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 Roule ma poule

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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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Naoko Tanaka


Genre : Féminin Scorpion Buffle Age : 26
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
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MessageSujet: Roule ma poule   Roule ma poule EmptySam 19 Oct 2013 - 2:26

Deux semaines.

Deux interminables semaines sont passées depuis le tremblement de terre qui a ébranlé la ville et ma vie. Deux infernales semaines que je suis cloitrée dans cet hôpital. Dans cette chambre aux murs livides et à l'odeur de désinfectant. Cet endroit me rend malade. Et même si les visites de mes proches m'aident à supporter le poids de la solitude, je crois que je vais finir par tourner folle. Les secondes me semblent durer des heures, et j'ai l'impression que ça fait plusieurs mois que je suis allongée là. J'ai vu partir mon camarade de chambre, autrement plus chanceux que moi. Car le moins qu'on puisse dire, c'est que sur ce coup, j'avais vraiment eu la poisse.

Cependant, tout ça me paraissait déjà lointain. Comme un cauchemar incertain duquel on en sort en sueur. Un cauchemar qui a l'air tellement réel qu'au réveil, on se demande si ce qu'on vient d'imaginer ne se serait pas vraiment déroulé. Pour qu'au final, en émergeant doucement du sommeil, il n'en reste qu'une vague et brumeux réminiscence.
Mais ce cauchemar là avait vraiment eu lieu. Et bien que l'absence de souvenir de ce moment pouvait laisser croire que tout n'était que fabulation, mon état physique me ramenait durement à la réalité.

Broche, plâtre et bandages. Opération, perfusion, contrôle constant. Et malgré tout, dans mon malheur, j'avais eu une lueur de chance. J'étais passée à très peu du handicap définitif. Ne plus pouvoir marcher sans aide, Docteur House style. Heureusement, la fracture et les traumatismes que ma jambe gauche a subit sont tous soignables. Avec du temps. Beaucoup de temps. Et une perte  des capacités, cela allait de soi. Je vois déjà s'éloigner toutes les activités sportives que j'aime et qui me vident la tête. Je ne les retrouverais pas avant un bail. Jamais pour certaines.

Les yeux tourné vers la fenêtre, je laisse échapper un long soupire. Ici, les jours se ressemblent, et je dois avouer que sans calendrier, j'aurais déjà perdu la notion du temps. Mes passe-temps sont limités, et j'ai souvent le choix entre regarder la télé, lire quelque livre, ou jouer sur ma console portable. Autant dire que ça devient vite lassant. La nourriture ici respecte les clichés populaires : Infecte. Mais après quelques repas, on fini par s'habituer. Je devais déjà m'estimer heureuse de pouvoir manger normalement.
Car oui, par je ne sais quelle intervention divine, aucun de mes organes interne n'a été touché. Et malgré la plaie maintenant suturée sur mon abdomen, tout à l'intérieur était intact. Je dois juste porter une attention particulière à mes mouvements -qui de toute façon, sont devenus si douloureux que j'évite de gigoter-.

Je rencontre dans le reflet de la vitre, mon propre regard. Éteint. Mon visage. Pâle et inexpressif. C'est toujours à ça que je ressemble ? Comme je fais triste. Détournant les yeux de cette image dérangeante, je les pose sur la porte à laquelle on vient de toquer. Peu de temps après, sans attendre ma réponse, une infirmière entre. C'est elle qui s'occupe personnellement de moi, et je suis amenée à la voir plusieurs fois par jour. Parfois même la nuit, lorsqu'elle est de garde. Ses visites font maintenant partie de mon quotidien. Après avoir fait mon check up, changer mes bandages et m'avoir administrer les soins que le médecins lui a ordonné, la jeune femme s'attarde maintenant à vérifier ma perfusion. Alors qu'elle s'affaire à changer les poches, elle entame la discussion.

- Et bien Naoko, tu n'a pas l'air en forme aujourd'hui. Quelque chose ne va pas ?

