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 So wake me up when it's all over

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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyLun 7 Oct 2013 - 19:29



Lorsque Kuro était revenu dans leur appartement après son absence, Wunjo s’était attendu à beaucoup de choses, mais pas à ça. Le brun avait d’abord refusé de lui adresser à la parole, et se sentant clairement impuissant –non, pas comme ça- Wun avait décidé de faire des mots croisés allemands. Une occupation comme une autre après tout… Il avait été tiré de sa germano-gymnastique des méninges par son petit ami qui, sans crier gare, avait commencé à se déshabiller sous son nez. Impression de déjà vue plutôt pas désagréable, puisque le brun avait déjà joué la carte du strip tease un soir de dispute pour sceller leur réconciliation. Le russe n’était pas prêt d’oublier cette soirée là, et le défeuillage de son compagnon réveillait en lui d’agréables souvenirs.

Il déchanta assez rapidement en apercevant, au détour d’un déhanchement plutôt sensuel, ce qui semblait être une inscription sur la fesse droite du corps qui avait déjà considérablement fait monter sa température. Et lorsque le pantalon acheva sa chute au sol, suivi de près par le boxer, Wunjo put admirer l’étendu du…. Chef d’œuvre ? Un tatouage. Prenant l’intégralité du postérieur du brun à demi-nu devant lui. Ce dernier ne semblait d’ailleurs pas plus perturbé que ça, continuant de se trémousser lascivement devant lui, alors que le blondinet commençait à loucher pour essayer de lire l’inscription qui accompagnait le petit poney rose s’ébrouant sur la fesse gauche. Il avait beau prendre la phrase dans tous les sens –et s’il s’écoutait, ce n’était pas la phrase qu’il prendrait dans tous les sens-  il lisait toujours la même chose : Wunjo est un Diplodocus à frange.

Autant vous dire que de l’excitation, il passa directement au déroutement.  Si Kuro essayait de lui faire passer un message, c’était un échec cuisant. Wun n’avait jamais été très doué en messages subliminaux –et ça son petit ami l’avait bien compris, étant donné les messages plus que directs qu’il lui faisait généralement passés- mais là c’était carrément un message codé à ce stade là. Un diplodocus c’était… gros ? Moche ? « T’es gros et moche ? ». Mais il n’avait même pas de frange… C’était totalement incompréhensible.

Heureusement, il fut sauvé dans sa situation inconfortable –attaqué par un poney-diplodocus-à-frange- par Ethan en cirée et chapeau de pluie jaunes qui passait par là pour ramasser des champignons. Minute…. Quoi ?

L’instant d’après, Wun se réveillait en sursaut et en sueur. Il se redressa dans son lit, la tête encore enfarinée et l’esprit engourdi par le sommeil. Il tâtonna à la recherche de sa lampe de chevet qu’il alluma, jetant un halo de lumière jaunâtre dans la chambre. Instinctivement il vérifia la place à côté de lui dans le lit deux places, mais elle était toujours vide, et il le savait. Se frottant les yeux comme un enfant à la mine ensommeillée, il soupira. Depuis qu’il avait pris goût à la vie à deux, il supportait très mal de dormir seul, de vivre seul, de manger seul. Les 3 semaines sans Kuro avaient été horribles, parce qu’il ne savait pas ce qu’il était devenu et s’il le reverrait un jour, mais les 2 nuits passées sans lui depuis qu’ils l’avaient retrouvé n’avaient pas été beaucoup mieux…

Le blondinet se laissa glisser dans le lit, jetant un œil au réveil sur sa table de nuit. 6h. Allait-il réussir à se rendormir ? Sans doute. En avait-il envie ? C’était une autre histoire. Dés qu’il fermait l’œil, il faisait des rêves à moitié absurdes à moitié pleins de sens qui lui laissaient toujours une impression étrange.
Il fallait aussi dire que les deux gugus s’étaient quittés avec une impression… d’inachevé. Suite à leur dispute, Kuro était sorti faire un tour –du moins, c’était ce que Wun pensait puisque le brun ne lui avait strictement rien dit. La balade s’était éternisée, et comprenant qu’il allait encore paniquer et angoisser à tout va, le russe avait avalé un somnifère pour se forcer à dormir. Il s’était réveillé sur les coups de 2 heures du matin, soulagé de trouver Kuro en un seul morceau à ses côtés. Il n’avait cependant pas osé le réveiller, même s’il mourrait d’envie de le prendre dans ses bras pour enterrer la hache de guerre. Et le lendemain, il était parti.

Pas loin, et pas longtemps. Il était parti chez ses parents, qui n’avaient pas eu l’occasion de le voir depuis que Kuro avait été sorti de son cabanon. Le pauvre couple avait fini dans un état assez semblable à celui –pathétique- de Wunjo lorsque celui-ci leur avait appris que leur fils était porté disparu, et il se voyait mal prendre Kuro en otage chez eux sous prétexte qu’il ne voulait pas le laisser filer. Il l’avait donc laissé partir sans franchement rien dire. Et c’était bel et bien le problème.

Des disputes, le couple en avait eu des tas. La différence, c’était que cette fois-ci, la dispute s’était finie… en suspens. D’ordinaire, ils gueulaient, ils pleuraient, ils gesticulaient, parfois s’insultaient, mais ça finissait toujours par retomber. Ils finissaient toujours par se prendre dans les bras et, la plupart du temps, par faire l’amour –le sexe de la réconciliation, c’était un réconfort reconnu. Et là… ils avaient juste cessé de crier, fauchés en plein vol. Et ils n’avaient pas eu le temps d’en reparler. C’était précisément ce malaise que Wun ressentait à en ce moment. Ca le rongeait tellement il y pensait, et il n’avait qu’une envie : que Kuro passe le pas de la porte pour lui sauter dessus.

D’un autre côté, il ne savait pas si Kuro se laisserait sauter dessus. C’était ça le souci, avec les disputes inachevées : il ne savait même pas quel était l’état d’esprit de son copain à son égard : était-il fâché ? Lui faisait-il la gueule ? Lui manquait-il ? Il n’en savait strictement rien, et n’en saurait rien tant qu’il ne serait pas de retour. Heureusement, il devait rentrer aujourd’hui… logiquement.

A contre cœur, Wun finit par se lever à 6h15. Il n’avait pas envie de se rendormir. S’il pouvait éviter tout sommeil –et donc tout rêve- jusqu’au retour de Kuro, ça lui allait bien. Il entama donc sa longue journée –Kuro ne devait pas être là avant l’après-midi- sans trop savoir quoi faire. Il n’avait pas envie de voir Yoite ou Ethan, ni d’appeler son psy pour lui raconter qu’il faisait des rêves de plus en plus dérangés, parce qu’il n’avait pas envie de parler de tout ça, tout simplement. Plus il en parlait, plus ça l’angoissait. En fait la prochaine personne à qui il voulait parler, c’était son petit ami. Car oui, il devait lui parler. De tout, y compris de la mafia. Car même si Kuro passait outre leur dispute, il y aurait un malaise entre eux tant que le sujet ne serait pas abordé.

Il passa la matinée à feuilleter les annonces à la recherche d’un job, mais son esprit était ailleurs. Il se demandait comment lui dire, quoi lui dire. Plus il s’acharnait à enrober les choses et à les amener de la manière la plus acceptable possible, plus son petit ami semblait s’énerver, considérant –à juste titre- qu’il tournait autour du pot. Et puis, il fallait le dire, Wunjo n’avait jamais été doué pour mettre les formes, il était même abominablement maladroit. Et si parfois ça pouvait être mignon, parfois tout juste pardonnable, et parfois un chouia agaçant, il avait surtout peur que ça soit trop cru cette fois-ci. Mais la dernière fois qu’il avait voulu trop bien faire, les choses avaient dégénéré.

Au fond, il se disait surtout que s’il refusait d’en dire d’avantage à Kuro, celui-ci allait finir par simplement l’envoyer sa faire foutre. Ce qui ne voulait pas dire qu’il ne le ferait pas s’il savait tout mais… au moins il le ferait pour une bonne raison. Et puis, il y avait aussi une chance qu’il ne l’envoie pas se faire foutre du tout.

A force de se torturer l’esprit, l’après-midi arriva plus vite que prévu. Avec tout ça, Wun n’avait ni mangé de petit déjeuner, ni de repas de midi. Il aurait du se sentir un peu étourdi, mais l’appréhension le tenait bien éveillé pour l’instant. Accroupi sur le canapé, face à la porte d’entrée, il avait sorti Acolada de sa cage et la lapine sommeillait tranquillement sur son ventre. Il la caressait d’un air absent, même si sa façon nerveuse de passer ses doigts dans sa fourrure laissait plus penser à l’utilisation d’un anti stress.

Il ne savait pas si Kuro était prêt à l’entendre, encore moins à l’écouter, mais lui était prêt à tout déballer. Tellement prêt qu’il n’était pas sûr de savoir y mettre les formes. Sous le stress, il avait un peu peur de vomir la révélation au nez du brun dès son premier pas dans l’appartement. Il hésitait entre ça et lui sauter au cou pour l’embrasser sans même lui laisser le temps de prendre un souffle. Cela dit il ne savait toujours pas dans quel état d’esprit était le jeune homme, et il risquait aussi de se manger une beigne à agir de la sorte.
L’alternative étant de lui sauter dessus en lui hurlant ce qu’il avait à lui dire et de l’embrasser dans la foulée pour l’empêcher de rétorquer quoique ce soit, mais ça c’était probablement carrément du suicide. Cela dit, le blondinet n’était pas sûr de pouvoir faire preuve de raison lorsqu’il le reverrait, tant il lui avait manqué, tant du point de vue de la présence que du côté tactile.

Coup d’œil sur l’horloge du salon. Il ne devrait plus tarder. Et il aurait probablement l’impression d’avoir un chien l’attendant sagement sur le pas de la porte, ne sachant pas s’il allait se prendre une rouste ou une tape amicale sur la tête. On en était pas tellement loin, avec un Wun donnant des coups de langue et réclamant des caresses, la queue entre les jambes et l'air tout penaud. Mais cette fois-ci il ne se dégonflerait pas. Bon, sauf si par miracle, Kuro était d'humeur inadmissiblement caline, mais là ce n'était pas se dégonfler, c'était juste... reprioriser les activités de la journée. En quelque sorte.

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyLun 14 Oct 2013 - 23:10

Gueule de bois. Front contre chambranle, il attendait. La fin de leur couple ou le début d'une meilleure idylle. Il n'avait qu'à enfoncer sa clef dans la serrure et pousser la porte, pour retrouver celui qu'il aimait. Lui demander pardon, d'avoir été si con et lui promettre de ne plus poser de questions. Même si ça avait déjà été fait et qu'il n'avait réussir qu'à faillir à sa parole quelques jours plus tôt. Essayer de s'y tenir cette fois et se contenter de l'aimer éperdument. De lui prouver, jours après jours. La nausée le secouait lentement, le berçant dans une torpeur malsaine qui le poussa à rouvrir les yeux, les garder baissés. Kuro déglutit, soupira, humecta ses lèvres, puis les pinça alors qu'il prenait une grande inspiration. Il glissa une main dans la poche de sa veste et resserra les doigts sur le trousseau de clefs.

La dernière fois qu'ils s'étaient parlés, il avait finit par foutre le camp, espérant parcourir quelques dizaines de bornes avec sa moto. Mais l'ingrate l'avait lâché sur le bas-côté d'une route de campagne. Il avait du y rester une bonne heure, le temps de se calmer, de ne plus avoir les nerfs contre Wunjo, lui-même et le réservoir d'essence à sec. Il n'avait sur lui ni portable, ni papiers, ni cigarettes. Les automobilistes qui passaient alors s'étaient tous contentés de le regarder, yeux comme des billes, sans jamais faire semblant de ralentir. Jusque ce que l'un d'eux ait une curiosité assez morbide pour se demander ce qu'un mec pouvait faire assis à côté d'une moto, sur le bord d'une route à grande vitesse. Kuro avait alors eu droit à un coup de fil. Sorte de joker, avant de sombrer dans la galère : dépanneuse, prouver que le bolide était à lui et qu'il n'était pas un sans-papiers ambulant. Avec tout ça, le soir-même, il était rentré à plus de minuit et s'était couché à l'autre bout du lit, tournant le dos à Wunjo. Il avait peut-être décolérer, mais ça ne voulait pas dire qu'il était encore prêt à revenir. Habituellement, il n'avait jamais eu besoin de le faire avec son amant - hormis le jour où il lui avait avoué tenir vraiment à lui. Maintenant, c'était différent et il ne savait pas du tout comment s'y prendre.

Le lendemain, il avait été tiré du lit au premier mouvement de Wunjo et, après une douche rapide, il était parti chez ses parents, y passant la nuit suivante. Son père avait voulut parler un peu de tout et de rien, prenant soin d'éviter le passage "enfermement". Même s'il en mourrait d'envie, il estimait que le traumatisme de son fils était trop frais pour être assez adroit et bien le conseiller, bien le consoler. Kuro avait du répondre aux questions de sa mère sur Wunjo. La façon dont il se sentait en ce moment, comment s'étaient passées leurs retrouvailles et pourquoi ils s'étaient disputés cette fois. Il devait d'abord nié les faits, étonné de voir à quel point la perspicacité de sa mère allait en grandissant à mesure qu'elle prenait de l'âge, puisqu'il n'avait pas touché mot de leur engueulade de l'avant-veille. Il avait donc tout avouer, c'était fait sermonné, puis consoler et avait finalement reçu l'ordre de rentrer chez eux, retrouver Wun.

Il en était donc là. Sa main était devenue moite, à force de tenir la ferraille contre sa paume. Il sortit le trousseau, chercha la clef de la porte d'entrée et prit une sorte d'élan héroïque pour entrer. Il garda le nez baissé, d'abord, essayant de faire le vide en lui pour ne pas déguerpir, trop honteux de son comportement la dernière fois qu'ils s'étaient adressés la parole. Il ne fit que sentir la présence de Wunjo, assis sur le canapé, son regard rivé sur lui, alors que Kuro, de son côté, prenait un temps fou à poser les clefs et ôter sa veste. Il l'accrocha au porte-manteau, restant lui-même un moment pendu au bois, lèvres pincées, yeux fermés, tête tournant, alcool féroce. Quand il parvint à s'ne dégager, il posa sur Wun un regard mi-coupable, mi-farouche. Si sûr de lui la dernière fois, il en était maintenant à se sentir extrêmement mal. Peu à l'aise, il ne savait même plus trop comment se mouvoir, pas en accord avec son corps. Et dans sa tête, c'était digne d'un cataclysme. Armageddon version porno, puisque l'incroyable envie d'abuser du corps de l'autre naissait. Pulsion malsaine au creux du ventre, chauffe les reins et fait monter la température.

Alors oui, il voulait les réponses. Oui, il flippait de les entendre, surtout après le discours de Wunjo. Oui, il ne savait pas du tout comment il allait réagir, puisqu'après tout, il ne savait pas du tout de quoi il en retournait. Ce fut peut-être ces quelques points qui motivèrent sa décision à d'abord faire l'amour à Wunjo, puis écouter ce qu'il semblait visiblement enfin prêt à lui avouer.

Avançant vers le canapé, le pull s'échoua sur une chaise, suivit de près du tee-shirt qui s'écrasa mollement au sol, dans un bruit sourd qui sembla résonner dans l'esprit enfariné de Kuro. Il défit la ceinture de son jeans et se laissa enfin tomber sur son amant, à califourchon sur ses cuisses. Les mains se glissèrent sur les joues, lui relevant le visage, pour prendre d'assaut ses lèvres et rappeler à son bon souvenir le goût de sa langue sur la sienne. Encore et encore, à s'en étourdir, sans se lasser. Les doigts repartant à la découverte du corps, passant sous le tissu, détachant le bas, revenant en haut, torturant la peau, la griffant, la pinçant, l'effleurant. Puis plus agressifs alors qu'ils le mettent nu, sans lui accorder un seul répit, lui clouant le bec en l'occupant sans cesse. Doigts cèdent leur place à la langue, comparse des lèvres, parfois des dents. Jusqu'à descendre entre les jambes, jouer avec le fruit défendu, yeux baissés ou plantés dans les siens. Et, à la limite de l'autre, remonter, finir exposé à son regard, éviter de l'embrasser après ça, revenir à genoux, une jambe de chaque côté des siennes. Pour ne faire finalement plus qu'un, dans un soupir d'aise, mué rapidement en gémissements de plaisir, juste avant les cris rauques d'extase. Se servir de son corps pour assouvir le sien, en sachant pertinemment que le compte est aussi trouvé pour lui.

