Ravalement de façade [ Pv Soji ]

Invité

Before - Ce matin là, j'étais rentré, j'avais bu un café au lait avec pleins de sucres, j'avais sorti Chouquette, j'avais du commander de nouveaux rideaux sur le net pour remplacer ceux que mon chien, de sa pauvre taille, avaient réussit à saccager. J'avais posé mes affaires avec nonchalance sur le canapé, j'étais parti prendre ma douche et c'est uniquement en sortant que j'avais vu sa carte de visite : Soji Asano, Numéro XX XXXX... J'avais fini par la ranger sur le meuble de l'entrée, parmi des factures et quelques pubs, avant de m'affaler sur le canapé et attendre que ma future migraine pointe le bout de son nez....

_______________Trois semaines plus tard_______________

Sincèrement, je n'en pouvais plus de la paperasse du secrétariat. Encore que mes cours soient chiant au possible, je le concevais, mais que je commence à péter un câble au bureau, ça, c'était une toute autre affaire. Ce qui posait problème était que la partie "secrétariat d'accueil" avait du fermer pendant une semaine, pour cause de congé maladie de l'agent d'accueil. Une semaine de trop, la seconde et l'actuelle devenant à présent infernale : prolongeant son congé maladie, c'était moi que l'on avait collé à sa place en attendant. Si je pensais que cela allait être agréable au début, cela ne l'était pas du tout. Je me devais de faire son travail en retard, les obligations et tout le tralala des élèves qui venaient me voir en journée, plus tenter de faire mon travail habituel. J'avais sacrifié mes deux derniers samedi pour me mettre à jour et ne plus crouler sous les dossiers, ni même mal dormir à force de rêver comptabilité et absence des élèves.

Tout ça pour qu'en ce vendredi soir, dix-huit heures, je rentre d'un pas las et que, après avoir pris mon courrier sur le meuble et m'être vautré sur mon canapé, je fasse le tri dans mes propres papiers.

« Poubelle, poubelle, à classer, poubelle, poub...Soji Asano ? »

Mon regard avait lorgné la carte de visite, cherchant à savoir où je l'avais déjà chopé. M'en souvenant, rigolant et me frappant le front à la fois, j'avais alors jeté le numéro en me disant que cela ne servait à rien. Sortant le chien, rentrant pour avoir la bonne idée de me faire à manger, je me rendais compte qu'en fait, j'étais incapable de laisser ce pauvre bout de papier parmi les détritus. Revenant le piocher dans la corbeille, je pris mon téléphone et sans craindre quoi que ce soit, j'envoyais un sms au concerné...

NOUVEAU MESSAGE
De : Inconnu ;
A 19h40
Le 24/01/2014

« Hi Soji !
J'voulais savoir si ça te tentais de boire un verre demain ? Rappelle moi,
Ichibei »

Je regardais mon message s'envoyer avec dépits. Puis mon chien, qui restait me fixer avec un air d'ahuri, ne comprenant pas trop pourquoi je perdais en motivation d'un seul coup. Le prenant dans mes bras, je finissais par le jeter sur le canapé avant de courir jusque la cuisine pour finir mon repas, mais aussi pour avoir le plaisir de l'admirer galérer à descendre du canapé de ses petites pattes. Mon portable sur le coté, c'est à la fois avec dédain mais aussi excitation, que j'attendais sa réponse...

_______________Le lendemain_______________

Habillé différemment que la première fois, j'espérais tout de même ne pas le laisser indifférent. En ayant accepté de sortir boire un verre, je me disais qu'il me donnait une seconde chance de pouvoir mieux le connaitre : il y avait aussi de forte chance qu'il ne se souvienne pas de moi, mais tant pis, le principal était qu'il ait dit oui. Débardeur noir plus un autre débardeur en résille gris par dessus, j'avais juste enfilé une veste en cuir pour couvrir mes bras, tandis que mon bas se contentait d'un pantalon écossais ample et d'une paire de chaussure allant avec la veste. Classique une fois de plus...mais je n'avais pas envie de chose fluo en ce moment...

Passons, après avoir enfilé mes lentilles de couleur, je m'étais rendu au bar ou nous avions convenu notre rendez-vous. Ok, j'étais en avance, mais j'voulais lire le journal en attendant, je n'en avais pas eu le temps avec mon boulot. C'est donc buvant un cappucino que j'attendais l'arrivé de Soji, le nez dans mon papelard...

Invité

Regard sanguin planté dans les deux prunelles aigue-marine de sa partenaire, torse se soulevant au rythme d’une respiration revenue régulière, lèvres entrouvertes et menton niché au creux de l’épaule féminine, Soji commençait à s’endormir. La sonnerie désagréable de son téléphone le tira brusquement du demi-songe dans lequel il s’enfonçait, guidé par le vert envoutant des yeux de sa compagne présente.

Sifflant un juron, il se déporta sur le côté, roulant jusqu’au bord du lit d’où il attrapa l’appareil importun, auquel il jeta un vague coup d’œil avant de le balancer lâchement contre le mur. Le mobile s’éteignit avec un bip cuisant, et, Soji, haussant les épaules, ébaucha un sourire victorieux.

Un sms. Ça pouvait attendre. Pour l’heure, il avait bien plus intéressant à faire. Il revint s’installer contre la silhouette voluptueuse, lui volant une série de baisers avant que l’échauffement mutuel ne les entraîne tous deux dans de nouvelles prouesses corporelles. Ils ne se quittèrent que quelques heures plus tard, une fois après avoir épuisé toute leur énergie et leurs envies, satisfaits de l’entrevue et sans échanger la moindre promesse de se revoir.

Sayuri avait beau être une bombe, elle ne serait jamais rien de plus qu’un éclair de passage dans une vie parsemée de tempête. Chose qu’elle savait parfaitement, d’ailleurs, et qui lui convenait plutôt bien. La clarté de la situation en faisait une des rares personnes que So’ invitait parfois, quand l’envie le prenait d’avoir quelqu’un à qui faire… la conversation.

Sitôt la jeune femme partie, il fila sous la douche, noyant soigneusement sous des trombes d’eau brûlante la moindre trace de leurs ébats, puis revint dans sa chambre, serviette nouée autour de la taille et mèches encore ruisselantes, pour s’occuper du téléphone. Il espérait ne pas l’avoir vraiment endommagé, mais n’était pas trop inquiet. Ce téléphone avait dû être fabriqué en béton armé, rien ne pouvait en venir à bout, et surtout pas une petite chute causée par un malheureux mouvement d’humeur. N’est-ce pas ?

