₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
|
| Pink Moon | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Pink Moon Dim 25 Aoû 2013 - 18:33 | |
|
Allez viens, je t’emmène au vent …
« C’est bien simple, il me faut simplement un membre du club de littérature pour faire une brève nouvelle publiée en trois fois pour le journal de l’école … » Au téléphone, un jeune homme homme blond aux longs cheveux marmonnait malgré lui fortement de mauvaises humeurs auprès d’une de ses connaissances de club de littérature. « Tu oublies que tu me dois un service? Alors file-moi un nom, ou je débarque dans ta chambre et je gâches ton week-end en amoureux … Je compte jusqu’à trois … » Remontant les marches des escaliers en direction de la cour principale, le garçon grogna en voyant une pluie froide s’abattre sur lui. Journée de merde, temps de merde, vie de merde. Si ça continuait comme ça avec le club de journalisme, il allait finir par le fermer. Pas que le club des sept qu’ils formaient avec ses potes soit inefficaces, mais il fallait reconnaître que les participants étaient de moins en moins nombreux. Il y avait de quoi se décourageait totalement. Il lui fallait trouver de nouvelles idées et vite ! Et l’idée de faire participer d’autres clubs lui était naturellement venue. Seulement, on ne pouvait pas dire qu’il avait un vif succès jusqu’à présent. Chacun ses problèmes aurait pu être un sacré dicton.
« Un … Deux … » Marmonna le jeune homme avant de sourire en coin, victorieusement. « Hana Satô … je vois pas du tout c’est qui. Quel âge ? Ah. »
Lun s’arrêta au milieu de la cours de l’université, l’eau dégringolant sur son visage. « Elle sait écrire au moins, ta gosse-là ? (…) Si tu le dis. (…) Bon et je la trouve où ? (…) Ok. Et je la reconnais comment ? »
Le garçon recommença à marcher rapidement, se dirigeant en direction du lycée de l’académie, ses baskets ramassant l’eau de pluie au passage, le bas de son jean s’humectant. Il rentra dans le lycée, ignorant au passage surveillants et étudiants, se dirigea en direction d’une salle de classe en même temps que la sonnerie de fin avait lieu. L’étudiant attendit alors et ne tarda pas à voir sortir l’élève qu’on lui avait décrite : Difficile de louper autant de mèches de couleurs et de tailles de cheveux différents. A croire qu’un coiffeur un peu farfelu avait décidé de faire de la crinière de la jeune femme, une œuvre d’art.
Je t´emmène au dessus des gens,
Du haut de son un mètre quatre-vingt huit, Lun répara rapidement la petite jeune femme et l’attrapa par le poignet sans lui laisser le temps de vraiment réagir, se penchant pour la fixer directement dans les yeux.
« Bonjour Hana, je m’appelle Lun et j’ai besoin de toi ! »
Et sans lui laisser vraiment le temps de réagir, Lun tira la jeune fille par le poignet, l’emportant dans les escaliers pour la pousser dans la salle de classe qu’elle venait de quitter, la fermant après lui.
« Veux-tu jouer à un jeu, Hana ? » Demanda de sa voix habituelle, et de sa question tout aussi habituelle, le jeune homme alors que ses yeux se mettaient à briller avec curiosité.
|
Dernière édition par Lun Marv le Dim 23 Fév 2014 - 6:25, édité 3 fois |
| | | Hana Satô
Age : 26 Adresse : Squatte / RDC Chambre 05 45 Multicompte(s) : ~
KMO :
| Sujet: Re: Pink Moon Dim 25 Aoû 2013 - 23:33 | |
| « Et n’oubliez pas votre devoir pour demain ! ».
La sonnerie retentit et cette vieille chouette se rassit à son bureau. J’attrapais mon sac, me levais, et me dépêchais de quitter la salle de classe. Notre devoir pour demain ? Mais bien sûr, comme si je n’avais que ça à faire. Bon, il se trouvait que ce soir, je n’avais pas grand-chose de prévu, du moins rien de sûr. « Biiiip Biiiip ». Je sortis un I-Phone blanc customisé (ma dernière acquisition) de ma poche et consultais ma messagerie. Un nouveau message s’afficha à l’écran : « Désolé pas ce soir, une autre fois peut-être… ». Bon, en fait je n’avais rien du tout de prévu… Elle avait de la chance, la vieille chouette, parce que j’allais peut être le faire son machin. J’avais tellement la flemme de chercher autre chose pour occuper ma soirée… Je marchais droit vers l’escalier, que je trainais à descendre à la perspective de ce qui m’attendait une fois rentrée. Une fois en bas, je me perdis dans une réflexion penchée sur la manière de terminer cette corvée au plus vite, sans prêter nulle attention aux élèves qui bavassaient devant leurs casiers, quand quelqu’un me saisit le poignet. Il ne me fit pas mal, mais ne m’y attendant pas, alors je me retournais brusquement. Un jeune homme aux longs cheveux blonds, manifestement plus vieux que moi, fixait mes yeux bleus de son regard d’un vert profond (je n’avais jamais vraiment compris comment un vert pouvait être « profond », mais aujourd’hui cette expression prenait tout son sens), et tout en se penchant un peu (contrairement à lui, j’étais très loin du mètre 85), il s’adressa à moi :
« - Bonjour Hana, je m’appelle Lun et j’ai besoin de toi !
D’accord. En fait cet inconnu était parfaitement au courant de mon identité, alors que je ne connaissais de lui que le prénom. Il était venu à moi parce qu’il avait « besoin de moi »… C’était carrément bizarre, d’autant plus qu’il ne me laissa pas le temps de lui répondre, m’emmenant presque de force vers la salle de classe que je venais de fuir. Je n’eus pas le temps non plus de protester, en quelques secondes nous y étions déjà. Il referma la porte dès que nous eûmes fini d’entrer.
