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 A la croisée des loups. [Zakuro]

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Takuya Hibari
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MessageSujet: A la croisée des loups. [Zakuro]   A la croisée des loups. [Zakuro] EmptyJeu 28 Aoû 2014 - 23:46

Main en visière, mes longs cheveux au vent, bien qu'attachés, je me tenais appuyé sur le capot de la berline familiale, attendant que mon père, qui se tenait juste devant moi, finisse son monologue.

« …et en tant qu’ainé, sache que c’est sur tes épaules que reposent l’avenir de notre famille. »


Notre famille… Je retins un rire. C’est ridicule, donnez de l’argent à un homme, et le voilà près à fonder une dynastie. Mes tentatives pour retenir mon rire ne furent visiblement pas couronnées de succès. Mon père avait repéré ma fossette gauche si révélatrice de mes pensées moqueuses. Le petit homme rondouillard que j’appelais « père » s’assombrit aussitôt, si bien qu’il me donna l’impression de s’enfoncer littéralement dans le sol.
« Tu sais très bien ce qu’y t’attend si tu continues à faire l’insolent ! » Piaffa-t-il.

Je haïssais lorsqu’il prenait ce ton pour me parler. Cet homme me faisait honte. Ne pouvant le supporter d’avantage, j’adoptais une attitude moins provocatrice, me redressant légèrement et reprenant un air sérieux et compréhensif. Cela me permettait certes de faire taire les jérémiades de mon père, mais, ne soyons pas dupe, en me redressant ainsi, je paraissais beaucoup plus grand que celui-ci. Je retrouvais mon ascendant sur cet homme, et il semblait avoir compris le message.
« Bon… en tout cas, je suis sûr que tu feras le bon choix, et que je pourrais être fier de toi. Oh, attend j’ai un appel du bureau, va saluer ta mère. »

De mieux en mieux, en plus d’être ridicule, il ne faisait pas non plus l’effort de parler moins fort ou d’être courtois. Nous n’étions que quelques jours avant la rentrée et déjà, tout comme nous, les premiers étudiants se pressaient aux portes de l’académie, reprenant leurs habitudes, leur quartier, retrouvant leurs amis.
Et moi qui était là, à supporter sa voix nasillarde.

Je me décollais de la voiture, me retourna pour saluer ma mère à travers la vitre. Je savais qu’elle ne la baisserait pas. Imane Hibari ne parlait jamais beaucoup. Elle se contenta de me regarder à travers le verre, et, chose rare, fit l’effort de me sourire, illuminant son visage. Il était comme le mien, son visage, fin et anguleux. Avec l’été, nos peaux avaient pris leur teinte de saison, légèrement mat, au grand damne de mon père et mon frère. Oui, à la différence de mon benjamin qui lui tenait d’avantage de la branche paternelle de ma famille, je ressemblais beaucoup à ma mère.

Je finis par lui sourire également, la portière claqua, mon père me fit un dernier signe de la main auquel je répondis par un vague « A la prochaine » qui fut aussitôt couvert par le bruit du moteur. La voiture partit en trombe, me laissant seul devant les portes de l’académie, au milieu de mes bagages.
Chemise en jean, sac en bandoulière et cartable en cuir à la main, je me mis à marcher vers ces portes, me remémorant la marche à suivre.

« D’abord, l’administration… » marmonnais-je alors que je pénétrais dans le hall, immense et terriblement bondé par la foule d’élèves. Partout, des groupes se formaient, se désagrégeaient pour ensuite se reformer avec d’autres. L’ensemble m’évoqua une marée de cellules qui se divisaient, pour mieux se multiplier, lentement, mais sûrement.
« C’est pas gagné. »

Je réprimais un soupir de dépits, alors que, quelque part au fond de moi, une petite voix exultait de voir autant de monde, autant de groupes, autant de tensions potentielles à exploiter. Je secouais la tête, je n’étais pas venu là pour m’amuser, surtout au dépend des autres. Aussi pleine de bonne volonté que cette pensée pouvait être, je savais pourtant que, si je voulais éviter tout dérapage, mes interactions sociales devraient se limiter au strict minimum.

