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 Cupidon a encore visé à côté [privé]

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Wunjo Ivanov
♦ Civil - Dealer - Bookmaker
Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
Compteur 644

KMO
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MessageSujet: Cupidon a encore visé à côté [privé]   Cupidon a encore visé à côté [privé] EmptySam 23 Jan 2010 - 16:23

    Spoiler:

    Dire que Wunjo avait la poisse ces derniers temps, c’était peut être un peu exagéré, mais ça n’était pas totalement faux non plus. Jugez plutôt par vous-même : en l’espace d’un petit mois, le garçon avait réussi à se faire trouer le ventre par une balle, voir Ellen se faire kidnapper et devoir la secourir, mettre enceinte Rachel et se faire encore arrêter par les flics pour violence sur un élève.

    Plutôt pas mal, avouons le. Et ça n’était sûrement pas fini. Oui parce qu’en plus du reste, deux autres petits embêtements s’étaient ajoutés sur le tas. Le premier, c’était qu’un gang japonais à la noix d’coco avait appris pour l’enfant, et avait donc décidé de s’en prendre à Rachel. Résultat, Wun devait jouer le garde du corps en plus du reste.

    Et enfin, cerise sur le gateau, même si sa blessure était loin d’être totalement guérie et qu’il avait ses soucis personnels à gérer, l’Organisation lui mettait la pression pour qu’il reprenne du service. La raison ? Simple. Ils avaient obtenu de nouvelles informations sur leur cible principale. Entre autre, la crapule avait une nouvelle copine « officielle ».
    Comme ils l’avaient compris il y a bien longtemps, la crapule en question était loin d’être homo –en fait il était même plutôt homophobe- et donc il n’y avait aucune chance pour que Wun tente la tactique « directe ».

    Il lui restait donc l’autre tactique : attaquer en biais. Et le biais, en l’occurrence, c’était la copine. Une minette sans doute crétine au possible –les mafieux ne les choisissaient jamais trop futées- à qui il serait probablement facile de soutirer des informations. Une bonne opportunité. Le seul ennui, c’était que les grands pontes ne gardaient jamais longtemps leurs nénettes, alors il fallait agir avant qu’elle ne soit jetée –ou carrément tuée. Ce qui lui laissait peu –en fait pas – de temps pour se reposer et panser ses blessures. Les mafieux n’ont pas de vacances…

    Abandonnant à contre cœur et son repos, et sa surveillance de Rachel, Wun s’était donc vêtu d’un élégant costume blanc bien coupé pour se rendre dans le club huppé où il était sur de trouver et le grand patron –qui serait sûrement inaccessible- et sa nouvelle copine. Par expérience, il savait que les copines des grands patrons s’emmerdaient souvent les soirs où les mafieux jouaient à leurs jeux d’argent.
    On les envoyait souvent entre elles s’asseoir bien gentiment et boire dans leur coin. Proie facile en somme. Un peu de manipulation et il parvenait en général à devenir leur amant. Il n’avait pas de mal à concurrencer les vieux pervers, lui le petit jeunot typé européen. Son physique était un atout.

    23h et quelques, le blondinet débarqua dans le club où la musique était, par habitude, trop forte. C’était entre autre pour cela que les joueurs allaient s’exiler dans une pièce à côté, un peu mieux isolée, lui laissant le champ libre.
    Restait à trouver la nouvelle copine.

    Wun extirpa de sa poche une photo de sa poche et l’observa. C’était sensé l’aider à trouver la demoiselle. Sauf que la photo était prise de loin. Le photographe avait zoomé, mais on ne voyait pas grand-chose. Une brunette avec des bouclettes. Il ne voyait pas bien son visage, mais elle était jeune, et typée européenne. Pas de chance. Les japonaises étaient plus facile à attraper pour un typé russe, blond, comme lui. Mais au moins, il n’aurait pas trop de mal à la trouver : les européennes ne courraient pas non plus les rues au Japon, même si ici, à cause de l’académie internationale juste à côté, il y en avait plus que dans les autres villes.

    Connaissant un peu trop bien les pontes de la mafia, Wun se doutait au moins d’une chose : il choisissait rarement des laiderons pour les accompagner. Il lui fallait donc trouver une jolie brunette typée européenne. Et seule, bien sur. A moins que quelqu’un d’autre ne l’ait doublé ? Non. Peu de chance. Tout le monde savait qu’on ne touchait pas aux propriétés de ces types qui débarquaient juste pour aller jouer aux cartes dans la salle d’à côté. Pas fou. Sauf Wun. Tête brulée.

