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 Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]

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MessageSujet: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyLun 11 Mai 2009 - 20:01


    C’était un samedi après-midi comme les autres, toujours comme les autres. Une rue appréciable de la ville, des magasins de gosses de riches, des gamines aux airs de princesse mal servie. Et, dans toute cette cohue organisée, une jeune fille aux yeux d’azur, qui marchait doucement, une peluche contre le cœur, un sac pendant à son épaule, l’air désinvolte et simple…trop simple pour cette rue-là. Elle se laissait tirer à droite et à gauche par des bras bronzés, d’une couleur mâte tout ce qu’il y a de plus naturel pour une asiatique aux prunelles chocolat. Yuki, probablement sa vraie seule amie dans ce monde impitoyable qu’était celui d’une classe sociale plus élevée que la moyenne. Elle se laissait tirer, oui, mais qu’est-ce qu’elle adorait ça ! Baver devant les vitrines, ne pas se priver, acheter, acheter, encore acheter, et pourtant se déplaire devant le miroir, retirer, réessayer, se laisser convaincre et acheter, encore et encore. Routine qui pouvait paraître lassante mais qui au final ne l’était pas du tout pour l’esprit tordu des gamines qui couraient d’une boutique à l’autre, jouant du coude pour se frayer un chemin dans cette foule vertigineusement longue et dense. Yuki et Ellen, deux copines d’enfances qui ne fréquentaient pas le même lycée, mais qui provenait du même monde. Un même cocon chaleureux et trop gâtant, qui avait rendu l’une hautaine et l’autre lunatique. Aux caractères tellement différents, mais au final tellement proche…

    « Leen’, décroches-toi de ces conneries, et viens voir ! »

    Ellen sentit une paume chaude enserrer son poignet, la tirant maladroitement vers une affiche abîmée qui décorait une pancarte, alors qu’elle était plongée dans la contemplation intensive d’une vitrine d’appareils photo et d’ordinateurs portables. Vexée de voir sa passion transformée en connerie, aux dires de son amie, elle écouta Yuki sans vraiment l’écouter, se retrouva à acquiescer stupidement à l’invitation soudaine de la jeune fille à aller en boîte de nuit avec elle. Oui, sauf qu’elle avait projeté de réviser, ce soir-là. On pouvait donc constater que l’une des différences qui liaient les jeunes filles résidait sur le fait qu’elles n’avaient pas les mêmes centres d’attention. De plus, Ellen prévoyait largement que Yuki allait passer sa soirée à draguer, tandis qu’elle s’amuserait un peu, avant de s’ennuyer et d’aller prendre l’air. C’était toujours ainsi.


    « On se rejoins là-bas, d’accord ? Bisouuuus Leen-chan ! »

    Des lèvres douces sur sa joue, un sourire en coin, puis elle se retrouva à marcher seule pendant quelques rues, histoire de rejoindre sa maison. Oui oui, celle de ses parents. Mais heureusement pour elle, sa mère n’était pas là. Ni même son père, et personne d’ailleurs. Elle fut donc seule jusqu’à l’heure tardive de vingt heures, heure à laquelle elle se prépara vite fait un petit plat français ; à laquelle elle se vêtit d’un jean droit noir, d’un tee-shirt rouge foncé, et de converses rosées. Un amalgame de couleurs n’allant chacune pas avec l’autre, mais après tout elle s’en fichait, elle n’allait qu’en boîte, pas besoin d’artifices inutiles – de plus, elle n’utilisait jamais de choses inutiles ou qui ne lui plaisait pas. Elle arriva face à la boîte une heure plus tard, où elle rejoignit son amie qui, à l’instar de sa personne, était habillée de façon extravagante. C’était pour séduire à n’en pas douter. Toutefois, elle ne s’attarda pas à sa tâche immédiatement. Les deux jeunes filles eurent donc le temps de boire quelques verres ensemble, alcool ou non, elles ne faisaient pas tellement attention lorsqu’il s’agissait de s’amuser. Ellen ne rechigna donc pas lorsque son amie la quitta pour rejoindre un bel homme qui dansait sur la piste, et qui devait sentir relativement mauvais au vu des gouttes de sueur qui perlaient sur son front et sur ses joues. Assez dégoûtée, et nécessitant de prendre l’air, elle décida de filer à l’anglaise pendant quelques minutes. Elle pouvait bien sûr rentrer chez elle, car Yuki se faisait souvent raccompagner par ses proies pour des nuits peu catholiques. Mais elle tenait à voir son amie entre les mains de ces hommes avant de partir, même si cela la rassurait peu de la voir sous l’emprise à la fois de l’alcool et d’un amour furtif, charnel. D’ailleurs, son amie se ventait souvent de ses prouesses nocturnes, chose qu’elle n’aimait pas vraiment puisque ayant vécu elle-même des aventures qui lui déplaisait et qui lui rappelait de très mauvais souvenirs.

    Ellen se fraya donc un passage entre les différents danseurs qu’elle croisait, se faisant draguer à de nombreuses reprises, mais elle fuyait ces avances peu convenantes. Arrivée à la porte, qu’elle ouvrit brusquement, elle rencontra une résistance et trébucha sur le sol un peu plus surélevé qui s’opposait à elle, entre la boîte et la rue. Non seulement elle avait bousculé quelqu’un, mais son instinct de maladresse l’avait poussée nez dans la poussière. De mauvaise humeur, elle tenta de se relever avant de remarquer qu’elle s’était trompée de porte : là, c’était la sortie ; où l’entrée des videurs, au choix. Mais il n’y avait personne, sauf un jeune homme.


    « Je suis… sincèrement désolée de t’avoir bousculée… ! Promis je recommence plus ! »

    Elle se mit à fouiller le sol des yeux, cherchant désespérément sa peluche échouée quelque part sur le sol.


Dernière édition par Ellen Shizen le Mar 26 Mai 2009 - 21:24, édité 3 fois
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMar 12 Mai 2009 - 13:28

    La soirée de Wun, elle, était plutôt positive. Il n’était pas venu pour boire comme un trou, se taper tous les jeunes de la boite, ramper par terre, trop ivre pour se relever, et se réveiller le lendemain avec un trou noir en guise de cerveau. Non. Le garçon avait décidé que ça, tous les jours, il ne vivrait pas bien longtemps. Il avait donc pris la bonne résolution de ne pousser le vice qu’à un soir sur trois –qu’il est sage, ce garçon…

    En revanche, ça n’était pas une raison pour ne pas sortir. Et surtout, pour travailler. Non, pas faire de l’espionnage. L’autre travail. Trafiquer un peu. Se faire son argent de poche. Ou faire l’argent de poche de l’organisation, selon.
    C’est donc les poches pleines de marchandise qu’il se pointa à la boîte de nuit où était prévue une soirée. Qui disait soirée, disait jeunes, et qui disait jeunes, disaient preneurs. En plus il aimait bien cette boîte, il connaissait les vigils, les vigils le connaissaient, et le laissaient traîner près de leur entrée pour faire son marchandising. En échange, comme il était de bonne nature, Wun les dédommageait. Trop aimable ce russe…

    Ainsi, pendant que l’amie d’Ellen se faisait peloter à gauche à droite et qu’Ellen faisait de l’esquive de pervers –pour se diriger vers un endroit où il y avait pire qu’un pervers, mais soit-, Wunjo était dans sa petite ruelle, en train de faire ses affaires.
    Il venait de conclure un marché avec un jeune d’environ 25 ans, qui repartait en direction de la boîte –non sans tenter sa chance avec Ellen au passage, ben oui, ne perdons aucune occasion de s’amuser surtout- et le blondinet était en train de faire ses comptes, pour voir les recettes de son début de soirée. Comme ça, si elles étaient bonnes, il pourrait aller fêter ça directement au bar, avec un peu de compagnie –qu’il trouverait sur place.

    Mais non, le destin en décida autrement.
    La porte de sortie –ou d’entrée des vigils- s’ouvrit. Wun espéra voir débarquer un client, il vit débarquer une courge, qui trébucha, et choisit, comme piste d’atterrissage, le sol, mais non sans faire un détour du côté de Wunjo, qu’elle bouscula. Le jeune homme chancela, manqua de tomber, se rattrapa de justesse –se bénissant de ne pas avoir encore bu- mais en revanche, le sachet qu’il avait glissé à l’intérieur de sa veste supporta très mal la bousculade, et décida, dans son immense désespoir, de se suicider en se jetant par terre.
    Il observa d’un œil noir la jeune fille se relever, et s’excuser.

    « J’espère bien que tu es désolée » grommela-t-il, levant les yeux au ciel.

    Il se pencha, ramassa le sachet hermétique qui venait de tomber de sa veste, la rangea à la vitesse de l’éclair, comptant sur les fouilles archéologiques (enfin peluchiques plutôt) de la demoiselle pour qu’elle n’ait rien remarqué.
    Il se redressa, et tourna les yeux vers elle.

    « Bon tu comptes me traîner dans les pattes encore longtemps ? »

    demanda-t-il, l’air passablement agacé. Non c’est vrai, c’était affligeant de la voir plantée là à rechercher on ne sait quoi des yeux d’ailleurs. Avec la pénombre en plus, dur d’y voir clair, et si son machin roulait, il pouvait avoir voyagé loin maintenant.

    « Tu cherches quoi au juste ? »

    Wunjo ? Serviable ? Non. Il se disait juste que s’il l’aidait à retrouver son machin, elle déguerpirait, et il pourrait finir tranquillement de faire ses comptes.
    Il sortit son téléphone portable, qui était en fait un véritable bijou de la nouvelle technologie. Rien d’étonnant. Qu’on le considère comme un mafieux au service d’une énorme organisation ou comme un fils à papa pourri gâté, l’un comme l’autre devait forcément être bien équipé.
    Il appuya sur un bouton, et l’écran s’alluma, jetant un flot de lumière bleutée dans la ruelle.

    Il lui fallut à peine quelques secondes pour apercevoir un objet difforme au sol. Deux pas, il se pencha, ramassa la chose qui était maintenant humide pour avoir trainné sur le trottoir mouillé. Il la suréleva pour la mettre à hauteur de son visage. Une peluche. Une peluche dégueulasse et trempée. Gé-nial. Il venait de perdre son temps pour un déchet. Soupirant, il la balança en direction d’Ellen, se fichant pas mal de savoir si elle allait se le prendre en plein dans la figure ou si elle allait le réceptionner.

    « Le voilà, ton machin »

    déclara-t-il simplement, rangeant son portable dans la poche de sa veste, passant sa main à l’intérieur de celle-ci pour vérifier une enième fois si toute ses « affaires » étaient là.
    Il la fixa ensuite avec insistance, se demandant sur qu’une jeune fille de ce genre pouvait bien foutre ici, dans la ruelle qui donnait sur l’entrée des videurs. Précisément à l’endroit où se faisaient tous les trafics. Elle n’avait pas du tout une tête à venir lui acheter du matos. Elle avait une tête à s’être paumée, comme une gourde qu’elle était probablement.
    A moins que… ?

    Il attendit qu’elle se soit relevée toute seule, comme une grande : il ne fallait pas compter sur Wun pour jouer les princes charmants. Il tenait déjà ce rôle là à Keimoo. En dehors, il estimait pouvoir se comporter comme il le voulait, c’était à dire, en parfait petit con si ça lui chantait.
    Une fois que ce fut chose faite, il s’approcha d’elle, un petit sourire pas franchement catholique collé aux lèvres.

    « Dis moi, tu m’as l’air toute pâlichonne et pas franchement en forme… »

    Il tapota distraitement la poche de sa veste, plantant ses yeux gris dans ceux d’un bleu assez foudroyant, de la jolie Ellen.

    « Tu veux pas un p’tit truc…stimulant ? »

    Admirez ce sens des affaires. Et oui, Wunjo ne perd jamais le nord –sauf lorsqu’il boit, et il n’avait pas beaucoup bu jusqu’ici. Mais ça allait vite s’arranger ça. Après tout, il avait bien travaillé ce soir. Mais s’il pouvait conclure sur une petite vente supplémentaire, il ne crachait pas non plus dessus.
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMar 12 Mai 2009 - 17:42


    « J’espère bien que tu es désolée. »

    Ellen, à genoux, leva à peine les yeux sur cette remarque désobligeante, qui gifla sa conscience avec autant de facilité que s’il avait levé la main sur elle. Mais elle avait un peu bu, et son esprit divaguait, faisant s’entremêler les sentiments divers qu’elle ressentait actuellement, tel que le désespoir d’avoir perdu sa peluche favorite. Il lui sembla que l’obscurité s’abattait subitement sur la rue pour l’empêcher de voir mieux, pour l’empêcher de retrouver la seule chose qui la rattachait à un passé douloureux. Pour l’empêcher d’avancer, d’y voir clair, de se comprendre…pour l’empêcher de tout, en fait. Alors sa main frôla quelque chose de synthétique, qui fit un bruit de froissement sous ses doigts fins. Lorsqu’elle comprit ce dont il s’agissait, et après avoir cogité avec une certaine difficulté, elle ramena subitement sa main près d’elle, feignant de n’avoir rien remarqué. De la drogue ? Non, elle n’y croyait pas vraiment. Pourtant, il avait bien une tête à…Naaan, fallait pas juger avant de connaître ! Un dealer ? Pourquoi pas, après tout ? Elle n’avait pas inventé ce qu’elle avait frôlé, de plus, l’inconnu l’avait ramassé avec autant de hâte qu’elle s’était mise à rechercher sa peluche. Curieuse comparaison. Ah… ! Il fallait qu’elle arrête de réfléchir, elle avait mal à la tête… De plus, il lui demanda ce qu’elle cherchait. Elle ouvrit la bouche mais un jet de lumière bleuâtre vint envahir la rue, l’empêchant de dire quoi que soit, puisque éclairant une forme brune un peu plus loin. Elle observa son interlocuteur s’en approcher, l’attraper à bout de bras, l’observer avec un dégoût particulier. Alors elle eut envie de se lever et de le frapper, avec toute la haine qui vint envahir son ventre en voyant son visage, son regard…si méchant. Si il savait ! Si il savait…il n’aurait probablement pas eu le même regard. Une chose humide frappa sa joue avant d’échouer dans ses bras. Sa peluche. Sale, mais là, pas une couture de défaite, juste un passage à la machine à laver de rigueur.

