[Esfir] Syndrome de Peter Pan

Encore une journée pour la petite boule rose. Sa tête pleine de noeuds de la nuit, elle repoussa la couverture qui la tenait au chaud au fond de son lit bien trop grand pour elle. On lui avait pourtant dit qu'elle grandirait. Stupidités dites, encore une fois, par des personnes qui ne réfléchissaient pas avant de parler. Hypocrisie.

Barbie retira sa robe de nuit rose, se retrouvant en petite culotte au milieu d'une pièce remplit de bazar. Elle resta un instant bougonne, les bras balant et la mine basse. Puis elle ouvrit son placard et attrappa les premières affaires qui lui tendait les bras. Une robe beige assez girly, un gilet dans les même tons, un collant aussi blancs que sa peau et un bandeau. Elle rabattit sa touffe rose grace à son accesoire et finit de s'habiller.

Une fois plus civilisée, elle partie dans la salle de bain, se lava le visage, but une gorgée d'eau et relâcha sa chevelure. Elle passa des coups de brosse vigoureux, se dévisagea un instant, grimaça plusieurs fois, puis en posant ses mains sur ses hanches fines, elle sourit, fière. Elle tourna ensuite les talons et partie chercher des chaussures.

Enfin prête, elle chercha à connaître l'heure qu'il était. Buble-gum n'était pas vraiment connu pour sa ponctualité. En vérité c'était souvent ses colocataires qui l'éveillait, plus par inattention que par intention. Mais ce matin, Esfir n'avait pas ouvert l'oeil devant le ballet des préparations matinales. Elle avait donc manquait la première heure de cours. Et la seconde allait bientôt commencer... Manque de chance, Esfir n'avait strictement aucune idée de la matière qu'elle pouvait bien avoir.

Haussant les épaules, la jeune Ukrainienne attrappa son sac, fourra deux cahiers, sa trousse et en cherchant sur son bureau, elle trouva son emploi du temps. Elle connaissait maintenant la matière et la salle. Il était maintenant temps de trouver la salle. Et cela ne serait pas une mince affaire puisque la jeune fille n'avait aucun sens de l'orientation et qu'elle oubliait souvent comment se rendre dans ses salles. Même si cela faisait plusieurs années qu'elle était ici elle n'avait aucune conscience des bâtiments.

Au final, elle rentra dans un de ses camarades de classe qui la traina sans ménagement jusque dans la salle de cours. Elle bouda donc la deuxième heure de cours, faisant une tête de fillette capricieuse jusqu'à ce que la cloche sonne. Elle suivit ensuite sans râler les personnes qui avaient cours avec elle. La fin de la journée se passa donc sans aucune accroche. La jeune fille alla dans toutes les activités qu'elle avait choisit avant de décider qu'aujourd'hui elle n'allait pas rentrer directement dans sa chambre. Elle prit donc la poudre d'escampette vers la ville de Keimoo.

La jeune fille suivit des insectes de rues en rues, découvrant toujours une nouvelle espèce qu'elle préférait à une autre. Elle finit par se retrouver dans un parc, qu'elle avait l'impression de connaître, mais sans pouvoir le confirmer. Mais ce n'était pas le parc qui la rendait euphorique. C'était plutôt ces magnifiques bêbêtes quigrouillaient sur le sol. L'expatriée s'agenouilla sur le sol, suivant les mouvements frénétiques de deux perce oreilles parfois même en marchant sur ses genous.

Bien vite, ses collants ne furent plus blancs du tout, et les mains de la jeune fille se couvrirent de terre. Comme elle se frottait parfois les joues ou le front avec ses mains, elle finit même par se recouvrir partiellement le visage de poussière terreuse. Mais elle ne s'en rendit pas compte, bien trop occupée à analyser le comportement fort curieux des deux bestioles.

Après un long moment, elle se retrouva à côté d'un banc, toujours assise sur le sol, là où les deux insectes s'étaient un peu calmé, bougeant beaucoup moins, lui permettant de reprendre son souffle. Les yeux écarquillés, le souffle court, la jeune fille regardait intensément le sol, notant mentalement tout ce qu'elle voyait.

