Try again | PV - Eiko |

Emy Atamoto n’a jamais été populaire. Ce qu’elle savait faire le mieux c’était dessiner des portraits, être une artiste. Bien que son visage de blondinette tellement adorable, doux et pale soit loin d’être repoussant, face à Eiko Serisawa elle n’était rien. Pourtant, les deux jeunes demoiselles avaient réussi à tisser un lien d’amitié assez fort. De son côté, l’artiste avait de grands yeux marrons cachés par quelques ridicules mèches pendantes de sa frange, un petit nez et une fine bouche. Une reconversion était possible, mais jouer les populaires, elle ne savait pas le faire et le mode d’emploi ne se vendait pas en magasin. Comment jouer ce rôle en ayant l’air naturel ? Une gêne dès la naissance sans doute. Pour en revenir à sa vie et surtout à son amie, elle elle avait des cheveux noirs long, des yeux qui attiraient le regard, un visage parfait et pour faire une différence avec la blondinette il fallait descendre un peu, au niveau vestimentaire. La mode Emy s’en contrefichait et pour s’y intéresser il suffisait de la croiser dans les couloirs… Eiko pas Emy. La dessus y avait pas à dire, rien ne lui venait à l’esprit, le peuple ne pouvait pas luter tout lui allait. C’était un peu la copine que tout le monde a et que tout le monde jalouse un peu secrètement sans vraiment le montrer.

Assise sur son lit à contempler le soleil d’été par la fenêtre elle se pencha sur son téléphone, le déverrouilla et atterrit dans la catégorie message. Il s’agissait d’une conversation avec la jeune populaire juste au dessus. En remontant le fil de la conversation, vous trouverez la raison pour laquelle dans un peu moins de dix minutes la jeune Atamoto allait passer d’assise à debout, de dedans à dehors et en grande partie de riche à pauvre. Actuellement il faisait chaud, une saison parfaite pour passer aux jupes, aux shorts et aux t-shirts décontractés loin du corps. Emy pensa à se racheter un nouveau maillot de bain pour retourner à la piscine, l’ancien lui allait certainement encore, mais qu’il y a-t-il de mal pour une fille d’être en possession de deux maillots de bain. Aucun. Prise dans le flot de ses pensées, l’heure défilait et les deux étudiantes avaient prévus de se retrouver à l’arrêt de bus pour retrouver le centre ville et donc le centre commercial.

Enfilant une paire de ballerine confortable pour marcher entres les rayons pendant des heures, le sac sur son épaule et les cheveux tombant sur son débardeur blanc, elle ouvrit la porte de sa chambre et rejoignit l’extérieur. La plupart des élèves étaient dehors, un temps idéal pour sortir. Au loin, Eiko était déjà la, l’arrêt de bus devenait un lieu fréquentable en sa présence. Malgré les éloges d’Emy, il n’y avait et il n’y aura jamais rien à tendance déplacé à son sujet, son orientation sexuelle se dirige plutôt vers le sexe masculin. Bref, elle s’approcha de son amie, faisant frémir de jalousie les quelques personnages aux alentours.

- Salut Eiko, ça va ? Ca fait longtemps que tu es là, j’espère que je t’ai pas fait attendre !

Le sourire aux lèvres, elle remarqua encore une tenue parfaite en face d’elle. Evidemment pour sortir ce n’était pas loques obligatoire, il fallait un minimum, mais pour faire comme tout le monde, cette populaire, elle pourrait en parler des heures entières en positif aussi bien physiquement que mentalement.

Ce matin-là, le réveil fut un peu bouleversé par le débarquement intempestif  de sa tante dans sa chambre. Ei encore tout à fait abrutie par le sommeil prit du temps avant de comprendre cet état d’alerte.
« Debout tu vas être en retard au lycée… »
Le reste se perdit dans le flot de panique d’Ei. Ce dernier ne dura qu’un instant. Ensuite vient un sourire de personne fatigué qui n’avait dormi que trois heures, pour une simple et bonne raison ce jour était un jour de congé. Elle attendit patiemment que sa tante ai terminé son monologue pour tenter d’articuler : « Ya pas cole d’hui ». Cette petite phrase coupa net à toutes répliques cinglantes sortant habituellement de la bouche de sa tante. Le visage de l’ainée prit une teinte légèrement cramoisie. Elle claqua la porte en sortant sans demander son reste. Eiko replongea alors dans un sommeil fragile et bien qu’inconsciente l’image de son plafond  planait au fond de son esprit. Elle finit par s’endormir pour de bon.

