« Scalpel, s'il vous plaît. »

Invité

Les yeux rivés vers le ciel, Skylar passa un bras au dessus de son front pour cacher ses yeux du soleil de printemps qui brillait si fort dans le ciel. Il grimaça. C’était bon signe. L’été allait montrer le bout de son nez dans quelques mois. Ce qui voulait dire plus d’école. Enfin... pendant deux semaines. Allez savoir pourquoi au Japon on a que deux semaines de vacances d’été? Alors qu’avant, Sky, lui, en avait 8, des semaines de congé.

Il baissa le bras, ramena son regard devant lui et ajusta son manteau. Devant lui se dressait le portail du lycée Keimoo. Il faisait une petite excursion dehors aujourd’hui, un samedi après midi dépourvu de cours. Il devait aller voir son père qui travaillait à l’hôpital. Skylar avait prévu passer la fin de semaine chez ses parents, question de renouer un peu. Il attendait sa sœur en avant de l’école. Alessia n’était jamais en retard d’habitude. En parlant d’être en retard, quelle heure était-il? L’anglais tira son portable de sa poche, ce fameux Sidekick, et regarda l’heure. 1h28. C’était plutôt le frère qui était à l’avance. Mais connaissant sa sœur, elle n’allait pas tarder. Profitons-en pour appeler le vieux...

« La personne que vous tentez de joindre... »

Comme toujours... Fichu répondeur.

« Veuillez laisser un message après le beep. Beeeep. »

« Yo, vieil homme. C’est ton fils qui t’appelle pour te dire qu’moi et Aless’ on part bientôt. On sera là à 2h. Si t’es pas sorti de ton bloc à cette heure là, j’te préviens j’attendrai pas 2h20 pour me défiler. Hehe. À tout à l’heure. »

Alors qu’il raccrochait, sa sœur le bouscula et passa devant lui. Elle se retourna et lui sourit tout en marchant lentement de reculons.

« Alors, on y va? »

« Toi! »

lança-t-il faussement offusqué.

Il rejoignit sa sœur et ils se mirent en route. Skylar et Alessia passèrent le portail de Keimoo avec pour direction la ville.

[...]

Les rues étaient bondée à cette heure. Les élèves se mettaient déjà à profiter de leur fin de semaine et erraient dans les rues en se cherchant quelque chose à faire. Il n’y avait presque pas d’adulte en vue, ils étaient tous bien trop occupé à « travailler ». Les deux adolescents passèrent en face de différents bureaux et sièges d’entreprise aux édifices gigantesques. La vie derrière un bureau n’avait pas l’air attrayante du tout. En regardant de son côté de la rue, Skylar remarqua qu’ils passaient devant une pâtisserie, dans la quelle il décida de s’arrêter s’acheter un beignet à la fraise et un petit gâteau au chocolat pour sa sœur. Ces derniers apprécient les sucreries de toutes sortes et ne se gênent jamais pour en manger.

Alessia et Skylar traînèrent en ville un petit moment avant de se rendre à l’hôpital. Skylar poussa la porte pour sa sœur puis entra dans cet endroit qu’il détestait tant. L’odeur ne lui plaisait pas du tout. L’émanation de désinfectant lui donnait des hauts le cœur. En plus de voir tout ces gens malades qui attendaient pour des services, ou bien ceux qu’on amenait d’urgence ou encore ceux qu’on ne pu sauver à temps... C’était sinistre comme endroit.

Skylar dit à sa petite sœur d’aller s’asseoir alors que lui il allait à la réception demander si son père avait fini son boulot pour aujourd’hui. Il la rejoignit dans la salle d’attente et en s’asseyant à côté d’elle, il se pencha sur elle pour lui murmurer.

« L’vieux devrait pas tarder. »

Evans jeta un coup d’œil à la salle d’attente en se callant dans son siège. Rien de remarquable. Sauf peut-être une tête rousse qui attirait vraiment l’attention. Il devrait peut-être arrêter de la dévisager comme ça... ? Mais sa tête lui disait quelque chose. Des roux ce n'est pas courant au japon, alors quand on en voit, on s'en souvient.

Sujet: Re: « Scalpel, s'il vous plaît. » Mar 23 Mar 2010 - 10:26

- Logan ! Tu es dispo cet aprem’ ? On pourrait faire quelques boutiques en ville ?
- Chihiro, tu sais pourtant que mes samedis après midi sont toujours réservés… Et puis faire les boutiques, ça n’est pas mon truc.
- Oh, je suppose que tu vas voir tes parents…
- Bingo. Enfin, mon père seulement. Ma mère est en séminaire à Tokyo.
- C’est quand même dommage. C’est le seul jour où tu sors de Keimoo, et tu ne prends même pas le temps de te détendre. Quand est-ce que tu va sortir le nez de tes bouquins ?
- Tu fais erreur. J’ai de quoi me détendre avec les clubs… et puis celui de cuisine me prend beaucoup de temps.
- C’est vrai que tu en es devenue la vice-présidente… Je ne te comprends vraiment pas…

Et voilà que ça recommençait. Qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire que Cammy passât autant de temps à Keimoo ? N’était-elle pas là pour étudier ? Alors oui elle était inscrite à trois clubs, et encore, si elle voulait, elle aurait pu s’inscrire au club de jardinage, mais elle aurait dû sacrifier ses samedis, or, c’était impossible. Elle réservait ce jour à ses parents. Tous les samedis après-midi, elle allait rendre visite à Seth et Wade Logan, tout deux travaillant au centre hospitalier de Keimoo. L’un était neurochirurgien, l’autre dermatologue. Leur emploi du temps était toujours surchargé et Cammy était obligée de passer jusqu’à une après midi entière dans le bureau de son père pour espérer le voir, avec sa mère, durant leur pause. Elle pouvait attendre jusqu’à cinq heures pour n’avoir que trente minutes de consacrées. C’est pourquoi elle venait toujours avec quelques bouquins, et ses notes qu’elle retapait le soir au propre sur son ordinateur. Elle était maintenant bien connue de l’ensemble du personnel de l’hôpital, et par le directeur lui-même. On lui réservait toujours le meilleur accueil. Il faut dire aussi, lorsque Cammy parvenait à être à jour dans son travail, il lui arrivait régulièrement d’être bénévole au sein de l’établissement. Elle se rendait à la garderie afin de prêter main-forte aux assistantes maternelles.