Un mouvement vers elle ne la fit pas totalement redescendre sur terre. Elle ne savait toujours pas quelle était l'heure et combien de temps cela faisait qu'elle crapahutait derrière les deux insectes. Elle n'avait plus aucune conscience de l'espace temps. Ni même de son propre corps. Pour le moment, elle ne voyait que ses deux amours et un truc gênant qui s'approchait.

"Pas bouger. Tu vas les faire fuir."

On est Esfir ou on ne l'est pas.

Cheveux roses releva la tête brusquement, planta ses yeux bruns dans ceux de Miki, l'agressa visuellement avant de reprendre son enquête soigneuse des deux insectes. Elle prit le temps de respirer le plus calmement possible avant de répondre avec force aux jeune garçon, sans que son souffle vienne perturber la danse des deux perces oreilles.

"Tu connais pas ça ? Tsss les jeunes de nos jours, tous des ignares ! Ce sont des perces oreilles !"

Soudain, la jeune fille se releva complétement, escalada le banc et bascula de l'autre côté, tout en jurant dans sa langue natale. Elle repris très vite une position plus décente avant de jeter un regard sur le sol, et d'y rapprocher sa petite tête. Là ! Elle ne les avait pas perdu, ni écrasé ! Mais elle leur avait sans doute fait peur, car ils couraient maintenant vers l'herbe où la jeune fille avait atterris. Elle jura encore, ne sachant pas si elle devait les arrêter ou les perdre là. Avant qu'elle ne puisse répondre à cette question, ils avaient disparus sous l'épaisse couche de verdure.

Esfir chercha bien à les retrouver en soulevant les herbes sans les arracher et en se penchant le plus possible vers la pelouse, mais elle ne put les retrouver. Elle jura de nouveau, avant de relever la tête et de rencontrer le regard du garçon. Elle le regarda, dédaigneuse, princesse même terreuse et blessé.

"Quoi ? C'est de l'herbe ça ! Et ça un banc ! Tu connais pas le japonais ou bien ?"

Elle se leva, ou plutôt essaya, car elle se rendit vite compte qu'une douleur à son genou lui empêchait de se tenir droite. La jeune fille secoua la tête dans tous les sens avant de se rasseoir et de retirer ses chaussures. Son collant était foutus, elle se devait de l'enlever maintenant. Et elle se fichait bien qu'il y ai des spectateurs. Esfir n'avait pas que ça à faire de penser à être pudique. En plus elle n'allait que retirer un collant, et s'il pensait que c'était mal, il se retournerait point !

La petite étoile souleva ses fesses afin de faire glisser le collant, et le roula le long de ses jambes. Lorsqu'elle arriva au niveau de son genou blessé elle jura encore, et se mordit la lèvre. Elle finit de le retirer et observa maintenant la blessure. Elle n'était pas très grave, et elle ne saignait pas beaucoup, mais la douleur était vive et elle ne pouvait pas exercer de pression sur son genou. Elle soupira, avant de lever encore une fois la tête vers le garçon, qui était encore là.

"Hey toi ! T'aurais pas de quoi soigner une blessure par hasard ? Pansement ? Antiseptique ?"

Sans se démonter, elle regardait maintenant Miki, toujours avec son air hautain, et attendait surement à ce qu'il soit le Père Noël. Elle passa même sa main terreuse dans ses cheveux, retirant au passa une feuille qu'elle laissa tomber au sol comme si de rien n'était. Elle avait bien sûr conscience de sa tenue, de son allure et même de son comportement, mais elle n'y voyait pas de problème. Aucun. Vraiment.

[Encore désolée du retard >< Je n'avais pas pris l'ampleur de mon retard ! Bientôt 3 mois T_T Je suis vilaiiiine ! Le fouet ! Il faut le fouet sur ma chaire !!!]