    « Ah. Merci. »

    On voyait bien que le merci lui était tiré des entrailles et qu’une sorte de mécontentement c’était peint sur son visage, tandis qu’elle époussetait son compagnon synthétique du revers de la main, ce qui n’eut pas grand effet en fin de compte. Elle se redressa à son tour, s’essuya les genoux, légèrement salis par sa chute, et sentit la chair de poule mordre ses bras nus. Oui, à la base, elle n’avait pas convenu de sortir longtemps, donc elle s’était peu vêtue. Mais l’alcool qui foisonnait encore dans son sang lui donnait l’impression d’être emprise d’une certaine fièvre, qui pourtant s’estompait de plus en plus, lui redonnant toujours un peu plus sa conscience. Ellen leva alors brusquement ses yeux d’azur sur son interlocuteur, l’observant avec une certaine méfiance. Un sourire assez pervers s’était dessiné sur ses lèvres, tandis que ses yeux gris et gourmands s’attendaient à quelque chose…Oui, mais à quoi ? Il lui dit qu’elle avait l’air pâlichonne et pas très en forme…et, en y réfléchissant bien, il n’avait pas vraiment tord. Le matin même elle avait été renvoyée balader par sa mère, privée de ses deux petites sœurs, ce soir-là elle avait été traînée en boîte de nuit au risque de rater son année d’étude à Keimoo, elle se faisait draguer à chaque pas et…l’alcool n’arrangeait rien. La jeune fille se recula d’un pas, passa ses mains sur ses tempes pour les masser légèrement, tout en baissant les yeux ; car elle ne pouvait pas soutenir le regard de quelqu’un plus de quelques minutes. Il lui proposa alors de prendre quelque chose de stimulant, tapotant presque fièrement la poche de sa veste, le regard d’autant plus pétillant qu’il prévoyait déjà de lui en vendre. Alors elle avait vu juste, c’était un dealer. Un de ces mecs qui n’avaient pas froid aux yeux et qui vendaient de la pourriture en sachet, histoire de satisfaire les mœurs d’une jeune population dépressive.


    « Stimu…lant ? »

    C’est vrai qu’elle ne se sentait finalement pas très bien. Son estomac criait famine, rejetant la dernière bouteille de bière qu’elle avait ingéré l’heure passée. Ellen sembla hésiter, se rappelant – ne sachant toutefois pas pourquoi – des moments passés à l’hôpital, où elle avait savouré les effets positifs de la morphine sur sa personne. Morphine qu’elle avait eu le malheur de réclamer par la suite, pour une dépendance légère qui n’avait pas été prévue au programme. Elle fouilla alors instinctivement dans la poche de son jean – car il y traînait toujours des billets. Toujours. Il ne fallait pas oublier qu’elle était riche. Lorsqu’elle s’apprêta à tendre l’autre main pour réclamer ce qu’il lui proposait, un bruit sourd résonna derrière elle. Une porte qu’on ouvrait à la va vite. Elle se retourna, observa son amie Yuki dans les bras musclés d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Elle rigolait niaisement, sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, laissant les mains baladeuses de son compagnon la traîner jusqu’à la voiture grise garée non loin. Ellen, le ventre tordu par l’inquiétude, héla son amie qui lui fit un signe de la main rapide, avant de disparaître sur la banquette arrière. La voiture quant à elle fila et bifurqua au coin de la rue, ramenant silence pesant jusqu’à ses oreilles. « Tu veux pas un p’tit truc…stimulant ? » Leen frémit, reporta son attention sur le dealer, à qui elle tendit un très beau billet. Elle tendit son autre main, paume ouverte.

    « S’il te plaît, j’aimerais me sentir mieux. »


    Elle crispa sa peluche contre elle, effrayée par ce qu'elle disait et désirait.
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMar 12 Mai 2009 - 18:52

    Légère petite moue.

    « Cache ta gratitude surtout »

    répliqua-t-il en ricanant, sentant bien que le merci avait eu…un certain mal à jaillir. Ben quoi ? Ok, il n’avait pas traité la bestiole dégueulasse comme un précieux diamant, mais il aurait pu faire pire : le cramer, le piétiner, le mettre dans la benne à ordures –à sa place…
    Eh bien non, il lui avait rendu. Qu’elle se montre un peu reconnaissance, cette pimbêche. Ou qu’elle ne perde pas son machin-chose.


    « Quelle idée d’emmener ses jouets en boîte aussi » ajouta-t-il, visiblement décidé à jouer à ‘qui sera le plus antipathique’. Et pour le moment, il gagnait, haut la main.

    Sur que dans le rôle du prince charmant, on avait vu mieux. Pas qu’il ne soit pas charmant –et encore, quand il prenait son air de trafiquant, il faisait surtout peur- mais dans le genre serviable et héroïque…il avait des progrès, de TRES gros progrès à faire.
    Quoiqu’il venait de sauver une peluche, et qu’il s’apprêtait à sauver la propriétaire. Enfin, si on pouvait considérer ça comme un quelconque sauvetage. Question de point de vue après tout…

    Le voilà donc en train de proposer, en toute bienveillance, un petit remontant à la demoiselle. La réaction ne se fit pas attendre, puisqu’elle répéta bêtement le mot, comme pour l’assimiler. Wunjo aurait pu éclater de rire. C’était trop facile de les effaroucher, ces ados. Quoique effaroucher n’était peut être pas le bon mot. Elle avait plus l’air…perturbée. Ceci dit, il n’essuya pas le non clair et net auquel il s’attendait. Elle avait même l’air de considérer son offre. Il fut même plutôt étonné de la voir fouiller sa poche, visiblement à la recherche d’argent.

    Et puis, on les interrompit. Un bruit, une porte. Une jeune fille dans un état critique, comme Wun en avait vu tant. Ca n’était pas rare dans les endroits où l’alcool et la drogue se mêlaient. M’enfin celle-ci avait l’air dans un bel état. Etat qui attira l’attention d’Ellen d’ailleurs. Et pour cause, visiblement, elle la connaissait. Elle l’appela même, mais n’obtint qu’un petit geste, puis l’autre disparut, visiblement peu perturbée de la voir en compagnie d’un mec louche. Elle n’avait même pas du s’en rendre compte.


    « Eh beh, ta copine a l’air plus folichonne que toi… »

    Toujours le mot qui fait plaisir. En même temps, ce genre de fille était plus courant dans son cercle de connaissance que des Ellens.
    Il n’empêche que l’arrivée –enfin le départ- de la copine eut un drôle d’effet que elle. Au lieu de paniquer et de s’enfuir, la voilà qui quémandait presque.
    Un peu surpris, ne s’y attendant franchement pas, Wun garda un instant le silence, la main toujours posée sur sa veste, au niveau du pochon.

    Et là, Wunjo leva les yeux et, contre toute attente, se retourna, lui faisant dos.


    « T’es même pas drôle comme nana, j’pensais que t’allais au moins m’insulter, me giffler, ou m’envoyer chier… »

    Rien que ça oui.
    Oui, dans le genre inattendu, le blondinet était lui aussi plutôt doué… Il remit correctement sa veste, haussa les épaules.


    « Arrête d’ach’ter des trucs au premier mec qui débarque. Tu sais même pas c’que j’allais te filer. »

    Effectivement. Se renseigner sur la marchandise aurait pu être judicieux. M’enfin, il n’allait pas non plus lui donner des cours d’achat de drogue. Quoique, si on le rémunérait, c’était envisageable…
    Il se retourna à nouveau vers elle.


    « Et garde tes thunes pour t’payer un verre, ça s’ra toujours plus sain. »

    Il se tut un instant, son regard de mec pas net planté dans celui, désespéré, d’Ellen. L’espace d’un instant, la pensée ‘en fait c’est un type bien, dans le fond’ avait pu traversé la tête de la jeune fille.
    Mais Wun restant fidèle à lui-même, il allait y mettre fin rapidement. Il s’approcha d’elle, attrapa le billet qui lui était tendu, et le glissa dans sa poche, tout sourire.


    « Ceci dit, je prends quand même l’argent. Pour avoir veillé sur toi. On va dire que ce sont mes honoraires. »

    Ben voyons. Comme quoi, quand le fruit commence à pourrir, mieux vaut ne même pas croquer dans la partie encore bonne.
    Après avoir annoncé ça, il tourna les talons, et repartit dans le bar, desfois que l’autre ne se mette à péter une pile en bonne et due forme. Cela dit, si elle voulait le retrouver, ça n’était pas SI dur que cela. Déjà, parce qu’il était, comme souvent lorsqu’il sortait, habillé tout en blanc. Un pantalon blanc en tissus léger, un chandail blanc aussi, relativement moulant, avec des espèces de lanières dans le dos, et au niveau du torse. Et une veste, bien sur, mais sa veste, il l’ôta rapidement, car il faisait chaud là dedans.
    Et puis surtout, il était blond, avec les cheveux mi-longs. Et un blond, au milieu d’un troupeau de japonais, ça se remarque.

    Bon. En même temps, il ne craignait pas grand-chose, à part lui gueuler dessus comme une tarée ou le gifler, il voyait mal ce qu’elle pourrait faire contre lui. Au pire il lui payerait à boire avec son billet, comme ça, elle arrêterait d’être un gourde –ou elle ne le serait que plus…à voir.

    A se demander quelle auguste magie pouvait avoir donné un Jiminy Criquet de fortune, qui le faisait refuser une affaire au nom de…au nom de quoi d’ailleurs ?
    Bah, pour se rassurer, Wunjo se disait qu’il avait bien vendu ce soir, et une vente supplémentaire n’aurait pas fait grand-chose de plus. Euh…surtout qu’il avait quand même récupéré l’argent, au final.
    Alors, inquiétude pour la jeune fille, ou arnaque ?

    Elle pouvait penser ce qu’elle voulait, ça n’était certainement pas Wun qui l’éclairerait sur le sujet. Mais bon, dans le fond, il fallait bien dire qu’il n’aurait pas eu bonne conscience, s’il lui avait laissé la drogue. Tout mafieux qu’il était, il était encore assez novice dans la « connard-attitude ». Tuer un méchant, ça lui posait moins de problème qu’empoisonner des innocents. Enfin des présumés innocents : il ne connaissait rien d’elle après tout..
    Ou peut être que c’était cette fichue académie, bourrée de gens niais et trop gentils, qui lui montait à la tête. Heureusement qu’il sortait, de temps à autre, sinon il allait finir par avoir mauvaise conscience pour un rien.

    Léger soupir. Wun s’accouda au bar, se hissant sur un tabouret, et commanda deux vodka caramel. SA soirée pouvait enfin commencer. Enfin, elle commencerait dés que le bonhomme à côté de lui arrêterait de lorgner sur lui. Oui, il n’y avait pas que les demoiselles comme Ellen pour se faire emmerder dans ce genre de boîte. En parlant d’emmerder, il commençait, justement, à s’ennuyer. Manque d’alcool. Manque de compagnie. Pour un peu il serait aller chercher la gourde pour l’embêter. Mais depuis, elle avait pu rentrer chez elle, traumatisée, partir à sa recherche pour déverser sa furie (et dieu sait qu’une fille en furie..c’est effrayant), ou bien suivre son conseil et se bourrer la gueule.
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMar 12 Mai 2009 - 19:48


    Il avait insulté sa peluche de jouet. Il avait osé…l’insulter de jouet. Quelle diffamation. Quel irrespect. Là, maintenant tout de suite, elle n’avait envie que d’une chose : l’étrangler. Mais elle n’était pas assez forte face à la carrure du dealer. D’autant plus que l’alcool réduisait à néant toute sa force physique, qui était pourtant là, cachée sous sa peau d’albâtre, abrutie par la boisson. De toute manière, elle n’avait plus vraiment que ça à faire. Elle pensait à autre chose, à ce qu’elle attendait, la main levée, l’autre main tendant un billet, le cœur battant plus vite qu’il ne le devrait. Son esprit tâché d’images qui revenaient aussi subitement qu’elle avait prit la décision de se droguer pour oublier. Pour tout oublier. Yuki et ses soirées qui se terminaient en étant proches de l’overdose. Le sang qui avait tâché son ventre, ses cuisses, ses jambes, quand elle avait comprit qu’on le lui avait enlevé. Pour toujours. Le sien. Son sang. A elle et a personne d’autre. On le lui avait enlevé. Et lui, dealer à l’esprit trop ravagé par la drogue, venait insulter sa peluche de jouet. Non, c’était plus qu’un jouet. Ellen frémit quand il se retourna, dos à elle, lui disant qu’elle n’était pas drôle. Vexée qu’il l’ait prise pour n’importe quelle fille qui s’offusque face au danger, elle froissa le billet dans sa paume, ramena son autre bras contre sa hanche en serrant son poing aussi fort qu’elle le pu. Il lui fit d’ailleurs la morale, mais à aucun moment elle n’eut la crainte de se voir en face d’un quelconque policier ou enquêteur. Non, elle savait ce qu’il était, elle l’avait comprit quand elle avait touché le sachet. Un sachet qu’elle convoitait. Même s’il avait sensiblement raison. Et pour son orgueil personnel, elle ne supportait pas qu’on lui dise ce qui n’allait pas chez elle : comme par exemple, accepter la facilité.

