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 DearDiary [OS Den/Lun]

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MessageSujet: DearDiary [OS Den/Lun]   DearDiary  [OS Den/Lun] EmptyDim 15 Déc 2013 - 22:10



DearDiary
Carnet de Pensées d'Eden Indentshi





15/12/2013, ça sent le sapin.

Club de jardinage. J’ai acheté une rose. Lun m’a bien dit que c’était une seule par personne et pour une personne importante. J’ai pas longuement réfléchit à la question. Il n’y a qu’une seule personne qui méritait une rose de moi. Une personne exceptionnelle qui depuis le premier jour où elle est rentrée dans ma vie jusqu’au dernier où elle y restera, l’a toujours comblé.
Je suis un peu inquiet à l’idée de lui offrir cette Rose. Ces derniers temps, elle a été très capricieuse. J’ai passé des soirées entière à rester auprès d’elle plutôt qu’à étudier. Je l’ai écouté, cherchant la raison de ses problèmes, cherchant à comprendre pourquoi elle était tellement inquiète.
Je pense qu’elle est inquiète. Ce n’est pas elle qui me l’a dit. C’est aussi ce que j’aime en elle. Son coté mystérieux. C’est à moi de savoir ce qui ne va pas. A moi de savoir, ensuite, glisser mes mains sur elle et réparer par des affectueuses attentions ce qui la dérange tant.

Je suis enfin auprès d’elle. Elle est là, droite te fière. Si froide, mais je sais qu’en très peu de gestes, je serais la faire ronronner et se réchauffer au risque de m’en brûler les doigts.

J’aime sa robe, noire et grise, j’aime ses lignes si parfaites, ses rondeurs qui ne font que la rendre plus séduisante.

Je l’aime, pour ce qu’elle est. Ce n’est sans doute pas la plus belle, loin de là. Ce n’est sans doute pas la plus exceptionnelle. Elle n’est pas la plus sportive et dépense beaucoup mais je sais que je peux compter sans arrêt sur elle.

Je dépose la rose sur son cadran.

Je dois étudier. Je suis désolé d’abandonner ici ma Rose Hybride.

Mais je sais quelle ne peut m’en vouloir … Elle doit savoir que je dois étudier. Elle doit savoir que je reviendrais tôt ou tard vers elle. Que je ne peux pas vivre sans.



11/01/2014, bonne année, bonne santé.

Je ne crois pas être quelqu'un de bon ou de mauvais. Ce que je sais, c'est que je n'aime pas me prendre la tête. Les histoires dramatiques, les mélodrames, les gens compliqués, les histoires louches, tout ce qui peut être porteur à confusion : je le fuis en général comme la peste. Par bien des aspects, j'ai toujours éviter de m'approcher des gens qui semblaient perdus dans leurs propres vies. Déjà que j'ai du mal à savoir gérer la mienne : ce n'est pas pour me coller celles des autres entre les pattes.

J'y étais très bien arrivé. 25 ans de vie simple à ne m'occuper que de moi-même et à agir en égoïste. Évidemment, je raccourci. En 25 ans, j'avais largement eu le temps d'avoir des amis un peu problématiques, quelques flirts un peu prise de tête ou des petites peines. Pas vraiment non plus de quoi tirer la larme à la ménagère enfermée chez elle.
Je crois d'ailleurs que je n'avais jamais connu vraiment de drame.

Même au niveau des décès. Mes arrières-grands-parents paternels sont en vie et se portent aussi bien qu'on peut l'être à cet âge, ma grand-mère paternelle est belle et bien en vie et le décès de son mari survenu quand j'étais petit ne m'a pas atteint. A l'époque, je ne devais pas tellement avoir conscience de ce qui arrivait et, son décès étant arrivé juste avant l'été et les sorties à la plage, je n'ai pas eu à me rendre compte du chagrin. Je présume qu'il dû me manquer : mais là encore, ce n'est pas vraiment un souvenir. Plus ma grand-mère qui aime à raconter qu'on lui demandait où se trouvait Papi et qu'elle ne savait pas nous répondre.

