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 Névroses

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MessageSujet: Névroses   Névroses EmptyMer 21 Déc 2011 - 21:42

Et crise le psy
Zakuro | Yui

...Parce que monsieur Valentine n’aime pas prêter ses objets personnels. Parce qu’il n’aime pas partager quoique ce soit sauf lorsqu’une arrière pensée trotte déjà dans sa tête. Parce qu’il n’aime pas non plus être pris au dépourvu. Pourtant, cette fois ci, la partie s’est jouée sur un rien. Un rien qui a fait basculé le tout, fragile équilibre de la personnalité complexe du psychologue scolaire. Et il aura suffit que Fatalys mentionne Eléna pour porter son coup de grâce : échec et mat pour le psychologue. Les pions de l'échiquier vibrent devant le roi couché au sol, un Yui destitué. Le coup final dans cette histoire, est qu’Eléna Aleksandrov, sa Léna l’artiste, n’est jamais passée le voir, à lui. Ne serait ce que pour chercher sa présence, ne serait ce que pour échanger une phrase en suspens, comme ils ont l’habitude de le faire lorsqu’ils se retrouvent. Une jalousie destructive, une blessure narcissique. Boule de fureur qui brûle, mais n’éclate pas. La situation lui échappe et lui file entre les doigts ; assurément, Yui Valentine n’aime pas ça.

Assis sur son fauteuil les deux mains à plats sur son bureau, l’homme aux cheveux décolorés fixe ce que ses yeux ne voient pas, fixe ce quelque chose dans l’au-delà. Et si ses yeux avaient pu projeter du feu, l’école aurait déjà brûlé. Alors aujourd’hui, c’est décidé, il ne recevra aucun patient. Pas même la moitié d’un, quelque soit le prétexte. A-t-il bien indiqué que son bureau serait fermé, à l’entrée de sa porte ? Peu importe. Le premier futé devrait sentir les ondes de la colère d’un psychologue à des kilomètres à la ronde. Lun, le jeune homme qu’il a désigné comme secrétaire est-il là maintenant ? Oui, Lun. D’un bond frénétique, Yui a tenté de le chercher. Après tout ce temps, le jeune Marv ne s’est pas montré si inutile qu’il prétend l’être. Mais aujourd’hui, voilà qu’il n’est pas là. S’il avait été là, il aurait peut être apaisée la fureur monstrueuse du psychologue. Ou rit au nez. Qui sait.

En refermant silencieusement la porte derrière lui, Yui s’est dirigé pas à pas vers sa fenêtre. Silencieusement. Et si le silence pouvait crier, il hurlerait la violence intérieure de l’homme qui se rapproche de sa vitre. Pour épier le spectacle de la cour paisible de l’école, vue qu’il ne voit pas. Qu’il ne voit plus. Aveuglé par toute la mauvaise foi dont il est capable. C’est à dire beaucoup, beaucoup de rancœur d’un coup. Alors oui, silence. Le silence, pourvu que ça dure une éternité.

Cette rage, partie d’un rien pour englober la terre entière, lui fait ressortir toutes ses névroses. Et un Yui névrosé, c’est vilain à voir. Près de son bureau, des pas qui se rapprochent. La voix des élèves, là bas, au dessus, en dessous. Près et loin. Partout. Le brouhaha, les discussions, les portes qui se referment et s’ouvrent. Des objets qui s’entrechoquent. Il se passe beaucoup de choses en ce moment. Un tas de chose que la pensée de Yui survole, comme un coup de vent sur les pages d’un bouquin. Et sa porte s’ouvre à la volée. Une voix. Des mots.
Il semble qu’on s’adresse à sa personne.

-Ne rentrez pas,
murmure-t-il calmement sans même se retourner.

Un calme trop calme. Trop plat.

Les nuages tentent de prendre le dessus, là haut dans le ciel.
Une centaines de pensées simultanées dansent en effervescence dans l’esprit du psychologue. Une agitation intérieure qui lui donne l’impression d’assister à un tremblement de terre. Mais lorsqu’il se retourne après un bon paquet de temps, tout est là. Horriblement à sa place.

-Ne rentrez pas, vous ai-je dis.

Valentine se fiche bien de qui a pu rentrer dans sa salle. Aussi, fixe-t-il paisiblement ses mains entrecroisés, posées à nouveau sur le bureau.  Aujourd’hui, il n’est pas psy. Demain ou après demain peut-être, mais pas maintenant. Pour autant, Yui ne lui dit pas de sortir. Tant que quiconque se tient hors de sa bulle d’intimité... mais voilà qu’on vient justement d’outrepasser cette frontière.

-Vous ne voudriez pas que je vous force à ne pas rentrer, n’est ce pas ?
a émit Valentine, sondant finalement des pieds à la tête, le garçon venu violer son espace vitale, tellement vitale en cet instant. La corde d'un arc, sur le point prêt à claquer; la corde du mat qui craque, et emporte sur son passage. Jusqu'à ce que coule le navire.


Dernière édition par Yui Valentine le Dim 23 Juin 2013 - 13:36, édité 1 fois
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Zakuro Fea
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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyMar 27 Déc 2011 - 11:08

Machigerita était ce genre musical capable de vous transporter dans une oppression sordide, moqueuse… Je notais qu’une juxtaposition de ces deux termes donnait un résultat « morbide ». Des progressions de voix, venant caresser l’angoisse interne, dans une séduction tentante. Le genre de musique faisant s’ouvrir les yeux de manière à ce que l’opalin contemple un monde aux contours redessinés par l’imagination. Je pourrais presque me croire dans ces comédies musicales que je tenais en horreur ; mais cette fois, ce serait moi, chef d’orchestre armé de la peur et du frisson qui jetterai sur l’univers des accords et des soupirs effrayants.
(…)

Je resserrais l’étau du casque sur mes oreilles et mon pariétal, avant de relever les yeux sur le couloir que je tiens en horreur. Oh my Lord, aurais-je marmonné de cette voix moqueuse, si j’avais cherché à ouvrir la bouche. Mais close, comme une porte fermée, mes lèvres firent face à ce couloir abritant la tanière d’un loup. Un loup aux crocs longs, et à la robe trop blanche pour que je me sente à l’aise. Yui Valentine habitait dans cet intestin situé dans une aile parallèle, dans l’établissement. Je savais pouvoir compter sur mon palmarès le fait de n’avoir jamais franchi le seuil de sa porte. Une excellente preuve de ma supériorité sur les autres, songeais-je dans un élan de mégalomanie. Mais peut être une soudaine envie de franchir le cap, et découvrir l’inconnu ? Je fis un pas vers la porte.

Noooo ~

(…)
Pianotant du bout des doigts sur les murs défilant au rythme de mes foulées, je tenais sous mon bras une épaisse boite de carton, emballée par toutes sortes de fioritures, dont j’imaginais le lien direct avec Noël. Il n’y avait aucun nom dessus, mais on m’avait chargé de le transporter jusqu’à un certain bureau. Avec enthousiasme, j’avais traversé l’académie, à la recherche de Valentine, pour lui transmettre le gros paquet rouge orné d’un joli ruban doré, comme provenant d’un de ces pays où l’on ne connait pas les coutumes nippones. Je m’arrêtais devant la porte, bousculé par des élèves scandalisés, qui riaient aux éclats. Mes yeux se tournèrent vers le bouton de la porte, et je le tournais, entrant dans la pièce, avec une impolitesse certaine.