J'ai juste envie de me tirer une balle tellement je m'ennuie ici. Sans parler de cet environnement déprimant qui m'enfonce de jour en jour. Mais je ne lui répond pas ça. Je me contente de mentir. Comme souvent, pour éviter d'attirer l'attention.

- Non, ça va. Je dois être un peu fatiguée.
- Je vois, je vois. C'est dommage...

L'infirmière empreinte une mine ennuyée, et je devine que derrière ses mots se cache quelque chose que je suis en train de rater. Curiosité oblige, et poussée par l'ennui, je demande naturellement pourquoi.

- Oh et bien, ton médecin a dit que tu aurait pu te balader seule dans l'hôpital, changer un peu d'air. J'avais même emmenée un fauteuil. Mais vu que tu ne te sens pas en forme, il vaudrait mieux...

Sans même lui laisser finir, je la coupe en pleine phrase :

- Je peux ! Je veux dire.. euh.. je veux bien. Enfin.. j'aimerais bien. S'il vous plait.

Voyant l'expression à moitié suppliante que je devais avoir à ce moment là, elle fini par craquer. Après tout, je ne vais pas laisser passer une occasion pareil. Je l'aurais supplié si elle était restée sur ses positions.
C'est ainsi qu'après m'avoir aidée à faire ma toilette, m'être habillée, je me hisse désormais sur le fauteuil roulant. C'est la première fois que je me déplace avec seule. J'avais déjà fait quelque tour poussé par quelqu'un, mais très peu. Je dois avouer que ça me fait un peu peur, de partir à l'aventure comme ça. Mais, ça me changera un peu les idées. Et qui sait, ça chassera peut être mes idées noires.

Après avoir écouté les avertissements et les conseils de mon infirmière, je me lance donc dans mon périple. Je roule, maladroitement, assez lentement. Il me faut un peu de temps avant de le prendre en main, heureusement, les couloirs ne sont pas trop sinueux, et assez larges. Bientôt, au fil de ma promenade, j'ai l'occasion de croiser d'autres malades, chose rare vu que je passe le plus clair de mon temps dans ma chambre. Ça fait... du bien. Même si je n'aime pas trop le contact, rien que de voir de la présence humaine de loin me rassure. Je continue néanmoins mon chemin, visite les espaces communs. J'aimerais me trouver un coin tranquille.

Je roule donc jusqu'à la terrasse, à l'extérieur. Une sorte de grand balcon au 2ème étage qui donne sur la ville. On est encore en aout, l'été réchauffe toujours l'air, et en cette fin d'après midi, la température est vraiment agréable. S'allie à ça une légère brise estivale et un calme apaisant. Me rapprochant du bord, jusqu'aux barreaux de la rambarde, j'admire le panorama. J'ai la même vue depuis ma chambre, mais en un sens, ici, ça me paraît différent.

Moins lourd, moins oppressant. Tellement reposant.


Dernière édition par Naoko Tanaka le Mar 14 Juil 2015 - 2:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Roule ma poule   Roule ma poule EmptySam 19 Oct 2013 - 11:40


Roule ma poule.


Roule ma poule Sans_t10

"-Allys', c'est vraiment cruel, ce que tu fais! Il s'agit d'un ami, imagine-toi à sa place un peu! Va au moins lui rendre visite ou lui passer le bonjour.. Il sera content de te voir."

Tu parles..

Les paroles de ma mère me semblèrent bien fausses une fois que je fus arrivé dans la petite chambre "E 425" de l'Hôpital d'Hiryuu.
En face de moi, dans un petit lit blanc se trouvait ce qui avait été autrefois notre "ami".
Isato Naruse, 47 ans, célibataire et accessoirement notre voisin.
Il m'avait souvent gardé quand j'étais gosse, c'était un type bien. Oui, c'était..
Après ce qui lui était arrivé il y a deux semaines, je ne pense pas qu'il puisse être à nouveau quoi que ce soit un jour.
Il s'était trouvé au mauvais, endroit au mauvais moment et "Boum" il s'était pris un bout de toiture en pleine gueule. Contrairement à lui, j'avais eu de la chance. J'avais seulement été secoué, je pouvais m'estimer heureux.
Mes yeux restèrent un long moment sur la carcasse d'Isato, il était méconnaissable recouvert de bandage et perfusé un peu de partout. J'avais fait quelques pas près de son lit et l'ai observé longuement. Après un moment d'hésitation, j'ai pris la parole.

