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In a decade, will you be there ?
 
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 Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku

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3 participants
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
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MessageSujet: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptySam 3 Jan 2015 - 2:03

    Le dépliement motorisé des rouages internes à la mécanique huilée feulait des frottements que le cheval en acier laissait murmurer de l'intérieur de son ventre. Ses flancs aux reflets magnétiques luisant sous les couches opaques des figurations métalliques. Je laissais mon regard glisser sur les développements cuirassés qui ondulaient, à l'instar d'une crinière, sur l'engin mû par la concentration de tendons câblés et de structuration de muscles froids. Le cheval vrombissait.
    Dans ses orbites creusées par les rotations vissées d'une ampoule qui se braquait sur les détails environnant, les phares projetaient un halo irrévérencieux à la nuit, et dans l'accompagnement du mouvement de la tête de fonte, mon univers se découvrait des reliefs inconnus, invisibles pour l'oeil qui ne s'était accompagné d'une lueur. Je tendais la main, désignant un horizon dans lequel les couleurs se juxtaposaient en fonction des teintes des taules qui s’imbriquaient les unes aux autres, building éclairés par une nuit sans étoiles, flirtant avec les nuages de pollution et d'une atmosphère chargée par les relents des monstres d'aciers et des années de déchéance qui les accompagnaient, présentes ici comme des fantômes égarés : les désolations d'une terre retournée sur ses minéraux anthracites et carboniques se faisant les témoins silencieux de l'oubli de l'homme.

    La présence humaine était omise, ici, et debout devant un vide plus symbolique que spatial, j'embrassais du regard une terre sombre, hérissés d' immeubles silencieux. La ville était morte, recouverte par les nuages de radiation, et leur masse inerte pesait contre ma rétine. Je soulevais les yeux jusqu'au ciel ; ce ciel mort, tué par une absence de de couleur, de lumière. Là où protons auraient affublés au cerveau cette procréation esthétique aussi vieille que la vie, il n'y avait que des détails sans formes, un amas formé qui ne se ciselait en rien. Le ciel n'existait pas, quasi abaissé jusqu'à la terre.

    Un air de vent, rythme de brise, souleva un filet de poussière contre ma jambe. Comme le spasme douloureux d'un chien à l'agonie qui cherche à se relever pour jouer une dernière fois à la balle, le vent murmurait, plus invisible et absent que jamais. Mes phalanges, gantées, effleurèrent, caressant la poussière en suspension, tandis qu'une expression mélancolique venait, -je ne le sentais qu'avec trop d'affliction-, se peindre sur mes traits. Là où le vent n'avait plus de maîtrise de lui-même, il n'y avait pas d'espoir particulier pour la vie. Mes pensées cultivèrent cette chape de chagrin qui me fit détourner les yeux, tandis que je me retournais vers l'hybride de métal, cheval handicapé, cheval à roue. La reconnaissance faciale activée, il sortit de son état de veille, et comme un animal qui s'ébroue, lança immédiatement le programme qui choisissait la fonction motrice principale de son ordinateur intégré. J'optais, en vu des conditions du terrain cahoteux, pour la moto et ses roues multi-adhérantes. Le moteur, comme un hennissement, écho d'un passé vivant, résonnant dans la plaine, tandis que j'enjambais le mecha semi-autonome. Le logiciel de prévention projeta un laser depuis le tableau de commande, et dans une projection pixelisée, le casque qui ceignit mon crâne me permit, par contact visuel, d'engager immédiatement l'entrée dans le data des informations à propos de la destination. Entre mes cuisses, le ronronnement du moteur qui s'activait, sur commande immédiate, me fit crisser les phalanges contre les poignées de cuir. Les doubles cylindres arrière feulèrent, et dans le  chuintement de la gomme contre le sol, la moto s'élança.

    (…)

    La température chutait depuis quelques heures. Jetant un coup d'oeil inquiet vers le ciel, -ou ce qui en portait indignement le nom-, j'observais la chute d'une pluie acide approcher. Les remues gazeux qui s'étaient développés au dessus de moi, tandis que je roulais au travers des plaines accidentées, prévenaient d'une chute imminente, et plissant les yeux, me concentrant de nouveau sur la route, je ralentissais progressivement. La pluie, obstacle à la vitesse, était à prendre en compte, si je tenais à éviter un incident.

    Lorsque les gouttes tombèrent, je rongeais mon frein. Je m'étais attendu à un déversement progressif de l'eau acide. Non à cette averse démentielle qui, en me faisant relever le visage vers les nues sombres, m'inonda. Sous la visière qui, bientôt, se retrouva recouverte d'une eau à l'odeur suspecte, je gardais les yeux concentrés sur l'horizon. Je ne pouvais pas me permettre un voyage plus long dans ce cadre là. Le choix me fit arrêter le moteur, et enjambant la moto qui, presque immédiatement, reprit la forme mecha que je lui destinais dans ses instants de non-utilisation : un fauve noir aux courbes magnétiques, son ronronnement profondément enfoui sous les couches de nickel, celles-ci suivant les ondoiements de ses mouvements hybrides. Il vint s'installer près de moi, les phares encore allumés ; une caresse de ma paume sur son crâne aux agencements de plaques sombres suffisant à les éteindre. La lumière disparut, remplacée par une ambiance brumeuse, froide et humide. Je m'asseyais au sol, dans une position seiza, le casque disparaissant dans un amas de pixal dévoré par un dernier laser de la moto. Sous la pluie, les mèches sombres s'allourdirent d'une pellicule aqueuse, venant se coller petit à petit contre mon visage. L'attente serait longue.

    (…)

    La pluie acide ne voulait pas cesser.
    Combat inégal entre mon regard furieux et les nues insensibles, qui continuaient à déverser des flots d'eaux sur une terre ravagée, je fus obligé de lui reconnaître la victoire. Abandonnant l'immobilisme de mes positions d'attente, je me relevais, rejetant en arrière mes cheveux trempés. Je tendais les doigts vers la nuque de l'animal mécanique, l'ordinateur s'affichant, l'écran m'indiquant que les réserves n'étaient pas chargées à leur maximum. J'ignorais l'alerte, mes doigts faisant défiler les options de commande, avant que je n'en sélectionne une en particulier. Sur l'écran, s'affichèrent des chiffres qui défilaient. Du bout des doigts, je m'emparais du rythme de leur déplacement, activant ainsi la programmation d'un logiciel, qui, d'une caresse, s'activa.

    (…)

    Le paysage avait changé, remplacé par un mur me faisant face. Je jetais un regard en arrière ; la moto ayant été remplacé, assurément, par son absence. A la place, des murs, des décorations en tissus, et l'odeur de nourriture qui flirtait avec le bruit, les chansons, la musique. Un homme apparut : j'étais dans un couloir, donc, et sans s'arrêter, me jeta, pour simple salut, un regard intrigué. A ma combinaison de cuir, d'alliage métallique, et de pore siliconeux, nous nous distinguions de manière certaine. A ma peau, peut-être, aussi. Je l'observais se ruer vers l'extrémité du couloir, et s'engager au tournant de celui-ci. Le suivant, je fis ainsi face à des hallebardes venant se pointer vers mon visage. Si mon cerveau m'envoya le réflexe d'un revers de l'avant-bras, mon regard sur les hommes m'apprit qu'ils n'attaquaient pas, mais qu'ils défendaient. Gardes habillés de ces vêtements que l'on retrouve dans les livres d'histoire, comme des illustrations des temps anciens,  ils encadraient une porte qui se refermait sur l'homme que je venais de croiser. L'un d'eux m'apostropha.

    « Déclinez votre identité. »
    « Fea Zakuro. »

    J'avais  soulevé un sourcil, intrigué par les consonances étrangères des syllabes de l'homme, qui, brusquement, abaissa son arme, imité par son collègue.

    « Vous êtes attendu. Je vous en prie. »

    Je pénétrais dans une salle aux dimensions effarantes, la luminosité, l'ocre et le pourpre qui venaient frapper mes yeux vomissant leur contraire à l'univers déserté que je venais de quitter. Un buffet s'organisait, s'étalant devant moi, des convives riant et frappant les tables et les plats dans un chahut qui me laissait alerte, mes prunelles passant d'une source de bruit à une autre, mon cœur prit par un battement plus affolé que d'habitude.

    « Han Yun-Jin est-il ici ? »

    Le but de ce voyage était après tout de le retrouver. Mais les mots, adressés à un silence qui n'existait pas, se répercutèrent contre mes lèvres, et j'avançais, presque timidement, armure vivante, robot de chair et de nerfs, face à ces êtres qui dévoraient, découpaient, riaient, régurgitaient. La musique était un vacarme dans lequel je ne parvenais pas à trouver d'harmonie, et opposant le bleu de mes yeux aux couleurs trop criardes des lieux, j'avançais doucement vers l'un des murs, cherchant à organiser ma recherche. Un homme, portier qui venait de courir à ma poursuite, me fit me retourner vers lui quand, m'agrippant par l'épaule, sa perruque fardée scintillant sous la lumière dorée, me tira vers une des tables.

