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 Where is my mind ?

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MessageSujet: Where is my mind ?   Where is my mind ? EmptyDim 20 Mai 2012 - 21:56




C'était un de ces grand couloirs interminable comme on peut le voir dans certains mauvais films. Un bruit assourdissant qui s'approchait de plus en plus. Comme si l'étau se resserrait de plus en plus et qu'aucune issue ne pouvait être trouvée. Peu de temps avant, tout était calme. Tout était limpide. Et puis, ça avait fini par se flouter et tout s'était accéléré. La verdure de ce parc s'était transformée en de grand murs de béton froid qui l'entouraient. C'était les murs qu'il avait toujours craint, des murs immaculés. Des murs qui n'étaient là que pour l'enfermer. La course folle continuait, son cœur tambourinait dans sa poitrine sans qu'il ne parvienne à se résoudre à s'arrêter. Après tout, si ce couloir était sans fin, à quoi bon continuer si l'épuisement aurait fini par avoir raison de lui. Soudain, un gouffre se creusa sous ses pieds et une longue chute commença.

Le réveil fut difficile. Brutal, soudain. Si soudain que le blond dût retenir un geignement. Face au mur, il s'était réveillé seul dans la chambre qu'il occupait. Sa respiration était haletante et il du se redresser après quelques instant afin de reprendre ses esprits. Un rêve, ou plutôt un cauchemar incessant qui revenait encore et encore à chaque nuit où il se permettait de dormir. Le sommeil était devenu sa hantise depuis que cette crainte le torturait. Une crainte absolument infondée qui l'empêchait de passer des nuits tranquilles et reposantes. Une crainte de se perdre dans un monde qu'il ne connaissait pas. Plus les jours passaient, plus il se rendait compte à quel point il pouvait être seul. Mais encore, la solitude ne le dérangeait pas, c'était surtout cette sensation de nager dans un océan bien trop grand pour lui. La ville était immense, et lui qui avait comme souvenir la petite bourgade dans laquelle ils vivaient lui et sa famille se trouvait totalement perdu dans ce dédale continuel d'activité.

La journée allait s'annoncer platonique encore une fois, mais c'était sans compter sur l'habituelle nonchalance du russe qui s'était levé après avoir brièvement passé sa main sur son front. Une rapide douche lui avait permis de passer l'éponge sur ce rêve qui le terrifiait de plus en plus malgré les semaines passant. Il n'avait pas trop de cours dans la journée et il allait profiter de quelques heures de temps libre pour dessiner dans un coin tranquillement. Du moins, en espérant qu'il ne croise pas encore quelques personnes qui auraient pu le déranger en braillant dans les couloirs voir même en venant l'importuner de questions. En effet, le jeune blond avait tendance à fuir le contact avec les humains, rien ne le mettait plus mal à l'aise que de devoir tenir une conversation avec une personne faite de chaire et d'os. A quoi bon ? Il y avait des dizaines d'autres façon de faire passer le temps et la discussion n'avait jamais été le fort du russe. Son bonnet vissé sur la tête, il avait traversé les couloirs en tenant sa pochette à dessin sous le bras à la recherche d'un lieu calme, et abrité du soleil afin de laisser libre court à son imagination. Les cours étaient finis depuis quelques minutes et il n'avait pas attendu pour se ruer vers l'extérieur du bâtiment afin d'éviter la foule sortant de cours. Il était toujours le premier à sortir. Ou bien le dernier. Il préférait ainsi éviter de se frotter à des personnes qu'il ne connaissait pas. C'était tête baissée qu'il traversait les couloirs, sans jamais lever les yeux vers des regards qui avaient tendance à le dévisager.

Where is my mind ?

Le grand air avant fini par le rassurer. Avançant lentement dans l'herbe qui entourait les bâtiments, il avait fini par y trouver un saule sous lequel s'asseoir afin de s'abriter du soleil qui avait tendance à rendre ses cheveux un peu trop visibles de loin. Stylo en main, il ne tarda pas à commencer à griffonner sur sa feuille encore immaculée. Les yeux rivés sur ce qu'il faisait, il ne remarquait pas les personnes qui passaient dans son dos depuis quelques minutes. L'assortiment de trais ne ressemblait pour l'instant à rien, mais le visage du jeune russe s'était tordu en un sourire triste à mesure que son dessin prenait forme. C'était l'esquisse d'une ombre sur le sol, un sol asséché, craquelé, désert. Sergeï ne dessinait plus rien de joyeux depuis qu'il était arrivé au Japon. Toutes ses esquisses n'aboutissaient à rien et finissaient brûlées, ou bien au fond d'une poubelle. Il se sentait perdu, comme si durant ce long périple qui les avait conduit au japon, il avait oublié une part de lui même. Dans cette petite maison au bord du lac. L'ombre n'appartenait à rien, elle était là, au milieu de la feuille, comme oubliée par son propriétaire.
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Ethel Dawkins
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MessageSujet: Re: Where is my mind ?   Where is my mind ? EmptyLun 21 Mai 2012 - 7:11