Du coté de mon père, c'est le second que je connu. Le premier fut la femme de mon oncle. Perdre sa belle-sœur pour mon père, sa femme pour mon oncle, leur mère pour mes cousins, fut un grand drame. Je présume. J'étais âgé d'un an. Je n'en ai donc jamais ressenti aucune peine.

Mes arrières-grands-parents maternels sont morts bien avant ma naissance. Mes grands-parents maternels sont morts quand je devais avoir dix ans, en me léguant une part équitable avec mon cousin de l'héritage. Toutefois, je ne les aimais pas. Et je n'en fut pas triste. Ce serait un mensonge de dire que j'ai été touché par leurs morts. Je n'ai rien ressenti. Je n'allais pas les voir, je ne les voyais pas, ils n'étaient pas dans ma vie et je n'étais pas dans la leurs leurs. On fait des choix : Eux avaient fait ce choix.

C'était tout. Chez mes amis, pas de décès dramatiques, pas de morts soudaines et brusques, pas de personnes qui décèdent d'un accident, d'un assassinat, d'un suicide ou autre. Non. Tout juste, un pote, à l'époque du lycée, qui a été agressé par son Ex et a finit à l'hôpital. Ce n'est ni dingue, ni fou, ni même vraiment transcendant.

Dire pourtant que je ne m'attendais pas au drame, c'est une erreur. Dès le premier instant où je l'ai vu, j'ai su que ce serait compliqué. J'ai su que ce garçon, à la longue silhouette émincé, aux longs cheveux blonds disgracieux et aux grands yeux paumés, d'un vert particulier … que ce mec-là me causerait des soucis. Tout simplement, parce qu'il ne dégageait que ça. Des problèmes.

Il y a des gens comme moi : qui vont au centre ville boire un verre, prennent le train, se font réclamer une clope, refusent, rentrent. Point. Bonne soirée.
Il y a des gens comme lui: qui vont au centre ville boire un verre, prennent le train, le train est en retard, il arrive en retard, se font réclamer une clope, acceptent, discutent, suivent l'inconnu, manquent de se faire agresser, se font draguer, voit le train arriver, prennent le train, ont des problèmes dans le train, arrivent encore plus en retard, vous spamment de SMS, vous agacent en vous disant qu'ils seront en retard, que vous attendez, qui n'arrivent pas, qui arrivent … Et qu'on a juste envie d'étriper. (…) C'est une bonne soirée. Aussi. Mais sur le moment, on a pensé être dans des montagnes russes …

Et je n'ai jamais été adepte des Montagnes Russes.

Nous sommes en janvier 2014. J'ai rencontré, il y a quelques années, un garçon du nom de Lun Marv. Il a été mon colocataire de chambre, dans un garage, du quartier le plus malfamé de la ville. Sans être des meilleurs amis, sans être vraiment dans la vie de l'un ou de l'autre, on était une entité. Il était là pour m'écouter me plaindre, et j'étais là pour subir ses crises hystériques. Nous formions un bloc.

Jusqu'à ce qu'on m'annonce qu'il est dans le coma.

(….) Vous savez le plus étrange, dans tout ça, c'est que je savais que ça finirait mal. Mais, que même en le sachant, je continuais de le garder dans ma vie. Et je n'ai pas la moindre foutue idée de pourquoi, je n'ai pas pu, m'en détacher avant que ça termine ainsi.


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MessageSujet: Re: DearDiary [OS Den/Lun]   DearDiary  [OS Den/Lun] EmptyMar 4 Nov 2014 - 3:13

« Par principe, le soir d’Halloween, les morts se réveillent à l’aube où on les célèbre. Quand j’étais enfant, on me racontait, qu’ils se mêlaient aux vivants, dans des déguisements, pour rendre visite à des visages connus. En réalité, les morts, se fichent bien de cette fête. Et ce sont les enfants qui vont de portes en portes, pour réclamer des bonbons en menaçants les gens d’une farce s’ils oubliaient de leurs en donner.
Le lendemain, au jour de la toussaint, en Europe, on va sur les cimetières pour y déposer des fleurs, dans le jardin des souvenirs et parfois simplement chez soi. On a une pensée pour ceux qui nous ont quitté, et on les pleure, soi-disant.