    « Ne voulez vous pas vous reposer un peu ? Votre voyage a sûrement été long. Prenez un peu de repos, et restaurez vous. »

    Je ne répondis pas, mes yeux accrochant la silhouette d'un être mince qui venait de rentrer dans la salle. La peau pâle et les cheveux blancs ne laissaient pas de doute, et les pas me rapprochant assurèrent mon sourire. Je ne m'attendais simplement pas à le croiser ici. Mais un murmure, glissé quelque part sur ma gauche, me fit détourner les yeux de lui.

    « Han Yun-Jin devrait se représenter ici, bientôt, n'est-ce pas ? »
    « C'est ce qu'on dit. Ce n'est pas forcément vrai. »


    Mes prunelles cherchèrent Kohaku.


Dernière édition par Zakuro Fea le Ven 10 Fév 2017 - 18:58, édité 1 fois
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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Kohaku Joshua Mitsumasa


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MessageSujet: Re: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptyMar 3 Fév 2015 - 21:34

I




Les dévorés.



-


Trouble-fêtes et troubadours, des souillures rouges jusqu’aux décombres rapiécés du glorieux Luxembourg. Ici vient l’homme et ses peintures de guerre, je secoue mes lames et revient de six pieds sous terre. Les guitares sonnent, les langues fredonnent et les syllabes de multiples univers s’entrechoquent. Mes doigts frétillent contre l’onyx étanche de mes manches, guettent les influx sensoriels qui percent les murs. Des vibrations, des textures. Mes ongles pourpres grattent la surface familière d’une cloison de bois vernis. Je souris un sourire qui étire mes lèvres sur mes dents, qui relève mes pommettes, qui me démonise.

Ouvrez cette porte, on m’attend, ouvrez-la où je l’étends.

Haha. Je rime.

Non, sérieusement.

Le portail s’ouvre, la musique traçant un crescendo dont j’avale les notes au vol, me délectant goulument le parfum des sons. Les pierrots vêtus de rouge cessent leurs mouvements, ferment leurs boîtes imaginaires en usant de simples mimiques colorées, ou peut-être les suspendent-ils dans l’air, comme cette cité qui s’est perdue dans la placidité des années, égarée dans un état de détachement temporel qui la préserve de ce qu’il y a dehors, de ces restes disgracieux d’une humanité se tenant au rebord d’un pic montagneux par le bout des phalanges, attendant, poumons cousus, le moment de sa chute. Leur souffle est retenu, leur cage thoracique est immobilisée.  C’est le spectacle qui respire et j’avance en son cœur, armé d’une fébrilité curieuse qui me sied aussi bien qu’une seconde peau. Mes peintures ondulent avec moi, des dessins tribaux aiguisant mon épiderme de tons exotiques. Elles scintillent d’une foulée de couleurs changeantes, se vautrant dans des glaciers cobalts pour ensuite s’enfumer dans des poussières  de souffre doré.

Les tissus virevoltent en un amoncellement de mouvements et vibrances qui tranchent avec ce qu’on peut trouver en dehors des murs de la cité. Des vieilles loques traditionnelles, barbouillés de motifs oubliés, un kimono, un obi, qui s’accouplent avec l’écho asiatique rêvant sur mes traits. Je secoue mes cheveux blancs, des filaments opalins effleurant les vertèbres saillantes de mon cou, ainsi que mes pommettes. Ma translucidité capillaire se marie aux veinures arc-en-ciel qui ondoient sur ma peau, adoptant, lorsque trop près, leurs teintes polychromatiques. La peau de mes pieds nus crée un tintamarre contre les tuiles de marbre de la grande salle rendue silencieuse par mon retour de l’au-delà des murs. Le portier me sourit, ses boutonnières dorées vibrant d’un éclat luminescent sous le lustre de saphirs qui se balance au-dessus des tables gorgées de convives abandonnées à un mutisme intrigué qui frôle le solennel.

Je cligne des yeux, ma cage thoracique se soulevant dans l’avènement d’une respiration profonde. Je les observe, un par un, mémorisant des visages à défaut d’avoir le temps de mémoriser des noms. De toutes les tailles et de toutes les formes, ils ont atterris ici par ce qu’ils considèrent être un élan de chance, ils ont franchis les dunes grises qui s’égrainent posément à l’extérieur pour retrouver l’éclat d’un monde ayant encore un ciel. Un ciel d’étoiles et de nuages figés qui se transforme au gré des heures, dodelinant au rythme de la machinerie qui l’a créé. Ce n’est pas un vrai ciel, simplement une version émulée destinée à rassurer tous ces gens, des spectateurs, des égarés. Ceux qui vivent à l’intérieur du dôme, qui se noient dans la quiétude de la cité. Entre eux, ils se surnomment les Rescapés.

Pour moi, ils sont les Dévorés.

Le portier incline la tête à mon intention, désignant d’une main la salle qui, doucement, s’en retourne vaquer à sa cacophonie. Les pierrots s’activent, les engrenages tournent, la scène reprend vie et je relâche l’air stagnant à l’intérieur de mes poumons. Mes os s’abaissent, les  couleurs s’étendent et il est maintenant, ce portier au visage ridé, aux boutons dorés, le seul qui ose me regarder.
Il sourit.

« Bonjour. Nous vous attendions. »

Mes lèvres s’amincissent contre mes dents et mes pommettes se soulèvent, miroir gangréné de cette expression qu’il m’offre de par l’intermédiaire de son visage éperdument doux, indubitablement sage. Les pores de ma langue viennent se froisser contre l’ivoire de mes canines. Les Dévorés échangent et communiquent, entassent des coulées de nourriture juteuse dans leurs mains pour mieux la laisser couler à l’intérieur de leur œsophage. Ils se prennent pour les rois du monde, ces ironiques rescapés, ils se prennent pour les êtres forts que la sélection naturelle a laissé perdurer.

L’envie de rire bouillonne au niveau de mon diaphragme et mes doigts se soulèvent, accompagnés de mes peintures, de ces tatouages d’âmes brillantes vivant contre ma peau, qui suivent le mouvement et se regroupent à  l’extrémité de mes doigts. Ils saluent cette joue flétrie que je dérange de mon contact. Ils saluent ce portier atypique qui a abandonné ses parures et sa perruque pour ne conserver que ses boutonnières et son manteau. Doré contre noir.

« Je vous attendais aussi. En quelque sorte. »

Est-ce que j’ai déjà vu cela quelque part ?

Doré contre noir . . .

Il acquiesce, se campant dans ce mouvement de bienséance désopilante qui incombe trop souvent aux valets, et entreprend de me fixer, simplement, attendant une suite à laquelle je n’ai préalablement pas réfléchi. Mes synapses fléchissent. Je suis de retour dans la cité des damnés, dans cet enclos d’âmes qui pétillent et explosent, qui s’éclaboussent. Je. Je. Je.

Dehors, la pluie acide doit battre contre les délimitations du dôme, doit grésiller et s’évaporer en une brume grisâtre qui gravit les nuages et retourne vers ciel uniquement pour en retomber. Dure, douloureuse. Les individus, femmes aux corps secs et aux cheveux coupés courts, qui gardent l’entrée du dôme, de sorte à ce qu’aucun élément non-désiré ne puisse venir troubler la paix simulée des lieux doivent contempler les plaines incolores qui représentent la majorité des terres du globe. Un monde vide, vidé, abandonné. Meurtri. Un monde qui ne peut plus rien sécréter d’autre que cette absence de couleur qui m’accable.

Doré contre noir. Il faut aller ailleurs, Joshua. Cette ressource là s’éteint aussi, se vautre dans une éternité simulée, dans une quiétude faussée. L’horloge avance, les aiguilles tournent. Mes incisives viennent rabrouer mes lèvres. Ceux pour qui le temps s’est réellement figé ne cherchent pas le mensonge de cet endroit, ne cultivent pas l’idée de se complaire dans une aire de repos simplifiée où les emplois sont minutieusement distribuée, où la nourriture est trop abondante. Les aveugles, les aveugles.

Vous nagez dans mon bol.

Le portier n’a toujours pas bougé, semblant tout à son aise, attendant tranquillement la suite de mes instructions. How admirable, hm. Je papillonne des paupières, agitant les manches de mes habits, sentant les lourds tissus sautiller.

« Sont-ils arrivés ? »

Il ne me répond pas, une mèche volage, un charbon passé à l’eau qu’on aurait barbouillé avec un bout de craie blanche, s’assoupissant contre les fossés creusant son front. Il indique une direction du menton, sans s’encombrer de la moindre parole.

Je m’immobilise, mes yeux suivant la direction signalée en une impulsion vive, presque frénétique. La masse s’enlise toujours dans son ignorance volontaire et je vois les crevettes marinées qu’une gamine tend à sa mère, énergique et souriante dans un temple qui n’a que faire de son intellect. Je vois les pierrots flamboyants qui s’agitent et amusent les rescapés. Je vois des décors, les rideaux et les velours, les saphirs et les émeraudes, puis, mon cœur tressaille et je réceptionne, au creux de ma rétine, l’apparition du ciel.