Il manqua perdre sa serviette en se baissant, râla un coup contre les fabricants de fourniture n’offrant pas de système d’attache avec leurs produits, les rendant incapables de tenir tous seuls, puis, une main à la hanche pour retenir le tissu rebelle et l’autre agrippant enfin l’engin perturbateur qui, heureusement, se ralluma sans peine, il lut enfin le message.

Ses sourcils s’arquèrent comiquement, lui donnant l’air parfaitement ahuri alors qu’il cherchait à remettre le nom, qui lui disait vaguement quelque chose sans qu’il ne puisse se rappeler quoi. Ichibei. Ichibei ? Ichibei… Bon, en tout cas, il connaissait son nom. Et le sien ne lui était clairement pas inconnu.

Mais alors… Quoi ? Ou plutôt, qui ? Et brusquement, la mémoire lui revint, flash bref lui rappelant la panne, la pipe, la chevelure blanche et la déco de l’appart, lui faisant tomber le téléphone des mains. Il jura de nouveau, le ramassa quand même, de mauvaise grâce, histoire de répondre, puis hésita quelques secondes avant d’envoyer :

NOUVEAU MESSAGE
De : Soji Asano ;
A 23h37
Le 24/01/2014
«Yo mec, sans souci, on se retrouve 16h00. »

Il faillit lui demander de porter quelque chose de reconnaissable, mais se ravisa à la pensée qu’en plus de manquer de délicatesse, il se rappelait finalement plutôt bien du visage plus qu’attirant d’Ichibei.

Le lendemain, il se prépara sommairement, n’accordant pas plus d’attention que d’habitude à sa tenue. Il choisit une chemise noire simple mais mettant parfaitement sa musculature en valeur, un treillis kaki, et ses boots de combat datant de 3 000 avant J.C mais bien plus confortables que les autres paires de pompes qu’il possédait.

Avalant un café à la va-vite, il ficha une clope entre ses lèvres, puis dégringola les escaliers, briquet à la main et veste légère sous le bras.

Le bar dans lequel ils étaient censés se rejoindre n’était pas bien loin, et il arriva seulement quelques minutes après l’heure fixée, cherchant du regard celui qu’il venait retrouver. Absorbé par son observation, il mit quelques secondes supplémentaires à capter que l’endroit du rendez-vous n’était autre que son ancien lieu de taf. Quel con, même dans le sms, il n’avait pas fait le lien.

Après tout, les bars n’étaient pas ce qui manquait par ici et leurs noms ne brillaient pas par leur originalité, mais quand même. Balançant le mégot de sa cigarette fumée en route sur le trottoir, juste devant la façade, il entra à contrecœur, ayant aperçu l’objet de son arrivée à travers la vitre panoramique et héla son rencard sans faire preuve de la moindre discrétion pour annoncer sa présence.

Les patrons ici étaient de vrais connards, et rien ne pouvait lui faire plus plaisir que les emmerder un peu, eux et leur clientèle, avant de se tirer vite-fait. Parce qu’il ne fallait pas traîner. Il se dirigea vers la table d’Ichi d’un pas assuré, ne prêtant pas la moindre attention aux regards suivant sa progression, puis tapota nerveusement le journal du bout des doigts en murmurant :

-« Hey trésor, ça pue la merde ici, viens, on s’tire ! »

Et, sans attendre de réponse, il attrapa Ichi par le bras, balançant quelques pièces pour payer la conso’ avant de l’entraîner dehors avec fermeté. Hors de question de passer plus de deux minutes ici, c’était clair et net, et inutile de dire qu’il se moquait des éventuelles protestations.

Une fois en sûreté, à l'extérieur, il parcouru quelques dizaines de pas, toujours sans lâcher le bras d'Ichi auquel il interdisait toute dérobade, ne s'arrêtant qu'une fois le bar laissé derrière eux. Il le lâcha alors, lui présentant un immense sourire à la fois en guise d'excuse et d'explication, ajoutant ensuite, conscient que ça risquait de ne pas suffire :

-« Désolé pour la brusquerie... J'ai bossé là-bas un temps et le boss est un fils de pute fini alors... J'ai pensé qu'on serait mieux ailleurs. Dis-moi, tu m'as parlé d'la déco d'mon appart, j'me trompe ? Çà t'dit d't'y mettre maintenant ? Fin, si t'as un moment quoi. »

Invité

Les nouvelles dans l'canard n'était pas vraiment au beau fixe. Entre un meurtre et un incendie dans le quartier voisin, à ce que j'en lisais, on était plutôt mal barré ses derniers temps : pire encore, l'hiver s'installant rudement, il y aurait bientôt un nombre incalculable de décès de SDF, à rajouter entre les articles des activités sportives et l'horoscope du jour...Soupirant, la seule chose que je pus lire de positif était bien que la recette proposée me plaisait et que j'm'en servirais surement d'ici peu pour satisfaire mes envies culinaires ! Bref, terminant mon cappuccino, allant jouir de la suite de mes merveilleux mots croisés ; lisez ceci avec toute l'ironie dont vous êtes capable ; les doigts de mon sauveur vinrent me sortir d'une "Variété d'embouchures" en 11 lettres.

« Hey trésor, ça pue la merde ici, viens, on s’tire ! »

Je n'avais alors pas eu le temps de sortir mon porte feuille que Soji payait pour moi, m'entrainant dehors, les jurons du patron des lieux pleuvant sur la tête de mon rendez-vous. Ne comprenant pas tout dans l'immédiat, je ne m'étais même pas débattu alors que mon compagnon me tirait vers je-ne-sais-où d'une poigne ferme, avant de se stopper et de rentrer dans ses explications. Je comprenais alors mieux, mais, n'aurait-il donc pas pu rentrer, me l'expliquer calmement et repartir comme si de rien n'était ? Non, cela aurait été trop facile, pas assez viril peut-être ? Sincèrement, ça me plaisait un tel comportement !

« La déco...Ah oui ! » Je riais alors un peu, avant de reprendre. « Avec plaisir, si mes souvenirs sont bons, c'était coquet, mais tu pouvais mieux faire ! »

Fourrant mes mains dans les poches de mon pantalon, nous avions alors pris la route de son appartement non loin. Pénétrant alors les lieux, mon regard vagua dans la pièce principale : si mes souvenirs étaient bons, rien n'avait bougé, pas même la pile de ses magasines que j'avais moi-même rangé sous sa table basse il y a un mois de cela. J'en concluais qu'il ne devait pas y vivre souvent, ou se contenter du minimum.

« Alors, t'as fais quoi depuis la dernière fois ? J'veux dire, tu t'es trouvé d'autres beaux mecs au bar ? »

J'étais à l'aise, allez savoir pourquoi, marchant jusque la fenêtre, voyant sur quelle rue elle donnait. J'avais alors pu détailler la peinture, ses murs, ses meubles, la disposition de ses derniers...enfin pour ce qu'il y avait. J'avais l'impression d'être décorateur d'intérieur, vous savez, dans ses émissions bon marché ! Mais bon, je n'attendais rien de ce rancart, même être juste pote avec lui me suffirait.

