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 « Hey Liar. What do you think of living without me? »

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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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Zakuro Fea


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MessageSujet: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyLun 21 Oct 2013 - 0:20

« Hey Liar. What do you think of living without me? »

What do you want to see? Me ni mieru mono ?





    « Tu sais, Chanteclair. »

    Accoudé sur la rambarde en fer ouvragé qui composait la séparation entre le vide et les escaliers, contemplant le crâne blond d'une demoiselle à califourchon sur un cheval métallique, je laissais un sourire en coin, rempli d'une moquerie certaine, étirer ma commissure en un rictus pointu.

    « Je ne suis pas sûr que, dans ton état, il soit très prudent de désescalader un escalier avec un fauteuil roulant. »

    (…)

    Orage.
    Les cumulonimbus se superposaient dans des estampes que des pinceaux recouverts d'encre avaient tâchés entre eux ; et dans l'impact de leur collision, il y avait parfois ces éclairs que mon œil ne cherchait pas. Allongé sur le toit, je voyais le ciel, sans le regarder, mes yeux ouverts sur le passé de la journée. Passivité silencieuse de mon âme au repos.
    Les paupières lentement abaissées sur les sensations chagrines, j'avais ramené les bras derrière la nuque, dans le suppôt de mon crâne, mes mèches éparpillées au vent. Je ne me sentais ni bien ni mal, partagé par une brise qui faisait évoluer mes sensations sous la douceur d'une oisiveté de mon esprit. Quelques heures auparavant, le soleil ne s'était même pas levé sur le monde auquel je déposais le baiser de mon regard. Le soleil ne s'était même pas levé, mais j'étais actif, réveillé et porté par la nuit. Mes doigts caressaient son corps, dessinant des arabesques lentes sur une peau que je voyais se froisser sous la pression de mes phalanges. Abaissant ma poitrine, je venais déposer mes lèvres sur ses clavicules, modifiant l'appui de mes bras pour venir déposer mes mains de chaque côtés de son visage. Dans la chaleur de son corps, du mien, il y avait cette satisfaction qui ne me faisait pas lâcher son regard, qui bridait mes intentions de me déplacer, de me lever, de bouger. Ce désir entre mes lèvres, qui sursautait parfois lorsque je me laissais aller à un sourire murmuré. Mes mains, dénichant ses flancs, frottèrent contre des côtes sur lesquelles je passais et repassais mille fois mes doigts, dédaignant le couverture qui tombait de nos corps. Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave, et mes lèvres continuaient ces caresses sur sa gorge, ma pensée projetée dans la masturbation de mon âme. Jeu égocentrique de nos corps collés l'un contre l'autre, ma rotule froissant le drap que je tirais sous son dos, pendant que je l'embrassais. Sois mien.

    Une goutte de pluie explosa contre mon front, et je rouvrais les yeux, relevant mes prunelles jusqu'aux hauteurs de la stratosphère. La pluie, avec douceur, se mit à pleurer sur le monde, et je refermais les yeux, pour ne pas la regarder, pour ne pas la voir. Doucement, l'odeur d'humidité s'éleva tout autour de moi ; et le toit arrosé se fit le terrain d'un jeu diluvien. Immobile, allongé sous la pluie, j'écoutais, je patientais, et chacun de ces impacts sur mon corps était la stimulation de mon esprit encore baigné dans les souvenirs de l'aube. Une goutte près de l'oeil pour le souvenir de sa phalange contre ma joue. Une goutte près de mon poignet pour ses doigts entre les miens. Une goutte sur la cuisse pour sa main contre ma hanche. Un sourire tranquille s'étira sur ma face.

    La fréquence d'une pluie qui se fit plus forte, plus importante, devint plus élevée, et petit à petit, je m'abandonnais à ce rôle de crucifié torrentiel, mon corps se glaçant sous les averses se succédant. À quoi jouais-je ? Les yeux clos sur le ciel que je ne voyais pas, j'écoutais le bruissement du vent qui sifflait entre les remparts de la pluie. Doucement, avec le vice d'un animal qui rampe et qui se cache dans ces zones de trouble que l'esprit ne perçoit que trop tard, le froid envahit mon corps, cautérisant les blessures d'une coucherie trop chaude, trop brûlante, trop mordante. Ce ne fut pas ses lèvres, par ses dents, mais celles du malaise qui se plantèrent dans mes chairs. Ce ne fut pas le souffle désorganisé entre ses lèvres, mais le toussotement maladif dans ma gorge. Le frisson sur ma peau n'était plus provoqué par des mains blanches, mais par la langue ruissellante d'une eau qui hurlait à mes oreilles. Je me relevais.

    (…)

    Le dimanche, l'Académie était silencieuse.
    Pieds nus, chaussettes et chaussures abandonnées au coin de l'escalier, je me faisais oiseau de proie d'un nid que je surveillais du haut de l'escalier. Il n'y avait personne à attendre, personne à regarder, et ce calme, ce silence et cette absence, je m'y complaisais. Je n'avais pas osé enlevé mon haut, et il collait à mon échine, dans son étreinte gelée. Mais je m'y complaisais, je m'y complaisais. Tout comme je me complaisais au jean trempé. Aux cheveux mouillés, tirés vers l'arrière, par le port salvateur d'un élastique trouvé au fond de ma poche. Mouillé, froid, humide, désagréable, malade. Mais je m'y complaisais, je n'avais pas cherché à vivre le contraire de la situation.

    Et puis il y avait eu un bruit de pas, et à l'étage inférieur. Mes prunelles glissèrent sur le vide de l'escalier, et pendant un instant, je n'entendis rien. Une porte s'actionna pourtant, et dans le déplacement d'un objet sur le sol, je compris que quelqu'un était en bas. Dans le silence de mes mouvements gelés, je me rapprochais de la rambarde, sans me manifester réellement, pour déterminer s'il était important où non que la personne sache que je sois là. Même de haut, je n'eus pourtant pas de difficultés particulière à reconnaître cet éclat chaud d'un crâne paré de mèches lumineuses. Dans mon froid, l'apparition de Miya Chanteclair se fit décisif. J'ignorais vers quel bord de température elle se situait, mais je ne considérais pas qu'elle mette en péril mon hibernation mentale. Doucement, je m'abaissais, venant poser mes avant-bras sur la rambarde en fer ouvragé. Miya Chanteclair et ses rumeurs populaires. Miya Chanteclair et son hâlo de lumière dans cette niche d'oiseau de proie. Que faisait-elle ici ? Mes yeux se courbèrent sur un regard pensif, que je déposais jusqu'à son front. Ce serait facile d'imaginer la scène, de ne rien lui dire, et de la laisser simplement passer. Mais, quelque part, j'avais envie de tester le gel de ce froid dans lequel je m'enfermais. Je testais les mensonges de l'humanité, pour cultiver les remparts des hivers féodaux de ma tête.

    « Tu sais, Chanteclair. »

    Accoudé sur la rambarde en fer ouvragé qui composait la séparation entre le vide et les escaliers, contemplant le crâne blond d'une demoiselle à califourchon sur un cheval métallique, je laissais un sourire en coin, rempli d'une moquerie certaine, étirer ma commissure en un rictus pointu.

    « Je ne suis pas sûr que, dans ton état, il soit très prudent de désescalader un escalier avec un fauteuil roulant. »

    Dans le fond de ma rétine, derrière mes yeux, il s'était mis à neiger. Et sur mon corps, il y avait ce frisson hivernal, trop physique, trop douloureux.
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MessageSujet: Re: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyJeu 24 Oct 2013 - 0:54

« D'ordinaire, je t'aurais répondu que je t'emmerdais. Mais, là... »
 
***
Le sourire satisfait que lui renvoya son propre reflet eut raison de son hésitation. Repoussant la partie supérieure de la monture de ses lunettes vers l'arrière, une pression de la part de ses deux index faisant amplement l'affaire, elle laissa sa main droite se perdre dans les méandres bouclés de sa chevelure blonde tirée en arrière, simplement retenue par un élastique aussi noir que les yeux de son cher Cameron. Les yeux perlés de vert cillèrent sous le mascara et le trait d'eye-liner, rivés sur ses lèvres rougies par le bâtonnet qu'elle venait de reposer sur la commode, alors que retentissait un « pop » d'homogénéisation de la couleur sur la peau charnue. Un ricanement goguenard vint briser le silence qu'elle s'obstinait à observer en étant seule dans l'appartement. Pour avoir tellement de choses à faire sortir en la présence d'Ethan qu'elle le ferait chier jusqu'à la moelle des os et qu'il ait envie de la balancer hors de son fauteuil roulant et la libérer de son carcan de fer. A ce moment-là, elle se dresserait fièrement face à lui et l'assommerait proprement avec un polochon qui trainerait magiquement par là. C'était le plan rêvé.
Enfin, on n'en était pas encore là. La veille au soir, elle avait annoncé à son fiancé qu'elle passerait la journée en extérieur. Histoire qu'il ne pique pas une crise de panique et finisse par faire un malaise cardiaque en voyant l'appartement vide lorsqu'il rentrerait de son samedi de travail à Matthews Inc. Quoique la chose aurait pu être drôle, mais... Il fallait également penser à lui, right ? Il s'était arraché les cheveux à la contenter et la dorloter pendant tout ce dernier mois; à tel point que, pour Miya, ç'en était devenu glauque. Depuis quand Ethan Matthews se montrait-il aussi prévenant pendant un mois consécutif ? Il était grand temps d'évacuer ce trop-plein d'amour qui l'étouffait considérablement. Le couple Matthews - Chanteclair ne pouvait vivre durablement qu'avec une dose régulière de vacheries. Tout ce qu'il lui suffisait de faire était d'attendre sagement la réaction de son homme, une fois rentrée de sa journée.