Autant vouloir arrêter une tornade avec un ventilateur soufflant en sens inverse, pensais-je en souriant amèrement alors que je remettais en place mes quelques mèches qui voletaient ça et là au rythme du vent qui s’engouffrait par la porte que je venais d’ouvrir. C’était vain et stupide.
« Allons bon, trouver l’administration devrait être le cadet de tes soucis. » me murmurais-je.

Je commençais alors à me frayer un chemin parmi les grumeaux que formaient les grappes d’étudiants. Ceux-ci, bien que majoritairement japonais, semblaient venir de tous horizons, aussi, çà et là on pouvait remarquer que des élèves, plus grands que les autres, émergeaient de la mare. J’en faisais parti, mais lui, il nous détrônait tous.
Cela faisait plusieurs fois déjà que je tournais en rond, ne trouvant pas mon chemin. Au bord de l’explosion neurale, je me résolu à demander mon chemin.
« Mais à qui ? »

Sûrement pas au groupe de geeks qui discutaient OS, ni même aux filles qui me regardaient en pouffant. Non, il me fallait quelqu’un de plus… grand, dans tous les sens du terme. Quelqu’un qui me répondrait vraiment, pensais-je.

Je le vis, alors que je promenais mon regard sur la foule comme un faucon cherche une proie, et je ne fus pas déçu. Je vis d’abord sa stature, son ensemble, avant son visage. Grand, trop grand.
Sur le visage, l’expression de ceux qui connaissent leurs capacités et leurs limites, tandis que ses yeux d’un bleu prononcé semblaient être capables de vous jauger. Son attitude, ses expressions, il y avait quelque chose de primaire dans sa façon de vivre le monde, j’eu envie de l’associer à un animal alors que je m’approchais, un sourire en coin aux lèvres.
Décontracté, je me plantais derrière lui, mes 1m78 n’arrivaient pas au bout de sa stature mais, je l’espérais, se défendaient vaillamment.

« Je viens d’arriver à l’académie et je cherche l’administration, peut-être peux-tu m’aider ? »

Certains élèves proches me regardaient sans trop comprendre qu’elle mouche m’avait piqué pour ainsi déranger un senpai, géant qui plus est. Mais je m’en moquais car, ainsi proche de lui, je sentais que je pouvais comprendre de quel animal il s’agissait, et aux premiers abords, il me semblait me regarder dans un miroir déformant et ce n'était pas déplaisant.


Dernière édition par Takuya Hibari le Mar 14 Oct 2014 - 23:26, édité 1 fois
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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MessageSujet: Re: A la croisée des loups. [Zakuro]   A la croisée des loups. [Zakuro] EmptySam 30 Aoû 2014 - 0:58



    Glissement feutré d'un chuintement rendu vivant par la vibration de son mouvement, le sabre revint dans le fourreau, guidé par le doigt, porté par l'esprit. Claquement de la fin du combat, immédiatement accompagné par un sourire, pendant que Jackson, un afro-américain exilé au Japon depuis deux ans, abaissait ses bras longs et musclés, la bouche tordue en une entrée d'air douloureuse. Le hakama sombre couvrait ses hanches écartées, et immobile, il me faisait face, son visage expressif devenu un masque de jais sur lequel rutilait la sueur de nos efforts. Cela ne faisait que deux semaines que j'avais découvert un allié potentiel sur le tatami en cet étudiant de master I socio. La taille aussi élevée que la mienne, il ne pratiquait cependant le sabre que depuis peu, et si son tranché était fluide, il n'était pas encore assez puissant. Mais il avait pour lui la vitesse et la précision, ce qui était un formidable avantage dans le combat au sabre. D'un sourire, je l'évaluais du regard, appréciant sa poitrine fine mais ses muscles déliés. S'il cherchait à complètement s'intégrer dans la pratique du sabre, ne serait-ce que de manière régulière, simplement, il pourrait améliorer son potentiel physique, et devenir un bon sabreur. Il eut un soupir de soulagement ; ce soulagement que le corps éprouve après une activité physique un peu trop intense, et mon sourire s'élevant en un rictus moqueur, je le saluais, pour finalement me détourner et m'éloigner. Sortir du tatami, rejoindre les vestiaires, prendre une douche, et attraper le reste de la journée au vol.