« Mr Valentine, excusez moi, mais il y a… enfin, au secretariat, je veux dire… »

Existait-il une malédiction bloquant le langage compréhensible, réfugiée dans la bouche des adolescents ? Je me trouvais une seconde pitoyable. Une phrase vint heurter la sensibilité amoindrie de mes oreilles, sujettes à une trop forte exposition à la musique, et j’avançais de quelques pas dans le bureau, pénétrant sans le savoir dans une zone aux contours délimités. Un cercle au diamètre sécurisant, personnel pour tous, que ce soit de la vache à l’humain. Mes yeux portés sur l’homme, que je découvrais dans une étrange attitude, comme objet d’un charisme éteint, une bombe implosée, j’avançais encore d’un pas, quand la dernière phrase m’immobilisa totalement.

« Vous ne voudriez pas que je vous force à ne pas rentrer, n’est ce pas ? »

Quinze pieds… et une étrange figure de style. Mes cours de littératures étrangères me revinrent en tête dans un accord désorganisé, et j’écarquillais mes grands yeux bleus dans une expression de surprise. Quelle étrange menace ! Dévisagées communément, nos prunelles scrutèrent l’un et l’autre., comme un duel lancé par erreur. Je ne venais pas combattre, je venais offrir ; j’étais acculé, comme pris en faute. Erreur stupide, que celle de répondre, mes lèvres s’entrouvrirent d’elles même, s’activant de répondre, par principe, aux instincts que m’avaient forgés Chess.

« Vous en auriez la force, monsieur ? »

Je restais impassible, mais la reception de me faute avait brouillé mes yeux dans un assombrissement certain. Je gardais les doigts refermés autour du paquet, camouflant la tension de mon corps par un masque glacé.

« C’est Noël. Cadeau pour vous. »
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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyJeu 29 Déc 2011 - 1:15

Tasse de thé, tasse de café. Une voix qui tente de s’expliquer.
De prendre le dessus parmi les autres pensées, bruits et voix, tumulte du cerveau d’un psychologue. Cacophonie d’un orchestre désaccordé qui a oublié de suivre le fil conducteur. Le chef d’orchestre se serait-il perdu dans la valse de sa baguette... ? Quand s’est-il égaré dans la partition, à quel moment a-t-il perdu le contrôle de son équipage ? N’importe qui en cet instant, le directeur comme le dernier des imbéciles aurait essuyé les nerfs d’un psychologue qui pourtant, était sur le point d’éponger sa crise tout seul. Il aura tout fait pour contenir sa fureur moribonde jusqu’au bout, à l’abri de tout regard. L’instant T, ou l’équation de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Et avec la mauvaise personne.

-La force... quelle force ?
a crachoté Yui, sans se soucier de qui se tient devant lui.

Les couleurs n’ont plus de sens à ses yeux, l’expression, l’impression, l’allure de celui qui se tient devant lui sont des détails que le psychologue n’est plus en mesure de voir. Sa sphère percée, comme crève un abcès. Comment en est il arrivé à se retrouver dos contre la fenêtre fermée, les stores fermés à demi, les mains aux phalanges blanchies de pression s’appuyant sur le rebord. La lumière braquée sur la chauve-souris qu’il pourrait bien incarner.

-Marv ! a-t-il braillé, Lun Marv !!

Que fait-il.
Où est-il.

-Il n’est pas là ! Il n’est évidemment pas là!

Un esprit affolé qui cherche un rempart où se raccrocher. Yui Valentine se souvient à peine de l’avoir cherché quelques minutes plus tôt. A cette pensée, il est devenu encore plus livide, alors qu’il se lève et avance presque trop rapidement sur l’étudiant innocent au possible pour ce qui est en train d’éclater. Lorsque se camoufler n’est plus un recours possible... l’attaque. Réflexe inscris dans tous les gênes.

-De la force...pourquoi ? a sifflé Valentine, se rappelant par écho ce qu’il vient d’entendre. Un autre pas en avant, qui le mène beaucoup plus près de l’adolescent que nécessaire. Entre eux, seul le paquet cadeau de Noël en guise de rempart. ...Il n’y a aucune force en jeu.

...Ni de force, ni de cadeau ; ni pour vous, ni pour moi. Et je ne veux pas de votre cadeau.

Ni le sien, ni de l’administration ou on ne sait quoi, ni de personne.
En face de lui, un visage sans détail, un visage sans visage. Une silhouette aux traits certains mais dont les détails ne se révèlent pas, comme dans certains rêves. Rêve contre réalité, pire futilités que ça et tu meurs. L’accès de colère qu’est en train de contenir Yui Valentine taille les éléments de la plus grossière des façons qui soient. Offrir et recevoir n’ont plus de valeur pour cette conscience trop agitée. Une raison extérieure ne serait pas même en mesure de le raisonner, cet homme qui d’ordinaire, est davantage méprisé pour ses subtilités mesquines. Un autre pas en avant pour forcer l’intrus à rester hors de son espace vitale. Un pas pendant lequel s’éparpillent en désordre ce qu’on semble lui dire. Mais s’adresse-t-on bien à sa personne, voilà qu’il n’en serait pas si sûr, tout comme il s’en moque royalement. Il fixe des yeux qu’il ne voit pas.

-...Fichez moi la paix et sortez !


Doux murmures qui trahissent pourtant la tension qui y recèle. L'atmosphère se serait considérablement refroidi, s’il était donné possible de le ressentir de manière plus palpable. Mais de tels concepts n’ont pas de place à se faire dans ce torrent de fureur. Un pas, deux pas. En avant pour l’un, sûrement en arrière pour l’autre. A moins que Yui soit en train de se voir évoluer ainsi dans une de ses lubies. Pourquoi pas après tout. C’est qu’il en voit passer des choses depuis tout à l’heure. Incapable d’avancer davantage, il s’est figé.

Vous en auriez la force, monsieur ?
Vous en auriez la force, monsieur...?
Résonne la voix qui lui parle depuis tout à l’heure, faisant sursauter Valentine.

- Sortez et fermez moi cette maudite porte !!


Contournant son hôte pour se ruer vers la porte, il lui a donné un coup sec, sans jamais réaliser qu’elle claquera bien plus fort qu’envisagé. Que se passerait-il si on le voyait dans cet état. Mais monsieur Valentine est déjà vu et il ne s’en soucie pas de trop ; mais la seule perspective d’être découvert... mis à nu dans cet instant de folie. Humiliation inavouée. Dans son sillage, Valentine a essuyé la rangée de tasses de collection d’un mouvement brusque qui les a envoyé valser au sol dans un fracas de bris éparpillés. Dans son intention la plus pure, l’homme souhaite se débarrasser de tout ce qui semble l’encombrer et l’étouffer de trop dans cette pièce close. Il ne contrôle nullement la direction vers laquelle il envoie la porcelaine ni ne pense à la conséquence de son geste en direction de la personne qui continue à polluer son aire de jeu. Jeu ? Qui parle de jeu... Yui ne joue pas, Yui ne joue plus.