- Veux-tu jouer à un jeu, Hana ? »
Ses yeux d'un vert foncé, bien qu'immensément pur, brillaient de curiosité, sans doute dans l’attente d’une réponse de ma part. Jouer à un jeu… C’était demandé d’une manière louche, certes, mais c’était aussi un très bon échappatoire à mon devoir -sans doutes meilleur que tous ceux que j’aurais pu inventer-, et ça allait sans doute améliorer ma semaine de merde. J’avais frôlé la mort par exsanguination (bon, je sais, j'exagère un peu... Beaucoup même.. En plus j'avais bien cherché), j'avais fait un malaise, m’étais fait annulé 3 fois, et avais loupé la marche il y a 2 jours, m’écrasant par la même occasion sur le sol de l’Académie devant les rires moqueurs des autres lycéens, et en plus de ça, j’allais devoir bosser... Alors cette histoire de Jeu, ça ne pouvait pas être pire. Sans même réfléchir une seconde aux risques que je prenais, je donnais une réponse à mon sauveur.
« - Avec grand plaisir, Lun ! » Un sourire était suspendu à mes lèvres, tandis que j’attendais très impatiemment plus d’explications de la part du jeune étudiant qui était venu à ma rencontre. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Pink Moon Lun 26 Aoû 2013 - 18:13 | |
|
Combien de fois, Lun avait-il demandé à des personnes s’ils voulaient jouer à un jeu ? A chaque fois, la réponse était différente. Bien que le plus souvent, elle se rapprochait du non. Il se souvenait de l’action ou vérité dans un bar de la ville avec Saden Maeda. Il se souvenait d’avoir entraîné une jeune fille du nom de Jun Suzuki dans un jeu consistant à enfreindre le règlement. Jusqu’ici, toutefois, il n’avait jamais eu le vice d’aller chercher des étudiantes aussi jeune que la gamine qu’il avait en face de lui. Lun n’était pas très à cheval sur l’âge. Du haut de ses dix-neuf ans, il pensait que toutes personnes comprises entre quinze et quarante ans avaient "environ" le même âgé que lui. Ensuite, c’était la maturité, l’expérience et des quantités d’autres choses qui rendraient en ligne de conduite. C’était pour cette raison, qu’il ne s’était jamais insurger contre des personnes de 20 ans sortant avec des personnes de 40 ans – ou qu’il n’avait jamais trouvé étrange qu’on puisse être amis alors qu’on a une quinzaine d’année d’écart.
Et je voudrais que tu te rappelles,
Après tout, la mort, le violence, l’amour, le sexe, la vie, le travail, l’argent, l’envie de changer, de changement, de ne pas vieillir, de mûrir, d’avoir une apparence plus sportive, de maigrir, de grossir, de se couper les cheveux, de modifier ses tenues vestimentaires, de voyager, de fumer, d’arrêter de fumer, de boire, d’aller au alcoolique anonyme, de faire la tournée des bars, d’avoir des amis, de fréquenter du monde, le sentiment de se sentir seul et le reste ; tout cela et bien plus encore ; ce n’était pas réservé à un âge précis.
D’ailleurs, il savait lui-même qu’il était plus mature que de nombreux adultes en bien des points et bien plus immature que de nombreux adolescents dans bien d’autres.
Lun claqua dans ses mains avec un sourire satisfait. « Parfait, Miss Pink »
Notre amour est éternel et pas artificiel,
Le jeune homme s'installa sur la table du professeur principal, posant ses mains sur le coté. Il se demanda si son pote avait fait le bon choix en cette gamine. Savait-elle vraiment écrire ? Pouvait-elle vraiment comprendre ce qu'un étudiant pouvait ressentir ? Elle ne semblait pas du genre à avoir des problèmes, encore moins à être solitaire. Elle avait sans doute beaucoup d'amis – bien que son look était plus celui d'une adolescente rebelle que d'une populaire.
« As-tu beaucoup d'amis, Hana ? Beaucoup d'ennuis ? Penses-tu avoir une vie hors du commun ? Exceptionnel ? Es-tu heureux ou triste de te lever le matin ? T'es-tu déjà demandé si ton existence avait un sens ? »
Lun redressa un sourcil amusé, souriant de plus belle.
« Penses-tu qu'on puisse comprendre ce que tu traverses, les pensées qui te traversent ? Les joies et les tristesses ? Et si tu devais être quelqu'un d'autre, parviendrais-tu à l'être ? »
Les yeux du jeune journaliste se plantent dans ceux de la demoiselle.
« Chaque jour, je vais te lancer un défi à accomplir. Un défi, du plus petit au plus grand. Je ne serais jamais loin quand tu les accompliras, je ne te laisserais jamais seule, mais tu devras les accomplir par toi-même. Et ça commence ce soir, tu es prêtes ? » Questionna taquinement le jeune homme. |
|
| | | Hana Satô
Age : 26 Adresse : Squatte / RDC Chambre 05 45 Multicompte(s) : ~
KMO :
| Sujet: Re: Pink Moon Mer 4 Sep 2013 - 22:37 | |
| Il ne mit qu’une ou deux secondes à me répondre, après avoir claqué dans ses mains. Surprenant.
« - Parfait, Miss Pink.
Miss Pink ? Une allusion à mes cheveux sans doute, ou bien a un quelconque accessoire. Je déteste les surnoms, j’ai même horreur de ça. Le seul que j’ai vraiment accepté était Angel, mais c’était pour des raisons très différentes… Mais là… Nan, sérieusement, je trouvais ça drôle. Miss Pink, après tout, pourquoi pas ? Il s’installa à la place du professeur, et encadra le bureau de ses mains fines comme si celui lui appartenait. Vu sous cet angle, on aurait dit un inspecteur de police, en omettant le fait que Lun était bien plus souriant (et bien plus beau sans doute).
- As-tu beaucoup d'amis, Hana ? Beaucoup d'ennuis ? Penses-tu avoir une vie hors du commun ? Exceptionnel ? Es-tu heureux ou triste de te lever le matin ? T'es-tu déjà demandé si ton existence avait un sens ?