Cet endroit, c’était ce petit temple traditionnel qui n’était pas loin de la maison paternel. Elle se souvenait qu’elle y allait tout le premier jour de l’année avec son frère. C’était une tradition dans sa famille et elle le faisait depuis toujours. La veille elle allait voir les feux d’artifice avec son frère, il ne s’occupait presque jamais d’elle, mais à cette occasion elle devenait son centre d’attention. Pourtant, à ce moment aucun des stands habituellement dressaient n’était debout. La place était déserte, une brume chimérique recouvrait le sol. EI avait un peu peur. Elle vit enfin le viel autel dresser au fond. Elle s’en approcha avec prudence. Sur la grosse corde, sous l’imposante cloche était ficelé un morceau de papier couleur safran. Elle le détacha délicatement pour y découvrirent l’écriture penchée de son frère : Fais un vœux. Ei tira alors sur la corde activant le mécanisme pour produire le son mais rien… Se sentant épiait elle se retourna et se retrouva nez à nez avec lui…Genjy…

Le second réveil fut encore plus paniqué que le premier. L’alarme de son téléphone résonnait à tue tête. C’était une alarme de pompier,car elle se savait particulièrement flemmarde et qu’elle y mettait les moyens pour se réveiller. Après une minute entière de mouvement brusque et mal calculé elle put enfin déverrouiller son portable et le faire taire pour de bon. Ces bestioles ont tendance à se remettre à chanter si la manipulation est mal faite la première fois. Elle regarda la gamine tout en sueur dans le miroir sur pied. Elle affichait une expression de panique mêlée à un bonheur béat ce qui n’était pas très beau à voir en fait. Il lui fallut quelques instants pour se reprendre et se rappeler qu’aujourd’hui elle avait un rendez-vous.

L’eau de la douche ruisselait sur son corps quand dans sa tête elle tentait de rassembler les informations, assez peu nombreuses en fait, qu’elle avait sur Emy. La jeune fille qu’elle devait retrouver à l’arrêt de bus dans à peine une demi-heure. C’était une fille un peu niaise mais facile à vivre qu’elle connaissait depuis quelques années déjà. Elle avait redoublé alors que Ei était à présent en quatrième année. Avait elle eut un souci ? EI ne savait pas, mais elle savait que ce n’était pas non plus une débile. Bref elle était la personne parfaite pour le réseau d’Eiko. L’espion qui garderait un œil pour elle sur les troisièmes années. Pour ce jour cependant, la mission était autre et tout aussi importante : l’opération bikini était sur le point de commencer. L’été menait inéluctablement à la piscine, non pas à celle du bahut. Pour celle là son maillot scolaire taguer du 4-A faisait suffisamment saliver les mâles. Mais à celles publiques où une populaire comme Ei devait s’afficher avec un bikini qui la mettrait en valeur.  Sortant de la douche tranquille elle attrapa l’un de ses téléphones et regarda l’heure…
Heureusement que son « amie » n’était pas encore arrivée. Elle avait pris le temps de se maquillait après avoir enfilée sa petite robe d’été blanche serrer à la taille par une ceinture de tissu bleu ciel. Elle avait attrapé au sortir de sa chambre son petit sac à main du même azur et y avait fourré le strict minimum, porte feuille, portables et petit parapluie ré tractable.  EI enfilait au bout du couloir son collier avec la clé de sol en pendentif. Pour finir elle sauta dans sa paire de Ben Simmon blanche attrapant au passage son chapeau de paille doté d’une bande d’étoffe bleu ciel. Elle tapa un sprint jusqu’à l’arrêt et eut quelques instants pour se reprendre.

Il semblait que son amie soit encore plus en retard qu’elle. Elle espérait que le bus n’aurait pas le temps de passer  sinon cette journée risquait de mal commencer. Vite elle sentit le regard insistant d’une petite frappe qui parlait à voix basse avec deux de ses potes. Ei savait qu’elle était au centre de la discussion. Deux collégiennes gloussaient tout en lui jetant des regards sous capes. Cela c’était l’effet que produisait The Queen… L’un des garçons plus téméraire que les autres commença à s’approcher d’elle. Ei l’esquiva, car elle avait vu au coin de l’œil Emy arrivait en courant.