Tendant les bras, elle s'autorisa une entorse au réglement « ne sors de ton fauteuil que pour dormir et pour la rééducation » en s'étirant quelque peu afin d'attraper la pochette de son appareil photo, finissant par retomber mollement sur le tissu tendu, rembourré, supposé lui servir de siège. Se laissant glisser contre le dossier de son fauteuil, elle soupira, essuya les quelques gouttes de sueur perlant à son front, et roula en direction de la sortie, claquant la porte derrière elle sans prendre soin d’emmener ses clefs avec elle. Anthony et Andrew en avaient un double, au pire des cas. Mais elle préférait largement attendre de voir la réaction d’un Ethan venu la chercher en Audi plutôt que d’appeler son majordome – eurk – pour pouvoir rentrer chez lui. Hinhinhin. Time to play.
 
De bonne humeur, elle chantonna à voix basse durant le trajet qui la séparait de l’Académie. Telle une enfant, elle zigzagua entre les poteaux se dressant sur sa route, s’imaginant être une pilote de course, ou une championne de ski-slalom, histoire de faire passer le temps. Loin d’être gênée par son handicap provisoire, elle en tirait un avantage considérable en fendant la foule d’un simple mouvement de mains sur ses roues, venant écraser les pieds des inconscients ayant décidé de lui barrer le chemin. Princesse se voulait capricieuse et se refusait à ce qu’on la frustre dans son petit imaginaire. De toute manière, il lui suffisait de lever sa tête blonde vers la « victime » et lui adresser un petit sourire semblant murmurer ‘’désolééée’’, et le tour était joué. Le nez froncé par le petit vent qu’elle faisait claquer contre sa peau en prenant de la vitesse, ses lunettes tombaient régulièrement de leur position initiale, la faisant doucement râler. Pour finalement déclencher un rire frais, mais discret, alors que son majeur gauche se détachait de sa crispation sur la barre de métal froid lui servant à faire avancer sa charriote pour pousser la jonction de ses deux verres et la ramener, résolument, à la naissance de son nez, pour la faire taper contre le petit os criant de protestation d’être ainsi maltraité sans raison apparente.
 
Le parcours se fit sans embûches réelles, hormis les quelques bipèdes s’étant malencontreusement dressés sur son chemin. Et la pluie qui s’était déclenchée sur sa tête, la laissant indifférente. Elle s’était juste amusée à tenter des dérapages sur l’asphalte mouillée et s’était ébrouée lorsque trop de gouttelettes s’étaient accrochées à sa chevelure qu’elle voulait ordonnée. L’obstacle de taille était désormais de ne pas trop se faire repérer à l’Université. Si elle s’y faisait griller, Ethan l’engueulerait tellement fort qu’elle finirait ratatinée sur le sol, comme un blob transpercé par une pluie trop diluvienne pour garder contenance. M’enfin, il n’était pas là, et personne ne savait qu’elle était censée rester sagement se reposer où aller voir les petits oiseaux gazouiller et voleter dans les arbres du parc communal.
Son doigt se heurta pensivement au bouton gris et froid de l’ascenseur. Elle avait définitivement bien fait de réclamer une clef en douce au médecin scolaire. Au moins pouvait-elle monter. Et descendre. Sans encombre, c’était tout ce qui comptait ! Un léger grognement de douleur lui échappa lorsque son flanc lui rappela son existence à l’instant où les roues entrèrent en collision avec le léger décalage de hauteur de la cage d’ascenseur. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Respire, Miya. Respire. Fermant les yeux, elle resta ainsi quelques secondes, avant de finalement s’engager entre les quatre parois, cillant rapidement en tentant de remettre un peu d’ordre dans son rythme cardiaque désordonné. Il était hors de question qu’elle fasse une crise d’angoisse maintenant. Tout allait bien se passer, nee… ? Les séismes n’arrivaient pas tous les jours, et cet ascenseur était révisé régulièrement ; donc aucun risque de blocage intempestif.
 
Ce fut pourtant le « ting » aigu lui annonçant son arrivée à l’étage demandé qui la ramena à la réalité dont elle s’était littéralement déconnectée, lui permettant, par la même occasion, de réaliser, qu’elle avait bloqué son souffle pour finir rouge pivoine de manque d’air, et inspirer goulûment l’oxygène environnant. Elle sortit précipitamment de l’ascenseur pour se retrouver dans le couloir, et lâcha un soupir bruyant de soulagement, la laissant affalée sur son fauteuil, ses bras ballants pendant de part et d’autre des roues, semblant faire un pied de nez au sol, tandis que sa tête rejetée en arrière arpentait rêveusement les petites fissures courant joliment au plafond. Bien. Il était temps de se mettre au travail. On était samedi, et il ne devait y avoir personne de gênant. Elle pourrait donc prendre sa photo tranquillement, de cet endroit précis d’habitude si empli de monde, et enfin libre d’accès. Ses lèvres s’étirèrent d’un triomphe anticipé alors qu’elle avança lentement sur la coursive, se tournant à droite, l’excitation peinte sur son visage…
 
« Oh, shit. FUUUUCK. »
 
Ah, oui, détail. Les escaliers. Il fallait en descendre quelques marches pour l’atteindre, la fameuse fenêtre, rêvée, désirée, fantasmée depuis des mois. Ses dents attrapèrent immédiatement sa lèvre inférieure pour la mordiller frénétiquement. Merci le maquillage waterproof. Douce ironie. Il fallait que le seul moment qu’elle ait trouvé lui soit refusé par sa condition.
… Oh, tant pis. Faisant glisser sa bandoulière sur son flanc sain, elle s’avança jusqu’à la rambarde, l’attrapa farouchement de ses doigts fins qu’elle serra au maximum, laissant ses pouces caresser distraitement les petites bosses lisses formées par le passage de nombreuses générations de mains en descendant ces marches traitresses, et inspira profondément en se redressant avec lenteur, calculant méticuleusement chacun de ses mouvements pour avoir le moins mal possible et être le plus à l’aise lorsqu’elle aurait à descendre ces insupportables morceaux de pierre.
 
« Tu sais, Chanteclair. »
 
Un vertige la prit alors qu’un hoquet venait faire exploser sa poitrine en soulevant son diaphragme avec violence. Son cœur à nouveau emballé dans une course effrénée, parti au galop, elle manqua de s’étrangler avec sa salive une ou deux fois, jusqu’à pouvoir enfin lever la tête vers le son ayant tenté de la faire s’écraser, tête la première, 8 marches plus bas, avec une lueur mauvaise au fond des yeux. Le rictus qui vint étirer ses lèvres pour fendre son visage en un doux sourire apparent ne fut pas mieux.
 
« Fea. Je te hais, là, de suite.
- Je ne suis pas sûr que, dans ton état, il soit très prudent de désescalader un escalier avec un fauteuil roulant. »
 
Ses rétines s’agrandirent d’abord de surprise sous la phrase de bon sens que le jeune géant venait de débiter du haut de sa tour en ferraille, avant-bras affalés sur la rambarde, tandis que ses cheveux d’un noir de jais dansaient avec les petits courants d’air au milieu desquels ils pendaient avec légèreté. Quoi, il lui faisait la morale ? Sérieusement ? Oh non, pas lui. Eh, il était rebelle, le petit gars, non ? Sa réponse se constitua d’un haussement d’épaules saccadé, accompagné d’une moue désabusée.
 
« On s’en fout, de ce qui est prudent ou non. On est samedi, non ? »
 
Logique de merde, mais imparable dans sa tête. Elle avait toujours raison, okay ? Même quand Ethan arrivait à lui démontrer, par A+B, qu'il valait mieux pour elle de capituler.

