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 Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN

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Kuro Maiden

Kuro Maiden


Cancer Dragon Age : 35
Adresse : 3 rue de la Chance Immeuble Legends - Quartier Hiryuu Concubinage avec Dan Ebels
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MessageSujet: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptyMar 17 Sep 2013 - 21:35


Ryo et Wunjo étaient venus me délivrer de mon emprisonnement seulement la veille, au matin. J'avais pu répondre aux étreintes de mon amant, mangé un peu. Etonnamment, je n'avais pas faim. J'avais une hantise : que mon estomac explose d'avoir autant de nourriture et d'ingérer quelque chose de différent de ce qu'il avait eu depuis trois semaines. Je m'étais donc contenté d'honorer le bento que mon ancien collègue m'avait apporté, goûtant à tout, mais sans prendre plus d'une bouchée de chaque chose, le laissant ensuite de côté. Retrouver Wun m'avait procuré une joie immense, qui m'avait ensuite plongée dans un mutisme et une incapacité débile à avoir un geste de tendresse envers lui. Il m'était venu à l'esprit à quel point tout ça aurait pu mal finir et la conclusion que j'avais risqué de ne plus jamais le revoir. Durant mon enfermement solitaire, j'avais de nombreuses fois penser à la mort, me demandant combien de temps je mettrai à y succomber si personne ne venait à mon secours. Mais l'éclair de lucidité face au côté tragique de la chose n'avait été foudroyant qu'en sentant ses bras s'enserrer autour de mon corps amaigri.

J'avais ensuite atterri à l'hôpital où les urgentistes m'avaient pris rapidement en charge. Dans ma main, jusqu'au bout, j'avais serré le portable qui m'avait permis de rentrer en communication après le monde extérieur. Je n'avais même pas repris le couteau de chasseur qui m'avait donné l'impression que mes journées pouvaient être moins longues : il devait toujours être planté droit et au centre de la cible que j'avais tracée sur la porte. Les médecins m'avaient diagnostiqué de nombreuses carences et des troubles alimentaires sévères. J'avais été perfusé, on m'avait donné de l'eau fraiche et trafiquée de nutriments dont j'avais besoin. Après moult conseils sur mon régime et mes activités à suivre pendant les jours suivants, j'avais été gardé une nuit en observation. Wunjo avait réussit à me laisser enfin, mais à contre cœur. J'étais pourtant soulagé qu'il s'en aille. Bizarrement, j'avais deux nouvelles peurs qui se contredisaient l'une et l'autre. La première était de devoir me confronter à autant de monde, après vingt-et-un jours d'exil solitaire dans un lieu morbide. Je devais répondre à trop de questions, subir la vue de personnes dont je ne connaissais rien, mais qui me fixait avec des airs ahuris. La seconde était la solitude, puisque je n'avais aucunement envie de devoir me parler encore à moi-même pour ne pas sombrer dans la folie. J'avais besoin de contact autant que je le fuyais, j'avais besoin de parler autant que le silence pesant pouvait me manquer, j'avais envie de m'exposer à la lumière du soleil ou des halogènes autant que je souhaitais me recroqueviller dans l'ombre...

J'avais même eu le droit de prendre une douche et les draps propres et impeccablement faits, dans mon lit de soins, avaient un pouvoir bien plus puissant que les sirènes d'Homère. Je n'avais qu'une hâte, celle de m'y vautrer et de dormir du sommeil du juste, chose à laquelle je ne parvenais plus depuis plusieurs nuits. Peu avant le repas surprotéiné qu'on m'avait apporté pour souper, j'avais eu la visite d'un psychologue. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour conclure que j'allais plutôt bien, mais que j'avais ordre de venir une fois par semaine pour faire une séance et qu'il n'était pas exclu que des troubles se manifestent seulement dans plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il m'avait rassuré sur le fait qu'il ne fallait pas que je m'inquiète alors et que je ne devais pas hésiter à reprendre contact avec lui ou son collègue qui me suivrait si j'en avais le besoin, que ce n'était pas une honte et que je ne devais surtout pas resté reclus dans mon coin, en proie à des phobies ou des comportements qui pourraient tout bonnement me gâcher le reste de ma vie. J'avais trouvé ça un peu lourd, mais j'en avais pris bonne note, concluant simplement que s'il semblait rendre la situation purement dramatique, c'est qu'il devait y avoir pas de vrai dans tout ça.

J'aurais bien été me coucher, après avoir englouti la moitié du plateau qui m'avait été servi et m'être pris un savon de la part de l'infirmière qui l'avait récupéré, mais c'était sans compter sur la visite de Tsu. J'étais d'abord resté sur le cul de le voir débarquer dans ma chambre, me demandant ce qu'il foutait là et comment il avait pu savoir que j'y étais. Puis c'était un mélange de soulagement, d'envie, de colère et de doutes multiples qui s'était insinué en moi. Il n'était pas parti longtemps après et c'est complètement vidé par cette journée épique - bien plus que les vingt dernières ! - que j'ai finit par me laisser emporter dans les bras de Morphée, jaloux de n'avoir pas pu m'avoir plus tôt.

Le lendemain, je me suis réveillé avec un mal de crane à m'écrouler au sol. Les médecins m'ont juste dit que c'était normal, que ça relevait du traitement de cheval que j'avais eu la veille par intraveineuse et parce que mon corps avaient du digérer ce que j'avais mangé la veille. Un autre médicament plus tard et le mal semblait déjà se faire oublier. J'ai pu reprendre une douche, sous laquelle je suis resté visiblement assez longtemps pour en inquiéter une infirmière. L'heure des visites n'étaient pas encore arrivées, mais je savais que je pourrais sortir de là quand ce serait le cas, puisque les urgentistes m'avaient autorisé à rentrer chez moi dès aujourd'hui. Un petit-déjeuner complet et trop copieux, un brossage de dents plus tard, j'étais maintenant dans le couloir.

Je n'ai pas de valises, mais j'ai le portable-ange-gardien dans la poche avant de mon jeans. J'en suis à signer quelques papiers de sortie, regardant autour de moi quand j'aperçois enfin Wunjo. J'avais eu la pensée stupide qu'il allait oublier de venir me chercher ce matin. Oubliant qu'on se trouve dans un hôpital et que je suis juste devant plusieurs infirmière, dont une qui me fixe pour que je remplisse le formulaire de sortie, je glisse ma main sur la nuque de mon cher et tendre et le tire doucement vers moi, déposant un baiser un peu chaste sur ses lèvres. Un petit rappel à l'ordre de madame derrière son comptoir, manifesté par un raclement de gorge, et je finis de m'occuper de la paperasse, glissant finalement ma main dans celle de Wun, tout en jetant un regard arrogant à la sainte-ni-touche. Je n'ai jamais aimé les hôpitaux.

Le soleil extérieur, dont j'avais eu aussi peur qu'envie la veille, me réchauffe instantanément. Je lève le nez vers le ciel, fermant les yeux et inspirant une grande goulée d'air frais, à la façon d'un presque-noyé qui aurait réussit à remonter à la surface. Je serre un peu plus mes doigts sur ceux de Wunjo et finit par tourner la tête vers lui, lui souriant, visiblement heureux. Changement radical par rapport à la veille, où je m'apparentais bien plus à une loque qu'autre chose. Sur le chemin qui menait à notre tout récent appartement, je meuble la conversation avec un peu de tout et beaucoup de rien. Je parle de ce que m'ont dit les médecins, du fait que je vais devoir faire attention à mon alimentation. Je soupire d'avoir perdu mon petit corps d'athlète que je m'étais mis à muscler depuis le début de l'année, pour lequel je dois maintenant repartir à zéro. J'apprends qu'il a perdu son emploi, mais je ne le juge pas : le fait de s'inquiéter comme il a du le faire pendant trois semaines a du être aussi horrible que d'être enfermé dans une cabane, le connaissant ! Je n'aurai pas aimé être à sa place, il est bien trop parano et peu confiant en lui pour ça... Il a même du penser que je le plaquais d'une façon tout à fait débile et lâche, j'en mettrai ma main à couper !