Elle lui demanda si elle allait bien, si elle n’avait pas attendu trop longtemps. Il était vrai qu’Ei venait d’arriver, mais elle ne pouvait s’empêcher de faire ce genre de tour. Ei baissa les yeux d’un air gêné, elle joua un peu avec ses mains l’air de dire : je t’ai attendu super longtemps mais je n’ose pas te le dire. Puis lâcha mignonnement : « Ce n’est pas grave Atamoto-kun » Elle avait les yeux vers le bas et ne put voir l’expression de la fille, mais au fond d’elle-même Eiko jubilait de son tour.

C’est le moment que choisit le bus pour arrivait. EIko attrapa la main d’Emy et l’attira à l’intérieur, elle choisit une place vers le milieu sans demander son avis à l’autre et pris la place côté vitre. Elle jeta au dehors un regard de petite fille émerveillée qui part au parc d’attraction pour la première fois. EI était particulièrement fière du nombre d’expressions et de sentiments qu’elle pouvait afficher. Puis relança la conversation.

« Alors ce bikini, tu veux te l’acheter pour qui ? Un garçon que tu veux séduire ? »

Eiko se rapprocha d’Emy pour l’inviter à la confidence, car il y a une chose qu’EI aimait presque autant que faire du shopping : les ragots.

Le but avec un rendez vous, c’était à la base d’arriver à l’heure. Et aujourd’hui Emy était à l’heure. Le seul problème c’était qu’en face, à l’heure lui aussi il ne s’agissait pas d’une personne mais bien du bus. Pour faire simple, à quelques minutes près elle ratait le bus et peut être Eiko par la même occasion. On ne se rend pas compte à quel point une populaire est prête à tout pour être à la mode avant tout le monde et surtout avant leurs concurrentes populaires elles aussi. N’ayant le temps d’en placer une autre, le bus s’arrêta et saisi par son amie elle fut propulsée à l’intérieur en un claquement de doigt. S’installant sur une double place, l’artiste se posa naturellement à côté d’elle.

- Alors ce bikini, tu veux te l’acheter pour qui ? Un garçon que tu veux séduire ?

Une question pareil est tout à fait normal vu qu’elle représentait l’objectif numéro un de la journée, cependant une aura déstabilisante régnait dans le bus. Les males présents venaient d’ouvrir grand leurs deux oreilles. Ils attendaient une réponse, comme si leur programme de la journée reposait sur les épaules de la blondinette. A la fin de chaque interrogation, la réponse du destinataire peut se finir par « et toi ? » Ces deux mots l’a terrifiait. Elle avait envie de crier que son amie était prise pour qu’elle puisse répondre en paix. Elle se faisait sans doute des films, il fallait respirer. Et puis en y repensant que savait-elle réellement de la vie amoureuse de son ancienne camarade ? En y réfléchissant, rien ne lui venait à l’esprit pas une once de conversation à ce sujet. Mais pour attirer encore les regards et s’en sentir satisfaite, la populaire ne devait pas afficher un statut en couple.

- Je ne vise personne en particulier, mais si ça peut avoir l’effet contraire…

Emy c’était le célibat complet depuis peut être un an et demi ou plus… Il faisait beau, il faisait chaud c’était peut être le moment de rencontrer quelqu’un après tout. Peine perdu pour rencontrer quelqu’un au centre commercial et hors de question de semer la descendante des Serisawa pour rencontrer quelqu’un en mettant toutes les chances et les regards de son côté. L’artiste nota dans un coin de sa tête d’essayer d’aller à la piscine prochainement. Après tout l’académie Keimoo ne manque pas d’hommes. Et qui n’aiment pas se rafraîchir dans l’eau avec un soleil de plomb.

- Et toi ?

Pourquoi ? Elle l’avait dit, trop tard. Et puis zut, il fallait bien meubler la conversation dans ce bus. Dans les transports en commun les gens qui n’ont personne à qui s’adresser possèdent la fâcheuse habitude de tendre l’oreille sur la conversation des autres. Que vont-ils s’imaginer, qu’un jour quelqu’un va révéler une information capitale, une planque top secrète, les numéros du loto… Non. Emy voulu en savoir plus en réorientant le dialogue sur le fait qu’elle ignorait si, en tant que populaire ses heures de préparation avait payé sur une personne plus qu’une autre. En principe c’était Eiko la friande de potins en tout genre, mais du côté d’Emy pas de rencontre en particulier, ayant redoubler la moyenne d’âge lui plaisait moins et sa classe n’offrait pas de quoi se distraire pendant une heure de cours bien barbante. Ce bref bilan de sa vie accentuait le fait qu’il manquait de piquant.