 
« D'ordinaire, je t'aurais répondu que je t'emmerdais. Mais, là... »
 
Son sourire s’agrandit pour se faire plus doux, piquetant ses prunelles d’éclats électriques de malice, tandis qu’elle s’appuyait sur la balustrade de manière similaire à celle de son interlocuteur, l’invitant à la discussion.
 
« … Tu viendrais pas me porter ? Ça m’évitera un assassinat ultérieur sur ma petite personne. Et puis, je m’ennuie. Je suis sure que tu peux me distraire et m’offrir une journée de rêve, Fea. Nee ? »
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MessageSujet: Re: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyVen 25 Oct 2013 - 1:47

    Chevalier protecteur d'une tour en métal, j'avais un peu la sensation d'être dans une partie d'échec motivée par un destin qui se jouait de nos personnalités, nous faisant nous rencontrer alors que nous n'étions pas les personnes s'accordant le plus dans cette académie. Je n'éprouvais rien de négatif contre Chanteclair. Elle appartenait à un univers dans lequel je ne me satisfaisait pas. Elle était princesse là où j'étais rônin, et ces dimensions ne s'accordaient pas, ne serait-ce que par la question du genre. Mais à entendre cela, Chess aurait grondé. Alors je corrigeais, d'un sourire mental. Ces dimensions ne s'accordaient, point. Elle releva le crâne, et souleva ses prunelles vertes jusqu'aux miennes. Dans le silence, dans le vertige, pendant une seconde, je m'y accrochais à pleines mains, à ce regard vert. Et puis une respiration, un souvenir de dessin, et le froid qui me fit frissonner.

    « Fea. Je te hais, là, de suite. »

    Un sourire entendu, sur mes lèvres, pendant qu'elle achevait sa phrase, et que moi, je concentrais mon regard sur les rouages compliqués de son handicap. Le séisme et ses aléas, songeais-je, en refermant avec un peu plus de soin mes doigts sur la rambarde de métal plat. Est-ce que c'était facile, d'avoir mal, et de se traîner avec un corps qui ne répondait plus assez correctement pour être considéré comme tout à fait normal ? Mes yeux s'égarèrent sur le retour de ces souvenirs qui embrumèrent mes pensées. Les bandages entouraient la poitrine de Chess, et ses épaules, et ce teint livide m'avait effrayé, lorsque j'avais, du bout des doigts, effleuré les gazes sous son pectoral. Pardon, pardon, pardon. Mais l'immatériel ricanait, ricanait. Ce sourire et l'immatérialité s'élevaient, bullant dans cette réalité que je captais, du bout de mes phalanges. Je reportais mon attention sur la populaire. Est-ce que dans son cas, souffrir faisait perdre la couronne ? Est-ce que lors du séisme, elle était apparue comme plus vraie, plus à même de cette nature humaine qui souffre, et qui a la chair à vif ? Doucement, remontèrent dans ma tête les souvenirs des mots de Swan. Swan, qui dans son récit, et dans l'éclat de ses yeux bleus, murmurait d'un air effrayé ces actes qu'ils avaient vécus, dans un ascenseur bloqué. Ma gorge, doucement, se serra sur cette idée. Mourir dans l'illusion d'une apesanteur. Quelle idiotie.

    « On s’en fout, de ce qui est prudent ou non. On est samedi, non ? »

    Mouvement moqueur de mes prunelles qui se fendent en un éclat moqueur, et je ne souris même pas, l'observant en silence. Les bras repliés sur la rambarde, je taisais mes pensées, sans soulever le manque absurde de ses paroles, cherchant à comprendre sa logique, pour simplement la saisir. Je n'étais pas dans le comique d'une situation cynique, j'étais simplement dans l'observation de son être, de son existence, et les yeux bleus posés sur elle pesaient le poids de l'introspection silencieuse.

    « D'ordinaire, je t'aurais répondu que je t'emmerdais. Mais, là... »

    Qu'elle m'emmerdait ? Une rougeur monta sur mes joues, et vaguement vexé, j'accentuais la courbe de mes yeux plissés, pour continuer à la fixer, avec une pointe de colère au fond des yeux. Puis le souvenir d'un lun me frappant et m'insultant ensuite. La vexation disparut, laissant place à un sentiment d'amusement, et à une expression plus neutre. D'ordinaire. A quoi correspondait son ordinaire ? Et qu'est-ce qui différenciait aujourd'hui de son ordinaire ?

    « … Tu viendrais pas me porter ? Ça m’évitera un assassinat ultérieur sur ma petite personne. Et puis, je m’ennuie. Je suis sure que tu peux me distraire et m’offrir une journée de rêve, Fea. Nee ? »

    Ah. Oui. Le handicap. Pendant une seconde, je pensais refuser. Je pensais lui sourire, ne pas bouger, et secouer doucement la tête, pour lui annoncer mon refus. Mais dans une quinte de toux rieuse, je me relevais totalement, et enjambant la rambarde, l'utilisais comme une rampe de glisse pour me laisser descendre jusqu'au bas de l'escalier. Mes doigts glissant sur la poignée plastifiée du fauteuil roulant, pendant une demie seconde, je faillis refermer ma main dessus. Le temps d'un sourire tendre.

    « Je pourrais. »

    Je descendis d'une marche, sans la toucher. Entre mes lèvres fermées par ce sourire, je laissais la mélodie de l'air de la dernière marche des Ent, le soundtrack du film, filtrer quelques instants, avant que je ne me concentre sur la seule enracinée. Chanteclair. Laisse moi t'offrir une journée de rêve. Haha.

    « Comme je ne pourrais pas. Ton assassinat ne me concerne pas particulièrement, tu sais ? La satisfaction n'appartient qu'à toi, et je n'ai pas à être vertueux, je suis dans l'exploration du Mû. Alors, dis moi comment est-ce que tu comptes me faire accepter l'idée de t'aider à descendre ces marches ? »
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MessageSujet: Re: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyJeu 7 Nov 2013 - 13:46

Le mouvement de battement de ses paupières s'accentua courtement, alors que ses pupilles restaient dilatées d'étonnement; accompagnées, cette fois-ci, d'une légère ouverture de la bouche, dont la moue se constituait principalement d'un petit « oh », creusant de petits sillons à l'intersection de ses lèvres, et applatissant sur ses pommettes le peu de velours joufflu qu'elle pouvait se vanter de posséder. Miya resta en suspens quelques secondes, le fixant avec cette incompréhension qu'on pouvait retrouver dans les yeux d'un petit animal qui, en prime, aurait penché la tête sur le côté, dans l'espoir de décoder l'anomalie humaine. Jusqu'à ce que, finalement, l'une de ses mains accepte de se dérider de la barrière autour de laquelle elle s'était solidement enroulée, possiblement pour se fondre à elle et s'éviter une chute qui aurait empiré son état commençant à peine à s'améliorer. Retrouvant des couleurs, ses doigts crispés par l'inactivité se déplièrent dans un léger craquement, faisant sursauter ses phalanges pour les ramener, en retour, à un nouveau plissement, ce dernier lui offrant enfin la possibilité de les garder tendus sans devoir grimacer de douleur et de mécontentement.
Lentement, sa moue se transforma en mimique de contentement, le sourire ramené sur ses lèvres fendues de part en part estompant sa surprise première, jusqu'à ramener de petits éclats moqueurs dans ses gemmes émeraude jusqu'alors rondes comme de petites billes fêlées par un mauvais traitement et l'usure du temps. Son index se pointa vers lui, alors que, dans toute sa bonne humeur, qui se répercuta le long de toute la cage d'escalier pour atteindre la touffe noire de plein fouet, elle lui sortait :

« Mais t'es vexé ? Aaaaw, c'est mignon dis donc quand tu rougis ! »

Suivi d'un discret ricanement entre ses dents, se voulant silencieux mais la trahissant par ses épaules houleuses de monter et descendre selon l'ouverture de son diaphragme. Les gemmes rutilantes ornant son visage restèrent rivées sur lui, le plissement de ses lèvres se faisant tendre et gentiment moqueur. Un sifflement lui échappa en l’observant glisser, avec une habileté déconcertante, le long de la rambarde lisse, de sa position initiale à la sienne. Rapidement, la main qui était venue le désigner en hauteur oscilla du poignet tandis qu’elle le fixait avec une pointe d’émerveillement dans le regard, sa lèvre inférieure régulièrement frôlée par le mordillement d’une de ses canines supérieures, pour lui donner un air de gamine taquine.

