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In a decade, will you be there ?
 
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 Ellen.

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MessageSujet: Ellen.   Ellen. EmptyLun 30 Jan 2012 - 18:31

Ellen
Pv


-Ohé Noahki ! Y a Shizen là bas !
-Ouais ouais c’est bon je suis pas aveugle figure-toi. J’y vais ! A plus.

Échange de poignée de main, coup d’épaules avec ses acolytes du sport et Noahki a filé vers la jeune fille.

-Tu es venu taper dans le punching-ball avec moi, Ellen? a-t-il lancé dans un rire amusé, en entourant affectueusement d’un bras, les épaules de la jeune fille. Du sport avec Noahki Saigara, c’est les arts martiaux, un truc ou ça cogne et ça tape un tant soit peu, même si ce n’en est pas le principe premier de la discipline. Bien évidemment, ce n’est pas Ellen qu’il voyait dans ce genre d’activités, elle, qu’il définirait plutôt de... de ? Enfin ce genre de truc, ça ne se définit tout simplement pas. En fait, Ellen c’est une danseuse quoi. C’est une artiste, une fille créative qui prends des photos dont les concepts lui échappent encore un peu... pour ne pas dire totalement. Oui, Ellen, c’est cette fille qui donne envie de protéger, une plume délicate, à qui il ne peut tout simplement pas réclamer une partie de catch comme il le ferait sans doute avec Tomonari.

Et puis Ellen ne lui donne pas l’impression d’être venu pour faire un match. Quoiqu’avec elle, c’est toujours assez compliqué d’expliquer la raison d’être des choses, si bien que ça ne l’étonnerait plus de la croiser dans des endroits les plus improbables. Du moins, des genres de trucs qu’il n’associerait pas vraiment le personnage au contexte.

-Comment va Isaac ?
demandera-t-il d’un ton jovial, tout en désserant son étreinte pour marcher à ses côtés. Isaac... le fameux Isaac. C’était devenu une question récurrente que le jeune homme avait pris l’habitude de poser à Ellen. Une habitude pas si récente... Mais il faut dire qu’Ellen Shizen et Noahki Saigara, c’est de la grande histoire. De la grande histoire, genre pas comme avec toutes les filles dont il aura fait ses conquêtes, mais de l’histoire comme... et bien là une fois de plus les mots manquent pour tout décrire.

Pour comprendre le pourquoi du comment, il fallait forcément remonter le cours des choses et d’ailleurs, ça devait remonter à lorsqu’il intégrait sa deuxième année. Entre paranthèse, Ellen n’a qu’un an de plus que lui, mais bon, comme elle paraissait à ses yeux, en faire (au moins) trois de moins, Noahki a pris le loisir de se considérer en aîné. En plus mature. En mec qui fait plus viril, quoi. Enfin ce genre de comportement, c’est obligé, quand on a affaire à une Ellen Shizen. Et pas la peine de préciser qu’elle entamait avec brillo sa deuxième année en photographie pendant que lui, repiquait (fièrement... ?) sa troisième année. Mais bon. Les années scolaires, ça compte pas trop quand on sait qu’il peut se passer tout un tas de trucs avec n’importe qui. Il fallait quand même dire qu’Ellen, elle n’est pas n’impore qui, pour Noahki Saigara.

On remonte à trois ans plus tôt.


La première fois que j’ai agressé croisé Ellen


J’ai l’impression que ça fait depuis toujours. En fait, ça doit remonter d’une vieille conversation avec Linaly Saigara. La mioche d’une dizaine d’année contre le justin bieber de 14 ans. Enfin... un truc comme ça.

-Un jour, je veux devenir comme Ellen.
-Qui ça encore ?
-Noahki t’es nul ou quoi ?
-Mais quoi encore !
-Ellen, c’est elle ! avait-braillé sa soeur en lui brandissant un magazine de nana sous le nez.
-M’en fous Lily, je veux pas devenir comme elle, moi.

Ellen, Ellen Shizen.

La fille qu’il reverrait genre trois ans plus tard au lycée, sans jamais en faire le lien. A cet époque, il rentre en deuxième année, sportif enjoué. Pas vraiment un populaire, ni forcément des plus effacés, mais bien présent, tout simplement. C’était avant qu’il ne commette l’erreur de sortir avec Cassandra Glamour. Avant tout ce genre de truc. Quand il était sage et bien avisé... Enfin, il ne faut pas exagérer. Le seul truc réel, c’est probablement son côté bien plus tranquille et abordable qui a changé. Maintenant, se prendre la tête pour un rien est devenu comme un septième art. L’effet d’être médiatisé par les regards, ça monte vite à la tête ; même si ça n’a rien de national et encore moins d’international.
C’était aussi avant qu’Ellen ne commence à cumuler de douteuses disparitions plusieurs jours sans donner de nouvelles. Ce seraient là des questions sur lesquels il pourrait la tanner d’ailleurs, mais qui à l’époque dont il est question, n’ont pas encore leur place. Il est donc temps d’amorcer ce passé.

Le passé jusqu’à l’instant où tombe un archer par terre.
Coupant net le fil de l’air mélancolique de l’instrument frotté.

Se levant d’un bond Noahki a posé le violoncelle au sol, avant d’ouvrir la porte à la volée. Ce n’était pas pour rien s’il s’entraînait isolé des autres, pas plus que si la salle la plus éloignée du corridor fréquenté par les élèves, était quelque fois réservée. Assurément, ce que peu savaient, c’était que Noahki Saigara, de son passif musical, ne pouvait supporter ni d’être dérangé, et encore moins d’être écouté pendant ses heures de travail. L’expliquer maintenant prendrait un temps fou pour développer toute cette réticence mais une chose était certaine : réticence il y avait bel et bien.

-T’as rien à faire ici, j’ai réservé la salle !

Le morceau de couloir qui va avec aussi peut-être ?
Mais entre cette irritation piquée au vif et le bout de fillette qu’il a alors aperçu avec une peluche dans les bras l’a fait réfléchir à plus d’une fois avant d’aller en coller une au premier inconnu. Une fillette qui aurait pu être copine avec Linaly en fait. D’ailleurs, même sa sœur ne se trimballait plus avec ses peluches dans les bras. Voilà comment il avait agressé cette fille, la première fois. De toute façon, elle aurait pu être n’importe qui d’autre qu’il aurait fait la même, à vrai dire. Sur le coup, il s’était senti un peu bête face à la gamine, et même si sa colère était en train de s’apaiser, il avait forcément fallu qu’il en rajoute une pour faire preuve de mauvaise fois. Au cas où il n’aurait pas été clair.

-Qu’est ce que tu veux !

Tout en s’empressant de ranger son instrument et les partition, il était encore revenu à la charge, se sentant observé. Chose qu’il n’apprécie évidemment pas.

-Et tu te trimballes toujours avec ce machin dans les bras ? Mais ça va bien, oui !


