Don't take off your shoes - Jake Keegan.

Sur la route qui mène au Lodge, Ophiuchus n’avait pas roulé comme un dératé. Alors que sa demeure était en vue, il finit par ralentir pour s’arrêter gentiment devant le portail de bois blanc qui délimite ton terrain. Alors qu’il laisse ronronner son moteur, il fait un petit signe de la main à Jake afin de l’inviter à descendre, qu’il puisse manœuvrer son bolide jusque dans son petit bout de jardin à l’herbe bien verte. Une fois la moto rentrée et le casque retiré, il passe sa jambe par dessus son bijou et se passe une main dans les cheveux pour tout remettre en place. Il coince son casque sur l’une des poignées de sa moto et s’en va gentiment récupérer celui de Jake, pour faire de même sur l’autre poignée. Parcourant ensuite les quelques pas qui séparent le portail du porche, il saute les trois petites marches qui l’emmerdent plus qu’autre-chose et cherche toutes ses poches pour trouver les clefs de la porte en thèque repeint en blanc où se trouvent trois plaques de verre opaques de forme diverses surmontées d’un croissant de lune en verre soufflé. Ophi s’arrête un instant pour observer les plantes se trouvant dans l’un des gigantesques pots du porche, puis finit par trouver la clef, la glisser dans la serrure et ouvre lentement la porte sur l’intérieur de sa maison.

L’intérieur, franchement rien à voir avec l’extérieur. Alors qu’Ophi avait tenu à ce que la peinture extérieure ressemble aux maisons des îles Féroé à savoir un peu vieillies, battues et rebattues par les intempéries, de vieilles barrières où la peinture s’écaille et une simplicité dans les couleurs, l’intérieur de la maison lui, hormis les poutres apparentes et les murs de couleur approximativement crème, l’intérieur est plutôt de type moderne. Des lignes épurées sur des surfaces planes et arrondies sans poignées qui débordent à tout va. Ophiuchus pousse donc la porte, se plaquant contre celle-ci afin que Jake puisse lui aussi passer. Il observe d’un œil appuyé son potentiel colocataire au moment où celui-ci passer le seuil et bouge à l’unisson derrière lui afin de fermer la porte, et rester dans son dos. Et voilà, après quoi il lâche quelques mots de sa voix suave ‘Bienvenu au Lodge Ødegård Mr Keegan.’ suivit d’un sourire et d’une phrase d’usage que l’on entend souvent. ’ Veuillez pardonner le bazar, j’étais un peu pressé ce matin.’ bazar simplement composé du paquet de miel pops sur le comptoir, ainsi que les télécommandes posées sur la table basse de façon aléatoire.
Il passe à nouveau devant Jake, le laissant regarder un peu de lui-même, avant de débuter sur une petite voix digne des agents immobiliers, la visite guidée de sa maison. Alors qu’il présente les différentes choses du rez-de-chaussé, il fait la démonstration de comment se servir des meubles, et autres gadgets présents dans la pièce. Nous voici dans le salon, les lumières s’allument soit à l’aide des interrupteurs qui se trouvent un peu partout dans la pièce, ou alors en claquant deux fois des mains. Pour éteindre, c’est deux fois également, mais de façon assez forte quand même. Les meubles, c’est plutôt simple il faut faire pression et il vont s’ouvrir facilement. Les télécomandes sur la table servent à peu près à tout. Télévision, stores, intensité de lumière, radio et même chauffage lorsque ce sera nécéssaire. » Ophiuchus s’approche désormais du comptoir sans entrer dans le coin cuisine. La cuisine toute équipée, frigo américain, four.. Enfin tout ce qu’il faut pour une bonne cuisine et là bas le salon d’hiver par où l’on peut accéder au petit jardin arrière puis à la plage directement. Il sourit une nouvelle fois à Jake en allant se poster à la fenêtre de la véranda pleine de coussins et d’un vieux poêle en fonte pour chauffer l’espace les jours d’hiver. Il en est assez fier de son petit salon extérieur le petit Ophiuchus. Il ressort après avoir regardé les quelques vagues se jeter contre le sable et se dirige vers l’une des deux trois portes se trouvant sur la gauche de la pièce, non-loin de l’escalier à l’opposé de la cuisine. Ophiuchus expliqua simplement à notre ami que derrière la première porte se trouvait les toilettes, la seconde une petite sale de bain et la dernière, une pièce qui n’a pas encore d’utilité particulière hormis stocker son matériel de sport qu’il aimerai bientôt ressortir. L’invitant alors à gravir l’escalier imbriqué dans le mur, il s’arrêta à mi parcours pour lâcher sur le ton de la rigolade Je vais faire installer une sorte de rampe de ce coté, je n’ai pas encore eu l’occasion de monter à l’étage après avoir bu quelques verres, mais ça ne m’a pas l’air bien rassurant.. » il sourit, ricane et continue de monter les marches jusqu'à fouler le parquet de l’étage.
A l’étage, rien de bien fou. Des murs clairs d’une tinte différente de ceux du rez-de-chaussée, par exemple. Il s’avance sur le couloir qui fait le tour des murs en s’appuyant sur la rambarde avant de jeter un œil à son salon vu d’en haut. Il sourit à Jake, se demandant comment celui-ci trouvait la maison. Quoi qu’il en soit il prit le chemin face à la sortie d’escalier, partant donc sur la droite, il passait le long du renfoncement dans le mur et s’arrêtait devant la potentielle chambre de Jake. Ophiuchus poussa la porte, alluma la lumière et mit un pied à l’intérrieur.