Quelles drôles de questions. Je me les étais posées maintes et maintes fois et connaissais donc toutes les réponses, pourtant, quand cela sortait de sa bouche, c’était différent. Moins sinistre. Plus amusant. Et cela semblait tellement plus dérisoire… Pourtant, malgré son grand sourire, je pense qu’il prenait ça au sérieux.
- Penses-tu qu'on puisse comprendre ce que tu traverses, les pensées qui te traversent ? Les joies et les tristesses ? Et si tu devais être quelqu'un d'autre, parviendrais-tu à l'être ?
Que quelqu’un comprenne ce que je ressens, telle était sa question ? J’ai moi-même mis des années à me comprendre, alors que ma sœur n’avait eu qu’à me regarder. Alors quelqu’un d’autre ?... Je n’en avais aucune idée, cela doit dépendre du « quelqu’un » ? Ou de la manière dont on se montre. Il continua.
- Chaque jour, je vais te lancer un défi à accomplir. Un défi, du plus petit au plus grand. Je ne serais jamais loin quand tu les accompliras, je ne te laisserais jamais seule, mais tu devras les accomplir par toi-même. Et ça commence ce soir, tu es prêtes ? »
Ahah, cela me rappelait un manga… « King’s Game », un truc du genre. Mais ça avait l’air plus sécurisé avait Lun. Aucune idée encore du pourquoi, mais je pense lui faire confiance. Accomplir un défi ne semblait pas bien dur à faire dit comme ça, et puis dans tous les cas, c’était moi qui avait accepté, et de mon plein gré. Allons-y, que le jeu commence. Je n’avais plus qu’à répondre à ses questions et attendre un tout petit peu, mais je ne pouvais pas m’arrêter de rire. L’excitation surement ?
« - Je vais répondre dans l’ordre respectif de tes questions. J’ai peu d’amis, peu d’ennuis. Une vie unique, certes, mais pas « hors du commun ». La réalité, c’est que je suis heureuse de me lever, heureuse de vivre. Ma vie a un sens, sans doutes, mais la vraie question est mon but : rendre heureux les gens que j’aime, Saki, Sei et Akio. Peu de gens sont capables de comprendre en me voyant ce que je traverse, ressens, pense, vis ou même la manière dont je perçois les choses, mais il devrait suffire de l’expliquer pour que même un idiot comprenne, non ? Et je ne sais pas si je serais capable d’être quelqu’un d’autre, j’ai déjà essayé de comprendre ce que les gens pensent, mais jamais de me mettre à leur place, désolée. Quel est ton premier défi ? »
J’éclatais de rire une fois de plus. En fin de compte, je n’allais pas rater ma soirée, et même peut-être plus que ça… | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Pink Moon Dim 15 Sep 2013 - 18:57 | |
|
Le garçon a enchaîné ses phrases, questions, propositions et acceptation. Malgré ça, son interlocutrice semble avoir une bonne mémoire puisqu’elle arrive à répondre à chacune de ses questions. Ce qui provoque un petit sourire supplémentaire chez l’apprenti journaliste. Lun hoche de la tête lorsqu’elle posa question, ne répondant pas immédiatement. Au lieu de cela, ses yeux verts qui n’avaient jamais cessé de la fixer depuis le début se détournent vers les fenêtres de la classe. Lun se dirige vers elle, ouvrant l’un des carreaux, ses yeux se posant sur les personnes qui passent sous eux. De jolies petites fourmis qu’on semblait pouvoir écrasé facilement mais qu’il voulait protéger d’elles-mêmes. Il fixe les étudiants, les professeurs et sourit miséricordieusement à cette pensée.
L’étudiant se retourne soudainement. Il fixe la demoiselle. Il l’a observé. Elle, plutôt qu’une autre, sans aucune raison. Il est comme ça. Parfois Lun décide de devenir le protecteur d’une personne. Il fait son choix et il ne revient pas dessus. Et quand cette personne n’a plus besoin de lui en tant que protecteur, il devient parfois son ami. C’est rare, le plus souvent, il finit par disparaître. Il n’existe plus. Il le sait, il en a conscience, mais il espère parfois qu’il a tout de même subsisté dans les souvenirs de l’autre.
Je voudrais que tu ramènes devant
La princesse Rose est une jolie fille. Pas vraiment une beauté fatale comme l’était Setsumi ou comme l’est Iris, mais elle est mignonne. Elle lui rappelle un peu sa propre fille avec des années en plus. Lun se pose beaucoup de questions sur le futur de ses enfants. Il s’inquiète à l’idée qu’ils deviennent renfermés et solitaires : qu’ils rencontrent de mauvaises personnes et qu’ils soient soumis à de mauvaises influences.
Le garçon en soupire d’inquiétude souvent le soir, et il lui arrive de se réveiller avec une douleur sourde à la poitrine, dans une crise de tétanie. Il sait à quel point, on peut être cruel envers les autres. Il ne supportera pas qu’on le soit envers ceux qu’il élève avec tout l’amour dont il est capable.
Que tu sois là, de temps en temps.
L’inquiétude n’est pas là aujourd’hui. Lun se détourne pour la fenêtre pour fixer la jeune fille, croisant les bras devant lui. Il la fixe, avec un demi-sourire taquin.
« On se rendez-vous, ici, ce soir ? » Demande-t-il, les yeux curieux, amusé par l’idée de l’inégalité.
« Mais avant de me retrouver, tu devras envoyer un message à tes trois amis et leurs demander quel est ta plus grande qualité et ton plus grand défaut. »
Lun soulève un sourcil avant, avant de rajouter.