Le vrai, cette fois.

Je quitte le portier et son grand âge sans y songer, progressant en une série de grandes enjambées vers le colosse aux yeux d’azur. Si tôt est-il dans mon champ corporel que je m’empare de l’une de ces hanches, laissant le pourpre de mes ongles remonter le long de sa combinaison noire dans l’apposition d’une caresse familière que j’arrête contre sa jugulaire.

Un sourire, qui n’amincit pas mes lèvres, préférant les adoucir, les alourdir, les pincer dans une moue joueuse. Dans un sourire entendu.

« Do I know you ? »

Je m’écarte légèrement, laissant contre sa gorge le souvenir léger d’une griffure.  

« N’étiez-vous pas supposé être deux invités ? Où est Yun-Jin ? »

Un decrescendo d’instruments à vent explose quelque part dans la grande salle.

« Ce serait dommage que la pluie l’ait dévoré avant même qu’il n’arrive ici . . . »
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HAN Yun-Jin
♦ Civil - Consultant ponctuel aux urgences psychiatriques de l'Hôpital de Keimoo
HAN Yun-Jin


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MessageSujet: Re: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptyMer 4 Fév 2015 - 2:49



Le mal par le mal.
Laisser le temps au temps.
Affronter ses démons.
Tourner la page.

Les mots lui manquent. Et les solutions aussi.

Écouter son cœur.

Et son cœur, en ce moment, est un animal à l'agonie qui supplie pour la balle du chasseur.
Voilà pourquoi, malgré la crucialité de l'époque, Yun-Jin a pris l'avion et a fui à l'autre bout du monde.

MADAGASCAR.


***


Ici, le soleil baigne tout d'une luminosité extraordinaire. Les rayons vous transpercent plus profondément. Les températures sont chaudes, constantes. Depuis un mois, Yun-Jin n'a pas ressenti la sensation de froid et sa tenue la plus couvrante est sans doute sa combinaison de plongée. Le reste du temps, il laisse sa peau se repaître de complaisance. La douceur de l'ombre, la force du soleil, la caresse de l'eau et celle du sable.

Il vit dans une construction de bois, en piloti sur une partie de plage. Ici, quelques yens suffisent pour se loger, se nourrir. Et il ne lui en faut pas plus. Régulièrement, il va au petit village pour acheter quelques minutes d'internet, rassurer ses parents. C'est le seul contact qu'il a sur l'extérieur.

Tout le reste. Tout Keimoo. Il n'en veut pas.


***


La longue balade d'aujourd'hui l'a mené vers une petite baie magnifique. L'eau prisonnière du sol à chaque marée basse donne vie à tout un petit écosystème fascinant. Il s'est assis là et n'en a plus bougé jusqu'à la nuit. Il s'est alors avancé sur la plage et s'est perdu dans la contemplation du ciel. Ici, pas de pollution lumineuse, chaque étoile brillait avec une intensité émouvante. Il voulait rester ici pour toujours. Dans ce purgatoire où la douleur n'existe pas.

Quelqu'un s'adressa à lui. Un villageois. Jeune. Malheureusement, Yun-Jin ne comprenait pas un traître mot aux paroles du jeune malgache. Ce fut mieux quand ce dernier utilisa ses mains pour communiquer. Il voulait que Yun-Jin revienne à la baie. Il obéit. Et fut émerveillé.
On pouvait croire que la baie était entièrement protégée par une épaisse voûte de feuillage, mais quelque part, un chemin existait et laissait passer les rayons lunaires. C'était surréaliste. On pouvait s'attendre à voir une créature légendaire venir s'abreuver. Le jeune malgache souriait, visiblement très content et très fier. Oui... Oui il pouvait. Ce dernier, sans hésitation, laissa ses chaussures au sol, son t-shirt et pénétra dans l'eau. Pour un peu, ça serait un blasphème. Mais Yun-Jin fut plus qu'enchanté de le rejoindre quand il y fut invité. L'eau avait la même température que tout le reste, la même sensation probablement, mais baigné de cette lumière de la nuit, il avait l'impression de se rapprocher de quelque chose de divin. Il ferma les yeux et se laissa flotter à la surface, son esprit restant dans de hautes sphères. Il ne fallait surtout pas qu'il redescende sur terre. Elle est mortellement polluée. Alors il reste en orbite, attendant que le temps fasse son oeuvre et rende la chose habitable.

Une main se posa sur son ventre. Il ouvrit les yeux. Le jeune malgache se tenait près de lui, une expression bienveillante sur le visage. Sa main se déplaça et s'arrêta sur sa poitrine, légèrement sur la gauche, alors qu'il prononçait des paroles douces et mystérieuses. Elle tapota doucement. Ils se regardaient. Et Yun-Jin eut un pâle sourire. Il hocha la tête. Le malgache lui rendit son sourire. Avant de mettre sa main sur ses yeux. Yun-Jin se laissait faire. Quel mal pouvait-il lui faire ?
Le jeune homme commença à chanter, en douces sonorités. Privé de la vue, Yun-Jin se laissa aller à la détente, supporté par l'eau, la présence de l'autre à ses côtés, rassurante. Sa respiration ralentit, son corps se détendit. Et son cœur manqua un battement quand sa tête fut plongée dans l'eau sans ménagement, l'eau infiltrant ses poumons. Il se débattit contre tout un tas de réactions corporelles automatiques qu'il ne contrôlait pas. Ce fut difficile, sa tête ressortit de l'eau et ses poumons recrachèrent l'eau avec douleur, appelant à de grandes bouffées d'air pour calmer son corps paniqué. La toux le secoua pendant de longues minutes. Durant lesquelles le malgache avait disparu.

Retrouvant un semblant de respiration il s'apprêta à sortir de l'eau pour rentrer, ayant vécu suffisamment d'aventures pour aujourd'hui mais un mouvement dans l'eau attira son attention : ne dépassait que la moitié de sa tête, mais là, à quelques mètres à peine, le regardait le malgache. Yun-Jin fronça les sourcils et commença d'une voix menaçante.

- C'est quoi ton problème ?

Il n'eut aucune réponse. Seulement les yeux fixés sur lui.
Puis une lumière irradia du fond de l'eau, grise, blanche, bleutée peu importe, quoi que fascinant, Yun-Jin l'était d'autant plus par le jeune garçon devant lui dont le corps devenait transparent. Il put voir ses organes, ses os, ses muscles, puis plus rien. Horrifié, il chercha à sortir de l'eau mais elle le retint, force séculaire contre laquelle il ne pouvait se débattre. La créature humanoïde - car ce n'était sûrement plus quelque chose d'humain à présent - esquissa un sourire et attendit que Yun-Jin tempère sa panique. Elle s'approcha de lui, flottante, irréelle. Et elle ouvrit ce qui lui servait de bouche.

You wanna be the one in control.
You wanna be the one who's alive.


Dans la peur, Yun-Jin mit quelques secondes à comprendre que c'était de l'anglais. Et que les mots étaient délivrés dans une sorte de mantra monotone rythmé. Ses yeux écarquillés fixaient le vide insondable qui le fixait en retour.
Évidemment, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, ni pourquoi il hallucinant des phénomènes paranormaux aussi forts, il n'écoutait pas ce qui lui disait l'entité et encore moins essayait de déchiffrer un sens caché.

You wanna be the one who gets old.

Les traits du jeune malgache réapparurent en un sourire très inquiétant.

It's not a matter of luck, it's just a matter of time.

Et avant qu'il ne puisse crier, Yun-Jin se fit aspirer dans l'eau. Le liquide éclata d'une lueur à l'intensité débridée. Aveuglé, privé d'oxygène et de repère, il ne sent qu'il monte, plus haut, toujours plus haut, à une vitesse vertigineuse. L'eau qui s'infiltre dans ses poumons, son nombril, ses oreilles, ses yeux, et partout ailleurs ne fait pas que le tuer, elle le protège de la pression astronomique que subirait son corps.

Chaos. Peur panique. Mort au tournant. Symphonie destructrice. Et puis. Silence morbide. Il n'y a que le vide. L'inter-espace. La planète bleue en fond d'écran, et la lune juste derrière. L'entité est là. Elle ne ressemble plus à quoi que ce soit d'humain. Et tandis que ses poumons crient à l'agonie il l'entend murmurer.

Stand out on the edge of the earth
Dive into the center of fate
Walk right inside of the sun
Look into the new future's fa
AAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRGGGHH

KofffKeurfrfurrfar-kreuf

L'air lui fait tellement mal en pénétrant ses poumons que son corps se plie, recroquevillé sur lui-même, empoignant les draps. Il est en sueur, il est déboussolé. Il met quelques minutes à se reprendre et comprendre que ce n'était qu'un rêve. Un rêve où il était à Madagascar .. Où il ... c'était dément ... où il se baignait dans une sorte de baie ... non plus gros, un lac, peut-être, non une baie ... Et ... Et ce gamin ... Ses poumons le font encore bien souffrir, sans ça il aurait rit de lui-même.