Toujours sans dire un mot, Kuro resta un moment sur son amant, ne le quittant plus des yeux. Et quand il daigna enfin lui rendre sa liberté, ce fut pour l'entrainer vers la salle de bain, le pousser sous la douche, allumer l'eau, et le plaquer dos au mur. Être certain qu'il ne dise encore rien, l'embrasser toujours, préparer son corps à lui, cette fois. Et profiter d'être plus grand pour inverser la tendance et recommencer ce qu'ils venaient pourtant de faire. Les mains cramponnées aux hanches de Wunjo, l'obligeant à remonter ses jambes sur les siennes, et les mouvements lascifs, les grognements jubilatoires et la joie de pouvoir goûter de nouveau à ce corps, trop longtemps privé. S'il n'avait aucune idée de comment revenir, il savait comment lui faire l'amour. Le front contre son épaule, juste après le dernier frisson, souvenir physique de l'orgasme, il reprenait doucement son souffle. Pour finir par s'éloigner, sans plus toucher son amant que pour le laver et l'embrasser, refusant encore de l'entendre prononcer un seul mot distinct. A s'être soulé de ses gémissements, il n'était plus bien certain de vouloir l'écouter parler. Il était à peu sûr de ne plus arriver à comprendre le langage mondain. Quand il sortit, il se contenta de nouer la serviette sur ses hanches et il alla attendre Wunjo sur le lit, assis au bord, là où était son petit-ami au moment de leur dispute.

A trop vouloir reculer le moment fatidique, il ne savait plus comment s'y prendre pour se redonner une certaine constance. Alors tendre le bras vers le paquet de cigarettes et le cendrier froid lui sembla une bien bonne idée. S'en allumant une, il attendit sagement que Wunjo le rejoigne pour poser sur lui un regard plus sérieux, bien que toujours aussi fiévreux. Il entrouvrit les lèvres, prêt à l'inviter à parler, mais se ravisa finalement, concluant que son amant devait très bien connaître la suite des évènements, même s'il n'avait peut-être pas prédit que Kuro commencerait par lui sauter dessus, deux fois de suite. Au lieu de ça, il tira sur le bâton de nicotine, invitant l'autre à le rejoindre vraiment.
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyDim 20 Oct 2013 - 22:26



Et le grand désiré finit par pointer le bout de son nez. Ou plutôt… le bout de sa chevelure, puisque à peine entré dans l’appartement, il semblait déjà chercher à fuir le regard de son petit ami. Wunjo déglutit silencieusement, appréhendant plus que jamais leurs retrouvailles au vue du comportement… fuyard de Kuro.  Apparemment ce n’était pas l’épanouissement qui marquait son retour dans l’appartement. Le russe aurait pu, du peut être, s’en douter, mais jusqu’au dernier moment il avait espéré un miracle.

Il eut finalement droit à un regard, qu’il ne sut même pas interprêter. Kuro n’avait pas l’air exactement tout frais : soit il était victime d’insomnie, soit l’alcool était passé par là… peut être les deux d’ailleurs. Wun n’osa pas parler le premier, et il se contenta de soutenir son regard, l’air un peu perdu. Avec tout ça, il n’arrivait pas à deviner ce qui se passait dans la tête de Kuro, ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait.

La lapine sur les genoux de Wunjo détecta le danger avant même que le blond ne se rende compte de ce qui se passait. En sentant le dit danger arriver, la pauvre Acolada bondit des cuisses de Wun pour aller trottiner gaiement dans l’appartement. Il s’en fallut de peu pour que les fesses de Kuro ne viennent aplatir le pauvre animal, mais cela semblait au-delà des préoccupations du brun. Très honnêtement, quelques secondes plus tard à peine, elle était aussi au-delà des préoccupations du russe. Ce dernier n’osait toujours rien dire –ce qui changerait sans nul doute de d’habitude, où il était trop bavard- se contenant d’accueillir l’effervescence de Kuro avec un soulagement mêlé d’exaltation.

L’espace de quelques secondes, Wun eut un sentiment de culpabilité et il songea que ce n’était vraiment pas le moment de se sauter dessus alors qu’ils avaient un gros problème en suspens. Cette pensée fut cependant vite chassée, car au-delà de sa mauvaise conscience, il y avait la frustration d’avoir été coupé en plein élan la dernière fois, c’est-à-dire il y a 3 jours, alors même que cela faisait déjà 23 jours qu’il n’avait pu ne serait-ce que le toucher. Il était tout bonnement en manque de Kuro, et ce n’était pas qu’un manque sexuel. C’était physique, psychologique, sentimental, et ça le rendait tout bonnement malade.

Wun était faible, il le savait, mais il n’avait pas la moindre envie de tout arrêter maintenant, même s’il savait aussi que la suite ne serait au fond que plus difficile. Il mit donc de côté ses pensées négatives, faisant le vide total dans sa tête, concentrant toute son attention sur la sensation des lèvres de Kuro contre les siennes, de ses mains sur sa peau, du moindre frottement de son corps contre le sien. Il n’avait toujours rien dit, mais son souffle de plus en plus haletant et ses soupirs parlaient pour lui.

La suite des évènements lui parut beaucoup trop rapide pour être réelle. Il n’aurait su en redonner les détails, ne se souvenant que vaguement des gémissements, de l’odeur de Kuro, et du plaisir qui les avait consumés. Pourtant, il n’avait pas bu, lui. Il ne faisait que s’enivrer des sensations dont il avait été trop longtemps privé. Alors qu’il espérait un répit pour reprendre pied dans la réalité, il se sentit tirer vers la salle de bain. Il ignorait où Kuro trouvait cette énergie mais il n’avait pas la force de lui résister, et il se laissa une fois de plus aller à sa faiblesse. Il voulut protester, il se fit taire par un baiser. Il voulut reprendre son souffle, Kuro le lui vola.

Il ne retint pas ses gémissements lorsque son bien aimé commença à le préparer, bien qu’il fut un peu surpris que ce ne soit pas plus douloureux. Finalement, il avait passé 1 mois sans pouvoir lui faire l’amour ou sans qu’il ne lui fasse l’amour, et si dans sa tête ça semblait terriblement long, le corps reconnaissait lui un acte familier. Rapidement, il s’accrocha aux épaules du brun, glissant ses bras dans son dos, s’agrippant, plantant ses ongles, courts mais tout de même redoutables. Il n’avait toujours rien dit, et ses premiers mots de la journée furent finalement le nom de son amant, murmuré, gémi, répété, plusieurs fois, jusqu’à l’orgasme.

Fatigué, Wunjo se colla au mur froid du carrelage, essayant de reprendre son souffle alors que Kuro venait lui voler de nouveaux un baiser. Il n’eut pas la force de bouger alors que son compagnon le lavait, et il resta encore un peu sous l’eau alors que ce dernier s’échappait déjà. Et ni l’un ni l’autre n’avait prononcé un seul mot. Sauf si crier le nom de l’autre pendant qu’ils faisaient l’amour comptait comme des paroles.

En sortant à son tour de la douche, Wun opta pour un peignoir plutôt qu’une simple serviette. En sachant ce qui l’attendait, il préférait s’emmitoufler dans un vêtement plus réconfortant plutôt que d’exposer ses cicatrices, source de toute cette histoire, aux yeux interrogateurs de Kuro. Il s’agissait d’ailleurs du peignoir qu’il avait offert à Noël à ce dernier. Fut un temps ou le bout de tissus portait son odeur, mais l’odeur avait eu le temps de s’effacer en 3 semaines d’absence, et Wunjo regretta de ne pas avoir ce petit confort supplémentaire pour aborder la suite des évènements.

D’un pas traînant et réfractaire il se dirigea jusque dans la chambre où Kuro avait déjà pris place. Il prit son temps pour s’asseoir, juste à côté de Kuro, sans pour autant le toucher. S’il y avait bien une chose qu’il avait apprise lors de leurs disputes plutôt mouvementées, c’était que le brun n’aimait généralement pas trop le contact lorsqu’il était contrarié, le russe n’allait donc pas s’y risquer étant donné la bombe qu’il comptait lâcher.

Il réfléchit une dernière fois à une meilleure façon de l’annoncer que de but en blanc mais se résigna rapidement : ce qui avait énervé son petit ami, la dernière, c’était finalement cette sale manie qu’il avait de tourner autour du pot. Au lieu de préparer le terrain, il l’avait miné, et il ne commettrait pas la même erreur cette fois-ci. Advienne que pourra, si Kuro n’était pas prêt à entendre cette vérité, il ne le serait pas d’avantage avec un discours d’accueil.

Assis sur le bord du lit, il tira un peu sur le col du peignoir, comme pour se recouvrir d’avantage. Il se sentait con et vulnérable. Pire qu’à un entretien d’embauche. Pire que quand il avait du avouer à Ellen qu’il avait des sentiments pour elle. En fait pour ainsi dire pire qu’il ne s’était jamais senti auparavant, à part peut être quand il avait cru que Kuro allait le quitter, après leur terrible dispute.

Il inspira un grand coup, comme pour se donner de l’élan.

« J’ai fait partie d’une organisation criminelle »

Balança-t-il donc sans prendre de pincettes. Et malgré son air sérieux, on aurait pu penser qu’il s’agissait d’une bonne blague… si ce n’était que ça collait plutôt bien à cette histoire de cicatrices de balle et de mauvaises fréquentations. Et que malgré son humour parfois douteux, Wun n’oserait pas plaisanter dans un moment pareil. En tout cas, y avait pas à dire, l’annonce était totalement foireuse. Y avait-il pire moyen d’apprendre ce genre de chose ? A part Ellen, qui s’était faite carrément kidnapper par des Yakuzas, probablement pas.

« Pendant presque 15 ans »

Ajouta-t-il, même si ça n’apportait pas franchement grand-chose –et que Kuro devait probablement être occupé à digérer la première information. Techniquement il n’avait pas été « actif » pendant 15 ans, puisque de ses 10 à 14 ans il n’avait rien fait à part parasiter l’immeuble dans lequel siégeait son père, grand patron de l’Organisation. Mais il doutait que Kuro soit intéressé par le détail de sa biographie à l’instant même.
En fait, maintenant qu’il lui avait balancé l’information principale, il ne savait même pas ce qui l’intéressait : en avait-il assez attendu et allait-il se lever pour partir ? Voulait-il en savoir plus ? Voulait-il des détails ? Le blondinet n’osait même pas le lui demander. Ce n’était pas comme s’il était en train de faire une présentation powerpoint sur un projet et qu’il pouvait finir sur un simple « Vous avez des questions ? ».

A défaut de savoir quoi dire ou demander, il décida de se taire. Si Kuro avait des questions, et qu’il n’était pas déjà traumatisé, elles finiraient par tomber, il n’allait pas s’arrêter en si bonne route. Wun chercha des yeux quelque chose pour s’occuper les mains et canaliser son stress, et il regretta que le pauvre lapin soit encore dans le salon –en liberté, soit dit en passant et, il l’espérait, pas en train de ronger les câbles nouvellement installés.

Honnêtement, il était pétrifié, aussi raide qu’un cadavre, aussi blanc que l’émail de la salle de bain. Il pensait que le dire à haute voix le soulagerait au moins un peu, il avait eu terriblement tort. La vérité ne lui avait jamais semblé si réelle qu’elle ne l’était maintenant qu’il l’avait énoncée. Il osa pivoter un peu la tête, tentant un coup d’œil timide vers Kuro. Il dut se retenir de ne pas subitement éclater de rire. C’était une réaction assez typique chez un Wun sous tension. Un mélange entre la panique menaçant d’exploser, et le fait qu’il avait conscience que sa révélation sonnait avant tout comme une énorme blague. Il se mordit la lèvre, retenant ce rire compulsif. Sur le coup, il avait l’impression d’avoir un peu perdu la raison.

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyLun 28 Oct 2013 - 16:22

Il nota l'enfoncement du matelas quand Wunjo prit place à ses côtés, comme si ça avait une réelle importance. Un peu du genre cruciale. Il renifla, très classe, et tira une nouvelle fois sur sa cigarette, rivant un regard tant impatient qu'encourageant sur son amant qui semblait visiblement ne pas vouloir faire de même. Et, même s'il se doutait que l'information allait lui tomber dessus toute crue, sans aucun préavis, il resta tout de même un moment interdit. Il laissa la bâton de nicotine se consumer entre son index et son majeur, le tourna distraitement alors qu'il écoutait la seconde réplique, les yeux maintenant perdus dans le vague. En apnée, la sensation d'étouffer sous un étau de stupéfaction n'en fut que plus forte. Il se pencha au-dessus de son amant, pour reposer le cendrier dans lequel il venait d'écraser la clope, presque méthodiquement.

Kuro pinça les lèvres, en profitant pour passer plusieurs fois sa langues sur elles, pensif. Quinze ans. Wunjo en avait vingt-sept, dans les souvenirs devenus un peu chamboulés du brun. Ca faisait jeune et ce fut la première réflexion qu'il se fit. Son regard croisa celui de son bien-aimé, mais il n'osa pas s'y perdre, sans pour autant arrêter de le fixer. Absent. Il rendit leur liberté à ses lèvres et inspira, reprenant son souffle. Dans un soupir inaudible, il remarqua l'angoisse grandissante de l'autre, traduite physiquement par ses mains dont il ne savait que faire. Et ce fut par pur instinct qu'il s'en saisissait, nouant ses doigts aux siens, caressant distraitement sa paume avec l'ongle de son pouce. Il finit par arquer un sourcil, comme face à une révélation pour laquelle il serait simplement estomaqué de ne pas y avoir songé plus tôt.

Côté Yakuza ? Mafia ? Cartel ? Ou Bratva ?


Silencieusement et en l'espace d'une demi seconde, il remercia les études de droit de lui avoir appris ce qu'était une organisation criminelle au sens strict du terme et les différents nom suivant les pays. Détail frivole auquel se rattacher, il cligna plusieurs fois des yeux, et soutint enfin le regard de son amant. Réellement du moins. Sans avoir l'attitude d'un mec trépassé ou carrément lavé du cerveau. Il ouvrit la bouche, semblant vouloir ajouter quelques choses, poser une autre question, mais rien ne lui vint. Alors, à la place, il se tut et serra les doigts de Wunjo un peu plus fort dans les siens. Il baissa la nez, s'arrêtant sur un brin du peignoir, comme s'il lui semblait différents de tous les autres, mais releva rapidement les yeux, de nouveau rivés sur le visage de celui qu'il aimait. Il réalisa rapidement que cette révélation, même s'il n'en avait pas encore les détails les plus déplaisants, n'ébranlait en rien l'amour qu'il ressentait pour le blond. Cette idée le rassura autant qu'elle le fit flipper.

Tu as... Genre, dealer ?


Il se doutait que les réponses ne seraient pas évidentes à donner pour Wunjo et encore moins à entendre pour lui. Ce qui ne faisait que justifier le fait qu'il y allait crescendo dans son ordre logique. Il déglutit, mordit légèrement sa lèvre inférieure.

Foutu des pauv' âmes sur les trottoirs ? Revendu des armes ?


Et à mesure que les questions venaient, les images fusaient, rendant les paroles de plus en plus assaillantes.

T'as corrompu des hommes politiques ? Fait passer des clandestins ? Enlever des gens ? Trainer sur la pornographie ?

Il ferma les yeux, sous le coup de la nausée qui revient. Familière compagne depuis la sortie de l'hôpital, qui se mettait à crier vengeance d'avoir souillé un foie encore trop fragile, sans se préoccuper de se remplir l'estomac avant, pendant et après. Il inspira lentement, pensant déjà au cachet d'aspirine qu'il n'avait pas le droit de prendre, mauvais combiné avec son traitement actuel. La soif taraudait sa gorge, mais un goût de rancœur bafouée s'y logea bien trop vite pour lui donner la motivation d'aller se servir un verre d'eau. Quand il rouvrit les yeux, il les garda baissés, paradoxe face à sa voix qui ne faiblissait pas, ne s'emportait pas, trop calme, trop froide.

T'as tué ?