Ce jour là, ce n’était pas le cas. Elle avait un exposé sur la Révolution Française à préparer. Même si ce devoir devait être rendu le mois suivant, il était hors de question de tarder. Mais malheureusement, elle n’avait pas d’autre choix ce jour que de travailler dans la salle d’attente. En effet, le bureau de son père était en travaux. Rien de très important, les murs avaient juste besoin d’une couche de peinture. Chose qui auraient dû être fait à l’arrivée des Logan au Japon mais qui n’avait pas encore pu être honoré. Le directeur étant absent ce weekend, Seth fut autorisé à emprunter son bureau.

Mais revenons à notre petite Australienne. On lui avait accordé une petite table, rien de très encombrant, mais suffisante pour elle travailler, dans un coin. Elle ne pouvait étaler tous ses ouvrages, ne se contentant que d’un seul, mais elle en était satisfaite. Alors qu’elle remontait d’un geste vif ses petites lunettes sur l’arrête de son nez, sa concentration sur Robespierre et la Grande Terreur fut troublée par la sonnerie d’un téléphone portable. Son propriétaire décrocha et se mit à converser, sans se soucier des personnes alentours, du calme ambiant, et…du règlement. Cammy posa son crayon de bois ainsi que ses binocles, et se leva, passant devant un jeune homme à l’allure hors-la-loi qui était accompagné d’une jeune fille qui était vêtu de façon contradictoire par rapport au premier cité. Elle croisa le regard de l’adolescent en une fraction de seconde. Il la regardait ? Non, il la fixait. La rouquine fronça les sourcils puis regarda à nouveau devant elle. Elle avait horreur d’être observée comme une bête curieuse. Se postant devant l’homme d’environ vingt-cinq ans qui faisait l’étalage de l’intervention chirurgicale qu’il allait subir – en l’occurrence, une ablation d’un de ses testicules qui portait une tumeur cancéreuse – elle posa les mains sur ses hanches, symbole d’exaspération. Le jeune homme s’interrompit.

- Y’a un problème ma jolie ?
- Il est interdit de garder son téléphone portable allumé dans l’enceinte de l’hôpital, Monsieur. De plus, il y a des enfants et peut-être des âmes sensibles dans la salle d’attente qui n’ont pas besoin de connaitre tous les détails de votre anatomie.

L’homme étira ses lèvres en un sourire carnassier qui flanqua la chair de poule à l’étudiante.

- Oh…comme c’est mignon. Une petite demi-portion veut me faire la morale ? Aussi charmante sois-tu, je n’ai pas d’ordre à recevoir d’une gamine.

Un infirmier qui passait devant la salle entra, reconnaissant la demoiselle. En effet, en plus de connaitre son père, il lui avait prêté assistance lors de l’empoisonnement de la jeune fille au bal de la Saint Valentin un mois auparavant.

- Mademoiselle Logan, il y a un problème ?

L’homme grossier blêmit ce qui n’échappa point à la rouquine. Elle prit un air des plus aimable, comme à chaque fois qu’elle s’adressait au personnel du centre.

- Merci Akagi-Kun, mais tout va bien. Ce monsieur allait…

Elle le considéra ce dernier avec un air amusé.
- …éteindre son cellulaire.

L’infirmier afficha un air sévère et répliqua du tac-o-tac.

- J’y compte bien. L’usage d’appareils électroniques en ces lieux et formellement interdit. Ceci pourrait causer des dysfonctionnements de matériel. Vous êtes donc priés, Monsieur de ne plus en faire l’usage jusqu’à votre sortie.

Le perturbateur mis fin à sa conversation sous le regard inquisiteur de l’intello, pour ensuite l’éteindre. Satisfaite, la jeune le remercia de façon polie, s’inclinant légèrement, saluant d’un petit geste de main l’infirmier qui piqua un fard, puis retourna à son devoir. Elle ajusta à nouveau ses lunettes quand une ombre apparut sur son livre. Levant le regard par-dessus ses lunettes, l’inconnu déplaisant la dominait, le regard mauvais.

- Tu te crois maline peut-être. Laisse-moi te dire une bonne chose : j’espère pour toi que tu ne croiseras plus ma route sinon…

Cammy sentit son cœur battre follement dans sa poitrine. Elle était tétanisée mais n’en laissait rien paraître. Il fallait qu’elle garde son sang-froid. Mais visiblement, ce n’était pas suffisant puisque son vis-à-vis affichait un rictus des plus désagréables.

- …tu ne risques plus d’écrire quoi que ce soit.

L’australienne ne détacha pas son regard de l’autre. Il était hors de question qu’elle se fasse dominer. Elle entendit des chuchotements provenant des autres patients. Est-ce qu’Akagi allait revenir ? Sinon quelqu’un d’autre ? Pourquoi fallait-il qu’elle tombât toujours sur des perturbateurs ?

