Le sanctuaire interdit de la propreté [Zéro-chou]

La laverie. Sanctuaire interdit où la modernité et la propreté règnent. Un lieu à nul autre semblable. On dit que pour y survivre, il faut être aussi fou qu'une Crêpeuse, ce que par bonheur...

- Je suis !

Rikku sourit de toutes ses dents et... Rata une marche.

- KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!!!!!!!!!

Le corps de la Blonde dévala les marches qui menaient à la laverie, suivie de près par une corbeille à linge pleine à craquer qui avait mystérieusement appris à voler...
Heureusement la Rebelle avait eu de la chance et était tombée tête la première pour finalement finir sur les fesses. Ou alors c'était de la malchance... En tout les cas elle avait mal, très mal.

- Snif snif... OUIIIIIN !!!!

*Oh ferme la Blondasse dégénérée ! Oui tu vas être couverte de bleus tous aussi moches les uns que les autres. Oui tu vas avoir des bosses qui vont te dévisager, mais je m'en fous !! Ramasse tes vêtements et qu'on en finisse avec cette laverie, elle me fout les jetons.*

Voici Lulu, la Rikku intérieure de Rikku, intelligente (comme une Rikku peut être intelligente c'est à dire pas beaucoup), violente, impulsive et vulgaire. Normalement la Blonde aurait protesté mais Lulu avait raison, cet endroit fichait la trouille !
Elle regarda autour d'elle mais comme elle était assise par terre, elle ne voyait pas plus loin que la première rangée de machines à laver. C'était largement suffisant.
Le bruit métallique qu'elles faisaient avait un côté démoniaque, comme une bouche de fer voulant avaler la première débile qu'elle verrait (Rikku en l’occurrence).
La jeune fille se mit à quatre pattes et ramassa les vêtements qui avaient volé comme de vrais ptits oiseaux.
C'était la première fois de l'année que Rikku allait à la laverie. Pas qu'elle soit sale - elle s'était toujours arrangée pour que ses coloc le fassent à sa place - mais elle avait une peur bleue de tout ce qui nettoie à part la douche. Et puis toute cette modernité métallique lui glaçait le sang.
Comment confier ses chers et tendres vêtements à une dévoreuse aussi affamée que cette machine à laver juste devant ?
Avalant difficilement sa salive, Bondinette se leva, la corbeille en main, et slaloma entre les boites de fer.
Elles avaient dû êtres blanches à une époque... Une époque trèèèèès lointaine vu l'état de la peinture, il n'y en avait plus en fait.

*Je n'aime vraiment pas ces boites. Elles font un bruit immonde.*

- Tout à fait d'accord Lulu, et j'ai pas envie de mettre ma jupe préférée dedans, c'est comme si je la donnais à un escargot géant et carnivore.... BEURK !

Rikku remarqua enfin l'absence d'être vivant. Pourtant on était dimanche soir et il n'était que dix heures du soir....

*Débile ! Le couvre-feu à commencer depuis une heure et c'est pas un dimanche qu'on fait la lessive normalement*

- Rooh, tu penses encore à ces foutues règles ! On s'en fiche !

*Oui j'avais cru comprendre, vu comme tu es habillée. Tu aurais dû être en uniforme.*

Certes, comme il se faisait tard et qu'il n'y avait personne dans les couloirs, Rikku s'était autorisée une tenue de sa garde-robe perso :

Spoiler:

- Cette horreur ?! N'en parle même pas ! Je suis obligée de le porter en cours, c'est largement suffisant. Le new dirlo manque sincèrement de goût. Tu crois qu'on devrait aller lui apprendre comment s'habiller ?

* Tu es membre du comité des élèves pour ça chère amie. Nan sérieux Blondasse, je serais ravie de t'aider.*

La rebelle laissa échapper un rire moqueur et posa finalement sa corbeille à linge sur une machine. Elle allait y passer de toute façon un jour ou l'autre.
Elle ouvrit la boite métallique et plongea tout ses habits dedans et....

- Comment on fait une machine ?

Une voix masculine lui répondit et elle sursauta en se retenant de hurler de joie.

Elle aimait tellement cette voix...

La laverie... Qu'elle endroit détestable ! Ce n'était pas une quelconque haine que Zéro avait envers la propreté, non... Juste, l'endroit en lui même. Lieu de communauté, les gens s'y retrouvaient plus pour parler allègrement des derniers potins que pour le soin de leurs vêtements. Bref, un endroit définitivement pas pour lui. À ses débuts dans l'académie quand il allait à la laverie, plusieurs filles lui avaient proposé de s'occuper de ses vêtements, voyant sa joie et son mal à se servir de ses étranges machines. Peut-être d'ailleurs était-ce à partir de cela que l'idée qu'il avait un fan club s'était propagée dans l'académie. Il n'y avait jamais vraiment cru, il préférait ne même pas y penser. Bien vite, il se rendit compte que des vêtements disparaissaient. Zéro n'avait pas vraiment peur d'éventuel pratique vaudou avec ses habits, mais déjà qu'il portait peu d'attention à sa garde robe, si en plus il avait des vêtements en moins... Zéro se décida finalement à s'en occuper par lui-même... Non sans mal. Parfois aussi, les emmenés t-il simplement chez le teinturier. Un sacré budget en somme.

