₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| Premier flocon de neige {Takuya} | |
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Invité Invité
| Sujet: Premier flocon de neige {Takuya} Jeu 18 Sep 2014 - 20:21 | |
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Premier flocon de neige {Takuya}
Entre catastrophe et cataclysme, la situation a rendu Fuyuko impatiente. Hier midi, elle a reçu une invitation pour le défilé d'un des plus grands designers de kimonos que le Japon n'ait jamais eu. Une occasion qu'elle ne peut pas manquer. Il présentera les toutes nouvelles tenues, les plus belles aux prix faramineux. Elle a eu la tête ailleurs pendant tout l'après-midi, réfléchissant aux vêtements qu'elle porterait à l’événement, son maquillage, sa manucure qui a été faite avant-hier et qui doit déjà être refaite, tout était prêt dans son esprit. À un détail près, où a-t-elle mis ce portable ?
Ce n'est pas comme si son téléphone était indispensable ou irremplaçable, elle n'a qu'à claquer des doigts et apparaît dans ses mains un nouveau, mais elle n'a enregistré l'invitation que dedans. Sans ça, au revoir le défilé, au revoir la nouvelle manucure. Il faut qu'elle le trouve ou ça ruine tout son week-end. Alors qu'elle commence à piquer une crise parce que son plan tombe à l'eau, elle réfléchit et se donne une dernière chance. Elle fonce le plus vite possible au dortoir déposer ses affaires, vérifier qu'il ne soit pas là-bas et repart aussitôt vers le lycée.
La plupart des autres lycéens sont en plein dans leurs activités extra-scolaires. C'est trop tard pour faire un saut au club d'Ikebana, de toute façon, son portable ne serait pas au milieu des fleurs et de la terre. Elle se dirige vers sa classe, au dernier étage, rien. Peut-être qu'un enseignant l'a récupéré ? Sans y penser une seconde de plus, Fuyuko remonte ses manches, laissant apparaître ses bras fins et descend à toute vitesse les escaliers du troisième étage. Jusqu'au second. Puis au premier.
La salle des professeurs, cet endroit maudit. Un lieu entier rempli de professeur. Y entrer et demander de l'aide serait l'un de ses pires cauchemars. Ça détruirait son ego, surtout qu'elle pourrait tomber sur certains avec qui elle ne s'entend pas tout à fait. Ce professeur de mathématiques par exemple. Entre sa dignité et le défilé de mode, c'est un choix difficile, mais la réponse est rapide : dignité. Non, c'est une mauvaise idée. Autant aller voir au gymnase. Et tandis qu'elle s'apprête à descendre du premier au rez-de-chaussée, toujours comme si ça vie en dépendait, elle remarque une grande silhouette.
C'est un garçon de sa classe, Fuyuko ne lui a jamais parlé et elle ne se souvient pas de son nom. Tanaka quelque chose. Grand, assez pour qu'elle se demande pourquoi le monde entier est plus grand qu'elle. Cheveux longs, visage étranger, il faut dire qu'elle ne sait pas quoi en penser. Il ne l'a pas assez marqué pour qu'elle lui donne une place dans sa mémoire. Si elle doit absolument le décrire, ce serait en trois mots : 'pas assez riche'. Puisque c'est tout ce qui compte pour elle. Elle aperçoit alors son téléphone, dans sa main. Reconnaissable entre mille grâce à sa coque bleue marine, cette sangle avec un flocon de neige et surtout parce qu'elle doute qu'il puisse se payer ce modèle.
"Toi là, c'est mon portable !" lui lance-t-elle à travers le couloir d'une voix perçante.
Elle s'approche rapidement pour l'identifier avec certitude. Elle a arrêté de courir, elle avance vers lui essoufflée après avoir monté et descendu tant de marche. Assez près pour se rassurer que c'est le sien, un sourire se laisse entrevoir pendant une demi-seconde entre deux grandes bouffées d'air. Elle se relève et replace son dos bien droit, même avec la douleur. Elle tend la main en sa direction et regarde ce Tanaka avec un froid constant qui détonne de son état physique.