Invité

Les yeux de Skylar scrutaient la personne de fond en comble. Il ne se rendait même pas compte de son manque de discrétion, alors que sa sœur, elle qui avait le nez plongé dans un magazine tiré du lot au hasard, l’avait remarqué. Et puis la rouquine se leva. Evans ne savait point pourquoi. Peut-être avait-elle senti le regard du jeune homme sur elle et allait lui dire d’arrêter de la dévisager ainsi... Mais non. Elle passa tout droit, lui lançant un de ces regards à glacer le sang. Cette fraction de seconde où leurs regards se croisèrent parut pour une éternité. Il avait vraiment cru avoir énervé la fille à cet instant. Pourtant, elle alla décharger son irritation sur quelqu’un d’autre. Un homme qui semblait la déranger avec son portable. Evans n’avait pas entendu, étant trop concentré sur la fille quelques secondes auparavant.

La scène se passa très vite. Elle demanda à ce que l’homme ferme son portable, il refusa, un infirmier arriva et avisa à l’homme qu’il devait effectivement fermer son portable, ce qu’il finit par faire. Puis l’infirmier et la rouquine regagnèrent leur précédente occupation respective.

Pendant quelques minutes, le calme remplis la salle à nouveau. Skylar tira lui aussi son portable afin de s’assurer qu’il l’avait bien fermé ou mit sur le mode avion afin de ne pas perturber le fonctionnement du matériel à son tour. Ouf, il était bel et bien fermé. En le remettant dans sa poche, son regard s’égara dans la salle de nouveau. L’homme n’était plus à sa place. Pourtant il entendait toujours sa voix... lancer des menaces à quelqu’un. L’anglais tourna la tête et l’homme en question intimidait la jeune fille. Non. En fait c’était nettement des menaces. Beaucoup de gens regardaient la scène. Personne n’osait réagir. Skylar, lui, n’attendit pas qu’on l’appelle pour aller lui régler son compte.

Il se leva brusquement et s’avança vers le perturbateur. Sky ne cherchait pas la bagarre, au contraire, ce mec commençait à lui taper sur le système. De plus, depuis quand est-ce qu’on peut se permettre de faire des menaces? À une fille en plus. Ce n’est pas très gentleman. L’anglais s’arrêta derrière l’homme et lui tapa l’épaule. Il glissa ensuite ses mains dans ses poches puis dit :

« Fous lui la paix. »

Le gus se redressa et se retourna vers Skylar. Il lui lança un de ces regards dégoûtés. Le type était plus mûr que Skylar, au dessus de la vingtaine, c’est sûr. Musclé, mais plus petit que Skylar. Dans le 1mètre 78 environ. Il affichait un air du genre « De quoi tu te mêles? » et semblait prêt à cogner à tout moment. Skylar lui, était détendu. Du pur et simple « je m’en fous ». L’homme ne réagit pas aux premières paroles de Skylar alors il réitéra avec plus d’autorité cette fois.

« J’ai dit : fous lui la paix. Et dégage. »

« Pour qui tu te prends le pouilleux? » s’empressa de répliquer l’inconnu.

« Pour quelqu’un qui ne tolère pas qu’on fasse des représailles à une femme. »

Les deux restèrent silencieux un moment, se fixant dans les yeux pendant ce temps. C’était le classique duel du regard pour voir qui allait flancher en premier. Skylar avait les dents serrées et le regard affreusement sérieux. L’autre était si énervé que sa respiration brisait le silence de la salle. Et puis il finit par abandonner. Il devait s’être dit que s’ils se battaient et que Skylar le frappait sous la ceinture, il serait plus que K.O à cause de sa tumeur.
Il flancha et bouscula Skylar pour retourner s’asseoir à sa place. Skylar soupira puis baissa le regard au sol.

« Hey le mioche. »

Skylar rouvrit les yeux puis tourna le haut de son corps en donnant un bref coup de tête sur le côté pour replacer sa longue frange.

« Laisse faire la fille. C’est à toi que je vais refaire le portrait la prochaine fois... » crachât l’homme avec hargne avant de s'asseoir.

« C’est ça... » se dit-il a lui-même. « Salaud... »

Ensuite Skylar se retourna vers la jeune fille avec qui il échangea un bref contact visuel.

« Skylar!? »

L’anglais reconnu la voix au loin qui l’interpellait: c’était celle de son père. Evans se retourna, surpris de trouver son père à quelques pas de lui, avec son collègue derrière lui qui semblait vouloir le rattraper.

« Papa? »

« Ça va? Tu n’as rien? Tu n’aurais pas dû le provoquer comme ça! Il aurait pus vous blesser! »

« T’inquiète, ‘y’aurait pas osé. De toute façon, j’aurais gagné... »

« Hm. »

Et puis son collègue arriva derrière son père. Skylar n’eut le temps que de lire « ...Logan » sur sa blouse et pourtant il avait déjà rencontré ce monsieur. Il était incapable de se souvenir de son prénom par exemple. Ce dernier accoura vers la fille derrière Sky.

C’était sa... fille!?

