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 Don't miss the train

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MessageSujet: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyLun 29 Sep 2014 - 0:30

DON'T MISS THE TRAIN
Time waits for no one

LANCASTER - VALENTINE


Time waits for no one
, c’était bien le cas de le dire. Si Valentine avait compté le nombre de promesses tenues et celles brisées au cours de sa palpitante vie, alors il aurait sans doute obtenu un résultat à équilibre négatif. Pourtant, il fallait ajouter que parfois –certes quelques rares fois, le temps jouait aussi en sa défaveur : la dernière fois qu’il avait croisé Ivory Lancaster, c’était pendant le tremblement de terre où le monde s’écroulait ensuite pendant que lui, il survivait. Son je reviens vous tirer de là s’était transformé en un amas poussiéreux de paroles qui s’étaient bien vite perdues dans la panique et tumulte générale. Et malgré lui pour cette fois, Valentine avait oublié, justement parce que ce Time waits for no one. Où est ce qu’il avait lu ça déjà… ?

Pardon.

Une femme qui le bouscule et ce sont ses pensées qui dérivent. L’ancien psychologue scolaire n’en fait pas fi parce qu’au final il n’est guère plus qu’un élément mêlé dans cet essaim de gens empressés de retrouver leur train-train routinier. En dévalant les marches menant au sous-sol, Valentine se retrouve coincé entre un peu tout le monde qui, dans l’attente d’un métro en retard, souhaiterait arriver à l’heure à son poste. Se laissant lentement emporter au gré des individus s’agglutinant contre lui et contre eux-mêmes, Yui crispe ses lèvres et tait cette sourde impression de danser un slow avec le reste de la terre. C’est une situation qui encore quelques mois plus tôt ne pouvait lui être qu’étrangère, lui qui se déplaçait de A à B en taxi. En revoyant ses comptes avec l’investissement qu’avait demandé l’ouverture de son salon de thé, Valentine avait dû faire bien des concessions. Et l’homme étant un perpétuel adaptateur, il avait pris son mal en patience puis le temps avait fini par s’occuper du reste.

Une rame finit par arriver et elle s’ouvre pour engloutir une foule presque plus mobilisée qu’une grève à la française. Valentine attendra la prochaine, puis encore une ou deux prochaines parce que le tête-à-tête avec le monde, y en a assez. Par contre, il voudrait bien lire son journal du monde.

-

Dans la rame, Yui s’est installé sur un siège et a déplié son journal. Pourtant ce matin là, ses yeux se sont perdus au-delà des lignes qui dépeignent l’actualité vue par une poignée de journalistes. Un regard distrait qui trahit un soupçon de curiosité sur ce que fait Cammy Logan en cet instant. Juste un soupçon. C’était non contrôlé. Et alors, les lumières grésillent, le métro pile au milieu de deux stations. Les regards se lèvent, Valentine cligne des yeux sur cette brusque transition, les écrans de portables s’allument. C’est assez mécanique tout ça. Et alors une voix féminine annonce une panne technique sur la ligne, priant une fois de plus la patience des gens. Et comme tous les autres, Valentine a soupiré malgré lui.
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyJeu 2 Oct 2014 - 21:01

Quand je sors du cabinet du Dr Kobayashi, je prends cinq minutes pour m'en remettre. Comme d'habitude. La première fois que j'ai décidé de franchir le pas et m'adresser à un spécialiste, j'ai cru pouvoir trouver une oasis où je pourrais me requinquer une fois par semaine. Mais évidemment, une thérapie, ce n'est pas une cure thermale. J'ai failli abandonner après les premières séances, j'en ressortais encore plus mal qu'avant, plein d'angoisses, de doutes, la tête remplie de souvenirs dont je voulais me débarrasser.

J'ai continué, par espoir peut-être, ou par faiblesse, je ne sais pas. Et cela fait à peu près un an que j'y vais toutes les semaines. Je suis venu avec un objectif très précis : qu'il m'aide à parler de nouveau. Je pensais qu'on allait y arriver de manière directe, prendre le problème à bras le corps, mais non, plus le temps avançait moins on parlait de ça, et plus il creusait dans le cimetière. Ça ne me plaisait pas qu'il tourne autour d'Isaac comme ça, je ne voulais pas le sortir de son caveau.