-...Vous n’avez rien à faire ici
! a-t-il glapit, dans un masque de fureur. Et lorsqu’il a levé les mains pour saisir le paquet de celles de l’adolescent, ses mains se sont mis à trembler, trembler si violemment que le paquet manque de lui échapper des doigts.


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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyLun 6 Fév 2012 - 10:59

Je restais immobile, assistant en silence au dévellopement d’une folie gangrenant dans la tête de l’homme devant moi. Que savais-je de lui qui ait pu autant me frapper ? Rien, et pourtant, je le fixais sans parvenir à le juger, me demandant simplement si je devais garder ou non le cadeau dans mes mains. Crainte de le voir s’abimer ? Crainte de voir les espoirs enfantins du papier cadeaux déchirer s’envoler en éclat, dissipés par les mains de cet homme trop brusque, mais si frêle ? Je restais en suspens, à l’étudier, simplement.

« La force ? Quelle force… »

Il y avait dans la voix du psychologue une agressivité qui me titillait, à la manière d’une brûlure superficielle. Je ne comprenais pas d’où venait cet agissement inconsidéré. Qui était-il, où allait-il ? Pourquoi agir en se plongeant dans un état de faiblesse, alors que la confrontation même à l’autre était un combat dont il fallait toujours ressortir gagnant. Et pour cela, il ne fallait pas montrer les défauts de son âme, et surtout ne pas vaciller sous le reflet illusoire que l’on revêt. Nous devions tous construire des relations les uns entre les autres, mais uniquement tissés à partir de ces affrontements. Je relevais mes yeux sur lui. Etudiais ses yeux clairs, plongés dans un océan trop tourmenté pour que je me sente à l’aise.

« Marv ! Lun Marv ! »

Je cillais, une seconde. Lun ? Ici ? Pourquoi l’appeler ? Un léger frisson fit crisper mes doigts sur le papier, crissant de mes ongles le rebord d’un morceau de papier. Lun Marv semblait ne pas venir. J’en fus légèrement rassuré. Cela ne semblait cependant pas le cas de Yui qui se mit à fulminer, furibond comme jamais. Ses cheveux lumineux, aux nuances presque délavées, frappaient son visage dans des mouvements vifs et automatiques, comme si son être se faisait robot, dirigé uniquement par ses sentiments. Un robot humain qui se mettait en colère. Quel étrange spectacle auquel j’assistais, spectateur passif de ma propre confrontation à Mr Valentine.

« De la force pourquoi ? … Ni de force ni de cadeau ; ni pour vous, ni pour moi. Et je ne veux pas de votre cadeau. »

Un éclat de rire était coincé dans ma gorge, bloqué par l’hilarité qui pouvait, qui aurait put s’en dégager. Hilarité qui me gênait justement, puisque le malaise instauré par la violence de l’engouement de cet homme provoquait simplement. Simplement. Il le provoquait si simplement su moi ; cette angoisse d’avoir mal agi. Je n’avais pourtant pas mérité l’engueulade. Mes yeux bleus se plissèrent, perdant leur éclat enthousiasmé, et je reculais d’un pas. Un seul.

« Fichez moi la paix et sortez. »

Etrange résonnance qui me heurta. J’étais en train de fuir devant un homme qui m’attaquait avec des mots ? Je ne bougeais plus, les doigts crispés. Il continuait de hurler, et je commençais à me demander si l’emmener à l’infirmerie n’était pas la meilleure chose à faire. J’avais pensé ces mots qui se rua vers moi, et me contournant, claqua avec brusquerie la porte, dans une explosion sonore du linteau sur ses charnières. Se plantant devant moi, il s’empara du cadeau. Ses doigts effleurant les miens, je remarquais le léger tremblement qui frémissait le long de ses mains.

« Mr Valentine… »

Murmure inutile. Je ne savais pas que dire, et je laissais défiler les mots, les glissant de mon esprit à ma bouche, dans une mascarade un peu étrange. J’analysais la situation, décomposée par la folie s’en dégageant. J’étais condamné à rester ici, assister à l’échéance mentale d’un homme considéré pour les relever. Etrange.
Je lâchais le cadeau, doucement, craignant de le voir tomber entre ses mains. Un vague sourire courut sur mes lèvres, et j’éffaçais mes épaules, pour le laisser se déplacer, au cas où.

« Je ne peux pas vraiment sortir si vous fermez la porte... »
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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyMar 21 Fév 2012 - 23:22

Yui Valentine ne peut supporter d’être scanné ainsi dans cet état vulnérable. Or le calme dans lequel est figé l’élève en face de lui, est sans doute la meilleure des armes qui soit donnée sur ce terrain étrange, champ de bataille que le psychologue s’est jeté tout seul. Instant de folie, ultime scène plongée dans la fragrance de l’étrange, où un étranger se retrouve soudain mêlé à ce qui n’aurait jamais dû croiser son chemin.

Et si en cet instant, cet adolescent s’était rué à l’infirmerie, Yui Valentine aurait probablement dépassé toutes les bornes imaginables ; la dernière personne ayant soulevé trop de tourments imprévisibles étant Dorian Fatalys, l’infirmier. Son cher infirmier, l’habile et plein de manigances... Admiration et rivalité entre ces deux collègues, qui ne peut s’expliquer. Et pourtant, mise à profit, ces deux caractères pourraient donner des étincelles les plus machiavéliques et diaboliques de toute l’histoire de Keimoo. Un jour, peut être...

Le murmure de l’élève a électrisé l’homme fou. Complètement effacé de la réalité. Dans ses pensées interminables, Yui sait qu’il va devoir racoler les éléments l’une à l’autre pour se réapproprier la situation. Un regard frénétique, instant de lucidité pour parcourir les bout de verres jonchant le sol.

-M’avez vous appelé ? susure le psychologue d’un air distrait, comme s’il attrapait le bon bout de ses souvenirs.

Le psychologue scolaire, dont les yeux viennent enfin fixer le paquet qui se tient entre eux. Le paquet qui, lentement, lui est remis entre les mains, paquet tremblant, oscillant comme animé d’une composante inconnue. Prêt à se fracasser au sol.

-Ne souriez pas ainsi...,
murmure encore Valentine, qui semble encore être concentré sur le paquet. Semble.

Paroles dédiées au vide, à l’innocent venu dans le terrier du fraudeur.
Une seconde d’espace noir, la seconde où les paupières autorisent un recul sur la réalité, une infime pause parmis toutes ses entités. Une seconde de trop dont ne supporteront pas des doigts fébriles qui tentent de se raccrocher sur la boite mystère, boite mystère qui chutera inlassablement au sol, éparpillant misérablement son joyeux contenu coloré. Tremblements trop violents, faiblesse pittoyable d’un homme qui finit par scruter le visage de son interlocuteur. Des prunelles bleus, d’un bleu saillant.