Visiblement c’était une habitude, puisque bon. En se mettant à sa place, Noahki aurait tellement eu honte qu’il l’aurait fourré dans son sac, et même rangé son sac dans les casiers pour ne pas que quelqu’un ait l’idée de lui en tirer une remarque dessus ! Mais à l’époque, que pouvait-il savoir, lui. Lui qui se permet de le lui prendre des bras, pour l’observer pendouiller sur un bras. D’ailleurs, il se rappelle d’une Ellen bien plus terne à l’époque, que ce qu’elle ne l’est aujourd’hui. Quoiqu’il lui dise, quoi qu’il fasse, il avait l’impression qu’elle allait se briser à tout moment, se retenant jusqu’au moment fatidique ou le verre tombe du rebord de la table.

Fragile, oui. Trop fragile.

- - - -

-Bon sang Ellen, tu veux pas côtoyer des trucs plus saints d’esprit ? Pas les bâtiments abandonnés quoi ! Tu te rends pas compte, je te jure. T’es sûre que tu veux y aller ?

Bon ils y étaient, là en fait.
A côté des terrains de sport, il y avait les jardins, les écuries, la salle des club... et même la cours et bien évidemment, il fallait qu’Ellen ait l’air d’avoir envie de se rendre vers le seul lieu loufoque où Noahki avait juré qu’il ne retournerait pas de sitôt. Pour y avoir déjà visité les sous-sols, ça lui avait amplement suffi et voilà qu’il s’apprêtait à y faire une seconde tournée. Genre les bâtiments abandonnés lui collent à la peau, absolument génial...

-Tu sais, si tu veux prendre des photos, il y a plein d’autres endroits sympas, je t’assure ! Et puis tu pourrais pas me raconter ce que tu fais dans ta vie au point de ne pas répondre à mes sms? tente encore Noahki, exaspéré.



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MessageSujet: Re: Ellen.   Ellen. EmptyMar 31 Jan 2012 - 21:19




"Qui trouve un ami trouve un trésor"

Se balançant d'un pied à l'autre, Ellen observait les alentours des terrains de sport, le regard lâché dans cette vaste nature inconnue où s'affrontait une espèce que l'on appelait « sportif », et que la jeune femme évitait comme s'il s'agissait de la peste ; et elle avait ses propres raisons qu'il valait mieux les éviter. Néanmoins, elle avait fait un effort, cette fois, pour retrouver Noahki, qui n'était pas si dur à trouver que ça, en fait. Entendant son nom de famille jeté à la volée, à quelques mètres d'elle, la demoiselle se retourna. Un grand brun à la stature carrée et imposante se dirigea vers elle, tandis qu'elle arborait un large sourire sur son visage de porcelaine. Le jeune homme passa un bras autour de ses épaules, tandis qu'elle s'élevait sur la pointes des pieds pour déposer un baiser sur sa joue, aussi affective qu'elle aurait pu embrasser l'un de ses frères. Une habitude française, et qu'elle s'entretenait à effectuer à chaque fois qu'elle voyait ses amis : et à vrai dire, elle ne côtoyait pas grand monde. D'un air faussement impliqué, elle gonfla ses poings.

« C'est à dire que je risque de me faire taper par le punching-ball lui-même, tu vois ! Et figure-toi... »

La demoiselle s'arrêta net, attrapa son sac en bandoulière qu'elle ouvrit d'un air fier, telle une enfant ravie de ses prouesses.

« ...Que je ne l'ai pas emmené aujourd'hui. »

Elle le secoua un instant, voulant mettre en avant le vide qui régnait dans ce sac, où son unique réflex demeurait cette fois-ci en paix. Victorieuse et le cœur à peine serré par cette séparation, la jeune femme songea à tout ce qui la liait à cette petite peluche blanche, qui avait connu toutes les peines du monde. Fouillée par des policiers, décousue et finalement refaite grossièrement, tâchée et volée un peu dans tous les sens. Cette pauvre petite boule de coton qui n'avait plus sa couleur d'origine, mais dont le sens douloureux commençait à se blanchir petit à petit, au gré des cicatrices d'Ellen ; ça allait, et ça revenait, mais aujourd'hui, elle se sentait suffisamment bien dans son corps pour laisser « Isaac » sur son lit. Et ces phénomènes s'amplifiaient tant et si bien qu'elle en oubliait parfois sa présence, et qu'elle réussissait à la perdre dans la maison. Mais fût un temps ou tout n'était pas aussi conforme, et c'est d'ailleurs dans cette pleine période qu'elle rencontra Noahki.

(…)

C'était une belle journée qui commençait, avec un soleil de printemps exquis qui vous caressait la peau à chaque percée de nuage. Ellen, et ses dix-sept ans, sortait vivement de son cours de français, se faisant bousculer par les quelques adolescents furieux qui l'ignorait comme si elle n'avait été qu'un interrupteur cassé. Les rayons qui s'incrustaient par les fenêtres hautes lui rappelait étrangement des meurtrières, et c'est ainsi qu'elle se sentait actuellement, nouvelle arrivante à Keimoo. Un château qui l'enfermait dans une politique de moule dans lequel il fallait entrer et, bien évidemment, elle ne faisait pas partie des normes. La demoiselle était atypique. Son air divinement maladif la rendait fragile comme du cristal aux yeux de tout le monde, tel un verre prêt à se briser au moindre choc, aussi résistant pusse-t-il être. Malgré les muscles qui saillaient sous sa peau d'albâtre, elle semblait vraiment trop... enfantine. Et puis il y avait un tout petit détail : « Isaac ». La peluche avait, à l'époque, toute sa couleur blanche immaculée, ses yeux en bille noirs brillant et les détails en couture rosâtre – avec une vulgaire retouche au ventre. Elle le serrait contre sa poitrine avec tant d'affection qu'il était difficile de s'approcher d'elle pour lui parler, bien qu'elle n'ait jamais été si froide qu'elle n'en avait l'air. Déjà petite de nature, on ne lui adressait plus qu'une attention minime, si bien qu'elle rangeait parfois son adorable compagnon dans son sac pour passer encore plus inaperçue. La loi de la jungle, sûrement ; elle était le mulot dans un monde de tigres.

S'engouffrant dans un couloir, Ellen avait décidé de sortir son appareil photo, histoire de capter en cachettes quelques instants magiques de ce soleil persistant. Malgré le froid qu'il faisait encore, elle resserra l'écharpe à l'odeur de fraise, fraichement acquise d'une altercation policière avec un dealer probablement aussi atypique qu'elle – et dénuda ses mains de ses gants, afin d'enfouir la peluche dans son sac et de faire échange avec son réflex. Elle entendit alors cette mélodie, un peu grave, dans le fond d'une salle. Une musique atténuée par des objets, par la distance, par le vent lui-même. Intriguée, elle avait passé la porte d'un couloir, désert à cette heure-ci. La lumière fondant sur les instruments n'avaient que quelque chose de magnifique. Mais la musique n'était pas par là, et bientôt un peu trop curieuse de savoir qui pouvait jouer aussi bien. Cette douce fragrance musicale qui, inconsciemment, guidait ses pas en rythme ; ses anciennes jambes de ballerine se retenant amèrement de bouger, et parce qu'une longue cicatrice charcutait encore sa cheville et une partie de sa jambe elle ne se laissait pas aller à des dérives.

