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 Marquée au fer rouge

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MessageSujet: Marquée au fer rouge   Marquée au fer rouge EmptyDim 15 Jan 2012 - 17:44

Marquée au fer rouge Bankami
Marquée au fer rouge, psychologiquement bien sur, Deb devait l’être, quelque part. On ne sort jamais tout à fait intact d’une tentative de meurtre, encore moins quand cette tentative émanait du petit copain dont on est follement amoureuse. Certains experts en psychologie étaient venus à la conclusion que face à la douleur morale ou à un choc, un sujet peut chercher à s’altérer physiquement pour ‘’marquer le coup’’. Ca pouvait prendre la forme d’une mutilation, mais aussi d’un piercing ou d’un tatouage.

Debra plissa les yeux, cherchant à se rappeler quand elle avait fait son premier piercing, à l’arcade, et son tatouage dans le cou. Elle ne voulait pas croire qu’elle avait fait ça par réaction psychologique. Et puis, quel choc aurait pu résulter en un tatouage ? Une rupture ? Certainement pas. Même si à bien y réfléchir, le tatouage avait vu le jour peu après l’affaire avec son professeur d’histoire au lycée. La jeune femme secoua la tête : ce n’était pas le moment d’y penser.

Elle reserra son grand imper’ beige à col croisé sur elle. Il ne faisait pas spécialement froid, mais ça la rassurait, quelque part. Elle essayait de s’entourer un maximum de chose familière, car elle s’apprêtait à faire quelque chose qu’elle détestait : changer de tatoueur. Depuis le début de son tatouage, quand elle avait à peu près 17 ans, soit 5 ans auparavant, elle avait du changer 3 fois de tatoueurs. A croire que le métier, dans le coin, n’était pas un succès fulgurant. Ou que les gens se lassaient. C’était bien dommage, car Stan’ s’entendait très bien avec ses tatoueurs précédents, même si elle avait mis un petit temps à leur accorder sa confiance.

Il fallait bien dire que de manière générale, Debra et la confiance ça faisait deux. Ajoutez à cela que pour elle son tatouage était la prunelle de ses yeux, et vous comprenez pourquoi changer de tatoueur lui posait problème. Jusque là, ça s’était bien passé. Il s’agissait toujours de types un peu déjantés, ce qu’elle appréciait, et très talentueux. Deb’ respectait ses tatoueurs et les considérait presque comme des amis. Mais le dernier en date avait lui aussi abandonné l’affaire. Il manquait d’argent et le salon ne remboursait plus rien, il était donc temps, d’après lui, d’arrêter.

Ce manque d’engagement irritait un peu la jeune femme, même si elle adorait son ex-tatoueur. Stan était une personne d’engagement. Voilà 3 ans qu’elle avait souhaité se lancer dans le métier de détective privé, et elle le savait : c’était une vision long terme, pas une simple passade d’adolescente. Les girouettes, les gens qui changeaient d’avis ou de vocation tous les 4 mois, elle détestait ça. Pire, elle les méprisait.

Mais elle n’avait pas non plus le choix. Son ex tatoueur ayant fermé ses portes et revendu son matos, elle devait chercher de l’aide ailleurs. C’était Jesper qui lui avait donné le nom du salon. Il n’était pas un adepte des tatouages, loin de là, mais à force d’enquêter sur tout et n’importe quoi, il se créait des liens un peu partout, et ce salon là en faisait partie. Une tatoueuse de génie, avait-il dit. Debra avait tiqué d’entrée de jeu au mot « tatoueuse ». Une fille. Fondamentalement, Stan n’avait rien contre les filles, mais généralement, les filles avaient quelque chose contre elle. Deb était trop vulgaire, trop brutale, trop peu diplomate, trop grande gueule, trop… La liste était longue. En échange, Debra se montrait particulièrement peu tolérante, peu sympathique et peu ouverte aux autres filles. Qu’importe : le résultat était qu’une tatoueuse la rendait dubitative.