Une panique famélique monta en lui, l'obligeant à planter de nouveau son regard dans celui de Wunjo, animal farouche qui affronte le danger sans savoir s'il s'en sortirait indemne. Il commençait à mordre l'intérieur de ses joues, arrachant la chair fragile sans y prêter grande attention. Les doigts crispés sur ceux de son amant, phalanges blanchies. Kuro pouvait sentir le sang battre à ses tempes, offrir des palpitations dont il se serait bien passées à son cœur et lui faire parfois oublier de respirer. Il sentait sa langue coller à son palais, prisonnière frustrée de ne pouvoir s'évader, laisser échapper encore un flot de questions. Il devait réfléchir, ne pas abrutir la conversation. Mais c'était trop demandé que de ne pas s'inquiéter, de ne pas imaginer le pire...

T'avais quoi ? Douze ans ?


Blanc. Il inspira, comprit, recommença.

Si t'es passé de Wunjo à Dan entre notre rencontre et aujourd'hui... C'est quoi ton véritable nom ? Est-ce que y'a au moins une chose que je sais de toi qui est vraie, sur ton identité ? Ton âge, l'endroit d'où tu viens, ta famille... ?


Lèvre de nouveau prisonnière entre ses dents, alors que sa tête semblait vouloir rentrer entre ses deux épaules. Il lâcha doucement les mains de Wunjo, en réfugiant une dans ses cheveux et crispant la seconde sur son genou, rougissant la peau de son genou, alors que les phalanges blanchissaient encore, douloureuses pourtant. Il osa un sourire, fermant les yeux, peut-être amusé face à sa propre déroute et à la logique de ses questions assassines.

Désolé. Tu te tapes un mec qui voulait être avocat.
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyVen 1 Nov 2013 - 13:22



La bombe était lâchée, et Wun attendit les effets : c’était soit l’explosion, soit le calme plat. Et Kuro opta visiblement pour le calme plat. Son anxiété, le russe n’arrivait pas à la dissimuler, tant et si bien que le brun finit par la remarquer et, à la surprise du blond, il prit ses mains dans les siennes, comme pour le rassurer. Wunjo n’aurait su dire si c’était bon ou mauvais signe. Ce n’était peut être même pas signe du tout. Son bien aimé était peut être tellement perdu dans l’immensité de sa révélation qu’il ne réfléchissait plus. Qu’importe, ce geste lui apporta un certain soutien, qu’il soit volontairement offert ou non.

Wun ne put retenir un petit haussement de sourcil surpris, car même au milieu de sa panique silencieuse, il était malgré tout étonné que Kuro soit si au courant des… nuances des organisations criminelles. C’est donc presque sans mal, encore un peu étourdi par la stupeur, qu’il répondit très naturellement.

« Mafia russe »

Par la suite, il se contenta d’hocher la tête pour signifier qu’il avait bel et bien commis tel méfait et de la secouer pour dire qu’il n’y avait pas touché. Et lorsque Kuro sembla avoir fini sa petite liste non exhaustive, Wun reprit, aussi calmement qu’il le prit, essayant de poser sa voix pour dissimuler le trémolo qu’il sentait pointer. Sa gorge était malgré tout un peu nouée.

« J’ai dealé. Et touché à quelques petits trafics »

Il s’humecta un peu les lèvres, réalisant que sa bouche se desséchait à la vitesse de l’éclair. Bon sang, comment est-ce que toute cette eau pouvait s’évaporer d’un coup ? Il ne pigeait rien aux réactions du corps humain, et c’était systématiquement dans des situations comme celle-ci, où il voulait arrêter de penser, qu’il commençait à se poser des questions existentielles sur le fonctionnement de la salive. Classique.

Il se força à fermer le classeur  « biologie » pour se concentrer à nouveau sur le sujet du moment, continuant de s’humecter les lèvres, plus par tic nerveux qu’autre chose.

« Mais tout ce qui est planification, organisation en tant que tel, tout ça, ce sont les patrons qui s’en chargent. Moi j’étais informateur. Enfin espion, en quelque sorte »

Espion, ça sonnait tout de suite très classe. On s’imaginait James Bond, Mission impossible, et tout le folklore hyper excitant. Pour Wunjo, espion ça avait été avant tout beaucoup de jeu de rôle, beaucoup de mensonges. Beaucoup de stratagèmes, de manipulation. Finalement, la prostitution, il y avait un peu touché, mais pas comme proxénète, plutôt comme gigolo. Il ne gagnait pas d’argent, mais des informations, parfois inutiles, parfois cruciales. Il décida d’épargner le détail de ses missions à Kuro pour le moment. Si le brun y tenait vraiment, il lui en dirait plus. Mais pas tout de suite. Il n’était pas certain d’avoir les nerfs assez solides pour tenir une conversation sur son passé pendant très longtemps.

Et puis la question tant redoutée tomba. Celle là, il savait depuis le début qu’elle pointerait le bout de son nez. C’était… logique. Embêtant, mais logique. Il y avait déjà réfléchi, s’était demandé comment il pouvait tourner sa réponse pour donner l’information en douceur, mais encore une fois, plus il arrondissait les angles, plus cela soulignerait l’horreur de la chose. Alors après y avoir médité de longues minutes, heures même, tout ce qu’il trouva à dire fut :

« Ouais »

Répondit-il, essayant, mais échouant, de ne pas détourner le regard. Ouais, il avait tué. Ça Wun avait encore parfois du mal à se l'admettre, alors l'admettre à Kuro n'en était que plus difficile. Il aurait voulu ajouter que dans la plupart des cas il n'avait pas eu le choix et que c'était sa peau ou la peau de l'autre, mais il savait que ça n'excusait pas grand chose et que ça n'annulait en aucun cas les morts occasionnées... Alors à quoi bon ? Ça ne laverait pas sa conscience et ne redorerait pas son image. En fait à part le faire passer pour encore plus couard qu'il ne l'était, ça ne servait définitivement à rien. Il en resta donc là de la réponse.

C’était, pour lui, et probablement aussi pour les autres, le sujet le plus délicat. Il se souvenait encore aujourd’hui de chacun de ses meurtres, et ce qui l’horrifiait le plus, c’était ce qu’il avait ressenti à ce moment : rien. A part peut être de la peur, de l’adrénaline, la volonté de s’en sortir, de survivre. Mais rien pour le corps laissé pour mort. La culpabilité venait toujours plus tard. Généralement, elle attendait le soir, pour venir perturber le sommeil. La première personne que Wun avait tué, il en avait pleuré toute la nuit, mais il ne savait pas pourquoi. Il n’était pas triste pour cette personne, ni-même pour son entourage. Egoïstement, il était triste pour lui. Il n’avait pas la moindre envie de partager ce ressenti avec quique ce soit, il ne savait pas ce que ça faisait de lui : un monstre ? un égoïste ? un lâche ? Peut être un peu des trois.

Il sentait les doigts de Kuro devenir de plus en plus raides contre les siens, sans surprise. Il fut soulagé que la conversation s’oriente vers autre chose, même s’il ne savait pas quoi en déduire : est-ce que Kuro lui pardonnait ce qu’il avait fait ? Est-ce que ça lui était tellement insupportable qu’il ne voulait plus en entendre parler ? Impossible de savoir, et même s’il était content de passer à autre chose, ça le rongeait.

« 12 ans oui »

Confirma-t-il, d’une voix blanche, pas certain de savoir où Kuro voulait en venir. Il se tut à son tour, pinçant les lèvres. Il ne supportait pas le silence, ne sachant pas ce qui se passait dans la tête de son petit ami lors de ces moments de mutisme.
Heureusement, Kurio poursuivit, et Wun le dévisagea avec une ombre de surprise sur le visage, comme si le brun venait de poser une question particulièrement inattendue. À bien y réfléchir, la question était plutôt justifiée d'un point de vue extérieur. Mais le russe réalisa que même s'il avait caché un énorme morceau de sa vie au brun, il ne lui avait pas fondamentalement menti sur lui.

C'est donc avec un air presque indigné, comme si Kuro l'avait accusé de la pire des trahisons, qu'il répondit :

« Non bah... Je m'appelle Wunjo. Mais pas Ivanova. J'ai bien 27 ans. Et j'ai vécu 10 ans en Russie, mais je suis né en Norvège. »

Il marqua une pause, tentant de se rappeler ce qu'il avait bien pu dire sur sa "famille". Probablement pas grand chose vu comme ils étaient proches... Mais il se souvenait avoir brièvement parlé de sa famille à Kuro au tout début de leur relation. Le jour même où Kuro était venu le tirer de son enfer pour être exact.

« Le frère "adoptif" dont je te parlais est arrivé à peu près en même temps que moi dans l'organisation et on a été élevés ensemble »

Continua-t-il en parlant d'Akim. Il se garda d'ailleurs d'expliquer les autres "fonctions" qu'avait assuré l'égyptien dans sa vie, songeant que Kuro en avait assez à digérer sans ajouter ça.

« Ma mère est bien morte quand j’étais petit, et mon père est réellement un trou du cul. Et c'est aussi un des grands patrons de l'organisation »

Conclut-il. Il n'ajouta pas que ce dernier préférait probablement le savoir mort que vivant, Kuro devait probablement arriver à ce genre de conclusion par lui-même.

Finalement, même si la question l'avait plus pris au dépourvu que le "tu as tué?", il était définitivement plus à l'aise pour y répondre. Admettre qu'on a été un meurtrier, même un peu malgré soi, ce n’était psychologiquement pas facile.

Il ne répondit pas au petit commentaire humoristique de Kuro. Il était bien trop tétanisé pour pouvoir rire ou même sourire de quoique ce soit. Et il n’était pas certain que le fait que son bien aimé ait voulu –ou veuille- être avocat était une bonne nouvelle. Est-ce que quelqu’un qui souhaitait dédier sa carrière à l’étude et au respect des lois pouvait pardonner un tel fardeau ? Techniquement, Kuro avait déjà fermé les yeux sur son passé de junkie et d’alcoolique. Mais jusqu’où pouvait aller sa tolérance ? C’était une question à laquelle le blondinet n’avait aucune réponse. Il ne pouvait pas se mettre à la place de son copain, ses notion de normalité et d’acceptable avaient été biaisées il y a bien trop longtemps déjà. Il était rassuré que le jeune homme ne se soit pas juste levé pour partir, mais ça ne voulait pas non plus dire qu’il n’était pas resté que pour démêler le vrai du faux jusqu’au bout, et qu’il ne mettrait pas un terme à leur courte, mais intense, relation après avoir tout clarifié. Malgré tout, Wunjo préférait croire, ou espérer au moins, qu’ils pouvaient surmonter cette épreuve. Il le saurait bien assez tôt. Qu’il y ait des conséquences, il pouvait l’admettre, l’accepter, mais que tout se finisse … ça le rendait fou rien que de l’envisager, même si cette folie ne transparaissait pas le moins du monde pour l’instant. Le russe était même inhabituellement calme.

Comme épuisé par ces révélations, il profita que Kuro relâche ses mains pour se laisser tomber en arrière. Ces pieds étaient toujours ancrés au sol, mais le reste du corps était maintenant allongé. Dans cette position, il ne pouvait plus voir Kuro, qui était encore assis, seul l’immensité immaculée du plafond lui faisait place, et sans trop savoir pourquoi, ça l’apaisa. Un peu.

Il crevait d’envie de demander à Kuro ce qu’il en pensait, ce qu’il avait dans la tête, s’il le détestait, s’il avait peur de lui, s’il le méprisait, mais il ne pouvait pas. D’une part parce qu’il n’était pas certain de vouloir la réponse, d’autre part parce qu’il savait que Kuro avait « droit » à cet interrogatoire, et tant qu’il n’aurait pas fini, Wun n’aurait pas le droit de poser les questions qui le bouffaient.

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyLun 4 Nov 2013 - 20:12


A moment où le corps de Wunjo s'allongeait sur le lit, il rouvrait les yeux, inspirant silencieusement. Essayer de remettre ses idées en place lui demandait un effort surhumain, pas forcément hyper efficace. Il laissa une main glisser sur son visage, frottant finalement son menton, comme grattant une barbe qu'il n'avait jamais eue. Une moue distraite, un froncement de sourcils, quelque chose ressemblant à un murmure incompréhensible... Kuro finit par se lever et resta un moment debout, à côté du lit, sans accorder un seul regard à son amant. D'un pas hésitant, il sortait de la chambre, marchant mécaniquement dans l'idée de se le servir, ce verre d'eau, finalement. Il perdit son regard sur le tas de fringues, jetées un peu partout dans le salon, jusqu'à penser à se rhabiller un minimum. Sans sous-vêtement, il enfila son jeans et reprit son pull, le portant à-même la peau. Quand il fut debout, devant l'évier, éteignant le robinet une fois son verre plein, il réalisa qu'il ne se souvenait même pas s'être habillé.

Retour dans la chambre, son verre d'eau dans la main, à moitié vide. L'épaule appuyée contre le chambranle de la porte, il croisa un bras, portant l'autre dessus, buvant par petites gorgées, comme sirotant un bon vin. Kuro fronça les sourcils, reportant son regard sur le corps de son cher et tendre, déglutissant en manquant de s'étouffer. Il toussa plusieurs fois, gardant l'élan de sa courbure pour revenir vers le lit et s'y échouer, posant le verre au bord de la table de chevet. Il se racla la gorge et soupira, se laissant à son tour tomber allongé sur le lit, fixant le même plafond que celui semblant fasciné l'autre.

Il n'y voyait pas plus clair qu'avant cette petite pause, il ne savait toujours pas quoi penser et il ne savait toujours pas comment il le prenait. Dans l'instant, il était vidé. Parler de tout ça devait être une épreuve pour Wunjo, mais ce n'en était pas moins une à entendre pour Kuro. Il ferma les yeux, plissant les paupières un peu trop fort pour ne pas commencer à y voir trente-six étoiles.

Foule de questions se bousculaient dans son esprit. Idéalement, il aurait aimé avoir le temps d'y réfléchir, pouvoir laisser une nuit, voire deux. Il aurait été préférable que le temps s'arrête pour lui laisser la chance de pouvoir s'y retrouver lui-même, avant de pouvoir retrouver Wunjo. Mais ce n'était pas, en réalité, rien du domaine du possible et il allait devoir faire avec. Son mec était un tueur, ancien membre de la Bratva et il n'avait pas une seconde de plus pour s'en rendre compte. La seule chose dont il était encore certain à cet instant précis était les sentiments qu'il avait pour lui. Étrangement, il n'avait jamais parus aussi clairs. Est-ce que le fait qu'il ait commencé tout ce cirque si jeune ne le dédouanait pas ? Il s'était laissé endiguer dans quelque chose qu'il ne comprenait pas, ce n'était pas de sa faute. Il était blanchi pour ça. Du moins, c'était ce que le japonais essayait de croire. Et plutôt dur comme fer. Inconsciemment, le brun se mettait à traiter le cas de son amant du point de vue le plus objectif qu'il pouvait, se plaçant d'autant plus comme un avocat que comme un amant.

Perdu dans ses pensées, le temps filait bien plus vite qu'il ne s'en rendait compte. Kuro finit par rouvrir les yeux, de nouveau rivés sur le plafond, reprenant intensivement le tic un peu nerveux de mordre ses joues, d'arracher la chair et de la réduire à rien entre ses incisives. Menton en avant, mâchoires se contractant et se relâchant, il avait l'air d'un pitbull imberbe à qui on rechigne à donner son os. Celui de son tibia ou de son avant-bras.

T'as tué des gens...


Mots trop vite échappés, il pinça les lèvres ensuite, tournant la tête du côté de Wunjo, sincèrement inquiet du fait qu'il ait pu le blesser. Suivant sa lancée, il roula sur le côté, en appui sur une hanche et releva la tête, logeant sa tempe au creux de sa paume, coude enfoncé dans le matelas. Un instant, il hésita à savoir où poser la main au bout de son bras ballant. Il commença par l'échouer le long de son flanc, pour finalement la laisser tomber mollement sur le lit... La suivant des yeux, il trouva ridicule de ne plus oser toucher celui avec qui il faisait l'amour depuis plusieurs mois et, accessoirement, avec qui il venait de remettre le couvert deux fois de suite dans la dernière heure. De façon tout de même peu naturelle, il laissa glisser ses doigts sur la hanche du blond, jusqu'à ce que sa paume chauffe son ventre et s'y attarde. Silence jalousement gardé encore un peu, le temps de quelques arabesques sur sa peau, autour de son nombril. Le temps de réussir à relever les yeux sur son visage.

Wun... C'est gentil de m'épargner les détails.