    Son regard s’arrêta finalement sur ce qui lui semblait le portrait idéal : brune. Jolie. Bien foutue. Gracieuse. Elégamment vêtue. Européenne, naturellement. Le doute n’était presque pas possible.
    Cette vision arracha un sourire victorieux à Wun. C’était presque trop facile. Enfin, ce n’était que le début du challenge, la trouver. Il restait à la séduire, à la convaincre. Sa tâche serait naturellement plus facile s’il s’agissait d’une parfaite gourde –la tâche serait aussi beaucoup moins amusante et agréable…mais soit. Il était là pour le boulot, pas pour prendre du bon temps, non ?

    Première règle, qu’il mettait toujours en application : détour par le comptoir. Il commanda un cocktail alcoolisé et une vodka –plus par habitude que par goût : la plupart des filles préféraient. Les alcools forts, c’était pas leur truc. Lui, c’était différent. Il était russe, les shot de vodka, ça le connaissait. Armé de son cocktail aux milles couleurs et de sa boisson nationale, il se dirigea donc vers la brunette qui, heureusement pour lui, n’avait pas bougé. Elle n’avait pas de raison de bouger, en même temps, il y avait du monde partout.

    C’est lorsqu’un abruti atteint de spasmophilie –ou bien plus couramment appelé « danseur bourré »- le heurta en gigotant qu’il regretta d’avoir mis un costume blanc et d’avoir pris un joli cocktail rouge. Paf, une grosse tâche sur le tissu blanc. Wun pesta, mais le temps qu’il se retourne, le coupable avait disparu dans une foule ondulante et sautillante. Difficile d’élir le roi des imbéciles lorsqu’il y a tant de prétendants au titre.

    Tant pis.

    Il poursuivit son chemin et se pointa donc devant LA fameuse demoiselle. En sentant le regard tomber automatiquement sur la tâche rouge –c’était inévitable, on ne voyait que ça sur un type blond à la peau blanche habillé en blanc- il se sentit obligé d’opérer un rapprochement forcé pour atteindre les oreilles de la jeune fille, et y glisser, tapotant du bout des doigts sur la tâche qui se trouvait au niveau de son torse :

    « C’est la flèche de cupidon, en plus de faire des dégat elle dégueulasse tout »

    Wunjo Ivanova : le seul énergumène capable de débiter de pareilles niaiseries sans même en penser en mot, et sans même prétendre le penser. Il suffisait d’observer son sourire moqueur au coin des lèvres pour comprendre qu’il ne se prenait pas une minute au sérieux. Qui draguerait ouvertement et sérieusement ainsi ? Personne. De deux choses l’une : soit la copine du boss était une abrutie profonde qui le prendrait au mot et le trouverait mignon, soit c’était une fille avec un cerveau –un cas rare autant dire- et elle comprendrait sans doute que l’ironie était la matière première de ce drôle d’oiseau.

    L’approche étant faite, il passa plusieurs fois sa main sur la fameuse tâche, espérant sans doute qu’elle allait disparaître, mais en vain. Ces foutus colorants fluos tenaient bien. On aurait dit qu’il sortait d’un match de paintball, c’était malin. Et pas très séduisant, à moins que le style clown ne plaise.

    « Plus sérieusement, voilà le coupable » poursuivit Wun, élevant le verre rouge-rose devant le nez de la jeune fille. Heureusement, il était encore bien plein. Toujours plus que le verre de vodka à demi vide du russe.

    Il agita doucement le verre, l’incitant d’un signe de tête à le prendre, puisque c’était cadeau. Il lui adressa un mince sourire, cogna son shot de vodka contre son verre dans un bruit de tintement, lui lança un clin d’œil en disant.

    « Prends tes responsabilités maintenant »

    Avant de boire une gorgée.
    Bah oui, ça allait de soi : c’était son verre qui l’avait tâché, alors c’était un peu sa faute, quelque part…. non ?
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MessageSujet: Re: Cupidon a encore visé à côté [privé]   Cupidon a encore visé à côté [privé] EmptyVen 29 Jan 2010 - 13:46

