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MessageSujet: Instant Karma   Instant Karma EmptyDim 23 Fév 2014 - 5:11


J'espère que le début te conviendra,
A Cammy Logan.


Un groupe d'étudiants étaient installés devant un tableau de la galerie contemporaine. Les jeunes discutaient vivement et à voix basses d'un tableau aux nuances claires obscures remarquables qui ne faisaient qu'augmenter la prestance des personnages centraux de la pièce. Légèrement éloigné d'eux, un étudiant bien plus grand, commençait à s'agacer de ce galimatias de paroles. Il haïssait ce genre de personnes dont la principale faculté étaient d'avoir le petit dictionnaire de la prétention et de l'arrogance. S'il n'avait pas été dans un musée, sans doute qu'Eden Indentshi aurait remplacé ses pensées assassines par des poings tueuses.
Il n'avait pas de temps à perdre, essayait-il de se convaincre pour s'empêcher de leurs sauter à la gorge. Mon dieu, oh, comme cela pouvait être dur de se retenir de frapper quand la colère l'emportait tellement sur le reste.

Ce matin, alors que sommeil commençait à le fuir, il avait eu de nombreuses pensées hypnagogiques assez cruelles. Il s'était vu dans un bâtiment léché par les flammes en train de jouer avec un jeu de trente-deux cartes au poker avec Ethan Matthews et Lun Marv. Quatre cartes étaient retournées au centre de la table, la grosse blinde était à Ethan, alors qu'il possédait lui-même le Jeton. Son jeu, à lui, était plutôt bon. Il pouvait former avec ses deux cartes, une quinte flush. Certes, ce n'était des mieux. Mais il y avait bien pire. Pourtant, lorsque vint son tour d'enchérir ou de suivre, il prit la parole et choisi de se coucher ensuite. Comme-ci l'ordre logique des choses avait été l'abandon. Hors Eden n'abandonnait jamais. Ce n'était pas dans ses habitudes. Cela ne l'était jamais.

Les flammes étaient venues grignoter le plateau de jeu et ; Eden s'était réveillé, ennuyé. Il était certain que son jeu était meilleur que celui d'Ethan et de Lun et qu'il aurait dû gagner. Foutu sommeil perturbé.
Réveillé, il avait cherché des raisons pouvant le perturber. Après avoir hésité entre le grec de la veille, la bouteille de whisky et les étranges cigarettes volées à type particulièrement con puisqu'il ne s'était pas laissé faire, il avait réalisé qu'il y avait une très bonne raison à ce rêve : il avait totalement oublié son devoir pour la semaine prochaine. Autant dire qu'un dossier de plusieurs pages sur les coutumes vernaculaires d'une partie du monde choisi au dix-neuvième siècle en matière de médecin aurait dû être travaillé depuis bel lurette et qu'il n'avait clairement pas le temps de bosser. Tout le rêve en devenait logique aux yeux d'Eden. Le bâtiment, c'était le musée. Le feu, c'était l'urgence. Lun, le connard qui avait perturbé son esprit ces derniers temps au point de lui faire oublier son devoir et Ethan le second connard qui avait perturbé son esprit pour les mêmes raisons.

Oubliant qu'il devait manger à midi avec Ethan Matthews au restaurant de nouilles situé à côté de l'hôpital, Eden se rendit rapidement au musée. Sans oublier toutefois, de se perdre trois ou quatre fois. Avant de se souvenir bêtement que son portable avait le mode GPS piéton et qu'il n'avait qu'à suivre les flèches. Après avoir manqué de se faire écrasé trois ou quatre fois et avoir épuisé totalement la batterie de son téléphone portable, Eden Indentshi pénétra dans le musée sous les coups de onze heures.

Il avait prévenu son maître de stage, à l'hôpital, qu'il prenait son après-midi pour un devoir. Ce dernier lui avait dit de prendre tout son temps, car Eden avait déjà totalement rempli son quota d'heures.

L'ontologie traduite par les tableaux d'une des galeries l'avait totalement séduit. En effet, des scènes simples, représentantes de la médecine de l'époque, avait attiré son regard. Il en était là, à lire ses récits, quand un autre tableau de la galerie contemporaine l'avait poussé à franchir l'espace entre les deux expositions.

Grave erreur.

Quittant la galerie moderne pour retourner dans le mouvement impressionniste, le garçon se stoppa devant l'œuvre de Lhermine, la leçon de Claude Bernard, un tableau peint en 1889 par Léon Augustin Lhermitte.
Eden avait décidé de démarrer de cette œuvre pour parler de Claude Bernard, le fondateur de la médecine expérimentale afin de mettre en évidence les pratiques et les avancées de la France à l'époque. Comme bons nombres de Japonais, Eden était fasciné par ce pays, dont on disait que la tour Eifel était aspergée de parfum Chanel toutes les semaines et qu'hommes ou femmes portaient des chaussures à talons en permanence afin d'augmenter de manière considérable leurs tailles.

De ce fait, le thème l'intéressait particulièrement et le garçon se mit à travailler une bonne partie de la journée. Sur son banc, rien au monde n'aurait pu le déranger. Il travailla ainsi jusqu'à quinze heures trente. Jusqu'à ce qu'une des filles du groupe de tantôt n'arrive à sa hauteur et ne lui dise :

« T'es Eden Indentshi, non ?
- Non. »

Considérant la conversation terminée, l'étudiant japonais se remit à écrire. La femme toutefois restait devant ses yeux et il les redressa, légèrement agacé. La demoiselle jeta un coup d'œil au sac à dos de l'homme posé sur le sol, à la dizaine de livres ouverts à côté de lui sur le banc, aux pages qu'il avait commencé à écrire.

« Tu vois qui je suis ?
- Une chieuse ? »

Visiblement, la femme n'avait pas l'intention de bouger. Le jeune homme remit ses écouteurs à ses oreilles, se remettant à bosser. Toutefois, il sentait la présence au-dessus de lui et ça l'empêchait de se concentrer. Ce fut d'ailleurs avec un certain agacement qu'Eden Indentshi constata qu'elle continuait à le fixer, peut-être même à lui parler. La musique était trop forte pour le dire. Le garçon retira l'une des oreillettes de son oreille pour glisser son regard noir sur l'idiote aux cheveux noirs, à la petite taille fine et à l'air prétentieux absolument détestable.

« Meuf, t'as pas le corps hyalin ! Alors bouge-toi ! »

Elle ne bougea pas et rentra de ce fait directement dans l'abjection de son esprit. Eden serra le poing, grogna, mais ne remua pas. Il s'attendait à une réponse qui ne vint pas. Finalement, avec un soupir et un self-contrôle qu'il ne se connaissait pas, il remit la musique à ses oreilles. C'était le seul moyen pour qu'il ne transforme pas en merlin et ne l'assomme pas direct comme une vache qu'on voudrait tuer. John Lennon entamait Instant Karma. Ah ! Le Rock de l'époque de ses vieux, ça le calmait direct. Et empêchait la céphalée chronique que lui causait son travail de le rendre dingue ...

Cela l'aurait calmé direct si seulement ... La béjaune n'avait pas soudainement versé ce qui semblait être de l'encre noire sur le travail qu'était en train de faire Eden.

« ... »

Elle n'eu sans doute pas le temps d'expliquer que c'était un pari avec ses amis de tout à l'heure. Ni le temps de réfléchir à la situation. Eden venait de taler son visage d'une main vive, la retournant tout simplement sur le banc dans un choc violent pour l'espace crânien entre la peau et l'os de la tête de la jeune fille, peut-être un peu amorti par ses cheveux. Sans réfléchir au-delà de ce dont était possible un poisson rouge, rappelant dans une parfaite oxymore, à quel point cet brillant lourdaud pouvait manquer de réflexion.

Il n'eut guère le temps, toutefois de terminer son travail, qui aurait peut-être terminé par sa meilleure note du trimestre ; qui aurait peut-être terminé par la peine de mort. Puisqu'un élément, vigile ou autre personne, ne vint l'arrêter dans sa décision de tuer cette petite connasse de bâtarde de saloperie qui venait de décider de voir en combien de minutes on pouvait abréger sa vie.