« Et voilà la chambre à louer. De la même taille que ma propre chambre, il y a une salle de bain personnelle avec une douche et des toilettes. Bon, sinon désolé du désordre, j’avais pas d’utilité à déballer le lit et monter les meubles de cette chambre, vu que je ne savais pas quoi en faire. » Il regarda Jake un instant, haussant les sourcils, puis rejeta un œil à la chambre après s’être éclaircit la gorge. Si la couleur des murs ne plait pas je peux toujours faire des travaux, je comptais faire venir un décorateur pour mettre un peu de couleur dans la maison. Et un paysagiste aussi, pour avoir un jardin digne de ce nom. J’ai jamais eu de vrai jardin enfaite - Il s’arrêta net dans sa phrase en souriant, lâchant même un éclat de rire avant d’enchainer sur le balcon. Il fit alors coulisser la baie vitrée de l’étage, allant poser une main sur l’accoudoir en bois. « Voilà avec quoi j’ai la chance de pouvoir me réveiller chaque matin. Et vous aussi Jake, vous aussi vous pourriez. ajouta t-il en souriant. Une petite brise légère venait lui ballayer le visage, faisant bouger quelques mèches de ses cheveux grisés, tendis que ses yeux verts parcourraient le visage de Jake.

Jake a beau être à l'aise en toutes circonstances, il faut bien avouer que là, il aurait volontiers troqué sa place. Bien que l'étranger roulait correctement, il n'était pas rassuré pour autant. Une de ses mains se cramponnait à la garde derrière lui, avec le même instinct que si elle s'agrippait à la ligne de vie dont on se sert en escalade, le reste du corps se balançant au-dessus d'un putain de canyon, avec les crocodiles qui attendent en bas, la gueule béante, la folie de l'appétit les faisant saliver, comme dans les cartoons de son enfance... Enfin un cauchemar. Ses doigts le faisait atrocement souffrir, ce qui juraient avec ceux de l'autre main, passé sur la taille de Ophichius. Ils donnaient l'impression d'être posé là négligemment, comme si de rien n'était. Le blond, sous son casque un peu trop serré à son goût, se doutait pourtant que l'autre devait ressentir son malaise : les virages devaient lui mettre la puce à l'oreille. Quand il le voit ralentir, il ne peut contenir plus longtemps l'espèce de soupire de soulagement, ressemblant bien plus à un grognement de complaisance qu'à autre chose. Malgré l'envie irrépressible de sauter de ce engin de malheur, Jake attend le plus naturellement du monde le signe que l'autre ne tarde pas à lui faire. Cette fois, ni une, ni deux, il s'élance et s'échappe de là, comme s'il avait la mort aux trousses. Il se débarrasse du casque, se tournant immédiatement vers la maison devant lui, le casque tenus par ses pauvres doigts encore tout crispés. Il regarde à peine son hôte quand celui-ci reprend son bien, trop étonné de voir une herbe aussi verte et l'envie folle lui prenant de s'allonger dedans.