    Le portable en main, les cheveux attachés distraitement en cette coiffure plus usuelle qu'axée sur l'esthétique des choses, j'avais jeté la sangle de mon porte-parapluie sur mon épaule, ne prenant pas immédiatement l'attention de correctement le fixer dans mon dos, pendant que frappait sur ma hanche les rebondissements sporadiques de mon sac en bandoulière. L'achat du porte-parapluie était pratique ; je pouvais, désormais, me balader où je voulais avec mon katana et mon wakizashi sans que l'on me demande ce que contenait l'énorme sac de sport que je trimbalais avant. Nettement plus sobre, discret, et bien plus efficace qu'un sac. En cas de contrôle, comme me l'avait questionné Sasaki, j'avais ce passeport et la licence fédérale japonaise qui m'assurait un laisser-passer. Je n'avais plus à m'inquiéter du « comment faire en cas d'attaque prise deux, scénario second ». Le nukitsuke serait rapide, dès l'instant même où le mei ennemi effleurerait le mien. Il n'y aurait pas assez de temps pour que l'on puisse tirer une balle de revolver et tuer quelqu'un. Je frapperais en premier.

    Atterrissant dans le hall principal, rejetant mon sac sur ma hanche, je projetais un regard rapide sur les lieux, dans un balayage panoramique des têtes brunes. Pas de silhouettes blanches, pas d'immatérielles apparitions aimées, et je rabaissais les yeux sur mon portable, sélectionnant le nom de Kohaku dans la liste de mes contacts récents, pour lui envoyer un sms.



    12:38:43
    From : Litchi
    To : Chess
    « Bonjour, toi. Fin de l'entraînement. Tu es en cours jusqu'à quelle heure ? Je peux te retrouver quelque part ? »


    Effleurer la touche « envoyer », ranger le portable dans ma poche, et d'un mouvement de l'épaule, rejeter la sangle en arrière. Juste le rythme nécessaire pour déposer mes yeux sur un garçon apparu devant moi. Un rien de distraction, et j'aurais pu éviter l'éclat de son regard, le maintien particulier, la modulation de ses intonations. Un rien de distraction, et je serais passé à côté sans m'en apercevoir. Le physique profondément entiché au sol natal de mes ancêtres, il avait ces yeux sombres typiquement japonais, et les cheveux longs, dans une coiffe masculine, ce qui différait de la plupart des individus masculins que j'avais côtoyés jusque là et qui entretenaient leur longueur. Les paupières fermes en ce regard que je connaissais pour l'utiliser, un regard plutôt martial, né de la dynamique de percevoir le mouvement chez l'autre pour comprendre et réagir, sans avoir besoin de le fixer pour le détailler. Et cette peau un peu assombrie par le soleil. Il était intriguant. D'autant plus par ses mains. Un détail, minuscule, mais pour l'avoir trop longtemps observé, je savais que la peau ainsi abîmée entre le pouce et l'index ne pouvait être causée que par le maniement d'un ustensile long, fréquemment utilisé. Un sabre ?

    « Je viens d’arriver à l’académie et je cherche l’administration, peut-être peux-tu m’aider ? »

    L'hypothétique était rempli de possibilité, mais je venais d'accrocher à sa réalité, tout comme il venait d'entrer en collision avec la mienne. Cela avait été léger, bref, mais assez tenu et intense pour que je décèle un quelque chose de particulier dans le peut-être prononcé, et ses portes entrouvertes qu'il ouvrait, des inconnus que j'avais à franchir sans même me questionner. Cette envie, peut-être Un intérêt particulier qui me donnait envie de le mettre, peut-être bien, dans ce « sac ».  Mes lèvres s'étirèrent en un sourire.

    « L'administration ? Je pourrais peut-être, oui. Il suffirait que je te dise qu'il faut que tu traverses ce hall en te rendant ensuite jusqu'au couloir là-bas sur ta droite, et que tu te diriges vers les bureaux de droite. »

    Les yeux plissés en une expression rieuse, j'effectuais, doucement, ce déplacement des hanches, du buste, mouvement presque mort-né, qui me motiverait presque à l'accompagner jusqu'à là-bas. Parce que je n'avais rien à faire de prévu, et qu'il s'établissait de manière équilibrée à ce que j'avais envie de faire pour le moment. Découvrir et m'intéresser à, et discuter, établir et sourire. Pas de relation de force, simplement la satisfaction d'avoir un partenaire de, de quoi, d'ailleurs ? D'échange de mots et de regards, pour le moment, simplement.