Where is my Mind ?
« Sergeï & Ethel»




Il avait plu, quelques heures auparavant. Le soleil maintenant à son Zénith secouait encore ses rayons fatigués afin de faire tomber les dernières gouttes de pluie. L’eau perlante s’accrochait timidement aux feuilles et aux pétales, et bientôt, seul les quelques flaques et le béton noir témoignerait de la tristesse passagère des cieux. Accroupie à côté d’une flaque d’eau, vêtue d’une salopette en jean avec un t-shirt violet et chaussée de Doc Martens rouge vif, elle portait également un bonnet assez voyant, jaune poussin avec deux yeux sur ses bords, et des caches oreilles qui retombaient en fils tissés sur ses épaules. La pluie. Ethel adorait la pluie plus que tout. Lorsqu’elle était dans un état de demi-sommeil, au petit matin, et qu’elle entendait les gouttes taper doucement au carreau, dans une mélodie nouvelle et pourtant connue, la rouquine savait que la journée allait être bonne. Le temps incertain, où le soleil ne savait pas très bien comment se placer, où la pluie pouvait à chaque instant reprendre ses droits, lui rappelait son pays natal, l’Angleterre. Les prairies verdoyantes, les flaques qui devenaient un véritable parcours du combattant, les arbres qui secouaient doucement leurs feuilles pour faire tomber les gouttes cristallines. Elle avait grandi là-bas, et l’odeur d’une journée pluvieuse la mettait toujours en joie.

Posant délicatement son doigt à la surface de l’eau, la jeune fille s’amusa quelques minutes à faire des ronds, les observant les uns après les autres, dans une perfection magnifique. Son doigt était la flèche, et il fallait s’employer à effleurer la cible avec le plus de douceur possible. Elle ne pouvait rater sa cible, sauf si elle allait trop fort et provoquait des remous dans l’eau, ce qui fausserait la tranquille symétrie des ronds. Mais alors que son regard dérivait, pour suivre la course de l’escargot dans l’herbe toute proche, la cloche sonna. Zut, déjà la fin des cours ? Elle voulait y aller aujourd’hui, au moins pour quelques heures. Mais absorbée par son environnement, elle n’avait vu la journée passer. Son ventre grogna, se réveillant lui aussi et lui signifiant qu’elle n’avait rien mangé depuis ce matin. Allons bon. Se levant doucement, elle se dirigea d’un pas sautillant vers la cafeteria, prenant un fruit et un biscuit un peu au hasard, et retournant dans l’herbe pour les manger. Le sol était sec, le soleil tapant de la journée ayant œuvré à faire évaporé la moindre goutte. Combien de temps était-elle restée devant cette flaque ? Dix minutes ? Trente ? Deux heures ? Elle ne saurait dire.

La rouquine allait finir par se faire réprimander, à force de n’être qu’un fantôme dans sa classe. Il y a quelques mois, le psychologue de l’académie l’avait surprise alors qu’elle était justement en train de sécher. Craignant tout d’abord qu’il la dénonce, quelques minutes de dialogue lui montrèrent bien qu’il n’avait pas plus envie qu’elle d’être ici, à faire ce qu’on lui demandait. Même l’herbe avait le droit de sécher en paix, de se délecter des rayons du soleil et de respirer l’odeur si particulière de cette journée. Voilà bien longtemps que ses parents ne se souciaient plus des cours et de sa non-présence. Ils la savaient bien trop maligne pour se permettre de redoubler et de perdre encore une année au Japon, alors qu’elle ne rêvait que d’une chose : Retrouver l’Angleterre. Mais la certaine lassitude de ces derniers temps faisait qu’elle s’ennuyait sur les bancs de l’école, bien plus qu’avant. Comme si tout cela n’avait aucun sens. Un diplôme ? Des années perdues à apprendre ce qu’elle oublierait en quelques mois ? Mais en gentille fille, elle fermait la bouche et écoutait ce que le professeur avait à leur dire. Si on les écoutait, apprendre était leur seule chance de s’en sortir. Ils avaient surement raison, d’un certain côté. Mais comment apprendre la vie sur un banc scolaire ?