C'est marrant, de dehors, la maison paraissait grande, certes, mais tout à fait banal, dans un style tout à fait japonais. Rien de transcendant et Jake commençait déjà à se demander ce qui justifiait le prix sur l'annonce. Quand Ophiuchus pousse la porte de chez lui, un sourire satisfait ourle ses lèvres et il s'élance tout de suite derrière lui. Ce n'est pas tant le luxe de l'intérieur qui l'étonne : il a grandi dans le même, merci Pôpa. Ce qui le laisse perplexe, c'est plutôt la raison du pourquoi du comment un étudiant peut vivre ici, seul. Tout seul. Il sent le regard que pose sur lui son plausible colocataire, mais il fait mine de l'ignorer, de ne pas s'en rendre compte. Il arque un sourcil, remarquant que la pièce est de ce qu'il y a de plus... Vide. Pas de télé ? Pas de bar ? Rien ? Décidemment, ce petit l'étonne de plus en plus. La suite le fait sourire et il se tourne vers lui, remarquant simplement le paquet de céréales au passage. Sourire dont il ne se départ pas pendant toute la durée de la visite, se contentant d'écouter l'autre, comme un bon élève. La cuisine lui donne déjà envie de mettre en pratique toutes les recettes que sa mère lui a apprise, chose qu'il n'a jamais eu encore l'occasion de faire depuis son décès. Le fait que les meubles sortent des murs l'émerveille plus qu'autre chose, il se croirait presque dans la superbe maison de Stark. L'armure en moins. Il continue de suivre le propriétaire des lieux, sans piper mots. La montée de l'escalier lui donne rapidement le tournis. Entre la moto et ça, il a du mal à s'ne remettre, mais après ce devrait aller mieux, surtout si la promesse de l'installation d'une rambarde est tenue !

A la vue de la chambre qui l'intéressait, il se remet un peu plus dans le bain, arrêtant de se demande où ce gosse a bien pu cacher ses armes, son ordinateur autonome... Il entre dans la pièce et sourit, en faisant rapidement un tour sur lui-même, pour finir par reporter toute son attention sur le blond.

Pas de lit. J'ai pris l'habitude de dormir sur un canapé de salon. Alors, la peinture, je m'en fous, faites ce que vous voulez. Je vais juste avoir ce petit caprice et j'achèterai un canap'.

Comme si cette demande était tout à fait naturelle, il tourne de nouveau sur lui-même, donnant ainsi l'impression d'observer plus en détails. Mais, il l'a dit lui-même juste après avoir raccroché son téléphone tout à l'heure : avec n'importe quelle condition, il était preneur. Tout ça, pour emmerder Monsieur Keegan. Après la petite confidence de Ophichius, il eut presque envie de se mettre tout de suite à jardiner, pour lui offrir un jardin comme il n'aurait jamais espéré avoir... D'ailleurs, il se décida à en faire son projet prioritaire. Et, l'espace d'une seconde, cette nouvelle initiative le laissa pantois. Depuis quand est-ce qu'il avait envie de faire des choses pour les autres ? - outre sa défunte mère et sa sœur. Depuis quand voulait-il rendre quelqu'un heureux en lui offrant son premier beau jardin ? Il suivit le blond sur le balcon et la vue de la mer le ramena à la dure réalité, le sortant de ses pensées sans pour autant lui faire abandonner l'idée de jardinage. Et il avait tout de même du mal à s'en remettre. C'était comme si ce gamin prenait de l'importance pour lui et...

Vous pouvez donc enlever vos petites annonces : je suis preneur.

