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 Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)

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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)   Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky) EmptyMar 29 Mai 2012 - 11:46



Wun n’avait pas souvent mis les pieds dans un stade. Il n’était pas franchement fan de sport :  regarder des abrutis transpirer et s’épuiser pour collectionner des bouts de métal accrochés à des rubans, non, il n’en voyait pas l’intérêt. Lui-même n’avait jamais été un grand sportif. Il courait vite, se démerdait dans les combats au corps à corps –même si dans son cas c’était plus du a sa vitesse et ses coups précis qu’à une quelconque technique- mais ça s’arrêtait là.

Même lorsqu’il avait été à Keimoo, il n’avait pas fichu les pieds au stade. Il y avait eu quelques matchs amicaux entre l’équipe de Keimoo et d’autres écoles, mais le sentiment d’appartenance à un groupe et un établissement n’était pas suffisamment développé chez l’ex blond pour qu’il aille s’époumoner au milieu des supporters, criant, pleurant, riant, agitant des drapeaux et des banderoles. Wunjo profitait généralement de ces jours, où des lieux comme le parc étaient désertés, pour profiter d’un moment de paix, laissant le troupeau s’agglomérer dans le stade de l’école.

Lorsqu’il se retrouva dans le stade, après avoir enjambé les petites barrières supposées éloigner les curieux, il observa le lieu avec un œil neuf. C’était grand. Pas le terrain en lui-même, puisqu’il avait les dimensions classiques d’un terrain de sport, mais les gradins, autour, étaient impressionnants pour un simple stade d’école. Ce n’était pas tellement étonnant : Keimoo était une académie renommée avec beaucoup de sportifs de qualité, les matchs pouvaient donc attirer du monde.

Une bouteille de vodka bien entamée sous un bras, un pack de bière dans l’autre main, Wun commença à gravir les escaliers des gradins. C’était le début de soirée et il faisait déjà bien nuit. Le terrain de sport était illuminé par quelques lampes, mais les gradins étaient eux plongés dans la pénombre, ce qui convenait parfaitement au russe.

Ce n’était certainement pas par amour du sport que Wunjo était là. C’était par besoin d’alcool. Oui, Wun avait besoin de se mettre une bonne murge. Les évènements récents, sa désertion de la mafia, sa nouvelle vie, trépidante mais stressante, et surtout son accrochage avec Akim avaient mis ses nerfs à rude épreuve. L’ennui, c’était que le brun n’osait toujours pas se mettre une mine dans un bar. Dans son ancienne vie, il était un tel habitué des bars qu’il avait peur qu’un vigil ou juste un occasionnel ne le reconnaisse. Ou pire : qu’avec un peu trop d’alcool dans la sang, il se mette à raconter sa vie à qui veut bien l’écouter, révélant ses secrets les plus intimes et les plus dangereux. Il ne pouvait définitivement pas prendre le risque, pas maintenant, pas après tous ces efforts pour se reconstruire.

Mais boire, le russe en avait besoin. Il avait donc cherché un endroit loin des quartiers animés de la ville, pour que la tentation des bars et boîtes de nuit ne soit pas trop fortes, et surtout, un endroit dépeuplé. Le stade s’était imposé de lui-même comme un énorme terrain d’amusement à l’abris des regards et des oreilles indiscrètes. Ici, le russe pouvait jurer, crier, pleurer, se rouler par terre.

Arrivé au sommet des gradins, un peu essoufflé, il se planta la, les poings campés sur ses hanches, observant ce vaste terrain tout à lui comme s’il était un grand conquérant. Moui. Un petit pas pour l’homme, de grandes enjambées fatigantes pour le russe. Rien de bien glorieux.

Il lorgna la bouteille de vodka dans laquelle seul un maigre fond subsistait et décida de lui faire son sort, la vidant cul sec. L’essence, l’huile de moteur du russe, lui donna suffisamment d’énergie pour raviver la rage en lui. Lui-même n’était pas bien sur de savoir pourquoi il était en colère. Si. Il avait une vague idée. Il était en colère contre lui-même.  Contre ses mauvaises décisions, mais aussi contre ses bonnes décisions qui l’avait mené là où il était aujourd’hui. Contre son impuissance face à la fatalité. Après avoir été dirigé pendant de longues années, Wun voulait contrôler chaque recoin de sa vie, et il réalisait à regret que c’était impossible. Plus qu’en colère, il était frustré.

Et pour manifester cette frustration, il balança d’un geste nerveux la bouteille de vodka vide. Elle retomba un peu plus bas, sur les marches des gradins, et explosa en plusieurs gros morceaux de verre. Du moins, le russe le supposait, puisque avec l’obscurité il ne voyait pas grand-chose. Mais il entendait le bruit caractéristique du bris de verre. Un bruit de casse apaisant pour celui qui cherche à matérialiser sa fureur.

Après la bouteille de verre –enfin ce qu’il en restait maintenant, c’est-à-dire des débris- ce fut le tour de la canette de bière. Wun commença par la compresser dans sa main, ce qui n’était pas bien difficile à moins qu’on ait la force d’un d’un enfant rachitique myopathe – rien que ça, oui- avant de la lancer de toute ses forces droit devant lui, dans les ténèbres du stade. Mais au lieu d’entendre le son métallique caractéristique d’une canette heurtant une surface solide, il eut droit à un bruit à mi-chemin entre un grognement et un « ite » -l’équivalent japonais du « aïe ».

Wun fronça les sourcils : allons bon, il n’était tout de même pas assez ivre pour entendre les canettes geindre… si ? Non. Il n’était même pas ivre du tout. Pas assez à son goût en tout cas. Il se considérerait suffisamment saoul lorsqu’il commencerait à zigzaguer en essayant de marcher droit, lorsqu’il commencerait à imaginer des dromadaires verts et des pères noël rose, et surtout lorsque son cerveau serait trop embrumé pour le laisser réfléchir à cette histoire avec Akim. Pour réfléchir tout court. Il voulait avoir le cerveau vide, désespéremment rempli par le néant.