Elle s’était assoupie, perdue dans ses divagations. Levant la tête, elle aperçut un jeune homme à quelques pas. Sa tête lui était totalement inconnue. Il fallait dire que la jeune fille n’avait pas une très bonne capacité d’observation. Lorsqu’elle se concentrait réellement sur quelque chose, elle savait en capter jusqu’à son essence, s’en imprégner, pour s’en souvenir toute sa vie. Mais ce qui se passait en dehors de ce qu’elle regardait, les gens qui la dépassait, les travaux sur une voie, une dispute conjugale sur le trottoir. Tout cela lui passait au-dessus avec une facilité déconcertante. Si bien qu’elle s’était déjà pris plus d’un panneau de circulation dans la face, absorbée par un pot de fleur sur un balcon ou un nuage à la forme particulière. Toujours est-il qu’elle n’avait jamais vu ce garçon de sa vie. Pourtant, sa position laissait clairement supposer qu’il était en train de dessiner. La curiosité piquée, la rouquine s’approcha à quatre pattes, restant à une distance suffisante pour qu’il ne puisse pas la remarquer, mais d’où elle pouvait voir son dessin par-dessus son épaule.

C’était sombre. Beaucoup de traits, une tristesse qui envahissait le grain. L’inverse total de ce qu’elle pouvait dessiner. Observant le dos du jeune homme, elle tenta de deviner à quoi son visage pouvait ressembler. Il avait des cheveux magnifiques, mais qu’en était-il de ses traits à lui ? Ses bras laissaient supposer une peau plutôt blanche, mais il était impossible de deviner ainsi la forme d’un nez, la courbure des lèvres, l’éclat d’un regard. N’aimant pas rester dans l’ignorance visuelle, la jeune fille se leva, et s’approcha de lui, s’asseyant à ses côtés sans gêne. Une fois ses yeux satisfaits, elle sourit doucement et reporta son attention sur le dessin qu’il faisait, posant la tête sur ses genoux et levant les yeux vers la feuille.

« Tu sais que pour ceux qui savent les lire, les dessins même inachevés parlent énormément. »

Sans même se soucier de savoir s’il avait précédemment remarqué sa présence, elle avait parlé. Un sourire léger et amical flottait sur ses lèvres. Le visage fermé et concentré de son interlocuteur lui montrait bien que ses paroles pouvaient ne pas être aussi bien accueillies. Mais elle s’en fichait. Des vents, elle s’en était pris énormément dans sa vie. Mais beaucoup finissaient par lui parler quand même, avec naturel.




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MessageSujet: Re: Where is my mind ?   Where is my mind ? EmptyMar 22 Mai 2012 - 20:55



Le dessin avait pris forme lentement sur le papier que Sergeï avait sortit sans même savoir ce qu'il allait y griffonner. L'ombre était toute petite sur cet immense feuille, solitaire, perdue. Plus rien ne semblait intéresser le jeune homme hormis son travail sur lequel il s'acharnait avec une sorte de haine triste qui ne quittait pas son visage. Ses trais étaient tirés par la concentration alors que ses cheveux retombaient sur son visage. Le vent agitait quelques mèches sans que le jeune homme ne bronche, ne remarquant absolument rien autour de lui. Il n'avait pas non plus remarqué les minutes qui défilaient. Ni la petite chose rousse qui dormait non loin de lui depuis quelques instant. Elle avait sans doute rêvassé un moment elle aussi avant de s'assoupir sur l'herbe grasse dans laquelle ils étaient tout deux installés. Une herbe grasse que Sergeï n'avait même pas pris le temps de caresser lorsqu'il s'était assis. L'herbe était douce et avait déjà séché des nombreuses averses qui avaient rythmés la nuit passée. Une nuit durant laquelle Sergeï avait beaucoup réfléchis avant de s'endormir pour vivre le cauchemar qui revenait sans cesse. Le visage du jeune blond était quelque peu cerné de la nuit mouvementée qu'il avait encore vécu. Son pouce glissait lentement le long du papier avant que le jeune russe ne relève la tête. Silencieux, il observa un instant les alentours. Il avait remarqué quelques instant plus tôt une jeune femme qui n'était plus à l'endroit où elle avait décidé de piquer un petit somme. Il replongea alors rapidement dans son dessin avant qu'une présence ne se fasse sentir aux côtés de l'eurasien. Marmonnant légèrement, il décida d'ignorer cette curiosité qui avait le don de l'énerver. Il n'aimait pas qu'on regarde ses dessins. Car ils reflétaient bien souvent ses craintes et ses faiblesses. Silencieux, il fut interpellé quelques instant plus tard par la petite voix qui l'interpellait sans pour autant se montrer agressive.

« Tu sais que pour ceux qui savent les lire, les dessins même inachevés parlent énormément. »

Savoir lire les dessins ? Elle semblait visiblement savoir de quoi elle parlait. Une artiste ? Une de ces personnes qui semblait prendre un malin plaisir à cultiver son allure bobo dans l'espoir qu'un jour, quelqu'un les prendrait en admiration pour leur marginalité ? Son regard était doux et tendre et son sourire avait détendu Sergeï lorsqu'il comprit qu'elle ne le jugerait pas ni sur la façon qu'il avait, parfois trop souvent, de porter un regard froid sur les gens, ni sur son silence qui avait tendance à vexer les gens qui daignaient lui adresser la parole. Il lui adressa alors un hochement de tête avant de finalement prendre une longue inspiration afin de pouvoir lui décrocher quelques mots, sans que son accent russe ne parviennent à se camoufler, mais au moins, l'avantage fut qu'il ne butta sur aucun mot.