- Chéri ?

Sa femme, inquiète, pose sa main sur son dos brûlant.

- Je ... ça va ... je vais juste aller boire un peu ...

Son souffle encore épart, il se lève et se dirige à la cuisine.
Le robinet coule, l'eau froide dans sa gorge le calme et lui fait du bien. Des sonorités de son rêve se rappellent encore à lui. Des mots. Et Keimoo. Dieu ... ça faisait combien d'années qu'il n'avait pas penser à cette époque ? Ce temps était tellement loin derrière lui ... Bah ce n'était qu'un rêve. N'est-ce pas?

- A toi de me le dire, buddy.

Son reflet ne lui répond pas. Enfoiré. Il ne fait que le fixer. Droit dans les yeux.

"Tu m'as oublié"

Il fronce les sourcils. Non .. Il n'a rien oublié.

" Tu m'as oublié en oubliant qui tu étais".

Quoi ... ?

Le verre résonna contre la céramique de l'évier, sans se briser. L'eau ... L'eau, elle ...
Regardant avec horreur le verre, il recula, cognant le bord de la table. Le malgache venait d'apparaître dans le reflet.
Il voulu dire quelque chose mais la peur s'empara de lui.

Le sourire s'étira sur la vitre. Dans un silence mortifiant.

- Did you really think this was over ?

Dix doigts fins pincèrent ses clavicules d'une force immuable. Et le murmure reprit. Plus doux. Plus suave. Plus compréhensif.

Come into my life
Regress into a dream
We will hide
Build a new reality


L'eau dans son estomac remonta dans sa trachée et descendit dans ses poumons. Non ... Non pas encore. De ses yeux terrifiés, il suppliait quiconque était derrière tout ça de ne pas lui faire endurer cette noyade une seconde fois. Mais personne ne semblait l'écouter. Et il n'écoutait personne.

Draw another picture
Of the life you could have had
Follow your instincts
And choose the other path


Il ferma les yeux, concentré sur sa douleur. Il sentit à peine la morsure du carrelage quand sa peau entra en contact avec le sol.

FIND THE OTHERS.


- - -

Où était-il ? Il ne reconnaissait pas du tout cette pièce.

- ჩემი ზოგადი ?

Mon Dieu ... Qui était ce type en armure ? Il ne comprenait pas ce qu'il lui disait. Il regarda tout autour de lui. Non vraiment ... Quelle était la matière de ce sol ? Les formes des meubles ne lui étaient pas familier.

- ყველა უფლება, სერ?

Il commença à paniquer un peu, se relevant, et cédant sous son poids. Ses jambes ... Ses j- ... SES JAMBES !!
Il dut les toucher pour s'assurer qu'elles étaient bien réelles. Aussi musclées et galbées, mon dieu, mais ... il regarda le reste de son corps qu'il ne reconnaissait pas non plus. Peut-être ... Peut-être que c'était encore un rêve ...
Le type en armure s'approcha et l'aida à se relever.

- თქვენ დაიწყოს à m'inquiéter, Général.
- Euh .. je ...
- Il faut vraiment que vous ralentissiez sur l'alcool trafiqué, ça vous pourrit le cerveau.
- Oui ... Oui, Kropps, tu as raison. Parle moins fort ... Je ... Je viens de faire un rêve vraiment ... désagréable.
- L'alcool devait être coupé avec une merde dangereuse ... Je vous en prie, prenez soin de vous, Général.
- Oui, oui ... apporte-moi de l'eau, s'il te plaît.

Yun-Jin se tint le crâne. Putain. Carabinée, celle-là.
FIND THE OTHERS.
- Vous avez encore du temps devant vous.
- Fashionably late.
- Exactement.
- Ils sont prêts ?
- Toujours, mon Général.
- Bien ... bien ... Arh ... plus jamais.

Et Kropps rit. Parce que Yun-Jin disait toujours ça.






Tous attablés, à se gaver de nourriture comme s'il leur fallait faire des réserves pour les trente prochaines années, ils se font surprendre par l'obscurité.
Un seul spot, braqué sur les gigantesques portes d'entrée de la salle. Elles sont ouvertes sur cinq hommes, tous habillés de noir. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils shinent.

Mais assurément, c'est celui du milieu qui attirent tous les regards. Son sourire en coin en dit long sur son pouvoir de séduction.
Ses lèvres remuent et les jeunes filles manquent de couiner.

- Let's get this party started.

De toutes parts, un rythme entraînant sur des sonorités électriques couvre toutes les conversations.

Les cinq avancent dans la salle, envahissant l'espace au rythme de la musique. Derrière eux, une vingtaine d'autres mecs tous aussi bandants se répartissent dans la salle. Le Super Beau Gosse sait exactement ce qu'il fait, son assurance lui autorise tout. Il aguiche les filles...

- Yeah...

... les garçons...

- Yeah !

... mais quand même plus les filles, parce qu'elles crient plus facilement. Il leur offre un regard de braise. Une en particulier, une comme les autres. La chanceuse.

- Come on girl !

Il sourit, toujours il sourit. Et se positionne, au centre de l'attention, entouré de ses acolytes qui ne sont là que pour le mettre en valeur.
Sa voix s'élève, claire et puissante. Sans micro, c'est magique.

Posh, hot, tight
Donna ANGURU datte
She’s so fly

Ce n'est que le début, ses mouvements sont petits, précis, mais quand même, la prostitution commence, ses mains glissent sur lui, son regard est franc, son bassin ondule et les quatre autres types suivent son mouvement.

Favourite tricks
Misetsukerarete
Feels so fly

Yeah yeah yeah

Clins d'oeils et mimiques séductrice. Et le rythme devient plus exigeant, donnant le départ pour une chorégraphie destinée à faire fantasmer la jeunesse : épaules larges, ventre musclé, zones érogènes ciblées, le tout saupoudré d'une souplesse languissante.

How many keikenchi no takasa de sae niowasezu
Kyou mo POOKAA FEISU

Son pouce souligne ses lèvres, le reste de sa main caresse son visage,

Mou todokisou de todokanai
Zetsumyou na distance shitteru no sa
Kizuitara sude ni oh girl I’m your slave!?
Odorasare jirasareru hodo



Entourés de ses fidèles faire-valoir, Yun-Jin pause une demi-seconde avant d'entamer la chorégraphie du refrain. Celle qu'il aimait le plus à vrai dire.

My heart goes
Rum Bum Bum
Rum Bum Bum
Rum Bum Bum
Rum Bum Bum.



Souplesse. Précision. Sexyness.

Oh, c'est exactement ce qu'il veut, l'attention est entièrement braquée sur lui et ses soldats et il ne faut pas qu'il en soit autrement. Ils passent leurs journées à entretenir leurs corps dans l'expectative d'une utilité illusoire et ce prosélytisme absurde est une conséquence directe de la situation de la ville. Privé de leur fonction, ils n'ont d'autre choix que de se vendre comme un produit de consommation adolescente pour survivre.

Yun-Jin est persuadé que leur rôle n'est pas encore complètement aliéné, mais en attendant, le futur de cent-vingt soldats dépendait de ces performances et de sa capacité à divertir les bourses. Sans tout cela, ils auraient été rétrogradé au rang de rebut et la moitié des jeunes hommes sous son commandement auraient fini mercenaire. Ou pire.

Alors, remuant ses fesses, emplissant la pièce de testostérone et debout sur une des tables, il continue de séduire.

So pretty girl
KUDEON NUNPAMUN NANUN WONE KUDEWAWI Heaven
ONURU PAMUN NORABOJAGO (Go) kamawanai de ii yo Lock On (On)

Une femme, là, accrochée à ses yeux, c'est celle-là qui aura la chance de le toucher ce soir alors qu'il se met à genoux, son entre-jambe indécemment au niveau de son visage.

She’s so fly. I can fly. Touch the Sky. (Wow)


Et pour toucher, elle touche.

NEGAPARA GOPARETTON WONAGO WONETTON SARAN WIMIHA
Hey girl, It’s that I really want tou.


Il s'échappe, revient au centre pour finir en beauté, ses hanches toujours plus souples, ses mouvements toujours plus sensuels et ils finissent tous, la vingtaine, réunis autour de lui certains à moitié déshabillé, tous ayant sorti leur lame et les tenant droit devant eux.

Le sourire éblouissant de Yun-Jin répond aux applaudissements et autres éructations stridentes de la salle.
Il est jeune. Il est beau. Il est le fantasme de la gente féminine de cette ville en perdition.
Et il est le Général de la très-petite-et-unique Force de l'Ordre.
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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MessageSujet: Re: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptyMar 21 Avr 2015 - 12:07


    Je défie les rois, les reines, les beaux, les laids,
    je défie l'esthétique et je défie les contemplations.
    Je défie et je vous laisse perdre, sans avoir besoin de gagner.