Certains y auraient réfléchi à deux fois, avant de se lancer dans cette aventure, mais Jake, lui, s'en foutait. Tout ce qu'il voulait c'était faire chier son paternel, un canapé pour dormir et savoir pourquoi il avait envie de protéger ce gars. Trop sérieux, ce qui jurait avec son habituel tronche invariablement souriante, il soutient le regard d'Ophiuchus, un moment. Un long moment. Pour finir par cligner plusieurs fois des yeux et afficher un sourire de nouveau jovial. Il le contourna, épousant la vue d'un coup d'œil, et se tourna de nouveau devant lui, ouvrant complètement le zip de son col, sur son pull, dévoilant sans y penser un peu plus de son tatouage. Tout en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, il reprit une conversation moins protocolaire, histoire de faire plus ample connaissance. Quitte à vivre sous le même toit, autant commence à bien s'entendre dès maintenant. Mais il le fit en anglais maintenant, avec son léger air de Californie, encore peu à l'aise avec le japonais, ayant deviné l'accent de son nouvel hôte.

Vous n'êtes pas japonais, mais je suis une quiche pour deviner les accents. Anglais ? Canadien ?

A demi-mensonge, demi-mal ? Jake savait très bien reconnaître les accents et ce type était anglais. Il pourrait même pousser le vice à dire qu'il était écossais, mais un autre accent le mettait en déroute. Et puis "Ophiuchus"... Pour lui, ça ne sonnait pas super Royaume Uni. Déjà, c'était une des premières questions qui le turlupinait. Mais il y en avait une autre :

Et hum... Vivre seul, dans une si grande maison, aussi higt-tech, c'est une lubie ? Ou le bénéfice de papa et maman ?

Question n°3 ? Pour le moment, il n'en a pas. Jake sait qu'à l'âge d'Ethel ou de ce jeune étranger, parler des parents est d'une des premières informations qui pourrait l'aiguiller sur la marche à suivre pour les mettre à nu. Et puis, pour ce blond, l'expression tourne dans les deux sens du terme et l'idée de pouvoir le toucher prend subitement le californien, qui se contente de déglutir, continuer de sourire et détourner les yeux. Jake... Jake ?

Inhabituel.
Voir décalé. Il n’avait jamais entendu parler de quelqu’un qui préfère dormir sur un canapé plutôt qu’un lit. Ophiuchus se retient alors d’avoir quelque réaction qui se voudrait au-delà du poli. Alors, dans ce petit moment perplexe il se contenta simplement d’ouvrir grand les yeux, les plisser avant d’ouvrir la bouche quelques secondes puis de sourire en reprenant son air serein. Dans sa tête quelques milles questions commençaient à se bousculer, dont l’une d’elle qui revenait plutôt souvent : Sur quel genre de dingue je suis tombé ? A se poser intérieurement ce genre de question, il en avait oublié de rester tout aussi poli que sa famille le lui avait enseigné. Il se contenta d’acquiescer en lâchant un « entendu » de sa voix suave quoi qu’un peu amusée et ne put s’empêcher de sourire à pleines dents lorsque quelques instants plus tard, Jake venait d’annoncer une sublime nouvelle. « Vous pouvez donc enlever vos petites annonces : je suis preneur. »

Un sourire bien loin de ceux qu’il offrait à cet homme depuis le début de la visite. Il en était visiblement ravi, mais il ne sait pas encore pourquoi. Pourtant, Ophiuchus ne croit pas en l’histoire du « coup de foudre » du « destin qui réunit deux âmes sœurs » parce que dans ces histoires, ce sont toujours un homme et.. Une femme. A cet instant précis, Ophiuchus n’est absolument pas près de se rendre compte que cette petite boule qu’il a dans la gorge après avoir pensé à toutes ces histoires à l’eau de rose est causée par cet homme, qui n’est indubitablement pas une femme.
Triste affaire. C’est alors qu’il se racla gentiment la gorge, souriant à nouveau. «Welcome home, Roomie. » Ces yeux se retrouvent dans ceux de Jake un instant avant que celui-ci ne préfère embrasser l’horizon du regard. Déçu voir vexé, Ophiuchus n’en fut que plus surpris lorsque subitement Jake décidait de se remettre de face, dévoilant quelque chose qui fait absolument craquer notre petit féringien.
De foutus tatouages.