Quand nous franchissons la porte de l'appartement, je m'avance jusqu'à son centre, suivant encore de près celui que j'aime. Je ne lâche sa main qu'une fois au beau milieu du salon. C'est un vrai champs de bataille : vêtements sales échoués un peu partout, de la malbouffe dont il a du s'empiffrer pour finir par s'en désintéressé, du désordre et de la poussière. Ryo avait du pourtant passer par là de temps en temps, comme il me l'avait vaguement fait comprendre hier, mais pas suffisamment pour que ça ressemble encore à quelque chose. Je perds un instant mon regard sur le canapé, mais je tourne finalement la tête vers Wun, un sourire dépité aux lèvres. Incorrigible, celui-là. Sans dire un mot, je m'approche de lui et le prend contre moi, logeant mon visage dans son cou. C'est fou comme il a pu me manquer ! Je glisse ma main dans ses cheveux, refermant mon poing sur une grosse mèche, l'empêchant de m'échapper. Je m'enivre de son odeur, puis je mordille sa peau, la marquant comme si je voulais rattraper le temps qu'elle avait perdu à ne plus connaître mes lèvres. Son oreille subit le même sort, avant que je ne daigne reculer mon visage et planter mon regard dans le sien.

Un mordillement de mes lèvres, puis des siennes. Un sourire qui sous-entend bien vite la suite des évènements qui se déroulent déjà dans ma tête. Je lui vole un rapide baiser, puis un autre, encore et encore. Et mon bassin qui ondule contre le sien, le forçant à reculer, à l'amener là où je veux qu'il aille : la chambre. Je le pousse sur le lit, avant de me mettre à califourchon sur ses cuisses, emprisonné son visage de mes paumes, l'embrasser avec toute l'envie dont je suis envahi et gémissant contre ses lèvres. Puis les mains glissent, des joues aux épaules, des épaules aux flancs, des flancs dégringolent à ses hanches, agrippent le haut et le lui enlève, sans ménagement. Un nouveau regard, j'ai envie de lui et puis je le pousse contre les draps, posant un unique doigt sous sa gorge. Nouveau baiser, rapidement écourté pour le frustrer. J'ai envie de jouer. Et mon doigt qui descend sur son torse, jusqu'à son nombril. Et mes yeux qui se baissent sur sa peau, mes lèvres encore mordues. Et puis, je fronce les sourcils.

Je poste mon doigt sur une cicatrice et relève vivement le nez vers son visage. L'excitation est toujours là et ça peut sembler étrange que je m'arrête sur cette marque alors que je l'ai toujours vue... Mais, pendant que j'étais isolé dans le trou du cul du monde, à me demander si cette bicoque allai devenir mon putain de tombeau, je me suis promis à moi-même de rompre la promesse que j'avais faite à Wunjo. A savoir : ne poser aucune question. Puisque monsieur ne semblait pas décidé à se livrer de son propre chef, j'allais y mettre la main à la pâte et poser le doigt sur certaines choses. Visiblement, je voyais l'idée de façon aussi imagée que concrète. Je compte aussi sur le fait que l'homme que j'aime soit une grosse merde question mensonge ~

Wun, comment t'as eu cette cicatrice ?


Dernière édition par Kuro Maiden le Mer 9 Oct 2013 - 21:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptyVen 20 Sep 2013 - 20:24



Autant Wun avait été heureux -et le mot était probablement faible- de retrouver Kuro vivant et de pouvoir effacer 3 semaines de cauchemar, autant il redoutait un peu le retour de son cher et tendre dans leur appart. En partie parce que c'était un bordel innommable qu'il n'avait pas eu le temps de ranger puisque à peine sorti de l'hôpital où il avait laissé Kuro il était parti se réfugier chez Ryo puis Yoi, mais surtout parce qu'en l'absence de Kuro, en voulant fouiller ses affaires à la recherche d'informations pouvant l'aider à le retrouver, il avait déterré ... Des sujets qui fâchent. Et qu'il allait bien falloir les aborder avec son bien aimé.

Cela dit, il n’était pas non plus question d’aborder ces sujets là sans être confortablement posés, dans l’appartement, avec suffisamment de recul pour en discuter calmement –si c’était possible. Il chassa donc les gros nuages noirs de son esprit et s’en alla le cœur léger –ou presque- à l’hôpital, récupérer son grand malade.

S’il y avait des restes d’amertume dans sa tête ou son cœur, ils s’envolèrent immédiatement à la vue de son bien aimé, rétabli, souriant, tendre. Retrouver prise sur sa main l’apaisa quelque peu, cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de le faire. La dernière fois, Kuro était dans un état comateux, à peine conscient de ce qui l’entourait sans doute.

Le chemin du retour fut relativement rapide même s’ils prenaient leur temps, en profitant pour discutailler de tout et de rien. Forcément, enfermé dans une cabane, Kuro n’avait pas grand-chose de palpitant à lui dire, et Wun n’était pas certain de vouloir le détail. L’important, c’était que c’était du passé. L’avis des médecins l’intéressait déjà nettement plus, heureusement pas de mauvaises nouvelles en vue.

Il en profita pour lui annoncer qu’il avait été viré, et ne fut pas étonné que l’ex-rouquin ne lui en tienne pas rigueur. De ce côté-là, le russe devait dire qu’il n’avait jamais trop peur de lui annoncer ce genre de choses. De toute façon depuis que le vieux avait pris sa retraite et laissé la boutique à son neveu, sa tête était en quelque sorte mise à prix. Les dernières semaines où il avait accumulé les retards, les absences et les étourderies avaient été l’excuse parfaite pour le virer de la circulation, et ça n’avait pas loupé. Trop obsédé par l’idée de retrouver Kuro, Wun n’avait pas encore pris véritablement le temps de chercher un nouveau boulot, mais ça ne saurait tarder maintenant.

Comme il le craignait, entrer dans l'appartement donnait l'impression de débarquer dans le Mordor. Le regard dépité de Kuro lui confirma qu'il avait la même impression même si visiblement il s'y attendait. Wun n'avait jamais été du genre très ordonné. L'endroit où il vivait reflétait bien l'état de son esprit, et autrefois même de sa vie. Aujourd'hui c'était différent, et à part un passé trouble un peu trop collant à son goût , sa vie était à peu près réglée. Si ce n'était qu'il venait de se faire virer et qu'il avait bien cru un moment s'être fait larguer.

Kuro ne lui laissa pas trouver d'excuse à formuler au sujet de ce bordel innommable -y avait-il seulement une excuse valable ?- que déjà il semblait être passé à autre chose de bien plus intéressant. Visiblement il ne semblait pas trop lui en vouloir d'avoir transformé leur chez-eux en Tchernobyl, puisqu'il était venu se coller à lui, cherchant visiblement son contact, sa présence, son odeur. Wun avait déjà eu une première occasion de s'enivrer de son bien aimé lorsqu'il l'avait retrouvé et serré dans ses bras à l'en étouffer, mais enlacer quelqu'un de plus vif n'était pas pour lui déplaire. Il laissa échapper un petit soupir qui résumait à merveille tout ce qui lui passait par l'esprit et le corps : soulagement, détente, envie, manque, langueur.

Il offrit avec abandon son cou, son épaule, ses lèvres et le reste à Kuro et ses pulsions dévorantes. Il n'avait qu'une envie : être dévoré tout cru. Vient le tour des baisers et c'est avec désir qu'il s'y abandonna. Bon sang ce que ça avait pu lui manquer. Presqu'autant que la présence de Kuro. Wun voulut en profiter pour laisser ses mains partir à l'assaut de ce corps tant attendu et chéri, mais le brun fut plus rapide à la manœuvre, l'emmenant où il voulait, en l'occurrence dans la chambre. Wun un petit rire en songeant que dans l'ancien appart ils n'avaient jamais eu à parcourir une telle distance puisque tout était toujours proche de n'importe quoi. Le plaisir d'avoir un appart avec des pièces était d'autant plus ressenti dans ce genre de moments où amener l'autre à un endroit précis demandait toute une manœuvre- pas bien difficile cela dit.

Il se laissa pousser et tomber sur le lit sans résistance. Pour la première fois depuis un trop long moment, Wun allait pouvoir se coucher ici sans craindre de se réveiller pour constater encore et encore que le lit est froid à côté de lui, et la place vide. Cette simple perspective ne lui donna que d'avantage envie de Kuro, qui, il fallait le dire, y mettait clairement du sien.

