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 Conversations Artificielles

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MessageSujet: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyMer 18 Sep 2013 - 22:48

Sablier Renversé
Sens Dessus-dessous

RP Intrigue Chinoiseries
Kohaku - Yui


Il y a des jours où il aurait préférablement fallu rester à hier.
Des jours comme ça, par exemple. Blessés, préoccupés.  Absents, perdus. Désespérés, âmes en peine. Et parmi ces têtes-là, celle de Valentine. Le fantôme qui arpentait les couloirs des souffrances, celui qui se traçait un passage là-bas comme s’il était chez lui, à l’appartement, à l’académie. Ce décor avec en plus, un environnement trempé dans une ambiance post-apocalyptique. C’était en soi un tableau chaotique, il fallait l’admettre. Il y avait donc des fois, où la nature décidait de se doter d’un pouvoir fourbe ; elle se manifestait alors égoïstement en emportant tout sur son sillage. Tout.
Tout, vraiment… ?

Depuis quelques jours, les hôpitaux de la ville vivaient un rythme endiablé tantôt recevant tantôt renvoyant des patients à n’en plus pouvoir. C’est assez étrange, dans le fond. Yui Valentine lui, vivait cette catastrophe au second degré, avec cet arrière-goût de nouveauté pas assez désagréable pour être renié. En réalité, il y avait des têtes, beaucoup trop de têtes qu’il reconnaissait ; et tout le monde s’était toutefois donné la consigne de ne s’occuper que de ses propres fesses, -ou avec un élan d’altruisme, de la personne qu’il ou elle avait décidé de sauver. Et tout ce beau monde avait besoin d’aide, mais ce n’était pas la sienne qui était quémandée, pour une fois.
En tout cas, ce mouvement de panique lui insufflait cet élan de renouveau. Alors Mr Valentine était probablement donc un enfoiré, à presque se voir réjouir d’un tel changement. Après tout, il n’avait personne à tuer, personne à sauver. Et puis l’impact avait oublié de le frapper, à lui.

Recalé aux rangs des Oubliés, il est ce fantôme qui s’en réjouit.
Il est l’ultime survivant en ce début de fin du monde.

Alors que faire de ce nouveau monde, quel élément dupliquer, quel autre effacer ? C’est dommage, il n’y a personne pour admirer ses idées grandioses et effervescentes. Bip, bip, bip, la respiration sonore des machines anime ses pensées qui se superposent à la réalité. Bip, bip, biiiiiip… et quelqu’un se meurt ; c’est un de moins pour l’apprécier, le déprécier, l’indifférencier. Bip, bip, bip, un autre va peut-être subir le même sort dans quelque temps. Et bien entendu, ces bip ne lui appartiennent pas. Tant de bruits pour tant de non-dits... c’est un peu triste. Et c’est aussi une cadence bien étrange qui se répercute contre les parois.

Bip.


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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


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MessageSujet: Re: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyDim 22 Sep 2013 - 7:19

En partant, le Docteur Valentine a laissé sa porte entrouverte, abandonnant son titre et quittant l’académie. Avant de partir, le Docteur Valentine a déposé sa carte professionnelle sur une surface plane avec son adresse e-mail personnelle au dos.

On se doute bien que Kohaku a ramassé la carte.



TEMPÊTE OCULAIRE.
Des larmes sèches et des mirages blancs.

C’est stérile, le genre de blanc qui lui fait douter en la convergence des couleurs, le genre de blanc qui laisse son corps exploser en une effervescence d’alarmes avant de le contraindre s’appuyer contre le second oreiller qu’on vient déposer sous ses omoplates. Tenez-vous donc tranquille, monsieur Mitsumasa. Tenez-vous tranquille, votre état est grave. Vous avez eu de la chance. Reposez-vous donc un peu.

Bip.

C’est familier, c’est normal, ce genre de situation, rien que Kohaku n’arrive pas à intelliger, rien qui le heurte avec suffisamment de force pour qu’il ne s’en remette pas. Il y a quelque chose de beau, là-dedans, dans la poussière qui violente le monde environnant pour retomber sagement tout en dévoilant les arabesques sanguines de la mort. Une beauté sans égal qui met tout le monde à nu. Même lui.

Il s’agit d’une beauté qui fracasse, et qui enveloppe, et Chess ne veut jamais la voir quitter ses rétines. Non, il ne l’oubliera pas, s’accrochera aux sensations, aux pensées et à ces YumeZakuroSwanetj’embrasseraiYui qui l’ont humanisé. Parce que cet instant ne sera certainement pas revécu de si tôt et que derrière l’incrédulité et ces murmures volatiles lui sommant de se considérer la catastrophe, s’étend une profonde satisfaction.

Ce fut transcendant.

Bip.