Grisé par cette merveilleuse œuvre d’art sur une toile horriblement sexy, il se rendait alors à l’évidence. Cette chose est son colloc. Il ne put quitter des yeux cette ancre incrustée dans la peau de son nouveau collocataire alors que celui-ci venait de s’adresser à lui. Bon, Ophiuchus n’était qu’a moitié interessé par cette conversation, plutôt préoccupé par quelques petites scènes fictives se passant seulement dans sa tête bien qu’il aurait aimé qu’elles se passent dans un futur plutôt immédiat. Oh oui Jake Keegan, tu viens de trouver un gros point faible de notre petit Féringien, mais peut-être ne t’en es-tu pas rendu compte. Les yeux toujours hypnotisés par l’envie d’en découvrir d’avantages, il se contenta de répondre d’une voix démontrant qu’il était complètement ailleurs. « Pas Japonais, non.. » dans sa tête le reste de la réponse s’était envolée alors qu’un autre scénario un peu plus érectile venait lui brouiller les sens. C’est à nouveau la voix de Jake qui le réveilla aussi sec. Opp’s secoua sensiblement la tête et répondit en affichant un petit sourire gêné, presque coupable. «Et bien cette maison est un cadeau de mon père pour avoir choisit de poursuivre mes études au-lieu de faire une overdose d’adrénaline. Et pour ce qui est d’y vivre seul, ce n’est plus vraiment le cas je suppose. »
Clin d’œil puis nouveau sourire.

Observant toujours Jake, Ophiuchus se prit à être contrarié lorsque celui-ci ne le regardait plus dans les yeux. Horriblement confus par cette situation, il déglutit lui aussi, bien conscient de cette légère tension plus que présente. Il décida à contrecœur de lâcher les tatouages et son visage des yeux afin de retourner à l’intérieur de la maison pour que Jake se décide à le suivre. Une fois dos à l’américain terriblement sexy, il ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel en se mordant doucement la lèvre inférieure. Une fois arrivé à la baie vitrée, il se mit à la rabattre inconsciemment, se prenant à espérer que Jake viendrait malencontreusement se presser contre-lui afin de passer. C’est les hormones en ébullition qu’il s’adressa au blondinet terriblement sexy appuyé à la rambarde d’une voix se faisant comme à son habitude, plutôt suave, ponctué cette fois d’une pointe d’excitation. « Je propose que nous allions au salon boire un verre afin de fêter ça. » Lorsque Jake s’approcha de la baie vitrée, nouveau moment de malaise. Hésitant il finit par se mettre en retrait de la porte alors que son nouveau colocataire entrait à son tour dans la maison. C’est quand même marrant, cette sensation. Ce besoins de regarder l’autre même presque inconnu tout en essayant de ne pas se faire remarquer. Après avoir lâché un nième sourire, Ophiuchus commença à descendre au salon d’un pas plutôt rapide afin d’échapper à cette tension. Le jeune hôte avait en tête le verre de vin parfait afin de fêter dignement l’arrivée d’un nouvel ami dans sa maison. Il se dirigea gentiment vers sa cave à vin juste à coté du frigo américain et sortit la parfaite bouteille. Un Corps de garde datant de 1996. Il s’en saisit, alla chercher son tire-bouchon dans le tiroir qui semblait sortir de nulle-part et déboucha la bouteille tout en lançant quelques furtifs regards en direction du Californien avant d’inspecter le bouchon voir si celui-ci ne s’était pas dégradé.

«J’espère que vous aimez le Vin Rouge, parce que celui-ci est absolument divin. »
Alors qu’il laissait la bouteille s’aérer, il alla se saisir de deux verres à pieds dans le placard non-loin du comptoir. Il les posa tous deux sur la table et attrapa celui dont le motif était une spirale montante afin de se servir un fond de verre et vérifier par la même occasion l’odeur et le goût de cette merveille de vin rouge. Une fois satisfait de ce qu’il avait pu goûter, il fit couler la robe bordeaux du breuvage dans le verre à bulles incrustées et le tendit à Jake sans le regarder dans les yeux. Il ajouta à nouveau du vin à son propre verre juste avant de le lever à hauteur de menton et annonça en souriant. «A ce que j’espère être le début d’une belle histoire! » Après ces quelques mots il alla gentiment faire entrechoquer les deux verres puis s’afféra à boire une gorgée de son vin préféré.