Ou c'était juste incroyablement con de penser qu'il allait s'en contenter. Wunjo prenait des pincettes, même s'il pensait mettre les deux pieds dans le plat, il s'en rendait bien compte. Espion, ça ne voulait rien dire, c'était survoler le sujet. Nourrir le lion avec des miettes. Kuro voulait la viande, les viscères et la carcasse inclue dans le forfait questions qui font mal. Parler de son frère adoptif, sans donner de nom, caser la mort de sa mère comme s'il dressait une liste de course et achever par le père, ne faire que confirmer le peu qu'il avait déjà pu en dire... Tout ça, c'était comme donner le bâton pour se faire battre et prier pour que la pitié de l'autre lui donne grâce. Le brun n'avait plus envie d'avoir à se poser de questions plus tard parce qu'il n'aurait pas osé le faire à temps.

Mais tu sais bien que je ne vais pas me contenter de révélations floues, j'vais me faire des films et jamais oser revenir dessus, parce que j'vois bien comme ça te coûte.


Mots déjà entendus pour sa part, pas plus tard que la vieille. A la différence que c'était sa mère qui les lui avait dits, en parlant de Wunjo. Blond au centre du monde, mon coeur est ton royaume. Kuro essaya de cacher son sourire, en vain, tâchant donc de le rendre encourageant à l'égard du "nouvellement" norvégien. A en savoir un peu plus, et la vérité surtout, sur ses origines, il se dit qu'il le trouvait encore plus beau et que, pour sa part, il était vraiment irrécupérable à toujours le désirer. Même maintenant.

Lèvre mordue et souffle libéré plus vite, bien que silencieusement. Il reprit pour deux ou trois cercles la danse de ses doigts sur le ventre de Wunjo, avant de laisser glisser sa main sur sa hanche, le sachant sensible. Il l'ôta enfin et referme le peignoir sous lequel il s'était faufiler, se doutant du pourquoi il s'était ainsi revêtu, alors qu'il était bien loin d'être pudique.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyMer 6 Nov 2013 - 18:49

Spoiler:



En sentant Kuro se lever à côté de lui Wun n'osa tout d'abord pas bouger. Il avait la terrible impression que son corps était lourd et il s'adonna un moment à l'excès de gravité. Au bout de quelques secondes il se redressa néanmoins. Silence. Il n'était quand même pas... Parti ? Juste comme ça. Wun retint sa respiration, trop bruyante à son goût. Et il perçut un bruit d'eau qui coule. Il se laissa retomber en arrière, tranquillisé. Il était là. Pas loin.

Il fallut peu de temps pour qu'il soit encore moins loin, puisque bientôt ils se retrouvèrent à faire tous les deux les étoiles de mer sur leur lit. L'ambiance apparente était relativement calme étant donné les circonstances, même si dans la tête de Kuro comme dans la sienne, c'était probablement Bagdad.

Dans cette position, Wun arrivait à conserver une part de sérénité : il fixait le plafond pour ne pas fixer Kuro, mais il sentait tout de même sa présence à côté de lui.
Et le silence, reposant autant qu' angoissant, finit par être brisé. Wun tourna légèrement la tête pour faire face à Kuro, qui décida de faire de même au même instant. Le blond fléchit un peu les sourcils, penchant la tête sur le côté en guise d’approbation.

« Aux dernières nouvelles, oui »

Ha, il était fier de lui. Il arrivait presque à y mettre un peu d’humour. C’était malgré tout dit de manière très solennelle et sans un sourire. Wun ne trouvait pas ça drôle, loin de là. Il était juste fatigué d’approuver bêtement à coup de simple et court « oui ». Alors il agrémentait. Ca ne le blessait pas, que Kuro ait répété ça. Ce n’était quand même pas la faute du brun s’il avait buté des gens, manquerait plus qu’il lui en veuille…

Il le suivit des yeux alors que le brun glissait sur son flan, se rapprochant un peu de lui. En sentant la chaleur de ses doigts sur sa hanche puis son ventre, il faillit tressaillir, se contentant de frissonner. Il n'avait pas souvenir d'être AUSSI sensible à cet endroit là, mais il n'était pas non plus dans son état normal.
Il fut tenté de venir se blottir dans ses bras sans tergiverser davantage mais n'était pas sur d'être le bienvenu pour le moment. Il n'y avait pourtant d'après lui pas de meilleur réconfort que les bras de son petit ami. C'était son côté grand enfant qui cherchait à se rassurer dans des câlins purement innocents- en plus de ceux nettement moins innocent. À défaut d'oser se faufiler dans ses bras, il enroula ses doigts autour de ceux de Kuro, profitant de leur chaleur alors que les siens lui paressaient plutôt froids.

« Mais je ne sais pas par quoi commencer »

Murmura-t-il, doucement. Et il ne mentait pas : il y avait tellement de choses à dire, il ne savait pas dans quel ordre il fallait les dire ou ce qui intéressait Kuro.

« Je veux dire... Je vais pas te faire ma biographie non plus... »

Personne ne faisait pas. Les gens normaux se contentaient de parler d'anecdotes de leur vie à des moments opportuns et pertinents, chose que Wun avait fait plutôt rarement. Et maintenant il était censé faire un rattrapage, il n'avait juste pas la moindre idée de comment.

Il se doutait que la curiosité de Kuro était aiguisée plutôt que satisfaite, il ne savait juste pas vers quoi elle était orientée. Il se doutait que c'était plus le pendant-mafia que sa tendre enfance qui l'intéressait, mais ça restait vaste. Alors que la main de Kuro lui échappait, refermant sagement de le peignoir entrouvert pour retourner à sa place, Wun chercha quoi faire de ses mains, décidant au dernier moment de les croiser sur son ventre, ça lui donnait une pseudo-contenance.

« Ma mère est morte quand j'étais tout petit, je ne m'en souviens même plus, et j'ai été adopté par mes voisins. J'ai vécu avec eux jusqu'à mes 12 ans, où je suis parti tout seul rejoindre mon père biologique en Russie. Sauf que l'idée d'être papa ça ne le bottait pas trop, donc il m'a confié à un tuteur, son bras droit dans l'organisation, qui s'est occupé d'Akim, mon frère adoptif, et de moi jusqu'à ce qu'on soit "opérationnels". C'est aussi lui qui nous a donné des cours vu qu'on allait pas à l'école. » [/color][/b]

Voilà, ça lui semblait un bon résumé de la partie "famille". Il pouvait bien sur rentrer davantage dans les détails mais ça risquait de devenir... Très long. Honnêtement, il ne savait pas combien de temps Kuro comptait passer là dessus. Probablement autant qu'il en fallait pour ne plus laisser de questions en suspend. Autrement dit : ils allaient y passer des heures. Le brun allait peut être même s'endormir, bercé par les histoires de son mafieux de copain. Après Nicolas, Pimprenelle, le marchand de sable et Nounours, place à mafia, meurtres, marchand d'armes et bisounours. Et on s'étonnait que Wun s'imagine mal papa...

« J'ai commencé à bosser pour eux vers 15 ans, mais c'était surtout des boulots bêtes et méchants : on me disait d'aller ici et de laisser trainer mes oreilles, d'apporter tel ou tel dossier à machin, d'aller glaner quelques infos dans telle ou telle soirée, de surveiller Intel, d'aller réclamer de l'argent chez bidule ... »

Il moulina un peu l'air pour signaler la multitude de petits jobs qu'on lui avait confiés. On lui donnait peu d'informations sur pourquoi il faisait ceci ou celà au final. Et lui ne posait pas de questions, parce que c’était bien commode et qu’il était à peu près certain qu’il n’obtiendrait pas de réponse. Il n'était pas con et tirait souvent ses propres conclusions, mais ça restait des informations partielles.

« Keimoo était ma première véritable mission tout seul et à l'étranger. J'étais censé surveiller quelques gangs Yakuzas en particulier et glaner des informations précises à remonter à l'Organisation »

Il soupira légèrement, pas franchement ravi de passer à ce passage là du récit. En reparler, c’était un peu comme le revivre. Wunjo avait pensé s’être débarrassé de tout cela il y a 1 an et demi, lorsqu’il avait quitté –ou fui plutôt- la mafia, mais visiblement on ne se débarrassait pas si facilement de ces conneries là.

Résigné, il inspira un peu, avant de reprendre.

« L'idée était plutôt claire : si je n'obtenais pas les informations qu'on me demandait, j'étais inutile. Si j'étais inutile, on me descendait »

Il marqua une pause, redoutant un peu ce qu'il était sur le point de dire. Il tenta un regard en coin vers Kuro, comme pour surveiller qu'il ne s'était pas endormi en cours de route. Y avait peu de chance tout de même...

« Alors tous les moyens étaient bons pour obtenir les informations. Même…. Tuer. Ou… coucher. Un peu n’importe quoi en fait… »

C’était la partie peu glorieuse du job. En fait il n’y avait pas de partie glorieuse, mais celle-ci l’était encore moins que le reste, et il n’en était pas particulièrement fier. Il ne pouvait pas non plus dire qu’il en avait honte, après tout ça l’avait maintenu en vie. Après… s’il pouvait éviter de s’en vanter, ça lui convenait aussi. Mais Kuro aurait fini par l’apprendre d’une manière ou d’une autre, alors peut être valait-il mieux qu’il découvre tout aujourd’hui, effectivement. C’était en tout cas ce que le blondinet préférait se dire sur l’instant.

Il tourna la tête sur le côté, son visage se retrouvant à quelques centimètres de lui celui de son bien aimé. S’il bougeait ne serait-ce qu’un peu, il aurait pu l’embrasser. Il en avait d’ailleurs très envie, mais se retint, songeant que ça passerait probablement comme une tentative d’esquiver la discussion. A la place, il se mordit la lèvre, laissant ses yeux un peu fatigués balayer les lèvres de son petit ami, pour ensuite remonter sur son nez, et finalement ses prunelles, le scrutant plus que ne le regardant. Il observa ses cheveux, qu'il avait connus sombres, puis roux, puis de nouveau foncés. De ce côté là ils se ressemblaient à avoir quitté leur couleur naturelle pour y revenir ensuite. Le brun lui allait bien, ça soulignait le clair de ses yeux. Yeux terrifiants à l'instant même car trahissant la moindre émotion.

« Si tu veux en savoir plus ou bien un truc spécifique il va falloir que tu m’aides, que tu me poses des questions »

Lâcha-t-il finalement, réalisant qu’il pouvait aller dans les détails d’une foule de sujets, mais probablement pas de tous, à moins qu’ils n’aient tous les deux envie de rester 1 semaine sur ce lit à se regarder dans le blanc des yeux tandis que l’un contait des atrocités à l’autre. Et franchement, il y avait des activités plus enviables.

« On est encore sur le lit dans 3 jours si je raconte tout…. »

Pas que l'idée de trainer au lit avec son cher et tendre pendant 3 jours le rebute, mais enfin ... Il avait un nouveau job à trouver, des courses à faire, une vie à mener.

« Et je commence avoir faim »

Ajouta-t-il, comme un cheveu sur la soupe. Et l'appétit, c'était toujours bon signe, non ?

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyJeu 5 Déc 2013 - 10:35


Biographie, peut-être pas. Mais répondre à ses questions sans chercher à les éluder, ni même à vendre du rêve - si on peut dire - sans assumer le reste, c'était juste ce que Kuro voulait. Que cette conversation soit sans failles et surtout qu'ils n'aient pas besoin de revenir dessus encore et encore, parce que tout n'aurait pas été demandé et le reste n'aurait pas été dit. Puis vint la mère, la transhumance, le père, le frère adoptif... Les yeux maintenant fermés pour ne pas risquer de s'y perdre, de perdre le fil, le brun écoutait attentivement, notant chaque détail de cette histoire. Quand les paupières se rouvrirent, son regard se posa sur cette main qui flattait l'air, appuyant l'idée des boulots enchainés, sans questions visiblement posées. L'espace d'un instant, l'interrogation de savoir si Wunjo avait continué son petit rôle d'espion pendant qu'il travaillait en temps que pion à l'académie Keimoo lui effleura l'esprit. Jusqu'au rappel que non, puisqu'il l'avait rencontré en dehors, autour d'une glace. Le souvenir lui arracha un sourire vague, bien vite effacé au profit de l'écoute du reste de ce qui ressemblait de plus en plus à une biographie. Et surtout à l'idée qu'on puisse le tuer, pour des raisons aussi futiles. Quoi que... Fallait-il une raison et était-elle vraiment valable, lorsqu'il s'agissait de tuer quelqu'un ? Singeant son soupir, il en fit de même, tournant de nouveau la tête de côté, pour observer son amant, distraitement.

Faire la pute. C'était la conclusion un peu hâtive que tira le japonais quant à l'explication de comment glaner des informations. La déception sembla s'emparer de son regard, alors plongé dans celui de Wunjo. Puis ce fut une certaine colère, malsaine, jalousie maladive à l'idée qu'il ait pu en avoir des dizaines par jeu, par besoin, par mission. La langue passa sur sa lèvre, doucement, happant l'air au passage, pour finalement revenir à observer le plafond. Finir par fermer les yeux et poser même son avant-bras au travers, histoire de ne plus être vu et ne plus lancer des éclairs, le regard révolver. A savoir s'il avait encore des questions, pour en connaître plus, il n'en savait rien lui-même. Est-ce qu'il avait réellement envie d'en savoir plus ? Est-ce qu'il voulait encore en apprendre d'un peu plus blessante ? Pour lui, comme pour l'autre. Bonne, très bonne question.

Alors le corps se levait, encore. Il quitta le lit, sortit de la chambre et se dirigea vers la cuisine, reproduisant le même chemin que quelques minutes auparavant. Acolada était là, près du frigo, petit civet encore vif. Il posa son regard sur elle, s'accroupit et la prit dans ses bras. Une caresse, un baiser au creux de ses oreilles et il la remit dans sa cage, revenant auprès des fourneaux. Consciencieusement, un peu maladif, il se lava les mains, perdu dans ses pensées. Faire à manger. S'ils voulaient avoir quelque chose de mangeable dans leur assiette, même s'il était loin d'être un chef, il valait mieux ne pas confier ce genre de mission à Wunjo. Et l'idée qu'il était bien mieux au pieu qu'autre chose acheva de faire exploser sa jalousie. Pourtant toujours sourde. Et aucune colère dirigée vers son amant. Ni envers lui-même. Une rancœur vacillante, perturbée, à l'égard de ces autres, de cette mafia. Réfrigérateur ouvert trop brusquement, à en faire tomber une canette de bière, qui explosa et moussa au sol, sous le regard désabusé de Kuro, qui ne réagit pas tout de suite. Soupir simplement, les gestes étaient automatiques : ramasser, essuyer, rincer l'éponge et se replonger dans le frigo, à la recherche d'un truc à préparer, sans prise de tête.

Devant les fourneaux, il cuisinait sans y penser, distrait par le foule de questions qui se bousculaient à la porte de ses lippes.

Pourquoi t'as fait ça ? Ton père n'en était pas un, tu dis toi-même que c'est un connard fini... Alors pourquoi t'as accepté de suivre leur formation et de faire tout ça ?


L'image du couteau sous la gorge lui apparut bien nette, mais il ne trouvait pas que ce soit un argument suffisant pour se laisser ainsi mener à la baguette. C'aurait été par solidarité avec ce Akim ? On est dans la merde à deux, on s'en sortira à deux ? Je pars pas sans toi, ou autre connerie du genre ? Kuro laissa attacher les petits légumes sautés, alors qu'il était juste devant le feu. Sorte de perte de l'espace-temps, perturbation du champs de vision et il se refuse à pleurer de colère, ce serait bien trop facile. Rageur, il essuie ses yeux et s'insulte intérieurement de lopette. Deux assiettes plus tard, il resta debout devant le bar, jouant à trier légumes, riz et viande, pas vraiment affamé.

Comment t'as eu la cicatrice sur tes reins ?


Retour aux sources. De toutes les balafres que Wunjo avait sur le corps, il n'y avait que celle-là que le brun n'arrivait pas à expliquer. Les autres ressemblaient à des impacts de balles, des coups de couteaux parfois... Mais celle-là lui paraissait bien trop intime, c'était étrange de frapper quelqu'un au bas du dos. Quoi qu'il n'ait jamais eu à se battre, encore moins avec des armes. Le nez plongé dans son assiette, il prenait quelques bouchées, toujours distrait. Le corps était là, mais l'esprit était ailleurs. Bien plus loin, bien plus au fond. Renfermé, tentant de se protéger tout en se livrant aux fauves. A la vie pas très glorieuse de l'amoureux.

Wun, si j'avais pas mis le doigt dessus, tu m'en aurais pas parlé ? Comme du fait que tu as une fille ?