    « Ceci dit, je prends quand même l’argent. Pour avoir veillé sur toi. On va dire que ce sont mes honoraires. »

    Leen se mordit la langue, levant des yeux pleins de haine sur son interlocuteur. Il avait déjà attrapé le billet, et elle avait déjà rabaissé son bras. L’argent, ce n’était pas un problème, elle en avait. Mais qu’il lui dise qu’il avait du veiller sur elle, ce n’était pas vraiment acceptable. A cette époque là de l’année, son enfant aurait eu un an. Elle aurait été mère. Personne n’aurait veillé sur elle, mais ç’aurait été le contraire. Elle n’avait pas besoin de baby-sitter, contrairement à ce qu’il devait se l’imaginer. Et cela l’horripilait beaucoup plus que l’histoire de sa peluche métaphorisée. Avec peine, elle leva une main, peu menaçante en effet puisqu’elle y avait fourré sa peluche sale. Cela cassait un peu le mythe…mais bon, elle s’estimait heureuse de pouvoir essayer, malgré l’afflux impressionnant de sentiments différents qui pullulaient son cerveau déjà englué par une fièvre légère. Mais il était déjà reparti dans le bar, la laissant seule dans la rue, vexée, déçue, triste, et surtout…en colère. Elle resta donc sur sa faim, tandis qu’une main se déposa sans douceur sur son épaule, la tirant vers l’arrière avec insistance. Elle repoussa avec facilité l’homme ivre mort qui tentait de l’embrasser avec une délicatesse d’éléphant, puis s’engagea à son tour dans la boîte. Les effluves d’alcool, de transpiration et de chaleur humaine lui vrillèrent les narines, mais elle ne renonça pas à jouer des coudes pour retrouver le curieux dealer. Blond, grand, vêtu de blanc. Elle ne mit pas beaucoup de temps à le retrouver, parmi toutes ces têtes brunes. Alors qu’elle allait se diriger vers le bar où elle le voyait accoudé, quelqu’un la saisit par les hanches, d’une manière telle qu’elle se mit réellement en pétard.


    « Lâche-moi ! J’ai dis…lâche- moi ! »

    Baam ! Un coup de pied dans le nez. Bien placé, si bien que l’homme était tombé par terre, se tenant le cartilage à deux mains, probablement vexé du refus catégorique. On pourrait se demander comment une jeune fille de petite taille pourrait réussir un tel exploit, mais avoir été danseuse pendant de longues années, cela lui avait donné une bonne souplesse, ainsi qu’une bonne précision. Mais Leen elle-même chancela, arriva jusqu’au bar en soufflant légèrement, la respiration à la limite du saccadé. Elle espérait simplement qu’on ne la suivrait pas, qu’on ne désirerait pas de vengeance, car elle n’était pas d’humeur. De plus, elle avait usé toute ses forces, et pouvait aisément se faire tabasser sans bouger si l’occasion se présentait. Ellen eut du mal à grimper sur le tabouret le plus proche de son interlocuteur. Elle fit quelques feintes au barman, hésitant sur sa commande, refusant finalement de boire quoi que ce soit d’autre si elle voulait rentrer chez elle en état. D’autant plus que l’alcool lui donnait de la fièvre, chose qui était en effet en train de se produire sans pour autant la rendre malade. Elle leva ses yeux azurs fatigués sur lui. Puis, sa voix basse vint réussir à peine à s’élever au dessus du bruit de fond, mais ce fut assez pour que seul le dealer ne saisisse ses paroles.

    « Je sais ce que tu as. Je l’ai vu, je l’ai touché. Peu importe ce que c’est, j’en veux. »

    Intérieurement, une petite voix lui commandait de partir. Après tout, Yuki avait déjà filé, elle n’avait plus rien à faire ici. Sauf…sauf qu’elle avait été attirée comme un aimant par ce sachet, par cet homme. Elle avait mal au cœur, psychologiquement parlant, et elle avait besoin de décompresser, ce que l’alcool n’était plus capable de faire. Elle s’attendait toutefois à ce qu’il refuse, et, attendait impatiemment une réponse, elle secoua légèrement la tête. Elle se laissa glisser du tabouret, fouilla dans sa poche, y trouva un second billet qu’elle fit arriver près du verre du dealer.

    « Tu veux de l’argent ? En voilà. T’auras plus qu’à aller te vanter de tes bénéfices à tous tes copains. S'il te plaît. »

    Et elle le lui demandait gentillement, en plus.

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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMer 13 Mai 2009 - 1:38

    Des cris. Ce furent des cris qui annoncèrent à Wun que sa petite furie n’était pas loin. Et donc que l’ennui allait s’achever, et ça, c’était une grande nouvelle. Il se retourna donc, pile au moment où Ellen criait pour qu’on lui foute la paix, et il put assister, en direct, au magistral coup de pied. Ses yeux s’arrondirent, et un léger sourire s’accrochait sur ses lèvres, alors qu’il se disait que, finalement, si elle avait voulu lui foutre une rouste…ma foi…elle aurait peut être réussi. Il avait eu une bonne idée, finalement, en filant. Quoiqu’il n’était pas tellement plus à l’abris ici, au final. Pour preuve : l’imbécile qui gisait, sonné, au sol.

    Quelque minutes plus tard, et elle avait pris place à côté de lui, comme prévu. Elle leva ses yeux vers lui, et rencontra donc ceux de Wun qui la fixaient déjà.
    Remarque inattendue. Elle ne lui parlait pas du billet. Elle lui reparlait de sa dope. Le sachet ? Oui, il savait qu’elle l’avait vu, enfin il le supposait. Il fronça les sourcils. Sa phrase sonnait presque comme une menace. Comme un « tu m’en donnes où je te balance, parce que je sais ».
    Wun devait avoir l’air dubitatif, car elle se permit d’insister en déposant un autre billet près de son verre.

    « Tu veux de l’argent ? En voilà. T’auras plus qu’à aller te vanter de tes bénéfices à tous tes copains. S'il te plaît. »

    Là, c’était Wun qui allait s’énerver. Qu’elle le suive pour lui coller une branlée ou pour l’insulter de tous les noms, c’était une chose qu’il tolérait, et qui aurait même pu l’amuser, pour tout dire. Elle serait venu et lui aurait envoyé un coup de pied dans l’entrejambe, il n’aurait sûrement pas beaucoup aimé, m’enfin, il aurait compris. Mais qu’elle le suive, qu’elle vienne le rejoindre au bar, tout ça pour venir réclamer ce qu’il lui avait proposé au fond, peut être pour rire, il n’acceptait, ni ne comprenait.

    De temps à autre, Wunjo avait des éclairs de conscience. De temps en temps, il se disait que ça n’était pas parce que lui était tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit qu’il fallait en donner plus tard aux autres. Très jeune, il avait été imprégné d’un milieu malsain. Il avait déjà touché au meurtre, aux trafics et à la prostitution à un peu plus de 20 ans. Oh, il n’était pas malheureux. Ca n’était pas le problème. Ses accès de conscience lui soufflaient parfois qu’il ne devrait pas vendre si facilement de la drogue. Vendre des armes, des substances, à des mafieux, ça n’était pas important. Aux particuliers, c’était différent. Il avait commencé ce petit trip de dealer sur le tard, se rendant compte qu’il pouvait très facilement détourner du matos pour se faire son propre argent. Ca lui semblait facile, en comparaison des missions, alors il continuait.

    Wunjo tourna légèrement la tête vers Ellen. Son regard s’était assombri, si bien que le gris semblait presque noir maintenant. Sa main s’abattit sur le comptoir, sur le billet, dans un bruit qui aurait sûrement cassé les oreilles de plus d’une personne si la musique n’était pas si forte. Les deux verres de vodka –vides- sursautèrent dans un bruit de verre.
    Sa main glissa d’un geste un peu trop…agressif, vers le bord, et se referma brusquement sur le billet, venant le brandir comme une preuve accablante sous le nez d’Ellen.
    Wun approcha son visage du sien, l’air presque menaçant.

    « Ecoute moi bien ma p’tite. Si tu veux faire ta crise d’ado, te rebeller, emmerder tes parents, ou te faire remarquer, tu vas foutre un pêtard dans une boîte aux lettres ou voler des bonbons chez l’épicière, ok ? Ca te coûtera moins cher, au propre comme au figuré. »

    Le dealer qui prêche la bonne parole. On aurait tout vu ce soir.
    Mais elle était agaçante, aussi, cette nana, à lui balancer du fric comme si c’n’était rien, tout ça pour se prendre pour ce qu’on n’est pas. Ca c’était ça, la drogue. Se prendre pour quelqu’un d’autre. Wunjo n’avait aucune idée de ce qu’elle cherchait, et il s’en fichait.

    « Retourne jouer au nounours… » ajouta-t-il, les dents serrées, faisant signe au barman de lui ramener la même chose.

    Bon sang. Maintenant, c’était presque lui qui avait besoin d’une dose pour se détendre. Sauf qu’il avait dans l’intuition que l’autre timbrée n’allait pas le lacher de sitôt. Bah, il pourrait toujours s’enfermer dans les WC. Elle ne viendrait quand même pas là.

    Lorsque le barman revint avec ses deux vodkas, il donna une pichenette dans un des deux verres, qui glissa sur le comptoir jusqu’au niveau d’Ellen.

    « Tiens, bois ça. Au moins tu t’réveilleras pas à l’hosto demain. »

    Et encore, pas sur, rester le coma éthylique. En esperant qu’elle ne soit pas assez bête pour prendre sa revanche en abusant sérieusement des alcools forts tout de même…
    Il poussa un long soupir, laissant sa colère retomber doucement, bien aidée par la vodka caramel. Ce qu’il pouvait raffolait de ce truc là. Mais c’était plutôt traitre. Hop, un nouveau signe au barman pour qu’il enchainne directement.

    Il pivota doucement sur son tabouret pour faire face à la piste, pensif. Son bras se tendit presque automatiquement vers Ellen, et ses doigts s’ouvrirent pour laisser tomber le billet sur le genoux de la demoiselle.

    « Fais comme ta copine. Trouve toi un mec pas trop vomitif, bois un coup, va danser, et va t’envoyer en l’air. »

    Oui, merci pour cet instant de poésie suprême et de délicatesse Wun. Heureusement que la musique est forte, tu aurais malmené plus d’une oreille chaste sinon… Quoique les oreilles chastes ne devaient pas courir ce bar…
    Il se tut à nouveau, à moitié songeur, à moitié en train d’échaffauder un plan pour pouvoir aller consommer tranquille, à moitié en train de songer à la ptiote assise à côté de lui. –Oui, je sais que ça fait 3 moitiés XD.

    Et soudain, il se tourna vers elle. Il n’avait plus le moins du monde l’air en colère. En revanche, il avait un petit sourire amusé. Voilà, il avait repris du poil de la bête.

    « A moins que tu n’ais flashé sur moi ? »

    Il marqua une pause, le temps de lui faire assimiler la question, mais pas le temps de lui répondre.

    « Dans ce cas, il va falloir revoir tes techniques de séduction ma grande. Me harceler pour avoir une dose, c’est pas tip top hein… »

    Wun, moqueur ? Un peu oui. Mais c’était dans sa nature, d’être comme ça. Et en un sens, il valait mieux le voir comme ça qu’en rogne, franchement.

    « Même une technique offensive aurait été plus efficace » poursuivit-il, ignorant totalement le fait que, en réalité, ça n’était pas DU TOUT l’intention d’Ellen.

    « Un peu comme ça… »

    Démonstration.
    Il se leva de son siège d’un petit bond, s’approcha d’Ellen, et déposa ses lèvres sur les siennes. A peine quelques secondes, avant de repartir comme un voleur, un peu plus loin.
    A croire que c’était une manie chez lui : provoquer, faire un coup bas, fuir, et voir si elle suivait, si elle venait lui répondre. Là, il n’était pas parti loin. Il était parti au milieu de la piste. Pour danser. Danser, boire, c’était bien le programme qu’il avait proposé.