« Je t’attendrais ici, jusqu’à 23h00. Si tu n’arrives pas à temps, je partirais et on se reverra sans doute jamais. Qu'en dis-tu ? »
Le garçon quitte sa place, se dirigeant vers la porte de la salle de classe pour l'ouvrir. Il regarde l'heure sur sa montre, sourit malicieusement et quitte la salle avec lenteur ... Elle peut bien le rattraper, ou pas. Sinon, ils se verront ce soir, si elle est là.
|
| | | Hana Satô
Age : 26 Adresse : Squatte / RDC Chambre 05 45 Multicompte(s) : ~
KMO :
| Sujet: Re: Pink Moon Sam 5 Oct 2013 - 8:42 | |
| Il me regarde, me fixe, puis croise les bras devant lui, avant de lâcher :
« - On se rendez-vous, ici, ce soir ?
Bien évidemment, il ne me laisse pas le temps de répondre et enchaine.
- Mais avant de me retrouver, tu devras envoyer un message à tes trois amis et leurs demander quel est ta plus grande qualité et ton plus grand défaut.
Je restais là, à le regarder, de plus en plus impatiente de savoir ce qu’il ne tarderait pas à ajouter –parce qu’il ajouterait quelque chose, sans aucun doute. Ce qu’il ne manqua évidemment pas de faire.
- Je t’attendrais ici, jusqu’à 23h00. Si tu n’arrives pas à temps, je partirais et on se reverra sans doute jamais. Qu'en dis-tu ?
J’ouvris la bouche pour répondre alors qu’il quittait sa place, se dirigeant vers la porte. Ca ne servirait à rien je pense de finir cette action car mes mots n’auraient fait que se perdre de le silence ; il était partit. Je refermais alors la bouche en le regardant s’éloigner puis remettais mon sac en place par dessus mon épaule et me dirigeais à mon tour vers la sortie, prenant le chemin des dortoirs. J’avais vraiment la flemme de rentrer chez moi … Et à mon grand ravissement, ma chambre était vide. Je n’avais pas encore rencontré mes colocs, et je n’avais pas vraiment de temps à perdre avec ça aujourd’hui. Je me laissais tomber dans mon lit –celui sans les tas d’affaires en vrac dessus– et pris mon portable. Lun m’avait demandé quelque chose, non ? Je pianotais sur le clavier un message en français. « Coucou Grande Sœur ! Tu vas bien aujourd’hui ? Dis moi, quel est mon principal défaut ? Et ma qualité première ? ». Envoyé. Je composais le même message, en japonais cette fois, et l’envoyais à Akio. Et de deux. Il me fallait maintenant une troisième personne … Sei ? Je m’étais débrouillée pour avoir son numéro, mais je n’avais aucune idée de sa réaction … Si du moins il en avait une. « Sei, c’est moi Hana. Je J’espère que tu vas bien. Je voulais savoir, c’est bizarre comme question mais … Quel est mon défaut principal ? Et ma qualité ? Je t’aime. Tu me manques. A bientôt ♥ ». Au pire, s’il ne répondait pas, je n’aurais qu’à demander à Jun. Je posais lascivement mon téléphone sur le matelas et contemplais le plafond. Je pensais bien me connaître : je m’emballe trop vite mais je suis tolérante. Enfin, je crois.
Je m’interrogeais quand même sur ce qu’ils pourraient me répondre. Me percevaient-ils de la même façon ? Biiiip Biiiiip. J’allais avoir ma réponse. Un message dans ma langue s’afficha. « Coucou ! Je vais bien et toi ?? Tu es tolérante (et ouverte d’esprit !), mais trop impulsive (et bornée !). Pourquoi ? ». Voilà donc que ma Saki pensait comme moi ! Ce n’était pas ma sœur pour rien après tout.
Je fus coupée par une autre sonnerie, suivie de très près d’une troisième. Akio et Sei … « Akio : Coucou ! Plutôt suicidaire avec un cœur de poupée en or ♥ », du Akio tout craché ; puis Sei … Je fermais fort les yeux, prenant une grande inspiration. Il m’avait répondu, mais quoi ? J’étais excitée et apeurée en même temps. Je décidais de l’ouvrir, et le texte apparut sur l’écran : « La franchise, pour les deux. Et tu me fais chier avec tes questions. ». La franchise ... Peut être. Au moins, il m’a répondu ! Je notais cela dans un coin de ma tête. J’avais encore largement le temps avant de rejoindre le blond, alors je pris une douche.
35 minutes plus tard, j’en sortais, mais seulement pour attraper une boite de teinture capillaire noir, puis une autre, rose cette fois ci. Je retournais dans ma douche. 20 minutes plus tard, ma chevelure était totalement noire, et parsemée de mèches fuchsias. Plus d’arc-en-ciel, plus de palette de couleur ; juste noir et rose. J’enfilais des vêtements : mon magnifique t-shirt sur lequel était inscrit « I’m a fucking Princess ! », et un jean troué noir, à chaines. Voilà voilà, je n’avais qu’à récupérer mon portable, un peu d’argent, mon carnet et un paquet de bonbon, le tout mis dans un sac à dos en forme de lapin.
Je marchais tranquillement en repensant à ma rencontre, et à mon devoir … Tant pis pour le devoir, je préférais de loin penser à Lun.
Pour résumer, aujourd’hui, un grand blond aux longs cheveux et aux yeux verts que je ne connaissais pas était venu me voir pour me demander qui j’étais et si je pouvais être quelqu’un d’autre, ainsi que le sens de ma propre existence. Euh… heureusement que je suis quasi-imperturbable ! Après ça, il m’avait proposé de jouer à un jeu. C’était une rencontre qui m’avait permis de me reposer une fois de plus cette même question : Qui suis-je ? J’hésitais une seconde, puis retrouvais ma confiance en moi. « Je suis tout ce que je veux, je ne suis rien de ce que je subis. Je deviens celui que je suis. » Baudelaire avait raison. Je suis moi, tout simplement, incontestablement.