« Savoir lire ne signifie pas forcément comprendre ce que le dessin représente. »

Ses mots allait sûrement être mal interprétés par la jeune femme qui ne connaissait pas le tempérament taciturne du jeune homme qui avait tendance à avoir du mal à exprimer ouvertement ce qu'il pensait. Il passa alors sa main dans son épaisse chevelure en lâchant un soupire agacé. Puis il jeta un bref coup d’œil à son dessin. Soudain, son regard avait changé et il sembla éprouver un certain dégoût pour les griffonnements qu'il avait achevé seulement quelques instant auparavant. Il n’eut pas le moindre instant l'idée de proposer son dessin à cette jeune fille si atypique qui avait osé l'aborder et il se mit rapidement à le froisser alors qu'il lâcha un nouveau soupire las et désespéré. Puis il fourra le morceau de papier froissé dans son sac qui contenait ses cahiers de cours et ses manuels. Puis, il leva les yeux vers le ciel que laissait entrevoir quelques branches écartées de l'arbre qui les abritais. Quelques rayons du soleil virent illuminer quelques mèches blanches qui était tombées en arrière avant qu'il n'appuie ses mains derrière lui. Silencieux, immobile, il paraissait tel une statue figée dans le temps. Son seul geste durant de longues minutes, paraissant presque interminable fut de se sortir une cigarette qu'il alluma d'un geste bref. Regardant au loin, il souffla sa fumée en biais de façon à ne pas atteindre la jeune femme qui étais à ses côtés. Avant de ne lâcher dans un souffle.

« Je m'appelle Sergeï. »

Il avait prononcé ces mots sans vraiment savoir pourquoi il répondait à cette fille qui l'abordait sans la moindre gêne. Lui qui en temps normal aurait tourné les talons pour aller s'installer plus loin semblait ne pas réagir négativement à cette nouvelle rencontre. En effet, adresser la parole ainsi de son plein gré n'était pas chose courante chez le jeune homme et il en parut presque gêné lorsqu'il tourna la tête afin de regarder les alentours d'un air de rien qui était tout sauf crédible.
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MessageSujet: Re: Where is my mind ?   Where is my mind ? EmptyMar 22 Mai 2012 - 21:42

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« Sergeï & Ethel»




Le monde passe bien souvent au-dessus des gens. La présence des autres, les détails flous du quotidien, les façades d’immeubles qui étaient chaque jour semblable. Plus personne n’y faisait attention, de nos jours. Combien de personnes avaient levés la tête sur leur chemin habituel du matin, et remarqué pour la première fois un volet coloré, un toit plein de verdure, et d’autres détails qui pourtant étaient là depuis la nuit des temps ? Mais lorsque quelqu’un vient piquer l’habituel qu’on ne sait plus voir, l’œil est dérangé immanquablement, et réagit dans un élan nerveux. Le blondinet était surement de ceux-là, la jeune fille put s’en rendre compte dès la première seconde de sa présence à ses côtés. Pourtant, elle n’avait pas bougé, elle était resté, stoïque, à observer le dessin du jeune inconnu. La rouquine avait souvent du mal à fixer son attention sur quelque chose de précis. En fait, il était impossible de fixer son attention. Les cours étaient une torture, et elle passait sans-cesse du coq à l’âne, si bien que ses paroles n’avaient guère de sens aux yeux des autres.

Aussi longtemps qu’elle se souviennent, les gens n’avaient fait que la considérer comme l’idiote de service, incapable de tenir en place et qui racontait n’importe quoi, griffonnant des dessins sans aucun sens, comme un poisson qui faisait chauffer des haricots sur un foyer en compagnie d’un bélier en redingote, ou d’un aspirateur qui comptait le nombre de masques sur un arbre en compagnie d’un singe de cirque. Pourtant, tous les dessins qu’elle faisait avaient un sens à ses yeux. C’était juste une longue histoire pour chaque, qu’elle créait dans sa tête au fur et à mesure qu’elle traçait ses traits. Une imagination fertile serait synonyme de folie ? Quelle indécence et fermeture d’esprit. Dessiner était son unique moyen de se poser, d’organiser ses idées. Elle était le type même de la personne incapable de comprendre les choses tant qu’elles n’avaient pas pris forme sur une feuille.

