me
    10:48:40

    « Nihon no Tsuru. 3-B-cavalier, 2-C, pion. A ton avis, où est le Roi ? »


    Je relevais les yeux sur Narcisse, pensif.

    « Au temps je n'ai pas la moindre idée de ce que veut dire « Nihon no Tsuru » autant je sais pour la deuxième partie. »

    Sans attendre de réponse, mû soudain par une idée rageuse, je récupérais le téléphone de Narcisse, vierge de mes données personnelles, et appelais directement. La tonalité sonna trois coups avant qu'il ne décroche. Il ne répondait pas, habituellement, aux numéros inconnus. Coup de chance.  Takihide, alerte, à l'autre bout du fil, semblait méfiant.

    « Oui bonjour ? »
    « Takihide ? C'est Zakuro. J'ai …, je lançais un sourire à Narcisse, emprunté rapidement le portable à un ami. Dis moi, tu as accès à ton ordinateur, là ? »
    « … Oui ? »
    « J'aurais besoin que tu m'aides. Je peux te transmettre un mail ? »
    « Tu m'expliques ? »

    Mon sourire devint plus pointu, mes yeux moqueurs.

    « Un idiot, qui veut jouer au shogi contre le type le plus beau qui soit, et moi. »

    Si Takihide resta silencieux, une seconde, je ne pus retenir un éclat de rire, refusant de regarder Narcisse complètement dans les yeux. Je n'avais pas besoin d'être totalement déconcentré, pour le moment. Celui qui était à l'origine de ce jeu m'avait motivé ; il m'avait offert un partenaire de jeu séduisant, dans tous les sens du terme, et mon sourire ne s'en fit que plus ravi. A l'autre bout du fil, j'entendis le bruit distinctif des doigts de Takihide qui vinrent frapper son clavier. Wasp rentrait en jeu, lui aussi.

    « C'est bon, je suis prêt. Tu peux me passer ça. Tu veux que je vous balance un anti-virus ? »
    « Yep, chou. »

    Je raccrochais, et renvoyais immédiatement le mail. Puis, tendais le portable à Narcisse, mes yeux courbés en cette ligne souriante, moqueuse.

    « Et bien, voilà. Unknown va commencer à avoir de sérieux problèmes, maintenant. Mais en attendant, on joue à son jeu, d'accord ? Tu m'emmènes à Nihon no Tsuru ? »

    (…)

    Qui se trouvait être un petit bar, à deux pas du square dans lequel j'avais rencontré Narcisse. Rejetant mes cheveux en arrière, je me stoppais brièvement face à la devanture du bar à l'apparence lugubre, n'appréciant pas du tout l'état des supports de protection des headers miteux. Narcisse marchait devant moi, et je relevais les yeux en notifiant le mauvais état de l'affiche. Sérieusement, si ce truc venait à tomber sur quelqu'un. Peinturé d'une horrible représentation vieillie par le temps, les idéogrammes avaient été effacés, pour la plupart, ne laissant ressortir que quelques lettres et chiffres. Narcisse, sans doute par habitude pour le lieu, ne regarda pas l'affiche en métal sous lequel il passa. Il ne releva pas les yeux quand le morceau métallique gigantesque amorça un mouvement. Il ne releva pas les yeux, et ne recula pas, quand le truc tomba sur lui.

    Je n'eus pas le temps de crier son nom. Je n'en eus vraiment pas le temps. Propulsé par l'adrénaline, je le choppais, pour le jeter avec moi sur le côté. Mon épaule vint frapper le mur du bar, et dans un vacarme monstrueux, l'acier s'explosa contre le sol, laissant échapper une très sourde plainte résonnante, qui hurla dans mes tympans. Le corps secoué par un frisson violent, je gardais les doigts crispés dans la chair de Narcisse, incapable de décidé si j'étais hors de moi, ou simplement effrayé. Un rire choqué franchit mes lèvres, scindant mon choix.

    « Est-ce que ça va ? »
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MessageSujet: Re: Pixellisation du Roi. | Narcisse   Pixellisation du Roi. | Narcisse EmptyMer 10 Sep 2014 - 19:13












“ N’était-ce pas un peu théâtral comme façon de me proposer un rendez-vous ? ”

A peine eus-je prononcé ces mots que le visage de Zakuro changea de couleur : il pâlit d’abord imperceptiblement, puis s’empourpra brusquement, reculant d’un pas pour mieux se détourner, visiblement terriblement gêné par ma maladresse de vocabulaire.