Je regardais mon portable, puis me dirigeais vers la salle de cours où nous avions discuté tout à l’heure ; on était le soir, non ? Tandis que je me rapprochais de ma destination, un léger doute infiltra mon esprit. Et s’il n’était pas là ? Si j’arrivais et que je trouvais une salle vide ? Et bien rien. Rien du tout. Tout resterait tel que tout était déjà, et j’irais faire mon devoir … Bien que je garderais cette sensation amère d’avoir loupé une bonne occasion de passer le temps. Enfin, il aurait été stupide de sa part de faire tout cela pour me laisser en plan, non ?
J’approchais de la salle, fixant la porte. Je fis quelques pas et posais la main sur la poignée. Tout en la tournant, je finissais par comprendre que ce léger, si léger doute persistait encore un peu. J’hésitais une dernière seconde à continuer, par peur de trouver la salle vide. En fin, comment savoir si je n’essayais pas ? Je finis mon geste sans plus attendre. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Pink Moon Dim 20 Oct 2013 - 3:07 | |
| Qu’avait fait Lun après le départ d’Hana ? En réalité, le garçon n’avait pas fait grand-chose du temps de libre qu’il avait. Il était allé à son cours d’anthropologie, histoire de dire qu’il y avait été. Il avait ensuite été chercher Judith et Philip à l’école pour les conduire chez eux. Après un repas acheté préparé, le bain et l’histoire aux enfants, il avait téléphoné à une baby-sitter et était retourné à l’école. Il était rentré par le mur, avait cherché le double des clés que lui avait offert Maeki OYUKI, un ancien élève de l’académie, puis il était retourné dans la salle de classe. et je voudrais que tu te rappelles notre amour est éternel Il état vingt-deux heures et quelques quand il y était arrivé et les trente minutes restantes, il les avait occupé à pousser l’ensemble des tables de la salle pour les mettre au fond. Il n’avait laissé qu’une table, qu’il avait recouvert d’un draps. Par-dessus cette table, il avait disposé une natte vert pâle, deux assiettes blanches et deux tasses, dans lesquelles se trouvaient des cuillères. On pouvait dire que dans le monde se trouvait l’Asie. Dans l’Asie, le Japon. Au Japon, la ville de Keimoo. Dans la ville, une académie. Dans l’académie, un bâtiment scolaire. Dans le bâtiment, une salle de classe. Dans la salle de classe, une table. Sur la table, une assiettes. Sur l’assiettes une tasses. Dans la tasse, une cuillère. Et sur la cuillère un porte thé. On pouvait aussi dire qu’un porte thé se trouvait sur une cuillère qui se trouvait dans une tasse qui se trouvait sur une assiette qu se trouvait sur une table qui se trouvait dans une classe qui se trouvait dans un bâtiment qui se trouvait dans une académie qui se trouvait dans une ville qui se trouvait au Japon qui se trouvait en Asie qui se trouvait dans le monde. Et ainsi de suite. Seulement, dans cette classe se trouvait également Lun Marv et ce dernier n’était pas installé autour de cette table où deux chaises étaient disposés. Le jeune homme était occupé au niveau du tableau blanc à écrire ceci : « Peut-on sortir de notre zone de confort sans s’enfuir ? » Telle était la question à laquelle il souhaitait répondre par le biais d’Hana. Ou plutôt, telle était la question qu’il venait de poser à la jeune Hana. Par de multiple défis, il s’apprêtait à la tester et peut-être à essayer de deviner quelle personne elle pouvait être. Jusqu’où était-il capable pour ça ? Il n’en savait lui-même pas grand-chose. Ce qu’il savait, c’est que sa zone de confort, à lui, était loin. Très loin et que peu de choses désormais l’effrayé. A vingt-trois heures précises, la porte commença à s’ouvrir. Et quelques secondes plus tard, la jeune fille aux cheveux roses étaient entrée dans la pièce. Elle était à peine rentrée que le jeune homme s’était avancée, tirant une des deux chaises autour de la table installée, souriant joyeusement : « J’imagine que tes amis t’ont répondu. » Lun s’installa sur l’autre chaise, regardant les différents goûts de thé se trouvant au entre de la table, pour finalement choisir ceux à la menthe et au litchi. Il mit du thé dans le support, puis déposa ce dernier dans la tasse avant de verser de l’eau chaude dedans. De manière générale, on ne préparait pas le thé ainsi. De manière générale, Lun ne faisait pas les choses comme tout le monde. « Garde ce qu’ils t’ont dit pour toi. Ca ne me regarde pas. Et en toute sincérité, aucun ami ne peut être totalement juste. Même s’ils doivent mieux te connaître que quiconque. Je présume. L’amitié, tout ça, hein ? »
Cette phrase ne voulait absolument rien dire. je voudrais que tu m'appelles plus souvent, que tu prennes parfois les devants Toutes les phrases dites ne signifiaient jamais grand-chose, au final. Elles avaient au moins le mérite de l’être – dites. Alors que les pensées, aussi belles soient-elles, n’étaient jamais entendu de quiconque, si elles demeuraient enfermées dans le crâne d’une personne. « C’est le temps et l’heure idéaux pour boire un thé, ne penses-tu pas ? Idéaux, oui, vraiment. » |
| | | Hana Satô
Age : 26 Adresse : Squatte / RDC Chambre 05 45 Multicompte(s) : ~
KMO :
| Sujet: Re: Pink Moon Ven 1 Nov 2013 - 23:08 | |
| Une table était installée, avec des verres, assiettes et couverts. Elle trônait au milieu de la salle, quand au blond, il était debout et m'avait observé entrer. Mon regard se détourna lentement de la table. J'espérais vraiment qu'il ne nous faudrait pas manger maintenant, je n'avais aucunement faim ... Mais si c'était le cas, tant pis, je ferai honneur au repas. Il m'avait demandé qui j'étais ? Quelqu'un qui mangerait avec appétit par respect pour un hôte. Une idiote. Une pseudo-rebelle qui joue les dures et qui tente de se montrer froide alors qu'elle cherche seulement quelques amis avec qui oublier le malheur qu'elle s'est inventé.