En attendant, non seulement son cerveau fonctionnait très bien, mais ses oreilles entendaient les canettes pleurnicher. Plissant les yeux pour essayer de percer l’obscurité –geste inutile mais pourtant automatique dans pareille situation- il commença à distinguer une forme humaine. Assise ? Debout ? Dur à dire à cette distance.

« Qu’est-ce tu fous là ? »

Lâcha immédiatement le brun, oubliant au passage les politesses. Bonjour ? A quoi bon, on était le soir, voire la nuit. Bonne nuit ? Le type ne dormait pas. Pardon de t’avoir lapidé à coup de canette ? Bah quoi ? Il allait pas se plaindre non plus celui-la. Il aurait pu se manger une bouteille de verre. Là, ça aurait été critique. Et puis bon, on n’a pas idée de traîner dans un stade à cette heure ci. Surtout pas quand monsieur Wun s’entraîne pour la compétition nationale de jeter de canette.

« Rends moi ma canette »

Grogna-t-il, continuant sur sa lancée d’extrême amabilité. Ouais. En attendant, Wun était frustré. Lorsque l’on jette un objet par terre, on s’attend à ce qu’il fasse ce bruit caractéristique de collision sensé traduire la colère que l’on expulse. Une canette qui crie « aïe » n’est donc en rien satisfaisant. Le russe comptait bien relancer cette canette de toutes ses forces sur le béton histoire d’avoir sa petite crise de colère en bonne et due forme.  Faut pas pousser mémé dans les orties. Ni les canettes d’ailleurs :  les orties, ça amortit.



Dernière édition par Wunjo 'Dan' Ebels le Sam 10 Aoû 2013 - 21:19, édité 2 fois
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Zakuro Fea
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)   Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky) EmptyVen 15 Juin 2012 - 2:10

Mes doigts se déboitèrent pour la troisième fois lorsque Hinako, le berger-allemand de mes parents arrivés récemment d’Angleterre, tira sur la laisse. Je m’arc-boutais, tandis qu’à l’autre bout de la laisse, la boule de nerf s’hérissait, sous l’effet de la colère.
Le chat, un animal au corps roux, aux oreilles plaquées contre le crâne, avait exorbité ses yeux dans une expression comique, qui déconcentrait mon attention sur « Petit poussin », mon chien si mal nommé. Ce dernier, hargneux, gueulait sous la branche de l’arbre dans lequel s’était réfugié le fauve, sa mâchoire claquant, s’ouvrant et se refermant dans des aboiements peu avenants. Une bave blanche s’était mise à écumer sur le rouleau de ses babines noires, et ses dents blanches contrastaient aux ténèbres de sa gueule. Sur ses épaules, aux omoplates pointues, tout son pelage s’était dressé, à la manière du chat. Mais si l’un nous surplombait, à la fois concupiscant mais effrayé, autant le canidé ne se privait pas de retenir sa frustration de ne pas pouvoir déchiqueter son rival naturel. J’imaginais le combat acharné de la créature rousse, giflant, crachant, contre Hinako, mordant son corps.

Ce faisait, j’avais de plus en plus mal aux doigts. Essayer de calmer un chien en furie ne se faisait pas en s’accrochant désespérément à la laisse, apparemment. Refermant brusquement la main gauche sur la laisse, près du collier, je soulevais de toutes mes forces l’animal, le ramenant près de mon pied, en hurlant plus fort que lui.

« PIED ! PAS-BOUGER ! LAISSE ! »

Un violent frisson de rage secoua encore mon chien, qui furibond, se laissa dominer, s’allongeant difficilement à mes pieds, tout le feu de ses prunelles concentré sur le chat. Ce dernier ne bougeait pas d’un poil, et je priais le ciel, remerciant la providence d’avoir fourni à ces félins domestiques l’intelligence nécessaire pour ne pas songer à sauter à la gorge des chiens lorsqu’ils en voyaient, mais bien au contraire, de fuir.

« PAS BOUGER ! »

Dans un sursaut encore déchainé, mon chien se mit à gémir à mon attention, comme suppliant de le laisser tranquille, histoire qu’il aille bien tranquillement dépecer sa proie orange. Je tirais sur la laisse d’un grand coup, claquant son collier contre sa gorge. Il se mit à frotter sur le sol avec ses pattes, grondant sourdement.

« Suffit. Tu te tiens tranquille, maintenant ! PIED!»

J’attendais que Hinako soit totalement immobile, bien que sa gueule noire restât dirigée vers le haut de l’arbre, puis, quelques instants plus tard, amorçais un mouvement de déplacement. En un bond violent sur ses pattes, il tira de nouveau sur sa laisse, près à se précipiter contre l’arbre. Je me penchais, l’attrapant par la nuque, au dessus du collier, le forçant à me suivre, pour nous éloigner de l’arbre. Ô étrange fascination que celle du chien lorsqu’il rencontre un chat. A eux deux, ces deux créatures pourraient limite raconter les plus belles histoires de haine qui soient. Incompréhensibles, mais éternelles.

Soupirant, nous traversâmes la route, et la lueur des réverbères effaça tout souvenir du chat à l’esprit de mon chien, qui joyeusement, trottina vers ses toilettes publiques. Epais, musclé, il n’avait eu de cesse, plus jeune, d’annoncer qu’il serait un adulte dominant, fonceur, et hargneux. Et pourtant, malgré sa gueule déjà épaisse, son dos courbé, et ses pattes puissantes, mes parents avaient trouvés cela parfaitement normal que de nommer le chien « Hinako », soit, « Petit poussin » en japonais. J’avais beaucoup ri à ce sujet, beaucoup moins lorsqu’il fallait que j’aille le promener. Depuis que j’étais à Keimoo, je ne voyais mon berger-allemand que lorsque je retournais en Angleterre, pour les vacances, et je pouvais constater qu’il ne faiblissait pas avec les années. Mais depuis un mois, sa présence sévissait dans ma vie ; mes parents étant venus visiter Keimoo, par pur caprice. Je devais donc subir le caractère impétueux de mon chien. Malgré mes protestations, je ne pouvais m’empêcher d’admirer l’animal. Les épaules puissantes, l’échine cintrée, la cage thoracique robuste, et le pelage épais en faisaient un bel animal. J’aimais particulièrement le voir courir, aboyer après les oies sauvages, ou barboter comme un chiot dans une mare d’eau, excité par la présence siii amusante des grenouilles sous l’eau. Les pauvres… je plaignais ces dernières, au vue des massacres qu’elles avaient connues lorsque mon chien avait un jour décidé que les grenouilles se mangeaient.