Une remarque gentiment moqueuse lui traversa l'esprit, et il se retint de la sortir. Il avait trop envie de lui pour tergiverser. A peine son haut eut il été envoyé valdinguer par terre qu'il s'agrippa à celui de Kuro, lui faisant subir le même sort. Égalité. La vierge noire -plus tellement vierge- semblait d'humeur joueuse et si pressé fut-il de pouvoir entièrement le dénuder afin de pouvoir le toucher, le caresser, partout, absolument partout et sans restriction, Wun ne voulait pas non plus lui ôter le plaisir de faire languir sa proie.

Se prêtant plutôt bien au jeu, il se contenta de grogner de frustration lorsque le baiser fut rompu, ondulant un peu sous le brun pour le pousser lui-même à bout, frémissant dés qu'un doigt s'aventurait sur sa peau pour le tenter. Le doigt s'arrêta et Wun releva le nez en même temps que son tortionnaire, croyant à une provocation. Mais ce qu'il lit dans le regard du brun lui indiqua que c'était bien plus qu'un petit jeu. Il resta là à le fixer de ses yeux vairons, attendant, espérant qu'il allait reprendre ses caresses comme si de rien n'était.

Et la question tomba.

Wun se sentait comme un bambin à qui on aurait donné une sucette pour ensuite la lui arracher de la bouche ... Même si en l'occurrence Kuro ne lui avait encore rien mis en bouche à proprement parler.

Sérieusement ? Il voulait savoir maintenant d'où lui venait cette cicatrice ? Wun était un assemblage de multiples cicatrices depuis... Depuis leur toute première rencontre et c'était maintenant qu'il se réveillait ?

Wun aurait pu mentir. Lorsqu'il le voulait, il savait donner le change. La vérité, c'était qu'il n'aimait pas mentir à Kuro. Il était de plus en plus réticent à le faire. Il envisageait de plus en plus souvent de tout lui révéler, mais une part de lui redoutait encore sa réaction. Kuro aurait un million de raisons de se fâcher ou de se barrer -ou de faire les deux : parce qu'il lui avait menti, parce qu'il l'avait inconsciemment mis en danger, parce qu'il était un tueur, parce qu'il était flippant, parce que la situation elle-même était flippante... Et probablement d'autres encore.

Il se retrouva donc comme un con à ne pas savoir trop quoi dire. D'un autre côté, Kuro savait déjà qu'il avait un passé trouble, et le fait qu'il se soit fait tirer dessus ne voulait pas dire qu'il faisait nécessairement partie d'un gang mafieux. Il pouvait juste avoir de terribles fréquentations.

Baissant le nez sur la dite cicatrice il fronça les sourcils, essayant de s'en rappeler. Certaines cicatrices l'avaient plus marqué que d'autres -psychologiquement parlant. Celle sur son ventre par exemple il s'en souvenait très bien puisque c'était en sauvant Ellen qu'il l'avait reçu. Il était encore à l'Academie à cette époque et il avait fait gober à tout le monde, ou presque, qu'il s'agissait d'un coup de couteau lors d'une racket. Celle sur la cuisse aussi il s'en rappelait, enfin surtout l'après blessure passé en compagnie de ce taré d'infirmier scolaire.

Celle là... Il lui semblait que c'était la balle qu'il s'était pris dans le ventre le jour où il était tombé sur Yoi. Genre... Littéralement tombé. De toute façon qu'importe l'histoire derrière la blessure c'était toujours soit la mafia soit les histoires de drogue en jeu. Kuro savait déjà pour la drogue, Wun pourrait jouer dessus. Utiliser un mal pour en cacher un pire. Et pourtant, comme si au fond il voulait tendre les perches pour se faire mettre à découvert, il décida de ne pas mentir.

"Je me suis fait tirer dessus."

Déclara-t-il d'un air... Assez indescriptible. Un mélange d'air penaud, comme si c'était sa faute, de prudence, pour ne pas sauter à pieds joints dans un sujet délicat et de malaise. Il avait beau collectionner les cicatrices, ça ne voulait pas dire que chacune n'était pas rattachée à un mauvais souvenir. On ne s'habituait pas à ce genre de choses...

Wun soupira un peu, tendu à l'évocation indirecte de son passé. On avait beau passer à autre chose, laisser les gens et les actes derrière soi, les foutues cicatrices restaient toujours pour faire les trouble-fête.

"Mais on peut en parler plus tard, non ? C'est pas très gai comme sujet quand même pour des retrouvailles..."

Ajouta-t-il avec un sourire à demi-convaincant seulement.
Tentative d'esquiver le sujet ? Un peu. En attendant il avait surtout toujours terriblement envie du brun. Le sujet avait beau être un casse l'ambiance magistral, celà n'empêchait pas que Kuro lui avait foutrement manqué et que aminci ou pas, il était toujours beaucoup trop sexy pour son propre bien.  C'était juste un véritable supplice que d'être à demi nu, sous lui, allongé et vulnérable alors qu'il avait toujours ce fichu doigt sur sa peau, et qu'il l'interrogeait sur cette trace moche qui était venue marquer sa peau et son esprit de manière indélébile.

Et quelque chose lui disait que ça ne faisait plus partie du jeu visant à d'abord le frustrer pour ensuite le noyer dans la jouissance. A priori, le programme venait de passer à frustration et re-frustration.



Dernière édition par Wunjo Dan Ebels le Lun 7 Oct 2013 - 19:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptySam 21 Sep 2013 - 12:35


L'attente me paraît longue, le temps semblant s'étendre pour me plonger dans le doute, encore et encore. Je prends sur moi, essayant de dissimuler l'impatience qui me gagne lentement, mais sûrement. Je suis du regard les moindres réactions qu'il manifeste face à ma question. Quand la réponse tombe, je cligne plusieurs fois des yeux, restant interdit un moment. Tirer dessus ? Wunjo ? Qui voudrait lui tirer dessus ? C'est le mec le plus innocent du monde ! Ah... Ceci est un fait avéré, certes, mais visiblement, seulement à mes yeux. Le souvenir de sa blessure au bras me revient en mémoire et je me mords la lèvre, rentrant la tête entre mes épaules, regrettant presque d'avoir aborder le sujet. Est-ce que c'est un souvenir douloureux ? Je garde ma lèvre pincée entre mes dents et baisse les yeux sur la cicatrice, laquelle étant toujours pointée par mon doigt. J'entends de nouveau sa voix, mais je serai bien incapable de répéter ce qu'il vient de dire. Je libère enfin ma lèvre, quand je glisse mon doigt sur la boursouflure de sa peau, la suivant avec application.

Wun... Wun...



Autant la première fois que son nom a été prononcé, c'était dans un murmure de crainte, autant, la seconde fois, ce sont les larmes qui ont brisé ma voix. J'ai déglutis, inspirant rapidement, pour me redonner une certaine constance. J'ai finit par arrêter de le toucher, sans pour autant le regarder de nouveau dans les yeux, plaçant mes mains dans mes cheveux. Je suis resté un court moment comme ça et puis j'ai finalement remit mes mains sur son corps, détachant son jeans. Je descends de son corps, puis du lit, entrainant le pantalon avec moi, pour le foutre en sous-vêtement. Je tends le bras sur le côté et laisse son jeans tomber, repérant celle que je cherchais maintenant : la cicatrice sur la cuisse.

Et celle-ci ?



Je pointe l'accusée d'un doigt que je veux assuré, mais je sais que ma main tremble un peu. Je laisse mon bras retomber mollement le long de mon corps, revenant vers le lit. Un peu désabusé, je me laisse tomber aux côtés de mon amant, le regardant fixement. Un mélange de tendresse, de colère et de lassitude dans mon regard, j'en suis bien conscient, mais je suis encore trop éreinté pour essayer de donner le change.

Et celle sur ton ventre ? Sur tes reins ? Et toutes les autres ?