    Je vous regarde.




    Il y a mille manières de s'approcher et de toucher, et son contact fut rutilant au milieu des possibles. Une possibilité comme une autre, mais que j'embrassais, laissant mon cœur s'emballer pour ce rythme que je ne laissais appartenir qu'à sa propre identité. Peut-être oubliera-tu jusqu'à mon visage, mais je pourrais structurer des « Bonjour toi » qui n'apparaîtront pas sous les reliefs étoffés d'un cognitif massacré. Je pourrais, et je le ferais sans doute. Ce sera ailleurs, dans une autre dimension, là où les noms des amis et des ennemis seront échangés.  

    « Il y a plusieurs réponses à cette question. »

    Et en ôtant les gants qui protégeaient mes doigts, fit venir ma peau contre celle de sa joue, mes phalanges caressant une mèche albâtre que ni mon corps, ni mon cœur, ni ma mémoire ne saurait oublier. Et pourtant, le temps le savait, ce serait cette mémoire qui nous ferait défaut l'un à l'autre, dans des situations aux remparts bien plus élevés que ceux-ci. Ma volonté défiant les possibilités trop physiques de nos corps séparés, je noyais ce bleu que je ne voyais pas dans cette encre de jais que j'admirais. Dévore mon âme, Kohaku, dévore tout ce que tu fouilleras au fond des orages de mon cœur. Tapisse-en la surface de tes yeux, tu m'offrira des regards de démons.
    Et j'aimerais cela, pour t'avoir toujours connu ainsi.

    « L'une des réponses est qu'un jour, tu ne te souviendras plus de mon nom. Et cela n'empêchera pas que je voudrais l'entendre de ta bouche. »

    Mes doigts appuyèrent sa peau, en une pression que j'aurais voulu voir imprimer la marque de ma main contre son derme, tandis qu'en l'attrapant, en le rapprochant, lui contre moi, ma bouche plus à même de capturer son souffle, je disséquais des mots que je lui murmurais dans les cils.

    « Une autre réponse est que tu me connais. Assez pour que je rêve tous les jours de toi sans jamais oser me réveiller. Tu connais ces réponses, Joshua. »

    Le prénom  souligné par une marque jumelle à celle qu'il avait eu la bonté de m'abandonner dans la gorge, mes ongles découpant une griffure irrégulière sur la ligne de sa mâchoire. Un regard, une caresse sans toucher, et je m'écartais, en coup de vent.

    « Il est là. Normalement. »

    Je suis là pour lui, après tout. A son égard pour la pluie, je relève les yeux vers un ciel qui ne se voit pas, qui n'existe même pas. Un sourire tire résolument mes lèvres en des angles pointus.

    « La pluie ? Oh, non … Cela m'étonnerait vraiment qu'on l'ait laissé faire cela. »

    Et je lui sourit, simplement, tandis que l'obscurité nous surprend. Un voile noir qui s'abat et qui me couvre, juste avant que je ne m'empare de l'éclat de ses prunelles. Il n'y aura pas de noir plus profond que celui dans lequel je tuerais mes yeux, il n'y aura pas de noir plus désirable que celui dans lequel je contemple mon âme. Mais cela n'est pas pour maintenant, cela est assurément une autre histoire que je ne veux pas considérer pour le moment. Le noir est ce qui se fait insistant pour le moment, mais un noir qui brille de sa fausseté, et qui se rompt, distordu par ce qu'il révèle le mieux : le blanc, la couleur, la lumière, et celle-ci illumine la scène férale de corps qui s'alignent pour mieux se faire voir, se faire admirer. Mes yeux glissent sur eux, et sélectionne les données valides que j'aspire à utiliser. Des soldats, pseudo protecteurs déchus d'une cité qui se fait ravager par les intempéries, et qui s'élancent sous les brises des élans hormonaux. Que ceux-ci soient féminins ou masculins ne fait pas la différence, car dans les mouvements lascifs des déhanchés militaires, je retrouve l'ironie d'une caricature sombre des régimes trop totalitaires. Un sourire désolé glisse sur mes lèvres quand je pense à Arendt, tandis que Yun-Jin s'effectue en une démonstration flamboyante  de son corps à vendre, une fille montant plus près de lui que toutes les autres, j'estime le nombre de groupies au genre confondu qui s'amasse autour de lui, papillons de nuit tous follement attirés par sa prostitution. Il danse comme d'autres se battent, et c'est étrange de se dire que c'est une autre sorte de combat pour sa survie qu'il pratique, maintenant que les armes ne servent plus. Utilise t-on une épée pour tuer le ciel ? Les filles crient, les garçons se rengorgent, et les bras croisés, je regarde. Lui ondule, et Joshua chessifie. Mes pensées s'absorbent sur elles-même, en un ouroboros huileux, qui dévore ce qu'il ne sait pas.
    Et le spectacle d'un fauve en armure lustrante fait hurler les filles.
    Je souris.

    (…)

    Le spectacle est terminé, bonsoir mesdemoiselles, non, il ne sera pas possible de quémander un autographe quand bien même le bout de vos seins se serait durcis sous la provocation charnelle de la danse trop brève pour vous. Non, désolé, et je m'avance au milieu de la foule, attendant que les soldats descendent de table, pour m'approcher de lui. Mes doigts effleurent son épaule, je réclame son attention, et m'instaure comme une opposition qu'on ne saurait écarter de son chemin. Honnêtement, mes trente centimètres de plus jouent un rôle qu'ils connaissent et influent. J'inspire.

    « Jolie démonstration. »

    Je suis sérieux, j'attends. Les soldats me regardent, mais je n'ai pas particulièrement de temps à perdre avec eux. Dans ma tête, le compte à rebours qui s'est engagé depuis mon entrée dans la salle atteint son paroxysme lent, et je cesse les attitudes trop douces, pour poser un regard gelé sur lui.

    « Han Yun-Jin, auriez-vous l'amabilité de m'accompagner jusqu'à l'extérieur de cette salle ? Vous avez été affecté à une fonction autre. »

    C'est tout ce que je peux dire pour le moment. Et c'est un mensonge. En soi, c'est plus une condamnation. Je précise.

    « Et nous devons en discuter loin des oreilles indiscrètes. »

    Et sans vraiment plus de ménagement, je me retourne, et pousse un soldat un peu trop sur mon chemin, en intimant à Yun-Jin de me suivre. Il est beau, il est jeune, et ceci est un enlèvement que les filles voudront suivre des yeux et du corps. Je cherche Kohaku du regard, -encore-, et si je le réceptionne, c'est pour l'inviter.  
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MessageSujet: Re: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptyMer 23 Déc 2015 - 19:50

II




Le drifter et le général.


-

Le ronronnement est avalé par les intonations de la grande salle, si bien que je m’octroie le droit de m’extasier au contact de ses doigts sans inquiétude d’être entendu ou perçu, sans inquiétude de savoir la prestance de l’empereur être la seule chose taisant les bouches. Il y a plusieurs réponses à ma question, mais aucune ne passe par les reflets observables sur les boutons dorés des manchettes du portier, aucune ne trouve sa justesse dans les bouches en cœur des convives qui étouffent leurs cognitions au travers de délices salés. Il pèle les remparts de mon humour pour y loger son affection, écarte mes prétentions amusées d’un revers de sa perdition. Il trouble le jeu pour mieux s’approprier, et je roule ma langue contre mon palet en susurrant ma plaisance.  

Bien sûr que je connais ces réponses, Zakuro. Bien sûr que je sais qui tu es.

Et je me déçois presque de le voir s’écarter en réponse à ma seconde interrogation, une part de moi envisageant la possibilité de le trainer contre mes os et d’oublier les raisons de notre réunion planifiée. Mes peintures corporelles oscillent d’arc-en-ciel et le noir de sa combinaison rutile de déraison. Je grésille. J’imagine son véhicule abandonné aux abords du dôme, prêt des gardes, tout juste protégé de la pluie battante et dépourvue de miséricorde. Je l’imagine ajouter une touche de relief au paysage qu’elles se voient forcer de contempler à longueur de temps, à  en oublier leur nom et leur réalité. Elles vivent à l’orée du dôme et ce faisant, même si elles sont destinées au même sort que le reste des Dévorés, elles  auront la possibilité de fuir. Qu’est-ce qui dominera, à ce moment là, la vie ou le devoir ?

L’acide ronge et les Dévorés festoient. Dans ce monde dystopique, tout le monde mange et je sais, mes doigts s’étirant pour toucher la saillance des bras du Ciel, que je serai celui qui goûtera le meilleur met.