« J’ai pensé à toi, tu sais ? », est la première chose qu’il déclare lorsqu’il l’aperçoit, blanc, à lui en arracher un sourire jubilatoire, et pas tout à fait digne dans ses vêtements toujours trop ternes. Il ne sait pas trop comment il le trouve, ni comment il l’atteint, accordant une importance minime à ces détails, car ce ne sont que des détails, alors qu’il gambade presque jusqu’à la silhouette diffuse de Yui Valentine. Embrouillé.

Embrouillé, comme ce sol qu’il ne sent pas froid sous ses pieds nus. Il attrape l’épaule, ou plutôt prétend l’attraper, accrochant ses doigts au tissu du vêtement de l’ancien praticien.

« J’y ai pensé. Au mirage errant, empereur de son petit monde, mais de rien d’autre . . . »

Il tire sur le tissu. Écoute-moi, Yui.

Bip.

« Je l’ai imaginé, déambulant, je l’ai imaginé pleurant, je l’ai imaginé mourant. Mais je ne voulais pas qu’il meurt, tu saisis ? »

Un trop de questions pour un trop peu de réponses, ou quelque chose comme ça, avait pensé le psychologue à l’époque où il se jugeait encore apte à sonder des esprits et mœurs humains. Il l’avait pensé, ou peut-être Kohaku se l’était-il simplement imaginé, crachant des interrogations à la volée, uniquement pour les observer se décupler. Il les décuplerait encore, Cheshire reconfiguré, les sectionnerait comme les cellules se sectionnent pour se reproduire.

« Et toi, as-tu pensé à moi ? Pendant que le monde rugissait et que des plafonniers défonçaient des têtes ? »

Et toi, à quoi penses-tu, maintenant ?

Sa main descend le long du bras pour pincer un doigt.

Bip. Bip. Biiiiip.



♠:


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Mer 2 Oct 2013 - 7:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyMer 2 Oct 2013 - 0:01

Tempête oculaire suite
et Sablier renversé

Bip. Tenez-vous tranquille, votre état est grave, reposez-vous donc un peu.

...



Il y a un ange qui passe.
Mais genre un vrai, un blanc. Il s'est trompé à l'atterrissage et attend désormais paisiblement dans un monde qui ne lui appartient pas, alité dans une impression sereine. Biiiiii-ip. Allez, redémarre, redémarre. C'est l'Empereur de rien, c'est le Vagabond illusoire...

-Tout ça ?

Quelque part par-là, on l’agrippe et le détourne de son attention. C'est dommage, là-bas c'était intéressant. Là-bas, où les couleurs crépitent encore furieusement entre elles, là-bas où le feu allumé continue à noyer ce qu'il ne peut faire sien.

- Mais un empereur qui ferait fi de tous ces états ?, répète-t-il presque médusé sans pouvoir quitter la scène d'une fin et d'un renouveau par défaut.

En réalité, il ne comprend pas. C'est embué, c'est intangible, c'est flou. Le il est Lui, et le Lui finit par se retourner, de nouveau maître de son identité. Yui Valentine. Il scrute l'adolescent un moment d'un air songeur et lui pose une main sur son épaule.

-Vous m'avez déjà tué, je crois.

Il tend l'autre main et pointe du doigt son ancien cabinet des consultations en guerre. C’est à la fois splendide et chaotique. Les odeurs s’entremêlent et s’empoisonnent entre elles, tout grésille, tout hurle, tout se vit pour une dernière fois. La chaleur envahit son espace confiné, tout s’embrase, tout se blesse et tout se consume dans un ultime combat. Il  ne fait plus très chaud maintenant, mais dans l'idée, il brûle. ...Même si là-bas, le mirage en errance n'y est plus.

-Il n’y a plus rien de tout cela, Joshua. Vous ne vous souvenez donc pas ? Ici, le rien a vaincu le tout.

Pas de chaleur, pas de froideur. Pas de sens… ? Non, il y a ce contact qui le tient et qu’il sent. Yui fronce les sourcils.

-
Encore ce son de la machine. Elle le rend un peu fou à force. Surtout quand elle refuse de se stabiliser.
Il était juste là avec sa blouse; on l’avait confondu à un médecin. Il aurait pu, mais ne l’était pas ; alors on l’avait agrippé par le bras et la main n'avait fini par retenir qu'un de ses doigts. Fébrile.

On lui volait un de ses anciens patients.

-Êtes-vous médecin ?
Non
-Oui.

-Pouvez-vous vous en occuper, nous avons d’autres patients !
Non
-Oui.

Valentine tremble.
Damnation.
-

Latence

Il en était là où son patient lui demandait s’il avait pensé à ce dernier. Pendant que s’effondrait le décor, Valentine esquivait inconsciemment les dégâts de manière immobile. Pendant cette fraction de seconde, il s’était dit qu’il aurait voulu faire des tas d’autres choses avant que la fin n’arrive encore. Il voulait la simplicité dans la complexité ainsi que son inverse, et souhaitait cette extravagance comme la vague unique sur laquelle il ne voudrait jamais cesser de surfer. A défaut, s’y laisser emporter. Yui observe l’adolescent, amusé.