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Cammy Logan
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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyLun 3 Mar 2014 - 15:50

Elle n'avait rien loupé de la scène, mais n'avait pu intervenir à temps pour épargner à la jeune fille la plus valsante des danses qu'il lui ait été donné de voir. Le fait était que Cammy Logan ne se déplaçait qu'à vitesse extrêmement réduite avec le soutien d'une béquille et ce, depuis plusieurs mois suite au séisme. Elle se tenait désormais entre la jeune fille qui semblait complètement sonnée, et le grand brun, faisant face à ce dernier. Le reste du groupe avec qui l'étudiante trainait peu avant avait pris la poudre d'escampette à la suite du grand claquement qui avait résonné dans la salle. Pari ou pas pari, le geste de la victime avait certainement eu l'effet de cette gifle qu'elle s'était vu infliger mais en aucun cas, l'acte ne devait être réitéré.

Les yeux plongés dans ceux de l'étudiant, ultimatum d'éventuelles représailles, les écouteurs de l'homme menaçant envoyait un son grésillant qui ne lui était pas inconnu.


- Port...ez encc..ore une ff..ois la main sur elle...

Cammy était terrorisée malgré le courage dont elle faisait preuve à ce moment là. Ce qui expliquait son manque de concentration pour parvenir à parler correctement. Elle avait autre chose à penser que travailler sa respiration pour lutter contre le bégaiement qui lui rongeait encore plus sa petite vie médiocre. Pourtant, cette fois, c'était elle qui avait plongé dans d'éventuels ennuis, au lieu de faire intervenir la sécurité interne de l'établissement. Il faut préciser qu'initialement, elle voulait agir en faveur du bourreau actuel : elle avait entendu la conversation puérile des étudiants en manque d'action. Mais alors, pourquoi intervenir personnellement ? La réponse est simple : Cammy "connait" Eden Indentshi. Pas dans le sens "personnel" du terme, mais Indentshi étant à Keimoo lorsqu'elle-même est arrivée au Japon, elle a donc eu tout le loisir d'en entendre parler et à juste cause: malgré son allure inquiétante l'évidence lui avait sauté au yeux: le voyou est un bosseur ardu. Sa condition avait empêché la rouquine d'aller au devant de cet être intimidant. D'un autre coté elle devait reconnaitre qu'avec les hauts résultats du jeune, elle éprouvait pour lui une sorte d'admiration qu'elle refoulait aussitôt cette pensée embarrassante apparue.

- ...et j'appelle la police.

Entre les deux morceaux de phrase, ses traits avait changé. Elle ne pensait pas ses mots. En plus de six ans, c'était la première fois qu'elle s'adressait à ce jeune homme au prénom tellement symbolique qu'il ne pouvait s'agir d'une coïncidence. On ne pouvait être totalement mauvais en portant un si joli prénom. Il lui rappelait d'ailleurs une des héroïne du dernier livre qu'elle avait lu, un merveilleux roman d'Hugues Royer intitulé "Est-ce que tu m'entends ?". L'histoire d'un écrivain, William Delmar, décédé lors d'un tragique accident de voiture, percutée par un chauffard ivre à contresens sur l'autoroute. Il s'apprêtait à faire sa demande en mariage à la douce Katsuko. Son esprit ne trouvant la paix, il fut témoin du pire : sa petite fleur tombant amoureuse son assassin. Delmar s'était alors concentré sur une toute autre mission, celle de retrouver sa fille dont il avait été séparé lorsqu'elle avait 18 mois. Une jeune femme de 20 ans prénommée... Eden.
Cammy détourna les yeux du garçon et s'enquit de la santé de l'idiote. Encore un peu sonnée, cette dernière saignait du nez. Quelques gouttes tombèrent sur le parquet lustré de la salle du musée. Fronçant les sourcils, elle sortit de sa poche libre un paquet de mouchoir qu'elle tendit à la demoiselle. Alerté par quelques visiteurs, un agent de sécurité se précipita vers eux.


- Logan-san !!! Que s'est-il passé ?

Regardant en direction d'Eden puis sur les notes de ce dernier, illisibles par la quantité impressionnante d'encre qui avait été déversé sur la feuille, les lèvres de la jeune femme se pincèrent. Elle ne put s'empêcher de lancer une oeillade emplie de mépris à l'attention de la responsable de cet acte de vandalisme. Elle prit le temps de choisir ses mots, l'agent en avait maintenant l'habitude. Elle inspira lentement en fermant les yeux, cherchant le contrôle qu'elle n'avait su obtenir quelques instants plus tôt.

- Un accident. Pouvez-vous emmener cette jeune f...emme à l'infi...rmerie ?

Elle aurait préféré dire "idiote", "prétentieuse", "imbécile" mais la politesse était de rigueur, et surtout, elle ne désirait en aucun cas afficher son parti pris. Sans se donner la peine de répondre, l'homme emmena l'étudiante hors de la salle en empruntant un chemin privé, réservé au personnel et qui constituait un raccourci vers l'infirmerie. Les lieux désormais désertés, Cammy se retrouva seule face à Eden. Elle s'inclina poliment.

- Vous pouvez reprendre le cours de votre étude.

Puis tourna les talons et s'éloigna lentement, à son rythme. Elle avait besoin de prendre une pause. L'étude de la disposition des oeuvres de la nouvelle exposition attendrait. Dans sa tête, flottaient les paroles de John Lennon.


Instant Karma's gonna get you
Gonna knock you off your feet
Better recognize your brothers
Ev'ryone you meet
Why in the world are we here
Surely not to live in pain and fear
Why on earth are you there
When you're ev'rywhere
Come and get your share

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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyMer 5 Mar 2014 - 1:05


Le courage de la rouquine ou l’étrangeté de la situation avait totalement arrêté l’homme dans son geste. Incapable de répondre à Cammy Logan ou de bouger, il était demeuré les bras branlants en assistant à la suite des événements. Il n’était pas vraiment inquiet de se faire renvoyer du musée ou d’aller au commissariat. Il n’avait pas encore rempli sa carte de fidélité des lieux cette semaine et ce serait l’occasion de saluer les anciens collègues de son père. Toutefois, la tournure des événements prirent un chemin inattendu et il se retrouva bientôt à nouveau seul dans le hall du musée. La garce, l’agent de sécurité et la boiteuse étant chacun allé à des occupations diverses.
Lui, il se contenta de se rasseoir et de retourner à ses travaux sans être d’avantage préoccupé par ce qui venait de se passer. Eden avait l’avantage ou le désavantage de vivre les événements comme ils se présentaient. Un à un, sans trop penser à ceux qui venaient de se passer et sans jamais prévoir ceux qui allaient arriver. Comme un joueur d’échec ou de poker, il aimait anticiper les coups à l’avance, mais se donnait toujours le droit de la surprise.

Surprit, il l’avait été par la réaction de la rousse. Toutefois, une fois le sentiment passé, très rapidement, son étude de cas l’avait à nouveau préoccupé. Même s’il s’y prenait au dernier moment, il n’était pas question pour lui de rendre une feuille bâclée ou de ponctionner le travail d’un autre ou pire encore : de prendre des informations hâtive sur le net. C’était aussi l’avantage sans doute de pouvoir avoir une bonne mémoire et d’avoir assez peu d’amis pour ne pas s’encombrer de soirées excessives et prenante. En y pensant, il n’avait jamais cherché à aller au-devant des autres. Pas qu’il soit profondément antisocial, simplement qu’il était d’une nature calme et réservé ; et qu’il n’avait jamais eu besoin d’avoir des amis proches.

Si Lun Marv et Ethan Matthews s’étaient imposés à lui, ce ne l’était que parce qu’ils se trouvaient là au moment opportun et qu’ils avaient su l’apprivoiser avec beaucoup de temps. Ethan en revenant sans cesse au garage et en discutant de nombreuses nuits avec lui ; ce qui avait permis à Eden de s’ouvrir un peu. Et Lun en étant ce garçon persistant qui disait sans cesse que l’amitié se construisait dans tous les cas : dans la douleur, dans l’ennuie, dans le silence, dans la distance, le rapprochement. Lun et Eden s’étaient souvent différencié en cela. Eden trouvait plus simple d’arrêter quand ça devenait compliqué. Quand il ne ressentait plus l’émotion de départ ou qu’il avait le sentiment que ça finirait mal. Lun n’était jamais prêt à stopper. Même si l’amitié qu’il construisait allait droit dans le mur, qu’il n’avait aucun point d’affinité avec l’autre ou qu’ils étaient trop différents, Lun persistait, signait et recommençait. Parce que le blond ne voyait que le très court terme « il me manque » et le très long terme « dans dix ans, on en rira » de ses relations. Dans un sens, Lun était bien trop enthousiasme et positif et Eden bien trop négatif et pessimiste pour accepter l’idée qu’on puisse être proche de quelqu’un sans s’en brûler les ailes.