    « Après, à toi de voir si ça t'aide vraiment que je te dise cela. C'est ce que tu cherchais ? L'aide ? »

    Sans réellement attendre de réponse, faussement désintéressé, je m'engageais pourtant vers les bureaux, pour, finalement, désigner sa main, sur le cartable de cuir qu'il transportait.

    « Jolies blessures, sur les interstices des doigts. C'est quoi ? »

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MessageSujet: Re: A la croisée des loups. [Zakuro]   A la croisée des loups. [Zakuro] EmptyLun 15 Sep 2014 - 22:50

[Bof bof ce soir.]

Notre rencontre fut comparable à une collision entre deux atomes. Tout deux froids et sûrs d'eux dans leur course respective, mais avec trop de différences pour ne pas fusionner.
Assurément martial, je su que l'homme qui me faisait face n'allait pas me décevoir lorsqu'il articula ces mots, juste assez d'indifférence et d'ironie dans sa voix pour que, sous l'effet de sa langue, sa phrase me fasse l'effet d'un coup de sabre.

« L'administration ? Je pourrais peut-être, oui. Il suffirait que je te dise qu'il faut que tu traverses ce hall en te rendant ensuite jusqu'au couloir là-bas sur ta droite, et que tu te diriges vers les bureaux de droite. »

Je souris, pas que j’eus particulièrement envie de rire, ou que je fus particulièrement joyeux, non. "Peut-être", "il suffirait", il avait compris ce que j'attendais de lui. Non pas qu'il me montre la voie, ce que la majorité des êtres qui claudiquaient autour de nous auraient simplement fait, mais qu'il me fasse voir, ne serait-ce qu'un instant, ses capacités, que je puisse le jauger.
Je soufflais un instant alors qu'il m'asséna sa deuxième tirade.

« Après, à toi de voir si ça t'aide vraiment que je te dise cela. C'est ce que tu cherchais ? L'aide ? »


Son coup était cette fois plus précis, sa première réplique n'était qu'un test, pour voir comment je réagissais, oui, c'était sans doute cela. Je me figurais que c'était cela, je voulais croire que c'était cela, me dis-je alors qu'il effectuait déjà ses premiers pas en direction des bureaux indiqués.
Je soufflais une seconde fois, plus doucement, son indifférence n'était peut-être pas si feinte que ça, je devais sans doute m'emballer pour un rien. Il ne jouait pas, il n'était pas de ceux qui jouaient, surtout avec inconnu, plus jeune qui plus est. Quelque part, au fond de moi, une petite voix le remercia de ne pas attiser les braises laissées par mes années précédentes, tandis qu'une autre, plus sourde, mais pourtant plus pernicieuse, me fit remarquer que, il y a quelques années, je n'aurais jamais laissé passer ça.
Je lui emboita le pas mécaniquement.

« Jolies blessures, sur les interstices des doigts. C'est quoi ? »

Je relevais la tête, quelque peu surpris. Il était bon oui, et je voulais croire qu'une personne aussi désintéressée ne pouvait pas remarquer ce genre de détails. Je pressais le pas, trop peu pour paraitre moi même pressé, assez pour me placer à sa hauteur. Pas assez près pour le coller, suffisamment pour le toucher en levant mon bras. Je reprenais mon assurance, non pas par bravade, simplement pour lui signifier que j'avais moi aussi compris. Nous ne jouions pas, nous avions tout deux estimé que notre interlocuteur en valait la peine, et, comme deux adversaires sur le tatamis, nous nous devions de nous respecter mutuellement malgré l'ironie de nos mots.

Je soupesais ma langue, comme je le faisais avec mon nanji il y a de cela quelques temps déjà. Puis, frappa, d'un coup sec.

"De l'aide, oui de l'aide. Heureusement, qu'un jeune ronin tel que toi passait par là pour voler à mon secours."

Me délectant un moment du silence laissé par mes mots, je lançais un second coup, lorgnant dans le même temps d'un œil ennuyé les élèves qui passaient.

"Et pour les blessures... Vu que tu as l'air de t'y connaitre, à toi de voir. Un indice, j'ai aussi des hématomes sur les avant-bras."