-Et bien… je pense à vous maintenant. Dans le fond est-ce important ? Nous sommes là, maintenant.

Il s’écarte pour se mouver vers la pièce en feu qui s’avère étrangement proche, curieusement transparente. A chacun de ses pas, c’est cette notion de se déplacer sans vraiment le faire qui revient, comme un état latent. Alors il y va, tout en laissant son futur lieu le rattraper simultanément. Est-ce que c’est ça, être un mirage errant ? Les flammes folles et indolores le traversent de part en part alors qu’il pénètre la pièce.

-La dernière fois, j’étais là, a-t-il fait, laissant le feu s’agiter en vain.  Ça s’est arrêté exactement ici.

Il lève un regard interrogateur au garçon alors que les murs s’effondrent sur eux-mêmes, traversant le corps de Valentine.

-Est-ce là votre nouveau terrain de jeu ?

Le psychologue ne sait pas s’il trouve ça drôle ou non. Ou plutôt, c’est un état qui le dépasse et dont il se fiche royalement.

-M’enfin. Je savais bien que vous reviendrez un jour et j'imagine que vous le saviez aussi.
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MessageSujet: Re: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyVen 10 Jan 2014 - 22:58

Le paysage vacille sous les paupières de Joshua et entre le sommeil des damnés et l’éveil des démons ne perdurent que ces bribes de paroles sans sens qui ne l’atteignent pas. Il ne ressent pas le besoin de se questionner sur la provenance, sur ces ‘oui’ soufflés qui ne sont que de douteux masques servant à couvrir des ‘non’. Le paysage vacille et les tuiles autrefois blanches de l’hôpital viennent adopter les couleurs de milles étoffes de soie. Les parures de l’Empereur. Ou plutôt celles que Joshua aimerait voir s’étendre sur ses épaules.

Mais l’Empereur fait fi et le patient imagine l’ex psychologue sourire. Sourire à s’en fendre les joues même s’il n’en est rien. Dans les faits, ou plutôt dans ces images qui zigzaguent sous ses paupières, Yui ne sourit pas vraiment, du moins pas assez pour blesser ses joues et taillader son visage.

Les soies s’alambiquent et les mots résonnent, l’hôpital se brouille, le sol est plus chaud que froid, mais rien de brûle, ou plutôt, tout brûle, mais lui ne s’embrase pas. Kohaku laisse ses lèvres s’étirer, plongeant sa main dans la déchéance de restes de papier flambé. Les flammes lèchent sa paume et dansent sur sa peau, silencieuses et inoffensives.

« Je t’ai tué d’une bien piètre manière si tu considères déjà être mort de ma main, Yui. »

Surtout que d’arracher la vie à quelqu’un d’aussi particulier que Valentine équivaudrait vraiment à une perte énorme à l’endroit de l’humanité. Kohaku inspire le feu, le porte à sa bouche comme un cracheur dépourvus de prétentions. Oui,  un monde sans Yui serait beaucoup moins intéressant.

« Rien et tout . . . à mes yeux, ils se ressemblent un peu trop pour pouvoir se vaincre. »

Il souffle les flammes au visage du mirage.


SILENCE FICTIF.
Ou Conversations Artificielles.

Il lâche le doigt de Yui, interloqué. Puis le suit, en un mouvement  succinct, hochant de la tête en une approbation évasive des propos émis par l’homme à la chemise blanche. Ça lui convient presque, songe-t-il en sourdine, que Yui choisisse de penser à lui à l’orée du moment présent. Pas qu’il n’ait vraiment le choix puisque Joshua l’attrape, bribes interrogatives pendues au bout de la langue, s’imposant dans la cognition, mais le jeune homme ne s’attarde pas sur ces détails. Il vrille Yui du regard. Maintenant laisse place à plus tard et ce n’Est pas comme si Yui semblait pressé de lui échapper. Ça lui convient presque, mais pas tout à fait.

Il sourit et traverse les flammes qui viennent onduler, brillantes contre les mèches translucides de ses cheveux. Le lieu lui est inconditionnellement familier et si les murs s’effondrent inaudiblement, dans un brouhaha que Joshua s’adonner à percevoir plus qu’il ne l’entend, leurs squelettes noircis délimitent l’espace. Kohaku se souvient, Yui se souvient et le chemin vers le bas de la baie des mémoires se profile sinueusement sous les cendres chimériques de la pièce.

Cheshire sourit,  ses genoux heurtant le sol couvert des poussières des flammes qui crépitent tout autour sans le moindre bruit, seuls ses mouvements permettent de comprendre comment il a pu atterrir dans cette nouvelle position. Ses paumes s’enfoncent sous la pesanteur des cendres et il glousse, rejetant momentanément sa tête vers l’arrière. Un terrain de jeu.