Quoi qu’il en soit, Hinoka avait certainement le prénom le plus mal choisi qui soit, de toute la ville.
Et ça me faisait beaucoup rire.

Pénétrant dans le stade de Keimoo, un des derniers endroits du parcours à réaliser lorsqu’il fallait considérer que Hinoka avait « fait sa balade », je levais un bref regard vers les tribunes, au loin. Sous nos pas, le gravier longeant les couloirs de course se mit à crisser, et je me mis à sautiller, tandis que le B-A humait le sol, avec une satisfaction profonde et totalement personnelle. Nous passâmes d’abord devant une cage de but qui avait été préalablement plantée là, suite à une rencontre amicale entre la ville et un autre petit bled paumé, qui nous avait d’ailleurs arraché la victoire. N’étant pas particulièrement friand de football, je n’avais pas été de ceux qui s’étaient mis à fulminer contre ledit petit bled paumé, plus amusé de voir tous ces fans rentrer chez eux, la mine dépitée.

Passant près des tribunes, un bruit suspect me fit lever la tête, et j’eus l’impression qu’il y avait quelqu’un, là haut. M’immobilisant, et tirant sur la laisse, pour stopper les foulées enthousiastes de Hinoka, je levais la tête. Juste à temps pour voir tomber droit sur moi ce que pendant une seconde j’identifiais comme une météorite. Sur le coup, ça ne parut pas le moins du monde logique, et j’eus à peine le temps de froncer les sourcils, dubitatif, que ladite météorite vint s’écraser sur ma joue, près de mon œil droit. Lâchant d’une main la laisse de Hinoka, je vins plaquer mes doigts contre ma peau, lâchant un « Aie ! » bien mérité. L’œil plissé, rendu humide par l’arrivée salvatrice de larmes, j’ôtais lentement ma main, le nez plissé dans une expression boudeuse. Qui s’amusait à jeter des choses sur les gens, comme ça ? J’allais ouvrir la bouche, pour protester, quand une voix s’éleva.

« Qu’est-ce tu fous là ? »

Selon toutes vraisemblances, il ne s’agissait pas d’un extraterrestre. Sur le coup, ça me rassura.

« Rends moi ma canette »

Oh ! Il s’agissait donc d’une canette, ce truc qui avait failli m’éborgner… parfait. L’invasion de la Terre n’était pas pour maintenant. Sauf si les E-T se mettaient à consommer des bières. Là, je ne doutais plus une seule seconde de la santé terrienne, et de son avenir au vue des autres galaxies. Soupirant, je tapotais sur ma hanche, réclamant l’attention de mon chien. Lui désignant du doigt la canette, tâche pointue sur le sol, je lui ordonnais de ramasser, ce qu’il fit avec bonne grâce. Récupérant l’objet entre mes doigts, je grimaçais légèrement au contact humide de la salive, puis sans mot dire, contournais les tribunes, montais par l’escalier, Hinoka menant la marche. Puis arrivé face au type, je le dévisageais, scrutant d’un air courroucé son visage. Bon. Je lui rendais sa canette, et je me cassais de là. Politesse, mon amie. ♥ Refermant les doigts sur la canettes, je l’avisais.

« Bon. Attrape. »

Je lançais la canette, réalisant mon erreur dès l’instant où l’objet m’échappa des doigts. D’une certaine façon, ce fut fabuleux d’observer la parabole effectuée par le morceau d’aluminium, s’envolant de ma main jusqu’à la cible, soit le type en question ; et exactement en même temps, mon chien, au cerveau dompté par l’ordre qui ne lui était pas adressé : « attrape ».
Le berger allemand se rua sur l’homme, le bousculant, pour s’emparer avec joie et fierté de l’objet qu’il cueillit au vol ; ou presque ; près du visage de l’homme. Puis, son exploit accompli : il s’enfuit en courant, descendant les marches de la tribune, sa queue haute et fière. Mes yeux s’étrécirent, et je dardais mon regard paniqué vers l’homme.

« Arg ! Non, regarde ! Non ! Nooon ! Pépiais-je. Regarde ce que tu as fait ! T’as fait se barrer mon chien ! Je fais comment, moi, maintenant ? »

Une soudaine envie de pleurer se fit sentir, et je gesticulais, nerveux.


HS : Désolée pour les fautes...
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)   Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky) EmptyVen 22 Juin 2012 - 14:57



Pour être tout à fait honnête, Wun ne s’attendait pas à ce que la personne ayant pulvérisé son plan de torture de canette n’obtempère. C’est donc avec un regard interloqué qu’il vit la silhouette se rapprocher de lui. A portée de vision, il identifia un type, grand, a priori japonais avec un…euh… berger allemand ? L’animal lui fit lever un sourcil mais il ne dit rien. Il ne voulait pas réduire à zéro ses chances de récupérer Dame Canette en contrariant l’inconnu – oh, s’il savait !