Celles que je portais n'étaient pas aussi prononcées que les siennes, et les hématomes, traces des contre-chocs reçus à parer de mon bô ou de mon nanji, trahissaient que le sabre n'était pas ma voie première. Je savais qu'il le découvrirait, pensais-je en souriant des commissures des lèvres alors que nous fendions toujours la marée humaine comme deux marins chevronnés.

Arrivés au bout d'un couloir bien moins bondé que les précédents, où l'odeur de café froid se mélangeait à celle, plus chaude, des imprimantes, une porte nous faisait face, tandis que quelques sièges que j'estimais propres, bordaient le couloir.
Quelqu'un, que j'aperçus à travers la vitre, étaient déjà dans le bureau qui m'intéressait, aussi je m'assis en prenant un journal qui trainait là. Son contenu, datant de deux mois déjà, ne m'intéressait guère, mais je sentais que reprendre des distances étaient nécessaires, surtout après nos échanges.

"Merci pour l'aide, je ne saurais te retenir, à moins que tu n’ai un peu de temps devant toi. A toi de voir."
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Zakuro Fea
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MessageSujet: Re: A la croisée des loups. [Zakuro]   A la croisée des loups. [Zakuro] EmptyMer 24 Sep 2014 - 22:12

    Entrant en collision, catalysant le développement d'un mouvement d'une énergie libérée, les atomes ignorent les ravages cosmiques qu'ils provoquent par leur déplacements effrénés dans un espace se faisant au gré de leur propre existence. Cette énergie, à échelle humaine, elle se faisait le fluide immatériel qui découlait de notre existence commune et contraire, à ce garçon et à moi. Nos mei effleurés l'un par l'autre, dans une découverte visuelle et mentale l'un à l'autre, le combat engagé, au delà d'une collision physique, était un effleurement martial. Un de ces contacts dans lequel l'affect se résume par ces conclusions que le combattant se fait de lui même par rapport à son adversaire, dans un déni absolu de ce que peut représenter l'humanité de l'autre. L'esprit épuré des attaches de ce que l'individu est, construit par la société, le combattant observe simplement l'autre comme il peut observer un arbre. A la recherche de sa compréhension, de sa nature, de ce qu'il est, et de ce qu'il peut ne pas et ne plus être. Une montée sur le tatami, un regard de combat, c'était comme regarder l'autre en le voyant arbre. A comprendre, pour véritablement le voir. Le voir, le saisir totalement dans son propre rythme, défier l'instant, et le comprendre, pour plonger jusqu'à son essence profonde, et m'assurer de ma contemplation totale, absolue, dévorante sur lui. Le voir. Mes yeux s'attardèrent sur sa face en des lignes courbées par un sourire nouvellement né. Oui. J'étais fasciné par l'idée de le voir, dans son ascendance trop japonaise pour qu'il ne soit pas engagé par le bushido. Sa phrase, en effet, alors qu'il marchait à côté de moi, ayant rattrapé ma hauteur, failli presque me faire me figer pour le regarder, stupéfait. Presque. Si je marquais un temps d'arrêt, pour la surprise, j'estimais que nous n'avions pas de temps à perdre sur une seconde qui ne s'expliquerait pas.

    Soit.
    Le terme « rônin », dans sa bouche, avait placé un goût sucré dans le mien. Sa comparaison était agréable, plaisante de la part de quelqu'un qui venait de me rencontrer, et mon égo s'en trouvait assez joyeusement flatté.

    Maintenant, je devais reconnaître que l'idée que l'on me traite de rônin, avec toute l'importance que j'accordais à ce mot, m'étonnait. Me surprenait. Il ne me connaissait pas. Pas assez, socialement, et encore moins avec les critères de la société moderne. Néanmoins, il y avait ces concepts féodaux qui ne me quittaient pas, et qui me faisaient croire en la possibilité de décoder le caractère de quelqu'un par rencontre des vibrations. Le Mei. L'espace vital-sensible des guerriers. Imprégné dans le bushido, il était alors facile d'apprendre à ressentir la bulle qu'il y avait autour des personnes de notre vie. Mais pour ce faire,  un entraînement de plusieurs années était nécessaire. Là, naturellement, il aurait fallu que je pose la question qui m'aurait offert une réponse succincte, logique, à ce raisonnement. Et par chance, je l'avais fait, quelques secondes auparavant, avant même la naissance de cette idée. Il eut ce léger mouvement des mains, dans un défilement flou des mécaniques motrices de ce membre, qui arrachèrent mon regard à tout autre réalité pour me faire me concentrer sur le déroulement de ses doigts. La peau étirée s'enroula, les cicatrices glissant. Mes lèvres se turent, mon esprit chassant tout sourire, chronophage des millisecondes figées pour mon introspection. Quels moments m'offraient-tu ?