« Je joue partout. Il n’y a jamais eu de limites au terrain, Yui. Attend de voir la suite. »

Cette n’est qu’un figment, une fraction, un grain de sable dans l’immensité des possibilités attribuables à son jeu. Et il n’a qu’à renverser le sablier, s’érigeant comme maître du temps, immatériel, pour retrouver les lieux qui ont été perdus. Comme maintenant. Un vieux bureau qui n’a pas brûlé, mais qui a perdu toute sa valeur. Un vieux bureau qu’il faut reconstruire et rétablir. Et qui dans l’instant, cet instant où Yui dit penser à lui, s’effondre sous les flammes de sa signification.

Kohaku entrouvre la bouche et chaque mot que prononce la caricature empresse laisse sa gorge se fendre en des ricanements susurrés. Il ronronne, arrogant, goguenard, entendu, ses cils papillonnant le temps qu’il porte son regard sur la silhouette de Valentine.

« Revenir ? Mais je ne suis jamais parti. »

Il se relève, le chat au sourire dantesque, transcendant des flammes irréalistes de son touché, emportant dans les hauteurs qu’il regagne deux poignées de cendres qui devraient être enfumées.

« Mais toi, t’as filé. Quelque part. Parce que d’analyser des adolescents égocentriques ne suffisait plus, c’est ça ? »

Il s’approche de nouveau de Yui, ses pas lents, des pas qu’il ne devrait pas être capable de réaliser avec tant d’aise lui chuchote une part de son esprit et écarte ses mains en un éventail.

Joshua souffle les cendres au visage du pion. Jamais il n’arrête de sourire.

« Ou parce que le monde qui s’étendait au-delà de ton miteux bureau méritait de pouvoir se crisper sous ta pseudo-éloquence ? »
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MessageSujet: Re: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyVen 21 Mar 2014 - 16:06

...et les paillettes de cendres tournoient lentement vers le visage d'un ancien psychologue. Au ralenti, sur le visage de Valentine.
Tournoiement, décomposition, brûlure. Stop motion.

-

Dans ses souvenirs, quelque part vaguement par-là, un souffle embrasé lui brûle yeux et visage lorsque les flammes entament leur première valse. Il passe alors la main sur ses yeux; elle en ressort d’un gris cendré. A cet instant, c'est comme quelque chose d'assez douloureux, douloureux parce qu'il le croit, douloureux parce qu'il pense que ça l'est. Mais ce ne sont que des sensations, une fois de plus.

-A chacun sa définition de la piètreté; y a t-il une mort plus glorieuse?, demande Valentine muré dans une silencieuse souffrance distordue dans le temps ; et peut-être même dans l’espace.

Valentine est-il déjà mort une fois? Il l’a oublié. Peut-être Joshua en sait-il quelque chose mais il n'en fait pas fi. Quelle valeur a le passé lorsque le présent est en train de le consumer à coup de flamme. Après tout, un chatoiement, une brûlure, et c'est le monde logique qui s'effondre. Un espace où justement l'aide et les secours sont des notions qui ont disparu, ou alors qui n'ont jamais eu à exister. Le rien aurait-il donc vaincu le tout ? Pourtant, eux sont toujours là et c'est un postulat qui étrangement, ne lui a fait ni chaud ni froid.

-Appropriez-vous le hasard et il s’occupera du reste… pour le rien ou le tout, tousse Valentine en crachant une fumée de cendre qui s'évapore comme de la buée hivernale.

C’est fluide, c’est léger et naturel, exactement comme ça ne devrait pas l’être. Est-ce que les mirages peuvent-ils eux même générer d'autres mirages ? Monde chaotique, monde absurde.
A force de le rêver...


Silence fictif
Et superposition de mirages

Il entend glousser Joshua et se demande un instant si ce n'est pas un son sorti de sa propre gorge irritée. Alors que l'adolescent se réjouit d'un terrain de jeu à l'infini, un homme se dépérit, étouffant dans cette cendre même à mesure que le feu se délecte de ce corps trop blanc. Discordance des couleurs, dissonance des octaves. Valentine laisse ce corps s'affaisser dans le sable gris dans un ultime soubresaut minable de tentative de survie. Attends de voir la suite, murmure une voix. Attends de voir la suite.

-Mais le temps n'attends personne, Joshua.

Une voix, la sienne. Elle retentit aussi calme, comme jadis lorsqu'il se tenait derrière son bureau des pleurs, comme maintenant, sous les poussières sombres de son bureau. Jamais, il n'a eu aussi peu peur de mourir. Au final, a-t-il fini par fuir pour aller jouer dans la cour des plus grands, comme se targue de le lui affirmer ce Cheshire au sourire insidieusement grandiloquent ?

Soupir exaspéré ...qui disparaît avec le reste du corps.

Tournoiement, brûlure, décomposition. Ouvre les yeux, ferme les yeux.
Stop motion.