Même s’il n’avait pas d’ailes actuellement, il aimait à penser que son travail sur son ordinateur, ses copies, son boulot à la mairie, offraient un avenir bien plus sûr que des histoires d’amour ou d’amitié qui conduisaient souvent nulle part, sauf peut-être à la souffrance. D’ailleurs, Ethan et Lun l’avaient convaincus. Où les amitiés d’Ethan et de Lun les avaient-ils conduit ? Au déchirement, à la souffrance, à la séparation. En des montagnes russes de joie et de souffrance. Ils avaient passés leurs temps à aimer et à se faire rejeter ou à rejeter les autres. A bien y penser, Eden se trouvait bien plus en sécurité dans sa grotte à jouer à l’ours grognon et violent qu’à tenter un rapprochement peu glorieux envers une personne et une autre.

Le brouillon de sa thèse terminée, il ne remarqua pas que le soleil avait totalement disparu de la ville. Sans doute que ce dernier se couchait tôt en hiver. Eden ne savait pas l’heure de fermeture du musée et il se remit à parcourir les allées avant de s’installer à nouveau devant un autre tableau représentant un médecin effectuant une des premières radios.

Ce dessin serait l’antithèse de sa thèse. La ténacité rougeâtre des peintures utilisées étaient à ces yeux la guerre même que les religions et la médecine s’échangeaient à l’époque avec l’éternelle question : jusqu’à quel point peut-on se prendre pour Dieux ? Sans doute que les ecclésiastiques de l’époque et les hommes de science seraient surpris des avancées en quelques siècles et de tout ce que leurs recherches ou leurs savoirs avaient apporté au monde.

Le garçon, à nouveau concentré, la musique rock vibrante dans ses oreilles, se remit à son travail en silence. Avec Cammy, il n’échangea pas un mot. Il ne savait même pas si elle était encore ou pas dans le musée. C’était une pièce de théâtre, à deux et en silence qui se jouait. Loin du tumulte habituelle des uns et des autres ; loin des mots et conversations banales. Comme deux animaux sauvages, s’observant de temps en temps, avant de constater que le danger n’était pas là et de reprendre leurs paisibles vies tout en gardant une certaine curiosité à l’égard de l’autres espèces.

Et aux yeux d’Eden, Cammy était totalement d’une autre race. Le genre de fille totalement intouchable et inapprochable à moins d’être doué pour les mots, d’être tendre ou encore d’avoir une belle apparence. Populaire en sommes. Le genre de fille a attiré artiste et populaire. Et Eden était assez fier de n’être ni l’un, ni l’autre. Tout juste savait-il jouer un peu de la guitare et du saxophone, et avait-il eu quelques succès à l’époque de son collège : et encore, à l’époque déjà sa réputation était bien entamée.




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Cammy Logan
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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyJeu 6 Mar 2014 - 11:53

Le reste du temps s'écoula lentement. La pause de Cammy avait duré plus que de raison tant et si bien que la conservatrice du musée avait été obligée d'aller la chercher en personne. La rouquine n'en avait pas été blâmée, puisque les faits de l'altercation avaient rapidement été remontés aux oreilles de la quinquagénaire qui avait profité de l'occasion pour s'enquérir des détails. L'Australienne avait cité avec exactitude ce qui s'était produit en accentuant avec précision la préméditation de l'incarnation de la stupidité, régnant au milieu de son groupe de sauvages qui s'étaient vus incapables d'assumer leur décision lorsque les complications s'étaient profilés à l'horizon.
La conservatrice avait été outrée du comportement des jeunes d'aujourd'hui, mais n'était pas au bout de ses peines. Si Cammy avait saupoudré d'importance, exagérant avec une pointe de colère quasi-feinte cette étincelle insolente, elle avait en revanche édulcoré au maximum l'explosion de la poudre que représentait Indentshi. "Devant l'horreur de voir tout le travail sur lequel il était penché depuis quelques heures, ruinés en quelques secondes... sa réaction, un réflexe que j'aurais moi-même eu, fut simple: une gifle."
Sur le coup, la conservatrice avait été choqué: un homme avait frappé une femme...au point de la sonner, la faire saigner et l'emmenr à l'infirmerie. Son visage s'était assombri, elle avait été sur le point de quitter les lieux afin de renvoyer Indentshi de l'établissement pour ne jamais plus y revenir. Mais Cammy s'était sentie pris d'un nouveau courage en se faisant l'avocat du Serpent Tentateur. Au procés qui se déroulait dans ce salon de thé face au musée, la rouquine exprimait avec hardiesse ce que représentait la justice à ses yeux. Si l'acte initial avait été commis par un homme, comment sa responsable aurait réagit ? La violence du geste n'aurait-elle pas été identique ? Si justement la coupable avait été de sexe masculin, Indentshi se serait-il contenté d'une gifle ? Il était clair que non. Bien spur qu'il faisait la distinction entre femme et homme, bien sûr qu'il est violent... mais quelle idée de s'en prendre à tel prédateur.
Après une plaidoirie qui dura vingt-cinq minutes de plus, les deux femmes avaient alors quitté le salon pour s'en retourner oeuvrer à leurs tâches respectives. Petit plan sous la main, Cammy avait alors pris un siège, ét c'était ainsi qu'elle s'était remise à planifier depuis l'étage supérieur donnant sur la salle, la nouvelle disposition des piédestals, panneaux amovibles et autres type de fixations. L'exposition des artistes de l'Académie allait avoir grand succés, mais lorsque ce moment arriverait, elle ne serait probablement pas dans les parages. Son examen final aurait lieu à Tokyo, décisionnaire de son avenir. Deux choix s'offriraient alors à elle et l'un des deux la conduirait poursuivre ses études hors de Keimoo, hors du Japon et ce, définitivement.

De temps à autre, elle sortait le nez - sur lequel reposait une paire de lunettes de lecture - hors de ses plans, pour jeter, par dessus feuilles et monture, une brève oeillade en direction de l'étudiant sentant ainsi ses muscles se contracter d'effroi. Même lorsqu'elle se forçait à l'ignorer, c'était ainsi, elle ne pouvait s'empêcher de l'observer de temps à autre. combien de fois s'était-elle demandé comment pouvait se dérouler le quotidien d'une telle personnalité, en inadéquation totale avec les résultats qu'il obtenait. De plus, détail qui n'était pas des moindres, Eden Indentshi était conseiller de Maire de la ville. Comment cela était-il possible ? Tant de condradiction dans un seul être, ça avait de quoi le mettre au centre de toutes les attentions.

Le regard de la demoiselle se posa alors sur la grande horloge qui se trouvait au dessus de la porte d'entrée. De l'extérieur, elle semblait inversée, mais en réalité, elle affichait l'heure correcte à l'intérieur et quand la nuit tombait, un projecteur envoyait son incandescence au travers, et l'heure s'affichait convenablement sur le mur monobloc de l'étage du salon de thé. C'est alors que la rouquine réalisa que le musée allait fermer ses portes, confirmation faite par le responsable sécurité qui le lui rappela. Descendant un dernier regard vers Eden, Cammy informa son collègue qu'elle ne partirait pas tout de suite et se chargerait de l'évacuation du dernier visiteur. L'agent n'y vit pas d'inconvénient, Eden commençait à bien se faire connaitre par sa présence régulière. Cependant, par mesure de sécurité, il laisserait le gardien de nuit dans la même pièce que l'étudiant.