"Donne." ordonne Fuyuko, de la même façon qu'on s'adresserait à un chien. |
| | | Takuya Hibari ♣ Université - 2ème année
Genre : Age : 29 Adresse : Bougu 181
KMO :
| Sujet: Re: Premier flocon de neige {Takuya} Sam 27 Sep 2014 - 12:17 | |
| Cela faisait seulement trois semaines que les cours avait repris, et déjà, je ressentais comme une envie de renouer avec mes anciennes habitudes. Une envie de bailler me pris, alors que je marchais au milieu des couloirs du lycée, sacoche en main, chemise pas trop affriolante et cheveux bien attachés en arrière. Non pas que je n'avais mis aucune bonne volonté à m'insérer dans mon nouveau cursus scolaire. Assiduité en cours, politesse, et travail avaient figuré, sans faillir, sur mon agenda durant ces premiers jours.
Je n'avais pas cherché à m'imposer au sein de la classe non plus, me contentant d'un « bonjour », « au revoir » au début et à la fin de la journée. Pour finir, j'avais jeté mon dernier paquet de cigarettes à l'entrée de l'université, un mois sans, le temps me paraissait long, mais je tenais. Pour l'instant du moins.
Non vraiment, l'élève modèle.
Pourtant, chaque soir, alors que je profitais du peu de mon temps libre en lisant, je ressentais une envie de sortir tandis que l'alouette sur mes flancs semblait palpiter, me rappelant sans doute quel genre d'oiseau en cage je faisais.
Mon seul plaisir résidait dans l'écoute de mes musiques, surtout du rap en ce moment. J'aimais le rap, Français de préférence, pour ses tonalités abruptes et violentes. Le débit de ses paroles et l'impression de colère qui s'en dégageait. J'avais élu Disiz comme favori, son Rap Génius figurait tout en haut de mon échelle de valeurs et il n'allait pas bouger de cette place durant un moment. Je n'avais jamais appris le français, et je ne prévoyais pas non plus de le faire un jour, cependant, j'avais écouté tellement de fois cette musique que j'avais finit par traduire phrases par phrases le morceau à l'aide d'internet et d'amis qui connaissaient certains rudiments, si bien que je la connaissais désormais par cœur.
Je m'assis sur une des marches de l'escalier principal, à bout dans cet habit de lycéen bien élevé trop serré pour moi. Je regardais descendre mes camarades rentrant chez eux d'un oeil morne, certains me bousculant sans s'excuser, tandis que mon morceau fétiche frappait mes tympans.
« ...J'suis pas que cool, j'suis pas que good, torturé depuis le poisson rouge... »
Ce n'était pas la première fois que certains de mes « camarades » se permettaient ce genre de bousculade qui, je le savais, n'étaient pas toujours involontaire. Mais je laissais couler, sachant que mon engagement était bien trop important pour me préoccuper de ce genre de futilités, même si cela avait pour effet de me rendre un peu plus morne chaque jours qui passaient.
Je pris conscience d'un poids supplémentaire dans la poche de mon pantalon, et c'est intrigué que je sortis un téléphone. Je souris, je l'avais trouvé posé négligemment sur une table à la sortie des cours. Vu sa coque et sa sangle, ce téléphone devait sans doute appartenir à une fille. L'idée fugitive de le vendre me passa bien à l'esprit, mais je chassa rapidement cette idée, décidé à rendre l'objet dès que possible.
Une voix perçante et désagréable, même pour moi, me vrilla les tympans.
« Toi là, c'est mon portable ! » « Me cassent les couilles, me rendent vulgaire... »
Irrité, je me levais dans un long soupir puis me retourna, décidé à faire face à cette pimbêche. Je manquais de m'effondrer de rire, le petit bout qui semblait vouloir que je lui rende des comptes, bien campée sur ses petites jambes, peinait à dépasser mes épaules. Bien qu'elle soit dans ma classe, je ne la connaissais pas réellement, et c'est avec difficulté que j'apposais un prénom sur son visage « Ueno ». L'image de ma mère, plongée dans son mutisme, se superposa à celle de la gamine. Il me fallait lui rendre son téléphone sans faire d'histoires.