Mais si Stan était une femme méfiante, elle était aussi femme à laisser sa chance. Alors elle était venue voir. Si la tatoueuse ne lui plaisait pas, il était toujours temps de repartir. Elle n’avait pas pris rendez-vous : elle ne prenait jamais rendez-vous avant d’avoir rencontré l’artiste. Si celle-i lui plaisait, et qu’elle avait une petite heure de libre : tant mieux. Sinon, elle prendrait rendez-vous pour plus tard. Dans tous les cas il était hors de question de réserver une plage horaire pour le tatouage sans s’être fait un avis sur la tatoueuse avant.

Arrivée dans la rue où devait être la boutique, Deb glissa un petit papier hors de la poche de son imper et scruta les murs à la recherche d’un numéro.

*Bon sang, mes yeux sont une cata*

Grogna-t-elle mentalement en constatant qu’elle devait maintenant plisser les yeux pour espérer capter un petit numéro.
La rue n’étant pas non plus énorme, ce fut l’affaire de quelques minutes de trouver la boutique. Deb s’avança prudemment de l’endroit. La vitrine suggérait une boutique de tatouage normale, rien de très extravagant. Enfin, sans doute très extravagant pour la plupart des gens, mais pas pour une habituée des salons. Elle jeta un regard furtif à l’intérieur, n’y vit personne.

Presque automatiquement, sa main glissa jusqu’à la poche de son imper’ y attrapant un de ses deux téléphones : le personnel, pas celui de fonction. Elle tapa un code qui lança l’appel d’un numéro pré-enregistrée. Une voix d’homme répondit après 2 bip.

"- Stan ?
- C’est moi
- Ben… oui je sais. Qu’est-ce que tu veux ?
- Je suis devant le salon"

S’en suivit un court silence, durant lequel Debra continuait de scruter l’intérieur de la boutique.

"Eh… c’est bien" commenta Jesper, visiblement hébété. "Je peux t’aider ?"

Deb plissa les yeux. Non décidément il n’y avait personne derrière le comptoir.

"J’ai un peu… la trouille "

Reconnut-elle, lentement, choisissant ses mots.

" Stan, ne fais pas l’enfant. Ce n’est pas la première fois que tu vas dans un endroit pareil. Et puis la nana est super sympa ! "

Debra redressa la tête, haussa les sourcils sans que son interlocuteur ne puisse naturellement le voir.

"Qu’est-ce que tu fichais ici ?"

S’étonna-t-elle, quasi sûre d’avoir inspecté Jesper sous toute couture, sans qu’il n’y ait rien de pervers là dedans d’ailleurs, et n’ayant trouvé aucune trace de bodyart.

"Une enquête, longue histoire. Bon, bref Stan, y a des gens qui bossent, alors je te laisse, et tu me fais plaisir, tu arrête de chipoter et tu traînes tes fesses dans la boutique"

Et il raccrocha. Dans un élan splendide de maturité, Stan ne put s’empêcher de tirer la langue à son téléphone avant de le ranger à sa place. Si la brunette disait souvent, pour rire, que Jesper était son grand frère, ce dernier prenait un malin plaisir à se comporter comme tel dés qu’il s’agissait de lui donner des ordres. Chose que la demoiselle haïssait d’ordinaire mais… bon. Avec lui, ça passait.
En attendant, elle n’avait pas avancé d’un pouce.

Se rapprochant de la vitrine, elle colla son nez à la paroi de verre, comme un enfant trop curieux, et analysa les lieux tout en essayant de repérer celle qui devait être la propriétaire des lieux. Et elle ne fut pas déçue. En revanche, lorsque un visage féminin surgit devant elle, de l’autre côté de la vitrine, elle se cogna méchamment le front en sursautant et fit un bond en arrière de 1 mètre. Se faire surprendre en flag’ de simili-voyeurisme : check !
Quelqu’un d’autre aurait peut être renoncé et se serait enfui vitesse grand V pour éviter d’avoir à vivre la petite scène de justification. Stan pas, car lorsqu’elle prévoyait de faire quelque chose, elle le faisait, en rechignant parfois, et parce que la honte, elle s’en fichait. Elle avait juste été surprise. Bon, d‘accord, ça ne l’empêcherait pas de se sentir bête.