Lorsqu’ils se retrouvèrent face à face, Wun pinça les lèvres, attendant qu’on lui restitue son bien. Un mince sourire commença à se dessiner lorsque le type lui déclara un « Tiens, Attrape » laissant présager qu’il allait lui rendre la chose, mais le sourire s’écroula lorsque, presqu’en slow motion, il vit la canette décoller des mains du japonais, et qu’au même moment, le chien jusque là sagement assis avait cru bon de faire de même. Wun eut à peine le temps d’esquiver la grosse bestiole, manquant de se casser la gueule en bonne et due forme, et hop le canidé avait récupéré la canette et s’était barré avec. Le russe prit appui sur une des marches du gradin pour reprendre son équilibre, les yeux écarquillés, encore sous le choc de ce qui venait de se passer, ne sachant que dire.

Il finit par se remettre de ses émotions –enfin, presque- et par parvenir à desceller ses lèvres.

« Ma canette… » gémit-il doucement, observant l’objet tant convoité se faire la malle d’un pas joyeux – enfin, c était le chien qui avait un pas joyeux, mais la canette étant dans sa gueule, on ne pouvait que lui prêter de petits bonds joviaux… non ?

Dans un film dramatique, il y aurait sans doute eu un ralenti sur image, la canette s’en allant vivre sa vie, fière et… ehm… hardie ?, gros plan sur le visage dévasté de Wun faisant ses adieux au cher objet métallique dans un silence religieux. Certes. Mais ils n’étaient pas fans un film, et les chances qu’un réalisateur, même drogué et taré, ne décide de transformer en œuvre du 7eme art la déchirante séparation d’un jeune alcoolique et du cadavre de sa boisson étaient… disons… limitées. Très limitées. Un peu comme la capacité de réflexion du brun à cet instant précis.

Ils avaient l’air malin, les deux grandes courges, plantés sur les marches tels des légumes dans un potager, chacun geignant à cause de la perte d’un être cher –inanimé et métallique dans le cas de Wun, vivant et poilu dans le cas de Zak. Et qu’on ne vienne pas dire qu’on ne peut comparer la perte d’un animal de compagnie et celle d’une canette de bière vide, bande de sans-cœurs !

« C’est malin ça… on fait quoi maintenant ? »

Grommela finalement le russe, comme s’il y avait quelque chose de commun à faire. Bon, certes, les deux portés disparus étant partis dans la même direction et ayant visiblement fomenté cette fuite amoureuse de concert, il y avait peut être quelques efforts joints à faire. L’ennui étant que, du côté de Wun au moins, il était à peu près sur qu’appeler la canette – qui, il venait d’en prendre conscience, n’avait même pas été baptisée- ou la siffler n’allait pas être très utile. En fait à part faire apparaitre un gros détecteur de métaux, son champ d’action semblait… limité. Comme sa capacité de réflexion ET les chances de faire un film sur ce drame, suivez donc un peu.

Dans le cycle du changement, Wun venait toujours de quitter la phase stupeur et déni. II s’apprêtait donc à passer à la phase colère. Se tournant vers Zak, qui s’était montré, jusqu’ici, aussi pantois que Wunjo, il fronça les sourcils. Il lui semblait soudainement plus qu’évident que Zak était la cause de tous ses soucis : canette qui ne tombe pas par terre mais crie « aie » à la place, fuite de la canette en compagnie d’un compagnon à 4 pattes, faim dans le monde, dérangements météorologiques… bon il n’était pas sur et certain pour les deux derniers.

« Sérieusement ! » rugit-il dans sa direction, et Zak devait surement se féliciter de faire une tête de plus que lui, sinon il aurait eut sans doute droit à une haleine de bière en plein dans sa mouille. « QUI lance une canette alors qu’il est à 1m de l’attrapeur ? »

Question rhétorique, évidemment. Wun voulait seulement soulever la nature… stupide de geste. Il aurait pu tendre le bras, qu’il avait long, vu qu’il était très grand, ç’aurait eu le même effet. Sauf qu’un machin poilu n’aurait pas kidnappé –oui oui, kidnappé !- la pauvre petite canette. Mais enfin, là n’était pas le seul point de reproche que le russe avait à soulever. Puisqu’il avait Zak sous la main, autant vider son sac. Hein ? Comment ? Un chien et une canette à rattraper ? Oui. Oh. Bah. Chaque chose en son temps. L’empressement n’a jamais rien amené de bon.

« Et puis pourquoi t’as amené ton chien dans un stade ? »

Poursuivit-il, se mettant lui aussi à gesticuler. Sauf que dans son cas, il y avait fort à parier que l’alcool était plus responsable que la nervosité ou quoique ce soit d’autre. Il avait presque déjà oublié la raison pour laquelle il faisait un procès de plein air à Zak. Il avait juste envie de… s’énerver.

« Et pourquoi t’as un chien, d’abord ? Les étudiants ne sont pas censés amener leurs animaux dans l’Académie »

Ajouta-t-il, avec un air réprobateur totalement inadéquat avec la situation. Pouvait-il faire la leçon à quique ce soit dans son état ? Sans compter que si, effectivement, les animaux n’étaient pas sensés être dans l’école, de jour comme de nuit, les civils n étaient pas d’avantage censés errer dans le stade durant nuit, mais passons. On ne peut mener qu’une guerre à la fois, non ?

Voulant darder ses yeux artificiellement bleus dans ceux de couleur non-identifiée –il fait nuit, rappelons le- de Zak, il réalisa que l’autre grande asperge était bien plus grande que lui et que le seul endroit où il pouvait jeter un regard perçant et accusateur, c’était le creux de son épaule. Mouais. Au temps pour le côté imposant.

« Et pourquoi t’es aussi grand ? Merde quoi, on est au Japon ou en Norvège… »

Grogna-t-il, tout en montant sur la marche suivante pour se sentir moins petit. Maintenant, au moins, il était plus grand que Zak. C’était un peu mieux. Toujours pas de toutou et de canette à l’horizon, mais pour dire la vérité Wun avait déjà presque oublié cette histoire là. La vérité, c’était qu’il avait besoin de s’énerver et s’exciter sur tout et n’importe quoi et n’importe qui afin de déverser toute la mauvaise humeur accumulée. S’il avait Ellen sous la main, ça irait beaucoup plus vite. Mais comme ce n’était pas le cas, n’importe quelle histoire aurait été un bon prétexte pour se défouler.