    Bah, on s’amuse comme on peut…
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMer 13 Mai 2009 - 14:52


    « Ecoute moi bien ma p’tite. Si tu veux faire ta crise d’ado, te rebeller, emmerder tes parents, ou te faire remarquer, tu vas foutre un pétard dans une boîte aux lettres ou voler des bonbons chez l’épicière, ok ? Ca te coûtera moins cher, au propre comme au figuré. »

    Ellen avait voulu se reculer, mais le tabouret dans son dos représentait un obstacle à cette mini fuite. Il ne fallait pas le nier, elle était presque terrorisée face à ce visage trop proche du sien, à la main qui avait frappé le billet, à cette main qui aurait pu singulièrement s’abattre sur son visage d’albâtre. De sa bouche s’émanait une légère odeur d’alcool, qui lui déplut si bien qu’elle se détourna, jetant ses prunelles claires sur le comptoir, là où un barman étonné les observaient du coin de l’œil, amusé, un léger sourire caché par quelques rictus agaçants. « Ecoute moi bien ma p’tite. Si tu veux faire ta crise d’ado, te rebeller, emmerder tes parents, ou te faire remarquer, tu vas foutre un pétard dans une boîte aux lettres ou voler des bonbons chez l’épicière, ok ? Ca te coûtera moins cher, au propre comme au figuré. » Ellen frémit, les paroles de son interlocuteur giflant son cœur avec la ferme intention de lui faire du mal. Elle ne voulait pas faire sa crise d’ado – déjà faite, qui plus est -, ni se rebeller, encore moins emmerder ses parents ou se faire remarquer – ce qu’elle détestait le plus au monde, notamment. Elle voulait soulager un peu la forte souffrance qui s’était abattue sur ses épaules à l’instant même où elle avait vu sa mère, le matin, où elle avait vu ses sœurs l’observer avec un regard différent…absent, voir ignorant. Ces raisons ne le regardait et il pouvait penser ce qu’il désirait… du fait, il lui proposait de la drogue, elle en voulait, il ne fallait pas jouer avec ce genre de commerce ; et il devait être le mieux placé pour le savoir. Elle en voulait, un point c’est tout. A ce moment là l’argent n’avait plus aucune valeur pour elle, elle aurait pu lui en jeter à la figure pour obtenir ce qu’elle désirait. Et puis…et puis après tout, elle supposait – avec cette minute de bon cœur et d’esprit réfléchi qui venait de la saisir – qu’il avait besoin d’argent, puisque les dealers avaient toujours besoin d’argent. Elle l’aidait involontairement, ne pouvait-il pas faire un effort ?

    Leen ne fit pas attention à sa remarque, serra sa peluche devenue brune contre elle, comme s’il pouvait seulement l’apaiser…Et malgré tout ce qu’on pouvait penser, il avait ce don de réchauffer son cœur d’une manière telle qu’elle oublia…un peu, la haine qui la rongeait. Moui, au final, il avait peut être raison ? Courir après la drogue ce n’était sûrement pas une bonne idée…Quoique… ? Un verre vint glisser sur le bar juste à son niveau. La vodka agitée avait déversé légèrement son contenu sur le côté, l’appelant désespérément : ‘bois-moi, bois-moi Leen-chan !’ Elle leva une main, l’approcha du verre, lequel elle caressa les contours avec une délicatesse abîmée par de légers tremblements. Elle ne fit même pas attention à la remarque de son interlocuteur, qui le prônait de se trouver quelqu’un pour s’envoyer en l’air. Ouai, elle aurait pu le faire. Mais non, elle n’avait pas envie, ce genre d’accident ne devait plus jamais recommencer. Jamaais. Ellen se rassit sur le tabouret, gardant le verre entre ses paumes gelées. Oui oui, gelées. L’effet de la fièvre, sûrement, mais elle avait l’habitude. Tandis que l’autre à côté s’enfilait sa vodka avec une facilité d’homme alcoolique, elle avait décidé de partir, de laisser tomber, de le laisser tranquille. Elle n’était pas convaincante, et elle le savait très bien. Et, alors qu’elle s’y attendait le moins, il changea…radicalement de ton, d’allure, de visage. Quoi ?! Elle, flashé sur lui ? Nan mais il allait revoir ses impressions, lui ! Elle l’observa, abasourdie, ses yeux d’azur observant le dealer ivre qui se tenait proche d’elle. Tout alla très vite, mais suffisamment lentement pour lui faire comprendre ce qu’il s’était passé. Il avait halluciné, c’était certain. Il s’était approché d’elle, avait déposé ses lèvres sur les siennes, s’était enfui à l’anglaise sur la piste, l’air innocent mais surtout…l’air bourré.


    « De qu…HEIN ? »

    Cette fois, ses doigts s’étaient crispés autour du verre, qu’elle tenait toujours aussi fermement. Un billet sur les genoux, une peluche sous le coude, on aurait pu la prendre pour une folle, à s’énerver contre un homme particulièrement charmant, et pour qui n’importe quelle nana à la cervelle ramollie par l’alcool aurait accepté ces fausses justifications. Ellen secoua légèrement la tête, glissa sa peluche dans sa poche – comme elle le pu, et descendit de son tabouret, se dirigeant vers le dealer. Là, elle se planta devant lui, qui semblait s’amuser tel un petit fou, après s’être énervé contre elle : mouai, c’était vraiment très bizarre. Et…et elle vida son verre en jetant la vodka sur la chemise immaculée du fou allié. Puis elle se mit sur la pointe des pieds, agrippa son col, le tira vers l’avant en se remettant à sa taille originelle – soit les pieds à plats. Leurs visages proches, elle fut dégoûtée par l’odeur de boisson qui s’émanait encore de lui.

    « Ne me prend pas pour ce que je suis pas, idiot* !
    »

    Son autre main était partie à la recherche du sachet qu’il avait rangé quelque part…Le trouva, le vola, libéra le dealer, alla poser le verre, et se dirigea avec hâte vers la sortie des videurs. Bien décidée à utiliser toute cette petite poudre blanche. Mais, malheureusement pour elle, à l’extérieur l’attendait un spectacle qui la dissuada d’aller plus loin : deux homme, complètement arrachés, ce même sachet traînant à leurs pieds. Les yeux convulsés, des sourires pervers, une allure effrayante. Ellen fit un pas en arrière, referma la porte de la boîte, laissait le son de la musique et de la foule emplir ses oreilles. Mais qu’elle était bête, qu’elle était bête ! Elle allait se faire massacrer par le dealer, maintenant...



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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMer 13 Mai 2009 - 16:19

    Oui, Wun était plutôt doué pour les mots blessants, et il vit qu’il venait de faire mouche, car même si Ellen n’avait rien répondu, l’expression de son visage parlait à sa place. Wunjo songea qu’elle avait vraiment un grain, à tout le temps faire la tête et le harceler pour de la dope. En général, ses clients étaient plus marrants. Et c’était peut être parce qu’ils n’avaient pas l’air de dépressifs ambulants que le russe voulait bien les approvisionner. Il n’était pas certain que déprime + drogue fasse un bon cocktail.

    Mais il avait beau jouer aux cons, refuser, elle s’acharnait, ET dans sa mauvaise tête, ET dans sa quête de drogue. Jusqu’au bout. Jusqu’au milieu de la poste de danse, où Wun se laissait porter sur le rythme de la musique.

    Que les vodka caramel soient ses boissons préférées ne signifiaient aucunement qu’il aimait qu’on vienne lui en renverser une sur sa chemise. Déjà parce que c’était du gâchis. Et un gâchis à ses frais, par-dessus le marché. C’est vrai quoi, il l’avait payé, ce verre. Il aurait du le boire. Sa charité le perdrait un jour !
    Ensuite parce que la sensation de mouillée mêlée à une forte odeur de vodka n’avait RIEN d’agréable.
    Et enfin parce que se faire choper par le col ensuite pour se prendre une remarque et sans doute une insulte dans une langue étrangère, ça n’était pas marrant du tout.

    Elle le lâcha, et fila à la vitesse de l’éclair. Quel caractère. Il passa la main sur sa veste pour vérifier qu’elle n’était pas mouillée elle aussi, et ne sentit pas la bosse qu’était supposée faire le sachet. Il fronça les sourcils : comment était-ce possible ? A moins que….Oh la garce !
    Il ne mit pas longtemps à réagir, et se lança à sa poursuite. Heureusement pour lui et ses trafics, elle n’était pas allée bien loin.

    Il surgit derrière elle, et n’hésita pas deux secondes : sa main plongea dans la tignasse brune pour agripper les cheveux, et la tirer en arrière, profitant de la surprise et de la douleur occasionnée pour récupérer SON sachets, qui était toujours dans les mains de la demoiselle. Ceci dit, il ouvrit la porte et d’un coup brusque dans le dos, l’obligea à sortir, au risque de la faire trébucher, à nouveau.

    « Alors quoi ? » demanda-t-il, un sourire mi-amusé mi-mauvais sur les lèvres.

    « Tu n’veux pas finir comme eux ? T’avais l’air plutôt insistante pourtant… »

    Il se tût un instant, rangeant son précieux bien là où il devait être, c'est-à-dire dans sa poche interne. Bon sang, sacré soirée tout de même.

    « Alors, tu en veux toujours ? »

    ajouta-t-il, haussant un sourcil d’un air inquisiteur.
    Il s’approcha à nouveau d’Ellen, qui semblait comme figée, et profita de son immobilité temporaire pour lui coller une forte claque.

    « Ca y est ? Tu reviens sur terre ? »

    Ceci fait, il tourna les talons, et commença à s’éloigner, piétinant au passage les deux mecs complètement déchirés par terre. L’un d’eux émit un juron mécontent, auquel Wunjo répondit par un « ta gueule », suffisamment sec pour imposer le silence.
    Tout en s’éloignant, il éleva la voix, pour que Ellen puisse l’entendre de là où elle était.

    « T’es complètement coincée comme fille. »

    Remarque en rapport avec la réaction qu’elle avait eu face aux provocations du blondinet. Il fallait dire qu’il n’était pas habitué à rencontrer de résistance, en général. Ca le ne vexait pas vraiment, il se demandait juste ce que fichait une fille pareille dans un lieu comme celui-là.

    « Tu devrais rentrer chez toi, avant qu’un d’ceux là n’arrivent à se relever ou que je te refasse le portrait. »

    Un coup de pied furieux dans une poubelle en feraille qui se renversa dans un vacarme pas possible. Au moins, ça lui faisait un banc de fortune, sur lequel il s’assit, déposant sa veste dessus pour ne pas tâcher son pantalon blanc.
    Après l’effort, le réconfort. Il sortit un autre pochon, plus petit que celui qu’Ellen avait vu, et qui contenait, cette fois, de l’herbe, ainsi que son portefeuille dans lequel il rangeait des filtres et du papier. Il était temps pour lui de se détendre un peu. Il se roula tranquillement son joint, ignorant totalement la jeune fille. Ce ne fut qu’une fois le joint fini et allumé, qu’il releva les yeux, pour constater qu’elle ne s’était pas encore enfuie.

    « Je n’te propose pas » lui lança-t-il, levant la main avec le joint vers elle. « Maintenant que je sais que tu as des tendances clepto.. » ajouta-t-il, en guise d’explication.

    Il soupira doucement, ferma les yeux, tira sur le joint, vida son esprit. Il faisait un peu froid enfin de compte. Forcément, avec un pull trempé… Et en plus, ça sentait le caramel et la vodka. Si, au goût, ce mélange lui était agréable, à l’odorat, c’était carrément infect. Ca lui donnait envie de vomir, tout bonnement.

    « Besoin d’une douche… »

    grommela-t-il, plus pour lui-même qu’autre chose. Il ne pouvait pas rentrer à Keimoo dans cet état, il se ferait sans doute repérer en plus. En général, il passait la nuit au bar et débarquait au petit matin, noyé dans un flot d’élève, il était moins repérable. Mais il n’avait pas trop envie d’y retourner là. Il n’allait quand même louer une chambre d’hôtel JUSTE pour pouvoir se doucher et ne plus avoir froid –et puer-, si ?

    Il leva les yeux vers Ellen, et une idée lui traversa l’esprit. Il se releva, le joint toujours coincé entre ses lèvres, et s’approcha à nouveau d’elle. Une fois à sa hauteur, il lui jeta son habituel regard à peu près aussi chaleureux qu’un iceberg qu’on aurait laissé 1 semaine entière dans un congélo, endossant un air hautain histoire de bien la mettre mal à l’aise.

    « Toi. » Oui, à défaut de l’appeler par son nom, qu’il ignorait, ça sera Toi. « A cause de toi je suis trempé, et ça pue. J’peux pas encore rentrer où j’crèche. Et j’ai pas envie d’retourner au bar, tu m’as foutu en rogne. En plus tu me dois une vodka caramel… »

    Wunjo ou le « résumé des épisodes précédents ». Après avoir exposé les faits, et jeter la cause de tous ses problèmes sur les petits épaules d’Ellen, il pouvait en venir à ce qu’il l’intéressait véritablement.