Quelques instants plus tard, Cammy était à nouveau plongée dans ses plans, le musée restait encore éclairé pendant une heure. Mais à peine cinq minutes furent-elles écoulées qu'elle prit la décision de descendre afin d'informer l'étudiant de la fermeture de l'établissement.
A son rythme, elle atteint l'ascenseur réservé au personnel et personnes à mobilité réduite et claudiqua lentement jusqu'au jeune homme, tandis que le gardien de nuit s'octroyait une pause-pipi.

- Excusez-moi... le musée a fermé ses portes.

Point de réponse. Le bourdonnement nasillard des écouteurs d'Eden lui obstruant toute autre intrusion auditive, Cammy tenta d'approcher sa main, lentement pour poser le bout de son majeur et de son annulaire sur l'épaule de l'homme. Ce qui n'était peut-être pas forcément une bonne idée. Elle n'a pas pensé que surprendre une telle personne, en pleine concentration sur une tâche pouvait être dangereux.

- Monsieur ?

Mais il fallait ce qu'il fallait. La nuit était tombée, Eden ne pouvait passer la nuit dans les locaux.
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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptySam 15 Mar 2014 - 0:53


La nuit était tombée sur la nation japonaise, recouvrant la cité de Keimoo de son lourd manteau sombre drapée de rues grises et illuminée aux couleurs des néons des lampadaires et des affiches de commerces. La douce clarté d’une large lune et d’un ciel découvert permettait aux promeneurs non arrêtés par le froid d’apprécier la beauté citadine du lieu. Les lumières multicolores chaviraient dans un claquement arc en ciel et grésillant.
Petit à petit les lieux de journée fermaient et les lieux de soirée commençaient une activité plus riche, alors que les commerces de nuit ouvraient enfin leurs portes. Les jeunes gens agglutinés devant les entrées du cinéma, des bars ou des boîtes profitaient dans l’espace adéquat d’une dernière cigarette qu’ils ne pourraient plus consommer une fois les portes franchis. Les derniers visiteurs de l’hôtel de ville avaient depuis longtemps quitté l’endroit et les derniers administratifs fermaient les portes de l’hôtel de Ville laissant une lumière allumée dans le bureau du maire, planchant seul sur un dossier. Ce soir encore la femme de l’homme dormirait seule dans ses draps trop propres et son enfant attendrait vainement le dernier baiser du soir.

Lui, l’homme de pouvoir, l’homme de droit, l’homme de représentation, tentait de ne pas faire figure d’homme de paille et d’apporter une vraie pierre à l’édifice. Autant les pierres qui roulent pouvaient se targuer d’avoir finit à la prospérité par leurs actions, autant le Maire avait parfois le sentiment vain que sacrifier sa vie de famille pour une ville était un sacrifice qu’il ne serait peut-être pas près à faire toute sa vie. Souvent, pour pouvoir se redonner un peu de courage quand sa volonté flanchait, il regardait la photographie de sa petite famille. Derrière elle, se trouvait celles de son conseil d’administration, de ses adjoints, du personnel et de ses conseillers. Un instant, le maire s’attarda sur le visage familier d’un jeune garçon dont le père était commissaire de Police au Sein de la Ville de Keimoo et dont la mère a épousé en seconde noce un ministre du Japon. Un brillant garçon, dont des rumeur avaient toutefois rapporté des propos assez décevant de sa part. Un carriériste.

Le maire le savait et trouvait cette motivation de réussite tout à son honneur. C’était avec une certaine surprise, au début du mois de mars qu’il avait appris qu’Eden Indentshi avait posté sa démission dans une brève lettre dans laquelle il exposait que la situation actuelle et les projets qu’il avait lui prenaient trop de temps pour pouvoir se consacrer à ses obligations au sein de la Mairie.

Eden Indentshi était devenu simple étudiant, vivant dans un garage de Bougu. Lejeune homme étant majeur, le Maire avait préféré ne pas le mettre dans une situation de conflit et n’avait pas prévenu ses parents.

Comment aurait-il pu se douter que ce même garçon, quelques semaines plus tôt, se trouvaient dans le musée de la ville en train de finir studieusement un travail scolaire. Seul dans le musée, il avait soigneusement travaillé jusqu’à ce qu’une jeune femme rousse ne vienne lui soumettre la fin des heures de visites.

« Oh, désolé … » Bredouilla d’un ton bourru Eden en retirant les oreillettes de ses oreilles et en les laissant reposer sur son haut. Le jeune homme rangea ses affaires.

« Je vous remercie mademoiselle.» Se contenta de rajouter l’étudiant, en lui jetant un regard neutre, avant de se diriger vers la sortie du musée. Cette dernière était fermée pour éviter l’entée du public. De ce fait, Eden Indentshi attendit patiemment que Cammy vienne lui ouvrir la porte.

L’adulte demeura sagement à attendre la jeune femme. Le sac à dos pendouillant à la main, la clope non allumée à ses lèvres attendant de sortir pour flamber.

Lorsqu’il pu enfin sortir, Eden Indentshi se dirigea dans les rues, finissant par se poudrer du même gris et par disparaître. Il n’avait pas finit sa journée. Il devait encore rentrer, aller chercher les enfants de Lun chez la nourrice, leurs faire prendre leurs bains, leurs donner à manger, on se brosser les dents, on raconte une histoire, on les couche. On remet au propre les brouillons d’aujourd’hui, on trouve des illustrations sur le net.
Copier, coller, mettre en forme, envoyer des messages par téléphones portables ou par SKYPE sans vraiment rien attendre. Pas un signe de vie, pas un signe d’abandon. Eden s’en fichait bien. Il utilisait le terme d’amis puisque c’était les gens les plus proches de lui, mais il éprouvait peu le besoin de s’en rapprocher ou de les voir.

Encore moins maintenant. Pas qu’il était déprimé. Au contraire, Eden Indentshi s’était adapté de manière assez facile aux contraintes de la situation dans laquelle l’avait posté son colocataire. Lorsque les enfants dormaient, il suffisait de payer une dame pour les garder : Il pouvait soit bosser, soit sortir.

Sortir, frapper et dépouiller le premier venu. Puis rentrer à nouveau.

La terreur des bacs à sable était revenu régulièrement au musée de la ville de Keimoo. Parfois quelques heures, parfois à peine une heure, parfois toute une matinée, une après-midi ou une journée. Il arrivait sans chercher véritablement un but, s’arrêtait parfois pour travailler, ou simplement écrire sur un carnet. Parfois, il était facile de le voir, avachi, dans un vieux jeans en tissu bleu, avec son tee-shirt qui avait dû être noir avant de viré gris foncé aux couleurs et logos de vieux groupes de Rock.

Ce fut toutefois, que quelques jours plus tard, en pleine après-midi, qu’Eden Indentshi vint à la rencontre de Cammy Logan.

Ce jour-là, le garçon avait les cheveux visiblement pas coiffés, attaché en une petite queue de cheval. Il portait une blouse de laboratoire, un vieux jeans bleus délavés et un tee-shirt d’Aérosmith, ainsi qu’un keffieh gris et blanc.

Visiblement assez agacé ou ennuyé, le garçon tapoté sur l’épaule de Cammy, qui était dos à lui pour attirer son attention. Ce jour-là, le musée était calme, et la jeune femme était sans doute en train de …

Il n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait faire.

Dans tous les cas, sas chercher à savoir s’il pouvait la déranger, Eden marmonna :

« Pardonnez-moi mademoiselle, j’ai perdu un carnet simple gris, de format A5. Il a des bordures bleues et il est noté sur sa couverture : 33e salon du livre, 2013, ville de Keimoo. »

D’un geste agacé, l’homme regarda à nouveau autour de lui. Ses écouteurs étaient toujours autour de son cou, et il ne réalisa que la même musique, Instant Karma, tournait en boucle.

« Il est assez important car il contient toutes les données comportementales de Plum’ »

En y pensant, Eden ne savait plus bien s’il l’avait oublié la veille, l’avant-veille ou simplement laisser chez lui. Le garçon avait parfois tendance à être tête en l’air, lorsque son esprit était occupé. Hors, le stress était bien présent :

Il devait défendre la thèse de son doctorat à la fin de la semaine. Comment avait-il pu perdre un carnet d’une aussi grande importance ?

« … Je vais devoir y aller, je travaille ce matin. Je peux vous laisser mon numéro ? Si vous le retrouvez, vous pouvez me contacter ? »

Interrogea l’homme en lançant à la jeune femme un sourcil interrogatif.