Mais celle-ci, dans un mouvement raide, tendit le bras et prononça ce mot, sonnant comme un raid de flèche. Le mot de trop.
« Donne. »
Une bile amère me pris à la gorge, l'envie de lui répondre avec la même animosité monta, une envie sourde mais puissante, que je ne connaissais que trop. J'ouvris la bouche, près à lui rendre ces deux premiers coups, mais je la referma aussitôt. Je marqua un temps d'arrêt, reprenant mes habitudes.
L'ange qui passa ainsi, me permit de goûter, pour la première fois depuis longtemps, au malaise qui s'installait peu à peu dans cet absence de paroles. Le dernier élève rentrant chez lui passa, s'engouffrant dans l'escalier, et, tandis que les lumières s’éteignirent peu à peu, plongeant notre décor environnant dans une pénombre orangée de cette fin d'après-midi, je me redressa et articula ces mots avec calme mais fermeté.
« Je crois que vous avez mal compris dans quelle position vous vous trouvez actuellement. ».
Je la vouvoyais, afin d'installer une certaine distance, et posais la problématique. Puis j'embrayais sur un temps de pause, pas assez long pour lui laisser le temps de répondre, juste assez pour lui laisser le temps de digérer l'information.
« Donnez moi une bonne raison de vous rendre ce téléphone.»
Et enfin, cette dernière réplique, qui lui laissait entendre qu'une porte de sortie, ses excuses, était encore praticable. Mais encore fallait-il qu'elle comprenne.
Les mots de Disiz parvinrent à mes oreilles à travers mes écouteurs, toujours vissés sur mes oreilles.
« ...et ma question préférée, qu'est-ce qu'on va faire de toute cette jeunesse ? ...»
Pour l'heure, ça dépendait encore de sa réaction. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier flocon de neige {Takuya} Mar 30 Sep 2014 - 20:15 | |
| On aurait dit une otarie. Il fait mine de vouloir dire quelque chose avant de laisser un silence. Est-ce qu'il réfléchit ? Il n'y a pas grand-chose sur lesquelles réfléchir. C'est fait, la première impression est donnée, un idiot comme tous les autres. Gardant exactement la même pose, Fuyuko voit la lumière extérieure devenir plus forte qu'à l'intérieur. Enfin, il ouvre ses lèvres une deuxième fois et laisse du son s'y échapper.
"Je crois que vous avez mal compris dans quelle position vous vous trouvez actuellement."
Oh, non, elle a tout compris. Il n'y a qu'une seule théorie qui vient juste d'être affirmée. Il lui a volé son portable. Voilà tout. Voilà pourquoi elle ne le trouvait nulle part, elle ne l'avait pas perdu. On le lui a pris. Elle comprend la position dans laquelle elle se trouve, celle de la victime. Et il n'y a rien à débattre : il est coupable. Les moins malins sont toujours coupables ; s'il n'a pas commis ce dont elle l'accuse, il doit bien être coupable de quelque chose.
"Tu n'as pas l'air de comprendre toi non plus. Prendre quelque chose qui n'est pas à soi, ça s’appelle du vol." explique-t-elle en se donnant un ton de maîtresse d'école.
Être vouvoyé est ordinaire pour Fuyuko, ça lui donne une impression de supériorité qu'elle apprécie particulièrement. Tutoyer en retour n'est que plus agréable. Après tout, il n'est pas au-dessus d'elle, il n'est pas supérieur à elle. S'il avait le respect d'enlever ses écouteurs quand on lui parle, alors peut-être qu'elle chercherait une raison de le vouvoyer. Le respect reste une de ses valeurs fondamentales, une de celles qu'elle ne sait pas honorer.
"Donnez moi une bonne raison de vous rendre ce téléphone."
Le message est passé : récupérer son bien ne s'avère pas simple. Déterminée, elle est prête à rester jusqu'à ce que le ciel passe de l'orange au noir. Elle n'irait pas jusqu’à dormir sur place, mais le principal c'est l'intention. Elle ne tient pas autant à son portable, peu importe son prix. Elle vient de courir sur trois étages pour le retrouver et qu'on lui tienne tête est la seule chose qui lui manquait pour vraiment ruiner sa journée.