    « File moi du fric que j’me paie une chambre d’hôtel. »

    Oh…quoi ? Il avait bien cru remarquer qu’elle s’en fichait de son argent, alors merde quoi, qu’elle se montre un peu charitable.
    De l’argent, il en avait un peu –les recettes de la soirée-, mais il estimait qu’elle lui devait bien ça. Ok, il lui avait jeté à la figure divers amabilités, l’avait provoquée, puis lui avait refusé une dose, l’avait taquiné, lui avait tiré les cheveux et, au final, l’avait giflé. D’un certain point de vue, si quelqu’un devait quelque chose à quelqu’un, c’était peut être bien lui. Mais ne comptez pas sur lui pour admettre cela.

    D’ailleurs, il avait l’air on ne put plus sérieux, la fixant d’un air sombre, presque menaçant.

    « J’ai b’soin d’une douche. »

    grogna-t-il, fronçant les sourcils en sentant l’odeur de la vodka s’engouffrer dans ses narines. Eurk.
    Pour la peine il ramena la joint à sa bouche, et tira dessus.

    « Qu’est-ce qui se passe ici ? »

    Wun se tourna vers l’endroit d’où provenait la voix : vers la porte. C’était un vigil, qui était venu voir s’il n’y avait pas de problème. Visiblement, voir deux mecs à moitié cadavres remuaient comme des larves par terre ne le dérangeait, ni ne l’étonnait. Mais voir un mec louche, fixer d’un air menaçant une jeune fille, ça, oui, ça le turlupinait.

    « Rien. » grogna-t-il. « On discute. »

    Voyant que la vigil n’avait pas l’air DU TOUT convaincu par sa version des faits, il se retourna vers Ellen, et lui lança, d’un ton un chouïa agressif.

    « Dis lui toi qu’on n’fait que discuter ! »

    Oh et puis quoi ! C’était vrai en plus. Il lui avait juste dit de lui payer un hôtel, il n’était pas en train de la violer ou de l’agresser non plus. Est-ce qu’elle avait une tête de fille à qui on s’est attaquée ? Ok, elle avait la joue un peu rouge, elle était pâle comme la mort, et ses cheveux, après avoir été tirés, partaient en tout sens. Pas de quoi fouetter un chat, ni un Wunjo.
    Le russe leva les yeux au ciel. Génial, si maintenant, en plus du reste, il se faisait jeter du bar, ce qui n’allait sûrement pas tarder à arriver, alors il aurait eut la totale ce soir.
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMer 13 Mai 2009 - 17:23


    Se reculant à peine de la porte fermée, Ellen fut tétanisée lorsqu’une main ferme se mit à agripper ses cheveux blonds, la tirant en arrière avec une force qu’il ne semblait pas mesurer. Elle gémit, laissa le dealer récupérer son paquet, tandis qu’il ouvrait la porte et la jetait presque dehors, d’un violent coup dans le dos. Elle manqua de trébucher, fit un effort pour ne pas laisser ses yeux d’azur fixer les deux masses qui gisaient presque par terre, les sinus déchirés par des doses de cocaïne. Elle eut un haut-le cœur, chancela, mais resta tout de même debout : elle avait une fierté, tout de même. Mais une main vint s’abattre sur sa joue. Forte, brusque, violente. La gorge serrée, elle serra sa peluche contre son cœur tandis que son autre main, d’une extrême froideur, s’était posée sur sa joue rougie par la gifle qu’elle venait de recevoir. Elle s’insulta intérieurement d’avoir été au-delà de ce que la morale conseillait de faire dans la vraie vie : le vol, c’était interdit, non ? Surtout le vol de drogue…Elle avait risqué gros, elle risquait encore beaucoup, et avait déjà souffert de la violence acharnée de son interlocuteur...qu’elle ne regrettait toutefois pas d’avoir rencontré. C’était stupide, hein, de penser ainsi ? Mais c’était ainsi que fonctionnait Ellen. On n’apprenait que de ses propres expériences. Elle venait d’en faire une, et quitte à mettre sa peau en danger, elle avait comprit que ça n’en valait pas la peine. Nan, pas du tout. Au loin, on la traita de coincée. Grand bien lui fasse de l’insulter, du moment qu’elle ne recevait plus de coups. Elle était coincée, elle le savait. Mais elle ne voulait pas tomber dans les bras de n’importe qui, dans le lit de n’importe, et de finir enceinte…Comme avant. On le lui avait enlevé. Et ça ne devait plus recommencer.

    Leen sursauta par le bruit d’une poubelle renversée. Elle n’avait pas écouté ce qu’il avait dit, néanmoins, elle restait immobile, figée dans un état de choc presque traumatisant. Clepto ? Elle n’en voulait pas, de son stupide joint. Elle l’observa un instant, hésitant entre l’idée de persévérer, et celle de partir. Elle ne voulait pas finir comme ces deux mecs avachis sur le trottoir, le nez bourré de drogue… Non, elle, elle saurait doser, n’est-ce pas ? Elle en était capable…juste un peu, pour se sentir mieux dans sa peau. Et ensuite…Ensuite elle…


    « File moi du fric que j’me paie une chambre d’hôtel. »

    Gné ?


    « Tu me prends pour une banque ou quoi ? »

    Elle fouilla vivement ses poches, son regard d’azur méchamment planté dans celui grisâtre de son interlocuteur.

    « Je n’ai plus rien. »

    Il avait besoin d’une douche ? Et bien qu’il rentre chez lui ! Elle avait défendu son droit d’acheter de la drogue alors qu’il n’avait pas apprécié de la voir lui voler son dû. Elle avait accepté les coups, et elle avait un bleu sur la joue ; alors il n’avait qu’à aller se doucher ailleurs que sous le soin de son propre argent. Oui, et en plus, elle avait laissé tombé son dernier billet dans le bar. Et depuis, ben, il avait sûrement été ramassé par un ivrogne qui n’avait pas traîné pour se payer une bonne dizaine de verres avec cet argent tombé du ciel. Ellen se recula d’un pas, s’apprêtant – presque par habitude, à recevoir une nouvelle gifle, sous la haine du dealer qui n’allait pas apprécier ses poches vides. Alors une voix retentit derrière eux. Elle se retourna, vit un vigil planté à l’entrée – ou la sortie – du bar, observant les deux jeunes face à face, dans une scène qu’il avait deviné pas très amicale. Le dealer lui dit qu’ils ne faisaient que discuter, puis il lui demanda assez froidement d’approuver les faits. Elle ouvrit la bouche, la referma, fut tentée de se plaindre, de le faire enfermer. Qu’il aille en prison pour sa vente de drogue, pour l’avoir frappée, pour avoir également malmené les deux victimes d’une très proche overdose qui se dandinaient au sol tels deux vers de terre agités. Le vigile s’approcha d’un pas très sûr, constatant que cela faisait au moins une minute qu’elle ne pipait mot. Elle ne disait rien, silencieuse poupée de cire se tenant la joue avec une lueur de crainte dans ses yeux d’azur. Il attrapa son bras, l’abaissa pour constater le bleu de sa pommette, un bel hématome pas très glorieux : oui, Ellen marquait très bien.

    « Ah, ça ? C’est rien ! J’vous jure, c’est…c’est ces types là qui m’ont frappée et hm…Il est venu à ma rescousse. Voilà. Alors oui, oui on discutait. J’étais même en train de le remercier, vous trouvez pas que c’est très gentil de sa part ? »

    Avec un contre cœur très marqué par un regard presque noir en la direction du dealer, elle s’agrippa à son bras avec un faux sourire, la gorge nouée par l’envie de fondre en larme, de partir en courant, de le supplier de la sortir de ce pétrin. Mais non, non, elle en bonne comédienne qu’elle était, en belle conne aussi, elle prenait parti de ce fou allié qui avait prit un malin plaisir à la frapper par besoin de récupérer de la drogue. Elle avait était prise par cette idée de ‘les dealers ont besoin d’argent, et je lui ai volé son seul moyen d’en gagner plus, comprend-le, c’est pas de sa faute…Non, c’est de la TIENNE !’. Oui, c’était de sa faute, entièrement de sa faute, il fallait assumer ses erreurs, hein ? Le vigile l’observa du coin de l’œil, remarquant qu’elle tremblait de tout son être. De peur, bien entendu. Mais il n’était pas censé comprendre qu’elle avait peur du gars qui était près d’elle. Il finit par s’éloigner, prenant le soin d’attraper les deux drogués au passage pour les attirer dans la boîte – là où les flics allaient venir les chercher quelques heures plus tard, sûrement. Quant à Leen, elle se détacha très vite du bras du dealer, faisant un écart excessif sur le côté. Elle allait se faire lapider, elle le sentait gros comme une maison.
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyDim 17 Mai 2009 - 22:48

    Elle n'avait plus rien.

    « Plus…rien ? »

    Eh merde. Elle était donc parfaitement inutile cette nana là ? Elle semblait pourtant pleine aux as, Wun était persuadé qu’elle avait même de quoi lui payer une suite. Visiblement…non. Ou alors elle mentait. Oui mais, elle avait déjà du comprendre qu’il ne valait mieux pas le contrarier, elle ne prendrait pas le risque, si ?
    Rhaaaa. Quelle rabat-joie de service celle là. Lui qui se réjouissant déjà à l’idée de prendre une bonne douche chaude, il se retrouvait là, planté comme un con, à avoir froid et à puer l’alcool.
    La tension montait entre eux deux, et finit même par attirer l’attention de monsieur le vigil- encore un rabat-joie !
    Et le voilà qui s’en mêlait. Plus brusque qu’il ne l’aurait voulu, Wun tenta de s’en débarrasser. Mais le résultat était plutôt décevant, puisque loin de disparaître, celui-ci se rapprocha. Wun en appela alors à l’aide d’Ellen, sans vraiment trop y croire. Et pourtant, surprise, celle-ci se montra plus que coopérative.

    Devant l’air plus qu’agressif de Wunjo et les affirmations –certes peu convaincantes- d’Ellen, l’homme se décida enfin à partir, leur jetant un dernier regard, d’un air sceptique, avant de disparaître à l’intérieur du bar.
    Wun soupira doucement, se disant que cette soirée ne devait vraiment pas être la sienne pour que même les vigils, qui d’ordinnaire lui fichaient une paix royale, viennent lui chercher des noises.
    Il posa ses yeux sur Ellen, songeant qu’elle devait avoir bon fond, la gamine, pour ne pas avoir tout nié en bloc par simple esprit de vengeance –pourtant, il y aurait eu de quoi, il n’avait pas été franchement un enfant de chœur ce soir… M’enfin, allez lui faire comprendre ça. A part à Keimoo, et il n’y était pas depuis longtemps, il avait toujours fréquenté des mafieux, alors les bonnes manières, la délicatesse, tout ça, pensez-vous, ça lui échappait totalement.


    « Merci. »

    Oui, quand même, il connaissait la base. Mais le merci semblait lui être arraché de la bouche. Comme celui qu’elle lui avait vomi à la figure, tout à l’heure, quand il lui avait balancé son nounours.
    Il observa Ellen de biais, se demandant bien ce qui pouvait lui passer pour la tête. A sa place, il se serait dénoncé. Et sans hésitation qui plus est. A moins que…

    A moins qu’elle ne soit toujours obsédée par cette histoire de drogue ! Non, elle n’allait tout de même pas revenir à l’assaut ? C’est vrai que théoriquement, elle s’était contentée de lui tirer une tête de traumatisée, pas de lui dire concrètement qu’elle renonçait enfin. Le dealer fronça les sourcils, toisant la jeune fille comme si elle venait de faire quelque chose de mal. La pauvre, elle ne devait pas tout comprendre avec ce bonhomme bizarre et tordu.

    Il s’approcha d’elle –encore, et ce même si elle venait de s’éloigner- et planta son regard, qui se voulait sérieux mais qui reflétait toujours les brûmes d’alcool qui paralysaient son cerveau, dans celle de la jeune fille dont il ignorait toujours le nom.


    « Ne m’dis pas que tu as fait ça pour ça ? »

    Ca. Le sachet rangé dans sa veste, qu’il tapota légèrement de la main.
    Et il attendit la réponse, mais elle ne vint jamais. En tout cas, pas la réponse qu’il attendait : oui, non, peut être, va te faire voir, crève salop !, ou autre.
    La seule chose qu’il obtint en retour de sa question, fut le bruit d’une sirène. Ambulance ? Flic ? Il hésita un instant, mais les bruits de pas précipités se rapprochant et le cri qui survint lui ôtèrent ses doutes.


    « POLICE ! Restez où vous êtes ! »

    Rester où il était ? Et se faire cueillir ? Avec de l’herbe et de la coke sur lui ? Ben voyons !
    N’écoutant que son instinct de survie, il démarra au quart de tour, au pas de sprint, en direction de l’entrée des vigils. Manque de chance, pile lorsqu’il allait entrer dans le bar, faussant compagnie et à Ellen, et aux flics, d’autres flics apparurent à cet endroit, et Wunjo heurta l’un d’entre eux. Pour la deuxième fois de la soirée, son pochon décida de faire le grand saut par terre, accompagné cette fois-ci de celui d’herbe. Génial. Suicide collectif, quel bel esprit de solidarité…


    « Tiens tiens ! » lança le flic, visiblement content de sa rencontre, tandis qu’une autre se jetait littéralement sur Wunjo.