Je n’ai jamais respecté cette commune. Comprends-moi. J’aurais bien aimé, mais elle me semble assez stupide. Je ne pense pas que les morts ont besoin que j’aille fleurir leurs pierres, qu’elles soient de souvenirs, de tombaux ou de pensées. Je pense que s’ils restent une conscience d’eux, cette conscience se fiche bien de savoir si je choisis des pensées, des roses ou des lilas pour leurs adresser un mot.

J’aime jurer. J’aime dire : Putain, merde. Dieu du ciel. Oh, mon dieu. Sacrées foutaises. Va te faire foutre. Et autres injures du genre. J’utilise aussi le terme de bâtards, et le fait qu’on me signale sans cesse : qu’un bâtard n’est pas une insulte, ne m’empêche pas de le dire. J’aime les insultes et les grossièretés, uniquement car elles expriment des émotions et j’aime les émotions.

Bonnes ou mauvaises, tristes ou joyeuses, elles font parties de notre code d’humanité. Ce qui fait qu’on sait ce qui est bien est mal, ce qui nous rend heureux ou bien malheureux, ce qui nous fait rire, et ce qui nous fait souffrir. Les émotions définissent qui nous sommes, autant dans le pire que dans le meilleur. J’avoue toutefois, assez simplement, ne pas en avoir éprouvé de fortes depuis longtemps.

Je ne sais pas si c’est parce que mon père, mon pote Eden ou les médecins me répètent à chaque instant : Pas d’émotions fortes. Ou juste parce que j’ai appris à les anticiper pour ne plus perdre le contrôle de moi-même.

Ou juste que je suis un peu distant avec la vie, en elle-même.

Je ne suis pas déprimé, et ça c’est une bonne chose. Je ne suis pas triste, ou en colère. Je suis plutôt heureux, et ça aussi c’est une bonne chose. Je crois, que j’ai commencé à grandir. Ce n’est pas trop tôt !

Toutefois, dès que je pense à vous, je le suis. Triste, en colère et déprimé.

Les gens disent que le temps soigne les blessures. Je pense qu’une blessure ne se soigne pas. Elle reste, toute la vie, à vif. On apprend simplement à vivre avec. Vous perdre, c’était perdre une partie de moi-même. Et les amputés parviennent à vivre, ils leurs manquent juste une partie d’eux. Il me manque juste des parties de moi-même. Que ce soit une part de mon cœur, une part de mon âme, elle m’a été arraché et pendant longtemps, j’ai préféré exprimer ma douleur par tous les biais, jusqu’à me conduire à vouloir en finir.

Ne soyons pas stupide, je ne crois pas en ce suicide. J’aime trop la vie pour en franchir le pas. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, l’année dernière, au 31 décembre, mais je pense sincèrement que c’était un accident. Je suis un lâche, amoureux de la vie, adepte – certes de la scarification – mais cela s’arrête là. Les seules manières de mourir que j’ai vraiment essayées, sont des manières douces. Je ne supporte pas l’idée qu’on puisse trouver mon corps sans vie.

Je crois que je suis quelqu’un d’assez lâche, oui.

Le pire, toutefois, dans cette blessure : ce n’est pas qu’elle existe. C’est qu’on l’oublie. Quand je suis occupé, dans un manège passionnant de la vie, dans une soirée alcoolisée, dans des moments qui m’occupent, ou simplement quand je dors. J’oublie que la douleur est là, j’oublie qu’il me manque des parties et brutalement, ça revient ! Comme une porte qui claque, sans prévenir, et qui me laisse le souffle coupé. Je hais ces moments, comme les heures où je suis en anabase. C’est comme-ci quelqu’un prenait ma place. Comme-ci je perdais le contrôle de moi-même.
Et depuis que des voix me hantent, j’ai vraiment l’impression de me sentir vide. »