“ Désolé, ” dis-je précipitamment. “ Ce n’est pas exactement ce que je voulais…

- Ce n'est pas juste. ” m’interrompit-il, les yeux rivés au ciel. “ Ce n'est pas juste. Ce n'est pas juste. C'est juste absolument injuste et c'est de la triche absolue que de ressembler à ça. Je te déteste, Narcisse de Lioncourt, je te déteste profondément. ”

Il pinça les lèvre alors que je rougissais à mon tour et, un sourire emprunt d’embarras profond plaqué sur le visage, il enchaîna :

“ Tu es l'être le plus perfide qui soit, bordel. Avoir des yeux à la style 'Imari' comme ça est absolument non fair-play, De Lioncourt-san. ”

Je tiquai à ces mots, peu habitué à entendre un -san accolé à mon nom de famille, mais ne relevai pas, toujours gêné par la façon dont il me voyait.

“ Tu parles bien d'un sms de ce genre là, d'un numéro inconnu ? ” continua-t-il. “ Je l'ai reçu aussi. En plus, Narcisse-san, tu as mon numéro, je te rappelle. Ça ne pouvait pas être moi. Enfin. ”

Il m’indiqua alors les positions de pièces de Shogi disposées autour de nous dans le parc, et je fronçai les sourcils.

“ Du Shogi ? ” lançai-je, dubitatif. “ Je m’attendais à des éclaircissements en venant ici, mais pour le moment, ça n’a pas plus de sens que tout à l’heure… ”

Non seulement la présence des pièces - suggérant un jeu entre Zakuro et moi (ou entre l’inconnu et nous, tout dépendait du point de vue) - donnait un côté assez tordu à la scène, mais tout ça commençait beaucoup trop à ressembler à la farce d’un stalker pour me plaire.

“ Est-ce que tu pourrais me passer ton portable, s'il te plaît ? ” demanda Zack.

Je hochai la tête en le lui tendant sans un mot, et je regardai distraitement fouiller son contenu (sans pour autant que cela me gène, puisque je n’utilisais guère mon téléphone que pour ses fonctions de base). Depuis combien de temps ne l’avais-je pas vu ? Deux ans ? J’eus un pincement au coeur, culpabilisant de ne pas avoir pris de ses nouvelles. Si je n’y avais pas vraiment prêté attention en le voyant, je constatais à présent que ses deux années l’avaient changé, physiquement tout du moins.
Son visage pointu avait perdu toute trace de l’adolescent qu’il était alors, s’affinant et se durcissant légèrement, et il me sembla qu’il avait encore grandi. Ses cheveux noirs étaient presque aussi longs que les miens, à présent, et retombaient sur ses épaules sculptées par le sabre.

“ Tu n'as pas reçu de pub, récemment ? Des spams, des trucs comme ça ? ” demanda-t-il encore.

Je haussai les épaules.

“ Pas plus que d’habitude. Mais tu sais, je reçois des messages bizarre régulièrement - de fans ou de détracteurs qui mettent la main sur mon adresse mail, par exemple - et j’ai finis par ne plus y prêter attention. ”

A ces mots, nos portables vibrèrent de concert, et je me penchai vers Zakuro en glissant d’un geste une mèche de cheveux derrière mon oreille, pour lire les messages en même temps que lui.


From : Unknown
To : Me
10:48:40

« Nihon no Tsuru. 3-B-cavalier, 2-C, pion. A ton avis, où est le Roi ? »


“ Allons bon. Qu’est-ce que le Nihon vient faire dans cette histoire ? ” me demandai-je à voix haute.

“ Autant je n'ai pas la moindre idée de ce que veut dire « Nihon no Tsuru »,” nota Zakuro, “ Autant je sais pour la deuxième partie.

- Eh bien comme ça, au moins, on a toutes les infos. C’est l’inverse pour moi - il faut dire que je n’y connais pas grand chose au Shogi. ”

Mais à peine avais-je répondu qu’il s’était emparé de mon téléphone, et la tonalité se fit entendre avant même que je ne finisse ma phrase.

“ Tu appelles qui ? ” demandai-je, surpris.

Je n’eus pas de réponse, interrompu par l’interlocuteur de Zakuro, qui venait de décrocher.

La conversation fut brève, mais néanmoins très intéressante, puisque Zack venait de demander de l’aide à un des ses amis, visiblement capable de débusquer l’importun aux messages énigmatiques.

“ Et bien, voilà. Unknown va commencer à avoir de sérieux problèmes, maintenant. Mais en attendant, on joue à son jeu, d'accord ? Tu m'emmènes à Nihon no Tsuru ?

- Si ça peut me permettre de lui botter le cul en personne, alors avec plaisir ! ” répondis-je avec aigreur.

Certes, la présence de Zakuro m’avait en partie calmé, mais je n’étais toujours pas de la meilleure humeur qui soit, et la perspective de passer mes nerfs sur un inconnu me réjouissait grandement.