Songeant que c’était le bon moment pour se décider à entrer, elle poussa la porte de sa main gauche, provoquant au passage un petit gling prévenant les proprio qu’un nouvel arrivant se pointait, et s’arrêta là, alors que ses yeux se posaient sur la personne qu’elle reconnaissait comme étant le visage l’ayant surprise quelques minutes avant. Effectivement, elle se sentait un peu bête, soudainement.

"Ehm, bonjour"

Commença-t-elle, déboutonnant son imper car il faisait nettement plus chaud ici. Elle n’avait nullement l’intention d’expliquer son comportement bizarre, songeant que de toute façon, des gens étranges, ils avaient du en voir passer ici. Tellement que Stan devait appartenir à une tranche encore plus bizarre. Pantalon droit, noir, chemisier lila, imper beige droit et évasé, Debra n’était probablement pas le standard du client du salon de tatouage. D’un autre côté, nul ne pouvait ignorer l’imposant tatouage que son carré plongeant dévoilait totalement dans son cou : elle n’était pas novice en la matière.

S’approchant un peu, elle déroulage la longue, trop longue écharpe noire qui ornait ses épaules plus que son cou tant elle la portait large.

"Je viens prendre quelques renseignements pour une retouche de tatouage"

Expliqua-t-elle, tapotant son cou pour indiquer le tatouage nécessitant les retouches, en profitant au passage pour jauger la jeune femme du regard. Elle ne savait pas s’il s’agissait de la proprio des lieux ou d’une assistante, dans tous les cas il lui fallait récolter un max d’information sur elle. Debra faisait naturellement moins confiance aux femmes. Pas spécialement dans ce métier, d’ailleurs, mais en toute circonstance, le passé lui avait prouvé qu’elle et les femmes, ça n’était pas la grande entente. Alors quite à se faire marquée au fer rouge par quelqu’un, il valait mieux qu’elle lui fasse confiance ET qu’elle la respecte. L’inverse ne devait pas forcément être vrai, d’ailleurs.


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Kami Otagame
♦ Civil - Artiste Tatoueur
♦ Civil - Artiste Tatoueur
Kami Otagame


Lion Serpent Age : 35
Adresse : Vous percer la peau. Peut-être même vous la peindre.
Compteur 79
Multicompte(s) : Dans tes cheveux.

KMO
                                   :

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MessageSujet: Re: Marquée au fer rouge   Marquée au fer rouge EmptyMer 1 Fév 2012 - 8:14

Chapitre un ; Titanic de mon cœur.