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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyLun 15 Sep 2014 - 18:32

En réalité, Cammy était en train d’inventorier pour la énième fois l’ensemble des œuvres de la « Jeunesse Keimoosienne »qui leur avait été généreusement prêtées par l’Académie de la ville. L’exposition touchant à sa fin, elle regroupait les noms des artistes qu’elle contacterait d’ici la fin de la semaine. Une liste avait été établie mais malheureusement, les noms des œuvres n’avaient pas été liés et il était impensable de ne pas les nommer lors de la correspondance. Ce faisant, elle sursauta lorsqu’on vint lui tapoter l’épaule. Extirpée par cet effroi nébuleux hors son labeur, elle afficha une mine renfrognée l’espace d’un instant ; elle avait horreur d’être dérangée de la sorte surtout que le musée offrait un calme serein aux pavillons délicats de son ouïe. Cependant, elle effaça cette démonstration trop naturelle de désagrément pour la troquer contre un air de surprise : Eden Indentshi venait de lui adresser la parole.
Etant membre du personnel du musée, même en tant que stagiaire, elle était régulièrement sollicitée. Le plus souvent, c’était ses anciens « camarades » qui venaient prendre de ses nouvelles, histoire de pouvoir alimenter les ragots dans les couloirs de l’aile universitaire ou de remplir les cases consacrées aux petits potins du Keimood. Les adultes en général se tournaient vers elle pour des raisons pratiques, type panneau directionnel : « Où se trouve la zone Antiquité ? », etc. Eden avait toujours fait preuve d’indépendance, il restait en retrait sans jamais se faire remarquer. L’individu semblait être une autre personne lorsqu’il franchissait les portes vitrées de l’établissement.

Cammy, se livrant toute entière à ses propres pensées n’écoutait l’étudiant que d’une oreille, sans véritablement analyser la nature de ses dires. Un carnet perdu, ok… elle ouvrirait l’œil. Mais tout de même, pourquoi était-il si différent d’un endroit à l’autre ? Comment une personnalité pouvait à ce point changer en fonction du milieu où elle se trouvait ? Cammy tenterait de se souvenir de questionner Yui à ce sujet, si toutefois ils avaient l’occasion de se croiser à nouveau. La rouquine nota donc la description de l’objet perdu/recherché sur une feuille vierge de son bloc A4. Salon du livre, hein ? Indentshi serait-il du genre à participer à cet d’évènement ? Etrange, elle ne l’y avait jamais croisé depuis son arrivée à Keimoo. Fallait dire que le peuple s’y brassait de sa grande envergure et il n’était pas forcément certain d’y croiser des visages familiers quand bien même leurs routes le seraient.
« Donnée comportementale d’une plume », bizarre, mais c’était noté. Relevant la tête de ses notes, Cammy nota l’embarras flagrant du garçon et hocha la tête sans prononcer un mot quant à la prise de ses coordonnées. Quel drôle d’individu, vraiment. Et de ce fait, l’Australienne était d’autant plus curieuse d’obtenir des réponses à ses questions quant à ce qu’il se tramait dans la caboche de ce type qui pouvait un jour se conduire comme un rustre envers une jeune femme, et un autre jour s’adresser si poliment à une autre que c’en était à se demander s’il ne souffrait pas d’un complexe de personnalité multiple. Quoi qu’il en fût, elle se contenta de souffler quelques mots après avoir correctement retravaillé sa respiration.

- Je ne manquerai pas de vous contacter si je le retrouve.

Le tout d’une traite, c’était quasi miraculeux.

S’inclinant poliment, elle tourna court à l’échange afin de terminer son travail, s’y reconcentrant illico ; elle avait perdu du temps.
Peu après la fermeture du musée aux visiteurs, la nuit fraichement tombée, elle relut ses notes et tomba sur la description du fameux carnet. Ah oui, elle avait presqu’oublié cette brève entrevue avec Indentshi. Elle corrigea cela en ouvrant grand les yeux à la lecture de cette feuille intruse au milieu de son inventaire. Comment n’avait-elle pas réagi sur le coup ? Elle posa son bloc sur le comptoir de la boutique de souvenir, ne gardant que cette fameuse description en main et se rua autant qu’elle le pouvait avec son appui métallique vers l’ascenseur. Frétillant nerveusement face à la lenteur ascendante du monte-charge, elle ferma les yeux. Sa corbeille… pourvu que l’employée de service de nettoyage ait oublié une fois de plus l’existence de son petit local… Cela faisait deux jours qu’elle ne passait pas vider sa corbeille et Cammy avait prévenu sa responsable de cette incompétence. Elle s’était promis de la prendre entre quatre yeux afin de lui rappeler qu’elle n’était pas invisible. La jeune femme, anxieuse, pénétra dans son bureau et constata avec soulagement que l’employée avait encore une fois mal fait son travail. Elle fourra sa main au fond de la corbeille remplie de feuilles griffonnées et chiffonnées et étira un petit sourire lorsqu’elle agrippa la surface dure de la couverture d’un livret gris aux bordures bleues. Elle s’installa sur sa chaise dactylo à roulette, serra l’objet contre elle et tourna sur elle-même comme le faisaient si bien les enfants lorsqu’ils découvraient l’existence d’un tel siège à l’instar de la rotonde d’un carrousel. Cependant, la satisfaction et donc, le sourire de Cammy d’effacèrent de son visage sachant pertinemment ce que présentait son contenu. Elle espérait ne pas découvrir l’intitulé du livret mais fut bien obligée de s’y confronter.

« 33e salon du livre, 2013, ville de Keimoo. »

C’était la même description qu’en avait fait Indentshi, celle-là même qu’elle avait notée sur son bout de papier gisant encore sur le coin de son bureau. Elle le savait depuis le début, mais sa mémoire lui jouait encore des tours, par moments. C’est pourquoi elle n’avait pas tiqué sur le coup, lorsqu’elle l’avait inscrit. Et pour cause. Elle décida de ne pas se torturer plus sur ce que Indentshi appelait « Données comportementales de Plum’ » . Comment pouvait-il leur donner un nom ? Parce qu’il y en avait eu plusieurs, toutes portaient donc le même nom ? C’était horrible. Prenant une grande inspiration, elle se saisit donc de son propre téléphone portable, au lieu de sa ligne professionnelle. Une erreur qu’elle s’efforcerait au mieux de ne pas réitérer à l’avenir. Elle espérait tomber sur le répondeur. Hélas.

« Euh…Allô, ex..cusez-moi de vous d…d.éranger »

Pitoyable. Sa colère se transformait en faiblesse. Maladroite faiblesse.

« Cammy Lo..gan, à l’ap…app…app… »

Ca ne sortait pas. Comme cela était frustrant. La gorge nouée, elle avait envie de pleurer. Elle souffla lentement, puis inspira. Tant pis si Eden s’impatientait.

« G..g..gomen nasai !»

Elle raccrocha aussitôt. Elle n’y arriverait pas. Elle opta donc pour le texto. C’était tellement plus simple. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ?

    « Pardonnez mon impolitesse. J’ai trouvé votre livret. Rejoignez-moi au musée, je vous attends. Ne passez pas par la porte principale, empruntez celle de service, juste à côté, sur laquelle sont notés les horaires d’ouverture. »


Elle n’avait pas précisé d’heure. Peut-être ne serait-il pas disponible de suite. Peu importait, elle patienterait le temps qu’il faudrait. Quitte à dormir sur place. Elle ne travaillait pas du lendemain de toutes façons.
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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyMer 17 Sep 2014 - 0:35

Hm ? Ainsi fut l’unique et seule pensée d’Eden Indentshi lorsqu’il reçu l’appel téléphonique de Cammy Logan. La rouquine était une femme particulière et il n’essaya pas de la comprendre. Retournant à ses travaux, dans le laboratoire, l’homme se pencha en avant et grogna. La palpitation cardiaque du cobaye n’indiquait rien de bon et le l’œdème cancérigène n’avait absolument pas diminué depuis trois jours. Même en admettant la marge d’erreur, il y avait peu de chance que le sujet survive. Grognant, l’homme endormi le petit animal pour commencer l’opération, vainement. Quelques heures plus tard, la blouse tachée de sang, et le visage fatigué, Eden se rendit à la machine à café. Son superviseur l’y rejoint. « Bon boulot, Indentshi. »
Eden grogna, redressant un visage courroucé. Le patient était mort : ce n’était pas un bon travail. Le superviseur eu un petit rire moqueur, qui se figea devant le sourire acerbe de son élève. Décidemment, Indentshi avait beau être brillant, il lui était tout de même salement antipathique.