"-Salut Isa', j'étais venu te passer le bonjour. "


Comme je m'y attendais, il ne réagissait pas, il restait immobile et silencieux tel une statue de marbre.
Mon regard alla s'attarder sur la grosse machine bruyante ses côtés qui était reliée à sa bouche par un masque et un tuyau.. Il était donc sous respirateur artificiel.
Cette vision me glaça le sang.. J'avalais difficilement ma salive, sentant ma gorge se resserrer peu à peu. Cette chambre était oppressante et l'atmosphère morbide qui y régnait me donnait mal au cœur.
Je ne savais même pas si Isato pouvait m'entendre, il était comme vivant et mort à la fois.
Je me raclais la gorge avant de faire un effort pour poursuivre mon monologue.

"-On a récupéré ton chat, il va bien. On va s'occuper de lui jusqu'à ce que tu retrouves la forme t'en fais pas. Maman râle un peu par ce qu'il perd ses poils mais j'suis sûre qu'au fond elle l'aime bien!"

Mensonge, mensonge, mensonge.
J'avais pas la moindre idée d'où pouvait se trouver sa bestiole, elle était peut-être dans le même état que lui actuellement.
Ce n'était sans doute pas bien de mentir, mais si jamais il pouvait m'entendre, je préférais le laisser l'esprit tranquille avec l'idée que son minet soit en bonne santé. Il n'avait eu ni femme, ni enfants, ce chat avait dû prendre un peu de place dans son cœur de célibataire endurci non?

"-Bon Isa.. J'vais pas tarder, ça m'a fait plaisir de te voir. Je repasserai dès que je peux, rétablis-toi bien."

Encore un mensonge de plus.
Le voir ainsi ne m'avait pas fait plaisir, bien au contraire. J'avais mal au cœur, à la limite de la nausée. C'était fini, je ne le révérais plus.
Sans attendre plus longtemps, je ramassai mon sac et quittai la chambre.
J'avais besoin de prendre l'air, tout ce blanc et cette odeur de javel me donner mal au crâne.
Je laissai mes jambes me guider à travers les couloirs peu fréquentés de l'hôpital.

Une fois arrivé au deuxième étage, je vis une terrasse, c'était parfait. D'un pas décidé, je me dirigeais à l'extérieur.
Une légère brise me caressa le visage dès que j'eus le nez dehors. Il faisait bon, la vue n'était pas trop mal. On aurait presque pu oublier qu'on était dans un hôpital grisâtre et déprimant.
J'avançais près des remparts du balcon, posais mes mains dessus et fermais les yeux.
En temps normal je n'aimais pas vraiment le soleil -ce qui expliqué mon teint de cadavre- mais après tout ça, la chaleur qu'il m'offrait fut des plus agréable. Je poussai un long soupire en essayant d'effacer toutes ces images de tubes, de perfusion, de bandages...

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MessageSujet: Re: Roule ma poule   Roule ma poule EmptyDim 20 Oct 2013 - 5:25

Bercée dans la douce chaleur de cette soirée naissante, je me sens étrangement bien. Je crois que j'avais perdue cette habitude. De souffler. De ne plus sentir un poids constant sur les épaules. Juste profiter du moment présent, de la beauté des choses, des réjouissances et des bonnes nouvelles. D'être optimiste, et de voir le monde sous un nouveau jour. Même si ce n'est qu'un instant. Même si cette euphorie apaisante est éphémère.