« Bon allez dis-moi tout, ton budget et tes goûts ! Oh, mis à part ça, je ne serais pas contre boire un petit verre en ta compagnie, non alcoolisé cette fois, bien entendu. »

Je passais une main derrière ma nuque, pinçant mes lèvres, tandis que cette fois-ci, c'était bien mon interlocuteur que je restais mater sans me retenir et non la déco de son lieu de vie. J'avais réussi à plaire à un canon pareil ? J'avais du mal à me le dire, mais bizarrement, aucun problème quand à me rappeler que j'avais merdé le soir même de notre rencontre. Détournant alors le regard vers autre chose dans la pièce, c'est dans sa chambre que mes iris se déposèrent.

« Ah, je crois que quelqu'un à oublié quelque chose... »

Un string, jaune fluo. J'aimais la couleur, pas la forme. Bon, ceci dit, la dentelle était mignonne ! Bref, je devinais aisément qu'il n'avait pas été seul ses derniers temps, peut-être même c'était-il trouvé quelqu'un dans sa vie...Cht, pourquoi avais-je tenté un sms bordel...

« Où alors j'ignorais que tu aimais porter ce genre de chose... » Non mais ta gueule Ichi...

Invité

Lâchant un soupir soulagé dès l’acceptation à sa demande constatée, il entraîna Ichi à sa suite, lui ouvrant la porte lorsqu’ils furent arrivés. Et effectivement, rien n’avait changé. Ce n’était pas en un mois que So’ allait bouleverser un décor qu’il n’avait pas touché jusque-là et s’il examina d’un œil critique le bazar toujours présent, il ne tenta pas la moindre justification.

La question lui fit hausser les épaules tandis qu’un mince sourire se dessinait sur ses lèvres et il souffla en regardant Ichi faire le tour de propriétaire, se faisant la réflexion que le mec rendait plutôt pas mal dans le décor :

- « Mmmh, ouais. On peut dire ça. J’bosse pas mal, j’sors, mais aussi étrange qu’ça puisse paraître, j’évite de trop m’servir dans les clients en général. »

Il appuya sa remarque d’un clin d’œil taquin, puis adressa un signe de tête vers la table que son hôte connaissait déjà :

- « Tu sais où ça s’trouve, encore une fois j’te laisse servir, j’suis en congés haha. Pour la déco, on en parle une fois posés, ok ? »

Et ouais, quitte à paraître malpoli, il n’avait pas la moindre envie de jouer les petits barmans à domicile, son boulot le gonflant suffisamment comme ça. Ichi était déjà venu, et si on ne pouvait parler de confiance envers une personne que So’ connaissait à peine, il se sentait lui aussi plutôt à l’aise en sa compagnie. Aucun mal donc à le laisser évoluer tranquillement dans l’espace, d’autant plus que ce mec était censé s’occuper de son appart. Hin hin.

La déclaration lui fit brusquement tourner la tête en direction de l’endroit qu’observait Ichi, et il éclata de rire en remarquant l’objet du délit : « Mais quelle chieuse ! » s’exclama-t-il, riant toujours, en s’approchant pour aller ramasser le string. Il se redressa, le mince morceau de tissu entre deux doigts et la lui balança à la tronche en ricanant :

« J’ai pensé que peut-être, ça pourrait te plaire que j’la mette pour nos retrouvailles, chéri. »

C’était bien le genre de Sayuri de laisser traîner ce genre de souvenir douteux. Mais bon, il avait l’habitude avec elle de s’attendre à tout et n’importe quoi, alors ce n’était pas l’oubli du malheureux sous-vêtement qui allait l’agacer. La réaction d’Ichi, par contre, était plutôt drôle, et suffisamment intéressante pour qu’il pousse le vice avec sa petite provocation.

Il n'ajouta rien cependant, n'expliquant ni la présence de pareil objet dans sa chambre, ni de sa situation sentimentale actuelle. Il était bien plus divertissant de laisser son invité tirer les conclusions qu'il voudrait, quitte à démentir plus tard s'il lui en faisait part.

Ils ne s’étaient croisés qu’une fois, et pourtant, ce mec avait voulu le revoir. So, avait-il pensé à lui durant ce temps ? Et quel genre de pensées ? Hm hm. Pas le genre de trucs qu’il se demandait en général, mais pour une fois, les réponses l’intéressaient. S’il ne l’avait pas fait venir chez lui pour approfondir une relation mort-née, rien ne l’empêchait toutefois de tâter un peu le terrain sous couvert de s’intéresser à lui en tant que personne.

Il plissa les paupières, se débarrassa de sa veste, puis se dirigea vers le canapé et s’y affala avec un nouveau sourire :

« Alors, tu m’sers ? Les trucs sans alcool sont à droite, le reste à gauche mais vu tes prouesses, j’t’interdis d’y toucher. »

Il lui lança un regard pénétrant sur ces mots, ne laissant rien voir de son amusement intérieur. Ouais, c’était un peu salaud de l’asticoter avec sa performance foirée, mais mieux valait en rire qu’en pleurer et puis, une fois n’est pas coutume comme on dit.

Attendant sagement qu'Ichi daigne s'occuper des verres, il promena ensuite ses prunelles dans toute la pièce, notant une foule de détails qu'il n'avait jusqu'alors jamais remarqués. Fronçant les sourcils, contrarié pour le constat de manque d'entretien qu'il se fit à lui-même, il reprit la parole d'un ton égal, changeant complètement de sujet pour relancer la conversation sur ce qui était censé les intéresser à l'origine :

Tu as déjà quelques idées sur ce que tu pourrais faire ici ? J'suis un grand partisan de la sobriété - coup d'oeil narquois vers Ichi et sa tenue - mais j'suis pas contre un peu de fantaisie quand c'est bien intégré au reste. J'vais te laisser carte blanche, ce sera mieux que si j'suis toujours dans tes pattes pour te dire quoi faire. Niveau budget, fais-toi plaisir, j'ai pas d'limites à ce niveau-là.»

Invité

Qu'il m'avoue qu'il ne se servait pas trop dans les clients me fit sourire un peu : après tout, je le voyais comme un compliment quelque part, je lui avais vraiment tapé dans l'oeil. Ou alors c'est qu'il ne m'avait pas calculé comme un client qui reviendrait régulièrement et il avait osé me choper pendant son service...Non mais arrête de te poser des questions stupides Ichi, tu deviens lourd avec toi même...Allant alors pour me poser sur le canapé et le servir comme il me l'avait indiqué, lorsque je le vis aller dans sa chambre et me jeter le string en question en pleine face, mon réflexe fut de choper le pauvre morceau de tissu et de le tendre en le posant sur mes hanches...