Je marche jusqu'au métro. Et je me dis que c'est la première fois que je le prends depuis des années. Je cherche dans ma mémoire à quand remontait ma dernière fréquentation. J'achète mon titre de transport, et il me semble que la dernière fois remonte à cette époque malheureuse où j'ai débarqué dans la ville de Keimoo. Depuis, je ne prends que ma voiture. Ou celle de fonction quand c'est nécessaire. Mais aujourd'hui ? La mienne est en réparation et hors de question d'emprunter une du boulot. On serait capable de me demander pourquoi, et je ne tiens pas à ce que cela se sache.

La première rame est bondée et je reste serré contre le corps d'inconnus jusqu'à ma correspondance. Mais ça ne me dérange pas. La foule ne me dérange jamais. On peut s'y fondre, être anonyme et l'y rester. Tranquillement. Comme un cocon. Evidemment, dans ma position, il faut faire un petit travail sur soi avant, comme ignorer les regards nippons. Le gaijin que je suis attirera toujours l'attention. Je ne pourrai jamais me cacher. Mais la politesse - ou la peur parfois - des japonais me permet de vivre cette situation sans problème.

Sur mon deuxième quai, il y a déjà moins de monde. Trois minutes avant l'arrivée de la rame. J'ai tout le temps de me replonger dans mes pensées, celles qui me hantent à chaque fois après une séance. Alastar, Maman, les frères Urushibara, Grand-mère, Lloyd, les tournées, les fans, Papa, les pochettes de nos albums ... Et lui. Lui, toujours dans l'ombre parce qu'il n'a plus le droit de rester dans la lumière, il n'a plus le droit de me pourrir la rétine.

Je monte, je souris. J'avais oublié à quel point le métro japonais était agréable. Les transports, c'est tellement la merde dans mon pays qu'ici, c'est le paradis. Des gens civilisés, pas de tags, pas d'inquiétude avant de s'asseoir si son pardessus ressortira propre ou sali. Pas de retard régulier, du matériel en bon état ... L'Europe devrait vraiment prendre exemple sur les nippons dans ce domaine.

" - Rétirérez l'opération, maintenant. Avec des inconnus toujours, dans la rue, dans les transports,  une supérette, juste quelques mots de politesse ou d'usage."

Je soupire. Plus facile à dire qu'à faire. Ça m'a déjà demandé la lune de dire merci à un vendeur de cigarette, j'ai cru mourir de honte quand j'ai entendu les sons sortir de ma gorge, les syllabes s'entrechoquer pour former un agglomérat incompréhensible. J'ai fuit sans mon paquet de cigarette, ce jour-là. Mais Dr Kobayashi était littéralement ravi de cette avancée. Je soupire. Encore. Je me sens somnolent. J'ai envie de dormir. De rentrer chez moi, de me recoucher et de rester en sécurité dans mon château de couette. Je sais très bien d'où ça vient. Il faut que je combatte ça. Là tout de suite, la solution radicale serait de m'enfiler un demi-paquet de cigarette et deux ou trois cafés bien fort. Quand je pense à tout ce qui m'attend au bureau là ... Je vais avoir de peps. De patience. D'énergie. Pour supporter mon planning.

"Juste quelques mots de politesse". Le problème avec la politesse, c'est qu'elle en amène une autre, qui attend forcément une réponse, et ce en un ballait infini. Les japonais sont affreux pour ça, ils viennent souvent à bout de ma patience. La formule bonjour/merci/au revoir ne leur convient pas, il faut toujours en rajouter des tonnes.
Un arrêt. Des places se libèrent. J'attends de voir si quelqu'un souhaite s'asseoir, mais comme personne ne bouge, je m'approprie un siège.

Ce que je vois devant moi me laisse perplexe quelques secondes. Je ne suis pas le seul étranger de la rame. Je ne suis aussi pas le seul à le regarder. Mais c'est difficile de le rater. Il est gigantesque. Même assis, on peut voir qu'il nous dépasse tous. Moi d'une bonne tête, les autres de plusieurs. Outre ça, ce sont les cheveux qui attirent l’œil. Un blanc pas naturel, mais rien qu'à sa peau, on devine que ses racines ne doivent pas être bien plus sombre. Ses traits européens contrastent avec les yeux bridés qui sont rivés sur lui.. Pour couronner le tout, il lit un journal international. Oh, il parle anglais alors ? Un compatriote ?

"A qui souhaiteriez-vous parler ?"

La question m'avait laissé pantois et j'étais resté dans l'incapacité de donner une réponse, mais maintenant je l'ai. Grand-Mère. Si elle était encore en vie, je suis sûr que j'aurais moins de mal à m'adresser à elle. Peut-être même que je m'en serais sorti plus vite. Mais à la place j'ai Dr Kobayashi. La vie n'est pas toujours comme on le souhaite.