« Que comptez-vous faire, aujourd’hui, monsieur Marv ? »

« Je ne sais pas. Je me disais … Est-ce que vous croyez que c’est mal de penser que je vais mourir jeune ? Est-ce que vous pensez que c’est mal de trouver que j’aurais dû mourir à leurs places ou de ne pas faire son deuil ? Devrais-je totalement tourner la page, pour ne plus y penser ? Comme on tourne la page d’un mauvais livre et qu’on le raye de sa mémoire ? »

« Nous sommes là pour ça. »

« Vous savez le pire, c’est que parfois, j’oublie leurs visages, j’oublie leurs voix, j’oublie quels étaient leurs parfums. J’oublie beaucoup de choses sur eux. Oh ! Je sais ce que vous allez me dire. C’est normal, c’est notre subconscient qui fait ça. C’est l’acceptation du deuil. Pour l’accepter, on est contraint d’oublier des parties, oublier des parties d’eux, pour pouvoir avancer et ne pas être hanté par leurs souvenirs. Pour ne pas avoir le sentiment que le téléphone va sonner, et qu’ils vont décrocher, qu’ils se connecteront, ou sonneront à la porte. Pour ne pas avoir le cœur trop lourd. Mais je préfère l’avoir lourd, que vide. »

« Le deuil prend un temps différent en fonction des gens. »

« Combien de temps ? Dites-moi, monsieur ? Combien de temps, je dois prendre, pour accepter le fait que mes meilleurs amis soient morts et pas moi ? Combien de temps, je dois prendre, à accepter d’être paumé, encore, et de vivre sous les toits de mon colocataire, car je ne suis pas foutu de vivre seul ? Combien de temps, je dois … »

« Et votre ami, en moto … Il va mieux ? »

« Je suis égocentrique. Je me dis. Je me dis que c’est ma faute. J’ai souhaité que ça lui arrive. J’ai souhaité qu’il souffre et il souffre. Et cela me fait juste mal. J’ai souhaité qu’il connaisse la même chose que moi, et il la connaît. Et ça me fait juste mal. J’ai souhaité … le malheur et le malheur est arrivé. Je ne suis pas quelqu’un de bon. Je suis même le contraire, ce que j’ai fait, c’est attirer le mauvais œil sur lui. »

« Je doute que vous soyez responsable. »

« Peut-être. Je le serais encore moins, si je n’avais pas eu d’aussi horribles pensées. Je suis las, docteur, las d’essayer. Vous croyez … au Paradis ? »

« Je n’ai pas la réponse à cette question. »

« Non, mais vous en pensez quoi ? »

« Je n’ai pas le droit de vous donner ma pensée, monsieur Marv. »

« Je vois. Eden pense qu’on vit et qu’on meurt. Il m’a dit que personne ne se demandait si l’âme du poisson, du mouton qu’on mange, allait au paradis. Et qu’il n’y avait pas de raison qu’on est droit à un meilleur traitement qu’eux. Pour lui, la vie est le début et la fin de tout. »

« C’est possible. Et qu’en pensez-vous ? »

« Je ne sais pas. »

« Vous ne savez pas ? »

« Je pense que si je devais être sincère avec moi-même : je hais la toussaint. Je hais les enterrements. Je hais l’hypocrisie des gens. Je hais entendre les mots condoléance, désolé, soutien, et si tu as besoin de moi, je suis là. J’ai horreur de cet aspect solennel, et la présentation des cadavres, de l’habit qu’on doit choisir. Sérieusement ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre de savoir avec quoi ils vont pourrir ou être brûlé ? Je ne supporte pas les larmes des gens dans les églises qui les pleurent, j’ai juste envie de leurs arracher les yeux et de leurs faire bouffer. Le pire, ce qui me débecte, c’est de les voir bouffer après pour le dernier adieu. Ça me donne la nausée, la bouffe me donne envie de vomir depuis. Tout ce que je vois me donne envie de vomir. »

« Vous continuez le traitement ? »