    « Les mains ! Bien en vue sur ta tête ! Vite ! »

    Pas vraiment dans le choix, Wun s’executa en grimaçant, ne tardant pas à s’éxécuter, et à sentir une sensation froide autour de ses poignets : les fameuses menottes.
    A ce moment, le vigil apparut, accompagné de deux policiers, et hocha la tête lorsqu’on désigna Wunjo. A la bonne heure ! Il avait appelé les flics, le con ! C’était culotté de sa part, lui qui lui avait, plus d’une fois déjà, acheté de quoi passer une sympathique soirée. Wun lui adressa un regard assassin, mais l’homme ne le voyait déjà plus. On lui désignait de loin Ellen, et il secouait la tête. L’air de dire : non, elle c’est la victime, inutile de l’ennuyer. Le flic sembla d’ailleurs dubitatif, et lança, à haute et forte voix :


    « Embarquez la fille ! »

    En faisant de grands signes à tout le monde pour qu’ils s’organisent. « On a des questions à lui poser »

    Les flics se jetèrent littéralement sur Ellen, l’un lui mit les poignets, une autre, une fliquette, commença à la fouiller pour vérifier si elle n’avait pas, elle aussi, de la drogue sur elle. La fouille étant finie, la policière leva la main pour attirer l’attention de ses collègues.

    « Elle n’a rien sur elle ! »

    A la bonne heure ! Elle n’aurait donc pas trop de problème, a priori, même si les flics semblaient bien décidés à l’embarquer au poste, ne serait-ce qu’en tant que témoin. Ce qui n’était d’ailleurs pas pour jouer en la faveur de Wunjo. Disons que, pour positiver, si elle ne l’avait pas dénoncé, elle saurait peut être gardé sa langue chez les flics ? Wun en doutait fortement. Il savait, par expérience, que les policiers savaient faire parler des gens. Ils utilisaient des termes comme « complicité » à tout va pour effrayer les gens, et leur faire dire tout et n’importe quoi.
    Les flics se regroupèrent près des voitures, embarquant Ellen et Wunjo avec eux, naturellement.


    « C’est peut être une de ses clientes ! » proposa un jeunot, dévisageant avec méfiance la pauvre Ellen.

    « Elle ?! Une cliente ?! Non mais vous… »

    « La ferme ! »

    Et dire que Wunjo avait presque essayé de la sauver. Presque. En fait, il était surtout à deux doigts de sortir une vacherie, même si, pour une fois, la vacherie aurait bien rendue service à la victime. Quoique. Rien n’est moins fiable que la parole d’un dealer…
    Quoiqu’il en soit, la troupe de policiers semblait d’excellente humeur. Ca se tapait sur les épaules, se félicitait, plaisantait. Wun les observait avec un air affligé, se demandant sincèrement s’ils étaient venus ici faire une partie de bowling ou arrêter des gens.


    « Hahaha, j’en connais 4 qui vont passer la nuit au poste ! Enfin la nuit, grand minimum ! »

    lança un grand maigre qui se bidonnait, ce qui faisait trembler son maigre corps comme une feuille morte agitée par le vent.
    Un court instant, Wun haussa les sourcils. 4 ? Qui étaient les deux autres ? Ah oui, très certainement les deux déchets humains qui lui avait servi de tapis un peu plus tôt. Les pauvres, ils étaient tombés au mauvais endroit, au mauvais moment, sur la mauvaise personne.


    « Oh putaiiin, il s’est gerbé dessus ou quoi ? »

    Ca, c’était l’élégance d’un crétin en uniforme qui, voulant pousser Wunjo dans la voiture, avait posé sa main sur le pull encore désagréablement humide.
    Wun leva les eux au ciel, passablement agacé du comportement de tous ces officiers, qui ne faisaient que jacasser et aligner des conneries…


    « J’ai une tête à me gerbe dessus ? »
    « Oh toi ta gueule.. »

    ..et des amabilités !
    En même temps, dans ce genre de situation, la meilleure attitude à adopter restait encore de se taire, de ne pas trop se faire remarquer. Il allait finir par les mettre tous les deux dans la mouise…
    En même temps, il savait qu’Ellen ne craignait rien ou pas grand-chose : elle n’avait rien à vendre ni même à consommer sur elle et ils n’avaient aucun preuve contre elle. Après tout, elle avait le droit de parler, même à un dealer !
    Et lui…lui. En temps normal, il aurait pris gros, très très gros même. Mais en l’occurrence, deux choses le tranquillisaient.

    Tout d’abord, le fait qu’il connaisse au moins deux ripoux facilement achetable et corruptible dans la police.
    Ensuite, si jamais l’organisation intervenait, il serait libéré sur le champ et sans charges retenues contre lui. Il se ferait remonter les bretelles après, par contre, mais Misha ne le laisserait jamais tomber, et on ne le laisserait pas croupir en prison. Il en était certain. C’était cette certitude qui le poussait à agir en petit con. L’instinct aussi sans doute. Wun ne portait pas vraiment les policiers dans son cœur –étonnant, pour un mafieux…

    On les poussa tous les deux dans une voiture de fonction, assis côte à côté, à l’arrière, avec un flic à la gauche d’Ellen. On ne leur ôta pas les menottes, naturellement. De son côté, Wun tourna la tête vers la fenêtre, collant son front sur la vitre glacée, ignorant délibérément Ellen. Au fond, il n’était pas tellement fier de lui. Première fois qu’il se faisait choper. A bien y réfléchir, Ellen n’était pas tout à fait innocente concernant la tournure de leur soirée, mais le blond restait le premier coupable. M’enfin…


    « Je t’avais bien dit de me payer un hôtel… »
    « La ferme derrière ! » rugit le policier au volant.

    « Tu veux qu’on te colle au trou pour prostitution en plus du reste ? » enchainna celui qui était à la place du mort.

    Wun ricana, mais ne dit rien, se contentant de se dire : comme si la coincée était capable de se payer un gigolo. Non, bien sur que non. Il répondit par un sourire insolent, et un regard amusé du côté d’Ellen.

    En tout cas, s’ils voulaient ne plus se voir l’un l’autre, la séparation n’était sûrement pas pour tout de suite…
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:44


    Après que la porte du bar se soit refermée lentement – comme si le vigil gardait un œil dans chaque parcelle de lumière que lui offrait la sortie, le dealer la remercia. Si si, il la remercia. Mais on sentait bien que c’était un merci qui lui était extorqué du cœur, comme l’excuse bidon que Ellen avait trouvé face au vigil à l’allure menaçante qui aurait pu, finalement, sauver sa peau. Elle aurait du saisir l’occasion de s’en tirer, de partir en courant, de le pointer du doigt et de crier que c’était lui, lui qui l’avait frappée. Mais non, que voulez-vous, on était bête à vie chez les Shizen, surtout si c’était pour aider quelqu’un, même si la haine était aussi déchirante qu’un couteau remué dans une plaie. Elle croisa les bras, refermant son emprise sur sa peluche désormais sèche, mais dont l’allure était pitoyablement risible. Son ordinaire couleur blanche de neige avait été remplacée par de vieilles tâches marrons. C’était assez vexant, d’autant plus qu’elle n’aimait pas le laver – cela lui enlevait tout son charme : eh oui, essayez de laver le doudou d’un gamin, il hurlera. Ellen fonctionnait sur ce même système. Débile pour les autres, peut être. Mais pour elle, c’était symbolique. La jeune fille sursauta légèrement, sentant que le dealer s’était sensiblement rapproché d’elle. Elle décala son visage, prévoyant un coup tordu – quoique, il fallait bien l’avouer, même dépourvu de bon sens, cet homme embrassait très bien –, tandis qu’il la questionnait presque sur la raison de ce sauvetage qu’il ne méritait pas du tout du tout. Il tapotait la poche où avait été remise le sachet de drogue. Elle plongea ses yeux dans les siens, s’apprêta à répondre avec une haine qui lui venait directement des entrailles, quitte à se faire battre ensuite, mais une sirène interrompit son engagement. Une sirène de police, à n’en pas douter.

    « Les mains ! Bien en vue sur ta tête ! Vite ! »

    Ils étaient arrivés aussi vite qu’elle s’était rendu compte de leur présence. Des hommes en uniformes, à l’air aussi méchant qu’on le disait dans les films d’action. Elle se rendit également compte que le dealer avait tenté une fuite – la délaissant derrière comme si elle n’existait pas, mais il se fit attraper. Le fait d’être ensuite hélée par le nom de « la fille », elle frémit, se recula de quelques pas mais une horde de monstres en bleus se jeta sur elle, bêtes affamées de justice qui l’effrayèrent tellement qu’elle en laissa échapper un hurlement de la fille qui n’a jamais connu d’interpellation de toute sa vie. Et c’était vrai, en plus. Elle était effrayée, à la limite de la crise d’angoisse, remuant les bras en se faisant plus mal qu’autre chose. Les menottes lui serraient les poignets, et des doigts furetaient dans ses poches. On lui enleva sa peluche, geste qui la fit remuer d’autant plus qu’elle détestait être séparée de cet objet cher à son cœur. Une tentative de sauvetage vint calmer l’adolescente ; le dealer en effet avait été à deux doigts de la disculper mais on le fit taire. Ma foi, elle était bonne pour la cellule, ce soir. L’un des flics avait dit à un de ses collègues que quatre personnes allaient passer la nuit au poste, chose qui ne la rassurait pas vraiment.

    Et puis…et puis elle ne fit pas vraiment attention à tout ce qui se passa autour d’elle. On la fit asseoir sur la banquette arrière, à côté d’un policier à sa gauche, et le dealer plus loin. Les mains toujours liées derrière son dos, elle sentit les vibrations de la voiture, mais se contenta de regarder ses genoux qui tremblaient. Le dealer lui annonça qu’elle aurait eut mieux fait de se lui payer un hôtel, et son compagnon de banquette lui rétorqua une remarque qui lui déplut tout autant que le sourire de celui qui l’avait foutue dans cette misère.

    « Ce n’était pas une prostitution, et puis si ça en avait été une, ça ne regarde que moi, connard ! »

    Et…elle cracha au visage du policer qui était côté d’elle. Et qui sembla le prendre très mal puisqu’il brandit sa peluche avec amusement, ouvrit une trappe dans la vitre qui les séparait du conducteur, tendit la pièce à conviction à la femme qui était côté passager.


    « Je pense qu’il y a de la drogue là dedans, ouvre-le pour vérifier. »

    Il faisait son travail. Juste son travail. Elle n’aurait plus qu’à le recoudre. Aucun souci. Aucun. Non en fait, si, il y avait un énorme problème.

    « Rendez-le moi espèce de monstres ! Rendez-le moi… »

    Mais il y eut un bruit de déchiré, et elle vit quelques poussières de coton voleter dans la cabine du conducteur. Les meurtriers… Mais ils faisaient juste leur travail. Calme. Exercices de respiration. Elle le réparerait. Et surtout elle éviterait de les frapper, car déjà les menottes qui sanglaient ses bras avaient laissé de vilaines traces rouges sur ses poignets : elle était irritée, mais bon, elle n’allait pas se plaindre, c’était de sa faute. Entièrement de sa faute. Elle glissa un regard hésitant vers le dealer ; il y avait quelque chose dans ses prunelles d’azur qui le suppliait de les sortir de là, mais rabaissa son regard quand elle sentit celui, pesant, du policier. A peine quelques minutes, et la voiture s’arrêta. Très vite on les tira du véhicule, les poussant vers la porte. Le hall, très chaud, aux lumières tamisées endormantes, lui paru comme un enfer déguisé, apte à venir respirer son innocence judiciaire. Elle ne su pas où on l’emmenait, mais c’était de force. Elle n’aimait pas être forcée. Cela amenait toujours à la souffrance, elle en était traumatisée. S’arrêtant de marcher, elle opposa sa résistance à la femme qui, bien plus forte qu’elle, la fit pénétrer dans une cellule avec son compagnon le dealer. Déjà présents, un homme ivre qui chantonnait avec ses menottes, assis dans le coin d’un banc. Une fois la porte fermée, Ellen se rua vers les policiers qui s’éloignaient, histoire de préparer un interrogatoire palpitant ; mais elle se cogna à la barre. Tandis que eux, observaient le sachet de drogue. Dépitée, elle se laissa glisser par terre, genoux au sol.

    « Mais c’est quoi cette soirée…j’ai rien demandé à personne…je voulais juste…vendre un peu, pour voir ce que ça fait. »

    Et à cet instant précis, les regards se tournèrent vers elle, perplexes, interdits. La femme se dirigea dans sa direction, l’observa du coin de l’œil.


    « Ton nom ?
    - Ellen Shizen. (Elle se crispa. Les riches étaient respectés dans la région, notamment les Shizen dont les métiers d’avocats pouvaient exercer une pression)
    - Tu peux me dire ce qu’il y a là dedans jeune fille ? »

    Elle la prenait pour qui, pour une gamine ?