« J'pense pas que j'rentre dedans, alors toi...ou alors tu me caches vraiment des talents de taré...darling. »

Je reposais alors avec un petit air de dégout la "bête" fluo sur un bout de chaise, avant de le rejoindre sur le canapé. Au fond ça me faisait rire, de l'autre, je ne savais pas quoi en penser : une meuf restait une meuf et pour en être presque une ; non, mais j'ironise vraiment là oh ! J'ai une bonne paire de...hein ! ; j'me disais que s'il c'était vraiment trouvé une nana cette dernière se serait étalée plus qu'avec un pauvre string sous le matelas.

« Je t'ai dis que je retoucherais pas à l'alcool... » Pour bien lui montrer que mon ton las n'était que plaisantin, je m'étais assis à ses cotés en le poussant un peu, faisant exprès, pour prendre les verres et nous servir. « La sobriété, y'a rien de plus simple ! Déjà, on va miser sur le noir et blanc, avec des meubles d'un bois massif sombre, mais vernis ! Pour le coté fantaisie comme tu dis, là ça va être les accessoires, le coté new design, la pointe de couleur un peu farfelue ! »

Je lui exposais alors mon point de vue, prenant un des plus vieux magasine de la pile, un crayon à dispo, faisant un plan de la pièce et de sa chambre pour lui montrer un peu comment je voyais la chose. Je lui parlais alors du budget, que ce n'était pas forcément bien de me donner carte blanche pour ce genre de chose, mais tant pis, il risquait le coup !

Je lui avais alors envisagé de réussir à caser une cuisine, une mini cuisine, mais une cuisine quand même ! On ne toucherait pas à son mur qui prenait de l'espace, ignorant s'il s'agissait d'un mur porteur ou non, mais on réussirait à en faire quelque chose malgré sa présence imposante ! C'est de la sorte que notre conversation dura une bonne heure et demi, lui donnant mes points de vue, lui, m'expliquant ses goûts, plus pointilleux...Par chance, dans sa pile de magasine entassé, il y avait un de déco, ce qui rendait notre tâche plus explicite concernant les couleurs et les futurs achats potentiels...

Soupirant, finissant mon verre, voilà qui était chose faites. « Si tu as la foi, certains magasins sont ouverts demain matin, on pourra commencer à partir de demain aprem ! » J'observais la table basse, puis le bordel que nous avions foutu juste avec cette histoire de projet... « Un meuble de rangement en plus ne serait pas du luxe... »

M'adossant contre le canapé, je m'étais un peu étiré, avant de reporter mon attention sur Soji, un blanc s'installant entre nous. En même temps, nous nous étions lancé dans une conversation plutôt enrichissante, mais maintenant qu'elle était close et qu'en plus je n'étais pas bourré, la tâche allait s'annoncer plus rude. Mon regard se tourna alors vers la fenêtre, puis sur la dite chaise ou j'avais posé le string plutôt. Et la seule chose qui sortit d'entre mes lèvres fut...

« Donc comme ça, t'as une nana ? » Sérieusement Ichi, tu ne pouvais pas trouver autre chose ? Non hein, voilà que tu jouais les prudes. « J'espère qu'elle n'est pas du genre jalouse, j'risque de te voir souvent avec les mini travaux ! » Parce que je risquais de passer ma vie à te mater bordel de dieu !

Commençant à triturer mes doigts, signe de ma nervosité, j'avais sorti mon téléphone de ma poche pour prendre en photo les mini plan que l'on avait fait ensemble, histoire d'y réfléchir aussi plus tard...et actuellement, histoire de faire quelque chose sans paraitre gêné, ou coincé, ou tout autre chose signifiant que j'avais plutôt envie de lui sauter dessus ou partir à toute enjambée...

Invité

Soji grogna légèrement lorsque la hanche d’Ichi toucha la sienne, mais retrouva rapidement son sourire lorsqu’il le vit attraper les verres.
Il acquiesça rapidement aux propositions, prenant mentalement note de tout ce qui était dit, afin de pouvoir s’en souvenir au besoin. Il regarda attentivement le schéma prenant forme sous ses yeux, pointant ça et là quelques précisions essentielles selon lui, avant de s’en renvoyer dans le fond du canapé en confirmant la carte blanche.

Il n’avait aucun souci de fric en ce moment, et le loyer qu’il payait lui laissait tout loisir de quelques largesses si l’envie lui prenait d’en faire, alors pourquoi s’emmerder. De plus, rien que de voir la tête du jeune homme lui donnait envie d’être témoin de ce dont il était capable. C’était plutôt prometteur.

Il garda ensuite le regard rivé sur le schéma terminé, tachant de visualiser ce que ça donnerait une fois le tout installé. Et contre toute attente, alors qu’il ne s’attendait à rien de plus qu’un vague réaménagement, l’ensemble lui plut beaucoup. Son sourire s’élargit lorsqu’il pointa les annotations du doigt, la pulpe du majeur visant la douche : « Indispensable, j’en conviens. »

Les choix de couleur d’Ichi lui convenant également, il ne trouva rien à dire une fois qu’ils eurent fait le tour des modifications à apporter, à part un : « Ca va être parfait ! » presque enthousiaste. Et attention, l’enthousiasme, chez Soji, était à peu près aussi rare qu’un soulard sans son éternelle bouteille de piquette.

Il hocha tranquillement la tête, regard portant vers la fenêtre tandis qu’une de ses mains se glissait malicieusement sur la cuisse d’Ichi :

« Ouais, demain pas de problème, j’bosse pas non plus demain soir donc on aura l’temps. Pour le meuble, fais-toi plaisir si tu penses que c’est vital. »

Lorsqu’enfin le silence prit fin et que la question tomba comme une petite bombe, il faillit éclater de rire. Il attendait une réaction, une remarque, mais pas une conclusion pareille. Enfin, un string devait-il forcément annoncer une relation ? Adorable. Vraiment. Du coup, railleur, il haussa les sourcils et répliqua avec entrain :

« Ca nan, c’est Sayuri, une pote qui passe… De temps en temps. M’dis pas que ça t’arrive jamais ? Tu sais, l’dépannage express. Mais c'tout, un couple, jamais d’la vie mec. J’tiens trop à ma santé mentale pour m’lancer dans ce genre de truc. Une gonzesse ? Un nid à emmerde et un trou dans l’budget. Passer un peu de bon temps voire apprécier la beauté là où on la trouve, ouais, ça m’branche, une fois d’temps en temps. Mais l’jour où j’m’engagerai n’est pas arrivé ! »

Et forcément, la suite lui donna encore plus envie de se marrer, ce qu’il se retint tout de même de faire, à grande peine :

« C’est une tigresse, elle m’arracherait la tête si elle me voyait t’tourner autour…» Lui tourner autour ? Ca ressemblait presque à un aveux, même si voilé.