- En tant que reine modèle de Keimoo il doit bien y avoir quelqu’un ?

Le bus vira à droite, Emy demanda l’arrêt et se leva pour s’accrocher à une barre en face des deux portes coulissantes du bus, laissant ainsi la place à Eiko pour qu’elle la rejoigne face aux portes. Le chauffeur ralenti, les portes s’ouvrirent laissant une vague de chaleur pénétrer dans le bus tandis que l’artiste posa les deux pieds sur le sol, les voila au centre commercial du centre ville.

La question aussi anodinement qu’elle fut posée créa un certain émoi dans l’assistance. Les oreilles indiscrètes qui erraient venaient tout à coup  de se focaliser sur une seule conversation. Elle entendit une sorte de soupir de soulagement quand son amie dit qu’elle ne visait personne en particulier. Et Ei repéra du coin de l’oeil la source de se soupir. Un jeune homme se triturant les doigts, un air particulièrement gêné sur le visage. Cependant, il était hors de question qu’elle perde son acolyte pour la journée, alors elle ne le fit pas remarquer à Emy et se contenta de hocher la tête avec un petit hum de circonstance. Ei se demandait même si la petite avait déjà eu un petit ami. Il faudra qu’elle arrange ça, mais pas aujourd’hui, aujourd’hui le plus important était un deux pièces.

La question qui vient ensuite était un classique. Evidement le souffle des mâles s’était arrêté ce qui suscité un vif sentiment au niveau de la gente féminine du bus. EI fronça le sourcil quand elle vit que même le chauffeur du bus tendait l’oreille.  Il y avait mille façons de répondre à cette question. La vérité c’était que non, Ei n’avait personne en vue. L’homme qu’elle aimait, était son frère de sang. Cette chose, celle qu’on appelle l’amour lui était à jamais interdite. Mais elle ne s’en faisait pas trop, elle avait sa popularité et cela compensait…

L’autre appuya sa question d’une affirmation. Ei la reine des modèles ? En voilà un surnom qui lui plaisait.

« Personne en particulier »

Et alors qu’elle la rejoignit debout elle glissa un murmure taquin, suffisamment fort pour être entendu par tout le bus qui n’écoutait qu’elles deux.

« Pourquoi tu es intéressés ? »

Ce n’était pas si dingue que cela. Ei avait eu des déclarations déjà et puis ce genre de choses avait un effet étrange sur les gens. Les filles ne se sentant plus en danger devenaient tout de suite sympas. Les mecs attirait parce qu’ils ne pouvaient avoir devenaient et bien…. Encore plus des mecs quoi…
Ei sauta presque en bas du bus et ne se rendit conte que trop tard que son chapeau était resté à l’intérieur. Pas grave.

Le centre commerciale, le palais royal de la reine, là où née et meurt la mode.  Une sorte d’euphorie prenait toujours Eiko dans cet endroit. Elle se mit à courir attrapant Emy par la main pour la tirait jusqu’à la première vitrine. L’air émerveillé d’enfant en regardant la dernière collection été de grands créateurs n’était pas feinte. Elle tira encore sans ménagement son amie.

« Regarde les escarpins, regarde ! »

Oui sa voix montait un peu dans les aigus, et alors cela ne vous est jamais arrivé devant une paire d’escarpin channel… bref. Mais le reflet dans la vitrine l’attira un peu plus. Un instant elle avait cru voir Baka-sempai(Andrea), mais non. Vu leur dégaine de touriste et l’air paumé sur leur visage il ne devait pas être du coin. Ils étaient grands, l’un blond, l’autre roux, étranger bien qu’elle ne sache  pas d’où et surtout il avait besoin d’un coup de main.

« Je choisis le rouquin, toi l’autre, au pire on échangera… possible qu’on dépensera pas un centime aujourd’hui… »

Elle l’attrapa une nouvelle fois, mais par la hanche cette fois, notant au passage qu’il faudrait qu’elle arrête de ballotait son acolyte comme ça… mais bon c’était marrant.