Je ferme les yeux et prends une grande bouffée d'air. Mon ventre me picote, mais les anti-douleurs font bien leur travail et je ne sens presque rien. A vrai dire, depuis que j'ai été opérée, je suis constamment sous traitement antalgique. Autant dire qu'à part la conscience d'avoir été blessée et la vision de mes balafres, rien ne m'y ramène vraiment -tant que je ne bouge pas trop, mais de toute façon, je ne suis pas du genre à m'agiter-. D'ailleurs, je pense que si je n'étais pas plâtrée et brochée à la jambe, j'aurais sûrement essayer de me lever. Bien que je l'aurais regretter par la suite.

Quand j'y pense, à tout ça, ça me fait un peu bizarre. Je me suis beaucoup battue, et suis de nombreuse fois revenue à la maison en plus ou moins bon état, et pourtant, je ne m'étais jamais rien cassée. Jusqu'ici, je n'avais quasiment pas fait de voyage à l'hôpital. A part pour des broutilles, mais il s'agissait seulement de visite, souvent de contrôle. C'est la vraie première fois que j'y reste. J'étais bien une ou deux fois passée sur la table d'opération pour être recousue, mais pas autant. Et on ne m'avait jamais mis des trucs dans le corps. Je me demande si je peux considérer que je suis bionique maintenant, avec mes clous et ma barre dans le tibia. Est-ce que je vais biper aux détecteurs de métaux des aéroports ? Bien que je n'ai pas le projet de prendre l'avion, cette question me perturbe. Vu le temps que je dois la garder de toute façon, il est possible que la situation se présente. Je demanderais à l'infirmière.

J'ouvre les yeux, bascule ma tête en arrière. Fixant le ciel, je me perds dans le mélange de couleurs encore bleutée de celui-ci. Sur quelques nuages se peignent des teintes roses oranges, prémices du coucher de soleil. Bien que celui-ci se fera sûrement tard, au vue de la saison. J'aime regarder le ciel, peu importe le temps, peu importe l'endroit, peu importe le moment, de jour comme de nuit. Je crois que je pourrais passer des heures dans sa contemplation. Encore une de mes attitude bizarre. Toujours à rêvasser, je crois que je préfère la compagnie des paysages plutôt que celle des autres. Je crois.

Disons que jusqu'ici, à part quelques exceptions, j'ai toujours autant de mal à m'intégrer, à me lier. Je ne suis peut-être pas faite pour ça, après tout. Chacun ses points forts. Je me demande quels sont les miens ?

Alors que je pars dans une introspection divagatoire qui n'aurait sûrement mené à rien, je suis coupée dans mes pensées par l'arrivée fortuite d'un inconnu dans ma forteresse de solitude. Perturbation oblige, je suis l'intéressé du regard, le fixant de mes prunelles sombres et ternes. Lui n'a pas l'air de m'avoir remarquée. Et pourtant, je pensais que j'étais assez voyante, dans mon véhicule à roulettes. A croire que non, enfin, ce n'est pas si mal.

Détournant la tête, je fourre mes mains dans les poches de mon pantalon de jogging, tentant d'occulter sa présence. Faire comme si il n'étais pas là. Après tout, il ne me dérange pas. Chacun de son côté, c'est très bien comme ça, non ?
Bien que je me le répète, ça me rend nerveuse. A l'intérieur de mes poches, je tripote impatiemment des bonbons cachés là, tandis que je fixe ma jambe invalide. Avec mon jogging, large, on ne voit pas mon plâtre. Mais je me demande si ça se remarque. Enfin, ça a peu d'importance de toute façon, les gens se doutent qu'une fille en fauteuil roulant à forcément un problème aux jambes.