-Si vous ne pouvez pas, ne le faites pas,
s’éclaircit à peine plus calmement, la voix maîtrisée de Yui, qui se baisse finalement pour ramasser le fameux paquet.

-Asseyez-vous, je vous en prie. Là bas.


Un fauteuil, un siège, n’importe où à vrai dire.
Prendre place et assister au lamentable spectacle de ma personne s’insurge une pensée parmi tant d’autres. Une pensée qui révolte celui qui l’a émise, qui remplit le paquet, avec des mains qui peinent à saisir ce qu’elles touchent. Un silence de plomb retombe dans la pièce où cette fois, Valentine est réellement concentré à la tâche de rassembler tous les éléments dans leur contenant. Chose faite, il se relèvera péniblement pour aller poser le présent là où siégeaient autrefois, une rangée de tasses. Des chef d’oeuvres jetés et brisés au sol. Admiration d’un art détruit.
C’est un mouvement toujours aussi peu fiable que l’homme finit par ramasser un à un les morceaux, comme plongé dans sa tâche.

-Recolle-t-on des morceaux brisés ?


Vaste question.
En attendant il jette ces morceaux qui remplissent ses mains, à la corbeille, seul le bruit des verres entrechoqués entre eux en guise de réponse. Les autres éclats qu’il ramassera silencieusement auront raison sur ses doigts agités, qui finissent par laisser apparaître des stris rouges. Il y a des années de cela, monsieur Valentine aurait failli à la seule vue du sang. Il serait encore tombé dans une crise métaphysique, persuadé d’être poursuivi par la mort, cette mort qui s’est personnifiée au fil de sa hantise. Etrange psychologie d’un psychologue un tant soi peu dérangé. Hypocondriaque, dit-on ? Pour autant, c’est d’un calme légendaire qu’il se dirige vers ses armoires, pour en sortir des flacons désinfectants, continuant son manège comme si seul il se retrouvait dans sa pièce. Il suffit d’un tant soit peu de concentration pour en arriver à un tel résultat...

Pour autant il repose enfin, -de nouvelle fois- son regard vers l’adolescent, presque surpris et confus de l’y trouver encore.

- Riez, souriez aussi fort que vous le souhaiterez, mais faites le intérieurement.


Se débattant vainement contre un flacon qui refuse de s’ouvrir, Valentine a encore pensé à le balancer au sol, comme un gamin mécontent contre le monde entier. Mais un tel comportement ne se donne pas en public, aussi finit-il pas soupirer d’un air aussi désespéré que malheureux pour son propre sort. Être diminué à ne même plus pouvoir ouvrir un vulgaire flacon. Les diagnostics avaient été aussi clairs que flous à son sujet. Un accès de stress aux conséquences néfastes pour un corps en déjà piètre santé. Ni plus, ni moins. Des tremblements d’intensité à plus ou moins violente, qui finissent par disparaître au bout d’un moment, aucune explication, ni génétique, ni pathologieque. Fin de l’histoire. Valentine viendra finalement se planter devant l’élève.

- Si vous ne partez pas, m’attraperez vous un des flacons ? N’importe lequel. Sauf celui que j’ai touché.


Le psychologue qui lâche des requêtes à ses élèves, c’est une nouvelle. Une demande explicite d’aide dans jamais être formulée ainsi. Après tout, cet adolescent pouvait tout aussi bien profiter de cet instant de relâchement, pour détaler hors de ces lieux hotiles. Yui Valentine ne s’en retrouverait que seul maître à bord, comme d’habitude. Aussi lève-t-il les yeux, un regard gris, dans le bleu de son hôte. J’ai connu des élèves sous un meilleur jour. Une autre pensée soufflée dans la raffale des mille et une autres.

-A qui ai-je l’honneur ?

Ou le déshonneur quand on sait qu’il vient de se donner en spectacle.
Et quel spectacle navrant.



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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyMer 29 Fév 2012 - 14:44

Verre brisé



On a toujours l'opportunité de rencontrer des gens différents, chaque jours, partout, tout le temps. De voir des choses et de les comprendre ou de les refuser. Cependant, il ne dépend que de nous que de savoir les apprécier. J'observais Yui avec la désagréable impression d'être un de ces individus hypocrites, de l'autre côté de la cage, en train d'observer un animal sauvage au zoo. Un animal incapable de raisonner de manière à ce que les voyeurs raisonnent comme lui. Etrange paradoxe me plongeant dans le malaise de la situation. Je ne savais que dire ni que faire, regardant sans pouvoir l'étudier le comportement du docteur Valentine. Qu'aurais-je pu faire ? M'avancer, dire quelque chose ? Je regardais les morceaux de verre, répandus sur le sol, dans un puzzle décomposé.

« Asseyez-vous, je vous en prie. Là bas. »
« Merci. »

Le geste se faisait rhétorique, et je cherchais des yeux le « là bas », désigné. Cap dévié du geste de Valentine, un tabouret, plus accueillant que ces fauteuils de cuir dans lesquels j'avais l'impression d'être accusé. Je m'y asseyais, étudiais la pièce. Le soleil d'hiver se reflétait dans les éclats de verre. L'homme s'était baissé et regroupait en un amas reconstitué à la va vite. Mes yeux accrochèrent le bout de ses doigts blancs, fébriles et tendus, qui s'achevaient dans des éclosions sanguines. Il s'était coupé, et je doutais de l'utilité de mon intervention. M'approcher, lui faire remarquer, proposer mon aide ? Cette idée me parut aussi stupide que si j'avais proposé d'aller boire un Coca sur la Lune. Pauvre Mr Valentine, il me contaminait. J'eus un léger sourire.

« Recolle-t-on des morceaux brisés ? »

Je penchais la tête, mes deux mains sur le rebord du tabouret, dans une position enfantine de recherche d'équilibre. Une recherche d'équilibre qui se trouvait parallèle à ces lieux où l'Empereur n'était rien, mais l'Empereur tout de même. Quelle ironie, quelle diablerie, songeais-je. Recoller les morceaux brisés ? S'ils ne l'avaient pas été, il n'y aurait pas eu besoin de les recoller. Je dodelinais de la tête, comme un de ces pantins dont le sourire semble se moquer des enfants.


« C'est vous qui voyez. Si vous en avez envie ou non. Si oui, alors ça peut toujours se faire. »



Il se redressa de nouveau, et jeta les derniers morceaux de verre dans la corbeille, dans un ruissellement de cliquetis sonores. Je balayais du regard les lieux, essayant de trouver une raison au fait que je sois toujours là. Peut être l'ambiance ? Yui Valentine me faisait penser à ce lapin blanc, toujours pressé, toujours angoissé par des chimères. Relevant mon visage vers le plafond, j'étudiais les limites de la pièce, cette énorme montre qui retenait Mr Valentine dans une anxiété qui a mes yeux se teignait de blanc. Blanc, comme ses cheveux, notais-je, avec cette formidable impression d'avoir fait la découverte du siècle, en reposant mes yeux sur Valentine. Il se tourna vers moi, ses yeux rutilants d'une sorte de surprise.

