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Installés à l’atelier des bûches, quatre individus s’amusaient visiblement bien. Lun Marv, ses enfants et Eden Indentshi étaient arrivés un quart d’heure plus tôt et avaient commencé les préparations, en suivant les inscriptions inscrites.
Les enfants de cinq ans étaient concentrés à leurs tâches et semblaient s’amuser, sous le regard amusé et tendre de leur père qui discutait avec son ami. Il avait supplié Eden de venir avec lui, craignant de voir Miya. Craignant de se retrouver sous le regard des autres avec ses enfants.
 
Depuis qu’ils étaient en vacances, il était difficile de sortir sans eux. Lun voulait vraiment passer son temps sans eux.
 
« C’est bien comme ça ? » Demanda la petite fille aux cheveux blonds, coupés au niveau des épaules, à la frimousse rougie et aux tâches de rousseurs à peine visible.
« C’est très bien, Judith ! Et toi … »
 
Philip montra à son père les décorations qu’il était en train d’effectuer pour les mettre sur la bûche.
 
« C’est … joli ? » Questionna-t-il, sous les yeux surpris de Lun et d’Eden. « Bien sûr ! » Répondit Lun, mais Philip avait déjà replongé toute sa concentration dans la préparation de ses petits sapins, boules, étoiles et décors de noël.
 
« Papa, » cria Judith brutalement.
« Oui ? »
« Ensuite on ira voir le père noël, hein ? »

« Je t’ai déjà dit que oui. »

Pétrifié, Philip regarda la femme qui venait de toucher sa joue avec une certaine horreur. Instinctivement, il cessa toute activité, pour regarder apeuré son père, Eden puis sa sœur avant de donner – bien que tardivement – un coup sur sa joue pour la nettoyer. Il n’y pouvait rien. C’était plus fort que lui. Lorsqu’il avait le sentiment d’avoir été touché par un inconnu, il devait nettoyé rapidement l’endroit. Lun était pareil, il avait juste appris avec le temps à être plus discret que son fils. Lun haïssait les contacts physiques venant d’autres personnes que de ses amis très proches. A dire vrai, même ces derniers avaient peu le droit de le toucher sans qu’il ne soit à l’initiative de l’action. Avec le temps, Lun s’était forcé à faire la bise quand on lui tendait une joue ou à accepter des câlins quand des bras se tendaient. Malheureusement, son corps se cambrait et ses muscles se crispaient malgré lui.

La gène de Philip fut rapidement dissipée pourtant. Il choisi de ne pas parler. Il parlait rarement. Et surtout pas pour ne rien dire. Là, il n’avait absolument rien dire. Trop occupé à essayer de placer des petites boules blanches sur les décorations de son sapin de neige. Et n’aillez surtout pas la stupide idée de lui dire que c’était des boules de noël : ce n’était absolument pas le cas. Les boules blanches représentaient la neige, la neige tombant sur les sapins. Car noël sans Neige, ce n’est pas vraiment noël.

« Madame … » Judith tira sur le haut de Miya, un grand sourire aux lèvres. La petite fille montra ce qu’elle était en train de faire. Après un instant d’hésitation, Judith se mit à observer la ‘‘madame’’ de haut en bas. Tenue rouge, tenue du père noël. Ce n’était pas le père noël, puisque c’était une madame. Ce n’était pas la mère noël, trop jeune. Alors c’était peut-être leur fille. Judith était certaine que le père noël devait avoir une fille : sinon comment ferrait-il pour être à l’heure ? Lun ne pourrait jamais être à l’heure sans elle.

« Vous êtes une amie du père noël ? » Questionna mutinement la fillette.

Indentshi pouffa de rire à la question de la jeune fille. En voyant arriver Miya, il ne lui avait accordé qu’un faible regard. Il faut dire qu’Eden prenait le parti de ne pas se mêler des tensions entre elle et Lun et de l’histoire entre Ethan et elle. Ethan et Lun étaient ses amis, Miya était une camarade du journal : et son attitude avait rapidement de caporale cheftaine de seconde division du régiment de l’escadron sud avait franchement tendance à lui taper sur le système. A moins que ce ne soit simplement parce que Eden était incapable d’éprouver une vraie empathie à l’égard des gens. Preuve que Lun devait lui expliquer ses émotions pour qu’il les comprenne.
C’était d’ailleurs pas bien difficile avec Lun, vu que le garçon avait tendance à bouder quelques heures avant d’exploser et de partir dans des pavés explicatifs du comment au pourquoi, il souffrait ! Lorsque le pavé était terminé, Eden comprenait et disait simplement : « ok, j’ai compris. Je le ferrais plus. » Et Lun soupirait, pardonnait et se remettait à rire. Eden s’était dit qu’un jour, il devrait à son tour bouder Lun pour que le blond sache l’effet que ça fait.

Cependant, il savait aussi que la maladie de Lun était incontrôlable et que le garçon culpabilisait de ses crises bien plus qu’il n’osait le dire.

Le japonais regarda d’ailleurs son ami qui s’était contenté de baissé le regard, se concentrant brutalement sur les blancs d’œuf à monter en neige. Lun agitait nerveusement le saladier, au point où les œufs termineraient rapidement en meringue, si la neige ne retombait pas tout simplement. Eden attrapa le plat et le fouet des mains de son ami.

« ... Tu es en train de battre des œufs, Lun. Pas en train de casser la gueule à ton Shiro pendant un match de boxe ….
- Je ne fais pas de boxe. » Fit simplement remarqué Lun, en redressant enfin le regard.

Eden leva les yeux au ciel, se mettant calmement à battre les œufs avant de jeter un regard à Miya.

« Cela devrait aller Chanteclair. Peux-tu juste mettre la pâte au four, j’ai peur que Lun ne se brûle en essayant et les enfants sont occupés.
- Mais … »

Les yeux de Lun et d’Eden se rencontrèrent amusés de cinq ans de complicité à se charrier.