Et, sur ces quelques mots évasifs, il se tourna, remonta sa main jusqu’à au menton d’Ichi qu’il tourna vers lui, le forçant à soutenir son regard avant de l’embrasser ardemment.

-« Ne t’occupe de rien d’autre que de l’instant présent ! » lui souffla-t-il en s’écartant brusquement, le temps de lui coller une main contre les reins avant de revenir à la charge de ses lèvres.

Le laisser partir ? Il n’en était pas question. Pas deux fois à si bon compte. Si la charité existait, de même que la compassion, ce n’était plus le crédo de Soji depuis bien longtemps.

Invité

Qu'il soit satisfait me plaisait énormément. Au fond, le but était de rendre son lieu de vie à son goût tout en y apportant ma touche perso : je n'étais pas décorateur, je ne pouvais donc pas être neutre, ni avoir une vision objective de ce qu'il me disait...mais nous avions la chance d'avoir à peu près les même goûts, de ce fait, cela allait être plus facile que prévu ! Passant à autre chose, mon cerveau c'était concentré en partie sur la main qu'il avait posé sur ma cuisse...alors que comme un idiot, j'avais enchainé en même temps sur mes questions délicates. Mais à voir sa tête, je devais me planter sur toute la ligne...

Une meuf qui venait le voir souvent...hum, cela ne m'étonnait même pas au fond ! Mais qu'elle le tue pour qu'il me tourne autour et non l'inverse, cela retenait mon attention : j'avais quand même un petit quelque chose pour qu'il accepte que je reste dans on cercle privé, même que en plan cul. Lui souriant, mais timidement, je ne l'avais alors pas vu venir avec son baiser...mais il me fit le plus grand bien, n'allant pas cacher que je mourrais d'envie de le faire depuis que mes yeux c'étaient posé sur lui au bar...

« J'le faisais avant...coucher pour le plaisir, j'le fais encore mais...je sais pas. J'ai envie d'me poser en réalité, les plans culs ça va bien cinq minute, mais c'est pas ça qui égaye ton quotidien... » Mais j'allais pas pourrir l'ambiance non ? « Mais au pire, on s'en fou hein ? J't'aurais quand même bien vu avec ce string jaune fluo Soji-kun ! »

Je riais alors, avant de lui sauter au cou, roulant du canapé jusqu'au tapis par mégarde, mais cela eux plus l'effet d'une décharge électrique revigorante, qu'une douleur réelle, menant notre jeu de câlin avec beaucoup moins de vêtements, beaucoup plus de contact et surtout, beaucoup, beaucoup de cris étouffés cette nuit là...

Le lendemain matin fut délicat, mais c'est avec plaisir que je m'étais réveillé dans ses bras, avant de nous préparer et de filer faire nos achats. Pendant qu'il était parti s'occuper des peintures, moi j'en avais profité pour faire un détour par chez moi, sortir Chouquette et la confier pour la journée à ma nouvelle voisine qui en était aussi raide dingue. La journée s'en suivit par les travaux...

___________________3 week end plus tard______________________

Si je devais faire un résumé de nos trois derniers week end, je résumerais par travaux, baise, travaux, baise, travaux, travaux...baise et rebaise. Grossier ? Non, la pure réalité. Qui aime bien, châtie bien n'est-ce-pas ? Et cela n'allait pas pour me déplaire, j'aimais être dans ses bras tous les week end, même si une partie de moi me hurlait qu'il ne fallait pas que j'y prenne goût. Bref. Ce week-end ci était fort différent nous avions bientôt tout ce qu'il y avait à faire, plus que le week end prochain et son appart serait enfin terminé ! Seulement aujourd'hui, nos conditions de travail étaient quelque peu chaotiques. Le chauffage c'était détraqué, il faisait une chaleur sans nom entre ses quatre murs, si bien qu'en plus d'être torse nu, les fenêtres étaient grandes ouvertes en plein hiver...

« T'as appelé le plombier ? » J'avais lâché mon pinceau pour me vautrer au sol, avant d'entendre la sonnerie de son appart... « Ah bah tiens, c'est p't'être lui ?! » Attrapant mon portable, commençant à lire mes messages, le numéro qui s'affichait dans les derniers sms étaient loin de me faire plaisir...mon ex, que me voulait-il encore ? Comme si c'était le moment...

« Je peux savoir pourquoi tu as refusé de me voir hier soir ? Tu ne m'as même pas répondu ! » Mes yeux dérivèrent sur la bombe qui se trouvait devant moi, me laissant pantois, toujours allongé par terre, transpirant comme je-ne-sais-quoi. « J'y crois pas ! Tu m'as planté pour un MEC ?! »

Était-ce la belle meuf au string jaune de la dernière fois ? Ça m'en avait tout l'air...tandis que moi, je me retrouvais à nouveau confronté à des sms de harcèlement, qui me firent pousser un soupire de désespoir profond : sérieusement, pourquoi devais-je avoir une vie aussi pourrie ? J'étais destiné à vivre seul avec deux chiens et trente-six chats, je le savais...

« Je vais...vous laisser hein... » Je me relevais alors, avant de me faire envoyer chier. « C'est ça, casse toi ! » Ouah, il l'avait chopé dans une pochette surprise pour se taper une meuf aussi chiante ?

Invité

L’instant présent avait-il dit. Aussi, les quelques mots lui tombant dans l’oreille lui firent subrepticement froncer les sourcils. Se poser ? Brrr quelle idée. Il passa outre toutefois, peu désireux de gâcher quelque chose qui s’annonçait si bien. Grommelant quelque chose de politiquement incorrect à l’évocation du string, il se laissa ensuite entraîner par terre, bien décidé à rattraper ce qu’il n’avait pu saisir la première fois.

Le lendemain l’avait trouvé décontracté, prompt à la plaisanterie, et nullement gêné quant à cette nouvelle présence chez lui. Bien sûr, il se dispensa de toute démonstration trop affective, n’étant naturellement pas enclin aux câlineries et autres manifestations de ce genre une fois l’étreinte consommée.

___________________3 week end plus tard______________________

Les trois semaines passées avaient été riches en découvertes. Du moins pour Soji, qui, sans le vouloir et surtout, sans s’en rendre réellement compte, s’attachait de manière significative à son décorateur personnel.