Et les souvenirs filaient bien trop vite. Il fallait une accroche, une ancre reliant le présent et son esprit. Sinon elle se perdait dans les méandres de son âme. Pourtant, les souvenirs s’éloignent infailliblement, et la rouquine avait déjà oublié pas mal de choses. Alors qu’elle dessinait certains soirs, il lui arrivait d’être pris de panique. Parce qu’elle réalisait soudain que c’était peut-être le plus important qu’elle oubliait. Elle se demandait souvent s’il n’y avait pas à l’intérieur de son corps un endroit sombre, une contrée lointaine où ses souvenirs les plus importants s’entassaient jusqu’à former des remous boueux. Et si elle tombait dedans un jour, elle ne pourrait plus en ressortir.

« Savoir lire ne signifie pas forcément comprendre ce que le dessin représente. »


Elle cligna doucement des yeux. Encore un exemple parfait. Son esprit était partit tellement loin en un instant qu’elle ne se souvenait même plus que quelques fragments de minutes auparavant, elle faisait partie de la réalité. Un peu lorsqu’on somnole et qu’on s’endort sans même le croire, s’apercevant qu’on a commencé à tomber dans les bras de Morphée uniquement lorsqu’on nous réveille. Sauf qu’elle était éveillée, et c’était d’autant plus inquiétant à première vue. Mais qu’importe. Il avait raison, le blondinet, bien raison. Décochant un grand sourire, elle ria en silence, dans une simple seconde. Savoir lire ne signifiait pas forcément comprendre. C’était vrai pour n’importe quoi. On pouvait savoir lire un livre, mais ne comprendre aucun traitre mot. Et on pouvait savoir lire un dessin – tout le monde pouvait y arriver, avec un peu d’entrainement – sans pour autant le comprendre, et saisir ce que l’auteur avait voulu dire, exprimer. C’était d’autant plus difficile que certains étaient trop incertains à l’intérieur pour se comprendre eux-mêmes. Comment saisir l’essence d’un dessin qui échappe même à son créateur ?

« Je suis bien d’accord avec toi. Comprends-tu seulement tes dessins ? Il m’arrive de dessiner sans comprendre ce que je fais. Peut-être parce que je ne me comprends pas, ou parce que je ne veux pas être comprise. En ce cas, il est impossible de tirer des conclusions sur un dessin. Ceux qui prétendent le faire d’instinct sont souvent des menteurs, je pense. »

Elle l’avait tutoyé directement. Comme elle le faisait avec tous les jeunes qui semblaient avoir plus ou moins son âge. La notion de tutoiement et de vouvoiement n’existait pas en Angleterre, et cela avait été une de ses grandes difficultés à son arrivée au pays du soleil levant. Du premier ministre au bucheron au fond de la forêt, ils se disaient tous « you », plus clair, non ? A l’idée de voir David Cameron discuter avec le Nock, le vieux bucheron de son village, ses yeux s’éclairèrent. (Il ne s’appelait évidemment pas Nock, mais la rouquine n’avait jamais su son véritable prénom.)
Voyant que le jeune homme avait roulé en boule son dessin avant de le fourrer dans son sac, elle sursauta, et escalada sans honte les genoux du blondinet pour atteindre son sac et récupérer le dessin. Il aurait fini à la poubelle sinon, non ? Le dépliant avec un grand soin, elle le regarda à nouveau. Les funestes ténèbres qui régnaient sur les traits la frappèrent encore. Elle qui dessinait des toiles si colorées, pleine de bulles et d’effusions de peinture était confrontée à quelque chose de totalement différent, qui l’intriguait réellement. Sans réellement la voir, Ethel pouvait ressentir une ombre qui planait sur ce dessin. Un fantôme du passé ? Une peur inavouée ? Un tremblement furtif ? Elle ne connaissait évidemment pas assez le jeune homme pour tirer une supposition, et n’était pas indiscrète et malpolie au point de lui demander directement. Cela semblait trop lourd pour être porté par le vent, une simple après-midi de printemps. Les secrets nécessitaient un souffle extérieur différent pour être révélés. Afin qu’ils ne s’envolent pas sans qu’on ait pu en saisir le sens.

« Sergeï… C’est joli, Sergeï. Tu es Russe ? »

Evidemment, ce n’était pas très juste. Il délivrait quelque chose de très personnel, son prénom et elle ne faisait qu’un commentaire. Rajoutant une couche, elle cherchait à le pousser à se dévoiler un peu plus. Même si sa nationalité ne faisait pas vraiment de doute. Son accent, son physique et son prénom étaient tout, sauf nippon. Cherchant si elle devait lui dire son prénom ou non – ce qui était la moindre des politesses, elle eut un petit rire totalement infondé. Après tout, elle ne savait de lui que le simple fait qu’il s’appelait Sergeï, et qu’une ombre planait sur la feuille posée sur ses genoux. On pouvait facilement lire en Ethel. Du moins, les gens en avaient la prétention. Et elle s’amusait de cela, s’en protégeant même. Tant qu’on la voyait comme la marginale de service, folle et complètement déconnectée, elle en était satisfaite. Et si son sourire était une façade parfaite, elle préférait garder la protection d’une distance avec les autres. Différente de celle que certains se dressaient, en ne parlant à personne et restant froid, Ethel se protégeait d’autant plus en allant vers les autres et cherchant le contact. Les gens prétendaient-ils pouvoir lire en Sergeï aussi facilement ? Rien n’était moins sûr. L’ennui avec ce genre de personnalité taciturne, c’est que les curieux comme Ethel ont souvent envie de les percer, justement.