« Riez, souriez, aussi fort que vous le souhaiterez, mais faites-le intérieurement. »

Mon sourire se dissipa, et j'affichais un masque neutre, bien que mes yeux renvoient nettement la symbiose d'étonnement et de déception gamine. Avait-on le droit de m'ordonner de ne pas sourire ? Je pouvais sourire mentalement ; sourire était pour moi comme respirer. Mais physiquement, cela pouvait devenir un besoin, si l'on m'en empêchait. Que devais-je comprendre à cet ordre, provenant d'un adulte ? Yui Valentine était cruel. Je baissais légèrement les yeux, étudiant ses chaussures, songeant qu'il aurait l'air beaucoup plus cool avec des Doc Martens. Je fermais à moitié les yeux, déshabillant mentalement la silhouette blanche de l'homme, pour l'habiller selon mes désirs. Un leggins noir, de hautes Docs, en cuir, qui remonteraient jusqu'à ses genoux, avec des fioritures d'acier sur les semelles, un large T-shirt lui retombant sur les hanches, et portant une inscription à la bombe colorée, trash. Par dessus, jetée sur ses épaules, cette longue blouse blanche des scientifique, qui contrasterait. Et ses lèvres, peut être peintes par un joli bordeaux. J'hésitais à imaginer, refermé autour de son cou, un collier clouté. Un éclat de rire illumina mes yeux, mais mes lèvres ne frémirent pas, et je restais aussi impassible que devait l'être le cobaye de ces lieux. Il me semblait cependant que ce rôle ne m'allait pas, et j'attendais le moment propice pour échapper à la tenaille de l'angoisse. Les lieux en eux même ne me faisaient pas peur, ni Mr Valentine. Peut être son regard, nonobstant.

Le craquement du verre, encore, sur le sol, me tira de mes pensées, et je dirigeais mon regard vers le flacon d'anelgésiant se répandant sur le sol. Comme une alarme tirée, quelque part dans ma tête, je désserais mes doigts du rebord du tabouret et me relevais, pour me diriger, à pas souples, vers le crime de Mr Valentine. Le cadavre du récipient, fendu en deux, et éparpillé en quelques plusieurs autres morceaux se noyaient au milieux du produit. Valentine se planta devant moi, et j'étudiais son regard clair ; un regard qui semblait être capable de se réfugier derrière une normalité, pour cacher d'autres troubles.

« Si vous ne partez pas, m'attraperez-vous un des flacons ? N'importe lequel. Sauf celui que j'ai touché. »

Je hochais brièvement la tête, dans un étrange élan de docilité, puisque pourtant résolu à ramasser les morceaux de verre. Je m'écartais de l'homme, mes yeux attirés par les coupures, dantesques, des doigts de Yui Valentine. M'approchant de l'armoire, je laissais mes yeux se balader sur les étiquettes des petites et multiples fioles. Attrapant une bouteille minuscule d'alcool à 90°, je la tirais hors du placard, récupérant des compresses. Faisant un léger écart vers le tabouret, le récupérais, et allais le poser devant Mr Valentine, toujours sans sourire. Relevais simplement mes yeux sur lui, en prenant sa main.

« A qui ai-je l'honneur ? »

« Pardonnez moi, je pense que ce serait mieux que je m'en charge. Si vous n'êtes pas ambidextre, ce sera difficile pour vous, docteur. »

Je n'aimais pas lui laisser le choix non plus. De quelle force avais-je parlé, en entrant ici ? Je n'étais pas résolu à donner la réponse, mais il me semblait que j'avais parlé de celle là même dont il avait empregné ses mots lorsqu'il m'avait demandé de ne pas extérioriser mes sourires. Une force que j'avais mué, implicite, en l'asseyant sur le tabouret, prenant ses mains dans les miennes. En quoi était-il adulte, et plus fort ? C'était lui qui s'était blessé. C'était étrange, de ce fait...


« Zakuro Fea, aussi, monsieur. »

J'étudiais les doigts blancs, trousseaux pâles de leurs os, ils étaient si fragiles. Je me demandais si c'étaient de ces doigts que les jugements mentaux se faisaient partout dans le monde. Psychologie, quel étrange domaine, quand on voyait la folie titubante de Mr Valentine. Névrosé...
Trempant le bout des compresses dans l'alcool, j'appliquais le tout sur le bout des doigts striés de l'homme. Travail facile de quelques secondes, sans relever les yeux sur lui, je questionnais.


« Vous êtes quelqu'un de normal, monsieur ? »

Scandale, scandale, aurait hurlé quelqu'un. Mais j'étais dans une pièce close, avec l'objet de mes questionnements. Je savais que, en tant qu'individu dans la société nippone, je n'aurais certainement par l'occasion de reposer cette question à un adulte plus tard. Jamais. Il fallait savoir saisir sa chance. La question en elle même ne m'intéressait pas, je ne voulais que la réponse. Je voulais la réaction de Valentine. Compressant la gaz, entre mes doigts, j'en imbibais une autre d'alcool, et passais à la main droite.












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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyVen 16 Mar 2012 - 21:12

Et maintenant que le psychologue lui a ordonné de taire son sourire, l’impression d’avoir affaire à un comportement truqué a sitôt commencé à l’irriter. En toute mauvaise foi, le dénommé Féa aurait pu faire l’inverse -comme tout son contraire, que Yui aurait trouvé quelque chose à y redire, dans son misérable état du moment. Pour ne rien arranger, l’adolescent a fini par lui renvoyer la balle dans la face, en lui fournissant une réponse du genre faites donc ce que bon vous plaît, je m’en contrebalance un peu à vrai dire..., -ce qui est loin de ravir un psychologue dérangé. Laissant passer le silence pour seule guise de réponse, il finira par laisser le garçon s’atteler sur ses mains stupidement striées et incapables de soutenir le moindre poids. Dignité bafouée, orgueil écrasé mais que faire lorsque tendre les doigts d’une main est devenu un exercice momentanément compliqué. Zakuro aura-t-il utilisé ce doux euphémisme d’ambidextre pour soulever son image d’infirme ? Une lueur horriblement vive est passée dans le regard du docteur devenu patient en l’espace de quelques secondes. Comme c’est drôle, les rôles s’inversent.

Valentine n’avait jamais été ni très fort, ni très robuste d’un point de vue physique. Fébrile dès la naissance, la santé s’amusait depuis à lui jouer des vieux tous. En outre, sa personnalité continuait à tenir que de son comportement excentrique : et s’il ne s’agit pas seulement d’une méchanceté pure, cette dernière repose sur vices et sournoiseries. Le tout enveloppé dans une ambiance éternellement froide. Dénudé de quelques chaleurs... Est-ce normal, est-il normal ? A cette question, le psychologue a finalement semblé sortir de ses réflexions pour scruter un moment le regard de l’adolescent. Le jeune Féa, qui est en train de poursuivre la même tache pour son autre main.