C'était sorti tout seul, comme un ch'veu sur la soupe, pâle imitation de la faim de Wunjo. Et ce n'était en rien un reproche, mais plutôt une incompréhension. A se mettre à sa place, Kuro comprenait bien qu'il n'était pas évident de caser dans toutes les conversations un petit "salut, je suis un ex-mafieux, j'ai tué des gens et je suis devenu brun pour les fuir"... Mais c'était plutôt une affaire de confiance et il se sentait bêtement trahi.
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyLun 23 Déc 2013 - 15:39



Wunjo ne manqua pas de sursauter en voyant Kuro se lever une deuxième fois, mais cette fois-ci pas de vent de panique à l'horizon. Il eut juste le temps de se demander ce qu'il faisait cette fois-ci, avant de réaliser que cette grande bonne poire était bien capable de prendre ses plaintes au bas mot... Un bruit de chute dans la cuisine attira son attention et le décida à s'extraite du lit. Il reserra un peu le peignoir sur lui avant de rejoindre Kuro dans l'autre pièce. Il arriva au moment où ce dernier finissait d'essuyer le sol, et au premier coup d'œil Wun identifia la scène comme le tragique décès d'une canette. Il posa son regard sur le brun qui s'affairait maintenant que la scène de crime était nettoyée, et il retint un nouveau soupir. Un soupir de soulagement. Il avait presque l'impression que c'était un jour tout à fait banal, où il rentrait du boulot et Kuro préparait le repas -parce que définitivement, il ne valait mieux pas laisser le blond en charge du repas. Il s'était certes amélioré en dessert et pâtisserie grace aux cours de cuisine mais pour ce qui était des plats c'était encore relativement catastrophiques. À choisir il préférait mille fois admirer Kuro à l'œuvre. Et c'était d'ailleurs ce qu'il faisait en ce moment même, essayant de deviner à quoi il pouvait bien penser.

Si Wun avait su que Kuro éprouvait de la jalousie en ce qui le concernait, le blond aurait été flatté... Et rassuré. Rassuré de ne pas être le seul à être jaloux. Mais il était loin de s'en douter. Il fallait dire que pour lui toutes ces histoires étaient loin, et qu'il serait étrange d'être jaloux de gens du passé. Cela dit le russe était tellement inapte à deviner ce qui se passait dans la tête des autres qu'il ne risquait pas franchement de deviner ce qui se passait dans celle de son bien aimé à l'instant. Et ce n'était pas faite d'essayer, d'observer. Observer, il ne faisait même que ça. Les prunelles fixées sur Kuro, sans se lasser, il guettait le moindre signe, mais l'attention du brun semblait dédiée à la nourriture. En apparence du moins, puisque dès qu'il reprit la parole, ce ne fut aucunement pour discuter popote et marmite.

Pourquoi il s'était lancé dans cette aventure là, la mafia ?
À vrai dire, Wun ne s'était jamais véritablement posé la question et personne ne l'avait fait à sa place non plus. Maintenant que c'était chose faite -on pouvait compter sur Kuro pour poser les questions que tout le monde garde secrètes- le russe se sentait étrangement con. Dit ainsi, effectivement, ça paraissait plein de bon sens. Alors que s'était-il passé dans son cerveau à l'époque ?

« Franchement ... Aucune idée. J'avais peur je suppose. J'avais 15ans, je ne me voyais pas retourner chez ma famille d'adoption après 3 ans de disparition, je ne me voyais pas non plus me démerder tout seul en Russie. À l'époque ça me paraissait... La chose la plus logique à faire. Enfin je suppose. En fait je ne me souviens pas trop... »

Ok, on aurait carrément dit qu'il esquivait la question, se planquant derrière une soudaine perte de mémoire. Et pourtant, il disait vrai. Il se souvenait de pleins de choses, de détails, certains probablement insignifiants, mais pas de ce qui lui était passé par la tête à ce moment décisif de sa vie.
Il se pinça l'arête du nez, songeant qu'il allait finir par se choper une migraine à remuer ainsi sa mémoire.
Il fallait dire qu'avant Kuro, personne ne lui avait véritablement demandé des comptes sur son passé. C'était plutôt aberrant à bien y penser. Oh bien sur personne ne lui avait non plus donné une tape dans le dos en lui disant "GG pour tes kill", mais c'était bien la première fois qu'on remettait en question si ouvertement son "choix de carrière", si on pouvait en parler ainsi. En même temps : quoi de plus logique ? Il était légitime que Kuro veuille savoir avec qui il avait passé et potentiellement passerait encore une partie -courte certes mais une partie quand même- de sa vie.

Il s'autorisa à scruter un instant Kuro, essayant de capter ses pensées, ses émotions, mais il ne vit qu'un visage fermé luttant pour ne pas laisser sortir le tumulte intérieur. Le blondinet ne savait pas franchement si c'était bon ou mauvais signe, alors il baissa les yeux sur la nourriture qui avait gentiment joué à saute-moutons dans la poêle et qui gisait maintenant sagement dans l'assiette, et il laissa s'échapper un sourire. Sérieusement, il n'y avait que Kuro pour faire son procès d'ex mafieux tout en lui préparant un petit plat.

À la question sur la cicatrice sur ses reins, Wun ne pût s'empêcher de pincer les lèvres, signe manifeste qu'il s'agissait là d'un sujet qu'il n'aimait clairement pas aborder. D'une part parce qu'il pensait l'idée peu plaisante pour Kuro, mais aussi parce que le sujet Akim avait une certaine tendance à le mettre en rogne et ce depuis toujours. Mais Kuro avait été clair sur les règles du jeu : tout dire maintenant pour clore le sujet et ne pas avoir à en reparler encore et encore et encore. Sur qu'après tout ça, Wun n'aurait pas des masses de secrets plus hideux. Et puis... Quite à alimenter Kuro en raisons de rupture ou de frayeur, autant y aller franco. Et puis comme le disait l'adage : ça passe ou ça casse. Le russe aurait voulu s'approprier cet adage avec beaucoup de recul mais la vérité était bien loin de là : il pouvait se donner des grands airs, mais il avait bien vu dans quel état il avait fini durant ces deux jours à s'imaginer que Kuro le quitterait.

« C'est Akim qui me l'a faite. On avait une relation assez exclusive à l'époque. On peut appeler ça... Du marquage de territoire »

Oui, c'était bien résumé : marquage de territoire. Pas franchement hyper poétique mais l'idée était là. Rétrospectivement, Wunjo trouvait ça extrêmement con, à l'époque, l'idée leur avait paru merveilleuse : se marquer à vie pour signifier au monde entier - ou en tout cas à qui ça intéressait - qu'ils ´s' appartenaient.
V´là l'idée brillante ! D'autant plus maintenant qu'ils s'adressaient à peine la parole. La cicatrice faisait de toute façon partie du pactole "j'ai joué au con" auquel on pouvait ajouter tout un tas d'autres choix stupides. Jouer les espions pour la mafia russe, par exemple. Wunjo n'en était pas fier mais il s'était résigné à avoir des traces de toutes ses mauvaises décisions gravées sur son propre corps.

Même si, contrairement à Kuro, il était relativement affamé, il ne commença à manger que maintenant. Parler et manger en même temps, c'était compliqué, en plus d'être mal poli. D'autant plus quand on abordait des sujets qui coupaient l'appétit. Et puisqu'on s'aventurait sur ce terrain là, son petit ami venait de frapper très fort. Wun faillit s'étouffer avec un bout de brocolis tellement la nouvelle lui arriva en pleine figure. Il toussa bruyamment, expulsant le malheureux bout de légume dans l'assiette, se ruant sur l'eau toujours à disposition sur le comptoir-bar pour chasser la sensation d'obstruction dans sa gorge. Il reposa l'eau, racla sa gorge, fixant ses yeux vairons emplis d'ébahissement sur le brun.

« Comment tu sais que j'ai une fille ? »

Fut la première question qui lui sauta à l'esprit, et il la formula à voix haute en fronçant les sourcils. Ce ne fut après une demie seconde qu'il réalisa que sa question était un peu déplacée. Peu importe au fond comment Kuro l'avait su, l'important était qu'il le savait, et que de toute évidence il aurait préféré l'apprendre de la bouche du blond. Et le blond aurait préféré qu'il ne l'apprenne pas du tout, mais c'était un peu tard pour ça. Et depuis combien de temps savait-il au juste ? Il l'avait dit avec presque trop de calme et de recul pour que la nouvelle soit tout à fait récente. Autant jouer cartes sur table tout de suite.

« Pour ma fille, honnêtement, non. Parce qu'elle ne fait pas partie de ma vie, et n'en fera probablement jamais partie. Je n'aime pas sa mère et je ne l'aimerai jamais. Je ne vois pas ce que je peux leur apporter à l'une comme à l'autre et je ne serai jamais un père pour elle. Il vaut de toute façon mieux pas de père du tout qu'un mauvais père »

Wun avait un avis très tranché sur le sujet, mais pour lui il n'y avait que 2 issues possibles pour élever un enfant : il fallait soit que les parents s'aiment sincèrement, soit que leur amour pour leur enfant compense l'amour qu'ils n'avaient pas l'un pour l'autre. Et Wun n'avait aucun des deux. Il n'aimait pas Rachel, il avait eu de l'affection pour elle à une époque mais c'était du passé. Quant à Rose : il ne connaissait rien d'elle à part ce qu'il avait vu la dernière fois qu'il avait parlé à Rachel. Autant dire qu'il n'avait pas franchement eu le temps de développer un amour paternel pour la petite demoiselle. Cela dit, pour avoir eu l'expérience du mauvais père, il était sincèrement persuadé que pas de père du tout était un meilleur lot que pèreDM.

« Pour mon passé, je savais qu'il faudrait que je te le dise un jour si ça devenait sérieux entre nous... Mais quand ça allait bien entre nous, je n'avais pas envie de tout gâcher avec ça. Et quand ça n'allait pas bien, je n'avais pas envie de risquer de te perdre en ajoutant ça à la liste de ce qui ne va pas chez moi. Alors tu vois tout était une bonne excuse pour ne pas mettre le sujet sur la table... »

Au moins, cette fois-ci, il jouait carte sur table, car c'était exactement ce que le russe s'était dit à chaque fois qu'il avait considéré l'option de tout dévoiler à Kuro. Et puis, fait rarissime : le blondinet arrivait à être clair ET concis donc des explications, sans embrouiller son interlocuteur au détour de chaque phrase. Il n'aimait généralement pas être aussi franc sur ses pensées, d'autant plus lorsque ça laissait percevoir son manque de confiance en lui de manière aussi claire.

« Tu as du t'en rendre compte, la communication ce n’est pas exactement mon point fort... »

Ethan pourrait probablement écrire une encyclopédie en 10 tomes sur ce sujet là : le manque de communication de Wunjo. L'histoire d'un type qui est persuadé qu'en gardant tout pour lui, les choses se régleront toutes seules. Ça paraissait absurde dit ainsi, mais c'était pourtant bel et bien le raisonnement qui se déroulait dans sa petite tête.
En même temps, son expérience avec Ellen ne l'avait pas exactement conforté dans l'idée que "je suis un ex mafieux" n'était pas un motif de rupture. Et s'il avait toujours su qu'un jour ou l'autre il en parlerait Kuro, il n'avait jamais su quel était le meilleur timing. Il se voyait mal le lui dire tout au début, lorsqu'ils se connaissaient à peine, et pas franchement non plus lorsque leur relation se construisait à peine, de peur d'en piétiner les fondations. Et puis finalement, plus il attendait et plus cela semblait difficile d'avouer qu'il mentait. C'était le piège de ces mensonges là. Comme le disait la chanson : "old loves they die hard, old lies they die harder".

« Honnêtement, si je te l'avais dit avant, genre…. avant Noël, tu aurais réagi comment ? »

Demanda-t-il, doucement, décollant ses yeux de son assiette pour les remonter vers le visage de Kuro. Il n’attendait pas de réponse en particulier, il se demandait sincèrement ce qui se serait passé, à l’époque.


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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyDim 12 Jan 2014 - 16:24


Boom. Les idées sombraient, l'esprit s'embrumait, le cœur chavirait, les jambes tremblaient et la fourchette se posait un peu trop brusquement sur le bord de l'assiette. Akim. Le frère adoptif. Qui, à en tirer des conclusions peut-être hâtives, n'étaient pas qu'un frère. Le regard se perdit dans le vide et Kuro joua avec le bout de ses doigts sur le bois du bar, distrait. Noyé sous des images perverses, celles de son amant avec un autre. Ce n'était peut-être pas la première fois qu'il se faisait un film érotique avec son petit-ami en porn-star, mais il était certain que c'était une grande première pour lui d'en être aussi perturbé. C'était quoi cette idée de malade de se faire une cicatrice. Dans le genre bétail, marqué au fer rouge. Il fallait être gravement dérangé pour penser à des conneries pareilles et surtout - surtout ! - les mettre en pratique. Fêlés. Siphonnés. Ravagés.

Le regard de Wunjo devenait pesant à mesure qu'il s'attardait sur lui. S'il attendait une réaction plus virulente, il devait l'avoir mauvaise. C'était bien tout, sauf ça. Son attitude jurait parfaitement avec celle de son compagnon, qui se précipitait actuellement sur l'eau, comme si sa survie en dépendait. On ne devait pas en être loin. Kuro en déduisit simplement que non, il ne lui en aurait certainement pas parlé s'il n'avait pas abordé le sujet. S'il ne l'avait pas forcé à répondre à ses questions. Du moins, pour le cas Rachel et Rose. Sa vue lui offrit le spectacle que lui imposait son amant, sans pour autant que ses yeux ne bougent, toujours rivé dans un lointain où ils se perdaient sans retenue.

L'absence de réponse à la question de Wunjo pouvait, effectivement, appuyer l'idée que ce n'était pas du tout l'importance du sujet que de savoir comment lui l'avait su. Si le blond faisait un minimum d'effort pour faire un lien, il pourrait certainement déduire que Kuro, en temps que baby-sitter, avait du tomber sur son ex-compagne-plan-cul-coup-d'un-soir, appelons-la comme nous le voudrons. Puisque le japonais n'avait jamais eu de réponses à ses questions quant au pourquoi du comment Rachel pouvait avoir eu un enfant de Wunjo. A l'heure actuelle, il était encore partagé entre le fait de savoir et d'en souffrir et celui de ne rien savoir et d'en souffrir aussi. A la minute près, vu ce qu'il apprenait sur son petit-ami, il lui semblait préférable de ne rien savoir au sujet de sa relation avec le belle espagnole.

Ses doutes n'en furent plus quand Wunjo lui avoua qu'il ne lui aurait pas parlé de sa fille. Malgré toute la non-importance que cela pouvait avoir à ses yeux, pour un japonais élevé dans la tradition comme Kuro, c'était important que l'enfant soit désiré ou non, qu'on l'ait élevé ou non... La chair de notre chair, chose qu'il ne pourrait, quant à lui, jamais donner à son cher et tendre, ça lui semblait tout de même être suffisamment important. Pas de père du tout, plutôt qu'un mauvais père, c'était aussi à l'enfant d'en décider, non ? Son esprit pris bien soin de placer la suite sous ellipse, instinct de préservation. La survie de Wunjo était visible, celle du brun se faisant intra-corporellement le plus souvent.

Avant noël ?


Son premier réflexe fut d'hausser une épaule, alors que son regard retombait sur son assiette, encore relativement pleine. Il l'examina un long moment, imposant le silence, jusqu'à finir par la pousser sur le bar, l'éloignant de lui. La faim ne le taraudait plus depuis sa sortie de l'hôpital, sa sortie de cabane, mais il n'avait plus vraiment le goût à rien. Pour gagner du temps, malgré que celui qui était le plus en tort dans tout ça était tout autre que lui, il alla prendre deux bières dans le frigo, en posant une devant Wunjo et décapsulant la seconde, la vidant de moitié dans la seconde qui suivait. Quand il la posa sur le bar, il riva un regard désabusé sur son amant.

Rester enfermé trois semaines seul m'a juste fait me rendre compte que je tiens à toi. Vraiment. Pas juste comme ça, pour passer le temps, faire un petit bout de ma vie avec toi et verra qui vivra. Vraiment.


Il parlait vite, mâchant un peu trop les mots et dans un dialecte qu'il connaissait bien mais n'avait pas pour habitude d'utiliser, encore moins avec Wunjo. Lèvres pincées, il reprit son souffle, prenant le temps de formuler intérieurement sa phrase pour être certain d'être clairement compris par le type le plus inapte à la conversation qu'il lui ait été offert de connaître.