Ce qui lui sembla être un fond de couloir abandonné lui fit finalement face, et c'est probablement ce moment que choisit sa bonne conscience pour dépasser ses qualités de maladroite. Sa manche se bloqua dans ce qui lui sembla être un instrument de musique, et, manquant de tomber avec lui, se rattrapa comme elle le pu à une rambarde délabrée. La porte s'ouvrit à la volée presque aussitôt, laissant place à un jeune garçon à peine plus âgé qu'elle, mais néanmoins bien plus grand et bien plus fort, qui criait à qui voulait l'entendre qu'il avait réservé cette salle et qu'elle n'avait aucunement le droit d'être ici. Le cœur serré et « Isaac » pratiquement encré dans sa poitrine, elle sentit la colère monter presque aussi rapidement que les larmes ; vexée et sensible tout à la fois.

« Est-ce que quelqu'un t'as déjà dis que dans un lycée, il y avait plein de monde ? De toute façon, j'allais partir. Tu peux continuer ta musique, et en plus, t'as fais des fausses notes. »

Et d'un geste fluide elle s'était détournée.

(…)

« Oui, je veux y aller ! Mais si t'as vraiment trop peur, tu peux rester ici, si tu veux ! »

Lanca la jeune femme d'un air moqueur, jetant un regard en biais à son interlocuteur qui ne semblait pas très enjoué à la suivre vers les vieux bâtiments qui commençaient déjà à se dessiner tout près d'eux.

« Ces photos vont être belles, tu verras. »

Les vieux bâtiments, elle n'y était jamais allée, et c'était une première découverte qu'elle avait fait il y a peu de temps, entre deux cours de science de la photographie. Si tous ses camarades souhaitaient ne pas innover en matière d'art des clichés, elle avait décidé de permettre à son adrénaline de lui donner un petit coup de pouce créatif. Le soleil était très peu présent, derrière un abime de nuages grisonnants. Le temps était tout simplement parfait, et la lumière si froide qu'elle allait coller aux photos avec perfection. Ellen glissa son bras autour de celui de Noahki, l'entraînant avec elle dans sa marche vers l'inconnu, persuadée qu'il y était déjà allé et que, de toute façon, ça n'était pas si pire que tout ce qu'elle avait bien pu connaître auparavant.

« Je ne fais pas grand chose justement. J'ai plein de choses dans la tête. Je me rattraperais ! »

La demoiselle afficha ainsi un sourire Colgate à son interlocuteur.










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MessageSujet: Re: Ellen.   Ellen. EmptyMer 1 Fév 2012 - 20:53

-Mais non, je le lui permettrai pas, a simplement ri Noahki en le lui rappelant qu'il ne pourrait pas supporter le moindre mal.

Qui puisse abimer Ellen.
Qui que ce soit, quoique ce soit, punching ball ou pas. Ne serait ce que la froisser. Il sait pertinemment qu’il n’est pas partout dans sa vie, mais au moins, en sa compagnie, il n’avait pas envie de la voir à mal, tout simplement. Noahki s’arrête un moment pour prendre le temps de voir la jeune fille lui brandir son sac vide –vide d’ours-, et il n’aura pas besoin de lui demander de vive voix comment elle se sent sans, pour le savoir réellement.

A vrai dire, il l’a toujours trouvé glauque, cet Isaac avec son bide recousu, et encore plus lorsqu’il en viendra à connaître son histoire. D’ailleurs, les peluches et tout ça, il ne les aime pas pour une toute autre histoire mais pour en revenir à celle de son amie, c’est que malgré cette réticence qu’il lui porte, Noahki l’imagine mal loin de sa propriétaire, tout simplement parce qu’il a fini par l’intégrer comme une part d’elle même. A vrai dire, cette peluche aura probablement traversé bien des obstacles. Et si aujourd’hui elle n’accompagne pas Ellen, c’est bien le signe qu’elle passe à autre chose, ce qui en soit, rassure Noahki.

-Tu m’épates de jour en jour, tiens donc, lâchera-t-il d’un ton bourru, contenant un enthousiasme certain qui le mènerait à lui assener une bonne tape sur le dos accompagné d’un ouais génial, félicitation, tu gères ! presque exagéré quand on a conscience que ce n’est pas forcément une joyeuse histoire. -Bah... changer la routine de temps à autre, c’est ton droit... Ça te fera du bien.

Une réplique qui se veut sans trop d’importance mais sincèrement pensée.
Avec Ellen, il se retrouve à redoubler de garde, sans vraiment pouvoir lui refuser quelque chose... ou parfois, sans se résoudre à la laisser seule, se balader –tu parles de balade quand on sait qu’elle veut aller dans des trucs tout décrépis...-. Mais pour le populaire, ce ne serait autre qu’un crime de la laisser toute seule.

-Ah bah bien sûr que je suis vraiment trop mort de trouille, mais te laisser y aller toute seule tu vois, ça me fait encore plus froid au dos, c’est pire je crois bien ! Moi je sais pas ce que c’est des belles photos, surtout quand c’est pour des trucs pas vivants! Tu vas prendre des murs ? Tu veux pas qu’on se prenne en photo, nous, tout simplement ?


Souvent, il s’était demandé pourquoi Ellen ne se faisait pas courser par tout un tas de gars, vu qu’elle est attirante et tout, en toute honnêteté. Bon sûrement par son passé, peut être ? A vrai dire voilà des années que Saigara n’a plus ce recul pour pouvoir prétendre être attiré par cette fille, juste pour le motif de la trouver très mignonne. A vrai dire aussi, il a peut être passé trop de temps avec elle pour n’en rester qu’à la barrière visuelle et physique des choses.



SOS, Objet Perdu Ramassé

Parce qu’il avait toujours été formé pour défier l’excellence, parce que l’erreur n’avait pas de place dans cette course poursuite à la perfection, Noahki ne connaissait pas la musique autrement que par la pression de la compétition. C’est d’ailleurs avec cette fougue colérique que ses coups d’archer mimait la perfection, rajoutant obstacles et difficultés de partition en partition. Assurément, il ne savait pas jouer pour le seul plaisir de le faire.

-Des fausses notes ? Qu’est ce que tu en connais des fausses notes, toi ! avait-il alors ragé ce jour-là, sans jamais obtenir de réponse de la petite silhouette sitôt disparu. Mais ce dont il ne se doutait pas, c’est qu’il reverrait cette même peluche blanche balancée de main en main quelques jours plus tard, entre un groupe venu s’amuser et ricaner avec comme on peut le faire pour tout et n’importe quoi à cet âge. Des fois, il est difficile d’admettre que le destin se ramène avec ses gros sabots et ses clin d’œils qui font que tous ces débuts lieront inexorablement le chemin d’un sportif à celui d’une artiste. Sans y porter davantage attention, il ne savait pas que quelques instants plus tard, il ramasserait la peluche abandonnée au sol, pour s’empresser de la ranger dans son casier au premier bruit qui résonnera dans le couloir. Hors de question d’être surpris avec ce truc dans les bras.