« Cool ! Je voulais faire ça, aussi ! T’es un champion, niveau attiser ma curiosité, toi. »

S’adossant à la ferraille ciselée, elle se servit de ses bras pour y mettre tout son poids et éviter à sa jambe convalescente de devoir toucher le sol. Ses coudes repliés nonchalamment incitaient sa chevelure, ayant poussé depuis plus d’un an pour venir désormais chatouiller ses omoplates, à danser contre le tissu composant ses vêtements, s’y enchevêtrer en une danse endiablée qui lui donnerait, plus tard, du fil à retordre pour dompter la crinière devenue sauvage et pleine de nœuds. Clignant du regard, elle s’avança pourtant subitement, corps tendu dans l’air tenu uniquement par la poigne de ses mains s’étant, de plus belle, emmêlées avec joliesse dans les formes indistinctes des barreaux à la peinture s’écaillant de vieillesse. Etonnant, d’ailleurs. Dur de croire que le directeur d’une Académie siiii prestigieuse ait oublié de repeindre une balustrade. L’idée tira les traits de son visage en une moue amusée. Shiori repeignant directement la balustrade avec un petit pinceau à poils, le trempant régulièrement dans son petit pot de peinture blanche, la langue pincée d’effort de concentration entre ses lèvres, s’assurant de ne pas faire de coulures, s’inscrivit profondément dans son esprit, l’empêchant de retenir un gloussement qui se termina rapidement en un petit gargouillement de douleur qui pinça l’un de ses yeux pour le former à se fermer d’un coup rapide. Ah oui, tiens. Elle avait des côtes, et des côtes cassées, qui plus était. Bon, plus vraiment, mais encore un petit peu. Qu’il était ennuyeux d’être aussi fragile… Il faudrait qu’elle se mette à la boxe.

« Ew. Désolée. Je viens d’imaginer Shiori en salopette de travail pour repeindre la balustrade, et… Oh, whatever. »

Soupirant doucement, le désespoir s’étant inscrit sur sa bouche et le froncement de ses sourcils, elle retourna sagement s’asseoir dans son carcan et s’y laissa choir sans la moindre grâce, n’ayant pas la moindre envie de faire un effort de présentation. Surtout un samedi. Dans l’Académie. En face de Fea. FEA ZAKURO-KUN. LE mec qui ne savait PAS s’habiller de tooooute l’université. Bon, il en existait d’autres, mais lui, c’était un sacré morceau. Hu. Qu’allait-elle faire de lui…
Relevant son index, elle vint le tapoter contre sa tempe en tirant légèrement la langue, son attention toute renouvelée sur le jeune homme aux yeux bleus. Jolis yeux, d’ailleurs. Joli visage aussi, en fait. Alors POURQUOI ne s’habillait-il pas en conséquence, hein ? Heeein ?

« … Eviter ton propre assassinat ? Je doute que Matthews apprécie l’idée de me savoir glissant sur la rambarde avec toi à côté sans broncher. Sans compter les fans. Ça ferait chuter ta côte de popularité et baisser les ventes de ta boutique en ligne, hinhinhin. »

Lui adressant un petit clin d’œil, Miya retrouva son sourire doux et calme, haussant les épaules par la même occasion.

« Plus sérieusement… Simplement pour que je finisse ça et qu’on puisse s’amuser après ? Etre ultra-populaire n’a rien de passionnant. Ose me dire que tu es heureux d’être harcelé constamment, hu ? Allons casser notre réputation, un peu. Tu me parleras du Mû, et moi je… Je me débrouillerai pour ne pas céder à mes pulsions de relooking sur ton style vestimentaire. Ça me parait fairplay. Nee ? »

Allez Fea, accepte. Allons jouer. Il est temps de s’évader.
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MessageSujet: Re: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyLun 11 Nov 2013 - 19:13


    J'ignorais quelle sorte de motivation me poussait à discuter à Miya Chanteclair. En arrivant à Keimoo, j'avais apprit à distinguer certains étudiants que d'autres avaient nommés « populaires », et cette qualification, je me l'étais attribué en la faisant définition de ces mêmes individus.  Je n'avais pas mis très longtemps pour ressentir envers eux ce même élan d’antipathie que j'avais toujours eu pour ceux qui se faisaient briller par des facteurs dont ils n'étaient pas responsables. Je n'appréciais pas ces gens qui désiraient que l'on tourne le regard sur eux dans les couloirs parce qu'ils portaient des vêtements chers, et payés par un argent qui appartenaient à leurs parents. Il ne me semblait pas que ce soit pas jalousie, mais par inimitié à cette absence d'effort pour devenir quelqu'un. Puisque mon éducation et mes valeurs se construisaient sur la rigueur et la sueur, je ne pouvais pas vraiment reconnaître à quelqu'un le fait de posséder seulement un héritage matériel.
    De ce fait, j'apportais peut-être plus de valeur à Ethan Matthews, qui travaillait comme héritier à une entreprise, plutôt qu'à Miya Chanteclair dont je ne connaissais pas et ne reconnaissais pas les mérites. Matthews se donnait les moyens d'y arriver en forgeant son propre caractère, mais Chanteclair ne me donnait pas cette impression. Si j'avais eu un sourire pour sa remarque quant au fait que je rougissais, ça n'était pas particulièrement par amitié pour elle. En soit, je n'avais aucune relation avec Miya, ni aucune considération qui me permit réellement de l'évaluer avec cette même neutralité que ce dont j'aurais eu coutume  d'avoir à l'égard d'un autre étudiant. M'enfin, songeais-je en écoutant Miya discuter, elle n'avait pas l'air particulièrement mauvaise pour le moment. Pour le moment.

    Et puis, les bras croisés sur la poitrine, je la regardais se plonger dans une hilarité brusque. Trémoussée par les saccades de son corps, elle riait, riait comme une folle, et je la fixais, vaguement inquiet. Est-ce que cela faisait parti des symptômes ? Est-ce qu'elle avait oublié de prendre ses calmants ? Interdit, figé dans une attitude contemplative de la demoiselle hilare, je la regardait se laisser retomber dans son fauteuil, emportant dans sa chute les derniers morceaux de rire. Elle s'expliqua.

    « Ew. Désolée. Je viens d’imaginer Shiori en salopette de travail pour repeindre la balustrade, et… Oh, whatever. »

    … Vaguement inquiétant, en fait.

    « … Eviter ton propre assassinat ? Je doute que Matthews apprécie l’idée de me savoir glissant sur la rambarde avec toi à côté sans broncher. Sans compter les fans. Ça ferait chuter ta côte de popularité et baisser les ventes de ta boutique en ligne, hinhinhin. »
    « Hinhinhin, qu'est-ce que t'es amusante, Chanteclair, vraiment. »

    Laissant un soupir énervé glisser entre mes lèvres, je haussais les épaules, hésitant à la planter là et m'en aller simplement. Retourner sur le toit était une possibilité, et ce ne serait pas une blonde en fauteuil roulant qui serait en mesure de m'en empêcher. Elle n'en avait ni la force, ni les capacités, qu'elles soient spirituelles ou diatribes. Drastique choix de ma volonté désirant m'écarter d'elle. Pourquoi étais-je descendu ? Un sentiment d'irritation me fit crisper la mâchoire. Parce que je voulais l'observer, la regarder, cette jolie fleur. Voir ce qu'il y avait de plus intéressant que les pétales qu'elle s'extasiait à offrir en reconnaissance à ce monde qui la paraît. Décroisant mes bras, je  posais la main sur la rambarde, pour m'en aller finalement lorsque la jeune femme se remit à parler, m'immobilisant sur ma marche.

    « Plus sérieusement… Simplement pour que je finisse ça et qu’on puisse s’amuser après ? Etre ultra-populaire n’a rien de passionnant. Ose me dire que tu es heureux d’être harcelé constamment, hu ? Allons casser notre réputation, un peu. Tu me parleras du Mû, et moi je… Je me débrouillerai pour ne pas céder à mes pulsions de relooking sur ton style vestimentaire. Ça me parait fairplay. Nee ? »

    Je ne la regardais pas, et j'avais posé les yeux sur le sol, étrangement tendu par une sensation d'angoisse et d'un-je-ne-sais-quoi de mélancolique. Elle avait fait mouche, en précisant ce nouveau statut par lequel les élèves me distinguaient, et elle avait fait mouche en me blessant dans mon ego. Rebelle vaguement déchu, déçu dans ses actes, mais agissant par conviction. J'étais rageux, haineux contre ce statut que l'on m'imposait et qui ne me correspondait pas, que je n'appréciais pas. Ultra-populaire, ou comment se recevoir la plus magistrale des claques en pleine face. Être admiré, adulé, au point d'apprendre un lundi matin de la création d'un fan club à son nom, en ligne, par un Senta hilare. Si j'avais résisté à l'idée de briser le portable de mon ami, j'étais allé me réfugier chez Namida, ignorant la brunette, pour aller me cacher dans les couettes de Chess. Je n'avais pas bougé de la journée, et quand Joshua était rentré le soir, j'avais à peine bougé du lit. Il m'y avait rejoint, et ç'avait été un réconfort, quand bien même Namida avait ricané. Et un peu crisé. Passer la soirée à faire des tresses dans les cheveux blancs avait été un bon plan, mais j'avais finalement décidé de ne pas rester caché tout le temps. Pas tout le temps. J'étais retourné en classe, et j'essayais actuellement de m'adapter à ce changement de perception des autres. Je ne me reconnaissais pas en tant que ultra-populaire, car j'avais un attachement trop profond pour les rebelles. Mon comportement, je ne voulais pas le changer : être moi-même me suffisait amplement et se devait d'être la restriction aux autres. Cependant, il y avait des écarts à effectuer, et je pensais par exemple aux cheveux d'une demoiselle qui pleurait de la violence de Kohaku. Un sourire s'étira brièvement sur mes lèvres. Miya avait raison sur ce point : ça n'avait rien de passionnant, car je ne m'y plaisait pas.