-En quoi ne le serais-je pas. ...Je suis la normalité même monsieur Féa,
souffle enfin Yui, las, regardant le travail s’achever sur ses doigts, tout en ignorant les picotements au passage de la compresse. Mais à quoi bon me le demander puiqu’au final, c’est à vous qu’en revient la décision. Si oui ou non je vous semble l’être. Si oui, alors ça peut toujours se faire. De toute façon, qui donc pourrait attester du contraire ?

Miroir en perspective.
Les plaies de sa main gauche se seront rapidement refermées laissant à la place des traits à peine boursoufflés et superficiels. Superficiel, comme tout et rien dans cette pièce. Sans avoir besoin de grandement réfléchir, Yui aura renvoyé la balle dans le camp de son propriétaire : il ne lui aurait rien appris. Rien de bien neuf, à broder ainsi autour des mots. De toute façon, la normalité ne se trouve qu’à hauteur de là où veut bien la poser. Certains, avec un degré d’excentricité plus élevé, d’autres, bien moins.

-Je ne suis guère plus que ma propre normalité. Frottée contre les autres, elle devient alors unique dans son genre.

Tout comme il en va de même pour les autres. Le reste, n’est qu’une question de feeling et de perceptions.

-...Appréciée, dépréciée, adulée, haïe. Rien de plus, rien de moins.

Reprenant compresses et flacons avec précaution, Valentine s’en va les poser avec précaution sur la table tout en jetant ce qu’inutile lui semble.

-Contre quoi troqueriez-vous un merci de passage? a alors demandé le psy, plantant un regard sévère dans les yeux de l’adolescent.

Un instant est passé avant que Valentine, lassé de peser ses mots, s’intéresse enfin au contenu de la boite que le garçon lui a si généreusement ramené. Le contenu enguirlandé, qui jonche encore au sol de sa parure étincelante. Un long moment passe encore ou l’homme se demande ce que deviendront ces couleurs inutiles qui cherchent à brillamment narguer sa morosité. Il en ramasse alors une avant de la tendre à Zakuro et d’aller s’affaler sans retenue plus loin, dans son fauteuil. Fermant un instant les yeux comme pour sommeiller, Valentine en est venu à fixer le plafond.

-Quelles genres de décorations trouveraient donc leur place dans mon bureau ? Et s’il s’agissait de décorer, auriez vous plus d’inspiration que j’en ai en cet instant ?

Autant laisser aller les choses jusqu'à leur terme.
Si on leur envoyait des élèves pour la déco de noël, autant qu'ils y contribuent de leur charitable jeunesse.


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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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Zakuro Fea


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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyMer 2 Mai 2012 - 8:22

Tamponner les doigts effilés du psychologue avait quelque chose de ravissant, de vraiment amusant. Cela consistait pour moi à un jeu rare, comme exotique, et ramené d'un voyage lointain, dont je n'aurais certainement plus l'opportunité de profiter plus tard. J'admirais les lunules salies, et frictionnant les poignets pâles de l'homme, j'écoutais en silence ce qui me semblait le passage de milliers de notes silencieuses. Me renverrait-il, ne me renverrait-il pas, hors de son bureau, pour jouer trop malicieusement à ce qui, dans un univers japonais, pouvait paraître comme de l'impolitesse ? Des secondes brèves, qui loin de me paraître éternité, furent longues et pesantes pour moi.
« En quoi ne le serais-je pas. ...Je suis la normalité même monsieur Féa. »

Je pouffais, les épaules secouées par mon rire amusé, et étouffant prudemment toute avanie dans une quinte de toux, pour me concentrer sur l'odeur du sang, je me taisais, le laissant continuer. En doutais-je ? Pourquoi rire d'une phrase prononcée avec un telle sérieux ? Oh, sur le coup, ça avait semblé si drôle, vraiment si drôle, qu'il m'était apparu comme un petit enfant cherchant à se persuader lui même de quelque chose. Et la question, dans sa bouche, sous forme de réponse, ne prenait pas du tout une tournure innocente, bien au contraire. Pourtant, c'était … étrangement amusant. Comme si, songeais-je, j'avais assisté aux élucubrations sinistres d'un personnage de Charles Dogson... Je relevais mes yeux, sans sourire, prêt à glousser de nouveau.

« Mais à quoi bon me le demander puiqu’au final, c’est à vous qu’en revient la décision. Si oui ou non je vous semble l’être. Si oui, alors ça peut toujours se faire. De toute façon, qui donc pourrait attester du contraire ? »

« Qu'est-ce que vous êtes étrange ! M'exclamais-je, un sourire ravi aux lèvres, en me relevant. Vous devez bien être la première personne que je rencontre qui soit si peu égocentrique. C'est vraiment remarquable. D'habitude, les gens ordonnent, pensent, et il faut qu'on les voient et les comprennent de la façon dont ils l'ont décidés. »

Je pressais la compresse de gaz entre mes doigts, faisant suinter le sang et l'alcool, songeant avec quelle alchimie les couleurs auraient put en résulter, si au lieu de l'alcool j'avais pu prendre de la Bétadine. Ô flacon jaune, que je t'aimais, pour tes couleurs. Je reportais mes yeux sur un amas de formes scintillantes, qui elles aussi, attiraient les couleurs comme des cibles à mes yeux. Les morceaux de verre étincelaient au sol, dans la luminosité lunatique de la pièce. Le sang, le verre et le blanc se juxtaposaient ici dans de jolis assemblages totalement décalés. En effet : comment en étions-nous arrivés là, déjà ? Je cherchais distraitement à faire le lien avec le cadeau de Noël.

« Bah, vous savez, ça m'importe peu, au final. Je voulais surtout entendre ce que vous répondriez. C'est ça qu'est intéressant. Toujours est-il que je peux me faire une idée, à peu près. À peu près serait composé de ; barge, bizarre, bordélique, bruyant, et certainement... très doué dans votre spécificité. Enfin, on dit que les psys les plus perspicaces sont les plus atteints. »

Ou peut-être inventais-je ? Je ne savais pas trop ; certain que le psy avait enfermé dans son bureau toute une folie qui agissait sur moi comme un gaz hilarant. Je trouvais tout très drôle. Un degré de drôlerie atteint, en comparaison à d'habitude ; et pourtant, moi, j'étais tout à fait normal. Mr Valentine, je n'avais aucune certitudes sur lui, me semblait beaucoup moins apte à rester stoïque à l'ambiance de son bureau. Oh, c'est juste du matériel, songeais-je, et pourtant ! Quel lieu bizarre !