Je n'ai du tout envie de déclencher une dispute entre nous aujourd'hui. J'ai toujours dans l'idée de lui faire l'amour - et toujours l'envie dans l'étroitesse de mon jeans. Apprendre qu'il s'était fait tirer dessus n'a apparemment pas décourager ma libido. Je soupire, pinçant les lèvres, alors que ma main va retrouver l'une de Wunjo, pour nouer mes doigts aux siens, unique témoin que j'appréhende la réponse à toutes mes questions. L'autre main se glisse sur son torse, cherchant la chaleur de sa peau pour réchauffer la mienne, toujours froide. Mes yeux, incapable de continuer de le regarder ainsi, tombent sur nos mains jointes et je commence à bouger mon pouce contre le dos de la sienne, distrait.

Je sais que j'ai promis de ne poser aucune question, mais vingt-et-un jours, c'est long.



Cet argument aurait pu être très crédible si j'avais cherché à le développer, mais je ne voulais pas que Wunjo en profite pour détourner la conversation sur moi, alors que je voulais qu'elle gravite uniquement autour de sa personne. Même si la crainte de sa réponse était toujours présente, j'avais réussit à retrouver une certaine assurance dans ma voix. J'en profite donc pour me redresser un peu et le regarder de nouveau lui, et non plus son corps balafré à de nombreux endroits, mais qui n'enlève rien au désir qu'il provoque en ce moment sur le mien.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptyDim 29 Sep 2013 - 19:49



En voyant le visage de Kuro se décomposer, Wun regretta immédiatement de lui avoir balancé l'information de la sorte. Le but n'était pas de l'inquiéter, mais plutôt de l'épargner. Évidemment, Wun avait oublié dans l'affaire que tout le monde ne pouvait pas accueillir ce genre d'informations avec autant de calme et recul que lui qui avait baigné dans un milieu mafieux pendant plus de 10 ans.

Il lui adressa un sourire penaud ne sachant pas quoi dire ou faire pour rattraper la façon crue dont ça avait été dit. Il osait à peine le toucher, comme s'il craignait qu'il l'envoie sur les roses comme lors de cette dispute terrible juste avant Noël.

En le sentant défaire son pantalon, Wun se raidit, comprenant ce qu'il voulait faire et soudainement nettement moins enchanté à l'idée de se faire dénuder.

« Non non non non ! »

Protesta-t-il, essayant de se cambrer pour maintenir le vêtement sur ses hanches, mais en vain, le pantalon finit par terre et Wun en boxer.

La question suivante tomba et le russe se mordit la lèvre, refusant de parler, et son silence en disait même plus long que n'importe quelle réponse. Le regard que lui lança le brun lui fendit le cœur, mais il savait que ce ne serait probablement pas le dernier qu'il aurait. Il espérait que la vérité finirait par lui faire suffisamment peur pour qu'il en reste là.

Et pourtant... Les questions ne s'arrêtèrent pas là. Wun ne savait plus vraiment si Kuro voulait la vérité ou non. Sans doute la voulait-il tout en espérant qu'elle soit acceptable et supportable. De ce côté là, il risquait d'être déçu... Dire que Wun était innocent c'était comme dire que Kuro n'était pas pervers : ça avait peut être été vrai un jour, mais les choses avaient bien changé depuis.

Le blond ne savait même plus par où il devait commencer. La majorité des cicatrices avait été faite par balle. Il y avait ensuite celle faite au couteau dans son bras que Kuro connaissait bien puisqu'il l'avait vu alors qu'elle était encore au stade de blessure et non de cicatrice. Il en avait une autre qui avait été faite au couteau dans la hanche -vestige d'un compte rendu pour une sombre histoire de drogue cette fois ci. Et puis il restait celle sur ses reins qui avait encore une histoire à part qui ne plairait probablement pas bien à Kuro -quoique toutes les autres ne lui plairaient sûrement pas beaucoup plus.

Ce qui étonnait davantage Wun, c'était que Kuro s'intéresse plus à la provenance des autres cicatrices qu'au pourquoi du comment il s'était fait tirer dessus. Ce n'était quand même pas chose courante de se prendre une balle. Cela dit ça arrangeait plutôt le russe pour le moment, qui n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pourrait répondre à une question frontale sur l'histoire de ces blessures... Difficile de faire une pirouette dans mentir, et s'il commençait doucement à penser que sa bonne résolution de ne pas mentir était une mauvaise idée, il sentait bien que Kuro n'était plus prêt à tolérer des cachoteries ou des mensonges et qu'il faudrait bien cracher le morceau tôt ou tard. En tout cas c'était ce que laissait croire sa dernière phrase.

Ce qui n'enchantait guère le blondinet, n'ayant pas la moindre idée de quelle pouvait être sa réaction lorsqu'il apprendrait toute la vérité. A priori il ne faudrait pas trop compter sur des sauts de joues ou des bisous de félicitations. D'ailleurs si Kuro n'abandonnait pas l'idée des cajoleries, Wun avait déjà fait une croix dessus : avec le temps d'expliquer le tout -et nul doute que ce serait long, car il était hors de question de lui balancer le tout à la figure comme un seau d'eau glacé- puis d'encaisser, l'envie aurait probablement déjà disparu. D'ailleurs rien que de penser à tout ça, Wun sentait que l'excitation retombait, et ce n'était pas la seule...

Inconsciemment, ses doigts s'étaient refermés plus fort sur ceux du brun, comme pour l'empêcher de s'échapper s'il essayait. Wun avait encore un petit espoir de ne pas tout lui dévoiler. De satisfaire suffisamment sa curiosité pour qu'il ne cherche plus à creuser mais sans le terrifier. Il ne savait juste pas comment.

« Elles ont toutes plus ou moins la même histoire…. »

Finit-il tout de même par dire, ce qui était vrai sans l'être. Il ne voulait pas rentrer dans les détails tout de suite. Ça ne servirait de toute façon à rien tant que Kuro n'aurait pas une vue d'ensemble. Et la cicatrice des reins attendrait un autre jour, ouvrir le chapitre des exs juste après celui de la mafia n'était probablement pas l'idée du siècle. Encore moins dans la mesure où Wun avait lui-même des questions à poser concernant une récente trouvaille...

Il secoua la tête, chassant ces idées noires de son esprit. Ce n'était pas le moment d'y penser puisque même s'il abordait le sujet, Kuro ne le laisserait pas détourner le sujet de conversation si facilement -et encore moins si c'était à son désavantage. Comme quoi, tout le monde avait des secrets pour les personnes les plus proches.

Ceci étant constaté, ça n'aidait pas franchement le blondinet à savoir comment tourner la chose. Lassé d'attendre la prochaine question comme un condamné appréhendant sa sentence, il décida de prendre un peu les devants. Mieux valait profiter d'un moment d'accalmie pour exposer son point de vue.

« Tu sais, amour, je ne te prends pas pour plus con que t'es... Un type qui change de nom du jour au lendemain ça cache souvent quelque chose de pas très beau... Et honnêtement si à l'époque on avait été aussi proches j'aurais essayé de t'expliquer. »

Et il ne mentait pas. Ça n'aurait probablement pas été facile, mais les explications -le minimum requis en tout cas-auraient été inévitables. Mais les choses ne s'étaient pas passées comme ça : lorsque Wun avait quitté la mafia il était certes en contact avec Kuro, mais on ne pouvait pas vraiment parler d'un lien particulièrement fort entre eux. C'était venu après, lorsque le russe avait tiré un trait définitif sur son passé et pensait en avoir fini avec la mafia et ses soucis de l'époque. Naïvement. Sauf que inévitablement, le sujet revenait encore et encore.

« Honnêtement l'histoire n'est pas jolie et j'essayais ... J'essaye de la garder là où elle devrait rester : dans le passé. »

Il se redressa un peu, refusant toujours de lâcher la main de Kuro, esquissant un sourire d'auto dérision en reconsidérant ce qu'il venait de dire.

« Ce n'est pas une grande réussite comme tu as du le remarquer. »

Il faisait bien sur allusion à cette fameuse période où il avait mis des distances entre eux pour éviter que ce taré de stalker de Zyed ne s'en prenne en Kuro. Et ce n'était qu'une des nombreuses fois où un individu non désiré de son passé avait pointé le bout de son nez pour foutre le boxon dans sa vie. Il fallait aussi dire que pour un départ à zéro une ville de taille moyenne comme Keimoo n'était probablement pas le meilleur choix. Mais bon, Wun avait ses attaches ici. Le blondinet laissa échapper un petit soupir en songeant justement à tous ceux qui avaient bien failli faire capoter son changement d'identité.