Je ne détache pas mes yeux de lui, tant pis si c'est impoli, de toutes façons, il lit son journal. Je m'amuse à lire les gros titres, à détailler ses vêtements.

Quelques spasmes, un peu d'épilepsie, et le métro s'arrête. Des murmures s'élèvent puis sont couverts par une voix polie. Incident technique. L'étranger devant moi soupire, sorti de sa lecture. D'autres font de même. Je regarde ma montre, par réflexe, ai-je bientôt un rendez-vous ? Je ne sais plus. Tant pis.

Et je reviens sur lui.
Il m'aide à réfléchir, on dirait, alors je continue, je laisse aller mes pensées.

Ce type ne sait rien de moi, il ne m'a jamais rencontré. Il ne sait pas que j'habite au Japon depuis des années. Ca serait peut-être plus facile de commencer par ma langue maternelle. Je croise les bras. Oui, et donc, quoi ? 'Excuse me, Sir, what time is it ?'. Tchh, non, j'ai une montre, un portable, je ne me sens pas à l'aise avec ce plan. 'Hello new friend, is our dear Queen doing fine lately ?' ... Et comme ça, s'il a un peu de sang écossais, il me coupera la tête et je n'aurais plus à me poser de question ah ah ah !
Oh ! My, il est peut-être français. Et alors là adieu la bonne opportunité. 'Comme aller vous ?'. Pathétique. Le jeu me fait sourire. Aurais-je un accent anglais ET japonais ? Je m'exclame - façon de parler -: ai-je un accent ? Est-ce que si je me mets à parler là tout de suite, d'un anglais impeccable, vais-je entendre des résonances japonaises s’emmêler dans ma prononciation ? Inversement : si je parle japonais, aurais-je un accent anglais ?

Ça réfrène complètement mes ardeurs. Déjà que j'ai une peur bleue d'entendre à nouveaux résonner le son de ma voix dans ma gorge, si en plus je me rends compte que j'ai un défaut de prononciation, ça sera le drame. Je me renfrogne un peu. Je ne le quitte pas des yeux. Finalement, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Il a l'air agacé par la situation, peut-être même que je me ferai jeter comme un malpropre.
Soupir. Je me sens frustré. J'avais presque un bout de volonté, là, pour quoi est-ce si difficile ?
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptySam 18 Oct 2014 - 12:55

La lumière vacille et fait semblant de revenir à plusieurs reprises. Valentine a lâché son journal un moment pour passer une main le visage, massant ses orbites. Pendant un instant, il n’y a plus que des éclairs de couleurs qui explosent en d’autres étincelles. C’est entre deux éclairs de lumières qu’il a fini par intercepter ce regard d’en face et parmi tous les autres, posé sur lui. Quant au train, cet épileptique, il a essayé de redémarrer en vain puis a fini par s’immobiliser pour de bon. Bien.
Yui a rendu le regard à l’homme en face de lui, ça sonde, ça sonde mais il ne sait pas s’il réfléchit tant que ça. Regarder les gens est devenu presque un tord, avec ou sans arrière pensée ; on le lui a dit mais il en a déjà pris l’habitude. N’en perd l’habitude que celui qui en a l’envie. Ça ne dure de toute façon pas très longtemps, Valentine se voit léguer sa place. La rame d’à coté retrouve sa lumière, celle au dessus d’eux grésille mollement. C’est assez pardonnable comparé à la cadence des pannes techniques de la sncf. Un suicide ? Une vache percutée ? Un train trop en avance ?

-Hi old bean, seems it will take a while…

Un accent français, dont il a conscience et contre lequel il a fini de se battre pour le dissimuler. Ça fait d’ailleurs longtemps qu’il n’a pas vraiment utilisé autre que le japonais ou sa langue maternelle. Depuis qu’il a quitté l’académie c’est dans la diversité japonaise qu’il puise massivement sa clientèle. Et après tout, entre étrangers, l’anglais passe toujours assez bien même avec toutes les fautes du monde. Il n'y a que par ici où les gens n'osent pas vraiment parler de peur de faire des erreurs; Valentine se rappelle brièvement ses débuts en anglais, lui, français au pays du soleil levant.

-Well which station are you waiting for ?