Il put enfin fixer ses prunelles brillantes de colère sur Zak, et ce en le regardant de haut – littéralement. D’où il sortait celui-là pour être si haut perché, hein ? Il n’pouvait pas être conforme aux standards japonais et se trémousser du haut d’un petit mètre 65 ? Non, monsieur voyait les choses en grand. Bah. Après tout, tout se tenait : un GRAND jeune homme avec un GRAND chien pour une GRAND complot contre une pauvre petite canette et son petit propriétaire aux tendances dépressives. Pour sur, à défaut d’un GRAND film, ça ferait un joli PETIT conte.

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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)   Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky) EmptyDim 2 Déc 2012 - 2:06

« Ma canette… »
« Mon chien ! » Persifflais-je, haineux.
Il me semblait naturel de m'inquiéter d'avantage pour mon chien que pour son bête morceau de métal. Avait-il la moindre idée de tous les risques qu'impliquaient la fuite d'Hinako ? Non seulement une certitude pour moi de me faire tuer par mes parents à mon retour, si bredouille, mais de plus, le chien était capable d'aligner une liste de chats massacrés. Ou de grenouille. Je craignais pour ce qui passerait à la hauteur de sa gueule. J'imaginais déjà le journal local du matin. « Un chien égorge les chats errants : le début d'une légende morbide. »
Un air horrifié glissa sur mes traits, et je restais totalement immobile, à scruter l'horizon sombre du stade, dans l'espoir d'y apercevoir la silhouette horizontale de mon berger-allemand. Mais le vent vint secouer mes vêtements, comme une main moqueuse, pour me rappeler que ce n'était pas en restant planté sur place que Hinako reviendrait. Il fallait que j'agisse, il en allait de ma survie et de celle des chats du quartier.

« C’est malin ça… on fait quoi maintenant ? »

L'apostrophe agit sur moi à la manière d'un déclic, et je me réalisais soudain la présence de Wunjo à côté moi, présence qui avait sut s'oublier les quelques secondes durant lesquelles, pensif, je m'étais abandonné à la constatation amère de la fuite de mon chien. Me tournant vers lui, je le dévisageais totalement, presque en colère. Presque. J'étais trop choqué pour me mettre en colère, et la seule chose que je trouvais à dire sur le coup, en essayant d'assembler l'insinuation de ma culpabilité et la possibilité d'une chose à faire à deux, ce fut... de le regarder fixement, l'air de quelqu'un se demandant sérieusement ce que l'autre lui voulait. Très sérieusement.

« Sérieusement ! »
Ce fut le cas de le dire, songeais-je, en évitant de prononcer quoique ce soit, cependant, décidant d'être poli et d'écouter avec soin la totalité de la phrase de mon interlocuteur. Interlocuteur qui soit dit en passant se révélait plus extra-terrestre que jamais, dans son comportement hors-normes. Je n'avais jamais eu l'occasion d'observer un ivre, et Wunjo se révélait le spécimen idéal. Aussi, les yeux ecarquillés par une surprise avide de connaissance, -presque-, je mettais un sens sur les syllabes désorganisés du bonhomme.

« QUI lance une canette alors qu’il est à 1m de l’attrapeur ? »

L'envie de lui sourire de la manière la plus ravie et amusée qui soit m'arracha une esquisse de rictus, sur le coin des lèvres, mais je levais simplement la main, à la hauteur de mon visage, dans une attitude mi-provocante, mi-hilare.

« Moi. Zakuro Fea. »

Il y avait quelque chose de sérieusement cocasse à voir le jeune homme se dandiner sous la colère, tandis que moi, tout aussi empli de cette même panique de voir un éloignement aussi brusque que soudain de mon chien, je me défoulais, ou tentais, en admirant le spectacle que consistait Wunjo lui-même. D'un charme très particulier, à la rhétorique bien placée. Quoique j'espérais seulement qu'il aille encore plus loin, histoire qu'on se fixe définitivement sur la réelle victime de la situation.

« Et puis pourquoi t’as amené ton chien dans un stade ? »

Un énorme sourire fendit mon visage. L'horizon infini d'une multiplicité de réponses des plus géniales aux plus ringardes s'offraient à moi. Que pouvais-je raconter à Wunjo, histoire de voir son visage se tordre dans une expression d'incompréhension ? Hinako était peut-être le champion caché des J.O, et je venais ici l'entrainer dans l'espoir de le voir un jour dépasser Usain Bolt. À moins que nous ne soyions venus ici que dans l'espoir de créer, avec la force des battements de ses pattes sur le sol, une résonnance magnétique avec d'autre planète, créant, en envergure, un gigantesque trou noir qui aspirerait l'Académie, de manière à ce que je puisse sécher les cours ? Plus sérieusement, à quoi pensait le type en posant ce genre de question ? Peut-être attendait t-il une réponse ? Coi, mais souriant, je ne répondis pas.

« Et pourquoi t’as un chien, d’abord ? Les étudiants ne sont pas censés amener leurs animaux dans l’Académie »

Croisant les bras, je sentis mon sourire glisser à la vitesse grand V, et mon regard s'assombrit, perdant toute trace de jovialité. Un type qui buvait comme … comme un type buvant, osait me faire une leçon de morale, alors que sa faute était techniquement bien plus grave que la mienne ? Je rêvais. Non seulement ça n'était pas japonais, mais en plus ça se permettait de critiquer ? Horribles et infâmes étrangers. Nous vous tuerions tous sous notre envahissement high-tech et progressif. Nous étions plus nombreux que vous, de toutes façons. Bientôt, les asiatiques recouvriraient la Terre, dans une domination brune. Un sourire froid s'étala sur ma bouche, et sec, je croisais mes bras sur ma poitrine, venant jouer avec mon pouce sur le le loquet de garde du crochet de laisse. Bruit régulier et irritant, qui me permit de me concentrer sur une expression me permettant de conserver un minimum mon sang-froid.