« Allons. Vous avancez. C’est l’essentiel. »

Indentshi haussa des épaules, sa langue claquant sur son palais, mais il s’abstint de tout commentaire. La machine à café siffla, cracha, son jus noir avant de sonner de manière stridente. Eden récupéra son gobelet en plastique marron, d’aspect dégueulasse, et se rapprocha de la fenêtre de l’hôpital. Le babillage du vieil homme le supervisant ne l’intéressait pas.

L’homme du s’en rendre compte puisqu’il s’excusa d’une obligation inventée et laissa l’étudiant seul contre la fenêtre. Si son père n’était pas actionnaire dans l’hôpital, aussi talentueux le japonais serait-il, il lui aurait depuis longtemps remit le cerveau à la place. Et en particulier les chevilles. Eden, eu une moue goguenarde, avant de sortir son téléphone portable de sa poche qui clignotait depuis quelques minutes. Un message. Tiens. D’un numéro inconnu. Bien. Il regarderait plus tard. Il n’avait pas le temps de savoir quel abruti essayait de le joindre.

Surtout que s’il ne retrouvait pas son carnet, il n’allait pas pouvoir présenter sa thèse. C’était à s’en arracher les cheveux.

A quoi bon avoir travaillé depuis quatre longues de foutus années pour finalement rater à une semaine de l’échéance ? Il ne se le pardonnerait pas. Il ne se pardonnerait pas d’être aussi maladroit.

Il se rendit aux vestiaires hommes, réservés aux internes. Arrivés à son casier, il l’ouvrit et en sorti une petite boîte à trou. Il l’ouvrit, elle aussi. Telle une suite de poupée russe. Plum couina, puis grimpa sur la main tendue de son propriétaire avant de monter le long de son bras. Arrivé à son épaule, elle se nicha, par habitude.

Eden retira sa blouse, la jetant dans un sac plastique blanc. Normalement, il aurait du la retirer bien avant. Il le savait. La procédure était stricte : mais elle était rarement suivie. Qui a le temps, franchement, de passer à chaque pause café, par la case décontamination ? Peu importait. Il irait dans la douche, après.

La souris couina, et Eden eu une brutale idée. Il la remit dans sa prison, dans son casier, dans le vestiaire, remit sa blouse et se rendit à nouveau dans le laboratoire qu’il avait quitté.

Le cadavre du cobaye était en attente d’étude, bien sagement dans sa chambre froide. L’étudiant sorti le petit cobaye. Il le posa au centre d’une table d’analyse et se remit à étudier la boule nerveuse, la suite de petites cellules qui lui avait détruit les immunités. Il en retira un morceau, grinça des dents. Là, avait été son erreur. Le dosage. Encore une fois, il s’était trompé. Le patient était mort par sa faute. Il refit les calculs, recommença. Nota le tout dans le cahier d’analyse et changea la dose, sur deux autres cobayes. L’un resterait avec le premier test, à titre comparatif.

De la sueur perlait du front de l’homme. Cette fois-ci, il passa par la chambre de décontamination : il avait touché à trop de produits toxiques pour se permettre de faire l’impasse.

Les cheveux trempés, des vêtements propres sur le dos, il quitta l’hôpital. Il était soucieux. Clémentine venait de lui téléphoner pour lui dire qu’elle n’avait rien trouvé à la maison. Pas l’ombre d’un carnet. Soit il l’avait perdu à l’université, soit dans un transport scolaire, un chemin : mais il aurait presque pu parier, avec certitude sur le musée. Tant pis ! Il irait voir aujourd’hui. Quitte à fracturer les locaux. Sa thèse était plus importante que la porte du musée.

Il s’apprêta à téléphoner à Lun, pour lui dire qu’il rentrerait tard, mais se stoppa. Il avait oublié le message reçu tantôt. Et bien ! Une lueur de bonne humeur – et d’agacement éclaira le visage d’Eden. La petite chatte rousse du musée avait finalement trouvé son objectif. Heureusement que Cammy n’était pas devant le garçon à cet instant. Elle aurait été étouffée par deux bras heureux.

La bonne humeur passa aussitôt.  Eden se rendit dans le parking souterrain, pour récupérer sa moto. En général, il venait toujours en transport en commun, mais ces derniers temps : il terminait trop tard.
Il eu à peine mit les pieds dans le parking, que l’homme réalisa la présence d’un groupe d’individus. Des dealers, sans aucun doute. Le genre à venir chercher les clients dans les hôpitaux. Sales charognes. Allez savoir pourquoi, Eden ne s’était jamais drogué. A part peut-être avoir gouté, une fois ou deux, à la marijuana lors de soirées. Sans doute parce que voir l’état de Lun, à moitié en transe, ne lui donnait pas envie. Il s’était dit qu’il essaierait, un jour, pour voir. Mais, il trouvait toujours quelque chose de mieux à essayer avant. L’alcool.  Ce n’était sans doute pas mieux, mais c’était ce qui lui plaisait.

La plupart des adolescents s’enfuirent à sa vue. Sauf deux d’entre eux. Deux gamins, d’environ dix-sept ans. « Tu n’aurais pas un petit d’argent sur toi ? » De toute façon, dealer ou non, chieur ou non, adolescent ou non, ils s’étaient adressés à la mauvaise personne. Eden gronda, une fois, puis deux. Et finalement son poing s’abattit. Violement. Le reste eu une couleur rouge, comme le rat sur la table d’opération tout à l’heure. Et dans les yeux du garçon, la vie de ses gosses avait la même personne que celle de l’animal. Sans doute, moins, en réalité. La vie de ses animaux lui était précieuse. Celles ce ces garçons indifférentes.

Ecorché, abimé, il n’en demeurait pas moins victorieux de cette bagarre de parking. Au moins, pour une fois, il ne s’en était pas prit à des inconnus qui ne le méritaient. Eden le savait parfaitement : il ne contrôlait pas ses colères. Parfois, il était simplement furieux. Comme aujourd’hui : D’avoir perdu son carnet, d’avoir raté une opération, de ne pas avoir terminé ses recherches, de ne pas avoir trouvé la solution à tout. Et il s’énervait. L’énervement le rendait alors violent, de plus en plus violent, jusqu’à le rendre incontrôlable.

Ca le rendait fou. De ne pas parvenir à calmer ses mauvaises humeurs. Eden gronda : peu importait. Il avait un carnet à récupérer. Le garçon enfourcha sa moto, l’alluma et vit l’heure brillante.

Une heure du matin ?

Tant pis. Si la jeune fille était partie, il utiliserait le plan B.

Il roula, pas très longtemps. Le musée n’était pas si éloigné de l’hôpital, encore moins la nuit. Les feux rouges, les arrêts et les routes n’étaient pas pareil la nuit. Enfin, pas pour lui. Eden se stoppa, devant le musée, au milieu du trottoir. Il descendit, attacha casque et moto ensemble et relu le SMS.

Une porte de service ?

Le jeune homme se rendit à l’endroit, surpris au final de la trouver ouverte. Quelques part, la voix de la jeune fille, entendue plus tôt raisonna. Est-ce qu’elle était timide au point de ne pas savoir parler dans un téléphone ? Ou est-ce lui qui lui faisait peur ?

Dans les deux cas, pourquoi s’était placé entre lui et sa victime, l’autre jour ? Souffrait-elle d’un trouble de la personnalité ? Le genre de personne renfermé qui se transforme en héro la nuit ? Le syndrome de Kick-Ass ?

Bien. Il était passé par la petite porte. Sauf que … Eden ne connaissait pas le musée, en dehors des zones réservées au public. D’ailleurs, il était fort à parier que la porte par où il était passé était restée ouverte à cause d’un  collègue de la jeune fille. Il aurait fallu être imprudent dans le cas contraire.