Parce que la sienne, elle est dans… ? Dans douze arrêts. Dans douze arrêts, il replonge dans son quotidien, reçoit ses clients, les dispatche entre ses serveurs et leur propose un brin de conversation. Douze arrêts pour servir le thé. Douze arrêts et une panne technique pour se faire une image de cette conversation.  Scène de rue –ou de métro, et ça a commencé plus ou moins comme ça, en toute banalité. Un peu comme le dialogue futile avec le voisin du vol d’un long courrier. –Vous venez d’où ? Ah oui et qu’est ce qui vous amène ici…? Valentine a ensuite surpris un autre regard vers lui, qui s’est détourné aussitôt aperçu. Ces japonais, tout un art de la discrétion.
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyMer 22 Oct 2014 - 23:20

Et il me regarde. La vérité de la situation me frappe comme si cela avait été hautement improbable alors que j'aurais du m'y attendre. Il est en face de moi, je le fixe, la proportion de chances pour qu'il me grille était élevée. Mais pourtant, ça me surprend, ça me prend sur le fait, ça m'empêche de détourner les yeux. Et pas juste un regard à la volée, un échange soutenu. Il ne cède rien, il n'est pas gêné, pas outré, pas agacé. Le temps s'écoule, pendant lequel la rame tente de reprendre vie, sans succès.

Tranquillement assis de mon côté du métro, je suis là, calme, m'installant confortablement dans cet échange oculaire qui pourrait durer toute la vie et je ne m'attends pas à ce qu'il se lève et s'approche de moi.
Ça me fait complètement paniquer.

OhmyGodOhmyGodOhmyGod, il vient vers moi, et, et, et, immanquablement, il va s'adresser à moi, il va me parler, j'ai entamé quelque chose en soutenant son regard, il va vouloir prolonger cet échange, l'amener à son niveau supérieur – Oh fuck il est vraiment grand – je le sens, il va ouvrir la bouche et …

-Hi old bean, seems it will take a while

Sur le coup, je ne comprends pas, je suis occupé à maîtriser ma respiration pour ne rien dévoiler, en cacher le plus possible, qu'il ne voit pas mon trouble, on a pas idée de fixer les gens et de se mettre en panique parce qu'ils viennent vous voir, ce n'est pas normal, je ne suis pas normal. "C'est l'occasion rêvée!" Dr Kobayashi, ne vous y mettez pas, je n'ai pas besoin de vous. Les mots percutent, les syllabes roulent, mais pas comme chez moi, je ne sais pas d'où il vient, "old bean" ? plutôt dépassé comme expression, je sens mon cœur battre à tout allure et l'inconstance s'emparer de moi. Je veux fuir, je me sens rougir, il faut que je me calme, il ne s'est rien passé, garde ta composition. Mon ventre se tord mais je refoule ce stress immense, je ne veux surtout pas attirer l'attention, ni la sienne, ni celle des autres.
Je lui souris.

Et là, le visage de Kobayashi-sensei se distingue clairement. Je sais pertinemment ce qu'il dirait, quels mots il utiliserait pour me convaincre doucement d'y aller, lentement mais sûrement, insuffler du courage, provoquer l'étincelle. Toute la question est de savoir si je vais oser ou pas. Il n'y a pas encore cinq minutes, ce type n'était qu'une forme sans relief qui me servait de pensoir, je le décidais anglais, je le décidais grincheux, je le décidais hors de ma portée. J'avais tué dans l'œuf toute entreprise. Depuis, il m'avait rendu mon regard, sans animosité, il s'était levé et avait brisé le mur silencieux de l'indifférence polie. Il venait d'annihiler trois obstacles d'un seul coup, me laissant face au plus gros : moi-même. Est-ce que je lui dois bien ça ? Pour tous ces efforts fournis ?

Est-ce que je partirais pas un petit peu trop loin ?

-Well which station are you waiting for ?

Encore une fois, les sonorités s'entrechoquent, et maintenant, c'est plutôt clair. Il n'est vraiment pas de chez moi. Il vient de ces contrées où fromage et baguette se marient sous l'égide du coq. "Old bean" ? ça me ferait presque sourire. A-t-il vécu en Angleterre ?
Une question. Il veut sans doute une réponse. Ça me stresse. Ça me stresse d'être aussi stressé pour une situation si banale, si anodine, si inconséquente. On attend presque rien de moi, à peine quelques mots, pas d'a priori, pas d'espoir. "On" n'est pas le problème. "On" se débrouille très bien, et c'est moi qui suis à la traîne. "Moi".