Rien de trop flagrant ou de réellement visible dans son attitude, et son comportement n’avait pas changé, mais dans les regards qu’il lui lançait, s’attardait parfois une lueur d’affection toute nouvelle. Il l’aimait bien cet Ichibei. Vraiment bien. Suffisamment pour faire passer les travaux dont ils s’occupaient au second plan afin de mieux profiter de sa présence.

Il y prenait goût pour sa part, sans se poser de questions. La situation lui convenait telle qu’il était et, sachant parfaitement se contenter de ce qui arrivait quand ça arrivait, il ne cherchait pas plus loin.

Se tapant un mal de crâne carabiné à cause du problème de chauffage, So’ s’occupait des finitions dans la salle de bain quand la question lui fit relever les yeux de son travail. Sans se retourner, il répondit par l’affirmative, avant de gueuler un « merde ! » retentissant.

Le pot de peinture qui tenait en équilibre précaire sur une pile de journaux venait de céder à la gravité, l’éclaboussant copieusement au passage. C’est le moment que choisit la voix féminine pour lui percer les tympans et, sans plus s’occuper des tâches maculant son fut, il se dirigea vers le salon.

Il avait reconnu la voix aux premières intonations, et ça n’annonçait rien de bon. Contrairement aux hypothèses d’Ichi, il ne s’agissait pas de Sayuri, laquelle ne se serait jamais pointée chez lui, comme ça, sans s’annoncer et sans y être invitée. Non, il n’y en avait qu’une capable de pareil sans-gêne, et malheureusement, dès qu’il mit les pieds au salon, la vision qui s’offrit à lui confirma les derniers doutes qu’il aurait pu nourrir.

Reila, comme par hasard. Une bombe, certes, mais aussi la pire des vipères. Il l'avait rencontrée lors d'une soirée dans l'ancien bar où il bossait, et l'avait oubliée suite à une série de nuits torrides. Bon, jusque-là, rien de bien extraordinaire. Seulement, la belle s'était mis en tête de lui mettre le grappin dessus. A croire que le statut de barman célib et friqué a quelque chose d'attrayant. Enfin, surtout le côté friqué.

Après une série de textos incendiaires et trois mois de silence, voilà qu’elle revenait à la charge. Le seul point positif là-dedans, était que du coup, Soji avait bien plus important à penser que l’état de ses fringues.

Bref. En attendant, cette pétasse venait de tej son plan cul de chez lui. Nice, vraiment. Il se pinça l’arête du nez, excédé avant même d’avoir commencé à parler. Il y a des gens comme ça, dont le seul timbre de voix suffit à pousser l’agacement à son paroxysme. Il secoua doucement la tête, lança un regard contrit vers Ichi, accompagné d’un sourire d’excuse, et lui fit discrètement signe qu’il valait sans doute mieux qu’il ne s’attarde pas davantage pour aujourd’hui.

Reila était ingérable, et si elle partait dans l’une de ses légendaires tirades sans laisser personne placer un mot, il y en avait pour des heures. Si Soji commençait à tenir à Ichi, il préférait encore lui épargner ce genre de scène, pénibles et fatigantes, dont cette nana avait le secret.

Invité

Il y avait effectivement des jours comme ça, ou il était préférable de rester chez soi. Aujourd'hui fut le cas : à croire qu'entre le chauffage et la nouvelle venue, notre week ne s'annonçait pas des plus glorieux. Voyant son sourire d'excuse, je lui répondis par l'un des miens, se voulant rassurant : il n'y était pour rien et cela ne me dérangeait pas d'y aller. J'avais récupéré mes affaires, avant de foutre une main aux fesses de la nana.

« Si tu veux faire vibrer tes cordes vocales, l'opéra c'est pas ici. »

J'étais resté poli, galant presque : si l'on oublie mes doigts baladeurs, mais elle le méritait bien, surtout après m'avoir envoyé sur les roses. Craquant ma nuque, j'étais rentré chez moi, avant de tomber sur mon ex en bas de mon appartement. Poussant un soupir, je ne pu que lui faire face, contrairement aux SMS auxquels je ne répondais pas ou très peu. Ça avait fini en engueulade, en crise de larmes, en supplication et avec un peu de recul, je me disais que ça devait être un peu la même ambiance chez Soji. Mais passons. Je l'ai laissé dormir chez moi ce soir là, je suis trop faible...

_____________THE Week End_______________

J'avais envoyé quelques sms à Soji dans la semaine, pour notre dernier week end. Une couche de peinture dans la cuisine et installer des meubles, ne dureraient pas encore 15 autres week end, il fallait se le dire. Je ne lui avais pas reparlé de la nana, juste de meubles. Si bien que ce samedi, je le retrouvais enfin chez lui, en espérant ne croiser personne de trop suspect : trop c'était de trop. Mon horoscope du jour m'avait mentionné du beau fixe, j'espérais pouvoir y croire ! Me postant devant chez lui, je devais avouer être quand même sur le qui-vive, ignorant ce qu'il c'était passé avec elle, peut-être risquerais-je de la croiser dans son appart ? De la voir en sortir d'un regard meurtrier ? Mes mains sur la bandoulière de ma sacoche en cuir se resserrèrent, quelque part, lui et moi, ce n'était qu'un plan cul, rien d'autre, mais de l'autre, ça me faisait mal de m'avouer qu'à ses yeux je n'étais qu'un jouet de plus. Pourtant il avait été clair à ce sujet avec moi : il ne voulait pas se caser.

Je soufflais alors, tandis que le klaxon d'un petit camion me fit sursauter. Observant derrière moi, avant même que je ne sonne, j'avais planté mon sac devant la porte pour aller accueillir le livreur : y'avait pas a dire, ils étaient à l'heure au magasin de meuble ! Venant alors taper la discute avec le chauffeur, je lui avais alors précisé que nous n'avions pas fini la peinture pour la cuisine, de ce fait, essayer de placer un maximum les meubles pas collé aux murs, fin qu'on se débrouillerait plus tard ! Des futilités, mais comme je n'avais pas encore sonné chez Soji, c'est sur cette lancée que nous continuions notre conversation, avant d'enfin se bouger les fesses.

« Ah donc en fait, vous êtes un couple d'hommes ? » Le poil sur mes bras se hérissèrent tandis que je sonnais chez Soji, ne sachant plus ou me mettre. « Ah, non, non, non, ne vous méprenez pas ! On est pas un couple, je l'aide juste à refaire son appart ! » Sur quoi, la porte s'ouvrit...