Etrangement, le musée de nuit était assez effrayant, même pour Eden Indentshi. C’était bien le genre d’endroit qui fichait la chair de poule.

Eden Indentshi se saisi du téléphone, retourna sur le message. Il lu les quelques mots, et choisi de téléphoner. Déjà parce qu’un message pouvait ne pas se voir : la preuve tout à l’heure et qu’il craignait que la timide renarde ne se soit endormie.

« Nâ. Indentshi. Je suis entré par la porte de service, mais je n’ai pas la moindre idée où vous êtes dans le musée fantôme et j’ai pas bien envie de rencontrer un spectre nocturne. Alors, si mademoiselle des Ronces pouvait venir dans ma direction, ça m’arrangerait grandement. »

Eden sourit, amusé, sans trop savoir pourquoi.

« A moins que vous ne vouliez vous lancer au jeu du loup nocturne. Je doute toutefois que ce soit dans vos habitudes … »

De jouer. D’enfreindre les règles. D’être libre, autrement qu’enfermer dans sa petite bulle. Il ne le précisa pas. Se contentant de la chercher du regard. Et bien, non, vraiment ! Le musée la nuit avait quelques choses … de sordides. De vraiment sordides.

A bien y penser, son arrière-grand-père lui avait dit que le bâtiment était l’un des plus anciens de la ville, et qu’il avait servit pendant des années comme refuge à bon nombre de faits historiques. Combien de gens étaient morts ici ?

Eden ne voulait pas le savoir, mais il n’avait aucune envie de rencontrer le spectre de l’un d’entre eux. Certes. Eden ne croyait pas en dieu. Et pour le coup : il ne devait pas croire aux fantômes. Sauf, qu’il y avait toujours un peu de peur, bien cachée au fond de lui, quand il s’aventurait dans des endroits sinistres.

Réaction humaine, peut-être. Il n’en savait rien.

« Bon, Logan, magne-toi  le derche ou je refais les peintures de l’air d’Edo à ma manière. »

Ouais, bon. Difficile aussi de savoir si Eden parlait au répondeur ou à la jeune fille. Dans tous les cas, il raccrocha en grognant. S’asseyant devant la porte de l’entrée pour les clients. Non, il n’irait pas taguer les murs du musée : ses grands-parents le tueraient s’il osait faire ça. Mais, le dire l’avait défoulé un peu.




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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyVen 19 Déc 2014 - 22:18

L'heure tourna, lentement et dans le petit bureau de Cammy, la jeune fille avait fini par s'endormir, la tête posée sur la table, enfouie au milieu de cheveux libérés en pagaille et notes diverses correctement alignées sur les pages de son classeur. Pour elle aussi, tout se jouait sur les documents enfouis sous les nombreuses capillarités de sa rousseur australe. Bientôt, son stage au musée s'achèverait, ainsi que son parcours de l'Histoire des Sciences de l'Antiquité. Si tout allait bien, elle pourrait même être titularisée dans ce musée mais...ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. De son ambition, elle visait la Grèce, l'Egypte, l'Amérique du Sud et l'Europe du Nord. Elle commencerait toutefois par le Japon, mais ça ne l'excitait pas autant que les autres terres inconnues. Et pour une fois, ses rêveries l'emmenèrent dans ces contrées lointaines, lui offrant l'aventure, les racines des légendes à travers les ruines de temples millénaires. Elle se voit grimper des hauteurs fantastiques et ainsi admirer le monde avec un regard ancien. Pureté de la découverte tel un touriste qui aperçoit pour la première fois l'impressionnant Opéra de Sydney ou le majestueux Mont Fuji.

Dans la réalité, cette petite pièce reflétait, par posters et lithographies,de ces lieux ancestraux, ce que la petite Cammy Logan rêvait de devenir depuis l'enfance. Dans cette petite pièce, on pouvait aisément deviner son passé, son présent et son avenir.
Toutefois...dans un coin de sa petite table, un carnet faisait tâche dans le décor. Ainsi qu'un smartphone. Ce dernier se mit d'ailleurs à vibrer, réveillant l'Australienne. Avant que l'interlocuteur ne puisse tomber sur son répondeur, elle décrocha, glissa l'appareil au travers de la jungle de ses mèches éparpillées. Elle n'arriva pas à articuler le "Moshi Moshi" d'usage. Aussi, aucun son ne s'échappa de ses lèvres.

« Nâ. Indentshi. Je suis entré par la porte de service, mais je n’ai pas la moindre idée où vous êtes dans le musée fantôme et j’ai pas bien envie de rencontrer un spectre nocturne. Alors, si mademoiselle des Ronces pouvait venir dans ma direction, ça m’arrangerait grandement. »

Encore enracinée dans son rêve fabuleux, la dureté de la réalité provoqua un décalage bien trop violent dans ses synapses. Elle décida toutefois de redresser la partie haute de son corps, finissant ainsi en position assise, de façon plus convenable. Ca lui revenait désormais : le musée. Elle était au musée et s'était encore assoupie sur place. Un petit plaid polaire chuta de ses épaules : le gardien de nuit commençait à avoir l'habitude de la présence de la demoiselle.

« A moins que vous ne vouliez vous lancer au jeu du loup nocturne. Je doute toutefois que ce soit dans vos habitudes … »

Nocturne... Quelle heure était-il ? Toujours à moitié endormie, elle remit les choses dans l'ordre et surtout, dans leur contexte. Qui était son interlocuteur ? Cette voix masculine lui était familière et, dans le double-sens, un peu trop familière. Il avait dit "Mademoiselle des Ronces" ? Ca sonnait joli. Comme dans un conte. Elle apprécia et accepta ce surnom. Seulement, le dernier commentaire avait des allures de jugement. Ca, elle n'apprécia pas du tout.

« Bon, Logan, magne-toi  le derche ou je refais les peintures de l’air d’Edo à ma manière. »

Elle se redressa plus encore, parfaitement réveillée cette fois. Indentshi. Eden Indentshi. Ca lui revenait a présent. Un regard furtif vers le coin de la table. Le carnet. Il raccrocha. Bien trop familier, il avait été.
Cammy quitta son siège, fit quelques pas vers la porte et un éclair de lucidité ou autre traversa sa boite crânienne. Elle se cassa la figure. Comment avait-elle pu oublier sa béquille ? La chute était assez douloureuse mais... elle venait de faire quelques pas, sans la moindre difficulté. Maintenant qu'elle y songeait, elle avait bien su à Noël cuisiner chez ses parents sans trop de difficulté à rester debout alors qu'au bal, elle ne pouvait pas faire le moindre mouvement sans sa petite canne, elle était même demeurée incapable se baisser. Même ici, au musée, elle pouvait se maintenir debout pendant un bon moment sans perdre l'équilibre. C'était troublant. Il fallait absolument qu'elle en parlât à son père, dès que possible. Elle le nota sur un petit calepin, des fois que la mémoire lui ferait encore une fois défaut. Avec difficulté, elle se releva, attrapa sa béquille et, sans prendre le soin de remettre ses cheveux en place, se dirigea vers l'entrée de service du musée, carnet de note intrus dans son sac en bandoullière. Elle se dirigea à la lumière des spots des issues de secours disséminées ça et là, gardant en mémoire la menace et la vulgarité des derniers propos d'Eden Indentshi. Chevelure en pagaille et fin maquillage estompé laissant place à sa pâleur naturelle propre aux roux, Cammy ressemblait plus à un cadavre ambulant qu'à une ancienne de l'élite Intellectuelle de l'Académie Keimoo. Elle aperçut au travers de la vitre, la silhouette négligée de la brute. Trébuchant sur une petite marche qu'elle ne loupait pas en temps normal, elle manqua de tomber une fois de plus, mais se rattrapa de justesse, dans un fracas, à la vitrine de la porte de service sur laquelle sa main disponible tapa du plat. Le visage fatigué de la demoiselle embrassa presque le verre, et elle resta ainsi, le coeur affolé par cette maladresse.

"La Demoiselle des Ronces" croisa alors le regard de l'étudiant au travers de cette porte vitrée, ignorant complètement l'image effrayante qu'elle lui offrait à ce moment précis.