De bonnes raisons, Fuyuko peut en donner mille. D'abord, elle a cette invitation qu'il faut récupérer. Ensuite, il y a des photos sur ce portable. Rien qu'on pourrait considérer comme embarrassant, mais aucun motif de les diffuser partout. Aussi, quelqu'un a peut-être essayé de l'appeler. Elle aime vérifier sa messagerie régulièrement, voire constamment. Cependant, elle ne va prendre la peine de répondre sérieusement donc, parmi les raisons les plus évidentes :
"C'est le mien. Il n'est pas à toi. Il m'appartient. Il ne t'appartient pas. Je peux continuer si tu le souhaites."
Même s'il le souhaite, elle ne continuerait pas. Son bras qui s'est légèrement courbé depuis se redresse, comme pour atteindre un objet plus loin, plus haut, qu'elle ne peut pas avoir. Ses yeux se concentre sur l'objet en question avant de remonter jusqu'au yeux de son interlocuteur. Elle ne sait pas lui dire d'une autre façon, il n'y a rien de plus élémentaire.
"C'est simple Tanaka, tends la main et lâche ce portable juste au-dessus de ma main.", dit-elle alors en pointant du doigt la paume de sa main. |
| | | Takuya Hibari ♣ Université - 2ème année
Genre : Age : 29 Adresse : Bougu 181
KMO :
| Sujet: Re: Premier flocon de neige {Takuya} Mar 7 Oct 2014 - 22:37 | |
| "Tu n'as pas l'air de comprendre toi non plus. Prendre quelque chose qui n'est pas à soi, ça s’appelle du vol."Les paroles de Disiz s’arrêtèrent en même temps que le crachat de ce petit bout de jeune fille. L'ennuie me prit, ses paroles, bien que venimeuses, sonnaient creux. Le tutoiement venait à peine corser le tout. Pas d'attente, pas de défis. Ce mois sans échanges valables n'avait pas enfouis les braises, bien au contraire, celles-ci étaient rougeoyantes et n'attendaient que quelques mots pour s'embraser, mais je ne laissais rien paraître, me montrant d'une respectable froideur courtoise par mes mots.
C'est avec un sourire las que j’accueillis sa seconde tirade. "C'est le mien. Il n'est pas à toi. Il m'appartient. Il ne t'appartient pas. Je peux continuer si tu le souhaites."
Je soupesais l'Iphone 5S dans ma paume. Une certaine idée commençait à naître dans mon esprit. Je lui souris gentiment, les excuses n'étaient pas venues. Ses simples mots qui parfois, facilitent la vie de tous, et même, sauvent celle de certains téléphones.
Je regardais son bras s'agiter pitoyablement dans l'air. Je ne m'étais jamais vraiment vanté de ma taille, la vantardise n'était pas mon fort, mais je concédais volontiers que le ressenti était parfois agréable. Etais-je pour autant supérieur à cette fille ? Je savais trop bien que non, mais il fallait donner l'impression que oui. Le paraître n'était pas qu'une armure, dans certains cas, il pouvait se montrer plus aiguisé qu'une lame.
"C'est simple Tanaka, tends la main et lâche ce portable juste au-dessus de ma main."
« Tanaka », je cru d'abord que c'était une manœuvre de sa part, une énième pique maladroite lancée les yeux bandés en direction de mon amour-propre. Toutefois, l'étude de son expression me fit clairement comprendre que non. Pas de sourire, pas de rictus, une simple expression sérieuse, vaguement ennuyée, « Tanaka » avait été prononcé de manière naturelle. L'oiseau s'agitait sur mon flanc, cette adolescente ne considérait mon existence que parce que je détenais un élément qui lui appartenait.
Un rictus apparut sur le coin de mes lèvres pour toute réaction. Lentement, je me décalais sur la droite et m'appuya sur la rambarde de l'escalier, je regardais la distance qui nous séparait du rez-chaussée. Trois, quatre mètres tout au plus, « suffisant » pensais-je tandis que je laissais pendre le téléphone par sa lanière décorée de ce ridicule flocon.