« Ethel, moi je m’appelle Ethel. Mais tu peux m’appeler bien comme tu veux. »

Réponse étrange, prononcée après un petit temps de réflexion. Pourtant, dans l’esprit de la jeune fille, elle prenait tout son sens. Que signifiait réellement un nom ? Souvent, il se heurtait à la réalité de la personne, et ne correspondait pas. Et si une jeune fille s’appelait Sun, et était aussi froide que la glace ? Qu’en était-il d’une autre qui se nommerait d’un nom aussi doux que l’Aurore ou la Fleur, et qui demeurerait plus sèche et rêche que le fouettement des sables du Sahara sur la peau nue ? La correspondance des prénoms étaient subjectives, et certains refusaient de voir en leurs interlocuteurs la simple barrières des quelques lettres erronées de leurs noms.



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MessageSujet: Re: Where is my mind ?   Where is my mind ? EmptyLun 28 Mai 2012 - 22:49



Sergeï n'avait jamais été d'une nature très causante. En temps normal, il se contentait de hocher la tête ou de dodeliner afin de faire comprendre à son interlocuteur qu'il avait bien entendu ce que celui-ci voulait lui dire. Nombre de fois, il avait été très mal reçu par les personnes qui, bien que son apparence ne soit très démonstrative de sa façon d'agir, s'aventuraient à venir engager une conversation sans le moindre intérêt. Un sourire en coin, il eu un souvenir qui était le plus représentatif de son habituelle nonchalance.

Quelques années auparavant

«  Bonjour, tu es Sergeï Dobrev c'est ça ? Nous sommes dans la même classe et j'ai cru remarquer que tu avais quelques petits soucis en histoire, si tu veux, je pourrais t'aider à apprendre.. » Murmura une des élèves de sa classe en venant s'asseoir à côté de lui au réfectoire.


Les jeunes filles de sa classe avaient tendance à minauder à chaque fois qu'elles venaient s'adresser à lui. Du moins, les rares filles de sa classe qui osaient lui adresser la parole. En effet, Sergeï était presque tout le temps seul au fil de l'année, les gens avaient fini par avoir peur de ce jeune homme qui était habitué à marcher tête baissée. Il n'avait jamais été vraiment désagréable avec les gens qui tentaient de l'approcher. Il se montrait surtout extrêmement maladroit envers les personnes qu'il trouvait parfois trop franches. Il n'aimait pas qu'on lui accorde trop d'intérêt. Peut-être avait-il juste pris l'habitude de rester dans un coin, sans que personne ne le regarde. Au final, il n'aimait pas qu'on lui montre qu'il était bel et bien présent sur cette terre. Il s'était fait à l'idée qu'il était transparent aux yeux de tout le monde sans vraiment y accorder la moindre attention. Mais de temps en temps, des gens, se décidaient à ne plus écouter les règles dictées par la vie et se lançaient dans une bataille avec Sergeï pour tenter de lui arracher quelques mots. Comme si il était si difficile d'accepter qu'une personne puisse préférer le silence. Une préférence certes étrange qui avait cependant tendance à lui éviter bien des problèmes. Il n'avait pas droit aux habituelles prises de becs qui tournaient parfois mal pour certaines personnes. Non, lui, il restait silencieux, et il finissait par tourner les talons sans rien ajouter lorsqu'il ne savait pas quoi répondre, ce qui arrivait bien évidemment dès que quelqu'un lui adressait la parole. C'était comme un effort insurmontable pour le jeune homme qui se retrouvait bien souvent confronté à un mur immense qu'il était incapable d'escalader dans l'espoir de voir un jour sa timidité maladive rester derrière lui.


Il était rare que les idées du jeune blond soient totalement ordonnées dans sa tête et en général, il n'avait même pas le temps d'ordonner ses idées avant que la personne en face de lui ne finisse par penser qu'il ne voulait pas lui parler. C'était parfois la raison principale, mais Sergeï avait surtout tendance à trop réfléchir lorsqu'il s'agissait de tenir une discussion. N'allait-il pas finir par dégoutter tout le monde de son attitude ? Il ne se disait pas que la solitude allait peut-être lui faire peine. Il se contentait de sourire en se rendant compte que cette fois, il avait réussis à répondre à cette jeune femme qui l'avait aborder sans savoir la tempête qui régnait dans la tête du blond. Il avait presque oublié ce qu'il lui avait dit lorsque la jeune rousse lui répondit d'un air presque détaché.