    « De la cocaïne. Je l’ai trouvée dans le quartier d’à côté, j’ai voulu le vendre. Rien de dramatique à ça, il me fallait de l’argent, car j’ai coupé les ponts avec mon père. »

    Ah, sacré comédienne, cette Ellen ! Et le pire, c’est qu’elle jouait bien.

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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyVen 22 Mai 2009 - 12:52

    Visiblement, Ellen semblait aussi disposée que Wun à se montrer agréable envers les flics. En même temps, la sensation d’être transporté comme un sac à patate, et d’être traité comme des moins que rien ne les encourageaient pas à être coopératif. Le blondinnet avait presque hâte d’être en cellule : au moins il ne serait plus directement avec ces cons de policiers.
    Il observa d’un œil passif et désintéressé l’éventration de nounours, n’y voyant aucun intérêt particulier. C’est vrai que ça ferait une bonne planque à drogues en plus… Mais lui, il savait qu’il n’y en avait pas.

    Entre le moment où ils étaient dans la voiture et celui où ils atterrirent en cellule, Wunjo ne moufta pas, un peu fatigué. Il grommela un juron en russe en voyant qu’ils devaient subir la compagnie d’un ivrogne bruyant qui chantonnait des contines salaces. Génial.
    Il fit à peine attention à ce que Ellen disait, songeant qu’elle ferait mieux de se taire au lieu de ne faire que raler. En fait, il n’entendit presque pas sa première phrase, parce que le bourré, persuadé de s’être trouvé un copain, s’était approché de lui et commençait à lui parler en langage d’homme ivre : c'est-à-dire, un langage incompréhensible et indéchiffrable pour un homme sobre.

    Il s’éloigna donc de lui, s’approchant lui aussi de la grille, pile au moment où Ellen se présentait. Ainsi donc, c’était son nom. Il se le nota dans un coin de sa tête. Au cas où. La policière lui demanda ce qu’il y avait dedans et Wun fut à deux doigts de répondre : De la farine. Mais quelle question ! Elle voyait très bien ce qu’il y avait, non ?
    Mais la suite des paroles d’Ellen le fit sursauter. Pardon ?!

    Wunjo leva les yeux au ciel. Non mais à quoi elle jouait ? Elle voulait se prendre pour une super héroine ou quoi ? Elle savait à quoi elle s’exposait en racontant de telles conneries ? Non, visiblement non.
    Le blondinnet passa sa main dans ses cheveux, redoutant déjà le moment où il allait appeler Misha. Il allait se prendre le savon du siècle.
    Mais en voyant la petite Ellen partir dans tous les sens, il ne lui restait plus qu’à intervenir rapidement. Les flics ne réfléchissaient pas. Ils prenaient les témoignages qu’on voulait bien leur donner histoire de régler rapidement leurs histoires.

    Le russe se leva, et alla se planter juste derrière les barreaux, faisant reculer la policière, par méfiance.

    « Le commissaire Atwoman n’est pas là ? »

    demanda-t-il, songeant que c’était la meilleure façon de sortir d’ici sans avoir à appeler Misha. Les flics ripous, desfois, il pourrait les bénir.

    « Non il n’est pas là. »

    Loupé. Wunjo soupira une nouvelle fois. Bon, quand faut y aller, faut y aller.

    « Elle raconte n’importe quoi. La drogue était à moi. »

    Et comme la policière semblait plus que sceptique à ses propos, il ajouta presqu’immédiatement :

    « J’ai le droit à un appel téléphonique non ? »

    Pour un peu, il se serait cru dans ce stupide jeu télévisé. Je prends le joker numéro, l’appel à un ami. Oui, c’était un peu ça. Mais l’enjeu était tout autre…
    La policière le dévisagea d’un air dubitatif.

    « Attendez ici … »

    Visiblement, elle avait besoin de l’aval d’un supérieur. Incapable de prendre une décision toute seule.
    Wunjo leva les yeux au ciel, ricanna doucement, et marmona, alors qu’elle s’éloignait.

    « Tu veux que j’aille où ? »

    Il attendit qu’elle s’en aille –les laissant sans surveillance et CA, c’était une sacrée erreur..- pour revenir à côté d’Ellen, et à défaut de pouvoir l’attraper par le col de son haut, ses mains étant toujours menottées, il se pencha sur elle, la dominant de toute sa hauteur

    « Mais t’es complètement conne ou quoi ?! »

    Il aurait voulu crier pour bien marquer sa colère, mais il ne voulait pas que les flics l’entendent alors il se contenta de chuchoter.

    « T’es un minimum consciente de ce que ça implique tes conneries ? Tu veux finir en taule ou quoi ? »

    poursuivit-il, la fusillant du regard. C’était la meilleure. Ils avaient tout pour se détester, et voilà que chacun s’évertuait à essayer de sauver la peau de l’autre. C’est beau, l’ambiguïté… Mais en attendant, sur le terrain des super héros, Wunjo était sûrement mieux placé qu’Ellen pour essayer d’arranger tout ça.

    « Tu ouvres encore une fois ta gueule pour raconter n’importe quoi et je te la casse, pigé ? »

    C’est à ce moment là que la policière réapparut, accompagnée d’un de ses collègues, et apperçut Wunjo en train de filer un petit coup de pied à Ellen. Tous deux accoururent en slalomant entre les meubles présents.

    « Oh oh oh pas de grabuge ! »

    Immédiatement, Wun recula, agitant ses mains dans son dos.

    « C’est bon c’est bon »

    grommela-t-il, jetant un dernier regard noir à Ellen, lui intimant de se taire.

    « Je peux appeler ? »

    reprit-il, et la policière hocha la tête. Elle fit signe à Ellen et l’autre bourré –qui de toute façon pionçait, bavant à moitié sur son imper dégueulasse- de se reculer, avant d’ouvrir la grille et de laisser sortir Wun. L’autre policier se jeta littéralement sur lui, l’attrapant au bras, desfois qu’il ne tente de s’échapper. Tout ça pour faire 4 mètres jusqu’au premier bureau où se trouvait, effectivement, un téléphone. On lui ôta les menottes, mais le policier sortit son flingue de sa ceinture et le pointa sur lui. Des fois que…

    Wunjo hésita une demie seconde. Quel téléphone devait-il appeler. Certainement pas le portable, ni le fixe de l’organisation. Le mieux était d’appeler le fixe de l’hôtel où logiquement, Misha devait se trouver actuellement. En espérant qu’il réponde. Les flics ne lui laisseraient probablement pas d’autres appels. Un seul joker par partie, c’était la règle…
    Il composa le numéro, légèrement tendu, incertain, espérant recevoir une réponse.
    On décrocha, c’était la voix d’une femme qu’il ne connaissait pas.

    « Euh…Misha… ? » marmonna-t-il, un peu paniqué.

    Non, c’était une ‘amie’ à lui, ben voyons. Elle le lui passa.

    « Papa ? C’est Ch'ka… » déclara-t-il, partagé entre la joie d’avoir pu le joindre, et l’appréhension de lui exposer la situation.

    Il savait qu’il valait mieux ne pas prendre de pincette et ne pas tourner autour du pot avec lui, puisqu’au final, il saurait tout par les flics. Il se mit alors à débiter en russe à une vitesse folle. Le policier était mal à l’aise, il ne comprenait pas un traitre mot, et ça le dérangeait de ne pas savoir ce qu’un présumé dealer pouvait raconter. Si ça se trouve il demandait à sa bande d’aller récupérer du matos ou autre.
    En plein milieu de la conversation, il intervint, interrompant Wunjo, lui prenant le téléphone des mains.

    « Ca suffit mon garçon ! » lui lança-t-il, et à contre cœur Wun dut lacher le combinet.

    « Je prends la relève ! » ajouta-t-il, collant le téléphone à son oreille, faisant signe à sa collègue de lui remettre les menottes et de le remettre en cellule.

    « Allo ? »

    S’en suivit un léger silence, Wun le fixa, attentivement. Son visage devint blême, et il ouvrit la bouche, visiblement hébété.

    « Merde, Hikari, appelle le chef ! » Il reprit le téléphone « Je vous reprend sur l’autre ligne ! »

    Et il raccrocha, déguerpissant en 4eme vitesse. La Hikari en question fit de même, à la recherche de leur boss. Et voilà, ils oubliaient encore leurs obligations et laissaient les trois prisonniers seuls…
    Wunjo soupira doucement, un peu secoué par la tournure qu’avaient pris les évènements. Misha lui avait crié dessus comme jamais il ne l’avait fait. Mais il lui avait assuré qu’il prévenait Nikolai et qu’il le sortirait de là. Wunjo avait ajouté qu’il fallait aussi faire sortir Ellen en précisant qu’elle n’avait rien à voir là dedans.

    Maintenant, il avait les oreilles qui bourdonnaient et il lui semblait que sa tête vibrait. L’alcool redescendant, lui martelant les tempes, fatiguant ses yeux, empâtant sa bouche. Il avait besoin d’eau.

    « Heho ! Heho ! Y a quelqu’un ? J’ai soif ! »

    cria-t-il. Ses propres cris résonnèrent dans sa tête amplifiant la nausée. Gé-nial. Charmante soirée, il n’aurait pu rêver mieux, franchement. On ne lui répondit pas, naturellement. Ses poignets menottés le faisaient souffrir, et il commençait à avoir une crampe aux bras à force de les garder derrière le dos.
    A côté de lui, Ellen semblait plongée dans ses pensées, et le bourré dormait enfin. En ronflant, bien sur.
    Il soupira, laissa tomber sa tête contre le grillage. Il n’avait plus peur parce qu’il était sur de sortir sans embêtement. Il était juste fatigué, las, et pas au mieux de sa forme.

    Ce ne fut qu’une demie heure plus tard que les flics revinrent. Wun s’était assis par terre, dos à la grille pendant ce temps, et somnolait à moitié. Il se redressa presqu’immédiatement, et questionna du regard les deux policiers.

    « Vous allez sortir »

    annonça l’un d’eux, visiblement de mauvaise grâce, pas franchement enthousiaste de devoir relacher un dealer. M’enfin, le chef avait été catégorique.

    « Tous les deux » précisa-t-il, fixant tour à tour Ellen et Wunjo.

    « Mais il a demandé à ce que vous passiez quand même une partie de la nuit. Pour que vous réfléchissiez… »

    « QUOI ?! » s’écria Wun.

    « Te plains pas le môme, t’es passé à côté de bien pire… »

    Ne pas se plaindre ? Non mais c’était quoi cette blague ? Quel con. Misha voulait certainement lui donner –leur donner ?- une bonne leçon, mais elle était de très mauvais goût, vraiment.

    « On va vous ôter les menottes » ajouta-t-il, leur faisant signe d’approcher pour qu’on leur enlève leurs jolis bracelets de fer….

    Bon, Wun s'attendait à sortir illico, et à filer à l'Académie, prendre une douche, boire, manger, dormir. Finalement, ça n'avait pas l'air aussi simple que ça... Bah, au moins, il savait que tous les deux s'en sortiraient indemnes...
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptySam 23 Mai 2009 - 21:47


    Le cœur battant à cent à l’heure, Ellen se laissait petit à petit influencer par le regard de meurtrier que portait sur elle la policière armée. Elle était impressionnante, avec le sachet de drogue menaçant qui pendait à sa main, le flingue accroché à sa taille, ses cheveux trop tirés, ses yeux inquisiteurs, son uniforme… Elle frémit, tandis que son compagnon de cellule s’était à son tour approché des barreaux, réclamant un certain Atwoman. Elle n’y fit pas vraiment attention, jusqu’à ce qu’il dise que la drogue était en effet à lui, la plongeant dans un malaise qui fit rougir ses pommettes d’embarras. Elle baissa les yeux, et, ni vu ni connu, se hissa à genoux dans le coin le plus proche et surtout, le plus loin possible du dealer qui négociait un appel téléphone. Alors que la policière s’éloignait lentement, après l’avoir observée du coin de l’œil – car il était difficile de ne pas croire à la comédie poignante de la jeune Ellen -, il s’approcha d’elle, menaçant, effrayant même. Conne ? Oui, elle l’était, mais qu’importe, ça ne regardait qu’elle. Ses constants désirs de protection prenaient toujours le dessus, pas de quoi en faire un fromage…Si ? Finir en taule par contre, c’était un peu plus problématique.

    « J’ai aussi les moyens de m’en sortir. Et mes conneries ne regardent que moi. Chut, tu me donnes la migraine. »

    A croire qu’elle venait d’oublier le contexte ou elle se situait ou, dans tout les cas, le caractère de l’homme qui s’était suspendu au dessus d’elle, imposant, faisant malgré tout aller et venir son sang à une vitesse vertigineuse, lui donnant progressivement l’envie de pleurer et de se défendre en même temps. Etrange sentiment, n’est-ce pas ? La jeune fille observa son futur assassin du coin de l’œil, n’osant plonger ses yeux d’azur dans les siens, d’un gris métallique, méchant. En effet, comme elle venait de le dire, elle avait les moyens de s’en sortir. Tout d’abord, l’argent. Oui, ce n’était pas le chaînon manquant. Ensuite…ensuite, ses deux parents étaient tout bonnement avocats, travaillant en tant que tel dans de nombreux pays étrangers. Certes, sa mère ne se bougerait pas les fesses pour sa fille dite trop « facile », mais son père…son père accourrait presque jusqu’au poste pour la libérer de ses chaînes, la serrer dans ses bras, envoyer le dealer entre les barreaux une bonne fois pour toute…Ou bien, à le demande de Leen, le laisser partir, tranquille, sans aucune prise de tête et surtout, sans qu’il n’ait eu le temps de la frapper. Oh et puis zut, là, elle avait vraiment mal à la tête, les effets de l’alcool s’estompant mais lui donnant malgré tout des frissons désagréables. Alors le dealer la menaça de la frapper si elle venait à l’ouvrir encore une fois. Elle se redressa, maladroitement en l’absence de ses bras menottés dans son dos, et s’approcha, sûre d’être protégée dans un tel endroit.