« J'ai toujours aimé la neige qui tombe. »
Je me retourna vers Ueno, son bien toujours pendouillant au dessus du vide, je me pris à faire tinter du doigt le flocon. Je gardais une expression de tranquillité.
« La neige et ses flocons me donnent la sensation d'étouffer les sons, l'espace est ainsi plus tranquille. »
M'étant assuré du mieux que je le pouvais que personne ne rôdait plus dans les couloirs, je pris une expression plus dure.
« Tu crois que la tombée de ce flocon suffira à faire taire ce puits sans fond qui te sert de bouche ? »
Je lâcha cette phrase en même temps que l'appareil, me rapprochant d'elle dans un mouvement souple et rapide ne m'arrêtant qu'à quelques centimètres de son corps. Le bruit de verre et de plastique brisés résonna comme un doux froissement alors que je repris la parole.
« Je sens que nous allons bien nous amuser cette année. »
Je me redresse, lui sourit et continue ma route dans le sens inverse, la laissant là avec une dernière tirade débordant d'ironie froide, aux intonations impersonnels de discours officiel.
« L'abus de mépris est dangereux pour votre santé et celle de vos biens, à consommer avec modération. »
Les barreaux de ma cage semblaient se faire plus lâches à chacun de mes pas, l'oiseau lui, pépiait avec frénésie. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier flocon de neige {Takuya} Sam 11 Oct 2014 - 13:33 | |
| Alors qu'il sourit, il va se ranger près des escaliers. Comme pour s'installer à une longue discussion, Fuyuko se trompe en pensant que la nuit va être longue.
"J'ai toujours aimé la neige qui tombe"
Tout d'abord, elle ne comprend pas le rapport. Tant mieux s'il aime la neige, c'est son choix. Avant de voir sa main pendre au-dessus du vide et le téléphone à l'intérieur. Il va...
"La neige et ses flocons me donnent la sensation d'étouffer les sons, l'espace est ainsi plus tranquille"
Non, il ne va pas. Elle sent sur ses épaules un sentiment entre l'incrédulité et l'effroi. Le ton se resserre et elle reste sur ses positions.
"Tu crois que la tombée de ce flocon suffira à faire taire ce puits sans fond qui te sert de bouche ?"
Trop tard, il l'a lâché avant même d'avoir fini sa question. Les yeux grands ouverts, bouche bée, son esprit est vide. Elle dénoue rapidement ses bras et les tend vers l'avant, comme pour attraper quelque chose qui n'est déjà plus là. Alors, il s'approche d'elle aussi près que possible et lui dit quelques mots. Le seul son qu'elle entend est le bruit de son portable heurtant le sol du rez-de-chaussée, un objet vide et fragile qui se brise en mille morceaux. Elle accoure à la rambarde pour constater les dégâts et penche par-dessus le vide.
C'est fini, il est irrécupérable. De petits bouts de verre étincellent tout autour de fragment noir. À côté, le pendentif en flocon de neige repose sur le sol. Probablement la seule chose qui n'a pas été détruite. Elle n'y croit pas ses yeux. Adieu invitation, adieu défilé de mode, adieu nouvelle robe, adieu nouvelle manucure. Ses plans s'écroulent sur eux-mêmes, de sa faute. Outrée, le seul son qu'elle arrive à prononcer est un "Huh", expirant d'un seul coup tout l'air de son corps.
"L'abus de mépris est dangereux pour votre santé et celle de vos biens, à consommer avec modération", rajoute-il à l'atmosphère polluée qui l'entoure.
Fuyuko ne sait pas quoi faire, néanmoins elle sait qu'elle ne peut pas laisser passer ça. Il faut qu'il paye, littéralement et métaphoriquement. Elle veut une vengeance, surtout qu'il aurait attendu quelques secondes et elle serait excusée avec toute la politesse qu'elle pouvait lui adresser. C'est-à-dire le minimum. Elle aurait fait sa gentille petite fille à qui personne ne peut en vouloir, avec ses yeux de biches qui font plus peur qu'autre chose. Mais il a fallu qu'il balance son portable de la même manière qu'on jette une chaussette dans les escaliers. Sauf que les marches ne réduisent pas en poussière une chaussette.