« Et pourquoi t’es aussi grand ? Merde quoi, on est au Japon ou en Norvège… »

Mes prunelles s'étrécirent immédiatement et soudainement, une sorte de bulle explosa dans ma tête. Je me pliais en deux, hilare. Être en proie à une crise de fou rire était très certainement déconseillé, face à un inconnu total et puant la bière, mais sa remarque était tellement cocasse que j'étais incapable de résister. Les rires redoublant, je dus reculer d'un pas, m'adossant à un des piliers des tribunes, pour ne pas tomber, ce qui aurait particulièrement manqué de classe.
Récupérant doucement mon souffle, cet énorme sourire collé à mes lèvres, je relevais doucement, presque timidement les yeux sur Wunjo. Il était le premier occidental à me sortir quelque chose d'aussi merveilleusement trouvé. C'en était presque raffiné. Je gravais sa phrase, ses mots, à coup de marteau piqueur, dans ma mémoire, histoire de ne jamais l'oublier. Comment pouvait-on seulement répondre à cela sérieusement ? Je respirais un bon coup, me redressant, profitant avec un plaisir pervers de ces centimètres de trop par rapport au reste des japonais de mon âge.

« Premièrement, qui t'as dit que j'étais étudiant ? Vois-tu, il se trouve que je suis un Shinigami envoyé cette nuit sur Terre pour récupérer des âmes mauvaises. J'étais accompagné de mon animal de bataille, qui est un serviteur dévoué d'Amaterasu. Il se charge de dévorer les âmes, de manière à les purifier. Et moi, je combats les âmes qui s'opposent à leur purification. Mais toi, stupide humain mortel, - je vins pointer mes doigts vers son front-, tu as brouillé le lien mental qui me retenait à mon fidèle serviteur kami, et par ta faute, il s'est enfui. Il faut simplement craindre qu'il ait réussi à dévorer l'âme, sans se faire blesser. Ou pire, éradiquer. »

Les yeux plissés, je pris une seconde de silence, avant de lever brusquement la laisse à la hauteur de nos visages respectifs.

« Tu l'as compris... dans ta canette se cachait un esprit malin. Un esprit qui aurait pu prendre possession de ton corps, et faire de toi un réceptacle monstrueux ! Monstrueux, tu m'entends ? MON-STRU-EUX!»

Je l'avais saisis aux épaules, et l'avait secoué frénétiquement, les yeux écarquillés. Puis brusquement je me figeais, une expression d'illumination sur le visage.

« Mais j'ai une idée. Moi, Shinigami, je te fais... créature céleste-venue-sur-terre-pour-purifier-les-âmes-mauvaises. Amen. »

En deux temps trois mouvements, la laisse s'était glissé autour de sa gorge, et un sourire cruel avait prit place sur mon visage.

« Parfait. Maintenant, créature céleste, tu vas m'aider à retrouver le cadavre de ta canette maléfique, pour voir si l'esprit qui est à l'intérieur à dévoré mon autre créature céleste. Et si c'est le cas... Alors tu répondras de tes actes devant Amaterasu elle même. En avant, destrier ! »

Tirant d'un coup sec sur la laisse, je lui intimais de descendre des gradins, pour se rendre sur le stade. J'avais décidé que nous passerions une merveilleuse nuit ésotérique, pleine de Tengu et de Kappa.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)   Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky) EmptyJeu 20 Déc 2012 - 19:17



Wunjo se prit donc la tirade de Zakuro en plein dans la tronche, les yeux vaguement écarquillés –vaguement parce que l’alcool avait terriblement alourdi ses paupières- la bouche entrouverte –mais sans la bave parce que…. Faut pas déconner non plus- le corps figé et l’esprit relativement… vide. Le soit-disant Shinigami venait de lui cracher beaucoup trop d’informations à la figure et son petit cerveau noyé dans la bière avait bien du mal à appréhender tout ça pour en sortir quelque chose de constructif. Quelque chose tout court, même. Il finit par froncer les sourcils, manifestant clairement le fait qu’il était totalement à côté de la plaque.

« Je suis pas stupide »

Ouais, c’était la seule chose qu’il avait retenue : le fait que Môssieuur Shinigami l’ait traité d’humain stupide. Il était effectivement humain, mais stupide, c’était un peu fort. Il était con. Un vrai connard. Pas très très cultivé, ni éduqué, mais pas stupide. Et non, il ne faisait pas une fixette. Mais ça ne se faisait pas d’insulter comme ça des gens qu’on connaissait à peine.

« Dis donc le Shinigami, on vous apprend pas la politesse à l’école des Shinigami? »

Oui parce que, pour sûr, à lui gueuler dessus et l’assaillir de questions, Wun avait était un modèle de politesse envers Zakuro. MAIS il n’avait pas sous-entendu qu’il était idiot. Zak non plus ne l’avait pas sous-entendu , il l’avait dit, mot pour mot. En le montrant du doigt. Montrer du doigt non plus n’était pas très poli d’ailleurs. Être un Shinigami devait rendre arrogant.

« Et j’ai brouillé quedal ! Je sais même pas brouiller des œufs… »

Chose pourtant très simple. En fait il savait très bien les brouiller, sauf qu’après, il les faisait crâmer. Bref, le résultat était que c’était immangeable. D’ailleurs, la simple idée de penser à de la bouffe lui souleva le cœur. Mauvaise idée. Il avait du boire un peu trop vite. Mais ce n’était pas le moment de venir. Pas tant qu’il n’aurait pas retrouvé Dame Canette, et pas devant un Shingami… minute. S’il commençait à VRAIMENT se persuader que le lampadaire sur patte était un Shinigami, c’était le début de la fin. D’un autre côté, ça expliquait pourquoi il était aussi haut sur patte.