Je relève la tête en un mouvement uni au sien, lorsqu’il contemple la fausseté de la cité pour mieux pouvoir se moquer de la pluie, pour pouvoir apposer une subtilité dérisoire à cet endroit. J’ai envie de rire, de m’accrocher à ses omoplates et de hurler la stupidité humaine à m’en perforer les poumons, à en exploser les tympans de l’assemblée. J’ai envie de rire, et je me contente donc d’un faible gloussement qui bouillonne sous forme de bulles inégales et qui se perd contre l’intemporalité diluvienne de son regard. Il est comme cette pluie, qui vrombit et chante à l’extérieur. Indestructible.

Le ciel synthétique s’éteint et le noir enveloppe le buffet pour laisser place à la lascivité des forces de l’ordre. Les langues se sont effilochées, avec le temps, si bien que le monde s’est amenuisé à en croire qu’elles voulaient toutes dire la même chose. J’observe les lumières qui fusent et qui se déposent sur l’entrée, sur la troupe d’individus aux physiques saillants qui provoquent les émois de par des mouvements giratoires. Les flux sanguins se redirigent et les regards se figent, s’humidifient d’une lubricité bruyante.

Les manchettes du portier scintillent, dans la cohue, et je scinde mon regard de leur luminescence jaunie, contraste hallucinant aux déboires qui se déplacent pour mieux aguicher les foules. Peut-être . . . Mon esprit s’embourbe, mes pensées vacillent et les images se succèdent soudainement en une série de facéties dantesques.

Doré contre noir. Où aie-je déjà vu cela . . . ?

Le spectacle se poursuit, prenant le Général Yun-Jin pour idole, le laissant être la principale sculpture de perfection simulée auxquelles se destinent les prières des Dévorés. Ses acolytes ne sont que des parures, des décorations à cette machination sexualisée dont il est le plat de résistance. Son effet est indéniable, se note non-seulement par les cris et les mains tendues, mais aussi par des gestes plus subtiles, telles ces cuisses que certaines resserrent dans une tentative instinctive de friction.

Le Général, ne pourrais-je jamais le nier, a visiblement l’art de bien se faire remarquer.

Je sors de la pièce sans qu’on me remarque, car si mon entrée a su faire momentanément taire les convives, elles sont déjà oublié l’existence du monstre qui les évide.

-

Le bureau sur lequel je suis perché, lorsqu’ils entrent dans la salle dans laquelle j’ai choisi de tenir notre réunion, est taillé dans un matériel en tout point identique avec l’émeraude. Une verdoyance polie et profonde s’étend sous mes sombres manches et mes pieds nus frôlent l’air rance contenu entre les quatre murs de cette pièce trop rarement utilisée. Je les détaille depuis mon perchoir, ces deux êtres aux physiques antipodaires, tous deux bercés par des ombres prenant source dans des recoins différents. Le Drifter et le Général, dans la cohue de leurs rôles et existences opposées.

Je souris et les toise longuement, laissant mes peintures s’aiguiser et mes incisives titiller ma lèvre inférieure. Ma langue vient s’attarder sur une blessure fantôme, un trou inexistant la où mes lèvres se joignent au centre. Je descends du meuble vert, la plante de mes pieds touchant le sol avec un bruit typiquement associé à la chair. La succion de la peau, molle et couinante, se fait la trame sonore de mes enjambées. J’atteins d’abord le Ciel, le drifter, et toute cette galaxie claire contenue dans le simple cercle de ses iris.  Je gratte sa mâchoire de mes ongles vermeils, glisse mes phalanges jusqu’aux cils qui encadrent les fenêtres menant à l’extérieur et je l’embrasse, chaste et finalitaire.

Quelque part, tu es un rônin qui m’aura tout donné de son être, qui se sera laissé souffler aux autres vents pour assouvir une faim intarissable. Quelque part, mais pas ici, tu m’aurais laissé te remodeler à une image qui me permettrait d’avoir un compagnon dans l’impossible.

Quelque part.

« Tu es là parce que tu le seras toujours. »

Je me retourne vers le général et sa prestance outillée aux besoins sirupeux de la cité. Je me demande, l’instant d’une seconde lucide qui me cogne contre les boutons dorés – où, où, où, dans quelle réalité – ce qu’il est hors d’ici, ce qu’il est quelque part, dans cet endroit où le drifter et l’empereur ne sont que des existences résonnant au fil des termes de l’intemporalité et l’immatérialité.

Je m’approche de lui et brusque ses muscles de mes paumes, retroussant mes lèvres dans un sourire qui s’exhibe comme une liqueur venimeuse. Mes doigts serpentent en une promesse aigrie, une famine sordide dont je lui offre la possibilité de s’échapper. Parce que dans son corps manufacturé, comme le ciel, comme la nourriture, comme les pensées, résonne encore une note de lucidité. Je passe ma langue sur mes dents, pince vicieusement la chair de son cou.

« Et tu es là parce que tu n’es pas encore mort, parce qu’on ne t’a pas encore dévoré.  »

Yun-Jin n’est pas une entité préalablement heurtée, n’est pas une âme déjà touchée. Il ne roucoule pas parmi les couleurs des Dévorés, il ne scintille pas sur la surface changeante des tatouages décorant ma peau. Non. Mes manches tombent au niveau de mes coudes lorsque j’enfonce mes doigts dans ses cheveux. Il n’est pas encore mort. Pas comme eux.

« We give them one more show and we bomb this place to the ground. »

Boom. En fumée, les Dévorés. Boom. La bonne blague des Rescapés. Portons cette mort synaptique à la réalité, rendons la tangible comme les humaines s’apprécient tant être. Le parfum d’une humanité moisissant lentement dans les confins d’un palace ne siégeant que pour que puisse perdurer sa belle existence. Mieux vaut pour elle de tenter de me porter vers la satiété, d’emplir mes synapses de ses goûts diversifiés avant qu’il ne soit trop tard. L’homogénéité a déjà sévi, l’amoindrissement des neurones, l’enlisement de la critique s’opèrent de plus en plus rapidement. Le temps les empoigne et les tord, craque les fondations de leurs cerveaux pour les remplacer par du coton. C’est nauséeux, c’est infect, c’est triste et ce genre d’existences vides ne peuvent briller, s’améliorer que lorsqu’elles sont portées à leur fin.

Il est trop tard pour espérer une issue facile et tous ces gens ne connaissent rien d’autre que la facilité.

Tous. Mais pas lui.

« Si tu me refuses, Han Yun-Jin, je te mangerai. »

Je souris. Je souris. Je souris.

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♦ Civil - Consultant ponctuel aux urgences psychiatriques de l'Hôpital de Keimoo
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Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku Empty
MessageSujet: Re: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptyDim 10 Avr 2016 - 14:58

Une lumière perce son œil alors qu’il brise sa pose finale, le laissant aveugle quelques secondes. Un laps de temps durant lequel il se sent étranger à lui-même. Son corps est fait d’un bois dont il ne reconnait pas la senteur. Il ne savait pas capable de ce genre de performance. Sa vision lui revient peu à peu, fourmillement qui pourrait lui donner la nausée s’il n’était pas si concentré à tenter de se rappeler le nom du type qui se tient à côté de lui. Trop de personnages autour de lui.

Le bruit autour de lui ne désemplit pas. Il redresse la tête, tombée légèrement sous les coups de l’incertitude, et au loin, il saisit un regard intense, différent des autres, différent de ceux qui portent l’espoir. Celui-là est sûr de lui. Et c’est normal. Même dans la pénombre, il sait que ces yeux appartiennent à qui leur permet d’exister quelques temps encore. Un pouvoir qu’il ne peut renverser, à qui il doit se soumettre sans conditions.
Ça, malheureusement, c’était une certitude.

- Général … Général !

Il réajuste son sourire pour faire face à ses soldats, aux ladies et par extension à tout être souhaitant se délecter de son facies. Il les félicite, répond encore un peu aux clameurs en perdition et puis il voit dans les yeux de ses juniors quelque chose qui les trouble… Ce quelque chose dans son dos touche son épaule. Quand il se retourne, c’est pour faire face à un géant.

Sa conscience lui crie que c’est un intrus, un danger pour ce qu’il est censé protéger. Mais il a beau détailler cet intrus, il sent quelque chose de plus important que la défense de la cité.

« Jolie démonstration. »

Yun-Jin le regarde droit dans les yeux, tentant de déceler la moindre information sur la raison de cette présence. Qui attend quelque chose de lui.

« Han Yun-Jin, auriez-vous l'amabilité de m'accompagner jusqu'à l'extérieur de cette salle ? Vous avez été affecté à une fonction autre. »

Un de ses soldats fait un mouvement, il l’entend, le sent plus qu’il ne le voit et l’arrête d’un geste de la main. Tout n’est pas clair, ni la menace, ni l’intérêt que le Général porte à cet homme. Quelque chose dans son ton plus que dans ses paroles l’incite à l’écouter. Quelque chose-

« Et nous devons en discuter loin des oreilles indiscrètes. »

L’homme se retourne, trace son chemin hors de la foule et s’attend à ce que Yun-Jin le suive.

- Général ?