Ca n’était pas la première fois que Cammy se faisait importuner de cette façon. Elle en avait pris l’habitude, mais surtout, avait le mérite de ne jamais laisser le dernier mot aux perturbateurs. On pouvait dire qu’elle était autant appréciée que détestée. Appréciée par ses camarades qui voyaient en elle une jeune femme sérieuse, assidue, et toujours là pour prêter main forte aux personnes en difficulté. Certain avaient même su déceler en elle un sens de la justice impressionnant. Souvent, on lui demandait pourquoi elle avait choisi Histoire plutôt que le droit. Pourquoi Keimoo alors qu’elle pouvait aisément aller à Tôdai ? Même si ses parents travaillaient à Keimoo, elle ne les voyait que quelques minutes par semaine. Alors autant étudier à Tokyo… Mais l’Australienne se fichait éperdument de la renommée prestigieuse de l’université de la capitale. De une, le droit ne l’intéressait pas. Hors de question de faire ses études pour un métier qui serait étroitement lié à des conflits de toutes sortes. Cammy avait trop tendance à s’attacher aux personnes qu’elle côtoyait pour rester ainsi objective. Elle n’y trouverait aucun plaisir. Et puis, le premier jour où elle avait mis un pied à Keimoo, elle était alors encore au lycée, elle avait été séduite par la diversité de sa population. Elle aimait cet établissement. La seule ombre au tableau, c’était cette histoire de groupes. Cataloguer les étudiants d’après leur profil, était source de querelle. Ce qu’elle évitait. Mais elle avait beau faire, elle n’était pas à l’abri de railleries. Beaucoup n’appréciait pas le profil intellectuel qui lui avait été attribué. Ce qui s’était passé à la cour ce fameux matin, à l’heure de l’hymne n’avait fait que l’attiser. « Fayote », « rat de bibliothèque », « miss-je-sais-tout », « lèche botte du directeur », tout autant de sobriquet qu’elle s’était vue attribuée. Tout ça pour avoir voulu séparer deux lycéens qui se battaient. C’est sûr que du haut de son mètre soixante, elle n’était pas en position de faire quoi que ce soit… Au final, elle s’était retrouvée à l’infirmerie. Mais loin de s’en inquiéter, elle restait sur ses positions. Ainsi, elle n’avait pas hésité à gifler de façon monumentale cet étudiant géant, appartenant aux dites « racailles » qui avait osé lui piquer sa tartelette aux framboises. Quand elle y repensait, au final elle en souriait. Car pour une fois, la chute de cette histoire avait été pour le moins étonnante.

Les groupes, les looks, l’âge, les préférences sexuelles… elle se fichait de tout cela. Ce qui comptait, c’était la valeur de ceux qu’elle rencontrait. Et ce guignol qui la provoquait, aussi intimidant était-il, ne lui ferait pas détourner le regard, même s’il mettait ses menaces à exécution. Cammy ne pouvait compter que sur son courage, puisque son apparence ne pouvait être un moyen de défense. Et cette qualité se reflétait sur son audace, son regard et ses paroles. Même alors que ses yeux brillaient, par la peur qu’elle ressentait face à cet individu stupide, pas une fois ils ne vacillèrent. C’est alors qu’une voix salvatrice brisa le silence.

« Fous-lui la paix. »

Le rustre se retourna vivement. Cammy eut alors un frisson. Elle était à bout de nerfs. La pression retomba. Elle regarda alors la personne qui avait osé prendre sa défense.

« J’ai dit : fous lui la paix. Et dégage. »

Elle était abasourdie. Il s’agissait du garçon qui l’avait fixée quelques minutes auparavant. Elle se rendit compte de sa taille. Il était très grand. Elle n’avait pas pu s’en rendre compte lorsqu’elle l’avait croisé, mais il était impressionnant. Pas autant que Hyakusho, certes, mais tout de même. Il était le seul dans la salle d’attente à afficher un physique qui pouvait prétendre une éventuelle concurrence face à celui du barbare. Les deux hommes s’animèrent dans une bataille verbale qui fit monter les yeux de l’australienne au ciel. Heureusement, ce charmant échange n’allait pas durer puisque visiblement, l’invité avait su dominer aisément l’autre imbécile.
Il se tourna alors vers Cammy. Elle lui adressa un petit sourire, car elle pouvait au moins lui accorder cette brève intention en guise de remerciement. Il était alors évident que l’expression qu’elle lui offrait à présent était à l’opposé de celle qu’elle lui avait servie plus tôt, alors qu’elle avait imaginé qu’il la fixait, comme on le faisait sur une bête de foire. Elle s’apprêtait alors à lui offrir un simple « merci » mais fut interrompue lorsqu’un homme pénétra la salle en appelant un certain « Skylar ».
Se tournant vers l’intrus, elle reconnut alors Anthony Evans, l’un des collègues de son père. Elle l’avait rencontré de nombreuses fois et l’appréciait. Elle lui trouvait une certaine ressemblance à ce crétin de Niwa. Heureusement elle n’était que physique. Si Torû avait le même esprit, peut-être lui aurait elle accordé plus d’intérêt…
Ses pensées furent interrompues par la réponse du jeune homme à l’intention du Dr Evans. La surprise envahit alors ses traits. « Papa » ??? Ce fameux « Skylar » était son fils ??? Son propre père arriva alors à son tour. Cette fois, ce fut un sourire radieux qu’elle afficha alors que Seth s’empressa auprès d’elle.

- Cammy ma chérie, tout va bien ?

La surprise avait été telle que l’intello en avait presque éludé ce qu’il venait de se passer. Elle se blottit dans les bras de son père. Elle était vraiment ravie de le voir. Depuis les évènements de l’après Saint Valentin, elle n’avait plus vu ses parents. Pas même pour son anniversaire qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Elle se détacha ensuite du neurochirurgien.

- Don’t worry, Daddy. I’m Ok.

Seth fronça les sourcils. Oops, elle avait encore laissé échapper sa langue maternelle. Ca n’était pas correct. Mais en présence de son père, elle avait tendance à perdre ses repères.