    "Et pour les blessures... Vu que tu as l'air de t'y connaitre, à toi de voir. Un indice, j'ai aussi des hématomes sur les avant-bras."

    Le sourire sur le bout des lèvres, il m'invitait presque à l'imiter, ravi que j'étais d'avoir découvert un partenaire-adversaire aussi porté que moi sur des plates-bandes milles fois parcourues, mais jamais exploré avec quiconque n'appartenant pas au cercle trop fermé de mes amis. Il n'y avait qu'avec eux que j'explorais parfois l'idée du débat sur le Sabre.  Et il n'y avait qu'avec Sasaki que je pouvais me battre. Il n'y avait qu'avec Sasaki envers qui je pouvais porter des coups auxquels on répondrait avec la même violence, et une vitesse plus élevée que la mienne. Pour sa précision, j'avais ma technique, pour sa vitesse, j'avais ma force. Dans la complémentarité de nos dualités, pourtant, il y avait cette retenue l'un envers l'autre, car nous savions qu'il y avait ces deux chemins qui nous positionnaient, parallèles l'un à l'autre, dans un catharsis dangereux pour nous-même.

    Mais ce garçon, devenu définitivement trop combattant, n'était pas cet obstacle que Sasaki pouvait représenter. Il n'était pas une limite, au contraire. Il était un virage, un virage important dans lequel je voulais m'engager. Mon sourire se fit plus imposant. Mais je ne dis rien. Un indice, mais pas de réponse. Pas immédiatement. J'attendais que nous soyions arrivés dans ces bureaux où les bruits dominants étaient ceux des coups de téléphones qui résonnaient derrière chaque portes et chaque murs pour, après avoir rapidement inspecté les lieux, observer le garçon s'intéresser à un journal, et s'installer avec, l'imiter, m'asseyant dans le but de répondre à sa question.


    « Le temps, je n'en ai pas qu'un peu. »

    Kohaku rirait d'entendre cela.
    Je tendais mes jambes devant moi, venant poser mes mains sur les rebords du siège, mon regard projeté jusqu'à lui, en face de moi. Naturellement, le temps, pour l'Intemporalité, n'était jamais en manque. Le temps, je l'avais tout entier pour moi. Mes prunelles frappèrent les siennes, dans un sourire.

    «  Je pensais que c'était le sabre, au début. Mais un kendoka n'assume pas aussi rapidement le fait de révéler ses hématomes sur les avants-bras, qui sont preuve d'une mauvaise défense. Donc j'opte pour des armes plus longues, qui ne coupent pas. Mais plus épaisses, pour laisser des hématomes. »

    Je croisais les bras sur la poitrine.

    « Le bô, jô, tambô, hambô ? »

    Le bâton de combat.

    « Un nagamaki en bois. Ou un naginata, un bisento, ou un yari »

    Armes d'hast.

    « Mais tu n'as pas l'air d'avoir de blessures à la hauteur des cervicales. Si tu me dis que tu en as aux avant-bras, je peux considérer que tu n'utilises pas les lances. »

    Réfléchissons...

    « Tu peux aussi pratiquer mains nues. Bloquer les attaques avec les poignets et les avant-bras élimine donc les arts tels que le judo et l'aikido. Tu veux un café ? »

    Cassant le rythme, me levant, je me rendais jusqu'à la machine à café, insérant quelques yens dans la fente de la machine, avant de revenir avec deux gobelets, jusqu'aux sièges. Je lui tendais un des cafés, entrouvrant les lèvres.

    « Ce qui nous laisse le self-defense japonais ou le karate. J'ai une question. »

    Allongement de ma foulée, retournement, simple, j'allais jusqu'à mon siège, me rasseyant, tandis qu'autour de nous, les bruits électroniques allaient à tout-va, silencieux dans le vacarme de ma tête.