J'aurai certainement commencé par t'en retourner une. Aujourd'hui, je me retiens.


Sourire condescendant aux coins des lèvres. Appui au sous-entendu qu'aujourd'hui il a envie de lui en foutre une, quand même. Il promenait son regard sur la pièce, lui laissant le temps de mariner un peu dans son jus. Ses yeux se posèrent sur un carton. Le sien. Son unique carton, ramené ici. Il fronça les sourcils, bloqua un moment dessus, réalisant tout ce que cette découverte signifiait pour lui et pour Wunjo. Encore une dispute, encore des peines, mais il tenait là sa vengeance et cette idée lui redonna autant de mordant qu'il la redoutait déjà.

Te quitter, certainement, et revenir. Parce que ce n'est pas parce que je te l'ai dit au bout de plusieurs mois que je ne t'ai pas aimé dès le début.


La nouvelle gorgée de bière lui rappela qu'il n'avait pas encore le droit d'en boire, entre le traitement et l'état de son corps. Celle qui suivit acheva la pensée qu'il n'était plus à ça près. Et quand il reposa la canette vide sur le bar, il noyait de nouveau son regard dans celui de son amoureux. Il contourna le meuble, postant son corps devant le sien, faufilant ses hanches entre ses cuisses. Les bras encerclèrent ses épaules et il resta un moment, sans rien dire, à la regarder, détaillant encore une fois son visage, comme s'il ne l'avait pas assez fait depuis qu'il le connaissait. Il posa son front contre le sien, fermant les yeux.

Et je dois être complètement malade de t'aimer encore plus même en sachant ce que tu as fait. Je suis désolé de ne pas pouvoir te prouver que tu serai un bon père. Et je suis fatigué de me disputer avec toi...


Les lèvres s'étaient rapprochées des siennes à mesure qu'il parlait, les caressant maintenant. Pourtant, le geste s'interrompit et il saisit le menton de son amant entre ses doigts, fronçant les sourcils.

Mais ta découverte dans mon carton de photos, on en parle aujourd'hui ou j'attends encore quelques mois ?
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptySam 18 Jan 2014 - 0:12



L’absence de commentaire de Kuro sur l’histoire de Rose inquiéta Wun plus que ça ne le rassura. Un petit commentaire, en bien comme en mal, l’aurait mis à l’aise, lui indiquant au moins l’avis de son petit ami sur le sujet. Cela dit il n’osait pas pour autant lui poser la question. Il avait conscience que son avis sur le sujet était plutôt tranché et pas forcément bien vu, mais il n’avait pas envie de se cacher derrière des faux semblants. Il n’avait pas non plus spécialement envie de le relancer sur le sujet pour savoir le fin fond de sa pensée. Non, honnêtement, il avait envie de laisser ça derrière lui le plus vite possible, en espérant que ça reste enterré. Et le reste avec : la drogue, la mafia, sa famille, cette relation aussi malsaine que mal vue avec Akim. Et bizarrement, Kuro semblait plutôt sur la même longueur d’onde que lui, puisque de matraquage de questions il était soudainement passé à un calme presqu’inquiétant.

Et du silence, une nouvelle fois, suite à sa question. Voilà que le brun fixait son assiette comme si la réponse s’y trouvait. Bêtement, Wun laissa tomber ses yeux sur la nourriture, espérant sans doute que la réponse s’y soit véritablement cachée. Mais à moins que la réponse ne soit « carotte », il y avait quand même fort à parier que la vérité était ailleurs. L’assiette fut d’ailleurs repoussée, ce qui entérinait cette dernière théorie. Certains diraient que la réponse n’était pas non plus dans l’alcool, mais Kuro ne semblait pas totalement aligné avec cette idée là, puisque son attention se porta ensuite sur de la bière. Est-ce qu’il n’était pas un peu tôt pour boire de la bière ? Autant parce que le brun sortait tout juste de l’hôpital que parce qu’il était … quelle heure était-il d’ailleurs ?

Renonçant à se poser des questions, il attrapa finalement la canette, l’ouvrit, et se mit à la siroter. Ca lui donnait un peu de contenance et c’était mieux que de fixer Kuro, l’air hagard, attendant avec appréhension une information. Alors forcément, lorsque son petit ami daigna enfin parler, le blondinet avait le cœur qui battait à mille à l’heure, comme un jeune amoureux qui viendrait de demander à la fille de ses rêves si elle veut bien aller au bal avec lui, mais sans le côté bling bling et romantique de la chose, sa question à lui étant bien plus sinistre.
Le russe fronça les sourcils, pas certains de là où Kuro voulait en venir. Déjà parce qu’il n’était pas sûr d’avoir tout compris, son vis-à-vis n’ayant pas employé le japonais traditionnel qu’il connaissait. A priori, il lui avait dit quelque chose de plutôt positif, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’attendre le fameux « mais » qui vient ternir les plus belles paroles.

La suite des dires de Kuro lui tira un sourire, et même un petit ricanement. Ouais. C’était un peu mérité au fond.

« Et pourquoi tu te retiens ? »

Demanda-t-il à tout hasard, ce qui n’était pas un appel à s’en faire coller une, mais si ça y ressemblait. Quoique. Finalement, il aurait presque préféré que tout se règle avec un bon coup de poing si ça pouvait éviter les mots blessants, involontairement ou non. Mais ce n’était pas tellement le sujet.

Et puis la fameuse réponse qui l’intéressait finit par tomber. Sa seule réaction fut de pincer les lèvres et d’hocher doucement la tête en guise de compréhension. Il ne savait pas quoi dire d’autre, à la fois parce qu’il était touché parce que Kuro venait de lui dire, et à la fois parce qu’il se sentait affreusement con de s’être laissé avoir par le dilemme attachement/mensonge : plus on brise le mensonge tôt, plus on a peur que la personne ne soit pas encore assez attaché à soi pour rester. Plus on le brise tard, et plus le mensonge est blessant. Cela dit, ce qui n’avait pas été fait à l’époque ne pouvait être changé, si ce n’est en le faisant aujourd’hui, et c’était maintenant chose faite, justement. Kuro ne lui laissa de toute façon pas tellement le loisir de répondre, ce qui l’arrangeait bien, et en moins de temps qu’il ne le fallait pour dire « bière », il était venu se blottir contre lui. Quasi instantanément, Wun ressentit une chaleur réconfortante, un soulagement se répandre dans son corps. Il avait presque envie de le serrer contre lui comme une peluche géante et de sangloter dans son cou, ce qu’il ne fit pas, laissant le brun prendre les devants avec une tendresse bien plus délicate que la sienne.

« Merci »

Chuchota-t-il bêtement, sans trop savoir lui-même exactement pour quoi il le remerciait, il se sentait juste étonnamment reconnaissant envers lui sans le moment. Il faillit se laisser aller à relâchement total, pour aller plonger carrément dans les bras de son amant, amour, aimé, et autre titre honorifique,  mais celui-ci coupa court à cet élan en se saisissant subitement de son menton, ramenant une atmosphère sérieuse autour d’eux alors qu’il le gratifiait d’un froncement de sourcil.
Le commentaire et la question de Kuro le surprirent sincèrement. Il avait cru voir l’accalmie finalement s’installer, cette dernière prise de parole remettait tout en perspective. Il se raidit d’ailleurs sur sa chaise, esquissant un mouvement de recul, mais assis sur une chaise, il ne pouvait pas reculer bien loin.

« T’es sérieux là ? ‘’J’ai pas envie de me disputer avec toi mais tout de même parlons des photos nues de ma carotte que je garde précieusement dans un carton’’ ? »

De chuchotement, la voix était redevenue ferme. Il venait d’être ramené sur terre, et pas de la façon la plus appréciable qui soit. Il se mit lui aussi à froncer les sourcils, s’accordant avec son petit ami. Bon sang de bonne et mère. Fallait-il que ce sujet surgisse maintenant, alors qu’il s’apprêtait enfin à retrouver l’étreinte réconfortante de son bien aimé.

Il ferma les yeux, pinçant un peu les lèvres. Pourquoi culpabilisait-il à ce sujet alors qu’il n’était pas dans son tort ? Ce n’était pas comme s’il avait volontairement fouillé dans les affaires de Kuro pour y trouver une preuve de trahison, ou quelque chose du genre. Non. Il avait cherché… quelque chose, qui pourrait l’aider à retrouver son bien aimé. Ca avait d’ailleurs été un parfait d’échec, en plus de mettre en branle son moral en découvrant ces fameuses photos. Et honnêtement, si Kuro n’avait pas brandi le sujet du gros secret comme un étendard dès son retour, Wun aurait lancé le sujet, aurait demandé des réponses. Mais alors qu’il avait du replonger tête la première dans son passé pour en expliquer les moindres détails à son petit ami, il avait fini par se dire que non, il n’avait pas envie d’en parler.  Il ne connaissait que trop bien la franchise de Kuro, et n’était pas sûr de la vouloir. Le passé, c’était le passé, il le savait, après tout il avait connu la vierge noire à l’époque où celui-ci s’accrochait désespérément à ce blond qu’on voyait sur les photos. Lorsque finalement le brun lui avait dit qu’il abandonné sa carotte de l’époque, Wun en avait conclu que c’était de l’histoire ancienne. Jusqu’à ce qu’il ne tombe sur ces photos, si précieusement gardées. Et il ne pouvait pas s’empêcher de craindre ce que ça pouvait signifier. Mais il y avait une différence entre craindre et savoir, et il ignorait combien de temps il arriverait à faire comme si de rien n’était si ses craintes se confirmaient.

« J’aurais préféré ne pas tomber dessus »

murmura-t-il, la voix plus calme, rouvrant lentement les yeux, son regard croisant forcément celui de Kuro à cette distance si infime.
Oui, Wunjo préférait vivre dans l’ignorance. Ce qu’on ne sait pas ne peut pas nous faire de mal, voilà ce qu’il se disait. C’était probablement une pensée assez lâche au fond, car il était plus difficile de vivre en sachant et d’accepter que de juste ignorer. Kuro n’avait, en ce sens, pas pris le chemin le plus reposant et le plus simple. Quant à Wun ? Il n’était pas certain que son petit ami lui laisse véritablement le choix.

« Je suppose que tu as quelque chose à me dire à ce sujet puisque tu l’abordes. »

Déclara-t-il finalement après une déglutition difficile, le ton prudent. Il essaya de se reculer encore un peu, tentant de défaire l'étreinte de Kuro sur ses épaules. Il ne savait honnêtement pas à quoi s’attendre. Il se doutait que si Kuro abordait le sujet, c’était qu’il y avait forcément des choses dire dessus, et vu la façon dont ça avait été amené sur le tapis, il pressentait que ça n’allait pas lui plaire, mais il ne pouvait pas fuir toute sa vie.

« Je t’écoute. »

De toute façon, la bombe était amorcée, non ? Quelque explose aujourd’hui ou plus tard …. Autant être fixé aujourd’hui. Wunjo comprenait un peu mieux Kuro qui avait voulu tout savoir aujourd’hui : pour ne pas se poser de questions plus tard, pour ne pas avoir des doutes dans 1 mois, pour ne pas se laisser ronger par des flottements. Il fallait être naïf et un peu bête pour se voiler la face, il le réalisait maintenant. Il préférait savoir. Et voir ce qu’il ferait de l’information, quelle qu’elle soit.

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyMer 29 Jan 2014 - 21:57

Tout à fait sérieux.


Ne pas lui laisser le temps de continuer. Kuro prononçait ces mots en même temps que son amant finissait les siens. Sa voix était aussi ferme que la sienne, mais plus faible, plus basse, plus posée. Et ce froncement de sourcils chez l'autre le fit baisser les siens, tourner légèrement la tête sur le côté et poser son regard sur ce carton. Ce foutu carton. Les fenêtres de l'âme étaient vides, sans expression particulière. Pas de colère, pas d'agacement, pas de gêne, pas de peine. Rien d'autre que son attention, entièrement rivée sur cette boite, où régnait un carnage de photographies. Le carnage de son passé et qui foutait encore la merde maintenant. Les doigts relâchèrent le menton prisonnier, enfin. Comme si le fait de le tenir avait été oublié, balayé par l'obsession de ces souvenirs. Le regard de retour sur son amant, il le posa sur ses cuisses, avant que ce ne soit ses mains qui y prennent place. Les épaules se relâchent, tombent, s'affaissent, à mesure que le soupir s'épanche. Sa confidence lui fit relever le nez, le faisant redescendre lentement sur terre, dur rappel à la réalité des choses.

Wunjo noyait son regard dans le sien et Kuro serrait simplement un peu plus ses doigts sur les cuisses du premier, redoutant peut-être qu'il ne se dérobe. Puis les yeux se baissent sur la pomme d'Adam qui monte et redescend à la mesure de sa déglutition qui semble lui être difficile. Et au mouvement de recul, le japonais finit par ôter ses mains : échapper à son étreinte n'aura jamais été aussi aisé. Sans guide, sans questions, son amant le largua là. Un peu véreux, tout aussi nu en tout cas. C'était un peu comme se retrouver au pied du mur, ce dernier bâti au bord d'une falaise. Un putain de précipice. A son tour, il déglutit, avec une difficulté qui témoignait de la boule qui venait tout juste de se loger dans sa gorge. Bien au centre, cible de son malaise. Nouveau soupir et le corps fit un pas en arrière, rendant à Wunjo toute la liberté dont il semblait avoir besoin depuis les dernières minutes.

Si tu ne poses pas les questions, c'est que tu sais que tu ne tolèreras pas les réponses, c'est ça ?


Second pas en arrière, la tête de nouveau sur le côté et encore un regard posé sur le carton. Kuro se dirigea vers lui, le prenant pour venir le reposer sur le bar, poussant leurs assiettes et leurs canettes, la sienne vide. Le couvercle sauta, atterrit à ses pieds et son regard se riva à l'intérieur, alors qu'il commençait à mâchouiller l'intérieur de ses joues, le faisant pincer les lèvres sur le côté. Le silence qui les enveloppait devenait oppressant, mais le brun ne semblait pas s'en soucier plus que ça. Quand sa main plongea vers le tas de papier glacé, son contact lui arracha un frisson qui le surprit. Cela faisait une éternité qu'il ne les avait pas regardé. Peu de temps après avoir rencontré Wunjo pour la première fois, il n'avait plus vraiment ouvert le carton. Peut-être deux ou trois fois, mais pas plus et si ça avait été plus, il n'avait jamais fouillé jusqu'au fond. Là, il remarqua d'emblée qu'elles n'étaient plus classées comme il l'avait fait : ordre croissant de perversité. Son bien-aimé avait du passer un sale moment et ce ne serait pas étonnant qu'il avoue se sentir mal depuis...

Une première photo, ça commençait fort, avec un Tsu à demi-nu, assis sur un fauteuil, les jambes écartées et un regard... Ce regard. Kuro sentit son souffle soulever et abaisser sa poitrine sur un rythme qui trahissait ses pensées. Il posa la photographie sur le bar, dissimulant ensuite ses yeux rapidement fermés derrière sa paume.

Je suis tombé amoureux de lui avant même de l'avoir vu. Quand j'ai su que c'était un homme, j'ai voulu prendre le risque de partager sa vie, tout en reniant mes sentiments, parce que...


La main retombait dans le carton, les yeux se rouvraient et les doigts attrapaient une nouvelle photo, mais le bras ne se relevaient pas pour autant, l'être n'étant pas encore prêt. Kuro tourna une nouvelle fois la tête vers son amant, cherchant son regard du sien.

Parce qu'être PD, ça fait tâche sur le CV. Je suis un bon fils à papa, je ne voulais pas le décevoir.


Cette fois, la photographie couvrit la première, montrant simplement un fou rire de Kuro immortalisé sur la pellicule de Tsu. L'émotion développée et couchée sur papier glacé.

Je suis parti, le jour où j'ai découvert que je ne pouvais plus endurer tout ça. J'ai quitté le domicile familial, arrêter mes études... Je n'ai plus donné de nouvelles à personne pendant plusieurs semaines. Quand je suis revenu, c'était à Keimoo, trois ans plus tard, à peu près à la période où on s'est rencontré.


Nouvelle pause, son regard dérivait sur le carton, mais aucun autre photo n'en sortit. Kuro inclina la tête sur le côté, mordillant sa lèvre inférieure, les yeux perdus dans le vide.

J'ai revu Tsu après notre week-end aux thermes. Je te jure que j'ai voulu rattraper les trois ans perdus en une nuit. Mais je n'ai pas pu. Ce devait être notre adieu. C'est après ça que j'ai quitté l'école et encore longtemps après que je suis venu vers toi.