    En revanche, je ne comprenais pas sa prise de position. Elle ? Miya Chanteclair, oser prononcer ces mots ? A mes yeux, puisqu'elle avait « été » populaire, et qu'elle était devenue ultra-pop, cela correspondait plus à une progression qu'à un changement. Mais pour moi, c'était juste irritant. Je me tournais lentement vers elle, lâchant la rambarde, dans l'abandon de mes phalanges sur le métal froid. Et un frisson, pour un sourire.

    « Chanteclair … Comment est-ce qu'une icône du mouvement populaire comme toi peut avoir l'orgueil de dire cela ? Ça me fait un peu penser à ces filles de bonnes familles qui veulent devenir des héroïnes en cherchant à ne surtout pas correspondre à ce qu'on attend d'elles, mais qui, au final, sont tout à fait normales, et dans un besoin de confort. Un peu comme Alice, tu vois ? Alice qui a voulu devenir Aliss. »

    Mais Chess t'en parlerait mieux que moi.

    « Le Mû n'appartient qu'à moi, et je ne te le définirai pas. Par contre, tu m'intrigues. »

    Je m'écartais de la rambarde, et remontais cette marche pour venir au dessus d'elle, un sourire moqueur sur les lèvres, mes prunelles s'abaissant jusqu'à mes vêtements. Vêtements froids, humides, qui étaient en train de me rendre malades. Vêtements inconfortables, et vêtements désagréables. Mais vêtements miens.

    « En quoi est-ce que le concept de fairplay rentre en jeu, si l'on parle de vêtements ? J'aime bien la manière dont je suis habillé. Et puis, ça me permet de ne pas me coller à ces bêtes étiquettes que les pop' ou, supposés ultra-pop' veulent avoir, cousues dans leurs nuques. J'aime bien la manière dont je suis fringué. Désolé si ça ne te plaît pas. »

    Un soupir.

    « Bon. Viens là, Chanteclair. »

    Je la soulevais, ennuyé par l'idée qu'il n'y avait pas d'autres manière pour descendre sa carcasse abîmée. Glissant mon bras sous son flanc, pour la porter, j'appréciais le fait qu'elle ne soit pas des plus lourde, et assurant ma prise avec mon autre main, descendais les escaliers en silence. Silence de quelques secondes, avant que nous n'arrivions à l'étage inférieur, où je la déposais contre un mur, près de la rambarde.

    « Tu étais avec Swan, toi, lors du séisme. »

    Je remontais l'escalier, pour aller chercher son fauteuil, et le redescendais ensuite, mes pieds nus testant la froideur des marches du batiment. Pas que je ne connaissais pas réellement la réponse, puisque Swan, l'intéressé, je l'avais vu plusieurs fois depuis la date du 5 août. Seulement, je n'avais eu droit qu'à quelques phrases sur ses impressions, et les rumeurs courantes à propos de ses exploits dans l'ascenseur. Pourquoi n'avait t-on pas parlé de lui plus que cela ? Je vins claquer les roues du fauteuil roulant devant la française, m'y accoudant en parfait et las chauffeur. J'attendais qu'elle s'y rasseoit pour continuer doucement.

    « Je doute vraiment qu'on puisse s'amuser ensemble. Tu imagines ? Miya et Zakuro, vus ensemble : la cohésion au sein des ultra-populaires ; c'est l'inverse même de ce que je veux. Après, je n'ai pas envie de m'ennuyer de cette journée. Donc si tu veux jouer, ça se fera sur un truc qui n'est pas de pailettes et de diamants. Ce sera plutôt une gaminerie qui ne t'apportera rien, et qui aura pour simple mesure de pouvoir te traîner dans la boue si tu n'assumes pas. Tentée ? »

    Je déposais mes coudes sur les poignées de son fauteuil, souriant doucement au dessus d'elle.

    « Par exemple, aller mettre le feu à l'orphelinat, tuer des chatons en les déposant dans un sac poubelles devant l'église, ou …  »

    Parce que je ne savais pas tuer des chatons. Je contournais, pour venir m'agenouiller devant Miya, mes yeux à la hauteur des siens, en souriant comme un gamin.

    « Ou bien admirer le regard de ceux qui oseraient contempler un truc laid. Sais-tu utiliser les bombes ? J'ai dans l'idée de taguer le visage de Yukio Mishima en plein acte de seppuku, sur la façade externe du réfectoire. Beaucoup de japonais ne supportent pas l'idéal qu'a représenté cet homme, et sans prendre de position, j'aime le résultat d'un portrait à la bombe. »
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MessageSujet: Re: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyVen 29 Nov 2013 - 11:01

Son sourire s'agrandit perceptiblement alors qu'elle continuait de le fixer. Elle venait de toucher un point sensible, pour que Zakuro réagisse de cette manière. C'était plutôt amusant, pour elle, d'observer les réactions du rebelle déchu, porté aux nues de la popularité, alors qu'il ne cherchait qu'à écarter les mains le maintenant aussi haut pour vite, redescendre de ce piédestal gênant, retourner se terrer dans sa quiétude ombragée, et observer, de tout en bas, ces lumières brillant de trop pour lui, afin de mieux pouvoir les mépriser. Pourtant, maintenant qu'il avait atteint ce sommet, il pouvait commencer à comprendre l'effet que cela procurait, d'être populaire sans le vouloir. Dans le cas de Miya, cela avait été par devoir, et maintenant pour... Eh bien, parce qu'elle avait failli y passer et qu'elle avait fait une amnésie, en somme. Fea avait sauvé du monde, cela avait suffi à faire oublier, à toutes & à tous, ce fâcheux incident dans le réfectoire. Honnêtement, la jolie blonde se demandait comment il vivait ces paillettes collées de force sur sa peau, le faisant tellement rayonner qu'on aurait pu l'embaucher comme boule à facettes dans une boite disco. Disait-elle, alors qu'elle était dans le même. Promotion, lot de deux pour le prix d'un !
Non, elle ne voulait pas qu'il s'éloigne, pourtant il repartait. Elle était prête à esquisser un simple haussement d'épaules, et retourner vaquer à sa petite vie, où le défi du jour était de descendre ses marches sans retourner à l'hôpital pour aggravation de blessures en voie de guérison. Ethan la tuerait, c'était certain. Déjà que de base, il la faisait surveiller h24 pour s'assurer qu'elle ne se carapaterait pas sans être accompagnée... Pourtant, le halo de lumière qu'était Zakuro se stoppa, et effectua un demi-tour, pour la fixer après un moment de silence. Cette rambarde devait vraiment les passionner tous deux, pour qu'il y reste rivé. Finalement, peut-être n'était-il pas nécessaire de la repeindre, cette balustrade écaillée, marquant les vestiges d'une gloire perdue.

Lentement, ses doigts étaient venus tapoter, en rythme, l'accoudoir noir de son fauteuil roulant, marquant sa passable impatience. Elle n'en pouvait définitivement plus. Elle voulait marcher, elle voulait bouger, courir, faire des folies. Se sentir vivre. Elle ne supportait pas cette restriction; ce carcan lui brûlant l'âme jusqu'à la consumer toute entière. Qu'on la laisse sortir, qu'on lui rende sa liberté à peine découverte. Que le destin était cruel, à lui ôter le goût du bonheur de la bouche, lorsqu'elle venait tout juste de se mettre à le savourer...
Un court soupir, suivi d'un léger sourire accueillit la mimique de Zakuro. Voilà qu'il lui parlait d'orgueil ? S'agissait-il réellement d'orgueil, de se part ? Etait-il uniquement question de devenir une héroïne ? A son tour, le Japonais enfonçait l'ongle de son index sur le noeud du problème, qui la faisait déjà suffisamment souffrir comme ça. Miya leva la main à son visage pour se pincer courtement l'arête du nez, au niveau de ses sourcils, et finalement faire glisser sa main fraiche sur sa tempe, rattrapant au passage quelques mèches de cheveux baladeuses, afin de les ramener à leur place, derrière son oreille, où elles ne la dérangeraient plus.
Son regard coula progressivement vers la fenêtre, la faisant apparaitre plus frêle, plus atteignable, alors qu'elle se perdait dans le vague des couleurs se reflétant sur les carreaux l'attirant inexplicablement. Ses doigts étaient revenus se poser sur ses cuisses, ses mains croisées l'une sur l'autre, telle une force tranquille de la nature.