- Pardon Papa, je suis un peu tête en l’air. C’est Akagi qui t’a prévenu je suppose ?
- Oui, en même temps il a fait part à Anthony de la présence de son fils… je vois que vous vous connaissez…
- Euh en fait… seulement depuis deux minutes.
La jeune fille adressa alors un plus large sourire à Skylar.
- Il s’est montré très…gentleman alors que…

Elle regarda de loin l’imbécile, effaçant son rictus. Elle n’avait pas envie que les choses s’enveniment, même si le rustre méritaient d’être ridiculisé. Mais il fallait passer à autre chose.
- Peu importe.

Elle porta son regard sur l’autre médecin, se rendant compte qu’elle ne l’avait pas salué. Par respect pour le pays qui l’hébergeait, elle s’inclina face à lui, tel le voulait la politesse japonaise.

- Bonjour à vous, Evans Sensei.

Se redressant, la jeune fille affichait alors un visage aimable. Le même qu’elle réservait aux personnes qu’elle appréciait. Seth reprit alors la parole.

- Ma chérie, je suis au regret de t’annoncer que je ne vais pas pouvoir t’accorder beaucoup de temps cependant, je tenais à t’offrir ceci, pour tes 20 ans. Happy Birthday, again.

Il lui tendit alors un petit paquet rectangulaire, assez lourd qu’il avait sortit de la poche de sa blouse blanche impeccable. La rouquine l’ouvrit et son visage alors s’illumina. Il s’agissait du célèbre conte de Lewis Caroll, Alice au pays des merveilles, en version Japonaise. Elle l’avait déjà lu en anglais de nombreuses fois, lorsqu’elle était petite, mais depuis la Saint Valentin, elle s’était de nouveau attachée à cette histoire. Un cadeau certes anodin, qui pourrait déplaire aux filles d’aujourd’hui, mais pour Cammy, c’était énorme.

- Thank you, Daddy…

Elle lui sauta au cou et l’embrassa sur la joue. L’homme lui caressa les cheveux puis se redressa. C’est qu’il faisait quand même deux têtes de plus que sa fille ! Extérieurement, on n’aurait pas dit qu’il était son père, puisque ces deux là ne se ressemblaient pas. Lui, portait les cheveux courts, noirs, ses yeux étaient gris, et il faisait un bon mètre quatre vingt dix…Mais il était assez fin. Il aurait pu paraitre armoire à glace s’il avait les muscles développés, mais ça n’était pas le cas.

- Il faut que j’y aille. Pourquoi n’irais-tu pas étudier dans les jardins de l’hôpital ? Tu t’y sentirais peut-être plus à l’aise, nan ? Profite du beau temps, en plus il fait très bon aujourd’hui… Ca me laissera le loisir de t’observer de temps à autre. Le directeur a de la chance, il a une vue magnifique depuis son bureau…

- Excellente idée Papa. Je vais donc m’installer là-bas. Merci encore pour le livre.

Seth adressa quelques mots au Dr Evans, d’ordre professionnel, avant de s’éloigner. Cammy en fit autant à l’intention de Skylar. Elle jeta un œil à la sœur de ce dernier et lui sourit. Reportant son intention sur le garçon, elle lui adressa, pour la première fois alors, la parole.

- Merci d’être intervenu tout à l’heure, Evans. Et je te prie de m’excuser pour mon impolitesse de tout à l’heure.

Elle entendait par là ce regard qu’elle lui avait envoyé la première fois. Elle alla prendre ses affaires qu’elle fourra dans sa besace puis quitta la salle, comptant se diriger vers les jardins.

Spoiler:

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Après avoir échanger ces quelques mots avec son père, Alessia vint les rejoindre, appuyant ce que Anthony Evans venait de dire à son fils. Skylar avait beau aimer sa sœur, mais il détestait quand elle se retournait contre lui. Cependant il ne pouvait pas se permettre de lui en vouloir : elle avait un esprit critique si développé en même temps d’être trop adorable. Ce qui l’irritait vraiment, c’était que son père lui reproche absolument tout, même s’il s’agissait d’une bonne action comme celle qu’il venait de poser. Dr. Evans reprochait souvent à son fils d’être trop direct en cas de conflit et que le tac au tac ne mènerait nulle part autre que la bagarre. Pourtant, là, il venait bien de l’éviter non? Enfin bref, la petite famille s’échangea quelques mots, les même que d’habitude. Skylar ne s’était jamais vraiment senti à l’aise avec son père, encore moins après un évènement où il aurait pus se faire tabasser...

« Alessia, Skylar, je suis désolé je dois rester encore un peu... »

« Ça fait plusieurs fois que tu nous fait le coup! » répondit Skylar un peu froissé.

« Je sais... » commença Anthony dans un soupire. « Je finirai seulement d’ici quelques heures. »

« Tu veux qu’on t’attende!? » demanda Alessia peu intéressée par les heures d’attente.

« On a des vies tu sais? » poursuivit Skylar en rigolant. L’attente ne lui plaisait pas trop non plus.

« Vous n’avez qu’à traîner en ville le temps que je finisse? »

« Si tu nous paies la sortie! » répondirent le frère et la sœur en cœur après s’être jeté un bref regard qui voulait tout dire.