Kuro tourna vivement la tête vers son amant, essayant de voir où ce dernier en étant. Finalement, il ne lui donnait pas trop de détails. Et, malgré que son récit ne soit pas achevé, malgré que lui connaisse la suite, il n'était pas certain que Wunjo soit vraiment apte à connaître toute la vérité. Il inspira, pinça les lèvres en retenant son souffle...

Je l'ai revu... La nuit que j'ai passé à l'hôpital, il était là. C'était notre adieu. Et oui, Wun, je l'aime encore. Ce doit être la question qui te bouffe le plus. Je pense qu'on n'oublie pas ceux qu'on a aimé, il y a juste suffisamment de place pour d'autres.


Un pas en avant, puis un second et les mains reviennent se loger sur les cuisses de l'amoureux, les doigts se resserrant un peu. Kuro posa un regard angoissé sur le visage de Wunjo. Même si sa voix n'avait jamais flanché, même si ses gestes avaient été assuré, révéler tout ça lui avait été finalement plus difficile qu'il ne l'avait laisser paraître. Il ne voulait pas blesser son petit-ami, mais sa franchise lui avait fait oublier toute mesure de tact. Et maintenant, les yeux dans les siens, il se sentait comme un enfant de quelques jours, à la merci totale de l'adulte responsable. Adulte. Responsable. Wunjo. La blague.
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyMer 26 Fév 2014 - 18:59



Un petit sourire pincé se dessina sur les lèvres de Wunjo. Ah, ce que Kuro le connaissait bien. C’était effectivement tout à fait le genre du russe de ne pas poser les questions auxquelles il ne voulait pas les réponses. Il savait pourtant que ce n’était pas pour autant qu’il n’obtiendrait pas des réponses sans même avoir à les formuler. Kuro semblait vouloir exorciser le sujet, et le blondinet se demandait bien pourquoi. Mais enfin, il ne pouvait pas l’empêcher de parler. Il pouvait, au mieux, se boucher les oreilles et courir en rond dans l’appartement en hurlant à tue-tête pour ne pas entendre ce que son petit ami avait à lui dire. Mais même Wunjo Ivanova n’était pas aussi immature.

Il attendit donc la sentence, ne bougeant pas de son tabouret, la mâchoire serrée et le regard fixe. Il voulait donner l’impression qu’il était prêt à tout encaisser, mais il savait que l’illusion ne bernait personne. Il suivit son amant des yeux, l’accompagnant du regard alors qu’il partait chercher la boîte maudite, ne disant toujours rien, puisqu’il n’y avait rien à dire.

Dès qu'il sortit la première photo, Wun ne se gêna pas pour détourner le regard, et même la tête, refusant de les regarder. Il les avait vues une fois, il était hors de question qu'il ait à subir ça encore. Et si Kuro voulait se la jouer nostalgie du bon temps qu'il le fasse vite -et seul. Il ne fit cependant aucun commentaire, se contentant de trouver un intérêt soudain et profond au réfrigérateur. Il se força à essayer à penser à autre chose, mais « et si je mettais des magnets sur le frigo ? » avait du mal à rivaliser avec « Mon mec est en train de regarder des photos du grand amour de sa vie à moitié à poil –dans le meilleur des cas- et si ça se trouve ça l’excite ». Le cerveau est parfois très mal fichu et peu coopératif. Wunjo se demanda un instant si quelqu’un de moins jaloux que lui vivrait mieux la situation. Pour lui, c’était l’enfer.

Et alors qu’il pensait pouvoir passer cette épreuve haut la main en se contentant d’attendre en dévisageant le frigo, voilà que Kuro se décida à parler. Et là, Dieu seul sut que le blondinet était à 2 doigts à peine de plaquer ses mains sur ses oreilles et de chanter à tue-tête pour ne pas avoir les commentaires audio.
Si le brun avait cherché son regard, une fois, deux fois, peut être plus, il ne le trouva pas. Les yeux vairons ne lâchaient plus le frigo. Ca demandait une certaine concentration, qui arrivait presque à lui occuper l’esprit. Mais pas tant que ça.

Il écouta –quoique le mot approprié soit plutôt « subit »- tout le récit dans un silence obstiné. Ce n’était même pas qu’il refusait de parler, c’était juste qu’il ne savait pas quoi dire. Ce n’était pas comme si Kuro était un pote à lui et qu’il pouvait agrémenter l’histoire de commentaire compatissant. Il n’avait qu’une envie, c’était de lui dire de la fermer. Il ne le fit pas, pas tant par lâcheté, mais parce qu’il estimait que quelque part, son petit ami avait aussi le droit de parler. Il avait lui-même monopolisé l’attention suffisamment longtemps.

Il n’était pas certain de l’image qu’il renvoyait à Kuro. Il ne devait pas vraiment avoir l’air dévasté juste… déconnecté. Oui c’était ça : il était aussi vivace et réactif qu’un appareil qu’on aurait débranché. A croire qu’il était passé en veille parce qu’on ne s’occupait plus de lui. Pire qu’un ordinateur.
Il sembla néanmoins réagir à la conclusion de Kuro, sursautant un peu en sentant ses mains se poser sur lui, pivotant la tête à nouveau, après de longues minutes d’immobilité parfaite. Ses yeux croisèrent ceux de son petit ami, à nouveau.
Il hocha la tête, lentement, comme s'il comprenait, mais il ne comprenait pas. Il essayait d'assimiler, n'osant pas parler de peur que sa voix se brise s'il tentait. Il avait terriblement envie de réconfort, d'un câlin, mais il ne bougeait pas d'un centimètre comme pétrifié par Médusa sur son petit siège.

Et puis sans le voir venir, il réalisa qu'il avait la nausée. Cette histoire le rendait littéralement malade. Quoique non, ce n’était pas vraiment la nausée, plus une espèce d’angoisse qui le prenait à la gorge et l’oppressait suffisamment pour qu’il ait cette sensation claustrophobique. Il aurait voulu se lever et courir dehors, inspirer un grand coup d’air frais, mais à la place il resta vissé à son tabouret.

Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il aurait pu dire, de ce qu’il convenait de dire. Il avait besoin d'y réfléchir, de prendre un peu de recul. Une petite voix lui disait qu'il était injuste d'en vouloir à Kuro alors que celui-ci venait d'accepter tellement à son sujet. Mais une autre petite voix lui disait que son passé à lui avait beau être horrible, il ne remettait pas en cause ses sentiments. Aucunement. Il se sentait bizarrement trahi. En fait il ne savait pas si c’était bizarre ou non, il avait soudainement l’impression de n’avoir plus aucune notion de normalité. Il fallait dire que toute leur relation, de leur rencontre jusqu’à aujourd’hui, avait été tout sauf normale. Non, ce n’était pas tout à fait vrai. Il y avait bien eu des passages « normaux », des petits éclats de banalité que l’on retrouvait finalement chez n’importe quel couple.

Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, bien qu’il ne sache pas exactement ce qu’il comptait vraiment dire, mais les mots ne franchirent jamais ses lèvres. L’ouverture de ses lèvres venait probablement d’ouvrir les écluses, puisqu’en quelques secondes à peine, ses yeux passèrent d’une impassibilité presque inquiétante à l’état de fontaine publique. Les larmes qu'il avait retenues jusque là filèrent sur ses joues comme des otages qu'on viendrait de relâcher, courant droit devant eux. Il toussa un peu, se débarrassant de la boule dans sa gorge avant de pouvoir véritablement prendre la parole.

« Je sais pas si je peux »

Lâcha-t-il finalement, la voix mal assurée, réalisant aussitôt que sa phrase ne voulait strictement rien dire. Pouvoir quoi ? Au juste. Lui-même n’était pas tout à fait sûr. Tenir le coup ? Faire comme si de rien n’était ? Oublier ? Pardonner ? Passer à autre chose ? Et si jusque là ses pensées avaient réussi à se maintenir en ordre, à rester cohérente, il réalisait maintenant que c’était le chaos absolu dans sa tête. Il n’avait qu’une envie, c’était de pleurer jusqu’à épuisement. Il se rendit pourtant rapidement compte que ses yeux s’asséchèrent plus vite que prévu. Les dernières larmes vinrent abreuver ses lèvres de leur eau salée, et ses yeux, quoiqu’encore humides, arrêtèrent là leur scène.
Il se mordit la lèvre, se retenant de renifler. Le tableau n’était déjà pas bien glorieux, inutile d’ajouter l’aspect morveux, sinon il allait tomber dans le très pitoyable.

« J'aurais trop peur qu'un jour il revienne, que tu l'aimes encore trop, ou que tu n’m'aimes pas assez, et que tu t'en ailles avec lui »

Ajouta-t-il, baissant les yeux sur ses mains, se livrant soudainement comme s’il n’avait plus aucun filtre. Filtrer lui semblait au dessus de ses forces.

« D'autant que c'est de la concurrence déloyal : le mec sublime sur les photos de nu versus le mec réel qui passe son temps à râler ou... Ou pleurer tiens »

Conclut-il, et même dans sa scène de pathétique, il ne put retenir le petit ricanement d’auto-dérision. Si lui-même avait si peu d’estime pour lui, il n’y avait pas de raison pour que les autres en aient d’avantage. Et voilà le reniflement qui fait son entrée, il ne manquait plus que lui. Au fond, Wunjo s’en foutait un peu. Kuro l’avait vu dans tous les états possibles et imaginables. S’il avait encore un peu de dignité en stock, il aurait pu se lever, tourner les talons, claquer la porte. Au moins, il aurait fait une sortie digne de ce nom, ce qui aurait pu renflouer un peu sa fierté. Mais non, même ça il n’en était pas capable. Il ne savait pas ce qu’il avait envie de faire, il n’avait jamais véritablement été doué pour les choix. Il fallait aussi dire qu’avec lui, la raison l’emportait très rarement sur l’impulsion. Mais lorsque, comme aujourd’hui, même l’impulsion ne savait pas se décider, c’était le court-circuit assuré.

« J’ai besoin d’air »

Fut sa seule conclusion. Il se leva d’un bond de son tabouret, et courut presque jusqu’à la fenêtre. Il s’agissait d’une grande fenêtre presque de plein pied, il l’ouvrit en quelques secondes, se penchant par-dessus la petite balustrade dans l’espoir qu’il absorberait plus d’air ainsi. Il ferma les yeux et fut pris d’un tournis presque enivrant, qui le fit éclater d’un rire aux accents de folie quoique bref. Il devait avoir l’air de quelqu’un en train de perdre les pédales, mais au moins, il avait l’impression que l’angoisse pesait un peu moins lourd. Pour peu, il se serait détaché de sa fenêtre, aurait sauté sur Kuro, l’aurait embrassé, aurait scellé cette histoire pénible dans un coin de sa tête. Mais il savait que ça ne marcherait pas : dès qu’il se serait soustrait à cette petite brise, il savait qu’il serait de nouveau accablé par sa fichue crainte de l’abandon et de la perte.
Putain, ce qu’il pouvait détester sa vie à ce moment précis.

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyDim 2 Mar 2014 - 2:27


Appareil débranché, homme devenu statue... N'importe quoi d'inanimé aurait pu être assimilé à Wunjo, à ce moment-là. Aussi énergique qu'un mort, les yeux tout autant perdus dans le vague. Ca ne promettait rien de bon, mais Kuro ne s'attendait, de toute façon, pas à la panacée. L'immobilité de son partenaire, cependant, aurait pu l'inquiéter s'il ne l'avait pas vu tressaillir à son contact. Si le résultat était de le mettre mal à l'aise, le but était atteint haut la main. Et si ce n'était pas le résultat escompté, il ne s'en sentait pas plus rassuré. Le hochement de tête ne servant à rien et, surtout, n'aidant en rien, le brun commençait à sentir l'impatience monter en lui. Il avait trop à perdre pour faire preuve de tolérance, même s'il savait pourquoi tout était si lent dans les réactions de son petit-ami et il n'avait aucune difficulté à imaginer le tornade, déclenchée par ses soins, qui avait du mettre à sac son esprit. Si on pouvait faire pire qu'à l'accoutumée, qu'à chacune de leurs disputes. Celle-ci prenait des proportions qu'il n'arrivait pas à canaliser et il était parfaitement conscient qu'il ne fallait pas compter sur le blond pour ça.

Bouche ouverte, les mains sur les genoux remontant un peu sur les cuisses, geste se voulant encourageant pour accoucher les mots. Mots rapidement remplacés par des vagues de larmes qui jouaient à la marée montante sur les joues du blond. Kuro se mordit la lèvre et ôta ses mains, de la même façon qu'il s'il s'y était brûlé les paumes. Il les laissa retomber le long de son corps, détournant les yeux, sans cesser de torturer sa lèvre, coupable. Tout au mieux. Il se sentait au trente-sixième dessous, alors qu'il n'en avait pas le droit. Des deux, ce n'était pas lui qui souffrait le plus de tout cela, de toute cette vérité, bien que lui souffre de voir son compagnon en souffrir. Dieu, que le monde est cruel.

Pourvoir quoi ? Froncement de sourcils, retour au visage détruit de l'amant, toujours baigné de larmes. Pardonner ? On pouvait estimer que d'avoir revu le premier amour soit une trahison ? Ou la traîtrise se cachait-elle plutôt dans le fait de l'aimer encore ? Pouvoir accepter ça et vivre avec ? Pouvoir continuer de l'aimer ? Pouvoir quoi ? La foule de questions qui se bousculait dans l'esprit de Kuro ne passa pas les portes de ses lippes, malgré qu'elles soient si nombreuses et si sauvageonnes. Et la contre-attaque à tout ça se prépara dans les mains du brun, qui comptait simplement plaqués ses paumes sur les joues de l'autre et y sécher les larmes d'un revers de pouces. Peut-être l'embrasser. Peut-être le guider de nouveau jusqu'au lit. Et peut-être encore lui faire l'amour. Décision avorté, offensive coupée dans son élan, tentative brisée dans l'œuf, juste avec les quelques mots prononcés. Cette façon de se livrer, qu'il ne lui connaissait pas, ou pas tant que ça, jamais comme ça, jamais si vite, si bien, si dure.

La suite se passait sous les yeux de Kuro sans qu'il n'y comprenne rien, incapable d'assimiler la suite d'évènements qui se tramait. Par automatisme, réflexe humain d'auto-défense, il recula quand son amant sauta de son tabouret pour courir à la fenêtre. Ses yeux le suivirent jusqu'à le voir se pencher, puis rire. Nouveau froncement de sourcils, il n'y comprenait plus rien, il ne comprenait plus rien à Wunjo. C'était une personnalité tout aussi difficile à cerner qu'à attacher, mais de le voir suspendu à la balustrade, craquer littéralement, le laissait quelque peu pantois. Dubitatif. Sceptique. Et autre terme du même acabit. L'air, il l'avait pris, c'était maintenant au japonais de ressentir le besoin de le prendre, ainsi que son petit-ami - dans les bras, bien entendu.

Pas léger, quoique que le poids de la culpabilité pesait toujours sur ses épaules, quelques mètres et l'étreinte de ses bras sur les hanches de Wunjo. A l'envie de sentir sa peau, il répondit par une main glissée sous le haut, plaqué sur son ventre. Le nez bientôt enfoui dans ses cheveux, ce ne fut que le temps d'en respirer l'odeur, pour finalement glisser jusqu'à son oreille, dans un soupir d'aise, qui n'avait rien à foutre là. Lèvres pincées, l'inférieure bientôt mordue, les yeux se fermaient, le temps de chercher comment formuler au mieux quelques mots de réconfort. Même s'il doutait qu'ils soient d'un grand secours et qu'il soit doué pour ça.

Réel. Il n'y a que ce mot-là à retenir, Wun. Je...


Une inspiration et cette main sur son ventre qui tremblait un peu, voilant l'émotion sous quelques caresses distraites.

Après tout ça, ça ne doit plus peser grand chose, mais je t'aime. Que tu pleures, que tu râles, que tu sois un truand, un maso qui se fait faire des cicatrices sur le corps, même quand tu penses que je vais te quitter pour quelque chose qui appartient au passé...


Et encore une fois, même si la situation ne s'y prêtait toujours pas, il sourit contre son oreille, y déposant rapidement un baiser silencieux.

Tu es le mec sublime que je peux voir nu, sans passer par des photos. Tu n'as strictement rien à envier à personne, à mes yeux. S'il n'y a que pour ton physique que tu crains, tu sais très bien que j'ai envie de toi H24. Et pour le reste, il me semble que c'est avec toi que je suis aujourd'hui, pas un autre. Je ne vois en quoi ce serait différent demain.