Mais alors, que faisait-il là ? Dans le couloir, avec... Un simple t-shirt en main ? Zéro sourit intérieurement en tournant vers le couloir de droite, celui qui menait à la laverie. Il enfreignait les règles bien sûr. Uniquement cela. Il comptait enfreindre le maximum de règle qu'il était en capacité de ne pas respecter. Habillé d'un simple col en V marron, avec une veste légère beige par dessus et un pantalon en toile marron foncé, il n'était pas en uniforme. Il était vrai que l'uniforme, lui, ça l'arrangeait car il n'avait pas à se casser la tête le matin, pour choisir ses habits. Mais le simple fait de ne pas avoir le choix l'agaçait. Alors, pour une fois, il s'était passé de mettre au moins un vêtement noir, il s'était même appliqué à ne pas faire trop de faute de goût. L'important était que la nouvelle arrive à l'oreille du directeur. Dimanche, 22 heures, il aurait pu penser qu'il n'y aurait pas grand monde pour lui rapporter. Pourtant, les deux ou trois personnes qu'il rencontra firent des messes-basses. Bien. Ils avaient l'air sérieux, malgré le fait qu'ils avaient eux aussi enfreins le couvre feu, et plutôt peureux, Zéro serait dénoncé.

Dernière bifurcation, il commença à descendre les escaliers lorsque...

-... OUIIIIIN

Cela ne pouvait être... Il descendit prestement, et là il faillit à son tour tomber au même endroit que la jeune fille quelques instants plus tôt, tant il fut étonné. Jeune fille qui n'était autre que Rikku. Le spectacle qui s'offrait à ses yeux était assez incongrue. La demoiselle était tombé sur les fesses, avait ramassé ses vêtements puis s'était levée. À présent face à une machine, elle s'exclamait d'accord avec une personne. Sauf qu'il n'y avait qu'elle et lui de présent. Cela ne s'arrêta pas là. Le monologue se poursuivit et il jeta un regard à la pièce. Il y avait bel et bien personne d'autre. Perdait-il la tête ? Rikku parla aussi de "ses foutues règles"... Était-elle là aussi pour enfreindre les règles ? Vu l'heure, cela n'était pas impossible. Ou alors, simplement ne s'en préoccupait-elle pas. Cela lui ressemblerait assez en effet.

À cette idée, il repensa à la dernière fois où il l'avait vu. Assez chaotique. Il ne s'était pas reconnu. Et s'était en quelque sorte enfui. Seulement, là connaissant, oui car il commençait à la connaître, du moins le pensait-il, elle n'y prêterait pas attention et ferait peut-être comme si de rien était. Après tout, pour elle, s'était un jeu, un pari. Et cela devait l'être pour lui aussi, un jeu, mais...

- Je crois me souvenir à peu près de comment on fait... Mais ça sera risqué pour tes vêtements... Rikku.

Zéro avait répondu à sa question orale, qui était destiné à cette même personne invisible. Il avait finit de descendre les escaliers et s'approchait de l'endroit où se trouvait Rikku. Faire une machine, il s'était déjà débrouillé pour en faire une, maintenant il espérait juste s'en rappeler...

- Je crois me souvenir à peu près de comment on fait... Mais ça sera risqué pour tes vêtements... Rikku.

La Rebelle ferma les yeux et compta jusqu'à trois.
Zéro était bien là, à l'entrée de la Laverie.
Jamais Rikku n'aurait pensé voir quelque chose de beau dans un endroit aussi flippant. Et pourtant elle en avait la preuve devant les yeux.
Heureusement qu'elle avait prit le temps de se calmer sinon elle aurait hurlé comme une hystérique.

*- Hiiiiiii !
- Tu m'ôtes les mots de la bouche Blondasse.*

Zéro s'approcha d'elle de sa démarche souple. On aurait dit un félin paresseux, oui paresseux. Parce que sincèrement, il n'était pas le mec le plus hyperactif de l'Académie.
Un mètre les séparait mais Blondinette ne put se retenir une seconde de plus et elle se jeta à son coup en riant littéralement. Rire de joie, ça existe nan ? Bah en plus elle avait les larmes aux yeux.