« Je ne suis guère plus que ma propre normalité. Frottée contre les autres, elle devient alors unique dans son genre. »

« Je suppose ! Quoiqu'à force de voir les pathologies défiler devant votre bureau, ça ne vous est jamais arrivé de vouloir avoir la normalité de quelqu'un d'autre ? Ça doit être tentant, en tant que psychiatre, … ologue, je ne sais pas trop... »

« ...Appréciée, dépréciée, adulée, haïe. Rien de plus, rien de moins. »

Je ne fis pas le moindre commentaire, gardant la ligne de mes lèvres légèrement courbée en un sourire poli, un sourire que je répugnais pourtant à effacer, bien qu'il ne me convint pas totalement. Je répugnais encore à obéir à son ordre précédent. Ne souriez pas. Quelle monstruosité. Moi, ne pas sourire ? Mais jamais ! O grand jamais je ne pouvais obéir plus de trois secondes à une telle consigne, c'était comme me jeter de mon plein gré dans l'eau, après m'être attaché les mains et les pieds, et m'être glissé autour du cou une chaine à laquelle serait suspendu un boulet ; je serais incapable d'y survivre. Ne pas sourire... Sourire representait tellement pour moi ! Je me demandais si je devais en faire la remarque, et abandonnais l'idée en imaginant l'arrivé d'un Lun Marv dans la salle, venant interrompre mes marmonnements mentaux. Seulement, il n'arrivait pas, lui et ses grands yeux verts. Je soupirais, ayant l'impression d'être encore plus puéril que d'habitude.

Je dévisageais une nouvelle fois le profil de Monsieur Valentine, cherchant à deviner encore ce qui se cachait sous les mèches pâles du psy. J'imaginais, dans sa tête, un amas de pensées, noire et brûlante, qui comme de la bile, suinterait entre chacun des plis de son cerveau, dans un coulis aussi fascinant que repoussant. Un spectacle dantesque, qui ne m'apportait aucune réponse satisfaisante sur l'état mental de mon homologue, et abandonnant derechef ces visions, je tournais sur moi même, étudiant les morceaux de verre au sol, les motifs les couvrant, et cherchant à deviner ce que penserait les gens qui avaient pu offrir ces anciennes décorations à M. Valentine. Je contournais l'homme, m'approchant doucement du bureau, pour étudier un petit objet posé dessus, le caressant du regard. La voix de Valentine résonna derrière moi, et une seconde je frémissais, persuadé qu'il m'engueulait. Ce qui à quelque chose près, était équivalent.


« Contre quoi troqueriez-vous un merci de passage? »

Un sourcil resté accroché un peu plus haut que l'autre, je le fixais une seconde, déconcerté. Puis mes doigts vinrent se placer devant mon visage, et je joignais les mains dans une vague forme d'appareil photo, formant le cadran de mes pouces et mes index, l'objectif cadrant Yui Valentine.

« Mais d'un sourire, voyons ! Clic ! »

Riant de nouveau, je ramenais mes mains contre mes hanches, triturant vaguement le pli de mon pull, et continuais de fixer Yui. Le regard sévère de mon interlocuteur avait quelque chose de patient, cependant, et penchant la tête sur le côté, me demandais s'il n'avait pas tout simplement pour réflexe d'adopter ce regard. J'imaginais, les fustigations les plus criardes et injustes, jaillir, les unes après les autres. « Ne souris pas ! », « Ne me regarde pas ! », « Change l'éclat de ton regard ! », « Arrête de respirer. » Mes doigts, timidement, vinrent caresser la cicatrice à ma joue, et sans mot dire, je déambulais dans la pièce, étudiant avec un silence spectateur les foulées de Yui, qui en Empereur absolu de son territoire, régnait sur rien. Rien. Rien que des morceaux de verre cassés, et un blanc absolu. Je le vis ramasser une guirlande, et étrangement, me la tendre. Quelques pas de distance entre nous, que j'avais cru qu'il mépriserait, dans son orgueil marmoréen. Et bien non ! Voilà qu'il me présentait les boyaux du cadeau, comme une preuve odieuse de son crime antérieur. Je retroussais vaguement mes lèvres dans un rictus presque cruel, presque animal, moqueur, et du bout des doigts, je pris la guirlande. Le contact rugueux et froissant de ma peau sur le papier froid et lisse des multiples franges m'émut, comme un soudain flash-back de ces Noël anglais, qui passé au coin du feu, avaient alors une signification. Aujourd'hui, j'avais pour unique excuse « d'avoir grandi » pour ne plus autant appréçier cette fête.

« Quelles genres de décorations trouveraient donc leur place dans mon bureau ? Et s’il s’agissait de décorer, auriez vous plus d’inspiration que j’en ai en cet instant ? »

Je posais le regard le plus bleu qui soit sur lui. Mes prunelles démesurément agrandies par ecstasy de la joie, j'avais sentis les iris se rétracter dans le mouvement transcendant de mon cœur inondé de bonheur. Rire aurait été tellement tentant ! Mais quelle formidable idée M. Valentine venait d'avoir, sur le coup. Décorer son bureau ! Ridant à peine la commissure de mes lèvres, je saluais l'homme avec respect, absolument ravi, mais sérieusement, d'avoir découvert un type aussi barge que lui. Il était dingue, et … particulièrement génial à mes yeux. Quoique ma définition de génial se résumait à toutes les personnes capables de me faire plaisir. … Soit, Valentine était en tête dans mon top 10.

« Je peux vraiment ? Vrai de vrai ? Han, c'est génial ! »

Sans attendre vraiment de réponse, trop attaché à ce désir de transformer le bureau, je me baissais, et m'emparant des guirlande, me relevais avec plein les bras. Secouant vaguement les cheveux noirs qui me tombaient devant les yeux, j'étudiais la topographie des lieux, imaginant des entrelacs de couleurs et de formes, courir le long des murs. Traversant activement la salle, j'allais déposer les guirlande en tas près d'une armoire, et étudiant le mur, passais la main dessus, pour en connaître la draperie. Mon regard fila jusqu'à Yui Valentine, et il me sembla, une seconde, percevoir un éclat clair d'entre les plis de ses paupières refermées vers le plafond. Je souriais.

(…)

Le tabouret calé sous les semelles de mes Doc Martens, la main gauche plaquée contre le mur, et l'autre actionnant la pression sur la poignée de l'agrafeuse, je poinçonnais dans un des murs une énième agrafe. J'avais préparé les premières accroches des guirlandes avec du scotch, mais notant qu'il y avait déjà plusieurs trous dans les murs, je ne m'étais pas dérangé pour trouver minuuuusculement ces derniers en accrochant les guirlandes. J'avais été inspiré par l'attitude féline de Yui Valentine ; dans sa gestuelle assoupie, mais son regard éveillé, il m'avait fait pensé à un chat qui surveillait mes déplacements, et l'idée de la comparaison avec le poisson rouge m'avait paru évidente.

Sisi.