Quelle idée étrangement stupide que d'enclencher les bandes sons du film aux connotations aquatiques, alors que j'étais en mode « happy ». Prolongément tentaculaire de ma sensibilité intelectuelle, jusqu'à mon oreille, les sons venaient se heurter, plus délicats les uns que les autres, dans cette harmonie effroyable que representait en soi la piste une, de ce cd aux dix sept pistes. Je me laissais emporter par les caméras américaines invisibles, plongeant dans l'atmosphère troublée d'une eau qui glacée, avait sut jeter sur moi son châle asphyxiant. Mes yeux dérivaient dans le vert émeraude de mon regard nu, et abandonnées dans leur propre grand bleu, mes lentilles rouges sombraient comme des épaves en apesanteurs, prisonnières immobiles de leur prisons de verre. Et de produit d'entretien.
Mes doigts pianotèrent une demie mesure sur le long de l'aiguille. Virevoltante, elle était devenue cette complice, qui loin de céder à la délation de mes crimes, s'abandonnait corps et âme à mon service. Elle éxecutait mes volontés, se pliant à mes désirs, s'enfonçant toujours plus profondément dans les chaires des humains qui glissaient sous mes doigts. Corps déchiquetés par l'esthétisme et le besoin d'être par image, visuellement, je les faisais sortir de mon salon munis d'une nouvelle force. Ils avaient grandis, sous mes œuvres, s'approchant de l'état même de perfection charnelle dont je pouvais les visualiser. Humains, fourreau de chair et de sang, ils devenaient sous les caresses de mon aiguille des sculptures de muscles et de peau que je redessinais au gré de mes besoins. Amours éhontés et fidèles, ils pensaient venir ici pour réaliser ce dont ils avaient envie, mais je ne faisais rien pour les aider. Je ne m'aidais que moi, m'abandonnant au plaisir de travailler leur peau.
Mes doigts se stoppèrent près de la pointe, et je relevais mon regard vers le salon. Pièce calme et détendue de toute présence nocive, je m'y laissais pour nue, ne portant sur moi que la draperie de mes cheveux. Abandonnée à mes souvenirs, le viol du présent n'existait pas, et je me suffisais à me complaire dans l'attitude de succube solitaire. Diable, fille bretonne, et araignée amoureuse des cheveux, j'étais noyé d'orgueil personnel, et imbue d'une personne qui ne se contenait plus. Je prônais en silence, matériellement assise sur ce tabouret isolé au milieu de la pièce. Les clients n'arrivaient jamais à cette heure là. C'était écrit en anglais, sur la pancarte, à l'entrée. Je plissais mes yeux.
Nana... ma prof d'anglais de mes seize ans. Etrange romance que la notre, qui n'avait débuté que sur le charme de ses putains de beaux yeux, au regard acéré, qui avait lacéré dans les fibres de ma myocarde une souffrance tendre. Je m'étais fait masochiste pour la belle gueule d'une prof so british. … Repli de mes lèvres en un sourire carnassier, je me laissais effleurer, inaccessible privation, par la rancune des années passées. Où s'étaient envolée mes heures de séduction adolescentes auprès des femmes ? Mes cajoleries à l'égard des dieux du trains ; ces garçons que je masturbais par la pensées ? Perdus dans les rayons dorés d'un soleil trop haut, je me perdais, caressée par l'idée de grandir.
Grandir.
Dans mon dos, le tatouage avait adapté son corps au mien. Veuve noire, imprimée dans mon échine de fausse vierge blanche, ses mandibules allaient se perdre dans le creux de mes reins, et ses yeux rutilaient de cet éclat indescriptible. Ses pattes, geôlière de mon corps, barricadaient dans une étreinte noire mes côtes et ma poitrine, retenant mes seins dans une caresse immobile et plus qu'amante. Intime de mon corps, l'Araignée s'était faite ma partenaire de mes jeux lascifs, et indéniablement mienne. Pour toute ma vie.

(...)

Titanic continuait son bourdonnement musical, au fond de la pièce. Je fixais mes doigts longs et noueux faire se joindre entre eux les plis du vêtement que j'avais jeté à l'instant sur mes épaules. Draperie secondaire après mes mèches brunes, je fixais dans le miroir ce corps trop mien. Trop mien pour que je l'identifie. La piste huit repassait pour une seconde fois, et je voguais spirituellement dans un océan gelé, jonché des fantômes de mes souvenirs errants. Vegan, amour de maitre, maitre d'amour, fantasme primaire d'une adolescence tourmentée par la folie de mon savoir. Le diable s'était endormi dans ma poitrine quand il avait disparu.
Je pleurais pour de vrai, pour lui.
La douleur ne s'altérait pas. J'aurais aimé tout savoir de lui. Je ne connaissais que le contact de son poignet sur mon dos, tandis que l'Araignée naissait, monstre informe d'encre et de peau, pour devenir son œuvre à mes yeux. Vegan Aston m'avait marquée au fer, à vif. Il m'avait imprimée, ce qu'il avait besoin que je sois. J'étais effacé du monde d'avant, reconnu par le talent de mon sensei. Disparu dans un claquement de portable. Disparu dans le claquement de la porte de son salon. Combien de mots avaient coulés de mes yeux tandis que je l'avais foudroyé par mail pour lui ordonner de comprendre ma souffrance. Comment j'avais été stu^éfaite de découvrir que moi, si fière et si superbe, avait été ruinée mentalement les jours à venir. Et comment mes yeux s'étaient réouverts, quand trois jours plus tard, j'avais reçu un mail de lui. Un putain de quiphe à sa mère, comme il aurait dit. J'adorais Vegan pour ce qu'il était.
Un visage humain.