    « Pourquoi pratiques-tu ? »
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MessageSujet: Re: A la croisée des loups. [Zakuro]   A la croisée des loups. [Zakuro] EmptyMer 1 Oct 2014 - 22:55

Chacune de ses réponses agissaient comme un baume sur l'amertume que mon père savait si bien distiller en moi. Ainsi assis sur un fauteuil pas si confortable que ça, j'avais écouté ses réponses d'un air distrait, je n'avais pas tiqué à la mention du bô, faussement concentré sur le tabloïd qui faisait état de quelques « peoples » de tvshow, sans doute déjà retournés dans ces oubliettes qu'étaient la vie privée.

« Mais tu n'as pas l'air d'avoir de blessures à la hauteur des cervicales. Si tu me dis que tu en as aux avant-bras, je peux considérer que tu n'utilises pas les lances. »

« Ce qui nous laisse le self-defense japonais ou le karate. J'ai une question. »


Mes cervicales ne regardent que moi songeais-je avec ironie. Je ne répondis pas à cette affirmation qui sonna trop comme une sorte de question. Il découvrira bien assez tôt mon attachement au bois de bambous. Je daigna relever ma tête pour le regarder, baisser ma garde de papier pour recevoir le café, intrigué tout de même par cette question, suffisamment importante, sans doute, pour me l'annoncer.

« Pourquoi pratiques-tu ? »

Je lui souris tranquillement, plongeant mon regard un instant dans la surface noirâtre du breuvage bon marché. Je me demandais si celui-ci m'était du sucre dans son café.

« Observateur à tes heures ? Merci pour le café. »

Je lançais négligemment le torchon sur la table, me renfonçant dans mon fauteuil. La question ne s'était jamais réellement posée, j'avais débuté le kobudo jeune, à un âge où la question ne se posait pas. Mais je savais que des raisons, il y en avait un bon paquet, trop pour que je puisse toutes les expliquer. Je pouvais sans doute lui sortir une réponse toute faite, mais ce jeune homme me paraissait être bien trop en phase avec cet univers pour que je puisse lui lancer une obscure raison fade et sans intérêts. J'avais également cette envie de les respecter, lui et sa question. Cette énergie primitive ressentie plus tôt dans la foule n'était en fait que de la sobriété, une sobriété modeste qui accompagnait chacun de ses gestes. L'économie devait lui parler, mais ce n'était pas un animal.

« Pour éviter d'avoir à me battre. »

C'était ce qui se rapprochait le plus de mes motivations. Les résultats étaient-ils là ? Étais-je aussi épris de non-violence ? Non, bien sur que non, et les quelques points de sutures disséminés aux divers endroits de ma peau me laissaient perplexe. Mes adversaires de rue s'en souvenaient sans doute également. Phrase qui suffit à me rappeler mes dernières déconvenues, et c'est, non sans une certaine nostalgie mêlée à de la honte, que je laissa échapper un petit rictus au coin de la lèvre.

La personne à l'intérieur du bureau semblait être prête à laisser sa place. Ce sera à moi, bientôt, de m'envoler rejoindre ce lieu clos afin de m'occuper d'affaires humaines mais néanmoins nécessaires.

« Qu'est-ce qui te pousse à discuter ainsi avec un inconnu, l'ennuie ? " Demandais-je alors que je me levais. Il ne me semblait pas homme à s'ennuyer mais je détestais l'idée de ne pas pouvoir rendre ce qu'on me donnait. Une question, pour une question.

« Enfin quoiqu'il en soit j'essayerais de faire vite, mais je pense que tu auras tout le temps nécessaire pour lire les intéressants hebdomadaires que voici. » D'un geste de la main ironique je lui indiquais la pîle de journaux poussiéreux, tandis que je tournais les talons. Il me fallait continuer ma route seul.

Je prenais plaisir à discuter avec cet homme qui n'était pas qu'un miroir déformant de ma propre personne. Qu'il parte et je n'en serais pas outré, je ne désirais pas vraiment être accusé de kidnapping dès mon premier jour.

« Et si tu pars, et bien, j'imagine qu'on se croisera sur le tatamis. »
[Zak' l'ayant attendu, les deux compères s'éloignent du cœur administratif de l'académie. (lien de la suite bientôt disponible)]
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