Et sur ces considérations fort intéressantes, une laisse surgit dans son champ de vision. Il l’observa avec un air vide, se demandant ce qu’elle fichait là, sous son nez. Et après le nez, ce fut le tour des oreilles de se faire prendre d’assaut par un Shinigami surexcité lui criant dans les oreilles.

« J’te permets pas »

Grogna-t-il, l’air bougon.

« Elle ne m’aurait pas fait ça. »

Non hein, tout le monde connait la loyauté sans pareille des canettes. Sauf en soirée, où elles ont tendance à se coller à n’importe quelles lèvres, mais soit. Là c’était Wunjo, sa canette, leur soirée, à la vie à la mort. Du moins c’était ainsi avant que le pseudo Shinigami et sa pseudo bestiole du ciel ne viennent perturber le cours de leur soirée.
Mais Zakuro ne semblait pas du tout du même avis, et dans l’espoir de le convaincre sans doute, il s’était mis à le secouer comme un prunier. Aucun fruit ne tomba de l’arbre, mais ce dernier eut de nouveau une vague envie d’aller rendre son dernier repas en date. Lorsque la grande perche s’arrêta, se figeant littéralement, Wun inspira profondément, espérant que l’air frais allait dissuader le repas de faire un p’tit tour dehors –privée de sortie. Il réitéra le même geste plusieurs fois, laissant l’autre afficher un air d’illuminé.

Deux secondes plus tard, Wun avait une laisse autour du coup et il se faisait… adoubé… baptisé… créaturecélestisé… peu importe le titre. C’était surtout la laisse qui le perturber. Il baissa le nez, louchant sur le bout de tissus noué autour de sa gorge.

« Euh… écoute… que tu fantasmes sur le bondage, tout ça, attacher les gens… ok… chacun son truc… mais là franchement….. WAAAAAH »

Sans lui prêter d’avantage attention, Zakuro venait de tirer sur la laisse, prenant Wunjo par surprise, le faisant d’ailleurs trébucher, perdre l’équilibre, et tomber à quatre pattes. Voilà. Maintenant il était officiellement un substitut de chien. Grognant –bah oui hein, quite à jouer le canidé- il se remit sur pieds et se trouva emporté par l’enthousiasme –et surtout la poigne- de Zak qui avait décidé de le traîner derrière lui. Il eut un mal fou à ne pas se casser la gueule avec les marches qui tanguaient –si, elles tanguaient, rien à voir avec l’alcool- et la pénombre qui avaient uni leurs forces contre lui.

« Minute… minute ! Amatequoi ? »

Fut tout ce qu’il trouva à répondre, à moitié haletant, essayant de suivre le pas volontaire et dynamique de Zakuro. Le reste de la phrase ne le choquait pas plus que cela. En même temps, il était saoul, et il avait déjà classé Zakuro dans les types anormaux –merde quoi, un japonais géant c’est atypique. Et puis son cerveau avait déjà oublié le reste de la phrase. Mais pas Amatruc. Parce qu’il l’avait déjà évoqué avant.
Bloquant la laisse avec sa main pour ne pas se faire étrangler, il pila, refusant d’avancer.

« Hé hé hé ! Tu m’emmènes où là au juste ? »

Grogna-t-il, fronçant les sourcils. Non parce que… se faire mettre la laisse au cou passait encore –oui oui, il est tolérant monsieur créaturecéleste- mais se faire traîner comme ça sans même savoir où il mettait les pieds… fallait pas déconner. Et il ne voyait pas bien en quoi sa présence pouvait apporter quoique ce soit aux recherches. Il ne voyait de toute façon rien avec le peu de lumière qu’il y avait. Et à part vomir sur le pauvre chien parce qu’on l’avait secoué dans tous les sens, il ne voyait pas trop sa valeur ajoutée. Et il avait déjà oublié la perte de sa chère canette. Wun était un coureur de capsule : il les prenait, les jetait, et n’hésitait pas à s’en faire une autre. Quel goujat.

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▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky)   Why the hell it means so much to me ? (PV Zakovsky) EmptyMer 13 Fév 2013 - 10:53

« Et j’ai brouillé quedal ! Je sais même pas brouiller des œufs… »
« Mais si ! Tu prends une poêle, tu y mets du beurre, que tu fais fondre à feu doux, de manière à ce que le beurre ne fonde pas totalement, il ne faut pas qu'il soit tout liquide, tu vois ? Ensuite, tu prends deux œufs, que tu casses et que tu vides dans la poêle. Tu mélanges avec le beurre, et ensuite, tu dois remuer rapidement de façon à ce que les œufs prennent bien le beurre, et que le tout forme un amas jaune. Quand c'est le cas, tu peux commencer à remuer moins vite. Tu coupes le feu, tu rajoutes une pincée de sel, de poivre, et tu peux rajouter du percil ou n'importe quel autre assaisonnement. Et voilà. »

Débit rapide, presque professionnel, rendu assuré par mes expériences de cuisine à la maison. Pas que ça m'intéressait le moins du monde, mais je considérais qu'il fallait mener une conversation, et la cuisson des œufs brouillés se révélaient parfaitement rythmés au style de Wunjo. Il fallait comprendre : particulièrement étrange. Enthousiaste, je le dévisageais avec un large sourire.

« Elle ne m’aurait pas fait ça. »

Laissant échapper une exclamation incrédule, je levais les yeux au ciel, dans une mimique un peu idiote, car les ténèbres m'empêchaient de voir très loin. Très certainement, elle ne lui aurait jamais fait ça. Moi non plus, je ne lui aurait jamais fait ça. Peut-être que personnellement, je me serais contenté de ne jamais m'approcher de lui. Très certainement. Ou alors, je me serais fait passer pour un Shinigami, histoire de tester sa sobriété. Oh oui, j'aurais peut-être fais cela, et sans jamais ressentir de remords. Après tout, il se fichait bien de ma taille.