Je sens ma gorge exister, elle picote, elle gratte, elle se tord, elle me semble gonfler, je sais qu'il n'en est rien, je sais que c'est symptomatique, je sais aussi à quoi ça mène, et ça, je n'en veux pas. J'avale avec difficulté.
Ça bloque. Je n'y arrive pas. Quelle était la question déjà ? Quelle station, j'ai besoin de me référer au plan de la ligne, je ne sais plus d'où je viens ni où je vais. Ah oui. A moins que ce soit celle d'après … Je ne sais plus …

Mes lèvres restent scellées, il faudrait qu'elles s'entrouvrent pour commencer, ça serait un bon début. Je me force, je laisse ma langue descendre de mon palais, je laisse ma mâchoire se relâcher un peu, pourtant, je voudrais la refermer, ma bouche s'assèche, il me faudrait de la salive, je ne peux pas, ma bouche est entrouverte, l'air s'infiltre.
Un spasme de mon estomac se manifeste, et l'espace d'une micro-seconde j'ai l'impression que je vais y arriver. Qu'une poussée gigantesque frôlera mes cordes vocales, qu'un vrombissement emplira ma cage thoracique comme le chant d'un homme résonnera dans la cathédrale, qu'un son s'envolera, incontrôlé et libre, il formera une parole, un enchantement et, tel un prince contre les ronces, me libérera de ce château dans lequel je me suis muré depuis trop longtemps.

Mais. Ça bloque.
Je ne peux pas.

Les secondes passent, je n'ai toujours pas répondu. Il le faut pourtant, la dernière chose que je souhaite, c'est de le laisser sans réponse. Et même si je ne peux la lui donner 'normalement', je ne veux pas risquer de voir quelque chose dans son regard. Quelque chose que je ne supporte plus dans le regard des autres.

Je lève ma main et laisse quatre doigts relevés.
Voilà ma réponse.
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyDim 26 Oct 2014 - 19:29

Un instant passe et Valentine se demande s’il aurait dû parler japonais, tout compte fait. Après tout il n’était pas le seul épicentre à se débrouiller avec la langue du pays mais s’en remet à son enthousiasme temporaire de croiser un concitoyen étranger. Mais ces secondes ne durent pas vraiment et il aura sa réponse après un espace de flottement. …Quatre ?

-Are you fine ?


Loin de se douter du combat interne de son interlocuteur, Yui lui a jeté un regard interrogateur. Ce serait ennuyeux de faire un malaise pendant une panne dans le métro. Hm. Bon alors plus que quatre stations pour targeter… ?  Valentine se voit alors intérieurement secouer de la tête, en se disant déjà que targeter est un mot qu’il devrait cesser d’user. On ne targete pas les gens, se moque une pensée. …Hm Même s’il le fait un peu trop à tord et à travers depuis… depuis tout le temps en réalité. Il décortique, retient et stocke cette cible quelque part. Or les cibles pouvant être tout et n’importe qui, c’était ensuite au choix d’en finir la sélection. Enfin, un pseudo sélection. Valentine, tu te perds encore dans tes lubies.

En attendant, ils sont tous restés en stand-by.
Et Yui a un instant reprit son observation, quand...

-Monsieur Valentine ?

Il se retourne.
Une ancienne élève de l’académie.

-Ah, mademoiselle Sonoko. Bonjour.

-Vous ici ? Vous allez où comme ça ? Vous avez ouvert votre propre cabinet ?

Cette étiquette de psychologue qui lui colle à la peau comme une seconde identité.

-Et bien disons que je tiens maintenant un salon de thé. Venez me voir à l’occasion.

-Je n’y manquerai pas !

Salutations faites, elle repart avec son groupe.

Il fut un temps, il n'y a pas si longtemps que ça, où les étudiants et élèves faisaient partie de son quotidien. Le personnel également. Les premiers temps sans cet entourage habituel avaient failli avoir raison de son entreprise. Il a jeté un coup d’œil machinal et inutile sur la montre d’un des passagers non loin puis s’est reporté sur le trajet restant affiché au dessus des portières. On n’est pas prêts d’arriver, on dirait… chuchote un vieil homme à son voisin par là bas. Valentine est finalement revenu sur son premier interlocuteur.

-So what brings you there?

« Pour des raisons techniques, les passagers sont priés de descendre au prochain arrêt. Les possibles correspondances sont (...) Pour des raisons techniques, les passagers sont priés de (…). Veuillez patienter jusqu’au redémarrage de la ligne.»
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyMer 3 Déc 2014 - 0:25



-Are you fine ?