« Faisons tomber les masques, veux-tu ? Fea-kun. Vois-y de l'orgueil, où ce que tu veux. Rentre-toi juste bien ça dans le crâne : je n'ai pas plus voulu de cette popularité que toi. Nos parcours sont différents, mais rejoignent le même objectif, à une différence près. J'ai été modelée par ce monde de paillettes. Pour un instant, je veux respirer un autre parfum. Quel goût a l'air pur, lorsqu'il n'est pas vicié par les fluctuations de la popularité ? Si je dois être aimée, je ne veux l'être que pour ce que je suis. Vivre pour mes passions, voilà ce à quoi j'aspire. Peu m'importe de ne plus être une fleur de lotus, et de sombrer sous les feuilles de nénuphar; je brillerai pour moi-même, si l'on m'enlève mon éclat. Car cet éclat est vicié. Je veux être un diamant, pas un strass. »

Ramenant ses prunelles émeraude à lui, elle le fixa, de cette lueur énigmatique qu'elle affectionnait tant, alors que son sourire en coin, soulevé par l'une des commissures de ses lèvres, révélait partiellement sa dentition d'où s'échappait, silencieusement, un filet d'air comparable à un léger rire. Il n'y avait aucune chance qu'il puisse comprendre. En revanche, il pouvait saisir le concept. Tenter, tout du moins. Approcher ses doigts, les refermer sur les volutes de fumée, et essayer de les enfermer, sans y parvenir, juste pour le principe de les effleurer et de tenter de s'en approprier l'essence.
Son rire se fit plus insistant, plus clair et plus franc lorsqu'il revint à ses vêtements. Hahaha. Il faisait vraiment une fixette dessus, alors ? Ses épaules se soulevèrent, restant suspendues dans l'air quelques instants, avant de retomber mollement, se voûtant courtement sous l'impact.

« Tu n'as pas à te justifier à ce sujet, Fea. Tes choix sont tes choix, même s'ils brûlent les rétines de la petite bourge que je suis. »

Un joli sourire vint clôturer sa tirade, accompagné d'un clin d'oeil léger, taquin. Ce point était sûrement celui qu'elle ne pourrait jamais, absolument changer en elle. Son sens de l'esthétique. Elle faisait une crise cardiaque à chaque fois qu'elle croisait le Japonais, et aujourd'hui encore, la flamme bouillonnant dans son ventre lui ordonnait de guérir instantanément pour se lever, trainer Fea par le bras jusqu'à la boutique la plus proche, le faire se désaper et changer de tenue. Raaaah. Il allait pourtant falloir se réfréner.
Ravie, elle se laissa porter, ne cillant pas de sortir une main se glisser sur son flanc; retenant une grimace de douleur de sentir son rein lui rappeler son existence par une petite pique de souffrance. Il était vraiment temps qu'elle en finisse... Miya se posa aériennement, s'accouda à la rambarde en lui offrant un court sourire de remerciement, ôtant déjà la protection de son objectif pour effectuer ses réglages. Concentrée, elle modifia la vitesse d'obturation en fonction des indications de son appareil, augmenta légèrement les contrastes, chercha l'angle lui convenant le mieux, et prit une série de clichés en déclenchant la capture de l'instant, plusieurs fois d'affilée.

« Oui. »

Elle ne voyait pas que répondre de plus à l'affirmation avérée du Japonais. Oui, elle avait été avec Lawrence. Un frisson d'horreur agita son échine, hérissant sa peau malgré la chaleur encore présente. Coincés dans cet ascenseur, mal en point. Il l'avait aidée. Il avait pris soin d'elle. Ses lèvres s'étirèrent doucement, elle éteignit son appareil photo pour s'adosser, à son tour, à la rambarde, semblant plus froide encore que la précédente.

« Il m'a sauvée la vie. Deux fois. Je lui dois beaucoup. »

Les sourcils froncés en une moue amusée d'étonnement et d'incompréhension, elle se rassit sagement dans le fauteuil qu'il lui tendait, lui intimant l'ordre silencieux et pas convaincu d'y visser son postérieur et de le laisser souffler un coup. Le temps d'une fraction de seconde, elle crut voir Ethan, avec cette même expression au visage. La seule différence résidait en la manière de faire, et le vocabulaire employé. D'un mouvement de pouce, elle ralluma son appareil photo et prit un cliché de lui, sur le vif, avant de l'observer sur son écran numérique et rire, rire du résultat.

« Elle est ratée. Tu es sombre ! Mais ça rend pas mal. »

Après une courte réflexion, Miya hocha la tête affirmativement. Oui, c'était aussi ce qu'elle voulait. Quelque chose qui ne lui rapporterait rien d'autre que le sentiment d'avoir accompli un truc inutile, mais ayant toute son importance à ses yeux. Qui ferait palpiter son coeur; peu importe le sentiment qui en découlerait. 

« Oui. »

Rejetant sa tête en arrière pour pouvoir l'observer, elle eut un sursaut de rire de gorge, secouant tout son corps avec douceur, alors qu'un son rauque s'échappait de sa gorge, sa main droite agitant l'air de gauche à droite devant elle.

« Oublie l'orphelinat et les chatons. »

Elle n'aurait pas su dire s'il plaisantait ou avait été sérieux sur ce sujet; elle avait pris le parti d'en rire, tout simplement. Sa tête retomba normalement lorsque Zakuro la contourna pour s'accroupir face à elle, Miya se pencha vers lui, ses yeux brillant d'excitation. Elle allait faire une connerie, tant pis, c'était le but du jeu, après tout !

« Adjugé ! J'ai toujours rêvé d'être peintre. Allons lui refaire le portrait en arc-en-ciel ~ »

La machine était enclenchée, et, étonnamment, Miya se sentait calme et sereine. Elle savait qu'elle ne ferait pas marche arrière. Allez, Fea, amuse-moi. Apprends-moi.
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MessageSujet: Re: « Hey Liar. What do you think of living without me? »   « Hey Liar. What do you think of living without me? » EmptyDim 16 Fév 2014 - 1:18



    Popularité de mes deux.
    Je l'emmerde.
    Car elle est née de cette souffrance,
    de cette mort avec laquelle j'aurais flirté,
    s'il avait disparu.
    Alors ne me faites pas rire avec votre reconnaissance.




    Posé sur Miya, ce regard bleu dans lequel je noyais le ressentiment d'une haine portée sur un mouvement, une constance populaire et vulgarisée qui me déplaisait et me faisait brusquement haïr cette personne pour son paraître plus que son être. Je n'appréciais pas, et cela revenait dans le sursaut de mon âme, sans jamais se stabiliser, porté sur l'exactitude d'un paroxysme de la tension de mes instants de vie. Posé sur Miya, ce regard bleu que je faisais glacé, devant l'impression que m'offrait ses mots. Car je ne pouvais définitivement pas m'amuser d'un jeu humain, car plus que jamais, je m'offrais comme médiateur ennuyé d'un univers qu'il cherche passivement à rendre amusé. Ce regard bleu avec lequel je fixais, silencieusement, perdu dans l'idée, encore une fois de reculer, de l'abandonner dans sa fixation métallique. Car elle n'avait pas choisie, comme moi, cette popularité, n'est-ce pas ? Si son discours était appréciable, Miya Chanteclair, sache que je ne peux plus supporter l'idée que tu cherches à te comparer à moi.