Typiquement le genre de chose qui met ses sens en alerte. Ainsi que ceux de ses soldats, bien entendu. Mais …
Il lance encore un regard vers la pénombre. Toujours là, toujours inquisitrice. Il lui adresse un bref signe de tête, celui qu’elle attendait et laisse ses pas marcher dans ceux du géant.

- Général, laissez-moi vous accompagner.
- Non. Qu’ils rentrent et attendent après moi avant de laisser les dames se satisfaire.
- Mais …

Un regard fait taire son subordonné. Il n’a pas besoin de discuter plus longtemps, il sait que ses ordres seront suivis à la lettre. Quelque chose dormait quelque part et il ne savait pas si le réveil sera doux ou violent. A l’instar de cette cité, la chronologie des choses semblent prêt à tomber dans le gouffre à la moindre impulsion. Il ne pouvait pas ne pas aller voir de quoi il en retournait.
On lui tend sa veste qu’il enfile à la va-vite sans vraiment la refermer. Exposer sa nudité n’avait plus été un problème depuis longtemps, aussi la veste est surtout là pour rappeler son statut qui lui permet de survivre. Une armure comme une autre.

Quelques couloirs pour arriver dans une pièce qui ne semble plus utilisée depuis longtemps. Et patientant sur le bureau, un être qui manque de lui donner la chair de poule. Le grand corbeau est à prendre au sérieux, cependant une menace avec laquelle il peut se battre. Mais … ça … Son instinct lui dicte de faire attention à cette créature. Ce n’est pas l’extravagance de l’accoutrement, ni ce qui se meut sur sa peau qui l’alarme. Mais plutôt ce visage encadré de blanc.
Le temps s’égrène.

Yun-Jin ne détournera les yeux que lorsque la créature fera montre d’une certaine intimité avec le corbeau. Le genre de comportement dont il avait l’habitude d’être témoin à vivre parmi les citoyens sous ce dôme. Le genre de comportement qui l’agaçait. Il en croise les bras et fait deux ou trois pas en attendant que les deux inconnus veuillent bien cesser leur petit jeu.
Un soupir laisse entendre son impatience. Il ne se sent pas à l’aise du tout. Depuis son réveil forcé d’il y a une quarantaine de minutes, il se sent troublé, ne sachant plus parfois différencier ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Ses certitudes, pourtant profondément ancrées, deviennent inconsistantes s’il se permet de trop y penser. Protéger sa cité … Il rit jaune, soyons honnête, il n’a de Général que le titre. Il n’y aura plus jamais d’armée, il n’y aura plus jamais de combat à mener.

La créature le touche, le sort de ses pensées. Son corps se raidit sous les phalanges, il s’attend à de la douleur à chaque instant. Et elle ne manque pas de venir. Il n’autorise que sa mâchoire à démontrer une quelconque réaction. Ce monde sombre de plus en plus dans la folie. La simplicité et la douceur ne suffit plus à l’Homme pour respirer.

« Et tu es là parce que tu n’es pas encore mort, parce qu’on ne t’a pas encore dévoré.  »

Si tant est que ce qui se tient devant lui a encore quelque chose en commun avec le genre humain.
Yun-Jin ne peut s’empêcher de plonger dans les yeux qui lui font face, s’attendant à voir les traits se dissoudre pour laisser apparaître la chair, les muscles, les os … puis le vide. Un vide qui pourrait le dévorer effectivement. Il s’en sent déjà la proie, et ça le terrifie autant que ça l’énerve.
Ça parle en mystère. Il n’a jamais été doué avec les mots.

« We give them one more show and we bomb this place to the ground. »

Mots font leur chemin et enfin, Yun-Jin réagit. Il fronce les sourcils et sa main vient se saisir de celle de la créature pour l’ôter de ses cheveux. Comment ça « we bomb this place to the ground »? Comment ça, « we bomb this place »?

- Non …

Un murmure d’abord. Ses synapses lui exposent toutes les conséquences d’un tel évènement au sein de la structure qui se rejoignent en une seule au final : la mort de centaines de gens. Autant ceux qui le méritent que les autres.

« Si tu me refuses, Han Yun-Jin, je te mangerai. »

Un rire cynique s’échappe alors qu’il ose regarder la créature dans les yeux.
Une bouche qui dévore. Des poumons qui s’asphyxient. Quelque part, un vieux souvenir de brûlé agresse son nez.
Quelque chose se débloque quelque part, se connecte.

- Choisis, Rivière, me manger ou m’enterrer avec tous les autres dans les décombres ?

Il tourne la tête vers Zakuro, l’expression irritée.

- Et toi, évidemment, tu le suis dans ses idées à la con. Vous avez vraiment le don de me taper sur les nerfs.

Il lâche enfin la main de Joshua et s’éloigne de lui de quelque pas, sa main venant nerveusement dans ses cheveux.

- Je m’attendais à quelque chose d’un peu plus inventif de ta part. Même si je reconnais que je ne dois m’en prendre qu’à moi-même pour avoir ne serait-ce qu’espérer que tu puisses me fournir une solution suffisante.

Il lui fait face à nouveau, amer.

- Je t’en prie, continue de développer ton idée géniale, j’ai hâte de savoir comment on va tous mourir.
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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MessageSujet: Re: Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku   Le thyrse entre tes doigts a le goût de son sang, et le parfum de sa voix. | Yun-Jin, Kohaku EmptyMer 1 Juin 2016 - 23:14

    Les grincements mécaniques d'un sifflement moteur averti le monde des rouages ancrés de ce processus que nous nommerons volonté. Ils effleurent du bout des doigts ces géants d'aciers qu'ils n'osent dévisager, et rampe, dans l'ombre, ce serpent en fer ouvragé que tous voudraient ignorer. Ils ne le voient pas, ne cherchent pas à le voir, et je contemple le Temps. Il faudrait se dépêcher. Les notions s'emmêlent, Yun-Jin hésite, et je voudrais avoir à le saisir par le bras. Les portes se referment, les respirations s'usent, tandis que les craquements des secondes dévorés annoncent désormais l'oxydation inévitable d'une finitude qui s'empare de chaque être, de chaque chose. On voudrait le retenir, le beau général. On voudrait qu'il reste avec eux, que leur peau parfumées, masquant la mort qui vient à rebours, se pressent contre la sienne, lui et son éclatante beauté. On voudrait qu'il passe son humanité avec eux, figés dans cette compréhension trop douloureuse de la logique sous laquelle leurs vies sont réglées. Le serpent, dans son armature de nickel, referme ses anneaux sur l'existence étouffée de ceux qui se débattent, et les portes se referment. On amène Yun-Jin ailleurs. Là où la décrépitude n'atteint pas ceux à l'organisme pourrissant. La respiration se noie sous la fonte. J'expire.

    Gardien sans secret, la pénombre envahit les lieux sans souffrir du moindre manquement de relief. Dans un monde où les choses dorment en silence, il suffit que les charnières pivotent pour faire abaisser les murailles d'un sommeil sempiternel. Il suffit de passations inhumaines, d'un passage immatériel, qui va trouver sa place au fond des ténèbres, pour que se soulèvent des paupières dont les crans du mécanismes surelévateurs s’habilitent désormais à un mouvement qui ne se rompt pas. On fixe dans le noir, à défaut de ne rien voir. Yun-Jin est sous les projecteurs d'une contemplation qui n'atteint rien ni personne sauf lui. Désormais, l'on a camouflé sous un aluminium de désintérêt forcé, exploité, presque violent, l'idée qu'on ne le regarde plus pour son corps. L'attirance magnétique est désormais située dans un domaine plus carnivore, où la sensualité de son être est appréhendé sous une optique de proie. Il n'est plus sexué, il n'est plus l'homme-objet, créateur onirique des fantasmes charnels. Désormais, dans le noir où les lignes droites de ses muscles ne sont plus exploitées comme ces courbes que l'on veut mordre ; il y a désormais l'appel sourd d'un autre type de mâchoire, un autre type d'appétit.

    L'argentique d'un cliché qu'on a accroché au mur de soie, au mur d'illusion d'une structure qui se croit solide, se dissipe sous les volutes d'un soufflement en paillette grisée. On attend. Et on étripe le silence par nos œillades.

    Le bureau est un trône, piédestal trop matériel à ce qui ne se retient pas. Je compare en silence, tandis que s'installe les réflexions trop expressives d'une arme de destruction dont la conscience s'accroche à la présence du Général. Nos attentions détournées, les pensées sont tumultueuses, accrochées entre elle à cet alliage écailleux.

    L'intimité s'impose un instant, j'existe un peu plus au delà des moments, et sa main effleure.

    « Tu es là parce que tu le seras toujours. »

    Le temps ne s'égrène pas. Il s'immobilise, sa gueule triangulaire dardée sur ce mouvement au prédicat assassin, que l'on envisage s'achever sur un éclair de métal. Mes yeux parcourent la ligne courbe des siens, s'accrochent un instant aux cils, pour y découvrir ce qui ne se tait jamais, et durant une seconde, instant d'ailleurs, sous la limite gantée d'un cuir noir, je viens caresser la joue blanche. Des possibilités que l'on grave, le temps d'une seconde. D'une minute. L'argent tinte quand je rabaisse les doigts. Rien que des possibilités émaillées d'autre part. Un lui qui court, un moi qui le poursuit. Des peut-être en suspensions, depuis toujours. Un goût de pluie sur le rebord de mes souvenirs.