« Euh… écoute… que tu fantasmes sur le bondage, tout ça, attacher les gens… ok… chacun son truc… mais là franchement….. WAAAAAH »

Partant d'un fou rire se refusant d'être domestiqué par les conventions d'une soirée, qui de toutes façons, était tout sauf normale, je m'engageais dans une descente des gradins peu prudente, entrainant avec moi mon « fantasme » célestarisé. Vraiment, le bondage était un acte tout à fait indigne pour une créature aussi... mystique que Wunjo ? Sans cesser de rire, j'achevais la descente des gradins. Ce qui, dans le noir, se révélait un défi tout à fait complexe. Mais peut-être moins pour moi que pour le pauvre monsieur que je trainais derrière moi. Protestant, il attira mon attention, en répétant avec une vague désillusion le prénom de la déesse-mère. Et puis, je ne me vexerai pas pour l'allusion perverse ; lui-même étant fou amoureux d'une canette, je considérais ne pas être le cas le plus grave de nous deux.



« Minute… minute ! Amatequoi ? »
« Amaterasu ! Tu sais, celle qui s'est caché dans une caverne, pour protester contre les agissements d'un démon. Le soleil a disparu de la Terre, ce jour-là, et le monde est resté plongé dans le noir jusqu'à ce qu'on réussisse à faire sortir la déesse de sa bouderie par une ruse. »

C'était quelque chose d'élémentaire à savoir ; presque autant que Copernic ou Galilée.

« Hé hé hé ! Tu m’emmènes où là au juste ? »

Je pilais.

« Hem. »

Non, sérieusement, Zack ? Tu nous fait quoi là ? Tu pensais sérieusement qu'en courant droit devant toi, tu retrouverais ce chien et cette canette ? Mon sourire amusé laissa place à une expression un peu hystérique, et des secondes un peu gênées s'égrenèrent, avant que je ne me retourne vers Wunjo, une moue embarrassée sur le visage.

« Très sérieusement ? Aucune idée. Je pense que... Hinako a du se rendre le centre ville. Il aime jouer près de la route. »

Je m'inquiétais pour Hinako. Ce chien avait la foutue habitude d'aboyer auprès des voitures, et malin comme une tortue, -à comprendre que c'était parfaitement ironique-, il allait parfois jusqu'à japper en courant derrière les voitures. J'appréçiais sa force et son dynamisme, mais « le poussin » était parfois aussi bête qu'un caniche. Je l'imaginais jouer avec la canette, avant de se rendre compte de sa totale liberté de mouvement, et s'engager sur la route pour effrayer une BMW rutilante. Le genre de drame qui m'assurerait une punition pour les cinquante prochaines années si je ne le retrouvais pas avant qu'il finisse comme une crêpe. Tirant d'un coup léger sur la corde, je tendais ma main gauche vers la localisation éventuelle de la canette, en feignant un air sérieux.

« Je sens comme des auras d'esprit de canette en aluminium par là bas. Allons-y, fière, euh... fière créature céleste-venue-sur-terre-pour-purifier-les-âmes-mauvais...atrice. »

Sans plus attendre, je m'engageais en dehors du gymnase. Il fallait savoir que je ne permettrais pas à un type aussi peu sobre de s'enfuir ; ce serait de la non-assistance à personne en danger, selon moi. Alors je pouvais clairement envisager que ne pas le lâcher du regard m'assurait le fait qu'il m'aiderait à retrouver mon chien. Non seulement je m'amuserais à ce petit théâtre qui se jouait dans l'humeur d'une pièce alcoolique et biaisée par la nuit, mais en plus, je m'assurais d'une originalité de la soirée, et ce jusqu'à un point auquel je ne me serais jamais douté en sortant mon chien tout à l'heure. Vraiment une bonne rencontre, cet homme bizarre. Je me demandais si, à son boulot, il était aussi étrange. Peut-être que s'il appartenait à une entreprise japonaise, il se faisait souvent engueuler. Ou peut-être que c'était le genre de type très sérieux durant la semaine, et qui se bourrait complètement le week-end, cuvait en fin de soirée, et repartait clean le lundi.
Ou peut-être tout simplement qu'il était un détraqué mental ayant décidé de croire mes baratins sur Amaterasu. Laissant un gigantesque sourire illuminer ma face, je levais les yeux vers les réverbères dont la luminosité venait de s'intensifier. Nous arrivions dans une des artères principales du trafic de voiture, qui, à cette heure de pointe, se faisait assez important. Marrant ; du gymnase, on n'entendait pas grand chose des voitures, qui plein gaz, polluaient gaiement dans l'attente des fins de bouchons. Je balayais du regard les trottoirs, ignorant les expressions un peu surprises des passants, qui fixaient Wunjo avec un air parfois franchement scandalisé. Qu'une grand mère passe à côté de nous en roucoulant quelque chose d'outré me fit tourner les yeux vers la créature céleste-venue-sur-terre-pour-purifier-les-âmes-mauvaisatrice. Hm. Peut-être que ce n'était pas le top de la discrétion, la laisse autour du cou d'un humain. Dans une vague déception, je lui ôtais, considérant que de toutes façons, s'il essayait de s'enfuir, je l'en empêcherais. Huhu.

« Tu restes près de moi, ok ? Sinon, tu vas te faire bouffer par les âmes sauvages des canettes errantes. »

Il y en avait partout. Dans les poubelles, les cartons au coin des rues, les recycleurs, dans les mains des jeunes qui riaient près des bars, dans les bureaux des hommes d'affaires, et dans les gueules des chiens enthousiastes. La sensation d'avoir déjà perdu le chien, et d'être soudain assailli d'images de pattes soyeuses baignant dans le sang me terrifia, et je perdais une seconde de mon sourire.

« Ok. Alors dites moi, créature céleste-venue-sur-terre-pour-purifier-les-âmes-mauvaisatrice... On va où ? Je ne suis pas sûr de très bien connaître la ville … humaine. C'est très différent, dans le Mû. »

Oui oui. Je venais du Mû, maintenant. Et j'y jouais aux cartes avec Ryûk-sama.
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