Et le soir-même, Lily poussait un cri hystérique pour annoncer la venue de son idole à Keimoo. Des idoles comme Noahki a l’impression que sa sœur en a bien quinze-mille par jour.

-Ellen Shizen, Noahki, Ellen ! Je veux la voir, elle est à Keimoo ! Ellen, j’en parle tous les jours, tu sais qui c’est, hein dis, ohé?

Non, pas du tout ; ...mais il ne tarderait pas à mettre une figure au prénom, la même tête que sur le nouveau magazine que lui ferait presque gober sa sœur, dans son effervescence. La presse people qui n’intéresse pas trop un Noahki occupé à beaucoup d’autre chose que ce genre de truc. Mais parfois, ça permet au moins d’anticiper les choses... ou pas. D’ailleurs... c’est moral de faire passer en otage l’ours d’une ancienne star ? Quoiqu’il en soit, pendant un autre jour tout entier, Noahki Saigara n’osera même pas ouvrir son casier de peur de se faire gauler avec ça dedans. Le déshonneur total et assuré. Et comment allait-il s’en débarrasser maintenant ?

Parce que bon, son casier, il voulait pas en faire un entrepôt à peluche des célébrités non plus.

-

A présent, Ellen essaye de lui faire un sourire qui veut dire tout et rien à la fois, soit rien pour Noahki.

-Je t’ai jamais demandé si tu avais la tête vide ou non ! se plains Noahki, prêt à tanner Ellen, tout en soulignant, Comment ça justement, tu ne fais pas grand chose ?

Comment deviner ce que veut dire ’chose’ quand c’est Ellen qui le dit. Ah ça pour être évasive, oui c’était la reine, le populaire a tôt fait de le saisir. Bien évidemment, comme elle en a trop dit ou pas assez, faut bien tenter d’attraper la balle au vol dans sa contradiction d’avoir « plein de trucs en tête » et de ne « pas faire grand chose » à la fois. Pilant sur place avec Ellen qui vient de lui enrouler son bras autour du sien, Noahki lui jette déjà regard rempli de suspicion.

-Ah oui et quand ça ?

Non pas qu’il lui en voulait, loin de là, mais creuser jusqu’au bout, c’était une façon de suivre plus ou moins le fil des nouvelles de la jeune fille. Il le fallait bien ! La dernière fois, elle n’avait fait que –avec tout le dosage dans ce ‘que’- lui apprendre qu’elle s’était empêtrée dans une histoire de yakuza. Le genre d’histoire à dormir debout si son ampleur n’était pas si vraie... Même une fille aussi délicate qu’Ellen arrive à s’embourber dans une péripétie genre mission impossible. A dernier ordre, elle ne lui avait pas dit que c’était pour un tournage, et bien sûr elle avait fichu un Noahki dans tous ses états.

-J’espère que c’est pas encore une histoire avec ton truand de pote, là, a lancé le japonais en haussant des épaules, reprenant la marche. –Et fais gaffe à là où tu mets tes pieds toi, y a des bouts de verre qui glissent !

S’engouffrant alors dans le premier batiment nu de porte et de fenêtre, le jeune homme a soupiré.
Décidémment.



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MessageSujet: Re: Ellen.   Ellen. EmptyDim 5 Fév 2012 - 13:50





Changer la routine n'aurait pas été le terme exact que la demoiselle aurait employé ; cependant, Noahki ayant l'air tout aussi enjoué qu'elle, Ellen ne dit rien et puis, il savait tout ce qu'il s'était passé, ça n'avait plus qu'une connotation joyeuse. Et elle était particulièrement heureuse de cette situation. Ce grand garçon un peu bourru, plus jeune qu'elle mais qui paraissait bien plus âgé ; carrure sportive et, de fait, bien plus grand qu'elle, comme une protection chaleureuse qui l'accompagnait au moindre fait de sa vie. Et si on pouvait penser qu'elle n'était pratiquement rien à côté de ce jeune homme un peu insolent, il en était tout autre. Elle savait, au fond d'elle, qu'il avait besoin d'elle tout autant qu'elle nécessitait sa présence au quotidien – même par portable interposé. C'était comme une évidence, malgré leurs différences acharnées. On ne pouvait pas expliquer ce phénomène, c'était un peu comme s'ils s'étaient découverts au hasard et qu'ils s'étaient compris d'un regard. Ellen n'avait jamais considéré Noahki autrement que comme son meilleur ami ; malgré Yuki, qui lui avait souvent reprochée de ne pas avoir tenté quoi que ce soit avec ce Don Juan aux traits charmeurs. Et à vrai dire, elle avait réfléchi à cette idée qui ne lui avait, finalement, rien inspiré du tout, à part la sensation que ça n'était pas du tout possible de pencher dans ce sens. Elle n'avait jamais songé un seul instant d'être proche de lui comme s'il aurait pu être son petit ami, c'était juste impensable, pour elle.

Ellen eut un sourire et se retourna vers le jeune homme, sortit son réflex rapidement et le photographia en pleine action, sans même prendre le temps d'aucun réglage. Une photo sauvage, qui ne rendrait probablement pas grand chose, et pourtant.

« Elle est super cette photo. On en fera plein là-bas, tu verras ! »

(…)

La pluie cinglant le bitume, Ellen avait couru, ce jour-là, pour rejoindre les bâtiments de l'académie, son sac ballant derrière elle. Elle s'était engouffrée dans un couloir, avait parcouru quelques escaliers avant de se trouver dans le hall d'entrée. Elle avait de nouveau couru à l'extérieur, et jusque chez elle ce fût une course effrénée contre le mauvais temps. Une fois dans le sas, elle se dépouilla de ses vêtements trempés, et entendit sa mère l'appeler, d'une voix sèche et froide ; comme à son habitude, à l'époque.

« Tu fais encore la une. C'est une honte. »

La demoiselle se rendit dans la cuisine et attrapa le magasine qui dormait sur la table de travail. Une première page qui la représentait en photo, dans une tenue de danseuse classique, quelques plumes dans les cheveux et un maquillage divin sur le visage ; le Lac des Cygnes, où elle avait eu son accident, ce soir-là. Le gros titre « Une carrière terminée ? » la fit fulminer, et elle le jeta dans la poubelle, ignorant sa mère avec délicatesse, avant de se ruer dans sa chambre. Elle fouilla son sac, et se rendit compte que sa peluche n'y était plus.