« Parfait... »

Le père sortit alors, à contrecoeur, son portefeuille pour en tirer quelques billets et les tendre à Skylar qui s’empressa de les prendre. Il échangea un sourire satisfait avec Aless puis ils se mirent à compter l’argent que le vieux leur avait donné. Il y en avait assez pour faire un tour et s’occuper pendant quelques heures. Après avoir divisé le montant en deux et avoir donné sa partie à sa sœur, Skylar se retourna, curieux, et croisa de nouveau le regard de la jeune rousse derrière lui. Elle lui sourit. Chose qu’il trouvait fort étrange après le regard qu’elle lui avait jeté auparavant. Étant légèrement prit par surprise, il retourna timidement son sourire à la fille avant d’à nouveau se tourner vers sa sœur. Il se redressa, puis se positionna vers son père qui à l’instant même saluait la fille du Dr. Logan. Skylar et sa sœur en firent de même pour le collègue de travail de leur père, en prenant exemple sur l’autre fille. Skylar avait ‘parfois tendance’ à oublier ses manières, mais puisqu’il jasait un petit peu avec son père quelques minutes auparavant, il avait, cette fois, une excuse. Et puis chaque adolescent retourna respectivement à leur père.

Alessia embrassa son père sur la joue et Skylar serra la main à son père puis s’avança pour le prendre dans ses bras. Une fois cette petite accolade terminée, Skylar prit sa petite sœur sous son bras. Son père attendait son collègue avant de repartir. Après un petit instant à parler de travail avec son partenaire, les deux s’en allèrent.
Puis la voix de la fille surpris Skylar. Elle le remerciait. Tout d’un coup, cette fille semblait vraiment sympathique. Skylar lui offrit un petit sourire en coin en répondant un petit « Pas de souci. » puis elle s’empressa de prendre ses affaires, des cahiers d’études probablement, puis s’en alla. Il était peut-être temps pour Skylar de partir lui aussi, puisqu’il n’allait plus rien se passer dorénavant.
Alors qu’il se dirigeait vers la sortie avec sa sœur, l’anglais posa le bout du pied sur quelque chose, il se pencha pour savoir de quoi il s’agissait.
Un paquet de feuilles brochées, probablement un document pour un devoir. Skylar en lu les premières phrases, mais n’y comprit rien du tout. Probablement un niveau plus élevé que le sien se dit-il. Il regarda l’espace réservé pour le nom. Il y avait d’écrit « Cammy Logan ». En partant peut-être un peu trop vite, la jeune fille avait sûrement fait tomber ce petit document. Alessia attrapa le document des mains de Skylar pour voir à qui il appartenait.

« Tiens, c’est la fille que tu viens de sauver, non? » dit-elle en fixant le document.

« Sauver est un bien grand mot... Tu sais elle est partie où? » poursuivit Skylar.

« On a qu’à chercher! »

Skylar n’était pas trop enthousiaste à l’idée de devoir tourner en rond pour la trouver, mais Alessia s’était déjà aventurée dans un couloir le temps qu’il se décide à avancer. Alors les deux adolescents tournèrent en rond à la recherche d’une tête rousse. Les deux ne connaissaient aucunement les lieux et quand un ou une infirmier ou infirmière venait leur dire qu’ils ne pouvaient s’aventurer dans cette section, ils répliquaient que leur père s’y trouvait alors que c’était probablement faux. Skylar était de ce genre... un peu... corrompu?
Alors, ils zigzaguèrent dans les couloirs pendant de bonnes minutes, ne trouvant pas où pouvait bien être cette Cammy. C’est alors qu’ils longeaient les fenêtres qui délimitaient les jardins de l’hôpital, ne sachant pas non plus où ils étaient. Après avoir désespéré quelques minutes, Skylar aperçut au loin la personne qu’il souhaitait voir. Elle était en train d’étudier à l’autre bout du jardin, dans un petit coin à l’ombre. Alessia trouva la porte qui menait dehors, puis Skylar la suivit, document en main, en direction de la fille du Dr. Logan. Arrivé à sa table, il déposa doucement le document sur le dessus des autres affaires de l’étudiante.

« T’avais oublié ça dans la salle d’attente... »

Il afficha un mince sourire. I glissa ensuite sa main dans sa nuque et pris un air légèrement désolé.

« Désolé, on a mit du temps à te trouver... On ne savait pas où tu étais et on ne connaît même pas l’hôpital... »

Spoiler:

- Excusez-moi… Voyez-vous un inconvénient à ce que je m’installe à votre table ? Je n’ai pas la possibilité de m’exposer au Soleil et cette tablée est la seule suffisamment protégée de ses rayons…

- Ma..Mademoiselle Logan !

- C’est vous Akagi-kun ! Merci d’avoir prévenu mon père tout à l’heure. Je pense que si le Dr. Evans et lui n’était pas arrivés, on aurait eu droit à une scène d’action digne d’un film de série B..

- Je…vous en prie. Mais installez-vous, j’allais de toute façon m’en aller, ma pause est terminée.

- Comment, déjà ?

- Oui, excusez-moi et bo…bonne après-midi Logan-san.

« T’avais oublié ça dans la salle d’attente... »

- …

« Désolé, on a mit du temps à te trouver... On ne savait pas où tu étais et on ne connaît même pas l’hôpital... »

- C’est la deuxième fois que tu me sors de la panade Evans, je vais finir par y prendre goût…

- Asseyez-vous, tous les deux ! Je vous dois une fière chandelle. Je vais aller chercher des jus de fruits et un petit quelque chose à grignoter, qu’est-ce que vous voulez ? Et hors de question de refuser !