« Hello ! Do you want help ? »

Notons que l’accent d’Ei est affreux… Bref les voilà se trouvant devant deux parfaits étrangers, l’un regardant une carte sur une tablette, l’autre avec l’air un peu boudeur de ceux qui aimeraient bien se poser quelque part. Oui, ils avaient le profil type de jolis garçons qui allaient se faire plumer… Ei resserra  son étreinte sur la hanche d’Emy et murmura sérieusement à l’oreille de cette dernière :

« Restes sur tes gardes quand même, ok ? »

« Personne en particulier. Pourquoi tu es intéressés ? »


Pas tant que ça finalement… Il y avait une certaine logique oui. Le lycée s’affolerait, elle ferait la première page du journal avec un gros titre noir sur blanc avec un cliché d’elle en compagnie d’un homme à la hauteur d’un top model et tout le monde pleurerai intérieurement à chaude larmes en se rabaissant plus bas que terre. Passons. Pour la deuxième fois de la journée, Emy fut prise par le bras et tirée de l’extérieur à l’intérieur. Par chance, elle ne la tira pas au fin fond du centre commercial à la recherche d’une boutique bien précise, non la première vitrine faisait très bien l’affaire. Reprenant son souffle, Eiko semblait avoir trouvé le second.

« Regarde les escarpins, regarde ! » 


Mouais. C’était ce qu’elle avait envie de dire, mais elle se tut pour son bien. Les étoiles dans ses yeux pouvaient à tout moment se transformer en éclair foudroyant. A ce rythme la aussi, le porte monnaie d’Emy n’allait pas survivre. Elle se contenta d’afficher un sourire avant de plonger dans le second souffle. Pourquoi n’avait elle pas imaginé à quel point une journée shopping avec Eiko pourrait facilement prendre une allure de marathon.

« Je choisis le rouquin, toi l’autre, au pire on échangera… possible qu’on dépensera pas un centime aujourd’hui… »
-      Hein ?


Oh, Ei parlait des deux jeunes hommes en face des deux étudiantes. A la couleur de cheveux, ils n’avaient pas l’air typiquement japonais. Savait elle seulement que le niveau de la langue internationale, soit l’anglais, dans la bouche d’Emy… cela donnait un résultat plutôt désastreux. S’ils voulaient rire, ils allaient être servit. En y repensant, la jeune Serisawa n’était pas très douée en anglais elle non plus. Une fois de plus empotée en avant, Emy lança un sourire inquiet.

« Hello ! Do you want help ? »


Confirmation faite, son accent était à la hauteur de ses souvenirs. Pas très grande, mais assez pour voir que l’un d’entre regardait une carte. Une carte ! Qui regarde une carte en plein milieu d’un centre commercial ? La seule phrase anglaise qui lui venait à l’esprit se résumé à « What ?! Oh Why… » Le sourire était son meilleur atout, alors qu’elle cherchait à savoir ce qu’Eiko pouvait bien avoir en tête.

« Restes sur tes gardes quand même, ok ? »


Rassurant. Reine et patronne du plan arnaque sur deux touristes innocents, autant avoir l’air naturel. L’aide elle avait déjà demandé, l’un d’entre eux répondu un « Yes » il pouvait pas dire no ? Non. Trop facile. Dites moi donc, je vous écoute, alors alors… Pas moyen de traduire ses phrases. Reste calme Emy, reste calme, tout ira bien. Keep calm, it’s easy. Les mauvaises phrases se transformaient en anglais dans sa tête. En parlant de tête, son visage d’ange blond ne devait pas afficher une mine naturelle. Elle parlait parfaitement français aussi. Zut pour rester poli.

Avec son charme et son physique, pourquoi dans cet immense centre commercial Ei avait choisit une paire de touristes. Le roux marmonna sa demande à toute allure. L’expression de son visage disait oui oui j’écoute, continuer, je vois très bien… Yes, i see.  Intérieurement ce n’était pas la même. Elle croisa les bras pour gagner du temps, elle regarda son amie en chuchotant :

-      Et toi tu can you help me ?

Cette phrase ne voulait strictement rien dire. Fallait pas la mettre dans une situation pareille ! Il fallait assurer… Ben voila le résultat pas besoin de faire un dessin. Oh tu n’étais pas perdu, Eiko avait peut être compris quelque chose. Alors qu’elle donnait l’impression de paniquer depuis des heures, cela ne faisait que quelques secondes réellement.

-      So.

Donc. Reprenant l’attention des touristes, elle compta sur Eiko plus que jamais car sur ce coup la son cerveau d’agent du centre commercial avait du mal à percuter la mission.