Il releva ses yeux vairons vers Kuro, attendant une question, un go, ou mieux, un signe de renoncement. Ne disait-on pas "heureux les ignorants" ? Honnêtement, Wun ne voyait pas en quoi Kuro vivrait mieux en connaissant son passé. En revanche il voyait très bien en quoi il vivrait plus mal. Ou plutôt... En quoi lui, Wunjo, vivrait plus mal, si le brun lui en voulait de lui avoir caché tout ça. C'était du pur égoïsme, et il le savait pertinemment. Mais quite à devoir tout déballer, il préférait presque que le brun l’aiguille un peu avec une question, sinon il ne savait pas par où commencer. C’est qu’il y en avait des choses à dire…

Il baissa le nez quelques secondes, le temps de balayer rapidement son propre corps du regard. Il était vrai que dans sa vue d'ensemble, ça ressemblait assez à un champ de bataille, avec des marques laissées un peu partout.

« Je sais que c'n'est pas très esthétique ... »

commenta-t-il, comme si c'était le véritable problème ici. Il savait que ça ne l'était pas, mais honnêtement, sortir des conneries l'aidait à ne pas juste péter les plombs tant il appréhendait la suite des évènements.

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MessageSujet: Re: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptyLun 30 Sep 2013 - 14:33


Putain...

La prise qu'il exerce sur mes doigts n'est pas physiquement douloureuse, mais j'ai l'impression que ma peau brûle sous la sienne. Non plus par une quelconque excitation sexuelle, la mienne - tout comme la sienne visiblement - ayant foutu le camp. Je ne sais pas exactement à quel moment, tout comme je ne sais pas quand ma colère a commencé a prendre le dessus sur une plausible tendresse que j'avais pu encore entretenir jusque-là. Je lève les yeux au ciel, pinçant mes lèvres. Deux solutions : ou bien j'explose maintenant et j'hausse nettement le ton, faisant profiter à tout le voisinage de notre querelle ou alors je prends sur moi et je nourris un peu le bébé pour obtenir le résultat de la plupart de nos prises de tête. A savoir : être froid, cassant - blessant même, si on revient sur celle où le bras de Wunjo était en piteuse état - et me ramollir parce que je tiens trop à lui pour qu'on reste sur des maux comme ceux-là. Sauf que, aujourd'hui, il est hors de question que je m'aplatisse, hors de question que je revienne la queue entre les jambes, aussi douloureux que cela puisse être. Je ne plierai pas.

Entendre sa voix de nouveau m'oblige à baisser les yeux sur lui. Pour une fois, il n'esquive pas mes questions à l'aide des siennes. Là, c'est pire : elle les snobe complètement. Il ne répond pas du tout à ce que je lui demande. Savoir qu'elles ont toute la même histoire, qu'elles sont toutes faites le même jour, par le même type qui lui a tiré dessus... je n'en ai strictement rien à foutre. Ce que je veux savoir c'est pourquoi et comment. Et surtout le pourquoi du pourquoi et le comment du comment. Je veux remuer le couteau dans la plaie, je veux réveiller les mauvais souvenirs, je veux les connaître... Je veux des réponses et les siennes ne me conviennent pas le moins du monde.

La suite me fait froncer les sourcils, signe évident qu'il vient de me blesser. Je sais qu'il saura très bien interprété ma réaction, surtout que je tente de dénouer mes doigts des siens en même temps que ma main retombe de son torse pour échouer sur ma cuisse. Je contracte les mâchoires, les sourcils toujours froncés, soupirant bruyamment, pour essayer de ne pas cracher mon venin tout de suite et pouvoir prendre un peu de recul. J'arrive à faire la première chose, mais j'ai encore du mal avec la seconde. Oui, les retrouvailles auraient pu - auraient du - être plus réjouissantes, mais c'est trop tard maintenant. Alors aborder les choses d'une façon plus objective est bien le cadet de mes soucis dans l'immédiat.

Le reste de son charabia étant aussi inutile que futile, je décide de l'ignorer dans son intégralité. Je profite que Wunjo admire son corps couvert de blessure de guerre pour arracher ma main de la sienne. Je commence par reculer sur le lit, mettant dans la distance entre nous, mais n'y tenant plus, je préfère me lever et sortir de la pièce. J'ai la nausée. Envahi par le désir juste quelques minutes plus tôt, j'en avais oublié l'heure et le fait que je devais prendre mes repas à heure fixe et avec des ingrédients clefs pour réduire rapidement mes carences. Mais la faim n'est pas là et je préfère embarquer un paquet de cigarettes qui trainent sur le buffet, avec le cendrier, pour revenir dans la chambre. J'allume la première et garde le second dans ma main, posé sur le paquet de clopes au creux de ma paume. Je m'appuie sur le cadran de la porte et commence à me bouffer l'intérieur des joues, sans y penser. La première bouffée de nicotine me fait tourner la tête et je ferme les yeux, me concentrant pour chasser rapidement cette sensation de perte d'équilibre, humectant mes lèvres par la même occasion.

Mes questions étaient pourtant précises, Wunjo : comment t'as eu la cicatrice sur ta cuisse, sur tes reins, sur ta hanche, sur ton ventre et toutes les autres ? Pourtant, tes réponses sont merdiques.


Non, ma voix n'était ni froide, ni cassante. Autoritaire, peut-être. Tremblante, certainement. Contrairement aux autres fois où je préférais me contenir pour ne pas exploser et garder une certaine contenance, ainsi qu'une certaine intelligence - voire diplomatie - dans mes propos, aujourd'hui je ne m'en sentais pas la force. Dans l'instant, j'avais juste besoin de tout envoyer promener, Wunjo compris. Je tire sur ma cigarette, baissant les yeux sur le cendrier alors que j'y secoue mes cendres. Je préfère continuer de le fixer encore un peu, plutôt que de retourner mon attention sur mon amant.

Je me fous que tu ne veuilles pas en parler, je veux juste savoir. Que ce soit parce que c'est douloureux ou nostalgique ou je ne sais quoi encore... Qui fasse que tu ne veuilles rien dire, je m'en tamponne. Maintenant, réponds à mes questions. Vraiment.


Je daigne relever le nez en prononçant le dernier mot, sachant pertinemment que je montre à Wun une facette de moi que j'avais préféré garder cachée. J'avais un peu jalousé mon côté salaud, le gardant pour moi, pour ne pas avoir à l'en éprouver. Pourtant, j'avais bien envie d'être infect juste maintenant. Et impoli. Envoyer valser toute la bonne éducation et laisser parler ce côté de moi que le blond ne connaissait pas encore. Sans cette petite partie de ma personnalité, je serai certainement une lavette à l'heure qu'il est et ne lui ayant jamais montré que je pouvais parfaitement encaisser les coups comme ça, il avait du me prendre pour plus faible que je ne le suis vraiment. Peut-être.

Je coince ma cigarette entre mes lèvres, tirant dessus alors que je reviens vers le lit. Je pose le paquet et le cendrier sur la table de chevet. Depuis qu'on a emménagé ici, je n'ai jamais fumé dans la chambre : je déteste dormir dans des draps qui empestent le tabac froid. Mais le vertige mettant un temps fou à passer, je vais faire une petite entorse à mon règlement. Décidément, je décide de chambouler beaucoup de choses depuis que je suis surtout de mon trou. Je me laisse tomber sur le matelas, plus proche de la tête de lit que de Wunjo, préférant encore garder mes distances physiques. Je reprends la clope entre mes doigts, enlève la cendre sur la fraise et revient à mon amant, l'obligeant à garder le silence par le regard noir que je pose sur lui. Les cernes en plus, avec la coupe de taré fraichement évadé de son hôpital psychiatrique, je pense que l'ambiance ne fait qu'intensifier le côté "tu l'ouvres, je te bute".

Bien sûr que tu me prends pour un con. Rien que le fait que tu puisses penser sérieusement que j'allais fermer les yeux ad uitam aeternam.