C'est pourquoi, depuis maintenant trente deux minutes (le temps d'avoir le matériel nécessaire étant compté) je jouais à combler la blancheur des murs si peu décorés de Valentine, en formant des cercles avec les guirlandes. Formes sphériques, que j'encastrais les unes dans les autres, en mariant une guirlande bleue avec une autre rouge, ou bien une verte et une rose, les bulles de couleur se juxtaposaient dans le bureau de Valentine. N'ayant obtenu absolument aucun commentaire au début de mon œuvre, je prévoyais les critiques en tout dernier lieu, et étrangement, ça m'effrayait. Je ne voulais pas du tout qu'il me dise de tout arracher et de tout recommencer. Pire ! De tout arracher et de m'en aller. Ce serait vraiment pathétique comme résultat. Je savais certaines œuvres éphémères, mais si celle-ci ne durait même pas jusqu'à la fin des festivités de Noël, peut-être me vexerais-je. Concentré sur le claquement sonore de l'agrafeuse, je vérifiais l'angle d'un des côté de la figure géométrique formée par la guirlande. Même si de loin, ça faisait un cercle, il fallait savoir que c'était au minimum un octogone, guirlande crucifiée contre le mur. Je reculais doucement, puis sautais à bas du tabouret, l'agrafeuse toujours en main. Je tournais le regard vers Yui, qui semblait n'avoir pas bougé depuis le début de mon activité. J'entrouvrais mes lèvres, doucement.


« Est-ce que ça vous va, pour le moment? Mm ? »

J'avais emprunté l'agrafeuse au secrétariat, et même si on m'avait demandé de la rapporter au plus vite, le temps passé ici ne m'effrayait pas ; un peu comme s'il échappait au contrôle des dieux, du moment que l'on passait la porte du bureau de Valentine. Je ricanais, riant de mes fétichistes idées. Récupérant le tabouret, je le soulevais et traversais la pièce, pour me rendre derrière le bureau de Valentine, derrière son fauteuil. Encore une fois, l'idée qu'il puisse être un « neko » me fit sourire, et remontant sur le tabouret, j'accrochais la dernière guirlande au mur. J'avais compté douze grands cercles, chacun d'entre eux fusionné par un ou deux petit cercles, qui s'achevaient en spirale, à l'intérieur des grands cercles. Le truc important avait été de diversifier au max les couleurs entre elles, mais pour le résultat, j'étais plutôt content ; mis à part une guirlande qui m'avait donné du mal, et qui encore en cet instant même avait été agrafé de manière à ressembler plus à une patate qu'à un cercle, j'espérais avoir satisfait M. Valentine. Pourquoi ? Envie de faire plaisir, peut-être, tout simplement. Je reposais les pieds au sol, et m'emparais d'une feuille posée sur son bureau, vierge, et d'un crayon dans me poche. Je dessinais vaguement des oreilles de chat sur une bande, que je déchirais ensuite du reste de la feuille. Me relevant, et contournant le fauteuil de Valentine, déposais la bande sur ses cheveux, dans un cosplay très approximatif de chat. Je le vis ouvrir les yeux et explosant de rire, reculais vaguement vers la sortie.

« Gomen ! Vous êtes très...heu... « mignon » comme ça ! »


Hilare, je m'adossais au mur, près à courir à l'extérieur du bureau à la première injonction.

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MessageSujet: Re: Névroses   Névroses EmptyVen 18 Mai 2012 - 15:45

Quelques picotements lointains se font ressentir pendant que l’élève s’attèle à un soin. Instant éphémère pendant lequel Yui se fait absent, esprit refoulé entre quelques réflexions. Commentant ou répondant aux questions du garçon, le psychologue a fini par lui planter un regard dur lorsqu’il s’est vu qualifié d’étrange.

-Vous n’êtes pas le premier à me le notifier, a-t-il finalement rétorqué, levant à peine la voix. Un reproche sans être un reproche. Cessez donc d’insulter la conscience tiraillée de votre psychologue, voulez-vous ?

Barge, bizarre, bordélique, bruyant, et certainement... très doué dans votre spécificité. Les lèvres de Valentine se seraient furtivement tiraillés à cet instant. Au moins un qui n’avait que craindre de lui faire remarquer son étrange fantaisie, yeux dans les yeux. Un manque de toupet certains, contre une audace appréciable, qui vaudrait presque un amusement momentané. Un amusement pour repousser cette rancune sournoise lui ayant valu une stupide crise métaphysique.

Un merci contre un sourire.
Sans répondre, Valentine scrute aigrement le jeune Féa en train de mimer un appareil photo.

Un sourire.

-Dans ce cas souriez, vous.


L’instant d’après changera d’ambiance et de décor du tout au tout, avec l’étincelle d’un artiste fou allumé par la seule lumière de soin inspiration. Son regard azure et trompeur à s’y arrêter par deux fois. Entre un artiste illuminé et un psychologue dérangé, qui des deux s’avèrerait le plus dangereux ? Restant là méditer silencieusement sur la question les bras croisés, Yui s’est à demi assis sur le rebord de son bureau, laissant œuvrer l’artiste rentré dans la transe de son art. Dans cette perspective, le scepticisme de Yui a semblé s’estomper au fil des minutes et des couleurs cassant net le blanc de ses murs. De loin, l’immobilisme du psy aurait pu être confondue avec une partie du décor.

-Poursuivez.

Un coup d’oeil, dubitatif qui persistera jusqu’au bout, d’un avis oscillant clairement entre l’appréciation et l’énervement, sans pour autant donner l’ombre dune hésitation.

Instant de contemplation.

Zakuro prendra toutefois la dernière initiative à lui refourguer son papier à oreilles sur la tête du psychologue. Et un long silence est passé. Scrutant encore une fois le jeune homme puis le décor ornant désormais la pièce, Yui a retiré la feuille au dessus de sa tête pour le poser à son bureau. C’est sa nièce qui ramenait ce genre d’accoutrement à la demeure de sa chère sœur. Étrange pensée frivole que de vouloir imaginer un psychologue dans l’apparence d’un chat.

-Est ce que j’ai une tête à rigoler... là, de suite, monsieur Féa ?


A vrai dire, Valentine était passé maître de l’art pour sauter du coq à l’âne, riant puis geignant la seconde d’après sur tout le malheur du monde. Toutefois, son humeur grisé de l’instant se refuse à se muer en un éclat de rire. Un autre tiraillement des lèvres attestera du passage d’un sourire bref pendant qu’il revient clouer le jeune artiste du regard. Un regard plus sérieux.

-Et bien. Si vous parvenez à sortir de ces lieux dans l’instant qui s’ensuit, peut être que je saurais me montrer aussi clément que mignon, tel que vous le qualifiez. De-hors.

Il fallait l’admettre, un semblant de couleur aurait ravivé les teintes limpides de cette pièce alors ces guirlandes aux tons provocatrices... le passage d’un gamin aura témoigné d’un instant plus chaleureux en ces lieux, malgré l’impression décalé que cela confère désormais. Mais au-delà des couleurs et formes choisies, c’est en réalité l’instant d’inspiration du garçon qui aura davantage fasciné Valentine. Et on jure avoir entendu le psychologue ricaner haut et fort peu après la sortie de l’étudiant. On jure aussi que, quelques temps après, le psychologue scolaire aurait déserté les lieux, mais que son bureau aurait été retrouvé étrangement décoré, aux guirlandes intactes après le départ de Féa.

Pourquoi.



Brin de folie, hilarité et névroses.

FIN


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