Le gardien devait encore s'être endormi à l'infirmerie. Comme toujours à cette heure avancée de la nuit.
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MessageSujet: Re: Instant Karma   Instant Karma EmptyMer 18 Mar 2015 - 0:29

HRP: Cela fait un bout de temps que ça traîne avec d'autres fichiers dans mon PC, mais j'ai pas eu trop le temps de poster. (L'accès a internet étant parfois volatile.) Je m'excuse par avance de la qualité, "peu mieux faire", t'embrasse et peace & Rock.

Le musée de la ville de Keimoo avait fermé ses portes n’y laissant que la présence d’une femme endormie et d’un visiteur venu ignorer ses œuvres au profil d’un objet perdu. A la nuit tombée, ses visiteurs retirés d’entre ses murs, le lieu semblait lugubre. En y demeurant quelques minutes, Eden Indentshi avait pris acte des raisons qui pouvaient pousser les réalisateurs à produire des films d’épouvantes en de tels endroits.
Les appréhensions qui le submergeaient achalaient davantage Eden Indentshi qu’elles ne l’effrayaient. Il ne se considérait pas comme peureux et n’aimait guère se savoir ramener au commun des morts dans une telle situation. Certes, il avait peur. Il sentait ses poils se retrousser le long de ses bras, par une chair de poule qui n’était pas due au froid. Si Cammy Logan n’arrivait pas rapidement, il finirait par casser la vitre plastifiée et renforcée devant lui et trouverait le bureau de la jeune fille. Il ne profiterait pour le saccager, histoire de lui faire comprendre : que ce n’était pas correct de le faire attendre ici.

Sa mauvaise foi n’était pas due qu’à la peur. Le futur scientifique avait toujours été un garçon refusant d’être patient et d’être spectateur dans l’attente plutôt qu’acteur dans l’action. Pour lui, rien n’était pire que de se retrouver enfermé sous terre sans pouvoir rien faire ou condamné devant la porte d’un musée à attendre une jeune femme.

Ce serait sans doute ça sa punition en Enfers. Seulement si les enfers existaient, Eden Indentshi était certain qu’ils étaient bien trop encombrés pour y accepter de nouvelles personnes. Souvent, il se disait que les âmes des gens mourant devaient finir dans un purgatoire où il n’avait plus aucune issue à part divaguer vainement. Il n’y croyait pas : car il ne croyait pas en Dieu. Seul l’adage « Poussière, tu retourneras poussières. » avait une valeur à ses yeux.

Quoiqu’il en soit, il avait noté le musée comme le dixième endroit le plus apte à recevoir un film d’horreur. Avant lui, il y avait les hôpitaux, les cimetières, les catacombes, les hôpitaux psychiatriques, les prisons …

Occupé à organiser un futur tuple des lieux les plus effrayants, le jeune homme ne fit guère attention au temps qui se passait, ni même à ce qui pouvait l’entourer. Plus attentif, il aurait sans doute été moins surpris par l’apparition brusque de Cammy Logan et aurait eu une réaction moins vive.

La jeune fille savait décidément faire des entrées remarquées. A quelques pas près, elle aurait sans doute eu le visage collé contre la vitre. Et n’aurait pas eu une autre réaction que celle qu’elle obtint par son arrivée :

Eden Indentshi recula d’un pas, effrayé, ravalant un cri qui l’aurait conduit au seuil total de l’humiliation. Il regarda l’apparition rousse comme-ci il venait de voir le fantôme de Feu son grand-père. Ce dernier lui aurait sans doute fait une moins grande impression tant la forme maigrelette, les cheveux mal coiffés, la tenue négligée et le visage livide de demoiselle inspirait la terreur.

Pourtant halé de peau, Eden semblait vouloir la battre sur le dernier point. Il avait bien perdu deux teintes en effectuant son pas en arrière. Ses yeux étaient horrifiés, presque exorbités et sa bouche ouverte, à demi-contracté par la terreur.

Sa première pensée fut de se dire qu’il venait de rencontrer un Yurei, devenu célèbre grâce au film le cercle pour les occidentaux. Sans doute, oui. Même si des toilettes publiques auraient été un endroit plus conventionnel pour une telle rencontre !

Sa main s’arrêta en l’air prêt à frapper l’apparition, heureusement séparée d’une vitre. Le cœur battant comme un lapin venant d’être poursuivi par un renard. Eden Indentshi laissa son poing s’abattre sur la vitre plastifiée, heureusement assez solidifiée pour supporter le choc.

Il avait à cet instant déjà compris que ce n’était que la demoiselle qu’il attendait, mais il avait de se défouler sur autre chose que sur elle. Fragile ou pas, vœu ou pas de ne jamais frapper plus faible que lui, Eden Indentshi n’aurait jamais pu se retenir de lui en coller une à cet instant.

Il gueula sèchement :

« T’es complètement conne de faire des peurs pareil ! »

Cette femme, valétudinaire, fragile, maladive et effrayante ne lui avait jamais paru plus réaliste et à son image qu’à l’instant-même. Et il la haïssait ! Il lui en voulait de lui avoir fait peur. Sentiment éphémère mais bel et bien existant à l’instant. Cammy Logan avait tout pour être détestable. Cette fille, tout bonnement, perdue et perchée dans sa lune. A défendre sans arrêt la veuve, l’orphelin et l’assassin qui avait tué le mari et père de ces derniers. Elle aurait été parfaite dans le rôle de la martyre ou de la sainte, et il était près : là tout de suite, à la tuer pour vérifier si, comme les enfers, le Paradis avait également fermé ses portes.

L’homme pensa à sa grand-mère emmitouflée dans sa pelisse chaude qui lui avait demandé, la veille, d’être plus aimable dans sa manière de parler aux autres. Sans doute avait-elle raison. Sans doute. Toutefois, Eden Indentshi n’aimait ni reconnaitre ses torts, ni s’excuser. Ni pour la glace, ni pour la façon dont il venait de s’adresser à son homologue.

Il fallait reconnaître tout de même que ce n’était pas, non plus, bien correct, d’apparaître ainsi. Eden Indentshi n’avait jamais tellement aimé les screamers sur internet, ce n’était pas pour en vivre un en vrai. D’ailleurs, il était parié que s’il entrait dans une maison hantée ou dans un train fantôme, il botterait le cul des figurants avant même d’avoir eu le temps d’activer son cerveau sur les conséquences d’un tel acte.

Bordel de MERDE. Pourquoi il fallait toujours qu’il tombe sur des cinglés ? Des potes cinglés, des gens cinglés, des filles cinglées. On lui reprochait ensuite son mauvais caractère ! Il serait peut-être plus aimable si les gens ne finissaient toujours par essayer de le sortir de ses gongs. Ce qui était assez facile, tout de même.

Il grogna, laissant ses mains s’enfoncer dans les poches de son pantalon alors qu’il baissait la tête. Il aurait aimé la rassurer, elle avait manqué de tomber. Il aurait aimé s’excuser, il l’aurait fracassé contre la vitre s’il avait pu. Au lieu de ça, il ferma simplement les yeux à s’en faire mal aux paupières, les rouvrit, plus teigneux, noirs et furieux qu’un animal sauvage qu’on viendrait d’enfermer dans une cage.

Qu’elle lui donne son carnet et qu’il dégage de là, rapidement, avant de devoir calmer ses humeurs sur cette pauvre gosse rousse qui n’avait sans doute pas envie de finir à l’hôpital.

« … Logan, … vous êtes sérieusement dérangée. » Murmura le garçon dans un soupir plus aimable, alors qu’il retrouvait un peu des couleurs. « … Quand je disais qu’on allait jouer aux loups, je plaisantais, vous savez ? » Continua-t-il, en espérant que le poing qu’il venait de mettre à la vitre, encore tremblante du choc, n’allait pas faire fuir la jeune fille. Il avait bien conscience qu'elle ne devait pas vraiment l'entendre .... au travers de cette porte vitrée, mais il se sentait piteusement idiot d'avoir réagit comme chacun s'y attendait. Sans le moindre suspens, sans le moindre acte héroïque, en parfait crétin.

Il n'était que ça, un parfait crétin. Bordel ... Cette gosse rousse méritait d'être la prochaine vedette du film Ring. Il était près à en subventionner une partie.





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