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Invité

Skylar fit glisser la main qu’il avait dans la nuque à travers ses cheveux alors que Cammy décida de jeter un coup d’œil aux feuilles que lui avait rapporté le jeune homme. Un document assez épais tout de même... et pour une introduction en plus. Si un jour Skylar écrivait une intro aussi longue, on saurait que quelque chose cloche. Il aurait probablement subi un lavage de cerveau. Sur de l’histoire en plus! Ça annoncerait peut-être la fin du monde... et même à ça, écrirait-il autant?
Bref. Le mince sourire de Skylar s’agrandit à la suite des paroles de la demoiselle. C’était de la drague sous-entendue ça? Il n’y a que Skylar pour penser qu’il se fait draguer constamment, comme s’il était désiré de tous. Gros narcissique qu’il est. En tout cas, il retourna son chaleureux sourire à la demoiselle, puis alors qu’il voulait ajouter que c’était la moindre des choses, Cammy le devança en lui offrant d’aller chercher un petit quelque chose. Skylar aurait bien dit sans façons, mais sa sœur sauta sur l’occasion de lancer quelque chose, bousculant presque son frère pour passer devant. Elle demanda avec un sourire d’ange, comme elle sait si bien le faire :

« Je peux avoir un jus de pommes!? Avec euh... un petit gâteau au chocolat? »

Regardant sa sœur bizarrement, Skylar lui ‘demanda’ silencieusement ce qu’elle faisait à sauter sur l’occasion de manger alors qu’eux même avaient mangé quelques temps auparavant.

« Bah quoi? Elle a dit qu’on ne pouvait pas refuser, non? »

Skylar lui sourit. C’est vrai qu’elle avait mentionné qu’ils ne pouvaient pas refuser, mais Skylar n’avait plus très faim lui. Il fit tout de même l’effort de penser à ce qu’il aimerait bien manger, même si rien ne le tentait réellement. Il appuya son bras sur la tête de sa sœur nettement plus petite que lui désordonnant ses cheveux par la même occasion.

« Je piquerai dans son assiette. »

répondit-il simplement alors que sa sœur tentait d’enlever ce bras de sur sa tête.

« Naméoooh! Tu te prends pour qui toi? »

Ignorant la remarque de sa sœur, Skylar sourit à Cammy qui s’en alla chercher ce qu’ils avaient demandé. Skylar la trouvait très serviable. Elle avait l’air vraiment gentille et sympa, mais peut-être un peu trop studieuse à son goût. Jetant un coup d’œil à la table sur laquelle des paquets de feuilles étaient épandus partout, il se dit qu’elle devait étudier un truc vachement... emmerdant. L’anglais se dirigea vers la table à l’ombre puis se pencha dessus pour lire un peu ce qu’il y avait sur ses documents. Des dates d’événements que Skylar n’a jamais vu de sa vie, des paragraphes et des paragraphes à propos de guerres, d’empires, etc. à travers le temps et l’espace. De quoi assommer un jeune homme de 17 ans complètement dépassé par la vie en elle-même. Ses yeux commençant à en avoir assez des mots il se releva jetant à regard par-dessus son épaule pour s’assurer que sa sœur ne s’était pas enfuie, mais elle ne s’y trouvait pas. Se retournant de l’autre côté, il aperçu sa sœur en train de regarder à son tour les documents de la fille du Dr. Logan. Contrairement à son frère, elle avait l’air vraiment intéressée empoignant même le document qui traînait sur le dessus pour le feuilleter un peu. Evans haussa les épaules, contournant sa sœur pour aller s’asseoir en face de la place où Cammy était assise. Appuyant son coude sur la table et déposant son menton dans sa paume, l’anglais passa une remarque.

« Tiens, la revoilà qui arrive. »

Il mentionnait Cammy qui revenait. Elle avait été vraiment rapide. Même à deux, les Evans auraient pris 10 fois plus de temps aller chercher ces quelques trucs. Paniquant à l’idée d’être prise à fouiller dans les choses d’une inconnue, Alessia se retourna vivement, cachant le document derrière son dos le re-glissant doucement dans le paquet. Elle sourit le plus sincèrement possible, mais paraissait un peu crispée à la fois. Lorsque les feuilles furent remises dans le tas, elle libera ses mains et vint s’asseoir à côté de son frère ce dernier affichant un sourire moqueur. Il pris sa sœur dans ses bras et puis dit.

« Elle était totalement pas en train de fouiller dans tes trucs, hein? »

Sa sœur surprise de la trahison de son frère se défit de son étreinte et se mis à marteler son torse en niant ses dires. Mais ne sentant presque rien, l’anglais s’étira vers Cammy, qui allait s’asseoir, pour lui prendre doucement des mains le jus de pomme de sa sœur ainsi que son petit gâteau qu’il lança à Alessia qui faillit l’échapper. Pour sa part, Skylar décapsula le jus de pomme pour en prendre quelques gorgées lorsque sa sœur le clama.

« Hey! C’est le mien! »

Elle se penchait sur lui pour lui reprendre la bouteille avant qu’il ne la vide, mais Skylar se penchait vers l’arrière pour éviter qu’elle ne la lui vole. Il ôta la bouteille de sa bouche et se tourna vers Cammy.

« Désolé si on est agités. On a attendu trop longtemps dans l'autre salle je crois. »

Puis il donna la bouteille à sa sœur. Il en avait bu un peu plus que le quart. Alors sa sœur referma la bouteille puis regarda son frère de travers avant d’attaquer son muffin. Skylar lui sourit. Avant de se retourner de nouveau vers la rousse. Alessia attendit d’avaler avant de poser une question à la jeune femme devant elle.

« Ça à l’air vraiment intéressant ce que tu étudies. »

« Non, plutôt ennuyant à mon avis. »

« Ouais bah toi t’es nul. » grimmaça-t-elle à son frère. « Tu vas à quelle université? Keimoo? T’as quel âge d’abord? »

Curieuse comme elle est, la cadette Evans pose des question à tout bout de champs...