    Car dans mon égoïsme violent d'un être qui se détruit, dans l'abandon résolu de mon bonheur enfantin, dans la destruction de tout, de tout, je … je …
    Crispation de ma mâchoire. Cela n'était pas arrivé. Mais refoulement épuisé d'un cerveau qui se refuse à agir intelligemment, et qui se joue des scènes qui ne peuvent avoir lieu. L'imaginaire de mes angoisses qui me fait le voir désarticuler, qui me fait l'imaginer immobile dans le silence d'un blanc qui a abandonné, et qui se laisse dévorer par le bistre d'une peau qui se joue sur la texture raidie d'une surface violacée. Des cernes que le sommeil dans lequel il se serait enfoncé ne tarirait et n'effacerait jamais. Son corps brisé, son corps brisé, mon dieu. Tu te dis diamant, Chanteclair. Tu te dis vouloir être cette pierre aux reflets magnifiques, n'est-ce pas, petite fille ? Cette pierre que les esprits cherchent, que les mains convoitent pour la beauté qu'elle est, qu'elle représente, qu'elle offre. Tu te veux si superbe, Miya Chanteclair, tu te veux si étincelante. Voilà pourquoi je ne peux accepter que tu cherches ainsi à brusquer ce qui aurait pu construire un pont entre nous. Car définitivement, nous ne serons jamais l'un à l'autre ce que tu pourrais être avec quelqu'un qui t'apprécierais. Car, le sais-tu, à mes yeux, il n'y a rien de plus laid que ce qui est brillant. Il n'y a rien de plus laid, rien de moins sincère que ce qui n'est pas relatif à l'effleurement de son existence. Il n'y a rien de plus beau que lui, le sais-tu ? Et dans ma tête, l'impact aussi violent que celui d'une balle de revolver dans ma chair lorsque je pense à son corps nu que je serre contre ma poitrine, et que je hurle cet orgasme à simplement le savoir exister. Les diamants, les strass, le quartz ou le calcaire, peu m'importe, car tu n'es, et tu ne seras jamais une pierre, Miya Chanteclair. Dans ton humanité dévorante, tu étais cette créature portée sur la linéarité de sa propre existence. Je n'avais que trop appris à ne plus considérer les gens comme des êtres à ignorer. Je n'avais que trop appris que dans leur besoin d'être différents les uns des autres, ils se noyaient à l'uniformité d'une société qui se composait de leur croyant d'originalité. Existiez-vous réellement ? Réellement ? Ou n'etiez vous que ces formes que vous pensiez exhiber, semelles collées contre ce sol qui vous porte ?

    Des diamants et des strass.
    Pfeh.

    Mes mains sur son visage, les siennes sur mes côtes, mes paupières fermées, mes dents contre son front. Et un « embrasse-moi, embrasse-moi », que l'un de nous deux répète en boucle. Dans chacun de nos mouvements, dans chaque jour de notre existence, depuis trois ans, dans le fait de sourire à Senta, à Kojiro, au monde, de lui toucher l'épaule, de le toucher, de le regarder, il y a cet éclat qui a dépassé celui des pierres terrestres. Miya, je te comprends, tu sais. Mais je ne suis pas la bonne personne. Je ne suis pas ce garçon.

    Je ne suis pas l'être avec qui tu aurais pu partager cette complicité de l'attrait aux choses qui brillent.
    Car mon trésor flotte au dessus de toutes vos vérités.

    Mon trésor. Ma vie. Mon existence. Ma reconstruction. Lui. Moi.
    Ils ont voulus m'arracher tout cela une première fois. La seconde, ils ont cherchés à m'élever sur un trône autour duquel volaient des pies avides de ces richesses. Ils ont cherchés à me visser sur le crâne les lauriers d'exploits qui relèvent pour eux du courage, de la bravoure, parce qu'ils sont devenus, au fil des millénaires, ces êtres lâches et incapables que je me suis refusé à être. Cet orgueil que j'ai, cette arrogance et cette violence de mes mots, elle ne nait que de votre incapacité à me comprendre, et aujourd'hui, dans cet épuisement mental que j'ai, que je connais, je pleure et je rage, et je me fais l'enfant vicieux de cette force que j'ai appris il y a trois ans à dompter. Alors ne cherchez pas, s'il vous plaît, pour votre bien, n'essayez pas de me retenir. Je vous l'avez demandé, et vous auriez pu m'aider. Vous ne l'avez pas fait, alors je ne chercherais pas à me calmer. Lancé dans cette colère, je serais le prince hautain de cette contemplation que vous craignez. Vassal moqueur de cette bulle qui flotte. Je, vous, nous avons été semblables, tu sais ?

    C'était avant. Avant la destruction.
    Avant la construction.
    Avant que la matérialité ne vienne réclamer son dû. Avant que la matérialité ne vienne hurler contre la pression de sa force, comme pour le faire flancher, comme pour m'y arracher, et venir me glisser « Tu vois ? Il a un corps. ». Je réfutais. Je réfutais. Il ne pouvait pas se laisser emporter par cela. Je nettoierais le terrain devant lui pour cela, s'il le fallait. Mais je refusais que quelque chose comme la matérialité ne vienne hurler son désir de possession sur lui. Je tuerais la matérialité. Car, non, fuck you bitch, mais il était à moi.
    C'était après, maintenant. C'est quand il m'a murmuré ces milliers de phrases. C'est quand il m'a dit, du bout des lèvres : « Moi, je réclame le dû qu’on me présente, je m’impose et je joue. Ils m'appartiennent tous parce que je le choisis. »
    J'irais égorger cette espèce de salope, en lui enfonçant mes dents et mes ongles dans le cou, pour déchiqueter sa carotide par la pression de mes mâchoires, et m'abandonner dans le flot du sang qui prouverait la cessation de son existence. Mes yeux portés sur Miya Chanteclair, les lèvres pincées, je me penchais au dessus d'elle. Car elle s'offrait, petit diamant épuré de toutes ces si vilaines choses humaines, n'est-ce pas ? Elle s'offrait, jouet nouveau, jouet qui aurait pu être inintéressant dans sa popularité blonde, dorée, de ce mariage arrangé, de cet univers de people qui ne m'aurait pas fait de l'oeil si elle ne s'était pas présenté. Bébé blond aux grands yeux verts, ne le savais-tu pas ? J'étais amoureux de ce qui ne s'explique pas. J'étais épris de ce que l'on ne me reprend pas.

    Et sur mon corps refroidi par ces vêtements trempé, le frisson de ma chair mouillée. Le T-shirt qui colle à ma peau, le jean qui serre cet étau contre mes cuisses et mes chevilles, et mes pieds nus qui me font me tenir complètement debout, gelé devant elle. Gelé, et mes yeux bleus brusquement vidés de cette satisfaction que j'avais eu auparavant de croiser l'humain. Car désormais, il n'y avait plus que les vérités simples des leçons que l'on a apprises.

    L'écouter parler de Lawrence. Un Lawrence qui ne me fera pas revenir en arrière. Un Lawrence dont la véracité des faits correspondaient aux discours de la fille. Un Lawrence si blond, aux yeux si bleus, mais si cruel, parce que jamais vraiment pour moi, alors qu'il aurait été la meilleure personne en mesure de m'expliquer ce qu'il aurait convenu de faire avec Kohaku. Ne pas simplement rire, ne pas simplement m'énerver. J'aurais aimé. Mais Lawrence n'avait pas été là. Tant pis. Et puis, et puis, … Je hais la monotonie. Un frisson sur mon corps. J'ai froid, j'ai froid. Et tu n'es pas un nénuphar, pas plus qu'un strass, Miya Chanteclair. Pas plus qu'un lotus ou qu'un diamant. Tu es humaine. Terriblement humaine. Mes dents s'entrechoquèrent sur un sourire qui découpa mes lèvres se violaçant. Système immunitaire à la con. Je laissais échapper un ricanement amusé.

    Chess. Qui nous appartient ?
    Comment ?

    Ils nous appartiennent, du moment où on le désire. Je désirais, plissant mes yeux fiévreux de cet orage qui ne se calmait, que Miya Chanteclair appartienne à cette définition que j'attendais d'elle. Je ne lui demanderai même pas la permission. Je n'en avais pas besoin. Je n'en avais plus besoin.
    Et puis, au milieu de l'accalmie, au milieu de l'éclaircie, voilà qu'elle tendit vers moi cette arme qui se voulait la prétention d'immortaliser un instant de ce que j'étais. Attaque offensive contre mon visage, mon regard, ma faiblesse, ma colère. Acide jetée sur les plaies à vif, je n'écoutais pas son commentaire sur les chatons, sur l'obscurité, sur le allons-y Zakuro, rien du tout. Ma main se tendit, et entre mes doigts habitués à saisir les corps, qu'ils soient aimés ou adversaires, je récupérais l'appareil photo. Pas un seul intérêt pour la photo prise ; car dans la détente de mes muscles, je vins exploser l'objectif de l'appareil contre la surface du mur. Une fois, deux fois, trois fois. Eclats de verre, éclats de couleurs qui partent en poussière. Non. Non, ne cherche pas à essayer de me dominer, ou je détruis. Car la seule chose qui peut flotter au dessus de moi, c'est cet être sur qui j'ai tiré le poignet pour m'aider à me relever. Entre mes doigts, l'appareil émettait un sifflement d'agonie. Je le rendais à sa propriétaire.