« Je suis bien d’accord avec toi. Comprends-tu seulement tes dessins ? Il m’arrive de dessiner sans comprendre ce que je fais. Peut-être parce que je ne me comprends pas, ou parce que je ne veux pas être comprise. En ce cas, il est impossible de tirer des conclusions sur un dessin. Ceux qui prétendent le faire d’instinct sont souvent des menteurs, je pense. »

Elle semblait avoir compris ce qu'avait voulu dire le blond par là et il ne put retenir un faible sourire avant de hocher brièvement la tête. Lorsque Sergeï froissa le dessin, la jeune rousse qui lui faisait de plus en plus penser à un écureuil lui sauta sur les genoux avec une vigueur sans précédent et récupéra le morceau de papier froissé. Comme si ce dessin était précieux comme jamais alors qu'il n'était que de simples gribouillages sur une feuille qui était encore vierge quelques minutes avant. Il n’eut aucune réaction à ce geste qui aurait pu choquer n'importe quelle personne normalement constituée. Mais Sergeï n'était pas du genre à se braquer pour si peu. Puis, sans vraiment réfléchir à ce à quoi cette conversation allait les amener. Il lui répondit rapidement, sans prendre le temps de réfléchir pour cette fois. Il lui avait donné son nom comme si désormais les discussions avec les êtres humains étaient quelque chose d’inné chez le jeune homme. Sans la moindre hésitation, la jeune femme lui demanda s'il était russe. Chose qui paraissait véritablement évidente vu l'accent du jeune homme et son prénom à consonance russe et Sergeï qui était désormais redressé, regarda un instant autour de lui avant de soupirer longuement. Elle semblait chercher quelque chose au travers de ces mots qui paraissaient anodins. Il avait l'air de ne pas vouloir se dévoiler, comme si ce genre d'idée le terrorisait presque. Mais bien qu'il ne soit pas du tout enchanté il fallait désormais continuer cette conversation qu'il avait en soit accepté. Il aurait très bien pu se lever et rapidement s'éloigner afin de lui faire comprendre qu'il ne souhaitait pas être dérangé. Mais au final, il s'en fichait un peu. Elle ne faisait rien de mal et il ne semblait pas être contre un peu de compagnie aujourd'hui. Il tourna alors la tête vers la jeune femme et c'est silencieusement qu'il tira de nouveau sur sa cigarette avant de ne murmurer, presque à demi-voix, comme si soudainement il était devenu bien plus réservé. Les murs qui habituellement barricadaient le jeune homme semblait petit à petit revenir à ses habitudes. Comme si c'était malgré lui qu'il se cachait derrière une façade de froideur.


Russie, pays froid qui finalement se reflétait dans les cheveux blanc comme neige du jeune homme. Ses yeux qui ne réfléchissaient aucune vie, aucune émotion. Il prit alors la parole avec le plus grand mal. Il dut se forcer à ne pas trop gamberger, chose qui lui était visiblement une véritable épreuve.


« Et.. Etheil ? Excuse-moi, je n'arrive pas à le prononcer » Ses difficultés allaient sûrement être risibles pour la jeune femme. Mais le russe n'avait pas compris comment prononcer le prénom de la jeune femme et il ne trouva que pour seule réponse la fuite. Tournant la tête, il regarda au loin avant de rabattre sa capuche sur sa tête afin de camoufler ses cheveux qui avaient toujours été une honte pour lui. Se faire remarquer, c'est ce qu'il avait toujours détester et il se demanda un instant si les capuches n'avaient pas étés inventées pour lui.
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Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
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MessageSujet: Re: Where is my mind ?   Where is my mind ? EmptySam 2 Juin 2012 - 9:56

Where is my Mind ?
« Sergeï & Ethel»




Une tortue. La vie d’une tortue devait être vraiment cool. Mais une tortue aquatique, hein. Le genre pataud et balourd sur terre, qui se ferait rattraper par un escargot boiteux, mais terriblement aérien lorsqu’on le met dans une rivière. Le genre d’animal qui semble simplement heureux de ce qui l’entoure, et qui en cas de coup de blues ou de grande peur, se réfugie au sein d’une protection matérielle inébranlable. Vraiment, si elle avait pu être une tortue, la vie aurait été plus simple. Elle n’aurait pas à cuire sous le soleil d’été lorsque les nuages se dissipaient, elle n’aurait pas à montrer ses désillusions aux yeux des autres. Et elle pourrait nager sans se noyer, plonger sans craintes et explorer les eaux troubles. Malheureusement, elle n’était pas une tortue. Elle ne pouvait non plus jouer à l’autruche et planter la tête dans le sable pour dire bonjour aux lutins qui vivent dedans. Elle devait secouer sa crinière et faire en sorte de n’utiliser les points d’eaux que pour s’abreuver, sans s’enfoncer dans des eaux troubles qui la perdrait.