J'avais une vie merveilleuse, j'aimais seulement l'originalité, et puis j'ai fait de ma différence une folie. Plus mes parents ont tenté de me remettre dans le droit chemin par amour pour moi, plus je m'en suis écartée, et plus je suis devenue celle que je suis maintenant. Je me suis coupée des gens, des conventions et surtout de la raison, mais je crois qu'une partie de moi, de la véritable moi, a continué de subsister quelque part. Cette partie de moi qui m'oblige à être polie, respectueuse et aimable, même si j’ai beaucoup de mal à me rappeler ce qu'est la vertu ... et ce qu'est le bonheur. Ça fait des années que je me bats pour être heureuse, mais je m'enferme dans la tristesse ; j'ai voulu grandir trop vite et maintenant je dois me préparer à tomber de haut. J'ai longtemps repoussé la date butoir à laquelle je devrais ouvrir les yeux sur tout ça et prendre ma vie en main, mais j'ai préféré le laisser aller à mes délires de gamine. Mais en vérité, je suis une gamine, et je veux l'être ! Je suis humaine, et bientôt je serai heureuse ! Le problème, c'est que je n'ai pas tout le temps conscience de ça ... Certains diront que c'est l'adolescence, d'autres chercheront tel ou tel prétexte, mais arrêtons de nous voiler la face ; j'ai seulement besoin d'avoir la certitude d'avoir trouvé qui je suis. Et si je devenais celle que je suis vraiment ?
Je regardais autour de moi, et une phrase était écrite au tableau. " Peut-on sortir de notre zone de confort sans s’enfuir ? ". Alors, c'est ça son jeu ? Réfléchir au sens de sa propre vie ? Car en vérité, la question était avant tout de savoir si ce qui fait que nous sommes heureux. Notre environnement ? Ou bien fallait-il prendre la question dans l’autre sens, et y voir « l’équilibre » ? Non, on ne fuit pas son équilibre… Enfin, même si je suis la preuve du contraire. Ce ne devait pas être le sens de la question. Mais parle-t-on de la zone de confort, ou des gens qui la constitue ? A moins que cela ne dépende que de nous. D'accord, en cherchant un peu, je devrais m'en sortir.
Il tira deux chaises en déclarant :
- "J’imagine que tes amis t’ont répondu.
Il s’assit sur l’une. Je n’avais pas vraiment fait attention à ce qu’il venait de dire, continuant ma réflexion. Et, si le vrai bonheur, c'était d'être un enfant pour toujours ? Pas de contraintes, pas besoin de vivre dans le mensonge et l'illusion ; juste le besoin de vivre, de jouer et de mourir. Une vie.
Je décrochais à Lun un sourire en guise de réponse. S'il te plaît, mon cher Lun, apprend moi à vivre...
Une fois de plus, je me trompe. J'ai cette sensation que celui qui se tient devant moi aussi porte un masque jovial fait de vent et de "je vais bien". Je ne sais pas ce qu'il a vécu -et je ne veux pas savoir- mais je crois que quelque chose -je ne sais pas quoi- le pousse à vivre dans le but d'être heureux. Ou alors je me trompe totalement sur son compte ... Peut importe.
Je regarde la fenêtre du pas de la porte. La nuit est tombée. La ville est si belle dans le noir ! Que j'aimerais aller dehors à cette heure ! Et puis que j'aimerais qu'il neige ! Mais il ne neigera pas, et je ne sortirai de cette pièce que s'il m'invite à le faire. Aucune importance, si j'y tiens tant, je n'aurai cas rendre visite à la Lune d'argent demain.
- Lun ... Ton après-midi s'est bien passée ?
Poser une question. Demander à quelqu'un comment il va, s'il a bien dormi ou même ce qu'il a fait aujourd'hui a, en soi, très peu d'intérêt, mais c'est ce qui constitue une vie. Parler de tout et de rien, prendre des nouvelles des gens et leur souhaiter tout le bien du monde, c'est ce qu'il faut faire, nan ? Mais seulement si ces sentiments sont sincères. Les gens sont hypocrites, faux, menteurs, mais pas moi. Je crois qu'il n'y a qu'un défaut que je n'ai pas, et c'est celui-ci. Je n'ai jamais caché ce que je pensais, ce que je ressentais ... Même si j'ai énormément de mal à avouer à mes amis que je tiens à eux plus que tout.
Je me rendis compte que pendant le temps d’une réflexion durant laquelle je n’avais pas écouté un mots des paroles de Lun –avait-il même parlé ou n’était-ce que mon imagination ?– car mon regard avait de nouveau été absorbé par l'extérieur. Je me retournais vers le blond, qui avait saisi une tasse dans laquelle il avait mis deux sachets de thé, drôle de manière de faire. Mélanger des sachets de thé...absolument pas conventionnel, j'adore !
- Garde ce qu’ils t’ont dit pour toi. Ca ne me regarde pas. Et en toute sincérité, aucun ami ne peut être totalement juste. Même s’ils doivent mieux te connaître que quiconque. Je présume. L’amitié, tout ça, hein ?
Cela ne voulait absolument rien dire. Vraiment. Qu’est-ce que l’amitié ? Une notion différente selon chacun de nous. Un terme subjectif et abstrait.
Je mis inconsciemment la main sur mon poignet gauche, et jetais un œil à celui-ci. Des marques de chairs roses et des cicatrices l'ornaient de toutes parts, me laissant les marques indélébiles de mon passé. Ne jamais oublier ce que nous avons été, jamais ... Non, jamais je ne pourrai l'oublier, car c'est grâce à ça que je suis celle que je suis.
Maintenant, j'attendais seulement la réponse du blond à la question, espérant que oui. Même si il ne m’avait sûrement pas attendu.
Il avait tiré deux chaises. Je m’avançais vers la libre, m’arrêtant juste devant.