Mes lèvres s'ourlent pour laisser apercevoir un sourire purement ironique, que j'accompagne délibérément d'un rire jaune et bref. J'inspire et secoue lentement la tête, reprenant un air plus sérieux, plus strict. Une nouvelle taffe sur ma cigarette, expirant l'air par le nez, un peu trop fort pour ma nausée. Je sens que je suis devenu blanc comme un linge et je remercie la pénombre de la pièce de le cacher. Paniquant légèrement à l'idée de perdre mes moyens à cause d'une anémie ou d'une crise d'hypoglycémie, ce sentiment s'accroche à ma colère, l'intensifiant. Effet qui se ressent immédiatement dans le ton de ma voix, qui prend de l'assurance à mesure qu'il monte.

Alors maintenant, est-ce qu'on est suffisamment proches, pour que Monsieur estime qu'il a des explications correctes à fournir ? Est-ce qu'on a suffisamment vécu ensembles pour qu'il réponde à mes questions ?


Je le quitte des yeux pour une dernière taffe sur ma clope et l'écraser dans le cendrier. Je frotte mes mains, les mâchoires serrées et revient à lui, encore plus furieux, à mesure que je l'oblige à se taire et que je cracher mon venin. Je me redresse et l'adrénaline de ma colère décuplée me faisant oublier mes vertiges des dernières minutes, je me lève, surplombant mon amant, raide comme un piquet juste devant lui.

Est-ce qu'on a suffisamment baisé pour que Monsieur daigne me raconter des choses pas jolies ? Ah pardon, Monsieur ne prend pas parti... Monsieur est mieux que tout ça, d'ailleurs tout ça, bah ça n'sert à rien ! Tu penses qu'il vaut mieux ne rien dire que de faire mal ? Mais t'es déjà dans la merde ! Mais surtout pas de coup de gueule, faut être calme ! Faut être doux, faut être calme !


Mes mains écartées de chaque côté de ma tête, comme si je me faisais braquer, je les laisse finalement retombe le long de mon corps. Je deviens incohérent. Dans ma tête, tout est clair, mais j'ai toujours un mal fou à exprimer correctement mes idées quand je me laisse emporter par la fureur. Je tourne la tête sur le côté, humectant mes lèvres, les pinçant finalement, en même temps que j'inspire longuement.

Et n'espère même pas t'en tirer avec une pseudo excuse comme quoi tu veux me préserver ou je ne sais quoi. Si je pose des questions, c'est que je suis prêt à entendre les réponses. Si tu veux pas me rendre plus taré que ce que j'ai failli devenir dans cette putain de cabane, répond, Wun.


Quand mon regard se pose de nouveau sur lui, c'est d'abord en coin. Puis je tourne la tête dans sa direction et le regarde plus franchement, le regard toujours aussi noir, la colère toujours présente et continuant de bouillir, inlassable. Pourtant, je fais un pas vers lui, restant planté devant lui, voulant le presser un peu pour ne pas lui permettre de gagner du temps avec une de ses pirouettes habituelles.
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MessageSujet: Re: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptyJeu 3 Oct 2013 - 22:44



Wun et les conneries, c'était un peu comme la belote : après le belote, venait le re belote, et le blondinet se contentait rarement de la connerie, préférant enchaîner connerie et re-connerie. On aurait pu croire qu'après avoir fréquenté Kuro un an le russe saurait ce qui l'énervait et par conséquent ce qu'il ne fallait pas dire... Mais Wunjo était du genre bouché. Voire carrément arriéré sur certains sujets.

Cela dit, Kuro ne faisait pas mieux cette fois-ci: il aurait du savoir que le blondinet refusait de se dévoiler lorsqu'on l'acculait. D'un autre côté, vu l'état de colère dans lequel se trouvait le brun, Wun n'était pas sur qu'il soit en état intellectuel de faire ce calcul là. L'émotion avait clairement pris le dessus sur le rationnel.

Dans ce genre de situation, à part laisser couler, Wunjo ne savait pas quoi faire. De toute façon Kuro semblait déterminer à lui balancer des saloperies à la chaîne sans lui laisser le temps de répliquer. Et il y arriva… longtemps. Cela sembla même une éternité pour le blondinet pantois qui s’était assis sur le bord du lit, dans sa tenue ridiculement légère. Il le regarda essayer de l’intimider en haussant le ton, en se plantant droit comme un i devant lui, tout recroquevillé. Et ça marchait plutôt bien. Disons que ça lui clouait le bec, au russe. Après, si le but de la manœuvre était au contraire de le faire parler… c’était carrément râpé. Comme les carottes. Ah, toujours ces carottes.

Il le laissa donc finir sa tirade, songeant que s’il essayait d’intervenir avant la fin il n’aurait le droit qu’à quelques jets de venin supplémentaires. Mais à la dernière remarque de Kuro, il ne put se retenir d’avantage. Un peu malgré lui, Wun … éclata de rire. Un rire un peu sinistre, comme une sombre symphonie, un rire un peu malsain, un peu comme un rire de Chat de cheshire. En même temps, le rire était une réaction nerveuse type chez pas mal de gens, l’ex mafieux y compris. Lorsqu’il s’était engueulé avec Akim, il était parti dans un fou rire incontrôlable, tant et si bien qu’il était passé pour un fou. Là, c’était plus mesuré. Juste un rire jaune qu’il n’avait pas su étouffer.

« Prêt à entendre mes réponses ? Mais tu sais même pas c’que j’vais te dire, Kuro, comment tu veux savoir si t’es prêt à encaisser ou non ? »

Il n’avait pas haussé la voix, la gardant même plutôt basse, surtout en comparaison de l’élévation de ton du brun un peu plus tôt. Il n’avait pas la force de crier, à peine celle de ricaner. Il ne doutait pas que les 3 dernières semaines avaient été éreintantes pour Kuro, mais elles n’avaient pas été des plus faciles pour lui non plus, et psychologiquement, il était fatigué aussi. Trop fatigué pour véritablement s’énerver, même si ce que lui avait dit le brun l’avait blessé, à défaut de le mettre en colère. De toute façon, ce crétin de Wunjo manquait trop de confiance en lui pour remettre en question les affirmations –pour le moins agressives- de son petit ami. En revanche, cela ne l’empêchait pas de désapprouver certaines choses.

« Sérieusement… t’as passé 3 semaines dans un cabanon alors ça y est, t’es prêt à encaisser les pires trucs ? Laisse moi rire. T’as pas la moindre idée de ce sur quoi tu fous le doigt, mais tu débarques avec ta grosse voix et tes mesquineries pour me faire cracher l’morceau sans même te douter que dans 10 minutes tu regretteras d’avoir ouvert ta gueule »

Honnêtement, Wun ne savait pas comment on pouvait réagir à ce genre d’annonce. Aurait-il la trouille ? La trouille d’avoir mis en rogne un type qui avait buté des gens, beaucoup de gens, sans tergiverser et sans rechigner. La trouille de vivre avec un tueur. Peut être le dégout, si la peur passait son chemin. Il n’en savait rien, il n’avait pas le recul nécessaire pour le savoir. Certes, d’autres avaient su accepter cette part de lui, mais ils restaient une minorité. Et puis… il y avait une différence entre quelqu’un qui apprenait ça par erreur et quelqu’un à qui il fallait expliquer les choses. Wun n’avait jamais été doué en explication, c’était une certitude.

Lassé de rester assis, prostré, face à un Kuro dressé devant lui comme ennemi menaçant, il finit par se redresser lui aussi. Il était certes plus petit que lui, même debout, mais au moins il se sentait moins ratatiné. Et puis ce relèvement subit l’avait sorti de sa torpeur de victime, redynamisant son esprit.

« T’as eu les boules en voyant ma blessure à l’épaule ? T’as failli chialer parce que je me suis pris une balle ? Et tu penses être prêt à entendre ? J’ai l’impression de voir un mec qui a la phobie des chats et qui voudrait qu’on le foute en cage avec un tigre. »

Il s’était même mis à gesticuler. Ses gestes étaient nerveux et trahissaient son état de semi-panique, mais tout était préférable à l’état de mollusque martyre. Ok, il s’y était pris comme un manche, mais il était persuadé de ne pas être un con fini sur toute la ligne, et il refusait de se laisser dire des choses fausses. Il avait beau être terrifié par les colères de Kuro et la perspective qu’il puisse se barrer sur un coup de tête, il était maintenant capable de soutenir son regard, et il ne se gênait pas le moins du monde pour le fixer.