Cherry Darling, 17 ans, était une jeune fille sage. Calme. Réservée. Effacée. Et surtout, pas fêtarde du tout. Pourtant, le lieu où elle se trouvait à cet instant était bien loin des salons de thé, pâtisseries ou conservatoire où elle se rendait habituellement. ...
Une boîte de nuit. Vous savez, ces endroits où tous le monde danse, enfin, se trémousse au son d’une musique totalement insupportable et surtout assez forte pour réveiller un sourd, où la plupart des gens finissent alcoolisés au point de ne plus savoir marcher droit, et où les pervers et autres dragueurs guettent leur prochaine proie un verre de vodka à la main. Une boîte de nuit, quoi. Hé bien, la demoiselle était assise au bar, observant d’un œil surpris et amusé tous ces gens si étranges et parfois si ridicules. Devant elle, un verre vide. Son contenu? Pas quelque chose d’alcoolisé en tout cas. Non pas qu’elle n’aimait pas l’alcool, c’était juste qu’elle évitait d’en boire, surtout maintenant qu'elle était seule. Car elle savait que si elle commençait, elle aurait bien du mal à s’arrêter. C’était une fille sage et bien élevée, pas une sainte-nitouche. Enfin bon, là n’était pas la question. L’important était de savoir comment elle était arrivée dans cet endroit, seule de surcroît....


Flash-back

Il était 16h30. Une jeune femme à la chevelure châtain était étendue sur son lit, et semblait assoupie. Mais la sonnerie de son portable la sortit bien rapidement de son sommeil. Elle se saisit de l'appareil bruyant et répondit :

-Allô?
-Coucou Princesse! Comment vas-tu?
-... Ah, c'est toi, Rei... Ça va doucement, et toi?
-Ça va, ça va... Dis voir, t'es libre ce soir? J'ai une super proposition à te faire!
-Dis toujours... On verra bien...

Bizarrement, elle la sentait pas trop, son idée. Rei, de son vrai prénom Reira, était une fille qu'elle avait rencontré en ville, un après-midi. Un peu fofolle, mais sa compagnie était agréable, et elles avait rapidement sympathisé...

-Y'a une super fête, dans une boîte de nuit... Et je suis toute seule, mais j'ai super envie d'y aller... Tu voudrais pas m'accompagner? Allez! Dis oui!
-Bah, c'est pas trop mon truc... Mais je suppose que tu vas pas arrêter de m'en parler jusqu'à ce que j'accepte, non?
-Tout à fait!
-Bon, c'est d'accord. Mais compte pas sur moi pour aller danser ou quoi que ce soit du genre!
-Merci Ry! Allez, je viendrais te chercher a 21h45 devant le pensionnat!
-Ok... A ce soir alors...

¨Là, elle avait vraiment envie de partir loin, très très loin. Elle détestait les lieux bruyants et pleins de monde, et les boîtes de nuit étaient sûrement les pires endroits du genre. Elle se demandait vraiment pourquoi elle avait accepté, d'ailleurs.. Enfin bon, maintenant, c'était fait, et elle ne pouvait plus revenir en arrière. Après avoir poussé un long soupir, elle s'était levée et avait passé plus de deux heures à chercher un tenue adéquate. Il fallait dire qu'elle n'avait pas l'habitude de sortir dans ce genre d'endroits, et n'avait aucune idée de ce qu'elle devait porter...

Fin Flash-back

Voilà comment elle s'était retrouvée là, dans un lieu plus que bruyant, vêtue d'une robe rouge lui arrivant à mi-cuisse jolie sans être trop provocante et chaussé d'une paire d'escarpins de même couleur, horriblement inconfortable selon elle, et surtout, seule. Car après être arrivée en compagnie de Reira, cette dernière l'avait abandonnée, préférant les bras musclés d'un bellâtre sorti de nulle part plutôt que la compagnie de son amie. Et ça devait maintenant bien faire une heure qu'elle poireautait toute seule, assise au bar, attendant le retour de son amie, chose qui n'allait pas arriver avant bien longtemps...

Cherry était plongée dans ses pensées, observant distraitement la foule dansante, lorsqu'elle entendit quelqu'un dire :


« C’est la flèche de cupidon, en plus de faire des dégât elle dégueulasse tout »

Elle tourna lentement la tête et se retrouva nez-à-nez avec jeune homme blond particulièrement séduisant. Séduisant, certes, mais arborant une magnifique tâche rouge sur son costume immaculé. Il lui fallut quelques instants pour que sa phrase s'imprime dans son esprit. Tout d'abord, elle n'en comprit pas vraiment le sens, mais après réflexion, elle comprit. C'était censé être de la drague, ou de la moquerie? Elle avait un peu de mal à comprendre où il voulait en venir, mais le léger sourire en coin qu'elle perçut sur ses lèvres la fit opter pour la deuxième possibilité.