Absolutely not. Mais il est hors de question que je laisse cet état se prolonger. Mon cœur cogne, mon ventre brûle. C'est amplement suffisant pour me faire renoncer et je me laisse glisser derrière mon énorme mur de mutisme.
Il m'observe, s'interroge. Je hoche la tête, je lui souris. Cher collègue étranger, je vais très bien. Ou du moins ça sera vrai dans quelques minutes.

Mes lèvres sont scellées et je sens la panique retomber. Ça ira mieux maintenant, je vais redescendre doucement de cet excès d'anxiété et revenir à mon état de fait, celui dans lequel je suis tranquillement installé depuis des années.

Il m'observe, toujours, je ne détourne pas le regard, je régule ma respiration, j'affiche un sourire poli et mon Blackberry est déjà dans ma main, prêt à relayer ma pensée. Mais quelqu'un d'autre parle.

- Monsieur Valentine ?

J'observe, à mon tour. Jeune japonaise, formule de politesse, parfum scolaire. Elle le connaît, il la connaît aussi. Je n'ai pas bien saisi son nom, c'était quelque chose d'étranger, d'européen assurément mais déformé par le terrible accent nippon.
Mon BlackBerry reste dans ma main, je joue machinalement avec pendant que je fais de rapides déductions.
Etranger. Parle très bien japonais. Se fait accoster avec respect par des étudiantes mais tient un salon de thé. Un cabinet ? Un docteur ? Un docteur reconvertit en gérant de salon de thé ? Peu commun. Un professeur peut-être ? Quel âge a-t-elle ? Université, lycée ? École d'infirmière ? Impossible à dire.
Clairement, il n'est pas un touriste. Il est comme moi. Il vit ici. Depuis quand ? Il a l'air bien implanté.

Deux étrangers, loin de leur pays, un peu de mal du pays. C'est plutôt primaire, mais il a eut envie de venir me parler, et c'est probablement la raison pour laquelle il continue maintenant. Tout comme ce fut la raison pour laquelle j'avais envie d'essayer de lui dire un mot ou deux.

-So what brings you there?

Il persiste. S'il n'a pas compris, je vais clarifier les choses tout de suite, ça évitera une discussion gênante. Mon cœur court encore le marathon mais je n'ai plus de sueurs froides. Je me maîtrise. Ma main plonge dans la poche intérieure de ma veste et j'en sors un fin boîtier, celui de mes cartes de visite. D'habitude, tout un rituel accompagne ce geste, l'étiquette japonaise ayant beaucoup de poids dans les relations commerciales, et j'ai plaisir à ignorer complètement ce rituel qui m'agace, même après tant d'années.
Un message m'interrompt.

« Pour des raisons techniques, les passagers sont priés de descendre au prochain arrêt. Les possibles correspondances sont (...) Pour des raisons techniques, les passagers sont priés de (…). Veuillez patienter jusqu’au redémarrage de la ligne.»

Ça murmure autour de moi, gentiment. Je sors une carte, un stylo et prenant appui sur la boîte, j'écris "I don't talk" en biais.
C'est le temps qu'il faut à la rame pour se rallumer complètement.

Avec cette carte, estampillé de mon 'handicap', j'enterre définitivement la possibilité de converser oralement avec lui. Je me déçois beaucoup, même si ça ne m'étonne pas. Je ne suis pas bon avec le courage, ça m'a toujours fait défaut.
La rame redémarre, tout doucement, comme une vieille voiture en pente.

Spoiler:

Pour la lui donner, je me lève, parce que je me dévisse la tête pour le regarder et que je me sens anormalement petit, assis alors qu'il me domine de toute sa hauteur. Ça ne l'empêchera pas de me baisser le regard sur moi mais de toutes façon,s il fallait bien que je me lève, on arrive en station.
Le même message repasse encore une fois, indiquant les correspondances, présentant des excuses, encore. Je sors à la suite des autres et me retrouve sur ce quai, ne sachant pas vraiment quoi faire. Je me sens perdu. Pas vraiment d'attaque à coacher du Johnny's dans mon état. Pas vraiment d'attaque non plus à tout envoyer balader, faire face à mon équipe et me retrouver à m'expliquer avec mon père ...