Overdose d'adrénaline ? Jake se contenta d'hausser un sourcil, interrogateur, mais sans formuler la question qui lui envahissait le cerveau. Qu'est-ce qu'il entendait par "overdose d'adrénaline", ce gosse ? Il haussa une épaule, concluant le monologue intérieur par le fait qu'il le saurait, tôt ou tard.

Et puis ce fut les gestes de son nouveau colocataire qui l'attirèrent bien plus que ce qu'il avait à lui dire. L'inviter à rentrer, mais refermer suffisamment la porte sans se pousser du passage... Drôle d'attitude. Jake sourit intérieurement, cette fois. Son égo fit un bond en hauteur, ne ratteignant jamais le solide plancher des vaches. Il lui plaisait ? L'inverse était indéniable : Ophiuchus l'attirait inévitablement. Un peu comme une guêpe sur une goutte de sirop ou une bonne viande cuite au barbecue, voyez. C'était presque vital. Enfin, c'était la sensation que lui procurait le moment. Ce moment. Celui où il commença à se diriger vers la baie vitrée, pour rentrer de nouveau dans la maison. La magie finit par se casser la gueule lorsqu'il le vit reculer, pour lui toute la pleine nécessaire pour passer. Ah, il s'était donc fait des films ?C'est au tour de l'égo de se foutre en l'air, s'écrasant le crâner par terre, un peu trop brutalement.

Pendant toute sa méthodique opération de choix de bouteille, d'ouverture et d'aération du vin, Jake se contenta de regarder un peu partout autour de lui, ne se gênant pas pour toucher à tout ce qu'il trouvait et appuyer sur tous les boutons qu'il voyait. Deux buts à tut ça : découvrir la maison et ne surtout pas montrer qu'il était vexé. Comme un pou. Vraiment. La voix, beaucoup trop suave pour arranger son état, d'Ophiuchus le ramena durement à la réalité. Il s'approcha, ourlant ses lèvres de son éternel sourire. Le vin rouge n'était pas du tout sa spécialité, non. Mais il ferait bien semblant pour une ou deux gorgées. La politesse voulait qu'on ne finisse jamais son verre, alors ça l'arrangeait bien d'être un enfant de bonne famille, pour le coup. Alors que l'autre fuyait son regard, visiblement, J. ne se gêna pas pour planter ses yeux sur lui, se saisissant du verre en faisant bien attention à effleurer tous les doigts du gamin au passage. Trainant. Très lentement. Donnant même l'idée de se stopper un instant. L'espace d'une seconde.

Jake leva lui aussi son verre et accompagna de geste de son acolyte. Il le singea en buvant une gorgée et reposa immédiatement le breuvage sur le comptoir, se tournant de nouveau le temps d'avaler, avec empressement, parce que le goût étant plus acre si on le gardait longtemps en bouche. Il se surprit pourtant à trouver celui-là pas trop dégueulasse. Une moue s'empara de son visage, avant que ce ne soit le sourire habituel qui ne revienne au grand galop. Il s'avança un peu et finit par s'arrêter au beau milieu de la pièce, se tournant vers Ophiuchus dans un élan presque enfantin.

Bien. Et si nous allions acheter des plantes ?

Le ton laissait largement deviner l'excitation qu'il nourrissait à l'idée de lui faire un beau jardin, de lui offrir le "vrai" qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'avoir. Il fit le chemin inverse, plus lent, plus félin, jusqu'à venir s'accouder au comptoir, se penchant juste un peu en avant, se rapprochant davantage d'Ophi.

Ou on pourrait lézarder sur la terrasse, tu me raconterais ta vie, tes adrénalines et moi je ne dirais rien, trop occupé à te bouffer des yeux d'admiration.