Elle le vit ensuite frotter la tâche, mais en vain, ce n'était pas cette tentative désespérée qui allait régler son problème. Elle allait répliquer quelque chose, mais il fut plus rapide qu'elle. Levant un des deux verres qu'il tenait en main, il lui glissa :


« Plus sérieusement, voilà le coupable »

Bon, il avait sûrement dû se tâcher en traversant cette marée humaine de gens gigotant dans tous les sens. Mais cela ne la renseignait toujours pas sur la raison de sa présence à ses côtés. Il lui fit alors comprendre que le fameux coupable lui était destiné. Elle le prit d'une main hésitante, et lui sourit afin de le remercier. Malgré tout, elle ne but pas. Après tout, on lui avait toujours dit de ne pas accepter un verre offert par un inconnu, qui sait ce qui pouvait avoir dedans!

Elle voulut à nouveau ouvrir la bouche, mais l'en empêcha, s'adressant à elle avec un clin d'oeil :


« Prends tes responsabilités maintenant »

Sur ce, il bu une gorgée de son verre. Il était vraiment... étrange. Séduisant mais étrange. Cherry ne savait trop quoi penser de cet inconnu sortit de nul part qui lui avait offert un verre... Elle porta son regard sur son verre, puis sur le blond, et à nouveau sur le verre. Que pouvait-elle bien faire? S'il elle ne réagissait pas, elle aurait l'air bien idiote...

Résignée, elle le remercia et bu une gorgée du cocktail qu'il lui avait offert. Point positif, il avait un goût pour le moins normal, même si elle n'avait aucune idée de sa composition. Et puis, s'il lui arrivait quelque chose, ce serait la faute de Rei, elle n'avait qu'a pas l'abandonner de cette façon!

Elle posa ensuite le verre sur le comptoir, et tout en regardant le jeune homme se trouvant à ses côtés, elle dit :


-Prendre mes responsabilités? Et en quel honneur. Que je sache, je n'ai jamais demandé que tu me l'apporte, ce verre...

Un sourire amusé s'étendit sur ses lèvres. Elle ne savait pas vraiment pourquoi il l'avait abordée, mais elle avait bien envie de le découvrir... Surtout qu'elle s'ennuyait à mourir... Elle plaça ses coudes sur le comptoir, et déposa son menton sur ses deux mains croisées. Tournant légèrement la tête vers son interlocuteur, elle ajouta, avec un sourire :

-Et la moindre des politesse serait de se présenter, surtout en présence d'une dame, tu ne crois pas?

Si cette phrase avait été dite avec un ton hautain, elle aurait pu être perçue comme étant impolie ou moqueuse, mais là, ce n'était pas le cas. Elle continua de le dévisager quelques instants, cherchant ce qui l'avait amené à lui adresser la parole... Mais pour pouvoir la réponse, le plus simple était de le lui demander, ce qu'elle fit :

-D'ailleurs, il ne me semble pas te connaître... Qu'est-ce que tu me veux, au juste?

Spoiler:
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Cupidon a encore visé à côté [privé]   Cupidon a encore visé à côté [privé] EmptyDim 21 Mar 2010 - 18:05

    Spoiler:

    Wun l’observa tester son breuvage avec un sourire amusé. Cette fille était, à défaut d’être une idiote, complètement inconsciente. On ne lui avait jamais fait le topos habituel sur le fait qu’on ne boit pas des verres apportés par des inconnus ? La drogue du violeur, jamais entendu ? Une gorgée pouvait suffir si la boisson était bien dosée.

    Cela dit, en un sens, ça arrangeait bien le russe. S’il avait du faire face à une jeune fille trop prudente, méfiante, voire carrément parano, la travail n’aurait pas été facilité, du tout. Ca lui allait bien, une fille pas cruche, mais un peu farouche : ça rajoutait du challenge, et surtout, ça l’amusait. Bah oui parce que même si c’était du boulot, autant qu’il s’éclate un minimum, le bougre.

    « Allons allons, on ne t’a jamais appris à se méfier des breuvages non identifiés ? » demanda-t-il, un sourire aux lèvres.

    A peine paradoxal, le russe, à offrir une boisson et sermonner celle qui y goutait. En même temps, Cherry avait déjà cerné le cœur du problème : Wun était étrange. Mystérieux, dit-on, quand on veut se montrer élogieux. Bizarre, dans un registre plus péjoratif. Et encore, la jeune fille n’en était qu’au début du périple russe.

    Wunjo termina son verre cul sec et le déposa sur le comptoir, à côté du cocktail qui attendait sagement. Histoire de lui faire un peu de compagnie…c’est triste, un cocktail tout seul. Moins qu’une jeune fille seule avec son cocktail, cependant. Heureusement que Wun, bon prince, était arrivé. Enfin, heureusement, c’était une question de point de vue, naturellement. Bah. Qu’importe. Si Cherry voulait s’en prendre à quelqu’un, ça serait à la dénommée Rei. On ne laisse pas ses copines toutes seules. Le russe ne laissait jamais ses copines seules…sauf s’il en avait marre d’elles, c’était évident.