Ethel s’était totalement perdue dans ses pensées, sans que rien ne puisse le justifier, comme d’habitude. Bien que la rouquine n’en douta pas vraiment, je jeune homme à ses côtés confirma d’un timide signe de la tête qu’il était bien russe. Que d’étrangers en cette académie ! Les frais d’inscriptions étaient exorbitants, mais c’était une manière aussi de se protéger. Peu de gens se permettaient de juger sur la différence ici. Nippon, étrangers, roux, blonds, bruns. Ils étaient tous dans une même académie, dans des classes communes. C’était ça qu’elle appréciait ici. Pouvoir s’asseoir dans l’herbe et ne pas être dérangée. Lorsqu’elle avait vécu dans un petit village du Japon, avant d’arriver à cette école, les gens la regardaient constamment, et son jeune esprit en mal-être le percevait avec douleur. Depuis quelques temps, l’Angleterre lui manquait de moins en moins.

Les difficultés apparentes pour prononcer son prénom décocha un rire à la jeune fille, mais sans qu’aucune moquerie ne puisse être perceptible. La rouquine ne se moquait jamais, seulement amusée par le comportement d’autrui. De la même manière, elle riait lorsqu’elle était heureuse, ce qui pouvait en surprendre plus d’un. Pourtant, lorsque le sourire s’affichait indubitablement sur ses lèvres, elle ne pouvait s’empêcher de rire. Bien souvent, la personne avait qui elle était lui décochait un regard surpris, et elle arrêtait sans vouloir s’expliquer. Mais lorsqu’une situation l’amusait, elle ne se moquait pas. Jamais.

« Je te rassure, tu n’es pas le seul ! J’ai renoncé à ce qu’on prononce bien mon prénom tu sais ! »


Un nom n’est rien, si on ne connait pas la personne. C’est superbe, de dire « je connais Unetelle ou Untel. » Mais si on ne sait pas ce qui se cache derrière ce prénom, porté également par des centaines d’autres individus tous différents les uns des autres, où est l’intérêt ?
Voyant qu’il se cachait, elle leva les yeux d’un air surpris et s’approcha de Sergeï, jusqu’à rencontrer le visage qu’il semblait vouloir voiler. Ce n’était absolument pas par volonté de défier son regard, ou de le mettre mal à l’aise. Surement trop franche, ou peut-être trop naïve pour se rendre compte que les autres pouvaient être mis mal à l’aise par quelques paroles ou comportements. Habituellement, elle aurait carrément enlevé la capuche du jeune homme, pour le confronter sans le vouloir à la réalité. Mais cette fois-ci, dans un élan d’intelligence qui ne lui était pas habituel, elle ne le toucha pas, sentant bien qu’il y avait quelque chose ici qui le gênait. Mais quoi ? Regardant sa salopette et ses chaussures, elle réfléchit un instant. Etait-ce son bonnet en forme de poussin ? Si ça se trouve, il avait une peur bleue des poussins ! Certains avaient bien peur des canards ou des souris.

« Eh bieen ? Tu te caches ? Je te fais peur, c’est ça ?! »

Pas franchement observatrice, la petite Ethel. Il lui semblait plus évident que le jeune homme fût effrayé par un simple bonnet que par ses propres mots ou sa simple timidité. Mais les choses étaient plus simples quand on refusait de les voir. Pourtant, après une courte réflexion, et une analyse de la situation, elle sembla comprendre quelque chose. Se reculant en se mordant la lèvre, elle lui jeta un regard désolé, ses sourcils soudain embêtés. Pourquoi ne voyait-elle jamais à temps les choses simples ?

« Oh ! Je te dérange, peut-être. Oui oui, je te dérange, c’est ça ? »

La phrase avait été prononcée dans un murmure, elle détestait déranger. Pourtant, elle le faisait souvent. Arriver comme ça, parler sans gêne, sauter sur les gens pour récupérer un dessin. Certains n’appréciaient pas, non ? Bégayant un « Je suis désolée », elle se recula légèrement du jeune homme, posant délicatement le dessin au sol. S’il voulait le jeter, Ethel pouvait bien le laisser faire. Après tout, c’était le sien, il ne lui plaisait pas ? Même si elle le trouvait joli dans son non aboutissement, cela pouvait ne pas être le cas de tout le monde. Souriant d’un air gêné en se grattant l’arcade, elle se mordit le petit doigt.



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