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Cammy répondit à la jeune Evans d’un large sourire illuminé. En ça elle aurait aimé avoir un petit frère ou une petite sœur pour avoir le loisir de gâter un cadet. Mais dans sa famille, c’était elle la cadette, même si au fond, elle avait de quoi se sentir fille unique. La réaction de Skylar face au comportement de sa sœur amusa l’étudiante. Elle était témoin de quelque chose qu’elle enviait. C’était ça la complicité entre frère/sœur ? Autant qu’elle s’en souvienne, les souvenirs qu’elle avait de Lydia n’étaient guère heureux. Jamais les deux filles n’avaient partagé quoi que ce soit, encore moins de bons moments. Finalement la rouquine avait préféré considérer qu’elle n’avait pas sœur.

- C’est d’accord, je reviens tout de suite.

A nouveau dans l’enceinte de l’hôpital, plus précisément dans l’entrée où quelques personnes, jeunes et moins jeunes, étaient assises Cammy cherchait ces petites douceurs que la jeune Evans désirait. L’australienne la trouvait vraiment amusante. Elle ressemblait si peu à son frère que c’en était réellement troublant. Appuyant sur les touches qui firent tomber le Minute Maid Pomme, elle étira un sourire en tournant la tête vers le mur de verre qui donnait sur le jardin. Les deux jeunes gens étaient penchés sur ses notes. Trop éloignée pour voir leur expression du visage, elle devina cependant leur réaction en apercevant le garçon s’installer nonchalamment sur le banc opposé à celui où elle se tenait précédemment, tandis que sa cadette consultait une de ses copies. Pour un peu, son nez s’y collerait presque. La rouquine étira un coin de lèvre tandis qu’une voix s’élevait dans l’air.

- Mademoiselle, vous avez fini ?

Cammy sursauta et tourna la tête pour apercevoir une petite dame très âgée qui trainait une potence sur laquelle une poche de pression emplie de sérum était accrochée, elle-même reliée à un cathéter planté dans son bras. L’étudiante lui sourit même si la vielle dame avait l’air sévère.

- Veuillez m’excuser Madame, je me dépêche.

Elle composa le code numérique associée au muffin qu’elle saisit rapidement, pour ensuite proposer son aide à la dame. Cette dernière refusa net. Cammy n’insista pas, et sortit avec hâte. Elle n’avait même pas eu le temps de prendre quelque chose pour elle. Peu lui importait, de toute façon si elle avait été seule, elle ne se serait pas décollée de son travail…ou de la lecture qu’elle s’apprêtait à entamer.
Elle franchit assez rapidement les quelques cent mètres qui la séparait de son plan de travail de l’après midi et eut largement le temps de voir l’adolescente cacher une de ses feuilles de notes derrière son dos avant de glisser maladroitement, et de façon pas très discrète, le document à l’intérieur de la pile avant de rejoindre Skylar. Elle était vraiment trop mignonne. Cammy décida de faire comme si de rien n’était pour ne pas la mettre dans l’embarras. Cependant, le garçon avait décidé de la taquiner une fois de plus.

- « Elle était totalement pas en train de fouiller dans tes trucs, hein? »

Une chamaillerie s’en suit, ce qui arracha aux lèvres de l’Australienne un petit rire. Elle fut libérée des vivres, sentant les mains de Skylar frôler les siennes. Guère habituée à ce qu’on la touche, elle fut prise d’un petit frisson. Visiblement le brun n’avait rien sentit. Les deux jeunes gens continuaient à se chamailler gentiment. La rouquine se réinstalla à sa place et les observa en silence, la mine amusée.

- « Désolé si on est agités. On a attendu trop longtemps dans l'autre salle je crois. »
- Ça ne me dérange pas, bien au contraire. Vous êtes plutôt distrayant, c’est agréable à voir.

C’est vrai qu’il était rare pour la rouquine d’assister à un pareil spectacle. Tout simplement parce que ses contacts étaient limités. La cadette prit la parole à son tour.

- « Ça à l’air vraiment intéressant ce que tu étudies. »

Oh bah ça alors ! Il était assez inhabituel pour Cammy d’entendre quelqu’un s’intéresser à ses travaux. Elle avait la fâcheuse tendance à décourager les autres, sauf ses camarades de classes bien entendu. Mais ils n’étaient pas nombreux, parce qu’elle avait tout de même un niveau légèrement supérieur.

- « Non, plutôt ennuyant à mon avis. »
Voilà qui confirmait ses pensées. A ces mots, Cammy prit un air blasé. Un de plus ou de moins… Alors qu’elle se mettait sur la défensive pour ensuite répliquer du tac-o-tac ses arguments, elle fut pris de vitesse par les propos quelques peu familiers de la cadette.

- « Ouais bah toi t’es nul. »

Cammy émis un petit reniflement qui en fait était sa façon de contenir le rire moqueur qu’elle aurait pu laisser échapper.

- « Tu vas à quelle université? Keimoo? T’as quel âge d’abord? »

L’étudiante voyait en la jeune fille, sa propre image, de nombreuses années auparavant. Cette petite était similaire à elle et c’est avec grand plaisir qu’elle lui répondit.

- En effet, je suis en première année d’histoire à Keimoo. Et j’ai 20 ans. Et toi ?

Elle dériva son regard vers son frère. Ne souhaitant pas le laisser à part de la conversation, elle se corrigea.

- Enfin vous plutôt ? J’imagine que vous êtes également à Keimoo. Puisque je ne vous ai pas croisés j’imagine que vous êtes lycéens tous les deux…

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