Je me retourne vers la grande asperge, les mains sur la taille, l'air décidé. Bon. Un thé ?
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyLun 29 Déc 2014 - 23:39

Only things we need are words


Valentine se laisse porter par le remous de la foule, toute cette populace non digérée et déversée à l’extérieur de la rame. I don’t talk, I don’t talk. Des mots qui à défaut d’avoir pu être prononcés, résonnent quand même dans sa tête, entre deux conversations superposées dont l’appartenance lui échappe. Lui, il n’a pas ses oreilles à hauteur de toutes ces voix confuses, perché une tête au dessus du reste du monde. Entre ceux qui sortent, ceux qui s’apprêtent à rentrer dans le métro pour faire demi-tour au dernier moment pour se ruer vers les correspondances… He doesn’t talk, he does not talk. …So what. Il ne se passe pas un très long moment entre celui ou Valentine réceptionne la carte White Syren Production. Ou ses yeux absorbent l’information. Ivory Lancaster ainsi donc. C’est plus que ce qu’il n’avait cherché à savoir en réalité.

-Is this serious… ?


Sa voix est d’un débit qui ne s’élève pas. Est-ce grave… ? Une question qui reste éventuellement une question, et éventuellement une réponse en écho à ses propres pensées. Valentine aime parfois à croire qu’il n’y a pas de problèmes et uniquement des solutions tout en sachant que c’est faux. Dans un même temps, son cerveau est en train de traiter l’information, la tirailler dans tous les sens jusqu’à ce qu’elle s’effiloche dans les méandres de ses réflexions. On a dit un jour que le cerveau de Valentine était semblable à un microprocesseur à passer son temps à réfléchir, mais un microprocesseur couplé d’un mécanisme illogique. Bref. La seule idée qu’il en tire, c’est qu’après tout, converser est un art.

Et ce jour là, rien, -cette substance définie par le vide de sa composante, aurait pu simplement passer son chemin. Absolument rien, si Ivory Lancaster avait simplement conversé quelques mots aussi neutres qu’insipides pour ne pas dire dénués d’utilités. Jusqu’à ce que.

-Does not matter.


Il suffit parfois d’un déclic dans la vie. Ce genre de truc où il suffit d’un rien pour que le hasard s’occupe du reste. Et ce genre de hasard, Valentine a tendance l’affectionner ; notamment lorsque ça lui réveille cette curiosité inquisitrice mise en sourdine de manière permanente.


-


Leurs chemins respectifs doivent sans doute prendre la même rame de métro, chaque matin. Assez pour que Valentine finisse par le remarquer de temps à autre, à l’occasion. Ou lorsqu’il n’est pas aveugle au monde qui l’entoure, enfermé dans la tour de ses réflexions sinueuses. Cette fois -une autre fois, il a croisé ce type sur les mêmes environs. Les salutations matinales faites, c’est une nouvelle idée qui a le temps de germer dans la tête de l'ancien psychologue. Et alors que cette ligne de métro –sois disant déviée pour une certaine période en raison de travaux, les ramène toujours et encore vers d’autres correspondances, les gens continuent leur avancée, Valentine et Lancaster dans le lot.

-Tell me instead, that you could be someone for whom time is only an excuse, a-t-il spontanément rajouté, changeant radicalement de sujet.

Une habitude à suivre, à qui la faute.
Sinon, pour Yui Valentine, le temps restera éternellement un prétexte. Il a quand même jeté un œil à la pendule digitale de la voie souterraine sans réellement voir l’heure ; puisque son temps à lui ne fait de toute évidence pas dépendre celui des autres.

-So that we could have a small talk before you leave. Valentine a levé les mains en guise d’innocence. -Don’t get me wrong it would be only a short talk.

Parce que dans sa tête, ce serait bien -mine de rien, d’avoir un Lancaster pour compléter son équipe actuelle. Oui bon, business is business, mais Valentine sur l’instant présent, aime à se dire que son quotidien est criblé d’instants atypiques. Et il est peut être un peu fou dans le fond. Tout pourrait d’ailleurs s’arrêter ici pour continuer ainsi autre part, si Ivory décidait de lui tourner le dos maintenant pour que l’ancien psychologue scolaire aille voir s'il y était ailleurs. Après tout c’était quitte ou double, il avait bien réussi à recruter Féa sur la base de la spontanéité, pourquoi pas.

Valentine prend le pari et advienne ce qui pourra.

-Hm. Bon. If some days you want to have some changes in your life, then let me know. If you have some spare time to spend, let me also know.

Ce n’est peut être pas la plus claire façon d’expliquer les fondamentaux. Un fait qui le ramène à la vérité qu’il a oublié d’éclairer dans l’ordre. Il a étudié la réaction de son compatriote.

-I am looking for someone to work with me and my team.

Il ne précisera pas que c’est justement Ivory qu’il veut dans son équipe. Histoire de ne pas rajouter trop de métaphysique dans ses derniers propos lucides. Ce faisant, Valentine a ressorti la carte Syren Production qu’il rend à Lancaster.