    « Si tu me touches, ce n’est pas moi qui irait en taule pour de bon ! »

    Un coup de pied léger vint s’en suivre, percutant sa jambe, et ce à quoi elle s’apprêta à répondre quand les policiers revinrent, combiné à la main. Si bien que, gamine dans l’âme, et terriblement en colère, elle lui tira la langue, avant de se reculer comme demandé et d’aller s’asseoir dans un coin, à la fois boudeuse et effrayée, surveillant les flics postés près de la grille qui s’ouvrait sur la liberté qu’elle convoitait à l’instant même. Le regard noir que lui lança le dealer la dissuada d’ouvrir la bouche, alors qu’elle se reculait tout au fond de la cage dans laquelle elle était enfermée, en mauvaise compagnie d’un ivrogne. Leen se courba légèrement pour observer les bêtes de la justice se jeter sur le drogué. Les portes se refermèrent, elle s’approcha de la grille, peu rassurée du flingue flanqué près de son épaule, menaçante destructrice. Ah ! Mais elle était complètement folle ou quoi ? Recul impressionnant jusqu’au fond de la cage, secouage de crinière blonde à demi décoiffée. Pourquoi est-ce qu’elle s’inquiétait de ce taré, sérieusement ? Si on lui tirait dessus, c’était mieux pour elle, non… ? Il ne fallait pas penser au malheur des autres. Et puis…et puis après, en sortant, elle pourrait s’accrocher, persévérer, réclamer son dû, encore et encore, évitant de se faire avoir, évitant de se faire frapper…de se faire tuer… La tête enfouie dans ses genoux, les bras engourdis, les yeux fermés, elle se laissa petit à petit entraîner par une douce torpeur.


    « Vous allez sortir. »

    Ellen leva brusquement la tête, intéressée par le cliquettement de la serrure de sa prison. Elle se rendit compte qu’elle s’était effectivement endormie, ou qu’elle avait tout au plus somnolé pendant un moment. Le dealer était de retour dans la cage, l’ivrogne grimaçait dans son sommeil, un silence pesant alourdissant ses épaules. Elle secoua légèrement la tête, chassant ce rêve étrange d’un homme qui criait à boire dans son crâne déjà pas mal rempli de ses mésaventures ; puis posa ses yeux d’azur sur Wunjo – dont elle ignorait jusque là l’identité. Quand était-il revenu ? Avait-il téléphoné ? Est-ce que ça avait été efficace ? Bah, de toute manière, il ne la ferait sûrement pas sortir d’ici. Il fallait à son tour qu’elle réclame le téléphone, histoire d’appeler son cher et tendre papa rendu actuellement à l’autre bout du Japon. Histoire qu’il la fasse sortir de là. Heu, mais attendez…qu’est ce qu’il venait de dire, là, l’agent ? Qu’ils allaient sortir ? Ils ? Elle et lui ? Elle aussi ? Ah, mais c’était impossible voyons, elle avait rêvé.


    « Tous les deux. »

    Damned ! Le dealer n’avait pas un si mauvais fond, au final, puisqu’il la faisait sortir elle aussi ! En revanche, la partie la moins drôle de l’histoire résidait dans le fait qu’ils allaient devoir rester une bonne partie de la nuit ici, à côté. Ensemble. Pour réfléchir, oui, mais de quoi ? Ellen avait très implicitement assumé ses actes, dans un mensonge léger certes, mais quand même. Elle sentit qu’on la soulevait : oui, elle ne faisait aucun effort pour se redresser. Des mains fouillèrent son dos, elle sentit qu’on détachait ses menottes. Enfin ! Elle rapprocha ses mains devant elle, tâta ses poignets endoloris, tandis que les agents repartaient. Elle eut le plaisir de s’étirer, manifesta l’envie de prendre une douche, de se nourrir et d’aller dormir dans son lit qui criait après elle, à Keimoo. Il l’appelait, désespérément, cherchant sa présence, désirant sentir un poids confortable sur le matelas… On la fit taire, bien entendu. En revanche, elle n’accorda pas un regard au dealer, s’approchant de la grille avec méfiance. Elle se souvint de son rêve léger, comateux. Quelqu’un qui réclamait de l’eau et qui avait sensiblement une voix masculine et connue, celle du drogué. Oui oui, ç’avait sûrement été lui qui avait réclamé ça.

    « Excusez-moi…j’aimerais juste de l’eau. (Regard attentif et inquisiteur.) Juste un peu ? D’accord, juste un verre ? Et ma peluche aussi, juste ça. »

    Elle observa la policière s’éloigner dans une pièce, revenir avec un verre (en plastique, attention !), s’approcher de la cage. Pas de peluche en vue.

    « N’en demande pas trop. T’auras ton jouet à la sortie.
    - Ce n’est pas un jouet. Cette peluche est le symbole d’une vie.
    - Je ne t’ai pas autorisé à me répondre sur ce ton là, petite. »

    Ellen soupira, attrapa le gobelet. A quoi bon discuter, puisqu'elle était en faute ! Puis, avec un léger contre cœur, elle s’approcha de Wunjo, lui tendit avec un regard dévié sur la droite, histoire de.


    « Merci. »

    Et, sans piper mot, elle s’avança vers le coin opposé à l’ivrogne qui ronflait. Elle s’assit, ramena ses genoux contre sa poitrine, enserra ses jambes et déposa son menton dessus. Vivement la fin de ce calvaire, elle avait besoin de retrouver sa peluche, sa douche, son lit, son école… De se retrouver loin de tout ça, loin de ce fou, loin des problèmes, loin de la drogue…même si elle la convoitait avec autant de perspicacité qu’au départ. Leen frémit, cherchant à calmer sa respiration maladroite.

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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMar 26 Mai 2009 - 1:24


    Après s’être engueulés, démenés dans tous les sens (mais jamais le même) pour sortir, la bonne nouvelle tomba enfin : ils allaient être libérés. Malheureusement, la bonne nouvelle n’arrivait pas seule. Elle avait amenée sa copine Mauvaise nouvelle avec elle. Et cette dernière n’était autre : liberté, oui, mais maintenant, non.
    S’il s’écoutait, Wun aurait sans doute jeté un flot ininterrompu d’insultes à la tête des policiers, largement porté et poussé par les restes d’alcool dans son sang. Mais il était encore suffisamment lucide pour savoir que, loin d’accélérer la libération, ça ne ferait que la remettre à plus tard.

    Aussi, sagement, il s’intima le silence, inspirant un grand, forçant un sourire tordu. Qu’importait le temps, au fond, tant qu’il était certain de sortir sans dommage, et sans problèmes qui lui colleraient aux fesses plus tard. Enfin, si on exceptait le problème « Misha et Grands Patrons pas contents », ce qui, mine de rien, n’était pas négligeable !
    Mais en attendant, la seule chose qu’il pouvait faire, c’était attendre, et quite à attendre, autant ne pas se fatiguer à faire le pied de grue, et s’installer confortablement. Aussi confortablement que possible, en tout cas, car il fallait bien avouer que la cellule était loin d’un hôtel 4 étoiles, et le sol froid et dur n’égalait de loin pas un canapé, si miteux, troué, vieux et pourri soit-il.

    Et là, tel un signe divin, le verre d’eau surgit devant ses yeux à demi clos.

    Wun leva les yeux vers Ellen d’un air presqu’étonné. Apparemment, c’était difficile, pour eux, de faire un geste vers l’autre. Les sauvetages mutuels se faisaient dans les cris et les engueulades. Les verres d’eau étaient donnés du bout des doigts, les merci dits du bout des lèvres. Toujours fait avec mauvaise volonté. Mais fait tout de même. Ils auraient pu tout aussi bien s’ignorer, ou se mettre des bâtons dans les roues. Ambiguité, c’était le mot. Il faut dire que l’un et l’autre n’avaient pas des personnalités forcément faciles à cerner, alors la rencontre des deux ne pouvaient être qu’explosive, au fond.

    « Merci. »

    Et cette fois-ci, une fois n’est pas coutume, le merci était sincère.
    Il se hâta d’hydrater sa gorge trop sèche, plusieurs fois. Puis il reporta son attention sur Ellen. Elle réclamait son stupide jouet. Wunjo trouvait ça risible au possible, mais il se garda bien de faire un commentaire. Il avait épuisé sa réserve de piques, et les commentaires acerbes après le service rendu tomberaient un peu…mal. De toute façon, dans quelques heures, ils se quitteraient, et ne se reverraient plus. Inutile de poursuivre cette gueguerre inutile.

    Fatigué, le pull trempé, le corps endolori à divers endroits, Wun ne put s’empêcher de sourire en repensant à sa soirée. C’était digne du plus grand navet cinématographique. On appellerait ça « Mauvaise soirée » ou « la soirée du malheur ». On passerait ça à la télé et personne ne regarderait, bien sur, parce que personne n’en à rien à faire de deux adolescents se pourrissant mutuellement la soirée –et même, maintenant, disons le, la nuit.

    Il tourna les yeux vers la pendule accrochée dans le commissariat. 4h46. Oui, forcément, avec tout ce cirque, le temps passait vite. En revanche, les dernières heures dans la cellule promettaient d’être longues, elles.

    Wun se décida à imiter Ellen. Il posa le gobelet presque vide à côté de lui, ramena ses genoux contre lui, les enserrant de ses bras, et posa son front sur ses bras, son oreiller de fortune.

    Il ne releva la tête qu’au son d’un cliquetis métallique suivi de la voix d’un des flics.

    « Hé les loires, vous êtes libres, bougez de là »

    Wun remua, secoua la tête, essayant d’assimiler l’information. Les paroles avaient du mal à monter au cerveau, les neurones étaient en grève. Libre ? Libre. Ils étaient libres.
    Il jeta un œil à Ellen qui semblait aussi à l’ouest que lui. Eh oui, on venait de les déranger dans leur semi-sommeil. Pour un peu, ils auraient ralé. Ou pas. L’appel de la liberté fut plus fort, et Wun bondit presque sur ses jambes, le sourire aux lèvres. Adieu le sol froid et dur de la cellule. Adieu les chants de l’ivrogne. Adieu les commentaires débiles des flics. Adieu Ellen, aussi.

    « Va falloir nous signer un papier »

    Wunjo se retint de répliquer, songeant que ce n’était pas le moment de se faire réenfermer pour outrage à agent. Il se contenta donc d’un sourire insolent, et de pincer ses lèvres pour retenir le commentaire qui lui trottait dans la tête.
    Il signa sagement –enfin, fit un gribouillis immonde- juste après Ellen. On remit à celle-ci sa peluche, et on rendit au blondinet sa veste –vide de tout pochon, bien sur- et son portable, ainsi que le peu d’argent qu’il avait sur lui –et qui était, en fait, l’argent d’Ellen.
    On les raccompagna gentiment jusque dans la rue –desfois qu’ils aient envie de rester au poste, très probable évidemment…- et on les y laissa.

    Wun inspira un grand coup, emplissant ses poumons d’un air certes pas très frais, mais toujours mieux que celui de la cellule. Il enfila sa veste, parce qu’il ne faisait pas bien chaud, mine de rien, et tira sur l’écharpe autour de son cou –une écharpe beige, qui empestait l’alcool, et que Wun avait, en vérité, piqué sur le saoulard qui leur tenait compagnie en cellule.
    Il se planta devant Ellen, passa l’écharpe puante de l’ivrogne autour de son cou, fit un premier nœud, sans trop serrer, puis un second par-dessus, le tout avec un petit sourire.

    « Voilà, comme ça la jolie Ellen ne s’enrhumera pas »

    Oui, vous ne rêvez pas. Après son séjour en cellule, Wun était d’humeur JOVIALE. C’est que l’effet après-alcool ayant disparu, les cloches ayant cessé de sonner entre ses tempes et son pull sec, tout lui semblait beaucoup plus…positif. Il allait rentrer chez lui, se doucher, se faire un café, dormir. Et oublier cette soirée, rapidement.

    Après avoir fini de transformer Ellen en œuf de pâque, il reserra sa veste sur lui, et tourna les talons, commençant à s’éloigner. Il agita légèrement la main, dans la direction de la jeune fille, sans se retourner.

    « C’est l’heure de se quitter ma bonne amie. Adios. »

    Adieu, car il ne la reverrait plus.
    A moins que… ?
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MessageSujet: Re: Une douce mauvaise humeur... [Terminé !]   Une douce mauvaise humeur... [Terminé !] EmptyMar 26 Mai 2009 - 21:54


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