C’est agréable comme ça. La distorsion de l’espace-temps, de cette manière. Combien d’autres existent-ils encore ? Attends de voir la suite, attends, attends. Un jour, il fallait bien la crever, cette chrysalide. Cheshire a plutôt raison, analyser des adolescents égocentriques ne suffisait plus. Il fallait bien trouver cette chose ailleurs, parce quoiqu’il se passe et quoiqu’il arrive, elle apparait toujours meilleure ailleurs. Seulement, lorsque Cheshire a parlé de filer ailleurs, sa voix a sonné un peu trop près de son oreille, si près alors qu’il se trouvait en face de lui.

-Filé ? D’où ça …?, demande Yui dans un gloussement qui n’attend pas de réponse et qui se confond captieusement avec celui de Kohaku. Seulement, dans cette aire-là, il n’est pas visible. Il est là mais ne l’est pas entièrement. Il nie, –Je ne suis nulle part ailleurs qu’ici.

En quelque sorte.
Ce n’est qu’un chemin parmi d’autres qu’il a emprunté après en avoir ouverte une brèche. Assis sur une chaise en œuf couleur cendre, l’ancien psychologue scolaire a tendu à un Kohaku immatériel, un cube qu’il vient d’observer et retourner sous toutes ses coutures. Dans le cube, un scénario parmi dix milles, à plus ou moins l’infini : le bureau apocalyptique de Valentine. Et puisqu’il a disparu là-bas, il faut bien qu’il réapparaisse ici puisque toute chose est égale par ailleurs. Il éructe un semi-rire, visiblement de plus en plus intéressé par la situation. Et parce que la dimension le lui permet, il se complait à penser qu’il a pu exister à deux endroits à la fois pendant un instant.

-Vous l’avez dit vous-même, badine-t-il amusé, Je joue partout.

Ces mots qui fusent dans l’air, simultanément. Qui joue déjà, est ce que c'est le je, le nous, le moi ou le surmoi? Et où se trouve le moi lorsque il y en a réellement plusieurs dans une seule entité ?  Il y a eu la confusion d’un espace-temps élastique, d’une identité qui se mêlent dans une autre, puis un rire a brisé cet instant trouble pourtant si fluide dans les faits.

-Ou alors peut-être qu’un pseudo-monde est en train de se crisper sous mon éloquence naturelle.

Au fait, la voix de Cheshire a réellement sonné dans sa tête. Mais Valentine a quand même répondu, voire pensé à voix haute,
...que tout est trop naturel.


Visiteur
Présence passive, Conscience active


-Dites-moi Mitsumasa, si vous n’êtes jamais parti, où êtes-vous restés ?

Le son de sa voix lui parait étrangement étrange parce qu’elle résonne entre des parois inhabituelles. Peut-être parce qu’il pense à l'intérieur même de cet espace à la structure différente. Peut-être parce qu’il se rend compte que ce qu’il voit n’est pas explicitement ce qu’il souhaite voir, mais ce que son hôte veut bien voir. Peut-être aussi parce que malgré la fluidité de cet instant précis, il ne contrôle pas ses gestes. La configuration mentale et corporelle du Cheshire n’est manipulable que par son hôte et les pulsions que ce même hôte se crée. Pas par les visiteurs. Encore moins par Valentine.

Il s'est mis à voir à travers les yeux d'un autre.


Quelque part loin de là dans un monde déconnecté, un siège circulaire se déserte, un cube se désagrège.
Battement de paupière, stop motion encore. Le temps bouge, se camouffle et bouge encore.

-Ici ? Dans cette partie du terrain ?

Sous les poussières, s’il décide de ne pas mourir, alors il ne meurt pas.



Spoiler:
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyVen 9 Jan 2015 - 5:21

Il rêve. C'est un constat qui barbouille les eaux troubles de son esprit lorsque la silhouette de Valentine semble s’éteindre sous les cendres, étouffée par les poussières toxiques qui suintent hors de ses yeux et qui fument hors de sa bouche. L'homme se brouille dans un fractionnement du temps que Joshua ne désire que trop peu calculer, se perd dans un brouhaha statique qui se manifeste au rythme des 'bip' qu'il préfère ignorer. C’est une scène qui lui apparait comme trop réelle, alors qu’il n’arrive même pas à sentir la température du sol s’étendant sous ses pieds.

Il observe, médusé, distrait par des stridences sonores qu’il refuse de savoir exister. Les mots de Yui s’égrainent, toussés, viciés, et Joshua les réceptionne dans un élan de refus fasciné. Non, se dit-il, tétanisé, fixant les volutes de cendres et les colonnes flambées qui se pourlèchent la peau de Valentine. Non. Ce serait une mort convenable, délicieuse, mais comment une mort de ma main ne pourrait-elle être pas piètre si je n’ai pas conscience de l’avoir prodigué ?

« Non. »

Le hasard fait bien les choses, le goût de tout et la connaissance de rien, dans un amas de nuances qui étirent les lèvres du chat contre ses canines. Ses prunelles, elles sont noires, elles sont blanches, elles sont d’une manière, elles sont quelque chose, elles scintillent.