Ce fut une Ellen larmoyante qu'un père désespéré par le malheur de sa fille retrouva étendue sur son lit, a demi somnolente par la fatigue et le stress de cette perte. Une enfant fragilisée par deux accidents succincts ; une poupée de porcelaine au bord de la chute, prête à se briser en mille morceaux. Sa seule consolation fût que le magasine que se mère lui avait ramené n'était pas très connu et apprécié des nippons en général, puisqu'il décrivait une culture française. Elle était ainsi sûre qu'à Keimoo, personne ne la reconnaîtrait. Et si tel aurait été le cas, elle serait partie.

Quelques jours passèrent, et la demoiselle, à défaut d'avoir fouillé l'académie de fond en comble, commençait déjà à baisser les bras. Elle sentait cette perte comme une obligation de refonte d'elle-même, une reconstruction forcée, en quelque sorte. Mais cette illusion s'effaça dans la mesure où elle vit un grand brun, près de son casier, sortir une peluche blanche de ses affaires. Son air blasé et insolent ne lui inspirait rien mais, suicidaire, elle se dirigea vers lui avec la sensation qu'elle faisait une erreur colossale.

« Excuse-moi, je crois que c'est à moi... »

L'adolescent se retourna vers elle, et Ellen eut un mouvement de recul significatif. Il était imposant, musclé, et à vrai dire, un peu effrayant. Son air un peu hautain lui rappela les populaires de l'école, ces entités qu'elle n'appréciait pas, et son sang se glaça quand elle comprit qu'elle avait déjà vu ce froncement de sourcil quelque part...

« Toi ! C'est toi qui était dans la salle de musique l'autre jour. Je suis sûre que tu me l'as volé ! »

Du doigt elle désigna son fameux « Isaac » et, pleine de mauvaise foi, elle venait des jeter des accusations à tord, le cœur perdu en huit et prêt à recoller les morceaux si il lui rendait son bien.

(…)

« Je vais partir de chez mes parents. Et mon truand de pote, comme tu dis, est revenu. »

Par « il » elle entendait bien sûr Wunjo, ce dealer effronté que Noahki n'avait pas particulièrement dans son cœur. Bien entendu, elle n'avait rien raconté de cet épisode mafieux à son ami, mais il semblait s'en douter, et c'était bien suffisant ainsi ; il ne valait mieux pas trop en dire. Les deux jeunes gens, arrêtés d'un mouvement brusque, se regardèrent. La demoiselle en profita pour lui lancer un sourire amusé.

« Je me rattrape tout de suite, je compte bien te garder pour moi tout l'après midi. »

Ayant reprit leur ascension pour les bâtiments abandonnés, il s'engouffrèrent dans le premier couloir qui s'offrait à eux, et qui ne possédait pas de porte. Les bouts de verres sous leurs pieds craquaient et résonnaient dans cet espace vide et où les fenêtre détruites laissaient passer les courants d'air sifflants. Un panneau « Danger » leur fit face, mais Ellen contourna évidemment le message en traînant son ami dans sa lancée. Les rayons de soleil firent finalement leur apparition, à travers les quelques ouvertures cassées des murs, où avait poussé nombre de lière et de ronces. Si Noahki ne comprenait pas son inspiration, Ellen lisait dans ce paysage une beauté qu'elle ne pu s'empêcher de photographier.

« Qui est ta nouvelle conquête, Noah ? »

Lança-t-elle, entre deux clichés, jetant ses yeux d'azur sur le jeune homme, un sourire léger aux lèvres. Après tout, il n'y avait pas qu'elle dont il fallait parler, dans l'histoire.









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MessageSujet: Re: Ellen.   Ellen. EmptyMar 7 Fév 2012 - 21:05

Sans Ellen Shizen, peut être qu’il serait toujours ce grand prétentieux de sportif de l’époque. S’il n’avait pas réalisé que la vie pouvait se montrer parfois injuste et difficile pour les autres, et bien peut être que oui, il serait resté le péteux de l’époque. A vrai dire, les difficultés et tout ça, Noahki ne connaît pas vraiment, et très certainement qu’il ne doit pas se rendre compte de la chance qu’il a. Mais Ellen, elle a sa manière de montrer et de partager tout un tas de choses sous un angle que le jeune homme n’aurait jamais envisagé, lui qui a encore trop l’habitude de ne se fier qu’à ses perceptions et principes pour avancer. Sans s’en rendre compte, -ou peut-être que si... ? la jeune fille parvenait à détourner Noahki Saigara de sa propre bêtise, pour le rendre un peu moins bête que ce qu’il semble le paraître de temps à autre, dans ses élans sans retour.

Roulant les yeux vers le ciel, Noahki la rattrapera, rouspétant intérieurement contre son entêtée d’amie qui se borne à vouloir prendre des photos là-bas pendant qu’elles pourraient être prise ici comme elle vient de le faire. Et évidemment faut-il qu’il ait cette tête de crétin désespéré lorsque s’enclenche de cliquetis de l’appareil.

-Quoi tu pars ? Hé mais attends moi un peu! Tu pars où ? Tu rigoles j’espère ! Et qu’est ce qu’il te veut l’autre là, encore ? Ellen, je le répète mais fais gaffe à ce type, je te dis qu’il est franchement pas net, le mec.




Sur le banc des HÉROS accusés

Des jours sont passés et impossible de retrouver la silhouette de la petite fille dans les parages. Bien qu’il ait d’autres chats à fouetter, cette histoire d’ours dans le casier ne met pas à l’aise l’adolescent, qui à chaque fois qu’il passe devant, s’assure que personne ne le regarde. Cette fois, une voix fluette le fera sursauter alors qu’il retire un livre au fin fond de son casier, mission qui le mènera à écarter un certain ours hors de son casier à bout de bras pour aller trouver sa requête. Seulement voilà, à la première voix fluette qui s’élève près de lui, il sursaute les quatre fers en l’air en claquant précipitamment son casier.

- Ah ! Toi !
s’écriera-t-il en la pointant de l’index, avant de réafficher un air un peu trop suffisant. ...De quoi ?

Du coup il ne se rappelle plus comment elle s’appelle, malgré le fanatisme de sa sœur. Et alors qu’elle le reconnaît un instant plus tard, il lui passe une main sur la bouche lorsqu’elle se met à lui parler de musique. De la salle de musique. Noahki n’aime pas qu’on l’associe à cette activité qui lui a trop longtemps collé à la peau. Exceller en un domaine, c’est un truc, l’apprécier en est un autre.

-Chut mais tais-toi donc!
s’est empressé de dire Noahki, l’empêchant d’aller plus loin dans ses accusations, ça va pas de dire ça tout fort ! Et puis je ne t’ai rien volé du tout !

Monsieur le susceptible qui revient à la charge.
Lui, qui à ses yeux, n’a fait que ramasser une peluche à l’abandon –pour le rendre à son propriétaire, voilà qu’il se retrouve sur le banc des accusés. Si ça, ce n’est pas Injustice alors comment tourne le monde ! En guise de remerciements, il reçoit des accusations, lui et tout sa bonne volonté. Non mademoiselle, ce genre d’accusation ne peut pas durer ainsi.

-De toute façon je ne sais pas de quoi tu parles, et je dois aller en cours. Salut !