    Les considérations de solitude du blond furent interrompues par la voix de Cherry. Wun écarquilla les yeux, essayant de resituer le sujet de leur conversation. Ah oui. Son approche douteuse…
    Le blond aussi un sourcil, dévisageant la jeune fille comme si elle venait de dire la pire ânerie au monde.

    « Pardon ? » marmonna-t-il, accentuant son expression type « je tombe des nues ».

    « Tu plaisantes j’espère ? Tout ton visage… et même tout ton être me criaient de venir t’apporter ce verre ! »

    L’art de justifier ses approches de manière totalement fantasque par Wunjo Ivanova. Le garçon marchait au culot, et ça avait toujours bien marché jusque là. La timidité et les bonnes manières, c’était pas son dada, inutile de se voiler la face et de vouloir se la jouer prince charmant quand on a tout du dragon du conte. Heureusement pour Cherry, c’était un dragon relativement sympa, qui ne kidnappait pas les princesses et ne brûlait pas les princes.

    De toute façon, Wun faisait rarement attention aux conneries qu’il débitait. De plus, en l’occurrence, il l’avait bien compris : Cherry s’ennuyait : ça émanait de tout son corps. Or, une fille qui s’ennuie est prête à supporter le pire des boulets pour occuper son temps. Wun serait le boulet, le bourré, ou le bellâtre, peu importe : l’objectif était de se lier de manière ou d’une autre à Cherry, celle qu’il pensait être la petite amie du mafieux.

    Heureusement, la convoitée ne semblait pas plus ennuyée que ça de sa présence. Plus…amusée, si on en croyait ses sourires à répétition. Sourire auxquels Wun répondait automatiquement, l’alcool aidant un peu : la vodka détendait les zygomatiques, forçant les lèvres à s’étirer en des sourires tantôt charmeurs tantôt idiots, voire un mixe des deux.

    Imitant sa compagne, il s’accouda lui aussi au comptoir, se rapprochant subrepticement.

    « En présence d’une dame, certes. Mais en présence d’une demoiselle imprudente et de mauvaise foi, je ne sais pas… » lâcha-t-il, un brin narquois, surtout taquin, comme il savait si bien l’être.

    Taquin, c’était une seconde nature chez lui. Culotté aussi. Surtout qu’au Japon, les coutumes voulaient qu’on prenne des pincettes avec les gens. Qu’importe. La brunette était typée caucasienne, pas asiatique. D’un côté, ça n’empêchait pas qu’elle ait reçu une éducation typiquement japonaise. De l’autre, les étrangers étaient TRES nombreux à Keimoo. Etonnant que la ville ne soit pas encore proclamée ville internationale…

    « Nous ne nous connaissons pas » confirma Wun en hochant la tête. « Quant à savoir ce que je te veux… »

    Un sourire tordu s’afficha sur ses lèvres. Au fond, il s’amusait bien plus en jouant au grand méchant flanqueur de frousse qu’au charmant prince bien sous tout rapport. C’était tellement plus…divertissant. On ne se demandait plus pourquoi le blond avait été classé « infréquentable » par la plupart de ses connaissances…

    « C’est moins intéressant, si je te le dis » fit-il remarquer, un fin sourire aux lèvres. « Devine. »

    Il fit un petit signe au barman, pour que ce dernier lui serve la même chose que sa précédente commande. Le langage des alcoolos, il connaissait bien. Il s’agissait de s’exprimer le plus clairement sans utiliser les mots, car bien souvent, dans les bars, on ne s’entend plus parler.
    Il reporta son attention sur la jeune fille dont il ignorait le nom –puisque la seule information qu’il avait sur elle était la photo- pour lui dire :

    « Allons allons. Tu as toute la soirée pour trouver des réponses à tes questions. Et visiblement, avant que j’arrive, la soirée avait l’air d’être longue pour toi. »

    Détrompez vous, Wunjo n’était ni narcissique, ni spécialement égocentrique. Il ne faisait que constater l’évidence, et Cherry serait assez… culottée de le contredire.

    « Bon. » commença-t-il, haussant les sourcils d’un air interrogateur. « Si tu me disais plutôt comment tu t’es retrouvée seule dans un bar. C’est plutôt… disons…inhabituel ? »

    Autant passer à l’attaque tout de suite : les informations glanées à son sujet et, avec un peu de chance, au sujet de son « copain » seraient toujours bonnes à prendre. Il verrait après pour la capturer dans ses filets. Chaque chose en son temps. Après tout, il venait de le dire : la soirée était encore longue….
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