« Le Xanax ? C’est ça ? Ouais. Totalement. »

« Et ça vous aide ? »

« Pas vraiment, non. Je vois toujours des pendus la nuit, quand je m’endors. J’entends toujours la porte de ma chambre s’ouvrir. J’entends toujours le téléphone sonner pour m’annoncer la nouvelle. J’entends encore leurs voix dans ma tête. Et je me surprends à sentir leurs parfums. Surtout celui de Cassandra, en réalité. J’entends ces je t’aime, et j’aimerais pleurer, mais j’en suis incapable. De quel droit je pleurerai alors qu’elle a été assez conne pour crever, quelques jours avant que je n’arrive ? »

« Et vos migraines ? »

« Je ne sais pas. Ca part, et ça vient. Vous ne comprenez pas. Je crois que je suis en train de perdre la boule. »

« Vous vous remettez d’un coma, monsieur Marv. Il faut du temps. »

« JE N’AI PAS LE TEMPS. OK ? Je n’ai pas le temps ! Si j’avais le temps, je ne viendrais pas vous voir. Si j’avais le temps je ne serais pas en train de me poser des questions. Je n’ai pas le temps. »

« Pourquoi ? »

« Car la vie passe. Et, du jour au lendemain, on a disparu. Vous savez, cette phrase latine : souviens-toi que tu vas mourir ? Elle est hurlée dans mes oreilles en permanence ! Je vais mourir, un jour. Et tant que ce n’est pas arrivé, je dois profiter de la vie. »

« Alors profitez. »

« Je le fais. J’ai appris à vivre le cœur lourd, la tristesse et leurs fantômes dans leurs cœurs. A ne pas en parler, à sourire et rire tout le temps. Le problème est ailleurs ? »

« Où ? »

« Vous croyez que ça existe, les coïncidences ? »

« Je n’ai pas à répondre. »

« Vous voyez, je me dis qu’un hasard, ça existe. Pas plusieurs non. Hors, … je n’attire que le malheur. Je n’attire que la tristesse. Je n’attire rien d’autre que la mort. Je ne sais pas. Je me dis qu’il est possible, je dis bien possible, qu’en étant en colère contre eux, à des moments donnés, j’ai été responsable de leurs malheurs. »

« Vous n’êtes pas Dieu, monsieur Marv et vous vous surestimer. Vous n’êtes nullement responsables des accidents et décès de vos amis. »

« Ouais. Je sais. Je sais que je ne suis pas responsable. Mais, je me sens coupable. Coupable, d’être en vie. Coupable d’exister, et de ne rien faire de ma vie. Eux, ils savaient ce qu’ils allaient faire dans une semaine, dans un an, dans une vie. Ils avaient des envies et des projets. Moi, … Je suis à peine capable de vous dire ce que je vais faire une fois sortie d’ici. »

« Vous devriez en parler … »

« C’est ce que je fais. »

« A vos amis. »

« Si je paye un psy pour le faire, ce n’est pas pour l’imposer à mes amis. »

« Alors que comptez-vous faire ? »

« Apprendre à vivre avec ces cauchemars et ces fantômes. »

« Et vous pensez y arriver ? »

« Ça, c’est votre rôle, de me trouver les bons médicaments pour ça. »

« Je vous ai déjà dit, que ça devra être temporaire. »

« Ecoutez-moi bien ! Je bosse, je suis souriant, je suis sympa, et je suis un bon ami. Je ne bois pratiquement pas, je fume le moins possible, et j’ai cessé toute drogue. Je ne supporte plus les contacts physiques, à l’exception de ceux d’Eden, je ne dois avoir aucune émotion forte. Je fais des cauchemars, je suis inquiet de tout, et je passe ma journée à faire l’imbécile heureux – Ce qui me convient très bien ! MAIS ! Votre Xanax me rend juste amorphe. Alors soit, vous me donnez un truc qui calme mes humeurs, soit vous me laissez acheter mon kilo de beuh tranquillement ! »