Déjà parti d’un pas furibond, Saigara n’entendra que les dernières bribes venant d’un groupe turbulent pris dans une conversation et deux éclats de rire.

-Tiens c’est la petite Shizen...
-Et où l’est le doudou cette fois ?


...Remords ?

- - -

-Mais tu te moques de moi Ellen là !
geint Noahki catastrophé, Rester avec toi c’est pas le problème, mais là tu ne m’annonces que des nouvelles qui me foutent sérieusement les jtons...

Déjà le fait qu’Ellen s’aventure à côté des terrains sportifs. Ensuite qu’elle veuille se rendre dans des trucs oubliés de tous, mal famés, hostiles à souhait pour sa petite personne. Quoique... ce deuxième cas de figure, c’était son côté artistique alors bon, la logique contre l’art, ça vaut pas le coup d’en discuter, se raisonne le populaire. Bon et soit. Ensuite, elle quitte la maison de ses parents. Et enfin, l’autre type vraiment trop louche qui se rameute avec ses gros sabots. Noahki voit déjà clair dans son jeu et et puis c’est pas difficile, un mec, une fille, le mec qui lui tourne autour. A tous les coups, il voudra se la taper, et c’est évidemment hors de question. Lui-même ne l’a jamais touchée ! Bon certes c’est pas une raison, mais pour dire qu’Ellen, c’est Ellen, mais c’est pas n’importe qui, quoi ! Entre cette pensée et l’autre qui digère le fait qu’elle va partir, Noahki a bien envie de bouder un petit coup. D’ailleurs, il fera totale abstraction du panneau DANGER qui lui passera à mille lieux de son cerveau momentanément très sollicité. Entre bouder et tanner, autant faire le choix du second parce qu’à tout moment, il va louper son explication du pourquoi du comment. Prenant garde de ne pas la déstabiliser pendant qu’elle fait ses prises, il joue avec une dalle détachée du sol, du bout du pied. Ce couloir a tout pour être glauque, et encore plus maintenant qu’il en voit tous les détails à la lumière filtrant par les fenêtres sauvages de lierres.

Longeant le couloir délabré, Noahki a soupiré.
Si Ellen part... en fait il ne s’imagine pas sans la présence de son artiste farfelue. En même temps quitter le domicile familiale c’est forcément pour habiter loin, équation indissociable fait par son esprit ultra logique. Ou pas. Se préparant à une grande déclaration à la « je m’en vais », le populaire fait mine de jouer avec un vieux câble électrique sectionné, qui pend du plafond.

-Bon... Tu pars loin, t’es sûre ?

Au fur et à mesure de leur ascension dans le couloir, il entend le sifflement du vent qui passe et passe à travers les pièces, éternellement insatisfait de sa destination. Noahki, de nature mauvais pour aller imaginer des trucs surnaturels soupire contre l’hostilité des lieux. A vrai dire, il n’aime pas ces bâtiments dénudés de charme... mais voire une Ellen émerveillée c’est quand même la compensation. Lui voir un air léger comme ça, ça n’a pas été le cas tous les jours. Mais si Ellen sourit, lui perd le sien à la mention de sa nouvelle cible en vue.

-Ah bah...
ronchonne le populaire, mettant les mains dans les poches, shootant sur un bout de verre. C’est bien une première, qu’il révèle grognon pour parler d’une fille, qui de plus, se révèle être sa « conquête » pour reprendre les mots de son amie. Je crois bien j’ai un peu changé de bord, tu vas te moquer de moi Ellen.

Changement de bord.
Tout à fait. Noahki émet souvent des doubles sens sans s’en rendre réellement compte. Mais comment expliquer ce changement directionnel, son habituel attrait et son petit plaisir à attraper –presque toutes- les filles les plus en vue, pour finalement être obsédé du jour au lendemain, par une fille qu’il ne connaît ni d’Adam, ni d’Eve, ni de nulle part. Si ça c’est pas un changement de bord, alors où il va le monde, il se le demande une nouvelle fois ! Cette fille en question est une rouquine qui ne se rend absolument pas compte de son charme, naïve ou alors complètement aveugle de toutes les avances que Saigara a pu lui balancer. Une australienne aux manières aussi déconcertantes qu’attirantes, trop occupée à dévorer bouquins sur bouquins et à fuir la popularité comme la peste. L’antithèse même de Noahki Saigara.
Cette fille...

-L’est sublime... Ah mais jte jure, c’est vraiment une catastrophe, marmonne Noahki en se passant une main devant les yeux pour ne pas revoir justement toutes les catastrophes qu’il a enchaîné en sa compagnie. Oui bon, Cammy Logan aussi, à ses yeux, c’est quand même une catastrophe à elle toute seule, à ne toujours pas avoir saisi ses motifs et à croire qu’il se paye encore sa tête.

En attendant, voila qu’il aperçoit un voile usé sur les rebords, accroché au rebord de la fenêtre et dansant lugubrement au gré du vent. Génial.

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MessageSujet: Re: Ellen.   Ellen. EmptyDim 12 Fév 2012 - 17:19





Un sourire agaçé aux lèvres, et la jeune femme s'était retournée vers son ami en lui lançant un regard de fauve. Marchant à reculons, elle avait traîné ses yeux dans les siens pour lui faire comprendre qu'il ne comprenait rien, lui, justement, et qu'elle n'avait pas très envie de lui expliquer toute la situation, sur son « truand de pote ». Peut-être pas net, ou étrange, ou tout ce qu'on voulait, après tout Noahki ne le connaissait pas, et son regard semblait suffisamment profond pour qu'il la comprenne sur ce point. Elle s'était penché un peu, avait serré son appareil photo contre elle en continuant désespérément sur sa lancée du sourire colgate qui voulait tout dire.

« Je sais ce que je fais. »

(…)

Ellen ne s'était probablement pas attendue à ce que ce grand brun l'agrippe pour lui plaquer une main sur la bouche, insistant sur le fait qu'il ne fallait pas qu'elle parle aussi fort. Mais d'aussi loin qu'il était possible de le trouver, il n'y avait personne qui pouvait les entendre, car les quelques élèves qui traînaient là sembler bien se ficher d'eux. Elle se débattit et le griffa finalement pour pouvoir se reculer à deux bons mètres de lui, retirant son écharpe d'autour de son coup et la brandissant, tendue, comme une arme de défense bien pitoyable. Mais il ne fallait pas sous estimer les petits muscles qui saillaient à peine sa peau, puisqu'ils étaient bel et bien présents, cachés par son aspect de porcelaine. Elle ne pouvait certes pas se défendre comme plusieurs adolescents en même temps, et elle allait probablement en subir les conséquences un peu plus tard. Mais une seule personne, ça ne lui faisait pas peur.