Je soupire discrètement. J'étais bien toute seule, je n'avais pas à me préoccuper de ça. Pas que je veuille paraître sous mon meilleur jour aux yeux des autres, loin de là. Juste que je ne veux pas qu'on est une certaine image de moi. Je n'aime pas qu'on me voit comme ça. Faible. Fragile. Je ne tiens pas non plus particulièrement à ce qu'on me voit comme quelqu'un de fort, non. Je veux juste qu'on ne pense rien. Qu'on m'ignore. Qu'on ne me prête pas attention. C'est plus facile pour moi.

Jetant un regard furtif vers l'envahisseur, je ne peux m'empêcher d'être dérangée par un détail. Il ne m'est pas si inconnu. Et je suis persuadée de l'avoir déjà vu quelque part. Mais je n'arrive pas à le remettre, à l'identifier. C'est perturbant. Sans m'en rendre compte, me voilà à la fixer avec insistance, plissant les yeux, le nez retroussé. Comme si cette grimace m'aiderait à me concentrer, et donc à retrouver de qui il s'agit. Même si je sais pertinemment qu'au final, je n'y arriverait pas. Avec ma mémoire médiocre des visages et des gens en général... Pourtant, on peux dire qu'il a un physique assez atypique. Je devrais me souvenir.

Prenons les choses logiquement. A vue de nez, je lui donne a peu près mon âge. Peut-être un peu plus vieux. Si il est ici, dans l'hôpital de Keimoo, je pars du fait qu'il habite ici. Donc j'ai sûrement dû le voir à l'Académie. Ce ne serait pas étonnant, vu le nombre d'élèves qu'il y a là bas. D'un autre côté, il pourrait aussi venir d'autre part et d'être là juste en visite. C'est peut-être quelqu'un de Tokyo, qui sait. Bon, au final, je ne suis pas plus avancée.

Je secoue la tête. Mauvaise méthode. Vu que je ne me rappelle jamais des gens, et que j'ai au moins l'impression de l'avoir déjà vu, c'est que j'ai du le côtoyer plusieurs fois. Si c'est à l'Académie, il doit être soit dans le club de cuisine, soit dans ma classe, j'imagine. Les yeux dans le vague, je tente de visualiser la tête de tous ces gens. Ça reste très flou. Et alors que je passe en revue mentalement les membres de ma classe, comme un éclair de lucidité, son visage me revient en une réminiscence fulgurante. Tapant mon poing dans ma paume et levant les yeux au moment de cette illumination, je laisse échapper un son involontaire et relativement sonore :

- Ah !

C'est le gars du fond de la classe. Je le revois, maintenant. Bon par contre, pour son nom, je crois que c'est même pas la peine de chercher. Mais de l'avoir ressituer dans ma mémoire est déjà une grande réussite. Un mini sourire de satisfaction s'affiche sur mon visage, je suis fière de moi. Mais il s'efface aussi rapidement qu'il est apparu. Reposant mon attention sur mon camarade, je remarque que... Et bien, que c'est lui qui m'a remarqué et qu'il me fixe maintenant.

Awkward moment.

Je baisse les yeux, gênée. Trouve quelque chose. Trouve un prétexte. Un truc stupide, la première chose qui te viens. Farfouillant dans ma poche, j'en ressors un bonbon et le tends à mon camarade, prenant bien soin d'éviter son regard.

- T'en veux ?

Je crois que la prochaine fois, je réfléchirais un peu plus longtemps avant d'agir. Ce que je viens de faire, sous le coup de la panique n'a aucun sens, et en plus c'est carrément bizarre... Je me fais un facepalm mental pour mon propre comportement. Sérieusement. Il faut que j'essaye de rattraper ça. J'espère ne pas empirer les choses. Raclant ma gorge, j'essaye d'avoir l'air un peu décontractée.

- Tu ne serais pas dans ma classe par hasard ?

Allez hop, tentative pour noyer le poisson. En espérant que ça fonctionne et que le sujet d'attention dérive sur autre chose que mes actions sans queue ni tête.
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MessageSujet: Re: Roule ma poule   Roule ma poule EmptyDim 20 Oct 2013 - 21:59


Roule ma poule.