« Mais, je ne t’ai pas encore mangé. Tu n’es pas mort, Yui. »

Quoiqu’à force de le rêver . . .

CONVERSATIONS ARTIFICIELLES.
Ou Silence Fictif.

Un automate cendré qui se détache en une série de morceaux informes, qui s’entasse en un amas sombre contre le sol, dans les vestiges d’un bureau de prétentions, d’un bureau qui demeure terne malgré les flammes qui y dansent. Décidément, Valentine n’aura jamais jugé pertinent de le décorer, de faire gicler l’évasion de sa personnalité sur la surface de son local. Ancien local.

À genoux, Joshua patauge dans les restes crachés par le feu, debout, il les souffle un peu partout, au visage de Yui se dit-il, prétend-t-il, alors qu’il souffle plutôt Yui lui-même au visage du vide, du tout. Mais ce n’est qu’une nuance et il s’en détache sans trop y songer, peignant de ses phalanges des arabesques tordues à même le plancher. Il écoute et il répond, il réceptionne et il renvoi. Il s’imagine une odeur de roussie, l’odeur de la chair relevée qui cuit, mais ses récepteurs olfactifs ne perçoivent rien, c’est son imaginaire qui se charge de construire.

« Au contraire. », glousse-t-il, donnant forme à des numérisations romaines, un onze, puis un douze, du bout des doigts, recréant les ébats d’une horloge pour mieux illustrer le dialogue. «  Il attend tout le monde. C’est lui qui les suit. »

Mais il n’attend pas Zakuro, car il le jalouse d’être intemporel. Et c’est une déclaration dont on pourrait réfuter la logique, mais il faudrait pour cela insinuer qu’une quelconque logique habite l’espace dans lequel ils se sont vautrés, l’un décomposé en un amas de minéraux sablonneux, l’autre plus solide qu’il ne devrait l’être. Des rôles inversés, alambiqués. Peut-être. La durée d’une seconde, d’une enjambée aux côtés du temps. D’un instant qui transpire l’illogique.

Joshua froisse son esquisse d’horloge du plat de ses paumes, balayant le symbole pour réintégré le tout, l’opaque, le compacte, le vide.

L’Empereur glousse. Un son qui résonne, un son qui se mêle, une parade à lui tout seul. Kohaku porte une pincée de cendre à ses lèvres, les hume, les goûte, mais déjà Yui n’y est plus. Trainent contre sa langue des spectres dépossédés. Il se retourne, se décuple, comme ces questions qui se sont transformées en affirmations, feignant l’évolution pour mieux promettre leur retour.

La chaise en œuf, ovale, extraterrestre, vient fêler ce rire qui ne le quitte pas, un trône maladroit pour un empereur décalé. Une blague dans un palace de vestiges, de souvenirs reconfigurés. Cheshire s’approche dans la prononciation d’un sourire, d’un pli condescendant qui vient clore ses yeux à demi. Il pianote des notions, il nage dans des nuances, ne s’arrêtant pas une seconde pour craindre que Yui ne sache s’y dépêtrer.

« Ici, c’est partout, Va-len-ti-ne. »

Tu pourrais exister au centuple que tu ne serais jamais qu’ici. Que là, aussi, car dans la cohérence irréfutable des choses, ces termes sont des synonymes. Synonymie, la ressemblance, la similitude, l’égalité de sens. De ce cube qu’il a saisi entre deux temps, une enjambée et demi, au travers de la foulée des rires, Kohaku cherche à percer la surface. Son ongle gratte les images, les lieux, qui défilent, apparaissent et disparaissent. Une craquelure imaginée, absente.

Valentine n’a jamais été ailleurs qu’ici. Il n’est donc jamais parti. Les croyances se réarrangent et les pensées se modifient. L’accusation s’estompe et ne perdure que l’amusement dans les tréfonds des pupilles. Quelqu’un agite le cube.

Qui ?

« Je te concède l’éloquence, mais il ne s’agit pas que d’un seul monde. »

Il tourne le cube entre ses doigts, les images s’entre-dévorent, se déchiquètent. En choisir une lui apparait comme du gâchis. Il désire cet enchevêtrement de monde et les voix de mille corps identiques en échos.

« Une infinité et une seule copie de toi-même pour tous les incarner. »

Il jette le cube au sol dans l’espoir de le voir éclater. Il fixe Valentine, tout sourire, poignet relevé, suspendu dans la latence du lancé.

« Il faut jouer. »


VISITE SYNAPTIQUE.
Dans un élan superpositoire.

Bip.

Le changement propulse le retour des questions, le retour de l’infâme blouse blanche de Yui Valentine. Il s’installe dans un cocon blanc qui se différencie de son prédécesseur par l’absence de trône ovale. Pourtant, encore une fois, Joshua n’arrive pas à se détacher de l’impression qu’il s’agit du mauvais blanc, ce n’est pas exactement son blanc à lui, trop stérile, pas assez sibyllin. On y ressent une matérialité qui dissone avec l’immatérialité revendiquée par le chat.