« Bien, je vais vous prescrire quelques chose, mais on se revoit à la fin de la semaine. »

« C’est ça, si ça vous fait plaisir. »

« Monsieur Marv, ce n’est qu’un blues, rien de plus. Vous irez mieux, demain. »

« Ouais, ouais. Signez cette ordonnance, et je vous confirme, qu’effectivement, j’irais mieux. »
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MessageSujet: Re: DearDiary [OS Den/Lun]   DearDiary  [OS Den/Lun] EmptyJeu 11 Fév 2016 - 23:56

Absolument. La voiture s’arrêta et dans une dernière secousse cracha le restant d’essence qu’elle avait en elle. Si tu voulais me faire le coup de la peine d’essence, pensa l’homme, tu aurais au moins pu prévoir un lieu plus sympathique que celui-ci. Il tourna la tête en direction du conducteur qui se mit à rire joyeusement. Ses longs cheveux blonds attachés en une tresse, il se retourna un brin désolé. « Tu aurais dû me faire penser à effectuer le plein d’essence avant de partir dans le désert.
- Je te l’ai dit.
- Vraiment ? Quand ?
- Les sept fois où nous sommes passés devant une station-service. »

Lun se mit à rire joyeusement, encore une fois. Eden manqua de lui demander ce qui le faisait rire, énervé d’autant d’être bloqué au milieu du désert que de ne pas avoir forcé son camarade à effectuer le plein d’essence les sept nombreuses fois où ils en avaient eu l’occasion. Le blond sorti du véhicule. Il regarda autour d’eux, cette mer de sable s’étendant devant eux et ce ruisseau de bitume serpentant qu’il avait emprunté.

« Qu’as-tu en tête ? » Questionna l’homme brun.

Eden Indentshi n’avait pas beaucoup réfléchit en le suivant. Ni cette fois-ci, ni les autres fois. Il avait fait ce choix de suivre ce compagnon sur cette route. Celle du désert et celle de la vie. Il y avait des milliers d’autres meilleures alternatives. Il avait choisi la seule qui lui convenait. Ne pas se séparer de la seule personne qui comptait à ses yeux. Parce que le reste du monde n’était qu’un point dans sa toile, là où son ami occupait une grande part de l’espace. Il avait fallu l’accepter. C’était sa faiblesse dans son monde bien rangé.

Lun avait commencé à avancer, joyeusement sur le chemin. Il supportait mal la chaleur, mais il ne semblait pas s’en préoccuper. Il était insouciant. Il l’avait toujours été. Il pensait vivre d’amour et d’eau fraîche, il oubliait de prévenir son père, de s’occuper de ses enfants, d’avertir ses amis ou de leurs envoyer un SMS. Il était ainsi depuis toujours, il le resterait sans doute toute sa vie. Peu importait pour lui qu’on s’inquiète. Il était désolé quand il s’en rendait compte – mais il ne s’en renait que rarement compte.

« Eden, … » Le blond s’était retourné.

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« Qui es-tu ? » Questionna Eden en redressant le visage de son ordinateur où il analysait les derniers résultats. Il fixa la demoiselle face à lui, l’examina avec méfiance avant de conclure qu’il devait se connaître. « Votre stagiaire depuis six mois.
- On se connait ? » Questionna-t-il encore.
« Evidemment. » Répondit la femme. « Je suis votre stagiaire depuis six mois. » Répéta-t-elle avec agacement.
« Et ? »

Ce « et » signifiait autant qu’il essayait de comprendre pourquoi elle était venue le déranger en pleine étude, que la raison pour sa phrase signifiait qu’ils se connaissaient. La demoiselle rougit un peu et l’homme eu un geste agacé de la tête avant de soupirer.

« Que me voulez-vous ? »

« Monsieur Indentshi … »

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Les réunions de famille n’étaient vraiment pas son fort. Supporter sa mère divorcée, son père divorcé, parlants joyeusement ensemble. Son beau-père de bonne humeur, sa belle-sœur trop bavarde, ses oncles, tantes, cousins et cousines. C’était une plaie. Une plaie que devoir supporter le repas préparé par la grand-mère et l’arrière-grand-mère. Une plaie de supporter le bavardage incessant du grand-père. Une plaie que de perdre son temps ici.