Laissant ses émotions la guider, elle ne prend pas le temps de réfléchir ou de se calmer. Sans même penser aux conséquences, elle le rattrape alors qu'il commence à s'en aller et s'empare de son bras par le coude.
"Ne me dis pas ce qui est dangereux pour moi !" Fuyuko pointe du doigt son nez, semblable à une enfant gâtée qui menace un autre enfant. "Et laisse mes affaires tranquille, ou..."
Elle prend un temps détournant les yeux à chercher comment finir sa phrase. Elle n'a rien pour le menacer, au contraire, il tient ici la position de supériorité. Un constat que la jeune fille ne peut pas supporter, elle a besoin de tout contrôler. Elle tourne sa tête vers la gauche et ferme les yeux alors que sa main droite tente de donner une gifle aux joues de son camarade de classe. |
| | | Takuya Hibari ♣ Université - 2ème année
Genre : Age : 29 Adresse : Bougu 181
KMO :
| Sujet: Re: Premier flocon de neige {Takuya} Mar 14 Oct 2014 - 22:03 | |
| J'étais satisfait. Je voulais croire que j'en avais finit ici, et c'est pour cela que je m'étais détourné de la scène. Je ne souhaitais pas continuer, craignant les conséquences de nos actes respectifs. Je su que cela n'allait pas être aussi simple lorsque j'entendis ses pieds claquer sur le sol de l'étage. Je soupira, m'attendant à quelques menaces, rien de plus, l'avenir n'allait pas me donner raison.
Sans doute galvanisée par la colère, celle-ci m’attrapa par le bras. Légèrement surpris, je la regarda en haussant les sourcils. "Ne me dis pas ce qui est dangereux pour moi !" Était-ce tout ? Du travail m'attendait et ce jeu m'amusait de moins en moins."Et laisse mes affaires tranquille, ou…"Ou ? Ou quoi ? Curieux, je me permis un petit sourire en la regardant, j'attendais le verdict. Elle n'avait rien, rien du tout, ou du moins c'est ce que je pensais. Le coup partit sans que je n’eus le temps de réagir, bref, rapide, poussé par la volonté me faire ravaler ce sourire que je savais détestable. Peu de force mais cuisant, et pourtant peu assuré. Nos yeux restèrent clos quelques secondes après le coup, nos deux têtes convergeant dans le même sens. Terrible moment de battement où un cortège d'anges passa, moqueurs, alors que l'expression « œil du cyclone » me semblait convenir à merveille pour définir cet instant.
Un grognement profond que je ne me connaissais pas sorti de ma trachée, alors que très lentement je me redressais et tournait la tête vers celle qui avait su me répondre. Ironique boule de neige qui ne faisait que grossir.
Sans un mot, avec pour seul bruit le léger bruissement de mes vêtements causé par mon bras qui se détendait, je posais ma main sur le haut de sa tête. Comme un frère aurait fait pour câliner sa benjamine. Je me mis accroupie, et désormais plus petit qu'elle je la regarda dans les yeux d'un air infiniment triste. "Tu aurais pu simplement aller chercher les restes et tenter de sauver ce qu'il en reste. " Lui dis-je doucement alors que ma poigne se resserrait sur ses cheveux, mes doigts s’entremêlant dans sa chevelure. Je ne souhaitais pas lui faire mal, je considérais la violence physique comme improductive et barbare, aussi imaginais-je un autre type de réponse, efficace et peu coûteuse en énergie vu son poids.« Allons donc récupérer ton bien. » Soufflais-je glacialement alors que je me relevais, la main toujours fermement ancré dans ses cheveux. Elle ne bougea pas tout de suite, lorsque je me mis à avancer en sens inverse, la tirant par sa chevelure trop bien coiffée.
J'avais alors le visage fermé, résolument près à lui faire descendre ses marches une par une, lui apprendre certaines choses. Je ne la haïssais point, lui faire mal était secondaire, l'important était de lui faire comprendre que sa loi ne s'appliquait pas ici, pas avec moi. Je haïssais plutôt ceux qui ne lui avaient pas appris les valeurs que je considérais moi, prétentieusement, comme indispensables.