Hrp : Désolé de t'avoir fait attendre amouuur <3

Invité

Soji s’était retenu de ricaner comme un connard en voyant la main d’Ichi se coller au derrière de Reila. Parfois, il vaut mieux garder son humour pour soi, et il ne comptait pas ajouter à la liste de reproches qu’elle allait lui déverser sur la tronche le délit de rire. Finalement, une fois Ichibei parti, elle sembla se calmer d’un coup et ils discutèrent deux heures, achevant de mettre à plat ce qui selon lui n’avait pas besoin de l’être mais restait important pour elle. Il ressorti de la conversation plus vidé que s’ils avaient employé leur temps à une activité bien plus sportive et se jura une nouvelle fois en son for intérieur de ne jamais se lancer dans une quelconque relation.

Les quelques textos échangés pendant la semaine lui avaient suffi pour savoir que leur collaboration touchait presque à sa fin et, étrangement, cette idée l’attristait presque. Enfin, pas de quoi se laisser abattre, mais l’idée de trouver un nouveau prétexte pour s’attirer la compagnie d’Ichi lui passait de plus en plus souvent par la tête ces derniers temps.

Il fumait tranquillement sa clope, vautré sur le canapé quand le klaxon le sorti de sa semi-léthargie. Se relevant prestement, il ouvrit la porte, s’affichant dans l’encadrement à temps pour saisir la dernière phrase d’Ichi. La mâchoire manqua lui en tomber mais il se reprit suffisamment vite pour ajouter à la suite, plantant un regard froid et défiant dans celui du livreur :

Depuis quand on vous paye pour les enquêtes de quartier ? Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ?! »

Montrant sans embarras qu’il faisait bien peu de cas de la politesse ou surtout des tabous de son propre pays, Soji les invita tous deux à entrer, non sans marmonner à l’égard de son presque-mais-pas-encore-compagnon : « Non mais c’quoi cet abruti ? » Et bien que le ton soit bas, tout dans son attitude et ses poings serrés montrait qu’il se fichait royalement d’être entendu.

Sans afficher ses goûts sexuels, So’ se moquait pertinemment d’être l’objet de commérage ou même de haine de la part de ses compatriotes. Ce n’était pas parce que sa nation avait un train de retard concernant l’ouverture d’esprit sur certains sujets qu’il se sentait concerné, bien au contraire, et ça ne lui déplaisait pas tant que ça de parler d’un tel déshonneur. L’honneur ? Il s’en battait, comme de beaucoup de choses. Il avait trempé dans trop de trucs pour prêter encore attention à ce genre de détail.

Une fois à l’intérieur, il laissa le livreur se débrouiller, se contentant d’indiquer les emplacements prévus en le toisant avec distance. Les incursions dans la vie privée faisant partie des choses qu’il détestait cordialement, il ne pouvait que mal cacher son ressentiment, surtout devant une allusion pareille. Du coup, refusant de se laisser davantage aller à sa colère montante, il s’approcha d’Ichi le temps de murmurer : « Tu m’as presque manqué, cette semaine… » Sous-entendu, phrase en suspens, provocation manifeste et parfaitement assumée avant qu’il ne retourne s’occuper de l’agencement de l’appart’.

Il ne s’autorisa à souffler vraiment et à laisser libre cours à son agacement qu’une fois le mec parti, lorsqu’ils furent de nouveau seuls tous les deux :

- « Putain non mais j’hallucine, t’y crois toi ? Comme si ça allait changer sa vie d’apprendre un truc pareil. Le scoop sensationnel quoi, tu parles d’un connard ! »

Et il continua comme ça durant deux bonnes minutes, faisant de grands gestes des bras pour illustrer ses propos. Une fois sa tirade terminée, il laissa échapper un profond soupir, planta ses prunelles dans celles d’Ichi et marcha droit jusqu’à ce que leur corps se frôle. Il lui colla les mains sur les hanches, le ramena tout contre lui et l’embrassa fougueusement, laissant passer dans ce baiser toute la frustration accumulée en une semaine d’échanges écrits.

Invité

« Depuis quand on vous paye pour les enquêtes de quartier ? Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ?! »

Clair, net et précis, Soji venait de rembarrer le livreur de meuble avec toute la délicatesse du monde. Le pire ? Tout était de ma faute, je n'avais pas dis que nous étions un couple, mais pendant notre conversation avant de monter ouvrir à sa porte, j'avais surement trop parlé de ce que nous avions fait ses derniers week end : après tout, j'avais été là chaque samedi et dimanche pour l'aider, tout le monde ne faisait pas ça, surtout que je n'étais pas payé. Mais passons, j'avais aidé le livreur à ma façon, m'occupant de poser aussi du journal au sol et de gérer le plan pour voir comment nous allions tourner tout ça.

« Tu m’as presque manqué, cette semaine… »

Passer ainsi derrière moi, juste me susurrer cette phrase...cela m'avait décollé un frisson. S'il n'y avait pas eu le camionneur, je lui aurais surement sauté dessus pour l'embrasser et lui faire du bien à ma façon. Rougissant simplement pour toute réponse, nous étions retourné à nos travaux, jusqu'à ce que je ferme la porte sur le chauffeur, le travail coté meuble étant terminé...pour le moment.

« Putain non mais j’hallucine, t’y crois toi ? Comme si ça allait changer sa vie d’apprendre un truc pareil. Le scoop sensationnel quoi, tu parles d’un connard!»

J'étais resté l'écouter, un peu gêné tout de même, c'était de ma faute, je ne cessais de me le répéter, surtout que ce type avait été sympa au fond ! Allant pour répliquer, lorsque je relevais les yeux, je fus surpris de le voir si proche de moi en un rien de temps, avant de me laisser aller dans ses bras, répondant à son baiser dans un soupir d'extase libérateur, me prodiguant des frissons dans l'estomac. Je savais ce que cela voulait dire...pourtant je devais m'y refuser.

« Alors comme ça je t'ai presque manqué, hm ? » J'arquais un sourcil à mes propos, une main venant se glisser dans son dos, caressant sa peau. « Moi j'ai eu du mal, j'dois avouer que j'suis bien en ta compagnie. » Autant dire ce qu'il en était, en espérant qu'il ne me fuirait pas. « Mais bon, j'ai eu la compagnie de mon ex le week dernier, ça ma aussi pourri l'esprit le reste de la semaine... »

Je me séparais alors de lui, avant de poser mes mains sur mes hanches et d'observer les lieux. Lui souriant, je nous avais encouragé à finir la peinture, ce que nous avions fait. Nous avions alors déplacé les meubles à quelques centimètres des murs encore frais, puis j'avais ouvert la fenêtre à nouveau, pour aérer : bien que cette nouvelle peinture ne sentait pas énormément, je préférais éviter d'avoir une migraine à la fin de la journée.