C’est donc la tête haute que je m’emparai du bras de Zack pour l’entraîner à ma suite, le guidant hors du parc pour rejoindre le Nihon ne Tsuru.



L’endroit n’avait pas changé. La devanture avait toujours cet aspect crasseux caractéristique des vieux établissements du quartier, et la rue - elle me parut encore plus étroite que dans mon souvenir - empestait l’urine. Si le quartier était toujours plus vivable en hiver, il n’en restait pas moins ce cloaque méphitique d’insalubrité et de perversion que j’avais tant parcouru quelques années auparavant. Aussi étonnant que cela puisse paraître, quelque part, je m’y sentais toujours chez moi. La force de l’habitude, je suppose.

Mes pas me portèrent machinalement vers la petite porte - presque toujours ouverte - du bar, et je ne prêtai même pas attention au léger grincement - pourtant inhabituel - au dessus de ma tête.

Ce n’est que quand le coprs de Zakuro me heurta de plein fouet, son poids me projetant violemment sur le côté, que je compris ce qu’il se passait : l’enseigne de métal qui surplombait la porte s’était décroché, et venait de s’écraser dans un fracs assourdissant à l’endroit précis où je me trouvais une seconde auparavant. La plainte déchirante du métal - qui s’était plié comme une feuille de papier - mourut peu à peu, laissant place à un silence choqué.

Ce fut Zack qui le rompit le premier, laissant échapper un rire nerveux.

“ Est-ce que ça va ? ” me demanda-t-il d’une voix blanche.

Je constatai soudain qu’il ne m’avait toujours pas lâché, ses doigts crispés me meurtrissant les épaules, et ce geste désespéré me ramena à la réalité d’un seul coup, me faisant réaliser brusquement ce à quoi je venais d’échapper.

Mes mains se serrèrent sur le devant de son manteau, et c’est après quelques secondes de silence que je lui répondis, la voix légèrement rauque :

“ Oui… Je crois. ” Je fis une pause, un tremblement imperceptible me secouant le corps tout entier. “ Merci. ”

Je ne savais guère quoi dire de plus dans de telles circonstances, mais je savais que Zakuro ne m’en tiendrait pas rigueur.

Incapable de bouger, je restai là, choqué, à fixer l’amas de métal tordu sur le sol. Ce fut le patron du bar qui rompit l’immobilité de la scène, en se précipitant vers nous, pâle comme la mort.

“ Mon dieu ! ” lança-t-il, visiblement ébranlé. “ Mais qu’est-ce que… ”

Son regard se posa sur l’enseigne, puis sur nous.

“ Narcisse ! ” s’écria-t-il en se précipitant vers moi.

Il se pencha comme pour m’aider à me relever, mais s’interrompit sans oser aller plus loin.

“ Mon dieu, je… Je suis désolé, je ne sais vraiment pas comment ça a pu arriver… ” Il semblait au bord de la panique. “ Pitié, dis moi que tu n’as rien ! ”

Je secouai la tête.

“ Ça va… Mon ami a eu des réflexes assez incroyables.

- Je ne comprends vraiment pas ce qu’il s’est passé, Narcisse. Je veux dire… Tu le sais aussi bien que moi, je la vérifie régulièrement, cette enseigne ! Mon dieu, quand je pense que j’attendais justement de pouvoir la changer… Je suis désolé, Narcisse, vraiment, vraiment désolé. Je ne comprends pas… ”

Son regard se dirigea vers l’endroit où s’était trouvé l’enseigne un instant plus tôt, et je le suivis.

Je savais bien qu’il disait vrai : s’il n’avait guère les moyens de retaper son bar, il mettaient en revanche un point d’honneur à ce que ses clients soient en sécurité, et il n’y avait presque aucune chance que cette chose soit tombée par négligence.

Mon regard glissa alors vers la fenêtre située juste au dessus de la porte, et je sentis le sang quitter mon visage tandis que mon estomac se tordit violemment. Cette fenêtre, avec un accès direct sur l’enseigne, c’était celle de mon ancien appartement.

“ Patron… Tu as reloué mon appart après mon départ ? ” demandai-je d’une voix blanche.

Il me regarda d’abord sans comprendre, puis son visage se décomposa alors qu’il réalisait ce que je sous-entendais.

“ Mon dieu, tu crois que… ? Il y a eu une fille juste après toi, mais elle est partie le mois dernier. Je viens juste de relouer… Le type n’a pas l’air méchant, tu crois vraiment qu’il aurait pu toucher à ça ? ”

Je secouai légèrement la tête.

“ Je ne sais pas. Je n’espère pas. ”

Réalisant que j’étais toujours cramponné à Zakuro, je desserrai ma prise et levai les yeux vers lui pour le questionner du regard. S’il avait la moindre idée quant à ce qu’il venait de se passer, j’étais preneur.





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