Ce n’est pas son blanc. C’est trop blanc.

Le fantôme d’un froncement de sourcils clignote sur ses traits, bien vite remplacé par la constance des lèvres étirées en une apposition d’arrogance souveraine. Il dépose ses jointures contre les murs monochromes sans sentir la moindre texture, déconnecté de ses sens. Il tâtonne.

« Je suis resté là où j’ai toujours été. Ailleurs, en marge, quelque part. »

Au-dessus de tout ce qui peut être intelliger, convient-il pour lui-même, en un murmure qui résonne sans pourtant avoir été prononcé. Il convient aussi être dans un endroit qui ne répond pas à ce critère puisqu’intelligible par ce qu’il estime être un autre que lui-même, par Yui Valentine déserteur de l’Académie Keimoo, mirage des rues grises du Japon, Empereur de rien d’autre que ce monde.

Gloussement évasé, effacé, qui rebondit contre les parois de la cage. Un cube qui se désagrège pour mieux les laisser y pénétrer et des portes par milliers clignotant tout autour sans qu’on puisse deviner ce qui s’étend de l’autre côté. Un mélange de perceptions, de passé, de futur, sans que le présent ne soit saisissable puisque toujours en mouvement.

« Peut-être un peu ici, aussi, dans ta tête. »

C’est un jeu qui se trace à deux, car derrière la porte se modèle un univers qui défie leurs univers individuels, mais qui combine, dans une systémique fluide, étonnamment naturelle, les éléments nécessaires à une manifestation. Des infinités alambiquées dans davantage d’infinités, à un point où s’y perdre devient la norme et s’y retrouver devient l’inquiétude.

« Je ne suis pas toujours ici, par contre, pas toujours partout. »

Bip.

Parce que la marge est quelque chose qu’ils n’ont pas encore abordé et que Joshua ne saurait définir avec précision. Il sait qu’elle lui appartient et que son ailleurs s’élève trop haut pour qu’on puisse l’atteindre. Arrogance d’enfant, immaturité diluvienne, se croire invincible même lorsqu’habillé de chair et d’os. Mais il ne sert à rien de s’attarder sur cela ici, car que sont les os et la chair dans cet endroit. Hm ?

Il tortille une poignée, blanche, simple, relevant un regard luminescent sur la pseudo-existence qui se trouve là avec lui.

« Savais-tu, Yui, que dans certains dictionnaires transcendance et métaphysique sont des synonymes ? »

Je te visite. Tu me visites. Nous nous visitons. Du blanc sur du blanc dans plus de blanc. Zakuro le décrit comme gris, pourtant Joshua n’y voit décidément que du blanc.

« Tu rêves. »

Une pause. Ses phalanges se figent, le noir de ses prunelles vient fendre la silhouette du mirage empirique.

Bip.

« Je rêve. »

C’est une certitude qu’il ignore depuis ce qui lui semble être des heures, barbouillé d’un amusement qui lui échappera assurément lors de l’éveil. Il pousse la cloison, ouvre la porte tout en y faisant dos. Yui se découpe tout comme il se mêle au décor, un pigment criard de sobriété. Le paysage s’étrangle. Il y a du vent, peut-être. Beaucoup de vent.

« Mais ce n’est pas un rêve. »

Il tend la main pour attraper son pseudo-synonyme.





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MessageSujet: Re: Conversations Artificielles   Conversations Artificielles EmptyDim 22 Mar 2015 - 19:33

-Je ne crois pas que le temps attende. A moins que tu te décides de te réveiller, tête blanche, corrige Valentine dans son siège d’un ton calme. Ici c’est partout, mais Là bas ne l’est pas. Et si tu l’oublies tu ne pourras assurément plus jouer partout. Alors joue bien ton tour.

Effectivement, une seule copie pour tant de dimensions parait déséquilibrée. Car ici est égal à ailleurs, aussi bancale l’équation puisse-t-elle être. Bip.



Inintelligiblement correcte


Ailleurs, en marge… En remâchant les mots de Kohaku, le sourire qui s’est fiché sur le visage de Valentine n’a cessé de s’étirer. Le complexe qui s’étend devant leurs yeux est une superposition de labyrinthes où ils sont supposés trouver une sortie… si seulement ils en décidaient ainsi. Tout ceci est infiniment blanc qui se perd dans le blanc ; jamais Valentine aurait pu imager et se visualiser cette couleur ainsi.

-Il paraît ce que sont des mots de la même appartenance. Sommes-nous d’accord ?


Etes-vous, vous Kohaku d’accord.
Suis-je, moi Valentine d’accord.