Ils mangèrent, évidemment. Toujours le même repas. A ceci près qu’ils avaient changé l’habituelle entrée de poissons marinés par une autre espèce de poissons. Il ne sentait pas la différence au gout, il n’avait jamais eu le palais assez fin pour ça.

« Oui ? »

Ce oui agacé, signifiait « Pourquoi vous me fixez ainsi. »

Evidemment, … fut la réponse quand il vit sa tante arrivée.

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« Bon anniversaire. »

Le blond lança le cadeau entre les mains du brun. Une bouteille d’eau, avec un ruban, toujours utile en plein désert. Soudainement, Eden réalisa que Lun avait tout prévu. La panne d’essence, la nuit dans le désert et sans doute le moyen de rentrer. Quoique peut-être pas le dernier point. Une aventure, c’était la motivation du blond. Une aventure à eux.

Le scientifique se rapprocha du journaliste, glissant avec brusquerie son bras dans son dos pour le tirer vers lui.

« Nous rentrons au Japon bientôt pour faire nos affaires, non ? Tu n’as pas peur de louper l’avion.
- Nous en prendrons un autre. Nous sommes riches.
- Est-ce une raison pour le louper ?
- Eden, c’est ton anniversaire.
- Ce n’est qu’une date.
- Si elle n’avait pas eu lieu, tu n’existerais pas.
- haha …
- J’en serais peiné. »

Eden aurait aimé discuter sur le fait que s’il n’était pas né à cette date, il serait né à une autre. Et que s’il n’était pas né, Lun ne pourrait pas en être peiné, puisqu’il ne le serait pas. Toutefois, à la moue du blond qui avait sans doute lu en lui comme dans un livre ouvert, il abandonna l’idée.

A quoi bon essayer de lui expliquer ce qu’il sait déjà et se fiche royalement.

Lun sourit et Eden lui demanda joyeusement : « Et aussi riche sois-tu, tu ne trouves à m’offrir qu’une bouteille d’eau.
- Non, le cadeau viendra après.
- Après quoi ?
- Il te faut être patient. »

La patience … Eden doutait que ce soit son fort.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

« Alors ? »

Ce monsieur Indentshi avait eu le don de l’agacer. Elle ne dit rien. La stagiaire s’excusa, bredouilla quelques mots et disparu. Eden se remit à son expérience et l’oublia. Il n’avait que faire des questions d’une petite écervelée.
Il ne réalisa que plus tard ce qu’elle voulait. Quand il trouva un petit paquet avec un ruban doré sur son bureau et une jolie écriture, lui souhaitant un bon anniversaire. Il l’ouvrit et découvrit une montre, un bijou simple, et sans fioriture. La même à quelques détails près que celle qu’il avait cassé dans le laboratoire, quelques semaines auparavant.

L’homme sourit, amusé par le cadeau. Il la croisa, plus tard, à la cafétéria. Elle ne le remarqua pas. Il la salua, elle le salua et retourna auprès d’autres filles qui discutaient. Des amis à elle, sans doute. Il se rapprocha et lui proposa un café. Elle refusa. Agaçant. Elle lui offrait un café et l’ignorait maintenant ? Décidément, il ne comprenait rien à la gente féminine.

Elle revint au laboratoire après lui. Il remarqua qu’elle s’était recoiffée, maquillée, un peu. « Vous avez un rendez-vous ? » Demanda-t-il.

Elle hésita à lui répondre.