C'était officiel, j'avais définitivement horreur des hôpitaux et je plaignais les gens qui étaient condamnés à rester ici. Sans déconner comment peut-on rester dans un endroit pareil sans devenir fou ? Cet Hosto' ne sent pas seulement le détergeant pour sanitaires, il sent aussi la mort !

J'avais l'impression de pouvoir croiser la faucheuse au détour d'un couloir, comme si elle se faisait une petite promenade hebdomadaire. Ce n'était pas de si tôt que je remettrai les pieds dans un coin comme celui-ci, je venais de m'en faire la promesse.
Mes yeux s'ouvrirent de nouveaux sur Hiryuu. Depuis ce balcon, la ville semblait tranquille. Le bruit des voitures et des klaxons avait été remplacé par le souffle du vent.

Depuis quand je n'avais pas pris le temps d'écouter les murmures du vent? Ca devait faire bien une éternité.. Cette légère brise vint laver mon esprit grisé par les pensées et pendant quelques instants je me sentis bien, il n'y avait plus d'hôpital, plus de gens mourant, il y avait juste les caresses et les douces paroles du vent.

Du moins c'est ce que je croyais... Un cri sorti de nulle part me fit sursauter m'arrachant ainsi à ma rêverie. C'était la faucheuse c'est ça?!
Je fis demi-tour sur moi-même, aucun signe de la dame en noire mon interlocutrice était en fait une nana à roulette.
Mon regard cerné se figea sur elle, cheveux court, visage pâle.. La d'moiselle ne m'était pas complètement inconnue. Je la dévisageais avec insistance, son visage me disait vaguement quelque chose, j'avais dû apercevoir la demoiselle quelque part.
Ou alors ma mémoire me jouait des tours, après tout,  des filles avec un carré et la peau porcelaine ce n'était pas rare au Japon.
Je ne l'avais même pas remarqué en arrivant, soit c'était un ninja et je devais me méfier d'elle soit j'étais vraiment un gars distrait. Je penchais plus pour la première solution.
Je la vis fouiller dans sa poche, pour ensuite me tendre un truc emballé dans un petit papier rose.

-T'en veux ?

De la drogue? Je fis quelques pas vers la demoiselle et pris ce qu'elle me tendit avant de m'apercevoir que c'était en fait un bonbon. Un peu déçu, je l'ouvris et le mis goulument dans ma bouche.
Un sourire vint se dessiner au bout de mes lèvres, c'était un bonbon à la fraise! Ma journée n'était pas si nulle que ça tout compte fait.

-Merci. Ma maman ne veut pas que j'accepte les bonbons des inconnus, on va dire que tu es l'exception.

Derrière cette blagounette se cachait en fait une vérité, ma mère me répétait encore et toujours de ne pas accepter quoique ce soit venant d'étranger et de ne pas suivre des gens que je ne connaissais pas.. Ces consignes de sécurité étaient absurdes d'autant que plus en sachant que j'avais dix-sept ans et surtout en sachant que je raffolais des bonbons gratuits offerts par de parfaits inconnus
La jeune fille me demanda ensuite si j'étais dans sa classe. Je me mis à réfléchir longuement.. C'était possible mais à vrai dire j'étais pas certain de moi. Je fis une mine dubitative.

-Hum... Peut-être. T'es dans la 2b ?

J'savais pas que j'avais une handicapé dans ma classe.. J'observais son fauteuil avant de revenir sur son visage.




Dernière édition par Allyster Celik le Lun 28 Oct 2013 - 18:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Roule ma poule   Roule ma poule EmptyDim 27 Oct 2013 - 2:55

Il m'étudie. Me fixe et m'observe dans les moindres détails. Ah, comme je n'aime pas ça. C'est tellement désagréable de sentir le poids du regard de quelqu'un sur soi. Dire que moi, je le fais souvent, sans m'en rendre compte, avec les autres. Je me demande si ça les gêne autant que moi ?