Et, comme une illustration aux propos, il commença par mordiller son oreille, descendre dans son cou, sa nuque, déposer des baisers tout le long de sa clavicule et s'arrêter enfin, pour le forcer à se tourner, lui faire face. Lui clouer le bec avant qu'il ne soit trop tard, par un baiser furtif, léger, frustrant, mais revenir à la charge plus passionné. Retenir ses ardeurs et juger que le moment n'est pas bien choisit pour lui faire l'amour, bien que l'envie revienne à la charge. Encore. Kuro se contenta donc de le prendre dans ses bras, dernier effleurement de ses lèvres sur le cou de son amant, avant de le serrer contre lui et d'y enfouir son visage. Rester là. Un instant. Longtemps.

Quand il lui rendit enfin sa liberté, ce ne fut que pour harponner sa main, nouer ses doigts aux siens et plonger ses yeux dans les siens.

Tu veux prendre l'air ? On va faire un tour...


Même si l'idée première était de le traîner derrière lui, il lâcha sa main, lui laissant le choix de refuser de l'accompagner. Décision qu'il lui laissait le temps de prendre pendant qu'il retournait au carton, jetait les dernières photographies à l'intérieur, pour finalement remettre le couvercle dessus et le prendre dans ses bras, se dirigeant vers la porte, nouvelle idée en tête.
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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyJeu 6 Mar 2014 - 22:05



Ces mots sonnaient comme du venin à ses oreilles. Embarqué dans son melodrame personnel, le blond en devenait suffisamment paranoïaque pour se dire que toutes ces paroles n’étaient formulées que pour l’amadouer. Finalement, c’était bien ce qu’il avait envie d’entendre. Et c’était bien le problème : qu’est-ce qui lui disait que Kuro ne lui le lui disait pas juste pour lui faire entendre ce qu’il désirait ?
D’un mouvement de tête, il chassa ces pensées noires. Son petit ami n’avait jamais été un adepte de la langue de bois. Il n’avait, au contraire, jamais franchement hésité à lui aligner des vérités blessantes lorsqu’il le fallait. Pourquoi commencerait-il maintenant ? Par peur de le perdre. Mais s’il avait peur de le perdre, en un sens, c’était déjà bien suffisant. Dans tous les cas, Wunjo savait qu’il ne pouvait pas demander à son cher et tendre de lui vouer un amour inconditionnel et éternel. Personne ne croyait à l’Amour avec un grand T comme toujours. Peut être les grands naïfs… Et Wun n’était pas un grand naïf. Il savait qu’il ne pouvait pas réclamer des serments intenables. L’un comme l’autre ne pouvait pas savoir ce que le futur leur réservait : peut être ferait-il de vieux os ensemble, l’idée était plaisante, peut être cesseraient-ils de s’aimer dans 10 ans ou 2. Peut être que le russe serait même celui qui finirait par partir. Impossible à dire aujourd’hui.

Il retint son souffle un instant en sentant les mains de Kuro devenir baladeuses.  Il avait beau avoir constamment du désir pour lui, il n’avait pas la moindre envie de passer à la casserole –ou de le faire passer à la casserole- sur le moment, encore trop en proie à ses émotions. Il avait l’impression d’être une adolescente de 14 ans.
Alors lorsque le brun prit possession de ses lèvres, il voulut protester. Il n’en eut pas réellement l’occasion, ses réclamations se faisant étouffer par le baiser de Kuro. Wunjo n’avait pas envie de passion, de désir, d’enflamment. Il avait envie de tendresse, d’amour, de réconfort. Et comme s’il avait lu dans ses pensées, son petit ami brisa le baiser pour le prendre dans ses bras. Instantanément, le blondinet replia ses bras, les passant sous les aisselles de son bien aimé, ses mains venant s’accrocher à ses épaules, son nez s’enfonçant dans son cou, s’enivrant de son odeur. Les yeux fermés, bercés par les battements de cœur de son petit ami qu’il entendait parfaitement bien ainsi blotti contre lui, il se laissa aller à oublier ce qui le tourmentait. Finalement, rien n’était grave si ces bras étaient là pour le consoler.

Ils finirent cependant par se séparer, unis seulement par leurs doigts entrelacés. Il esquissa un maigre sourire en guise de réponse à la proposition de Kuro. Oui, aller faire un tour semblait une idée  brillante sur le moment. L’appartement l’étouffait, lui rappelant les mauvais souvenirs qui le hantaient : la disparition de Kuro, leur simili-dispute, son absence, son retour, suivi de cette drôle de mise au point. Alors que le brun avait déserté les lieux, Wun s’était efforcé un maximum de ne pas traîner dans le coin : il était sorti, dans les bars, essentiellement, transformant les fonds de verre en son nouveau chez-soi. Il avait besoin d’air, de renouveau, besoin de voir son petit ami ailleurs que dans ce lieu maudit, et de se reconstruire loin des gravats.

Le temps qu’il se décide à la suivre et à fermer la fenêtre, et Kuro avait disparu. Après un coup d’œil du côté du bar, le carton aussi avait disparu. Dans un froncement de sourcil, Wun se demanda pourquoi son copain s’était carapaté avec cet entité maudite, mais il chasse cette réflexion, décidant plutôt de le suivre et de constater par lui-même. Il attrapa les clefs de son appartement, mais pas de manteau. Il savait qu’il faisait un peu froid dehors, mais cette froidure lui ferait le plus grand bien, il en était certain. Il ne serait probablement pas du même avis lorsqu’il serait malade dans 2 jours, mais son lui de dans 2 jours aurait tout le temps nécessaire pour ruminer les conneries de son lui d’aujourd’hui.

Arrivé sur le pavé de la rue, il ne lui fallut qu’une demie-seconde pour repérer Kuro. Il fonça sur lui tel un rapace sur sa proie, venant se coller dans son dos, ses bras se nouant autour de sa taille. D’une part parce qu’il avait franchement froid avec son idée lumineuse de sortir sans manteau, d’autre part parce que plus que jamais il avait besoin d’exprimer son côté tactile. Pas de chance pour le brun, ce n’était pas le côté tacile-pervers qui s’exprimait, juste le côté câlin. Il resta un moment silencieux, à pomper vicieusement la chaleur humaine de son cher et tendre.

« Tu sais ce qu’on devrait faire ? On devrait retourner passer un week-end aux thermes »

Lâcha-t-il soudainement, le visage beaucoup plus paisible qu’il ne l’avait été durant ces dernières heures. Les thermes, Wun en gardait un très bon souvenir. A cette époque Kuro et lui n’étaient… rien l’un pour l’autre. De simples connaissances : il l’avait suivi, lui avait offert une glace –dégueulasse- et le brun lui avait piqué son briquet. Leur relation se résumait à cela lorsqu’ils s’étaient retrouvés. Finalement, beaucoup de choses s’étaient passées, sans quoi ils n’en seraient jamais arrivés là aujourd’hui. Leur relation avait commencé de manière assez étrange, mais Wunjo ne pouvait pas dire qu’il regrettait de l’avoir stalké il y a 2 ans et demi.
Il était certain qu’y retournait lui ferait du bien. D’abord parce que les thermes c’était le pied, mais surtout parce que revivre les prémices de leur histoire l’amuserait beaucoup. Et de l’amusement, il en avait follement besoin. Ca, et passer du temps avec son bien aimé. Après 3 semaines d’angoisse, suivie de 3 jours de supplice, on en pouvait pas vraiment dire que le blondinet était bien dans ses baskets.

« Un genre de pèlerinage tiens : on va subir un spectacle de claquettes dans le café où je t’ai harcelé, et hop on file aux thermes »

Ajouta-t-il, alors que ses lèvres retrouvaient le chemin du sourire. Il avait besoin de se retrouver, lui, en tant qu’amant, petit ami, et peu importe son statut, et Kuro, également, après trop de temps passé séparé. Il avait besoin de retrouver sa présence, son corps, en prenant son temps cette fois-ci, et pas dans la hâte et le manque comme ils avaient pu le faire un peu plus tôt.

Il relâcha un peu sa prise, laissant Kuro se mouvoir et se retourner s’il le souhaitait. Il attrapa sa main, comme pour s’assurer qu’il allait rester à proximité, serrant ses doigts sur celle-ci. Il posa quelques secondes son regard sur le carton, qui était toujours dans les bras de Kuro. Maudit carton. Foutu objet de merde.

« Qu’est-ce que tu fous avec la boîte ? Tu la promènes pour qu’elle fasse ses besoins ? »

Ah, cacher ses angoisses profondes, ses questionnements cruciaux derrière de l’humour et de la moquerie… C’était tellement Wunesque comme attitude ! Kuro avait du le voir à l’œuvre un million trois cent six milles fois au moins, avec ses gros sabots, ses blagues vaseuses pour cacher le véritable message. Et c’était plus fort que lui : il avait beau avoir décrété avec lui-même qu’il ne pouvait rien exiger de Kuro, cette boîte, et tout ce qu’elle représentait, le dérangeait. Ce n’était pourtant qu’une boîte, mais elle méritait le nom de Pandore pour Wunjo Dan Ebels.

Il tenta cependant un sourie alors qu’il relevait ses yeux vairons sur Kuro. A insister comme un lourdingue sur cette fichue boîte, il avait l’impression d’être la copine jalouse et chiante. Mais jaloux, il l’était. Kuro en était-il seulement conscient avant aujourd’hui ? Et maintenant ? Réalisait-il à quelle point sa jalousie pouvait être maladive, malsaine ? Il ne pouvait pas totalement l’ignorer. Il pouvait au mieux se dire qu’elle était centralisée sur ce blond des photos. Et c’était faux. Wun était jaloux tout court, mais il était vrai que Monsieur Tout Nu avait mis ses nerfs à rude épreuve. Et si le russe n’était pas constamment persuadé d’être une sous-merde pas à la hauteur des autres, il aurait probablement été lui péter la gueule, pour la forme.

Allez, fallait voir le bon côté des choses : avec ça, son passé passablement horrible et sa fille étaient complètement passés aux oubliettes.

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MessageSujet: Re: So wake me up when it's all over   So wake me up when it's all over EmptyLun 10 Mar 2014 - 20:07


Un enfant. Kuro sourit quand son amant se colla à son dos, vampirisant sa chaleur. L'entendre lui proposer de retourner où tout avait commencé - ou plutôt où toute la théorie était devenue pratique - sur ce ton-là le mit presque mal à l'aise. Il ne perdit pas son sourire, mais ses lèvres tremblèrent quelque peu, léger séisme aux zygomatiques. Il avait l'impression d'avoir affaire à un étranger, bien que la proximité trahissait cette sensation. Etranger. L'idée lui arracha un frisson désagréable et il secoue lentement la tête pour la chasser de son esprit. Aller aux thermes, assister à un spectacle de claquettes en honneur de ? Oui.

Hum...


Liberté rendue, il se tourna effectivement vers Wunjo. Et même si sa réponse semblait peu enthousiaste, il aimait beaucoup à penser retourner au lieu de leur premier week-end. Ce n'était peut-être pas le premier souvenir en amoureux qu'ils avaient, mais c'était un souvenir à eux et Kuro ne le troquerait contre rien au monde. Le sourire, ayant chassé toute fébrilité, traduisait simplement le fait qu'il n'avait juste pas formuler sa pensée, aussi contente soit-elle d'être orientée sur le rappel des thermes, mais qu'il était loin de s'y opposer. Alors qu'il était pour reporter toute son attention sur son amant, la question que ce dernier lui posa lui fit détourner rapidement le regard sur le carton qu'il tenait contre sa hanche, d'une main, l'autre prisonnière de celle du blond. C'était comme s'il se rendait compte qu'il la portait, comme s'il la découvrait là, sous son bras. Il fronça les sourcils et tourna la tête vers son cher et tendre, sourire en coin.

Ce n'est pas tout à fait ça, mais dans l'idée ça reste une histoire de merde.


Kuro savait pertinemment que ce n'était pas cette réponse que son petit-ami attendait, mais le regard qu'il riva dans ses yeux était aussi là pour lui faire comprendre qu'il n'en dirait pas plus, de toute façon. Il resserra ses doigts sur les sien, baissant finalement les yeux sur leurs mains liées. Il resta un moment à observer celle de Wunjo, parcourant le dos d'un pouce, en caresses distraites, concluant silencieusement qu'il trouvait ses doigts bien nus. Et le fil de ses idées fut coupé par une envie soudaine de marshmallows. Le sourire de son amant le blessa et il tourna le dos, sans lâcher sa main, brusquement pressé de finir tout ça, pour vite passer à autre chose. Les doigts de Wun.

Passant devant la supérette, encore ouverte en ce début de soirée, il y entra, prenant un panier pour le tendre à Wunjo, trop encombré par ce foutu carton. Sans lui dire un mot, il se dirigea un rayon viande ou il prit ses pics en métal, pour les brochettes. Et dans son élan, il passa dans le rayon des bonbons, prenant une gros paquets de marshmallows. Avant de passer à la caisse, il bifurqua vers les alcools, pris une bouteille deux bons vins : un blanc et un rosé. Pas envie de vodka et le but n'était pas de se bourrer la gueule. Aussi rapidement qu'ils étaient entrés, ils étaient ressortis, Kuro tenant dans sa main le sac de course et toujours la boîte dans l'autre. Sa hanche commençait à lui crier dessus qu'elle n'était pas adaptée à ce genre de travail, mais il n'y prêta pas plus attention que ça, se contentant de remonter un peu le poids sur son flanc.

Encore quelques rues et ils atteignirent la plage, le bruit des vagues douces leur annonçant que la soirée serait douce, mais que Wunjo aurait pu prendre un manteau. Kuro l'y embarqua et lâcha la boîte au sol, de sa hauteur, sans même prendre la peine de retenir sa chute, en ayant juste retirer l'appareil photo polaroïd. Elle s'éventra sur le sable, perdant quelques photos au passage. Il riva ses yeux sur le visage de son amant, l'invitant à s'asseoir d'un signe de main un peu vague, ordre sourd. Il s'éloigna, mais revint bien vite, avec quelques branchages secs qu'il jeta sur le carton gisant par terre. Il prit son briquet et se tint debout à côté de son compagnon, soupirant, prenant enfin le temps de prendre son temps. Il inclina la tête sur le côté, légèrement pensif.

Je te laisse ouvrir les bouteilles...


Sans perdre une seconde de plus et surtout sans laisser une seule occasion à Wunjo de poser ses questions ou de, peut-être, l'empêcher de faire ce qu'il avait en tête, il saisit une photo et y mit le feu. Il répéta l'opération, sans accorder une once d'attention à l'image sur le papier glacé. Il pensait qu'il allait avoir un pincement au cœur ou un poids de culpabilité, peut-être du remord, des regrets, ou encore un soulagement, l'impression d'un nouveau départ. Mais rien. Il n'avait pas l'impression de porter un deuil, ni de trahir Tsu ou Wunjo... Il avait juste l'impression qu'il aurait du faire ça plus tôt, qu'il n'aurait pas du infliger toute cette peine à son amant et que sans lui, il en serait encore à ruminer, espérer, désespérer, mourir.

Alors il se tourna vers lui et l'observa de toute sa hauteur, commençant à mordiller l'intérieur de sa joue. Un sourire, enfin, et, alors que le feu prenait bien et semblait vouloir durer longtemps, il s'assit derrière son compagnon, passant ses jambes de chaque côté de son corps, pour le réchauffer. De sa main droite, il attrapa le paquets de bonbons et les pics, plantant les premiers sur les seconds et les tendit vers les flammes, les laissant là un petit moment, offrant finalement une brochette bourrée de sucre à son amoureux.

On pourrait aussi partir en vacances et loger dans des thermes ?


Et sans rien ajouter de plus, il mordit dans son marshmallows, regardant le feu consumer son passé juste devant eux. Il tendit le bras jusqu'au polaroïd et le mit face à eux, laissant à Wun le temps de réaliser ce qu'il faisait, et prit une photo, qui sortit juste quelques secondes après le flash. Il la secoua, s'étonnant que l'appareil fonctionne encore et que les piles n'aient pas coulé dans leur socle. Pour toute conclusion, il montra la photographie à son petit-ami, prenant soudain conscience qu'il se remettrait bien à cet art, peut-être avec Wunjo en modèle. Ce ne fut qu'à cette pensée qu'il réalisa à quel point il avait mis Tsu de l'autre côté du mur.
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