- C’est le temps et l’heure idéaux pour boire un thé, ne penses-tu pas ? Idéaux, oui, vraiment.
Idéaux ? Peut-être. Selon moi, il avait raison, même si je soutenais que nous aurions été mieux dehors.
- Idéaux pour le temps et l’heure, certes, mais je ne suis pas sûr que le cadre soit vraiment approprié. Tu ne préfèrerais pas qu’on aille le boire dehors ?"
Peut importe sa réponse pourvu qu’il ne soir pas vexé. Pourquoi le serait-t-il ? Aucune idée, ce n’était que des mots après tout … Mais pouvait-il les interpréter autrement ? Oui. Personne n’interprète les mots de la même façon, et moi la dernière. On y met tous notre ressenti, notre vécu, nos sous-entendus, nos impressions et toutes nos suppositions. Mais je ne pense pas qu’il ait pu y comprendre quelque chose de déplacé, si tant est qu’il est réussi à percevoir le son de ma voix. Je parlais de plus en plus avec la même petite voix que celle de ma sœur … Allez savoir pourquoi je devenais aussi timide qu’elle vis-à-vis de mon entourage. Même avec Akio, je m’exprimais plus difficilement. Pourtant, je continuais de sourire au blond. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Pink Moon Dim 3 Nov 2013 - 3:05 | |
|
Ce n’était qu’un jeu. Un jeu, rien de plus. Rien a gagner au bout, rien n’a gagner entre deux. Même le chemin parcouru n’avait aucune importance. Le journaliste n’avait aucune raison de vouloir donner une leçon à l’enfant face à lui. Il était venu la recruter pour écrire un article pour le journal de l’école avant qu’elle ne devienne elle-même un article. L’amusante petite enfant aux joues rouges et aux regards tendresses et tristesses se prêtait à son jeu et ce constat était particulièrement amusant et surprenant. Connaissez-vous beaucoup de personne qui accepte un rendez-vous en pleine nuit avec un inconnu qui pourrait, s’il le désirait, manger toute cru la pauvre enfant. Heureusement, si Lun était grand, pouvait être méchant et devait être un loup, il n’en demeurait pas moins qu’il n’était pas le Grand méchant Loup et il n’avait aucune intention de jouer à la course avec Hana pour manger sa grand-mère. Aussi séduisante pouvait être cette dernière.
La jeune demoiselle demanda à Lun Marv s’il allait bien et dans un aimable sourire, le jeune homme se contenta de répondre : « Toujours. Je vais toujours bien. »
Ce qui était un relatif mensonge et une profonde vérité. Il est difficile de répondre à une question telle que ça va. Ce n’est pas simple. Cela demande une réflexion. Est-ce une question qui porte sur l’instant même, la seconde, la fraction de l’instant où on la pose ? Est-ce une question générale, sur la santé, la personne, sur la journée, la semaine ou le mois ? Le mental, la santé, ou le bonheur ? Est-ce que ça comprenait un peu tout et rien ? Est-ce que ce n’était pas une question un peu mesquine, qu’on posait sans vraiment avoir l’intention de savoir si l’autre allait bien ? Juste parce qu’on ne savait pas comment engager la question autrement ? Une sorte de formalité, allant avec le bonjour et la bise du matin. C’était pour cette raison que Lun n’aimait ni l’un, ni l’autre. Il n’aimait pas tellement certains mots conventionnels que tout le monde dit. Il n’aimait pas les saluts simples, les bonjours, faire dix fois la bise par jour. Il n’aimait pas non plus le ça va, les bisous d’au revoir, les adieux d’adieux, et les au revoir de plus tard. Il n’aimait pas être traité par un début de relation comme tout le monde et finir comme tout le monde. Il n’aimait pas l’impression que le bonjour était une Majuscule de début de phrase, l’Au revoir ou le bisou la ponctuation de fin de phrase et le ça va, la première minuscule.
Le bonheur, le bonheur, on court tous après. Lun venait de faire le choix d’être malheureux. A quoi bon courir après le bonheur comme un lapin blanc toujours en retard ? Il vaudrait mieux, alors, ne pas courir du tout. S’il est passé par ici, il repassera sans doute par-là. Et le malheur, c’est reposant. C’est une habitude. Le malheur, Lun l’avait toujours connu. Avant de connaître le bonheur. Maintenant qu’il savait faire la différence entre l’un et l’autre, il trouvait ça assez horrible que le plus grand malheur soit celui causé par ceux qui nous apportaient du bonheur. Le malheur, il l’aimait avant de savoir qu’il portait ce nom : maintenant, il ne sait pas combien de temps il pourra vivre avec. Combien de temps, il pourra supporter le dictat d’une reine de cœur qui ne veut que couper des têtes et provoquer le chaos de part et d’autres.
Lun écouta Hana alors qu’elle proposait d’aller dehors. C’était une excellente idée ! Excellente, songea le jeune apprenti journaliste. Mais après son thé.
« Laissez-moi boire mon thé, ma chère. Nous avons jusqu’à l’aube et la naissance du soleil pour aller dehors. »
Lun n’était pas d’un naturel contrariant, bien que contradictoire. Il n’aimait juste pas se presser. Il était le genre de personne à arriver dix fois en retard et à partir toujours plus tard que ce qu’il avait prévu. Le genre à dire : « je viens chez toi pour l’après-midi » et à rester la soirée et la nuit entière. C’était parfois adorable, parfois agaçant, mais lorsqu’on le connaissait, on ne pouvait que se le reprocher à soi-même de ne pas y avoir penser.
Le journaliste s’occupe de son thé, avant de souffler sur l’eau chaude, brûlante pour en tiédir le mélange. Il l’aime brûlant, mais ne parvient jamais à le boire dans cet état. Servez-lui un thé tiède, il n’en voudra pas. Servez-lui bouillant, il l’acceptera et attendra qu’il refroidisse avec un plaisir déconcertant à le boire tiède.