« Eh attend, ne pars pas, tu as oublié ce que tu devais me rendre ! »

Mais déjà le jeune homme s'était éloigné, et elle n'eut pas le temps de le suivre qu'un groupe d'adolescents furibonds se dirigeait vers elle, amusés et pris dans des éclats de rire qu'elle ne pouvait comprendre. Ellen avait tenté de les ignorer, mais les insultes fusaient de bon cœur et ce fût une demoiselle heurtée qui s'était rendue chez elle ce soir-là, une petite cicatrice fine ciselant sa pommette.

Elle avait ainsi prit l'habitude de camper devant les casiers où elle avait vu son fameux voleur, trouvant un moyen efficace de se pointer aux heures de prédilection sans recroiser son petit groupe de moqueurs qui, de surcroît, l'avait déjà recroisée sans rien dire dans un couloir – il fallait bien un bouc émissaire de passage, quand on était sur les nerfs.

Mais elle n'avait jamais recroisé son interlocuteur aux cheveux bruns. Jusqu'à ce jour où, un peu résignée, elle était arrivée en heure creuse, et l'avait vu s'éloignant simplement vers un couloir. Elle s'était dirigée vers lui en courant, priant pour ne pas le perdre de vue. Et c'est en criant qu'elle annonça la couleur :

« Eh toi ! Puisque tu as honte de parler de la salle de musique, alors rend-moi ma peluche, et je ne dirais rien à personne. »

(…)

La jeune femme, au fur et à mesure qu'ils parlaient, s'avançait toujours un peu plus dans le bâtiment, curieuse de voir de ce qui pouvait se cacher dans les entrailles de ce mastodonte de béton mort et vide de toute existence vitale. Le réflex perché au niveau de ses yeux, elle trébuchait parfois mais qu'importe puisque l'art se trouvait à quelques centimètres de ses doigts, intangible. Elle relâcha finalement son attention vers son ami, à qui elle esquissa un sourire qui se voulait réconfortant et aussi rassurant qu'elle le pouvait. Se rapprochant de lui, elle se dressa sur la pointe des pieds, glissa un bras autour de son cou et, tous deux côte à côte, leva son appareil photo pour capturer cet instant – dans cet endroit « magique ». Tout en cherchant sa prise dans son menu, elle eut un léger soupir désapprobateur.

« Quand je dis que je vais déménager, c'est pour prendre un appartement. Je reste en ville, Noahki. Et mes nouvelles sont normales, tu n'as pas à t'inquiéter, je te le répète : je sais ce que je fais.  »

Elle arbora un sourire revitalisant, attrapant la main de son ami pour l'entraîner un peu plus dans les bas fonds du bâtiment. Cette fois-ci, elle repoussa une vieille porte en bois pour se faufiler dans une très grande pièce dont les bureaux abandonnés étaient harcelés de ronces avides. Une fragrance légère de plante humide les saisit aux narines, et la jeune femme eut, pour la première fois, un mouvement de recul, méfiante face à ce décor dangereux qu'elle considérait enfin. L'une des façades était cassée, laissant entrer directement la lumière. Mais ce qui la fit suffoquer ensuite ne fût pas l'odeur saisissante de forêt, mais plutôt la déclaration de Noahki. Changer de bord, certes, mais le connaissant, ça sonnait juste comme particulièrement impossible.

« Noahki Saigara est gay ? »

Elle se tourna vers lui avec son sourire indécrochable, plongeant son regard dans le sien pour le cuisiner – mais de toute façon, il n'y avait plus tellement besoin de le faire, puisqu'il allait forcément se justifier.

« Faudrait m'expliquer comment ça t'es venu. T'es sûr que c'est pas plutôt une fille ? »

Ellen n'était pas du homophobe – puisque de toute évidence, l'un de ses frères s'était mis en union avec un autre homme. Mais venant de son ami, elle se doutait qu'il y avait anguille sous roche, et qu'il ne semblait pas maîtriser avec excellence ses expressions courantes. La demoiselle se rapprocha de lui et, avec douceur, glissa son bras derrière le sien.

« Ça commence à devenir bizarre, cet endroit. »

Marmonna-t-elle, une pointe d'angoisse dans la voix, mais l'adrénaline coulant dans ses veines comme une bonne drogue revigorante.









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MessageSujet: Re: Ellen.   Ellen. EmptyDim 19 Fév 2012 - 0:37

L'arme fatal d'Ellen Shizen, le sourire dentifrice.
Noahki sait qu'Ellen pose les limites lorsqu'elle lui sort cet air là, mais c'est quand même plus fort que lui, il y a des fois où insister porte ses fruits. Pas comme aujourd'hui, en tout cas: il devra se digérer cette information d'une manière ou d'une autre, qu'à cela ne plaise. Alors pour toute réponse, il lui prendra l'appareil photo des mains avec précaution alors qu'elle marche à reculons, pour lui dérober ce sourire colgate qu'elle se borne à afficher depuis tout à l'heure.

-Des fois t'es un peu flippante comme fille. Voilà pour ta peine,
lui répondra-t-il simplement, en lui rendant la machine, et arrête de marcher comme ça, tu vas te rêcher!

Bon avec un peu de fair-play et de beaucoup d'effort de volonté, 1 à 0 pour Ellen.
Pour autant, Saigara ne renonce pas à l'idée qu'il voudrait bien rencontrer un jour, ce type louche qui tourne autour d'Ellen comme ça. Au moins pour avoir le coeur net qu'il n'est pas trop truand. Sait-on jamais.


Un de perdu, dix de retrouvés

A cette époque, Noahki jure avoir senti ses cheveux se redresser sur sa tête, lorsqu'a résonné la voix devenue plus ou moins familière. A vrai dire, il avait eu vent de ce qui s'était passé devant son casier la dernière fois qu'il avait rejeté la requête de Shizen et depuis, le sportif avait tellement honte de cette issue, qu'il prenait le soin de ne plus repasser devant ses casiers, quitte à emprunter poliment le livre de ses voisines de cours. Pas si mauvais dans le fond, Noahki Saigara en vient même à éprouver du remord de ne pas lui avoir rendu son bien à temps pour s'en débarrasser et ne plus avoir à en reparler. Après tout il n'a rien contre elle et, dans une situation inverse où quelqu'un lui aurait chipé un truc à lui, l'histoire se serait rapidement fini avec quelques bon coups et une petite démonstration de force. Radical, mais clair... En repensant à cette fillette, il se demande qu'est ce qu'il est, pour qu'elle ait mérité ça. Conclusion, ce genre de maux, il vaut mieux les mettre de côté et les oublier rapidement... Mais c'est bien connu, les situations qu'on essaye de retarder au maximum arrivent toujours plus vite que prévu. Fichtre.

Et il se rappelle en culpabilisant, combien elle lui a paru déterminé pour retrouver ce qui lui appartient, elle, brandissant son écharpe en guise d'arme (?) alors que Noahki Saigara derrière ses grands airs, n'aurait jamais cherché à lui faire du mal, du moins physiquement parlant. Avoir une soeur à la maison aide à rappeler que les filles restent des filles... et qu'il faut en prendre soin. Du moins c'est cette éducation que lui ont inculqué ses parents en bon respect des choses. S'il lui était arrivé de gueuler après Lily, jamais il n'aurait eu l'idée d'aller la violenter par un accès de mécontentement. Prétentieux par certains aspects, pleins de principes moraux par certains d'autres. L'étrange combinaison de Noahki Saigara.