Elle se mit à bouger d'avantage une fois arrivés près des escaliers, je me retourna, décidé et implacable. Je la tirais violemment par sa masse capillaire pour la faire tomber au sol, mon but étant de lui faire descendre ces marches en rampant, qu'elle récupère les restes de son cellulaire au sol comme le petit animal capricieux qu'elle était. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier flocon de neige {Takuya} Dim 19 Oct 2014 - 15:36 | |
| Après avoir frappé avec succès ce sourire de son visage, Fuyuko reste les yeux fermés immobile. Sans le voir, elle sent une main se poser sur le haut de son crâne. Une main au début simplement posée, mais qui devient oppressante. Elle se tourne et voit son camarade de classe, les yeux à la même hauteur que les siens, un visage visiblement sans émotion. Alors que son bras émet une pression de plus en plus forte, elle tente en premier lieu de cacher qu'elle a mal. Mais ses sourcils fronçant la trahisse.
"Tu aurais pu simplement aller chercher les restes et tenter de sauver ce qu'il en reste." dit-il simplement.
Est-ce la façon dont il s'attendait que les choses se passent ? Qu'elle allait laisser ça couler ? Ou espère-t-il que son acte criminel n'a pas détruit l'objet en question ? Serrant encore plus dur, Fuyuko est paralysée, mais elle reste aussi déterminée que quand elle a donné cette gifle. En supplément de la douleur s'ajoute un soupçon de peur dû au ton calme qu'il emploie. Et toujours aussi doucement :
"Allons donc récupérer ton bien."
Elle ne comprend pas tout de suite, ou plutôt, elle n'est pas très concentrée sur ses mots. Enfin, il avance vers l'escalier. Exerçant une force, tirant, déchirant ses cheveux, elle qui a déjà assez souffert. Personne ne lui a jamais tiré les cheveux, personne en 16 ans. Pour la première fois, elle discerne un mal piquant à la fois partout et nulle part qui l'entraîne violemment dans sa direction.
"Lâche moi ! Brute ! Barbare ! Sadique !!" lance-t-elle désespérément pour lui faire lâcher. Elle hurle avec une de ses voix les plus aiguës, espérant qu'un professeur l'entende.
Garde la tête froide n'est alors plus une option. Il pousse les choses un peu trop loin pour elle. S'attaquer aux cheveux d'une fille, c'est inhumain ! Sait-il au moins combien de temps elle prend pour parfaire sa chevelure ?! Il doit s'en douter, ils laissent un tracé de perfection qui persiste sur des kilomètres. Et pourtant, le voilà à la traîner dans les couloirs. La haine a-t-elle une limite ?
Ils arrivent devant les escaliers et Fuyuko voit les marches comme les chutes du Niagara. Se répétant à elle-même : "Non, non, non !", c'est trop tard. Il la pousse trop brutalement et rapidement pour qu'elle se prépare. Elle tombe sur l'escalier froid et dur tandis que tout son corps s'avance. Ses genoux la réceptionne en premier formant un sentiment de brûlure intense. Une égratignure probablement, mais pour Fuyuko, c'est plus grave qu'un cancer. Face à la violence de 'Tanaka', elle regrette son action et se met à supplier.
"Arrête, arrête, ça suffit ! S'il-te-plaît !" hurle-t-elle.
Fuyuko perd alors un bout de fierté, mais c'est une situation de vie ou de mort. Son ego en miette devant son adversaire, elle est presque prête à tout pour arrêter ce supplice. Elle n'en peut plus. Alors qu'elle descend les escaliers pressée par ce monstre, elle marche avec toujours plus de difficultés. Sans avoir la force de résister. Ils arrivent au tournant des deux escaliers et elle tombe, cette fois pour ne pas avoir vu que les escaliers ne continuent pas.
"Je te donnerai tout ce que tu veux, mais relâche-moi !" propose Fuyuko en dernier.
S'il veut de l'argent, elle doit avoir quelques deux mille yens sur elle. Serait-ce suffisant pour acheter quoi que ce soit qu'on puisse acheter de lui ? Elle est même prête à avouer ses torts si ça lui chante. Juste, faites que ça cesse. |
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