Il y a pas si longtemps, quelqu’un avait dit à Lun : Tu es différent. Le blond avait rit, rétorquant que tout le monde était différent. La personne lui avait alors dit : oui, mais tu l’es bien plus. Difficile alors de savoir si c’était un compliment ou un défaut. Sans doute les deux. Il était différent. Lun n’aurait jamais ce qu’il désirait par cette faute, mais il serait toujours une chevillette qu’on tire et qu’on oublie aussitôt.
« Je suis totalement égocentrique, n’est-ce pas ? Sans même me connaître, tu dois le deviner. C’est donc une question rhétorique, puisque la réponse est oui. »
Il avale son thé et se met à rire de tout cela. Sans doute parce qu’il y trouve une forme d’humour dans sa phrase qui n’en contient aucun. Lun boit du thé, ses yeux ne quittant pas Hana. Cela pourrait presque en être dérangeant. Il ne la quitte pas des yeux, puisqu’elle est la seule ici et qu’elle est celle vers qui il tient une attention particulière à l’instant.
« Et toi, Hana ? Comment vas-tu ? Raconte-moi ta journée, qu’as-tu donc fait ? »
|
|
| | | Hana Satô
Age : 26 Adresse : Squatte / RDC Chambre 05 45 Multicompte(s) : ~
KMO :
| Sujet: Re: Pink Moon Ven 27 Déc 2013 - 22:02 | |
| A ma première question, il ne répondit qu'un non-sens. On ne pouvait pas aller tout le temps bien. Il avait sans doute un milliard de raisons de me répondre ça par contre, et je me devais de respecter son choix. Enfin, j'aurais dû.
«Crois-tu sérieusement qu'il est possible d'aller toujours bien, ou te ris-tu seulement de la pauvre enfant avec qui te voulais jouer ?»
Je souris au blond pour ne pas qu'il ne se vexe -ce n'était surtout pas mon intention- puis ne pu m'empêcher d'ajouter à mi-voix : «Enfin, je crois. Normalement. Même si rien n'est normal, de toute façon. Dans tous les cas, il était évident qu'il ne prendrait pas ma question au sérieux ... Après tout, c'est lui, le maître du jeu.»
Lun voulait prendre le temps de finir son thé, alors qu'il en soit ainsi ! Nous avions du temps, alors pourquoi ne pas en profiter.
Je ne comprennais pas. Et à cause d'un parfait inconnu, je m'en rendais compte. Je ne savais pas, ou dû moins je ne savais plus. Une seule question dans ma tête se répétait inlassablement depuis que j'étais entré ici. Pourquoi ? Je ne savais plus ce que signifait les mots. Ils étaient tellement différents quand il sortaient de la bouche de Lun. Et à quoi rimait le Jeu ?
Je n'avais jamais voulu savoir : le savoir m'avait toujours rendue malheureuse. Mais pouvait-on vivre sans savoir ? Non. J'avais su, j'avais vu, j'avais pleuré. Et puis j'avais grandis, j'avais fait avec. J'aimais le hasard, pour casser la routine. J'aimais les risques, jouer ma vie et attendre. De toute façon, je n'avais jamais trouvé de raisons valables de vivre, mais je n'avais pourtant jamais réussi à quitter ce monde. Pourquoi mourir ? Subir ma vie et jouer me suffisait. Pourtant, aujourd'hui, on m'avait posé des questions sans que je puisse totalment y répondre et cela me mettait mal alaise.
En vérité, j'avais un peu peur. Mais pas peur dfe Lun, non, au contraire : peur de moi. Mon esprit était un véritable fouilli; un ramassi d'idées préconçues les unes avec les autres et toutes tournées à l'envers. J'avais voulu être l'oppositiuon du monde; j'étais devenue l'ombre d'une ombre.
Je chassais ces idées de ma tête : je ne voulais pas en prendre conscience; pas maintenant.
Le blond prit la parôle.
« Je suis totalement égocentrique, n’est-ce pas ? Sans même me connaître, tu dois le deviner. C’est donc une question rhétorique, puisque la réponse est oui. »
Et puis il rit.
«C'est un peu fort. Je ne pense pas que tu sois totalement égocentrique, au contraire. Je te verrais plutôt comme quelqu'un qui serait prêt à tout pour les autres. Mais à prêt, si tu aides tes amis pour ne pas souffrir de leur perte, tu as raison, c'est de l'égocentrisme. Mais c'est ce qu'il faut dans la vie, non, être égocentrique ?», ensuite, j'ajoutais en murmurant, «ou mourir.»
Une chose était certaine : J'avais un problème avec la mort. Ou bien était-ce avec la vie ?
Il me fixait. Et allez savoir pourquoi, je le fixais aussi.
« Et toi, Hana ? Comment vas-tu ? Raconte-moi ta journée, qu’as-tu donc fait ? »
Je fus surprise par sa question, n'étant pas habituée à parler aux gens (surtout aux inconnus) de ce genre de choses. Pourtant, je ne tardais pas à répondre.
«Je ne sais pas ce que veux dire "aller bien"» je marquais une pause, «enfin, je veux dire "ce que tu entends par là", évidemment. Dire que je ne sais pas ce qu'est "aller bien" serait déplorable. Et ma journée? Tu m'as fait échappé à une tonne de travail pour ce soir, et passer la soirée en ta compagnie est quelque chose de plutôt positif, je trouve. Pour ce qui est de la journée, c'est là que je regrette mon enfance. Au mpoins, à ce moment là, j'espérant encore que ce serait mieux plus tard. Mais j'avais tord, évidemment.»
J'hésitais une seconde, puis :
«Dis moi, Lun, répond à cette question comme tu veux mais... Qui es-tu ? Je trouve cette question intérressante, et je me demandais si tu étais capâble d'y répondre?» | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Pink Moon | |
| |
| | | | Pink Moon | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|