Contrairement à ce que j'imaginais, c'est plutôt bien passé, le coup du bonbon. Bien qu'il tire une tête un peu... déçue au début, après l'avoir mangé, il a l'air plutôt content. Ma foi, tant mieux. A croire que c'était pas si bizarre. Enfin, je crois ?

- Merci. Ma maman ne veut pas que j'accepte les bonbons des inconnus, on va dire que tu es l'exception.

Je cligne des yeux. « Ma maman », ça a une consonance plutôt enfantine, je trouve. C'est assez mignon je dois dire. Tout en marmonnant, je fouille à nouveau dans ma poche pour cette fois-ci prendre un bonbon pour moi :

- Je suis pas une pédophile, tu risques rien...

Et pour appuyer mes dires, je me saisi de la confiserie encore emballée, coince l'extrémité entre mes dents et tire doucement dessus. Le papier se déroule tout seul, et j'ai juste à faire glissé son trésor dans ma bouche, sans même avoir besoin de mon autre main. J'ai pris cette habitude avec le temps. Vu que je me goinfre souvent de bonbons, et qu'il arrive parfois que je fasse quelque chose en même temps, c'est pratique pouvoir les ouvrir d'une seule main. Du coup, maintenant, même quand je ne fais rien, je continue de les ouvrir ainsi.

Froissant le papier maintenant vide et le glissant dans mon autre poche, je retourne mon attention vers mon interlocuteur. Suite à ma question il a paru réfléchir longtemps. A croire que je ne suis pas la seule à ne pas être sûre qu'on se connaisse. Enfin «connaître» est un bien grand mot. D'un côté, ça ne m'étonne pas plus que ça, vu la discrétion dont je fait preuve à l'Académie. Je ne parle pas en cours, je ne traîne avec personne, je n'ai pas vraiment d'ami. En somme, je ne me fais pas remarquer. Et c'est très bien comme ça.
Du moins, ça, c'était avant. Sans bien comprendre pourquoi, récemment, j'avais gagné en notoriété. A mon plus grand damn... Des gens que je ne connais même pas m'ont rendu visite, et ma boite mail est pleine à craquée. J'avoue avoir un peu de mal à gérer tout ça... Etre le centre d'attention, traitée en héroïne... Ca ne me ressemble tellement pas.

Sur le coup, je suis un peu surprise de sa question. Enfin, pas de la question en elle même, vu qu'entre nous, c'est quelque chose d'assez banal. Non, ce qui m'étonne le plus, c'est qu'elle confirme que je ne m'étais pas trompée. Que ce type lambda qui me dit vaguement quelque chose est bien dans ma classe, et surtout, surtout, que je m'en sois rappelé ! Exploit, miracle, bonheur ! Ma mémoire des visages n'est finalement pas si mauvaise que ça. Tout n'est pas voué à l'échec dans mes tentative de souvenir des gens.
Dans ma tête, c'était la bamboula, avec danse de la victoire et cotillons. Ça peux paraître étrange de se réjouir autant d'une petite chose, mais pour moi, c'est vraiment rare alors...

Oubliant presque qu'au final, je ne lui ai pas répondu, c'est avec un train de retard que je m'adresse à lui.

- Oui, c'est bien ma classe.

Je remarque que lui essaye toujours de me situer. Il est reparti à me fixer, et cette fois ci, je vois son regard descendre, pour s'arrêter quelques courtes secondes sur mon fauteuil roulant. Baissant les yeux en même temps que lui, je reste à fixer l'engin, et dévie inexorablement vers ma jambe. Si bien que je ne vois pas que lui à fini par lorgner autre chose. A chaque fois que je la regarde, cette partie de mon corps, invalide et mutilée, je ne peux m'empêcher d'être un peu triste, peinée. Mon visage s'assombrit, en même temps que je pense à tout ce que je ne pourrais plus faire.