-C'est bon, arrête de hurler, je te le rends ton truc, je te le rends!
a aboyé le jeune homme, prenant aussitôt un air renfrogné. La perspective que quelqu'un les surprennent ne le presse pas plus que celle de rendre au plus vite la peluche à la jeune fille. Qu'on en tire un trait, sur cette histoire. J'ai pas honte, dis pas n'importe quoi!

Noahki a presque senti ses oreilles s'échauffer, d'être piqué au vif, à froid. Honte de la salle de musique, et puis quoi encore! Hors de question de laisser passer ça. Lui remettant l'ours dans les bras d'un geste bourru, il a refermé son casier en lui jetant un regard noir... alors qu'il aurait voulu s'excuser. Une culpabilité qui le ronge encore, à la vue de la fine cicatrice qu'elle arbore.

-Bon ça va hein, je voulais pas la garder aussi longtemps. Figure toi que je l'ai sauvé, ton machin, là, ça trainait par terre. Quand on tient à un truc, on le perd pas!

Quart d'heure de morale à deux balles.

-Et si tu veux te protéger, prends une arme, pas une écharpe!

-


-Tu m'as fait flippé bordel! s'exclame alors Noahki lorsqu'il apprend qu'elle prend un appartement sur les mêmes lieux. Mais même, savoir qu'Ellen par de ses parents ne le rassure pas totalement.

-Et tu veux pas venir t'installer dans notre coloc? Je veux qu'il y ait des filles, moi.

La colocation avec Shiro, le capitaine du club de sport.
Tout en se doutant qu'Ellen a d'autres choses en tête, Noahki hausse des épaules en affichant un grand sourire à la vue de l'appareil tourné vers eux. Et alors qu'ils pénètrent une étrange pièce, Noahki manque de s'étrangler à la remarque soudaine de la jeune fille, lui faisant les gros yeux.

-Pardon?
a-t-il aussitôt interrompu, raccrochant le pourquoi du comment. Et c'est d'un ton provocateur qu'il continue sa lancée, est ce que tu crois vraiment que Noahki Saigara peut être gay une seule seconde ?

La seule perspective qu'il puisse cesser de courir après les filles du jour au lendemain lui semble pour le coup, un peu métaphysique. Complètement au delà de l'envisageable. Dans un certain sens, ça en serait presque vexant qu'Ellen vienne à supposer que son ami le soit. Non pas par honte de l'être, mais tout simplement parce que ça reviendrait à dire qu'elle ne le connaît vraiment pas. La fixant du regard d'un air sévère, il a fini par sortir un rire moqueur.

-Un gay qui aime trop les filles?
reprend-t-il alors qu'il jette un oeil à la pièce, j’y crois pas trop, non. Je te parle bien d'une fille, pour ne pas changer. Mais une fille vraiment, -genre vraiment à part. S'appelle Cammy, l'est à l'université aussi, sais pas si t’en a entendu parler... mais je sais même pas pourquoi je lui cours après comme ça. Tu sais Ellen, je crois bien que j'ai jamais collectionné autant de râteaux dans ma vie... Et d'ailleurs à ton avis, je pas un peu parfait? Sérieux, je suis pas un mec cool, moi?

Et prétentieux.
Qui pourrait –à part ceux qui aiment ce phénomène de popularité-, trouver que Saigara puisse être parfait, lui et toutes ses histoires à collectionner de filles, sans oublier la fameuse période Cassandra Glamour. Et depuis, un Noahki, projeté au rang des populaires, fils à papa et démesure d’un égotisme à souhait. Assurément, pouvoir le qualifier de parfait, c’est une notion ponctuée de relativité. Et alors qu'il aimerait bien proposer à Ellen de faire demi tour pour la ramener en des lieux plus sûrs que là où ils se trouvent actuellement, il sent cette dernière s'obstiner à vouloir en voir plus. C’est pas que ça commence à être bizarre, c’est que ça l’est déjà et l’était déjà avant même qu’ils daignent mettre un pied dans ces bâtiments. Là où il se trouve est une pièce dont tout le pan d’un mur a été démoli, et où le mobilier –en outre des bureaux, semble avoir lamentablement perdu dans la bataille contre les ronces. Un mélange étrange entre la nature et la création humaine, un spectacle où la nature marque son emprise sur son espace volé.

Bien au delà de ces divagations, Noahki a engagé une quelques pas vers le bord laissant filtrer les rayons d’un soleil, là où un mur il y aurait dû y avoir. Il fait tout de même attention de tâter du terrain en premier avant Ellen parce que bon déjà qu'il aime pas trop leur excursion par ici, s'il devait arriver quelque chose à cette folle d'artiste, il ne se le pardonnerait pas. Faisant attention de contourner les ronces, il reste un peu aux aguets, sait on jamais, précaution n'équivaut pas à superstition. Même si quelque part, Noahki a presque "peur" de déclencher un piège au moindre faux pas, comme dans les films sur les fameuses pyramides égyptienne. Bon... il se la fait un peu film là, c'est vrai.

-Bon allez fais ton testament Ellen, sait on jamais, si l'un de nous ne sort pas d'ici vivant, faudra bien que l'autre puisse attester! Que lègueras tu à ton vieil ami en premier? commence Noahki sur un ton amusé. Et comme quand on parle du loup, on le tient par la queue, il y a eu comme une flopée de bruissement d'ailes derrière eux, et Noahki s'est retourné d'un coup, pestant aussitôt contre plusieurs branchettes de ronces venues s'accrocher à sa manche. Mais ça pique ça! Bon on recule Ellen, je te laisse pas passer ce truc, faut pas pousser mémé dans les orties non plus. Tu veux pas avoir un peu peur un jour, pour être plus prudente?

Avec un peu de chance, Noahki pourrait peut être lui faire gober une histoire à faire peur et alors, peut être encore qu'Ellen se déciderait à faire rebrousse poil. Certes avec beaucoup d'improbabilité dans cette grossière hypothèse... Mais il n'aura même pas besoin d'y réfléchir à deux fois, qu'un bruit de pierres chutant à quelques pas d'ici se fait entendre. Inquiet, Noahki a resserré un bras autour de son amie: rationnellement, on peut admettre que le bâtiment est vieux et que comme il lui manque la moitié de la façade, il pourrait à vrai dire s'écrouler. Irrationnellement, Noahki a juste vu le toit de la médiathèque s'effriter sur sa tête alors qu'il buchait avec Cammy pas plus tard que la semaine dernière. Alors avec ces étranges coïncidences rapprochées, peut être allait-il finir par se croire maudit.

-A ton avis, c'est un mauvais présage? a-t-il plaisanté... à demi.

-Je t'ai raconté ce qu'il y a dans un ses sous sols de ces bâtiments?


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