    « Tu te goures sur un truc, alors ne confonds pas les règles du jeu. Tu m'appartiens, et pas l'inverse. »

    Mouvement intemporel, instant hors du temps, cette seconde durant laquelle je déversais ma fureur dans ses yeux, pour lui exprimer toute cette violence qu'elle devinerait si elle feignait vouloir effleurer cette faiblesse que je ne cherchais que trop peu vouloir recouvrir. Car j'étais épuisé. Malade. Fatigué et las de tout cette popularité qui voulait affirmer sa capacité à m'étiqueter. Non, non, non.

    « Viens. »

    Mes doigts sur ses coudes, sur ses flancs, je l'aidais à se remettre correctement assise dans son cheval de métal, et prince non-charmant, je vins récupérer la poignée de son trône argenté. Hah. Cet argent qui ne lui plaisait pas assez, à cette fille qui réclamait du doré. Je jetais un coup d'oeil vers le haut de l'escalier. Je récupérerais mes chaussures et le reste de mes affaires plus tard. Car l'on ne me prendrait pas mes chaussures, n'est-ce pas ? Pointures trop grandes pour vous, japonais lambdas. Sourire sur le coin de mes lèvres, et pour réprimer ce froid qui congelait chaque fibre de mon corps, je poussais le siège sur lequel j'avais assis Miya, et sans demander de reste, de mots, de réponses, je nous fis dépasser la porte grise de cette tour dans laquelle j'avais voulu effacer ma souffrance, en la fuyant. Mauvaise idée, Zakuro. On ne fuit pas un combat, mon grand. Tu le sais, ça.

    Marcher avec Miya, pieds nus sous un ciel qui menaçait de nouvelles intempéries, et ignorer les regards des quelques personnes croisées. Sourire, aux commentaires de ceux qui osaient parler de ma tenue, chercher, presque, des yeux celui qui n'aurait de cesse d'y être le principal repère. Installer Miya à mes côtés le temps d'un voyage en ascenseur, franchir de nouveau des portes, et traverser un couloir vide. Capitonner des yeux toute existence, aborder la salle d'art plastique, constater de son silence, et y pénétrer, pour refermer la porte à clef derrière.

    « Bien. J'ai changé d'avis. Je ne veux pas aller peindre le visage d'un mort. »

    Je cours après les couleurs.

    Saisissant les premiers pots de peinture à portée de main, j'ouvrais l'opercule de sécurité d'une pression de mes pouces, et remplissait ma paume de cette pâte docile et bleue. Du bleu, du bleu céruléen, peinturé, que dans l'avancement d'un pas, je vins étaler sur la partie droite du visage de Miya. Un mouvement qui ne se fit pas violent ; pas identique à ce que j'avais fait à l'appareil photo. Un geste bien plus doux, un geste bien plus tendre, dans lequel l'apposition de mes doigts vinrent tracer leurs empreintes sur la mâchoire et la tempe de Miya. Secondes d'appréciation de mon initiative, et puis, un sourire glissa sur mes lèvres.

    « C'est joli. »

    Encore quelques instants, quelques instants de silence, à regarder ce bleu que je voulais posséder, ce bleu que je voulais m'approprier dans son essence la plus profonde, qui coulait pourtant lentement sur le visage aux courbes douces de Chanteclair. Et puis, une cessation du trouble. J'avançais en avant, la récupérant dans mes bras, la soulevant comme l'on soulève une poupée un peu trop fragile.

    « Debout, Chanteclair. Je veux te faire ma muse d'un instant. »

    Et puis, sur un sourire, parce qu'elle avait critiqué ma tenue.

    « Souviens toi. Les vêtements, ce sont nous qui les portons. Pas le contraire. Est-ce que tu veux bien lever les bras ? »

    Et dans le défilement de mouvements qui me parurent presque trop rapides, sans jamais vraiment daigner accorder de l'importance à l'idée qu'elle puisse s'en choquer, s'en outrer, je la déshabillais. Complètement, totalement, sans la moindre gêne. Vêtements après vêtements, sans porter considération à ce qui faisait d'elle une femme, sans porter considération au corps nu que les garçons reluqueraient de manière intéressée, en n'étudiant que la géographie courbée de la totalité de son être, la surface galbée de son existence. Et les marques bleues que mes phalanges avaient laissées sur la surface de sa peau. Car ce n'était plus un visage mort que je voulais peindre, ce n'était plus un arc-en-ciel que je voulais imager. C'était le corps humain que je voulais souligner. Vertige de mon esprit, et puis brusque rappel à la réalité par ce froid qui se faisait de plus en plus insupportable. Et connard de toi, qu'est-ce que je n'aime pas l'idée d'être malade. Relever mes cheveux en un chignon épais au sommet de mon crâne, et m'emparer de la peinture comme je me saisirais de mes sabres, pour me retourner vers elle, en la regardant dans les yeux, ce sourire amusé sur mes lèvres, effleuré par la pensée d'une normalité. Non, non.

    « Ne fuis pas. »

    Parce que je ne suis pas motivé par la moindre dynamique sexuée.

    « Je veux simplement que ce soit un souvenir entre nous. »

    Et dans mes mains, le violet se mit à couler. Je pris le temps de le receuillir complètement, appuyant sur la bouteille en plastique pour être sûr de totalement posséder la quantité nécessaire de peinture. Mes vêtements à moi n'étaient pas très importants, et je pourrais les salir. Je tendais les doigts. Caresse effleurée, le bout de mes doigts sur la joue encore vierge, contrairement à sa jumelle où le bleu avait été étalé, bousculé par le retirement des hauts. Du violet que je vins ciseler sur sa joue, dans une double strie mauve, couvrant la rondeur de sa joue. Sans cesser de la lâcher, je glissais mes doigts jusqu'à ses clavicules, pour m'y stopper un instant. Os saillant dans un mouvement tellement désirable, combien de fois avais-je ronronné devant celles de Kohaku ? Devant ces angles qui surgissaient, presque violemment, animées par les mouvements de sa gorge et de ses épaules. Ces os que je cherchais presque à mordre quand je l'allongeais sur moi. Le violet vint les recouvrir. Usant de toute la surface de ma paume, mélangeant le bleu au violet, je noyais la couleur de sa peau sous la couche de peinture, appréciant la sensation douce de sa peau tendue et trop douce, bien trop douce pour être résistante, sous mes paumes devenues calleuses à force d'entraînement. Ses épaules, dans le dévoilement surfait de leurs courbes douces, j'y fis glisser un jaune à des années lumières du doré. Un jaune véritable, pulpeux, dans lequel il y avait les fragrances d'une vitalité et d'une véracité de l'énergie de la couleur. Sur ses seins, du bout des doigts, des arabesques et des entrelacs de gris et de blanc, pour enrober les rondeurs de ses charmes. Des effleurements quasi caresses, mais jamais assez persistants, jamais assez insistants pour que cela ne témoigne d'un tout autre intérêt que celui de cet attrait à ce corps tout entier que je peignais, Glissement de mes ongles près de ses tétons, pour un dessin abstrait, floral, là où la femme se faisait elle.
    Sur son ventre et ses hanches, dans son dos, et entre ses omoplates, ces ondulations de couleurs froides ; ces gris, bleus et violets qui se battaient sur la surface de son corps pour un recouvrement complet de cette silhouette qu'elle avait du allonger dans le lit de Matthews. Combien de fois, combien de fois, hurlait ma conscience, pendant que mes doigts glissaient sur la ligne d'une hanche, et chaviraient sur la courbe d'une cuisse. Combien de fois, et pour toujours, murmurait mes yeux, portés sur le regard de ce corps, mes genoux posés au sol, agenouillé devant elle, les mains sur ses jambes, sur ses rotules, remontant parfois jusqu'à ses flancs, effleurant un pubis, sans jamais trop s'y attarder. Art violent, peut-être, qui dénude la femme, mais pour mieux ciseler la beauté qu'elle est. Art violent dans lequel je voulais perdre ma propre perdition. Et ne pas pleurer. Ne pas pleurer ces humeurs de mon corps qui chancelait. Ne tombe pas, Zakuro. Ne tombe pas. Mes doigts contre une cheville, mes yeux se soulevant jusqu'à ses prunelles vertes.

    « Terminé. »

    Et à genoux devant elle, je restais vaguement prostré, en me demandant ce qu'il convenait de faire. Pleurer ou rire, je ne connaissais plus la différence ; alors j'activais les muscles de mon corps, pour me relever complètement, et encore une fois, la dominer de ma taille, et la contempler de haut, pour avoir cette appréciation visuelle complète de mon œuvre. Une contemplation lente, précise, et puis une dénégation ; mes doigts essuyés sur le coin de mon pantalon.

    « Je n'aime pas les diamants. »
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