« Et je t’emmerde. Le fait que je veuille te préserver, c’est pas une excuse. T’es qu’un con si tu penses vraiment ça »

Il leva les bras au ciel pour les laisser retomber mollement le long de son corps. Il n’aimait pas aborder ces sujets là, mais le passé lui avait appris que plus il s’acharnait à taire les choses, plus il créait de malentendus, et plus la situation s’envenimait.

« Ma dernière copine, elle est tombée nez à nez avec la cause de mes blessures, et au cas où tu n’as pas remarqué, elle est plus vraiment dans l’coin. Elle n’a pas attendu longtemps pour se barrer le plus loin possible, alors PARDON si l’idée de tout balancer me rebute hein. »

Reparler d’Ellen après tout ce temps n’était pas une partie de plaisir. Même s’il ne ressentait plus rien pour elle à ce jour, c’était un épisode de sa vie qu’il avait toujours du mal à évoquer. Ca l’avait à l’époque plongé dans une déprime dévastatrice qu’il ne voulait plus jamais connaître, même si c’était en partie cette période qui avait fait que Wun et Kuro était en couple. Même Ethan n’en avait pas beaucoup entendu parler, le russe ayant joué la carte du déni du début jusqu’à la fin.

Refusant de s’appesantir d’avantage sur cette histoire maintenant close, il ’attrapa pKuro ar le bras et le poussa en arrière pour le forcer à reculer.

« Et tu sais quoi ? Big news : me prendre de haut et me cracher ton venin à la gueule ne m’incite pas du tout à discuter de quoi ce soit avec toi. »

Il avait même réussi à esquisser un sourire. Un peu maigrichon et un peu hésitant, mais finalement, le cynisme revenait toujours à l’attaque tôt ou tard. C’était plutôt bon signe : tant que le sarcasme perdurait, c’était que le moral n’était pas encore au 40eme sous-sol, même s’il était loin du beau fixe.

« D’ailleurs je sais pas pourquoi on discute. T’en as après moi ? Super. Mets moi un poing dans la gueule et respire un bon coup. Parce que tel que je te vois, tu te crois peut être prêt à entendre mes histoires, mais sûrement pas à écouter. »

Il haussa les épaules, voulant sans doute faire croire que ça lui était égal. C’était loin, très loin, de lui être égal, mais se victimiser ne lui apporterait rien de bon face à la furie qu’était devenu son petit ami. A croire que cette partie de lui se nourrissait des états d’âme du blond. Et il était hors de question de le pousser encore plus dans cette voie. Au contraire, Wun avait l’espoir de voir le soufflet retomber le plus vite possible.

« Et puis ça serait dommage, t’as craché tellement de mépris que t’en aurais même plus pour après, vas recharger tes batteries »

Il le contourna, sortit de la chambre, toujours en petite tenue puisqu’il avait en tout et pour tout son boxer, et il rejoignit la cuisine. A son ton relativement calme et ses gestes plus ou moins maitrisés, on aurait pu croire que Wunjo avait réussi à garder son sang froid. Mais quiconque le connaissant un peu savait surtout que plus les apparences étaient maitrisées, plus l’intérieur était chaotique et désespéré. Il était juste au-delà du stade où il pouvait extérioriser cela. Finalement, c’était pire que tout. Il s’était attendu à subir la fureur, le mépris et le dégoût de Kuro APRES avoir parlé, pas avant. Maintenant il avait la frustration de tout garder pour lui, et la détresse de s’être encore une fois violemment disputé avec son bien aimé.

Mais là il ne pouvait pas. Il ne pouvait rien lui dire alors qu’il lisait dans son regard tant d’énervement et de colère, c’était juste insupportable.

Il réalisa au bout de longues minutes qu’il était resté planté devant le réfrigérateur sans rien faire de plus. Machinalement, il l’ouvrit. Il avait fait quelques courses en prévision du retour du Kuro, et il présentait que ces courses là allaient y rester un bon bout de temps. Son regard vairon se posa sur les deux bouteilles de vin, il fut tenté dans déboucher une pour se l’enfiler. Il y renonça, songeant que de toute façon la vodka lui serait plus utile à ce stade. Il continua à balayer le frigo des yeux, ne sachant pas vraiment ce qu’il cherchait. Quelque chose pour lui occuper l’esprit. Sa main finit par refermer le frigo, ouvrir le congélateur, s’emparer d’un pot de glace, s’emparer d’une cuillère, et attaquer l’amas de sucre glacé. Maigre occupation, maigre diversion, mais le froid glacial lui faisait mal aux dents et ça l’occupait plus qu’autre chose. Il avait l’impression d’être ces jeunes filles pathétiques se jetant sur la bouffe, le gras et le sucré pour oublier qu’on les avait pitoyablement larguées. Bon, il n’était pas si différent de ces filles là.

Il osait à peine lever les yeux de son pot de glace, craignant de tomber nez à nez avec les yeux furieux de Kuro. A part lui catapulter de la glace vanille à la petite cuillère, il ne savait pas franchement quoi faire d’autre. Il espérait qu’après quasi un an de couple et plus de 6 mois de vie commune, ils trouveraient le moyen de passer outre une énième dispute. Ce qui n’était que repousser le souci, reculer pour mieux sauter : tôt ou tard, il devrait lui parler. Mais il était hors de question qu’il lui parle dans cet état. Il n’y arriverait pas, de toute façon. Il espérait surtout que Kuro n’allait pas partir en claquant la porte, le laissant se bouffer les doigts, les cheveux, en plus de la glace. En fait il voulait aller dormir, là, tout de suite. La torpeur du sommeil lui semblait la situation la plus souhaitable à ce moment là. L’alternative étant de finir à l’hôpital avec une bonne crise de foi en s’empiffrant plus de glace que son corps ne pouvait en supporter.

Il posa ses yeux sur l’aquarium trônant sur le petit bar où Jack nageait paisiblement, ignorant le drâme émotionnel se déroulant pourtant non loin de lui.

« Tu sais quoi Jack ? On a pleins de points communs toi et moi : toi t’as ton titanic et ton bout de glace géant, qui t’a fait lamentablement couler, et moi, j’ai mon secret titanesque et ma glace, et je suis pas loin de la noyade non plus. »

Sauf que Jack le poisson s’en contrefichait. Hop, un tour de bocal, et il avait déjà oublié. Le russe se demanda si un tour de cuisine suffirait à lui faire oublier, mais renonça à essayer. Il avait déjà l’impression d’incarner un cliché ambulant avec son pot de crème glacée, il n’allait pas aggraver son cas.

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MessageSujet: Re: Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN   Viens, on s'engueule AGAIN AND AGAIN AND AGAIN EmptyVen 4 Oct 2013 - 13:41

Je m'attendais à ce qu'il reste muet ou qu'il gueule ou qu'il sorte de la pièce, voire de l'appartement... je m'attendais à tout, sauf à ça. Le rire qu'il laissa échapper n'étant malheureuse pas transmissible. Je reste comme un con, planté là, à le regarder, muet de stupeur. Ce doit être nerveux, puisque je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. J'attends, patiemment, ce qui jure atrocement avec la façon dont je me sens depuis que j'ai commencé à m'énerver. Ce rire, aussi malsain soit-il, a au moins le mérite de stopper net ma colère. Elle ne diminue pas, mais elle ne grandit plus, c'est un bon début. Pour nous deux.

Dans sa réplique, il marque un point et pas des moindres. Je me doutais bien que, si on lui avait tiré dessus, ce n'était pas juste par curiosité ou pour rire ou je ne sais quoi encore dans le même registre débile. Je me doutais bien que ce ne devait pas être du joli et je savais donc pertinemment qu'en insistant pour connaître le pourquoi du comment, je risquais de tomber haut. En ça, en l'ayant parfaitement assimilé, j'étais prêt à entendre ce qu'il dirait. Ce qui ne voulait pas dire que j'allais être prêt à le cautionner ou l'accueillir comme les premières nouvelles du matin, certes. Mais si c'était le cas, je suis assez grand pour savoir à qui est la faute.