Quelques instants plus tard, alors qu’il était occupé à analyser à nouveau, concentré et commençant déjà à oublier tous les détails de cette journée, elle lui dit : « Oui, avec mon fiancé.
- Votre fiancé ?
- Nous avons fêté ça, Lundi. »
Ah. C’était donc pour cette raison qu’il y avait eu un pot en début de semaine. La raison, il avait du la savoir. Il l’avait simplement oublié.
« Mes félicitations. »

Elle l’observa, avant de demander : « Avez-vous aimé mon cadeau, monsieur Indentshi ?
- Oui. »

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Sa tante déposa l’épouvante gâteau contenant trop de sucre devant lui, les bougies allumées et la cire tombant sur les fleurs en sucre. Toute sa famille se mit à chanter, sauf son oncle scientifique – il comprenait la stupidité de la chose. Ce n’était qu’une date.

A son poignet une jolie montre, dans sa tête, un bon souvenir. Et là, à cet instant : l’envie de massacrer à coup de pelle tous ceux portant une partie de son code génétique. « Souffle. » Lui ordonna sa mère, sans se rendre compte que c’était un ordre.

Il la fixa dubitatif. Elle souriait, heureuse de voir son grand fils là. Et lui, il aurait tout donné pour être ailleurs. Il souffla, ils applaudirent.

« Tu as fait un vœu ? » Questionna sa petite cousine.

Oui, pensa Eden, mais vu qu’ils étaient encore là : ce n’était pas réalisé. Il sourit. « Merci. »

Il était sincère. Il pensa brusquement à l’anniversaire de Lun, quelques mois plus tôt. Seul, avec lui. Un gâteau fait par les enfants, un couché, et eux deux. Ses pères avaient oublié de lui envoyer un message. Il était là, seul, à fixer les SMS de ses amis, avec un peu de tristesse dans les yeux. Eden lui avait dit : « ce serait pire si tu vivais un anniversaire en famille crois-moi, c’est horrible. »

Ce soir, il lui raconterait à quel point ça avait été monstrueux. Là, il comptait profiter d’eux.

« Les cadeaux ! » Hurla sa petite cousine et Eden fit une fausse mine contrariée, impatient en réalité de savoir ce qu’on avait pu lui trouver. Des conneries qui ne lui plairaient que parce qu’elles venaient d’eux.


XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Ils ne s’étaient pas reparlé, jusqu’à ce qu’elle remarque qu’il portait la montre. Il l’enlevait avant de rentrer dans le laboratoire, mais elle l’avait vu en arrivant. Alors elle avait osé aller vers lui.

« Vous savez pourquoi je vous ai offert cette montre, monsieur Indentshi ? » Avait-elle demandé.
« Non. »

« Et bien … Vous sembliez seul. Et j’ai eu envie de devenir votre amie. »


XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Il s’était endormi, sous la tente, dans un sac de couchage. Une tente montée à la va-vite par un Lun maladroit, mais c’était suffisant. La nuit, tout devenait froid, malgré la chaleur du jour. Il ne put rêver toutefois, puisqu’il fut réveillé par un blond. Une bouteille à la main, un gros pull immonde sur lui.

« Viens. »

Il vint, évidemment. Il le suivit à l’extérieur de la tente.

« Mon cadeau. »

Eden le regarda, perplexe.

Lun sourit. « Regarde. »

Et là, Eden vit. Cette immensité d’étoiles dans un ciel sans frontière. Un monde sans limite, autour d’eux. Juste eux, et le reste de l’univers, assemblés là, brillant de toutes leurs forces. C’était donc ça le cadeau de Lun, l’univers tout entier. Un brin narcissique venant de lui. Pas si surprenant que ça.

Le blond se rapprocha. « Bon anniversaire imbécile ! »

Eden songea à son propre cadeau pendant quelques secondes. Rien. Il n’avait rien trouvé, alors il n’avait rien offert. Il n’avait jamais été doué pour ça. Lun avait ri quand il lui avait dit, après que le blond lui ai dit « tu aurais pu faire l’effort de me trouver un cadeau. »
Puis, après l’explication, il avait dit : « tu m’offres bien assez, va. »

Eden cessa de penser, il décida de profiter. Pendant quelques instants, il accepta d'éteindre son cerveau et d'écouter son coeur.


« Eden ? » Questionna Lun, intrigué de le voir perdu dans le vide.

Mais celui-ci parlait définitivement trop.
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