C’est une étrange combinaison d’esprits, une dissonance des voix qui jamais ne pourront être davantage dans la proximité. Pour autant, Valentine ne peut approuver cette finition des choses : Transcendance a quelque chose d’indéfiniment plus blanc dans l’au-delà du champ des possibles, que Métaphysique ne détient pas. Métaphysique a quant à elle, ce caractère au-delà de la nature, qui renverse le fondement des choses. La seule similitude des deux concepts, Valentine la voit dans le fait que l’une comme l’autre sont simplement inatteignable. En somme des pseudo-synonymes. Les pseudo-pseudos, il aime bien ça.

Je rêve.
Tu rêves.

Mais ce n’est pas un rêve.

Une porte s’est ouverte et refermée à la fois. Est-ce qu’à force de courir derrière il a fini par atteindre Métaphysique transcendante, ou alors son inverse Transcendance métaphysique ? Un vent hurle, les couleurs se mêlent dans un tourbillon hypnotique. C’est criard, c’est violent, c’est surtout intemporel. Une non-limite de temps que personne ne peut détenir, en accéléré, au ralenti. Une distorsion de frontières inexistantes alors que s’accélère inlassablement le bip sonores du moniteur. Ça en deviendrait presque douloureux.

-Ferme la porte Kohaku !!, rugit une voix.

-Ouvre cette porte !, donne-t-elle simultanément en écho.

C’est une voix, deux voix qui essayent de couvrir celle des mondes, celle de l’antithèse, de l’inintelligible, de l’au-delà des possibles. Bip biiiiip… Et ça s’affole encore, alors que la voix, elle, elle est trop loin.

Recule, imbécilité de transcendance. Tu ne peux pas être à la fois transcendant et Kohaku alors arrête tes conneries, se révolte furieusement quelque part une conscience. C’est une colère à l’état brute qui se déferle dans toute sa violence contre son être, une rage qui s’embrase et l’envahit sans précédant, comme nulle comparaison ne pourrait être assimilée. Arraché d’un monde sans nom, Valentine a ouvert les yeux avec une migraine brutale, résultat d’un sommeil sauvagement sectionné. La lumière artificielle de la pièce épurée l’aveugle un instant alors qu’il est déjà debout les mains sur le rebord du lit d’où hurle un signal qu’il ne connait que trop bien, -réminiscence de ses premières années gâchées en médecine.

-…C’est ICI qu’il faut jouer, pas ailleurs !

Sa voix est montée en crescendo alors que ses mains se placent nerveusement sur le thorax du gringalet pour commencer une pression de tout son poids. L’urgence est déclenchée, une de plus à travers tout l’hôpital déjà plongée dans un état de folie. Le bordel au milieu duquel, il y a cette furie sans nom et cet amour-propre qui l’agite au fond de lui, Yui Valentine, et qui ne se tarit pas.

-Lève toi Kohaku. Je suis ton psy, pas ton médecin, ok ?


La métaphysique et la transcendance contre le monde, je crois qu’on aura tout vu, crisse une pensée déformée par l’angoisse. Elle est là et elle l’empêche de respirer à s’en remplir les poumons. Il y a aussi cette adrénaline, cette peur à la sueur mêlée qui accompagne chacun de ses gestes.
Valentine abhorre toujours autant la mort de près comme de loin. Ses mains qui prennent de l’assurance et qui menacent de briser les côtes lui filent l’impression que le temps lui vole justement trop de temps pour prendre effet. Ces minutes qui se distordent… c’est une impression de déjà vu. Mais c’est un mouvement qu’il ne peut arrêter parce que ce c’est sans doute la dernière des choses qui lui est donnée de faire.

L’équipage arrive en courant depuis une autre urgence apaisée mais Valentine ne peut les entendre. Troisième série de trente. Un deux, trois, quatre… c’est interminable.

Bip bip. Bip.

Une main se lève fébrilement.

D’autres mains font s’arrêter le psychologue scolaire, qui agrippe les doigts de l’adolescent, comme s’il était en transe. Plongé dans cet état second, Valentine ne réalise pas ce retour de conscience et perçoit les voix aux alentours, comme s’il avait la tête dans l’eau, ces bruits qui n’ont plus aucun sens à ses oreilles. Aux yeux de Valentine, Kohaku s’est toujours pavané en petit empereur impertinent, -empereur qu’il n’est pas, et c’est sans doute la raison pour laquelle il en apprécie ses élans de déraisons névrotiques. Avez-vous refermé cette porte à la fin… ? forme le silence de ses pensées. On a relégué le psychologue au second plan, le détachant de ce lien éphémère, ces phalanges qu’il resserre dans l’étau de ses mains. Tout se passe trop vite.

-Je ne le cèderai pas contre la Transcendance, je ne le cèderai pas !
déchire encore l’écho des murs de la chambre alors que se débat Valentine d’un air démentiel contre des membres, des bras, des mains et des doigts qui l’éloignent du spectacle.

La Transcendance ne vit pas Mitsumasa, levez vous donc.




Le temps n’attend personne.




-END-


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