Un visage humain apparu.
Relevant mes yeux de la chemise trop ample, de ma jupe trop plissée, de mes chaussures trop cloutées, je fixais, comme un noyé face à la bouée de secours qu'on vient de lui jeter, le visage humain, encerclé par les deux mains fines, collé contre la paroi de verre. La paroi de verre de mon salon. De mon salon à moi.
Mes lèvres se tordirent dans un rictus juxtaposant incompréhension et moquerie, et je regardais sans vraiment réagir la femme, ou jeune fille..., cet individu de sexe féminin, quoi qu'il en soit, reculer, en m'appercevant. La surface de la vitre, réfléchissant le soleil, l'aveuglait, et ne lui permettait évidemment pas de me voir avec cette même netteté qui, elle, la détachait à mes yeux. J'étudiais son profil de femme d'affaire, cette coupe de cheveux décalée à ses vêtements, et les courbes de son visage. Jeune. Belle. Mes yeux s'arrondirent dans une expression vaguement inquiète. Que voulait-elle ? Je pivotais l'axe de mon cou dans une panorama de mon regard, qui alla embrasser un marteau, posé non loin de là, sur une table ; comme un appel au crime gratuit. Je chassais cette image lugubre de la tête, et relevant mon regard sur elle, m'emparais rapidement de la boite de Refresh. Plongeant mes doigts dans le serum physiologique, je plaquais mes lentilles contre mes globes oculaires, teintant mes prunelles d'une teinte vermeille, tandis que la porte s'ouvrait en carillonnant. Un sifflement dépité s'échappa de mes lèvres, concerto aux consonances de requiem, et je laissais les secondes s'écouler. Une …, deux.....

Je me reglissais dans la salle.

Face à face plus brusque et moins fugace que l'épisode de la vitre, je la détaillais plus profondément. Regard rubicond sur un visage de porcelaine, je l'écoutais sans mot dire, ôter son imposant manteau. Mets-toi à l'aise, babe, ici, mon royaume est ton empire. Je voulus sourire, alors qu'elle achevait sa phrase.
Voulu sourire.
En fut totalement incapable quand je me rendis compte que trente centimètres nous séparait. Et me plongeaient vers le bas. Bien sûr.
Je tordis mes lèvres dans ce qui fut approximativement un rictus.
Sa phrase restée en suspens avait encore les échos d'une interrogation, aussi relevais-je sur elle un regard empli d'intensité, comme s'il eut été naturel qu'elle parvienne à ses propres conclusions ne serait-ce qu'en lisant sur mon visage. Ce genre de logique arborait chez moi une telle marque de probabilité que cela en devenait effarant. De ce fait, le silence qui s'instaura entre nous quelques instants pesa soudainement lourd. Je souriais, plus chaleureuse.

« Bonjour. »

On commençait toujours par dire bonjour. Leçon un dans le petit manuel. Pouvais-je effrayer les gens quant à l'image que je renvoyais ? Retardée. Quelque part dans ma poitrine, le démon explosa de rire, persuadé d'écouter une très bonne blague. Je ne bronchais pas, l'irritant.

« Je suis Kami Otagame, la gérante de ces lieux. Je me charge du salon, des piercings, des tatouages... »

J'avais pour habitude de questionner sur la nature de la venue des gens. Elle m'avait dépassée. Je penchais la tête, effleurant du regard le tatouage de son cou. Je ne le cachais pas ; le travail était superbe. Retouche, heh ? Mes lèvres formèrent un angle moqueur.

« Je pense que je peux vous faire ça. … Maintenant, ou... pour plus tard ? Je suis libre aujourd'hui, mais je peux vous donner un rendez-vous si vous le préférez. »

C'était un dessin incconu, dont je ne connaissais pas la griffe. Il faudrait que je lui demande, et que je cherche à me mettre en contact avec l'artiste en question, tellement je trouvais ça classe. Un claquement autoritaire de ma langue, sur l'ourlet de mes lèvres, résonnance atypique de mon impatience fit relever mes yeux sur sa jolie face d'ange. J'étudiais son nez, retroussant le mien dans un nouveau sourire, plus poli et complémentaire qu'autre chose, avant de ne tourner les talons, pour aller chercher l'agenda, qui trônait, impérieux, à l'étage. Je lançais ;

« Installez vous dans un fauteuil, j'arrive. »

Et Titanic continuait de bourdonner, avec Céline Dion.
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