Spoiler:

-I am not waiting for an answer now. Whatever you decide, come to see me for a tea at my place. I will be glad to talk with you, ...parce que let's say conversing is simply an art.

Et après un simple salut de la main, il l’avait laissé là sur place avant de se laisser happer pour disparaître par la foule.

Come on. Let’s have a tea.
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Ivory Lancaster

Ivory Lancaster


Poissons Coq Age : 43
Compteur 172
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MessageSujet: Re: Don't miss the train   Don't miss the train EmptyMer 31 Déc 2014 - 19:12

Je ne sais pas quoi penser de ce type. Ce type qui aime son anglais saupoudré d'un nuage de mots étrangers.
La première fois, je suis retourné au boulot en me disant que j'avais finalement bien fait de ne pas jeter mon dévolu sur lui pour mes tentatives vocales. J'aurais pu sincèrement le regretter.
La deuxième fois, il m'a surpris dans le métro, je ne l'avais pas vu et j'avoue être resté quelques instants un peu figé, ne sachant pas à quoi m'attendre. Il m'était sorti de l'esprit et de le revoir ainsi me faisait l'effet d'un chewing-gum collé sous ma semelle. Et je me suis trouvé très japonais à n'en pas faire état.
Les autres fois, je ne me souviens plus vraiment. Juste qu'il parle. Il parle pour deux, comme tous ceux qui s'adressent à moi. Je hoche la tête, je hausse les épaules, je souris parfois. Comme avec tous les autres. Même s'il est loin de rentrer dans cette catégorie aisément. Déjà parce qu'il est grand - c'est pas Dieu possible d'être ainsi démesuré - et puis... Parce que je ne comprends pas tout ce qu'il dit. Pas à cause de la langue, ce n'est plus une barrière.... Ses propos ne sont pas incohérents mais plutôt obscurs.

- Tell me instead, that you could be someone for whom time is only an excuse.

Voilà, ça là, ça veut dire quoi ? Que je pourrais être quelqu'un... pour qui le temps.... n'est qu'une excuse... Complètement hors-sujet... Tellement hors-sujet que je ne sais plus de quoi il parlait avant. Je n'ose même pas m'aventurer à essayer de réfléchir au sens profond de cette phrase, je me sentirai comme un être humain relevant la tête une nuit étoilée et prenant conscience tout d'un coup que devant lui, il n'y a que le vide de l'espace, et rien d'autre.

Attendez j'en ai une autre, qui est venue juste après :

- So that we could have a small talk before you leave. Don’t get me wrong it would be only a short talk.

Tout dans ces deux phrases me dit que nous ne vivons pas sur la même planète, lui et moi. Dans sa tête, c'est un autre film qui se déroule. Est-il sérieusement en train de me dire qu'il veut qu'on parle ? Est-ce que je comprends mal ? Et... Avant que je ne m'en aille pour où ? Il veut parler maintenant ?
Et surtout : comment relier ces phrases à celle d'avant ?

Cette fois-là, je me suis senti en pays étranger. Complètent déboussolé. Ce type parlait japonais, anglais, respirait le même air que moi et pourtant je ne savais pas du tout quoi lui répondre. Alors, je l'ai bêtement regardé, le cerveau tournant à plein régime - putain, j'suis crétin ou bien ? j'ai du louper un tournant quelque part, merde, est-ce que j'ai raté une phrase qui expliquerait tout ? - guettant le moindre indice qui m'aiderait à allumer la lumière.

- Hm. Bon. If some days you want to have some changes in your life, then let me know. If you have some spare time to spend, let me also know.

Et bah non. Pas mieux. J'abandonne.
Un doute m'assaille. Avec toutes ses réflexions métapsycho, le temps est une excuse, l'excuse du temps, les small talk before you leave, les changements dans ma vie.... Il viendrait pas d'une secte quand même ?

- I am looking for someone to work with me and my team

Et en plus, ils sont plusieurs.
Non, franchement, je m'emballe. Il n'a rien d'un Raelien, il...


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Salon de thé métaphysique. Hm, hm.

- I am not waiting for an answer now. Whatever you decide, come to see me for a tea at my place. I will be glad to talk with you, ...parce que let's say conversing is simply an art.

Il est parti, me laissant là, ma carte gribouillée dans la main. Je l'ai regardé s'éloigner, j'en avais encore les yeux ronds.
Je rêve ou il vient d'essayer de me proposer du travail ?


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