*-Ouais bon c'est bon là. Tu fais pitié Blondasse. Lâche-le.
- Alors toi, ta GUEULE !*

Oh, miracle ! Lulu n'a pas riposté !
Rikku mit à profit ce répit et déposa un chaste baiser sur les lèvres de Zéro avant de s'écarter, le sourire aux lèvres, comme si rien ne s'était passé. S'il réagissait mal, tant pis, s'il réagissait bien, YOUPI !
En tout cas c'était comme dans ses rêves. Les lèvres du jeune homme étaient douces à un point... Divin !
Et oui, comme quoi quelqu'un pouvait être aussi Divin que Rikku. Pas n'importe qui attention !

*-Crum crum. Blondasse, c'était super mais t'as vu où t'es ?
-Argh !!! J'ai embrassé Zéro à la Laverie !!!!!! Horreur et damnation !*

Une autre surprise s'invita et le rouge monta aux joues de l'adolescente. Depuis quand elle rougissait celles là ?! Couché le sang ! Retourne dans les veines et circule normalement !
Personne ne lui obéit alors elle tourna la tête vers la machine à lavée. Elle était vraiment gênée pour regarde cette boite hideuse, ça pousse à des extrêmes inquiétants...
Rikku récupéra ses habits dans la dévoreuse du bout des doigts avec une grimace de dégout.

-Oh mes pauvres chéris, Maman a osé vous mettre dans cet escargot métallique carnivore, méchante Maman.

Elle serra ses vêtements adorés contre elle en un geste affectif et maternel et croisa le regard interrogateur de Zéro.
Oups.
Elle posa précipitamment ses vêtements dans la corbeille et sourit bêtement.

*Oui je confirme, t'as l'air conne.*

- Aheeem... Yo, ça fait longtemps. Com... Ouais bon bref, faut obligatoirement mettre les vêtements dans ce... Cette...Cette chose ?

Elle haussa un sourcil, l'air dédaigneux. Ce machin, bidule... truc la fixait de ses yeux en forme de boutons, un vert, un rouge, un jaune. Beurk ! On aurait dit une araignée daltonienne.
N'hésitant qu'une seconde, Rikku saisit sa corbeille et la donna à Zéro sans plus de cérémonie. Elle se plaça juste derrière lui et dit joyeusement :

-Bon, je te laisse prouver ta force Monsieur Indestructible. Bonne chance, t'en auras besoin.

Elle laissa échapper un de ces rires cristallins dont elle avait le secret avant de poser délicatement ses mains sur les épaules finement musclées de son sauveur.
Hum ! Il sentait bon !
Blondinette ferma les yeux et sourit doucement. Malgré les machines tueuses autour d'elle, c'était un bon moment. Il faudrait qu'elle aille laver ses vêtements plus souvent.

Zéro sembla l'entendre comptait, mais n'en jurerait pas. Ni prenant garde, il s'approcha de Rikku, à un vitesse on ne peut plus moyenne ( vitesse moyenne pour lui du moins ). puis de toute les manières, il n'eut pas le temps de finir ça démarche car déjà, elle était sur lui. Comme d'habitude, la joie de cette jeune fille était contagieuse et il surprit même à la serrer un peu dans ses bras, ses doutes s'envolant en même temps. Ca récente sorti avec Rikku l'avait un peu choqué, car il ne s'était pas reconnu, il le savait, il aurait dû rester. Mais... Zéro ne savait pas vraiment ce contrôler, dans quelques rares situations. Un baiser, aussi soudain qu'éphémère le sortit de ses pensées. Sur le coup, il ne sut pas vraiment comment réagir... quand il l'a vit rougir pourtant, il se dit que le fait qu'il ne réagisse pas devait la gênée, ou lui faire penser que Zéro n'était pas réceptif à ce baiser, alors il lui rendit son baiser encore plus chastement, si cela était possible. Et se retrouva lui aussi certainement à rougir, il n'aurait su le dire, il ne se voyait pas et c'était tant mieux ! Peut-être que c'était le fait qu'il avait toujours considéré Rikku d'abord comme une amie qui l'avait fait rougir. On embrasse pas tout les jours ses amis, surtout quand on en a déjà peu.

Mais comme d'habitude avec Rikku, une ambiance ou une situation pouvait changeait du tout au tout en quelques secondes. Déjà, Zéro la voyait serrer dans ses bras ses vêtements après les avoirs sortit de la machine avec dégoût. Et ce n'est pas sans étonnement qu'il asista à cette scène.

-Oh mes pauvres chéris, Maman a osé vous mettre dans cet escargot métallique carnivore, méchante Maman.

La façon dont elle désigna les machines à laver lui donna presque envie de rire.

[EN COURS]