    « Et tu es là parce que tu n’es pas encore mort, parce qu’on ne t’a pas encore dévoré.  »

    Alerte, je suis le fer de lance du moindre signal, et sous mes doigts, les vibrations se taisent. Ce n'est pas encore le moment, hurlent les émanations enfouies d'une juxtaposition matérielle. Témoin offert en tribut au sacrifice de l'immatérialité, le silence et la pénombre sont des vierges que l'on poignarde, les bruits humides de leurs chairs engorgées désormais remplacés par ces instants sont déployés sur l'éventail d'une situation qui s'associe à la dissection de l'âme humaine. Les Dévorés attendront. Les portes refermées, il n'y a pas d'échappatoire au jugement tributaire d'une violence significative. Le moment est en équilibre. L'éminescence d'une bombe résonne quelque part au fond de mes os. En écho, c'est un tintement métallique qui hurle dans le calme de l'instant. La porte a manqué de trembler. Je tourne les yeux vers les charnières. Elles tiendront, en cas d'attaque. Les Dévorés ne la franchiront pas, mais peut-être n'y a t-il pas que les Dévorés qui tenteront de dépasser les limites instaurées. Après tout, mes yeux glissent sur Joshua, il y a déjà un monstre invité au repas.

    Il s'approche, dans une contemplation alléchée, ses pupilles adhérant au contre-sens de papilles.

    « Si tu me refuses, Han Yun-Jin, je te mangerai. »

    Là où se plantaient les regards, à défaut des dents ; là où se posaient les yeux, à défaut des langues ; là où caressaient les prunelles, à défaut des mains ; un corps entier, exacerbé dans cet attrait des femelles et des mâles aux chaleurs trop vives. On ne lui reprocherait jamais assez d'être cet apparat, lubie des tensions au niveau des cuisses, au niveau des lèvres. Cependant, dans cet univers aux portes refermées sur les Dévorés, il n'y avait maintenant plus de lever de rideau, et plus de pourboire pour se damner à ses côtés. Je cille. Nos yeux se rencontrent, le temps d'une seconde, avant que son sourire ne se transforme en une grimace, rictus éhonté d'un comportement qu'il m'assène, qu'il juge, du bout de la langue. Je le considère, les yeux ouverts sur ces possibilités qu'il appréhende, ces réflexions reprochées. Je le considère, la main de Joshua quelque part entre ses cheveux et ses doigts.

    - Et toi, évidemment, tu le suis dans ses idées à la con. Vous avez vraiment le don de me taper sur les nerfs.

    Un cobra déployé, le rythme remis en marche. Tintement claquant des miettes en minerais qui tombent en tas désorganisés, ce sont les secondes que je constate, et qui s'évaporent, parties en fumée. Les châles d'une température gelée s'enroulent autour de l'atmosphère figée de l'instant, et l'odeur huilée d'une machinerie bruyante, aux organes de tuyauterie se perd dans les résonances trop calme d'une scie qui tranche. Ses dents découpent les possibilités, et le cobra a les paupières soulevées sur les cadenas verrouillés de sa propre sécurité. Les idées à la con s'énumèrent, trempant les unes et les autres dans ce moule gaufré d'un palliatif aux allures de sniper. J'en viens presque à sourire, du bout des lèvres, pour ne pas le heurter de cette moquerie, douce, tendre, éprouvée.

    Il se détourne, les prunelles accrochant le visage de Joshua. Par dessus son épaule, dans un double élan, ce sont mes prunelles qui poursuivent ce même angle, et je cherche à appréhender les mots à venir de Joshua. Dans une caresse au rythme silencieux, ma main vient trouver la garde du sabre accroché à ma hanche.

    - Je m’attendais à quelque chose d’un peu plus inventif de ta part. Même si je reconnais que je ne dois m’en prendre qu’à moi-même pour avoir ne serait-ce qu’espérer que tu puisses me fournir une solution suffisante.

    Déplacement éthéré, ses pas conduisant en un positionnement désavantageux par rapport au mien, je décroche mon regard de Joshua, pour interpréter les mouvances trop ambivalente du Général. Les coordonnées, inscrites sur les cartes mentales de mon visuel automatique n'épousent pas la clairvoyance d'une prétention précise. Il continue de parler. Son dos s'oriente. Lentement. Et finit par se figer, devant moi.

    - Je t’en prie, continue de développer ton idée géniale, j’ai hâte de savoir comment on va tous mourir.

    Son dos, étalé sous mes yeux, je m'approche.

    « Il ne s'agit pas de mourir. »

    Je murmure. Le déploiement de la lame est une mise à nue ; brève et étincelante. Dans un arc qui tranche, parabole au mécanisme enfoui dans le rouage d'une fatalité sylverienne, l'acier fond, et le Temps claque, sous le rugissement d'un air qui vibre son appartenance métallique au rythme. Chair et acier se fondent dans la morsure que j'instaure, enfonçant presque jusqu'à mes doigts au travers de sa cuisse. Ouverte sur un ruissellement qui rougeoie le cuir de ma main, la blessure est une brèche de son humanité, une plaie dans sa matérialité ; chairs et tendons se découpant sous la vindicative juxtaposition de sa réalité et de celle de la lame fichée en travers de sa cuisse. Sous le gracile, fragile biceps fémoral, que l'on triture trop sauvagement, viande déchiquetée, mes doigts vont et creusent un affaissement des tissus, un engouffrement abusif de ma chair dans la sienne. Mes yeux, dans une connivence particulière, cherchent ceux de Joshua. J'aurais pu ajouter « Et il ne s'agit pas de « tous ». » La mortalité est une possibilité que nous esquivons. J'abaisse les yeux, concentrant mon regard sur l'ouvrage pratiqué. Chuintement spongieux, le sang éclaboussé venant ainsi former au sol des tapis aux reflets sombres. Je le bouscule, fauchant sa jambe, pour le faire tomber. Idole de gloire et de beauté que j'amène à s'écraser au sol, le poids de mon corps lui assurant l'empêchement certain de se relever immédiatement. Mes yeux se dirigent vers sa cuisse, et je considère le fouillis de son muscle massacré. Du moins, pas pour le moment.

    « C'est un procès, Yun-Jin. »

    La lame rengainée, j'apporte mes mains au niveau de son dos, pour détruire la faible barrière que représente la protection textile de son uniforme plus adapté aux canons conformes du strip-teaser que du soldat. Déchirure, brodure, et mes doigts dénudent les reliefs musculeux d'un dos que d'autres paieraient. Je considère, le temps d'un regard large. Tu es un bois, Yun-Jin. Un bois que beaucoup trop d'individus humain aimeraient sculpter, quitte à le brûler. J'ai un sourire, tendre, presque désolé.

    « Il ne convient pas de mourir au tribunal. »

    Ma hanche calée contre ses vertèbres, ma main appuie entre ses omoplates mises à nue. Dans un tremblement qui bourdonne sur l'existence de ses propres fondations, la porte tremble. Mouvement atypique d'une menace qui s'approche, au travers d'un noir qui suinte, le bureau est maintenant le trône d'une crainte sur laquelle étincelle mes propres doutes. Les charnières tiendront, pensé-je. Elles tiendront, tant que l'opération n'est pas achevée. Vibrations aux jointures qui se tendent, les hurlements des premiers Dévorés claquent comme des coups de feu. Je ne relève pas les yeux, et sous les fontes de mon crâne que je veux borner, le cobra ondule en des reflets qui ne se camouflent plus. Le sang s'étale sous la cuisse de Yun-Jin, et je viens placarder contre l'amoncement des vertèbres le branchement primaire d'un data au support mobile. Sifflement aiguë de la machine dont la prescription annonce la reconnaissance du sujet. « YUN-JIN HAN » s'affiche en clignotement pixellisés, et je plisse les yeux sous les codes réfractaires d'une considération artificielle. La machine juge, et les chiffres défilent. Informations suppléantes aux contradictions matérielles, le déchiffrage se fait, sous l'échéance d'un temps qui se gaspille, les cris résonnant au travers des panneaux de bois. Fin du cycle ; je retire sèchement la machine d'entre les omoplates du Général.

    « Debout. »

    Je me redresse, attrapant Yun-Jin par les épaules, pour l'accompagner dans un mouvement dont j'ai détruit la stabilité. Mes yeux accaparent les vibrations de la porte, et je juge. La distance n'est pas fiable pour une sécurité propre à la matérialité humaine. Je dirige Yun-Jin vers Joshua. Claquement élastique du sang qui colle sous nos semelles, je marche vers la porte.

    « Je m'occupe de notre invité surprise. »

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