A écouter passivement Wunjo répondre à mes attaques, je note que c'est la première fois que je dois le voir réellement hors de lui. Non pas dans le ton, mais dans ce qu'il me dit. La seule fois où il a pu réellement me blesser, c'était juste avant noël, au sujet de la perte de mon emploi. En ce moment-là, il avait été blessant, mais c'était une inquiétude qui l'avait motivé. Aujourd'hui, c'était autre chose. Peut-être une autre inquiétude ou une réelle colère relativement bien dissimulée. Vu l'état dans lequel je me trouve, je ne peux pas trop dire ce qu'il en est. Je me contente de l'écouter, sans le quitter des yeux. Même lorsqu'il se lève, je ne le lâche pas, ne prenant pas la peine de bouger pour lui donner un espace vital viable. Je suis certes prostré, mais j'ai encore une colère assez forte pour me maintenir.

Enfin, je pense.

J'ai l'étrange et dérangeante révélation que, plus il s'énerve, plus il m'insulte, plus je le vois gesticuler devant moi, plus j'ai envie de lire. Lui faire fermer sa gueule en l'embrassant et puis lui faire oublier cette engueulade, dont j'ai déjà du mal à me rappeler le but, en lui faisant l'amour. Ce qui explique que son contact m'arrache un frisson pervers, même si je ne fais que répondre à ce qu'il veut, en reculant de quelques pas. Je déglutis et me reconnecte avec la réalité, le moment présent, qui n'est pas du tout propice à l'imaginer nu, seulement aux quelques mots d'anglais. Je retiens de rectifier que je n'ai jamais voulu qu'on discute, mais qu'il me livre enfin ses secrets. Nuance. Son sourire et l'invitation à lui foutre un coup me font justement serrer les poings et contracter les mâchoires, surtout lorsque je me surprends à vouloir, effectivement, lui écraser mon poing dans la face. Désir qui jure avec celui qui m'animait juste avant.

Ce qui semble être la tirade finale de Wunjo ne semble même pas vouloir prendre le temps de parvenir jusqu'à mes oreilles. Je le laisse me contourner et sortir de la pièce, le suivant des yeux jusqu'à ce qu'il quitte mon champs de vision. Ok. Ca avait été particulièrement violent. Ce devait être la dispute la plus révoltée qu'ils avaient eu depuis qu'ils étaient ensembles. Je reporte mon regard sur le lit et l'y perd un moment. Un long moment. J'engage un mouvement pour aller dans le salon, terminer ce qu'on avait commencé dans la chambre - l'engueulade, pas la partie de jambes en l'air, malheureusement. Mais je finis par renoncer. Il a raison. Comment je pourrais écouter et comprendre quoi que ce soit aux vues de l'état dans lequel je me trouve ? Comment je pourrais savoir si je supporterai de connaître sa vérité alors que je n'ai pas la moindre idée de quoi il s'agit ? Est-ce que je ferai comme sa dernière copine : partir loin ?

Je tilte. Copine. Je dois le prendre dans quel sens ? Je croyais que j'étais celui avec qui il était en couple pour la première fois ? Je cligne des yeux, m'insultant intérieurement. On vient de se mettre sur la gueule sévère et c'est ma jalousie qui me tire de tout ça ! Depuis quand est-ce que je suis devenu jaloux ? Wunjo a eu une vie avant moi, visiblement remplie de choses pas jolies, mais il a quand même pu avoir des relations ! Je secoue lentement la tête et finit par joindre mes mains devant ma main, m'obligeant au silence, même intérieur, le temps de ressembler un peu mes idées. Mon regard passe d'un coin du plafond à un autre, sans jamais vraiment voir ce qui s'y trouve. Je me concentre sur les battements de mon cœur, plutôt paisible, et sur ma respiration, régulière et faible. Mes mains glissent de ma bouche à mes joues, se stoppent un moment, le temps d'une longue inspiration. A l'expiration, elles se réfugient sur ma nuque, alors que je penche un peu la tête en arrière. Les nausées semblent s'être envolées et je sais que ce n'est pas bon signe, contrairement à ce qu'on peut penser. Mes mâchoires s'ouvrent et ses ferment, juste un peu, sans jamais entrouvrir mes lèvres, alors que je fixe maintenant un point invisible au plafond.

Quand je laisse retomber mes bras de long du corps, ma tête suit le même schéma et je sens ma respiration se saccader, devenir plus bruyante, plus chaude. Mes poumons semblent avoir un mal fou à se remplir et c'est sans le nez dans la gorge que je sens les larmes monter lentement. Y'a pas à dire j'ai beaucoup pleuré depuis que je suis avec Wunjo. J'ai du atteindre mon quota pour la vie, étant donné que je ne suis pas du genre à m'épancher comme une fontaine [HRP : Une vraie fontaine, hein ! xD]. Mais, jusque-là, ça avait été à cause de la colère ou parce qu'il m'avait blessé. Aujourd'hui, c'est autre chose. C'est beaucoup plus fort. Les larmes me brouillent les yeux et quand je sens la première perler sur ma joue, je ne cherche même pas à l'essuyer, comprenant que c'est sincèrement par tristesse qu'elles se montrent.


Mes mâchoires se serrent alors que mes mains se réfugient dans mes cheveux coupés courts. J'attrape plusieurs mèches et serre les poings, baissant finalement la tête et me laissant aller. Mon regard fixe le pied du lit et je reste un moment comme ça, malgré qu'il n'y ait que trois ou quatre larmes qui roulent jusqu'à mes lèvres ou mon menton. Quand je redresse le menton, j'ai encore les yeux humides, mais je lâche mes cheveux et me tourne vers l'armoire où sont rangées nos fringues. Les miennes prennent trois fois moins de place que celles de Wunjo, puisque j'ai autant de fringues que si je partais une semaine en vacances estivales. J'enfile un t-shirt, sans arriver à me rappeler s'il est à moi ou à lui, constatant simplement que je flotte dedans et je pose ma veste en cuir par-dessus. Veste de moto. Quand je sors de la chambre, je n'accorde pas un seul regard à Wun, apercevant simplement qu'il est avachi sur le canapé, sans savoir ce qu'il y fait. Je me dirige vers l'entrée, sans être particulièrement pressé, et cherche les clefs de mon bolide sur le meuble de l'entrée. Bingo ! j'attrape le paquet de clopes qui traine là, en fourre une directement entre mes lèvres, ai un mal fou à trouver le briquet avec mes yeux encore embués. Je l'allume tout de suite, reposant le tout sur le meuble, sauf les clefs.

Et j'ouvre enfin la porte d'entrée, la refermant doucement derrière moi, pour dévaler les marches des étages, comme si je sortais tout bonnement faire quelques courses pour remplir le frigo. Une fois dehors, je prends tout de suite la direction du hangar loué pour ma moto. J'espère simplement qu'elle a tenu pendant le tremblement de terre et le hangar aussi. A première vue, ce dernier n'a rien et quand j'ouvre la porte de mon box, je constate que mon petit bijou est toujours debout, ficelée au plafond. Le gars est prévoyant, c'en est vraiment rassurant. Comme si ce petit geste purement professionnel me requinquait, je passe mes doigts sur mes yeux, éradiquant les dernières larmes. Je détache la bête, enfile mon casque sans le fermer et l'enfourche, mettant le moteur en route. Je sais qu'il n'est pas préférable de prendre le guidon dans mon état, mais c'est la seule chose à laquelle j'ai la tête juste à ce moment-là.

"Je l'ai regardée plus attentivement , ce truc brûlant qu'elle avait dans les yeux, plus brillant que jamais. Il y avait ce grand virage, j'ai glissé ma jambe sur la sienne, appuyé sur l'accélérateur. Elle a fait des trucs avec le volant en essayant de se dégager, le chien s'est énervé, mais il n'y avait rien à faire. Je tenais bon, pied au sol, nous roulions vraiment vite, c'était un grand virage."
Les chiennes savantes - Virginie Despentes
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