Bien évidemment, toute cette phrase était lourde de sous-entendus. Mais le sourire qui l'accompagnait était tellement naturel qu'on aurait vraiment pu penser que Jake parlait de siroter un cocktail en partageant des infos sur leur vie - sauf la sienne, comme d'habitude. Alors c'était un peu à prendre ou à laisser, c'était difficile à cerner, tout comme les émotions qu'il ressentait face à ce garçon et c'était aussi à ce dernier de prendre la version qu'il jugeait la plus réelle.

Sujet: Re: Don't take off your shoes - Jake Keegan. Jeu 5 Sep 2013 - 16:34

Il l’observait toujours, essayant de comprendre ces différences si soudaines de comportement. Admiratif. Acheter des plantes ? Il sourit. Sincèrement. Un peu gêné il se racla la gorge avant de se retourner sur la bouteille et s’en resservir un fond. Je t’achèterai des plantes, des vases, du pain ou des nuages. Je t’achèterai toutes les étoiles de la galaxie.. PUTAIN. Il nota donc des plantes tout au fond de son crâne afin de ne pas oublier. A vrai dire, Ophiuchus s’était pris à espérer que Jake lui propose bien autre-chose. En pensée seulement, puisqu’il ne se permettrait jamais de faire une telle demande directement, comme ça de but en blanc. Il se contenta alors de lui répondre d’un signe de tête positif, accompagné d’un sourire et de son regard toujours plus doux. Ou on pourrait lézarder sur la terrasse, tu me raconterais ta vie, tes adrénalines et moi je ne dirais rien, trop occupé à te bouffer des yeux d'admiration. O. manqua tout juste de s’étouffer avec sa nouvelle gorgée de vin rouge. Il pensait avoir compris le sens de cette phrase, mais puisqu’il ne connait pas encore assez bien son nouveau colocataire il préféra faire taire cette voix qui au fond de sa tête lui hurlait qu’il avait bien raison. Ophiuchus plissa les yeux un instant avant de s’éclaircir la gorge. Il attrapa vivement la bouteille jetant un regard amusé à Jake avant de lui annoncer calmement.
On a qu’a lézarder sur la terrasse, profiter du soleil. Tu me parleras de ces tatouages.

Il lui sourit encore et prit la direction de l’escalier en forme de tortillas, pris le passage direction la porte fenêtre et mit un pied sur la terrasse avant de s’installer sur l’un des transat’ en bois noble, bouteille de rouge bien en main, le verre dans l’autre il attendait Jake le cul bien ancré dans sa chaise. Ophiuchus souriait un peu. Il avait envie de sourire à pleine dents à vrai dire, mais il ne savait pas pourquoi. Les jambes allongées et croisées, il pratiquait une danse des pieds tellement il semblait content d’avoir trouver un colocataire. De bonne humeur donc, il observait Jake passer la porte vitrée à son pour pour venir s’asseoir à ses cotés. Et Ophiuchus se mit à parler. A parler de sa vie, des sports qu’il pratique. D’une partie seulement de sa famille, pas de son frère évidemment, sujet qu’il souhaite toujours éviter lors d’une première rencontre.
Quoi qu’il en soit, Jake et Ophi terminèrent la bouteille. Ophi, surtout, puisqu’il la tenait bien en main, se resservant entre deux éclats de rire qu’il ne parvenait pas à retenir lorsqu’il racontait ses chutes diverses durant ses montées d’adrénaline. Pouvoir discuter avec quelqu’un lui faisait le plus grand bien. Depuis son arrivée à Keimoo, Ophiuchus n’avait eu que de rares conversations avec les deux seuls doctorants qui daignèrent lui adresser la parole, et avec ses professeurs.
Après avoir terminé les floppées d’histoires qui lui revenaient seulement en tête, il ricanait toujours « dans sa barbe » avant de regarder l’heure à son cadrant solaire attaché au poignet puis laisser ses yeux glisser sur le visage de son nouveau coloc.

« Et si on allait t’acheter un canapé ? »

Il rit à nouveau. La bouteille tombe.
Nouvel éclat de rire.

» Pêchons. [Jake]
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