« Il n'y a plus qu'à attendre demain, se sera sec tu pourras coller les meubles au mur directement ! » Oui, Soji n'avait plus besoin de moi à présent... « Mais avant... » Je m'étais tourné vers lui après avoir rangé dans un coin pots et pinceaux, le poussant sur le canapé. « J'aimerais bien déplacer les meubles d'une autre manière... » J'avais retiré mon tee-shirt tout en prenant un air aguicheur : ouais, il y a quelques jours encore je n'aurais jamais fais ça...mais il fallait croire que de le quitter, ça me poussait des ailes. Je voulais profiter, encore un peu...s'il vous plait...

Niahaha, amour <3:

Invité

Soji s’en foutait bien que le type ait été ou non sympa à l’origine. Tout ce qu’il avait vu, ou plutôt entendu, c’était la question trop intrusive à son goût. Une chose qu'il supportait de moins en moins, et qu'il ne se lassait pas de faire remarquer. Est-ce qui lui s'immisçait d'une quelconque manière dans la vie des gens ? Certainement pas, alors il ne voyait aucune raison de tolérer la chose d'une autre personne.

Lassé de cet agacement stérile, il se concentra sur son approche furtive, et sentir qu’Ichi y répondait ne fit qu’ajouter à son envie de l’attraper dans un coin. Chose qu’il se retenait encore de faire, pour le moment. Leur relation avançait, pas à pas, petit à petit, mais avec une régularité telle qu'il ne prenait pas vraiment le temps d'y voir l'élément négatif qui l'aurait fait renâcler.

Il hocha la tête, offrant une réponse silencieuse sous la forme d’un sourire canaille qu’il adressa à son amant avant d’enfouir sa tête dans son cou, embrassant chaque centimètre de peau lui tombant sous les lèvres. Si d’autres l’avaient fait fuir par le passé avec bien moins que ces quelques mots, il resta là, ne montrant nulle envie de se détacher de lui, même une fois l’attachement avoué et exprimé.

Il avait réfléchi, de son côté, et le bilan était positif. Même s’il craignait tout ce qui ressemblait trop à un engagement, ils n’en étaient pas encore suffisamment proches pour qu’il décide de tailler de son côté, en oubliant et en muselant toute pulsion contraire. Du moins le pensait-il, et c'était bien ce qui sauvait l'ensemble qu'ils formaient.

La suite par contre le fit reculer et il fronça les sourcils avec un air emmerdé, ne sachant trop ni comment prendre la nouvelle, ni comment y répondre. Pourquoi, alors que les choses s’annonçaient si bien, Ichi lui parlait de son ex ? Il garda un silence courroucé, refusant de creuser plus en avant en espérant que, peut-être, l’ange passerait de lui-même sans qu’il n’ait besoin de s’en occuper.

Ichi lui offrit l’excuse qu’il attendait pour changer de sujet, et il embraya joyeusement, toute contrariété envolée : « Ouais, demain ce sera good ! » Il se laissa pousser sur le canap’ sans protester, dévorant Ichi des yeux sans se gêner, les écarquillant devant la déclaration. Subitement, l’autre lui parlait chinois.

- « C’est-à-dire… ? » Lui demanda-t-il d’un ton devenu prudent. Evidemment, l’attitude d’Ichi, elle, laissait peu de place au doute, mais il préférait s’en assurer avant de foncer tête baissée.

Regardant le t-shirt foutre le camp, il esquissa un demi sourire avant d’acquiescer lentement : « Tu veux dire que… »

Invité

(Oui, j'ai mis 2 mois. 2 putain de mois ; ok presque 3, chuuut. J'assume. Désolé love )

Si refaire l'appartement de Soji avait été un plaisir, surtout d'en voir le résultat, savoir que j'allais devoir le quitter me stressait un peu. Non, pas de quitter l'appartement, de quitter Soji lui-même. Je m'étais attaché à lui, je...m'étais clairement amouraché alors qu'il avait été plutôt clair à ce sujet dès le départ : nous deux, c'était qu'un plan cul, une amitié naissante peut-être, le coté sex-friend un peu décalé. Seulement, dans ma tête, ce n'était pas clair. Je me rendais compte que j'avais des sentiments pour lui, même si j'arrivais à me passer de sa présence la semaine, je savais pertinemment que j'allais le revoir le week-end, surtout avec les travaux. Pour vous dire, je n'avais même plus aucun scrupule à laisser mon chihuahua derrière moi. Mais passons...

Affalé sur lui au dessus du canapé, ayant retiré mon tee-shirt, voila que je me mettais à l'aguicher sans aucune gêne ; ou presque, pour lui montrer mes intentions. J'étais persuadé qu'il ne voudrait pas de moi une fois les travaux finis, simple ami ? Ce n'était pourtant pas ce que je désirais. Égoïste ? Qui avait-il de mal à l'être ? Il avait trouvé sa place dans mes petites habitudes, je ne voulais pas l'en retirer. Le voyant écarquiller les yeux à ma réaction et me poser ses questions, ses dernières ne me refroidirent pas mais...elles me déstabilisèrent. Je n'étais pas le genre de mec à tirer tout ce qu'il voyait ou à draguer, alors dans l'immédiat, mes pulsions se retrouvaient six pieds sous terre, pensant qu'il n'avait clairement pas compris ou je voulais en venir...Pourquoi ne m'avait-il juste pas sourit, embrassé & lancé le jeu si il voulait de moi ? La réponse était simple en moi : il ne voulait pas de ma personne.

« Je veux dire que j'ai trop chaud. » Je m'étais mis à rougir comme pas possible, de gêne & de honte. « Et qu'on pourrait déplacer les meubles en...jouant à la console ? » Bien tenté Ichi, mais là, tu allais juste te faire passer pour un imbécile. Me relevant de lui, voila que je m'asseyais à l'autre bout du canapé. « Mais c'est une mauvaise idée, non ? »

C'est ça, enfonce toi plus encore dans ton bordel & prie très fort pour qu'il ne foute pas dehors pour dire de telle connerie. Finissant par observer les murs encore frais, je m'étais levé pour aller à la fenêtre, cette dernière ouverte. En fait, je me les caillais juste, mes ongles commençaient à virer bleu tellement j'avais froid, mais c'était mieux que rien pour le coup. Lui avouer tout ce que je pensais serait bien pire au final...

« Pardon...c'était gênant. Je ne voulais pas...enfin...te mettre dans l'embarras. » Après tout, je n'étais qu'un étudiant quand on y repensait. Qu'est-ce qu'un type comme lui voudrait de moi ? Déjà qu'il ne voulait pas se caser avec une meuf, alors avec un mec sortant de sa crise d'ado...« Je t'invite au restau pour fêter la fin des travaux ? » Enfonce toi encoooore.