Voyant que je commence à tomber dans la mélancolie, je m'inflige une claque mentale. Ce n'est ni le lieu, ni l'endroit pour me morfondre. Relevant la tête, je pose mes prunelles sombres sur mon camarade de classe, et comme pour détendre l'atmosphère et moi-même, je me sens un peu obligée de parler.

- Mais depuis le séisme, je ne suis plus allée en cours. A cause de.. de ça.

Reprenant une expression neutre, je montre alors, d'un geste de la main mon fauteuil, pour que le «ça» de ma phrase soit assez évident. Ma phrase était juste explicative, vu qu'il avait l'air de me dévisager il y a quelque instant. A vrai dire, je ne compte pas m'apitoyer sur mon sort en présence de quelqu'un.

HRP:
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MessageSujet: Re: Roule ma poule   Roule ma poule EmptySam 2 Nov 2013 - 18:06


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J'observais la demoiselle sortir de sa poche un autre bonbon, elle devait avoir une petite réserve de sucrerie et avec un peu de chance, elle accepterait de partager une fois de plus son butin avec moi.
Cette idée vint me réjouir d'avance, sa donation m'avait ouvert l'appétit et je n'aurai pas refusé un deuxième bonbon rose.. Quoique, dépouiller une nana en fauteuil roulant, c'était peut-être un peu égoïste de ma part non ? Après tout si elle m'en avait proposé un, ce n'était pas du racket si je lui en demandais un autre ?
Mon monologue interne fut stoppé lorsque je vis la jeune fille manger sa confiserie d'une façon étrange. Il faut croire que j'étais le seul à galèrer pour ouvrir toutes autre sorte d'emballages. Je suis même sur que si j'avais voulu faire pareil qu'elle pour déballer ma friandise j'aurai probablement mangé le papier -honte à moi- . J'étais un gars maladroit, j'aurai voulu pouvoir faire des trucs fantaisistes comme par exemple ouvrir un bonbon à une main mais c'était sans doute contre ma nature.. Pauvre de moi.

-Oui, c'est bien ma classe.

Mes sourcils se froncèrent et un air incertain s'afficha sur ma face. Je creusais tant bien que mal dans ma petite cervelle pour tâcher de me souvenir de la jeune fille roulante, mais rien ne me vint. Cela confirmait donc ma première hypothèse, elle était un ninja !

-Mais depuis le séisme, je ne suis plus allée en cours. À cause de.. de ça.

Hum.. Cela expliquait déjà un peu mieux la situation. On m'avait toujours dit que la curiosité était un vilain défaut, mais mine de rien je ne pouvais m'empêcher de m'imaginer ce qu'il avait pu arriver à ma camarade lorsque mes yeux se posaient sur son fauteuil.
C'était sans doutes déplacé de lui demander ce qui lui était arrivé, elle était déjà cloîtrée dans un hôpital toute la journée, je n'allais pas en plus en rajouter une couche. Quoique..

-Putain plus de deux semaines que tu es ici? Ça ne m'étonne pas que tu te fasses des réserves de bonbons, la bouffe des hosto' c'est pas ce qu'il y a de meilleur à ce qui paraît.

Ok... La délicatesse et moi ça faisait deux. Je ne voulais pas paraître aussi cru, mais c'était trop tard. Elle allait sans doutes me prendre pour un rustre après ça. Je passai ma main dans les cheveux, affichant un sourire un peu gêné.
Avant même que je puisse essayer de me rattraper une idée lumineuse vient me parcourir le crâne.

-Et si on se commandait une pizza? J'sais pas toi mais moi j'ai vraiment la dalle! En plus il doit bien avoir une pizzeria pas loin, vu qu'on est proche du centre vil non?

Une pizza, n'est-est pas une merveilleuse idée? Ça égaillera peut-être l'estomac de la demoiselle et surtout ça ferait taire les bruits inhumains qui s'échappaient de mon ventre. J'en salivais d'avance...
Je devais avoir un peu de thunes dans mon porte-monnaie, juste de quoi en payer une.. C'était donc un signe du destin.



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